Je parle bien aux catholiques (dont je fais partie, d’ailleurs). Ce que je conteste, c’est l’idée selon laquelle, ça serait des dérives. L’euthanasie n’est pas une dérive, elle est la conséquence logique du fonctionnement de l’ensemble du système qui nous pousse toujours à plus de dépendance envers des professionnels, des techniciens, pour à peu près tout.
Le catholique qui va trouver cette logique absolument normale et qui va s’indigner de l’euthanasie ou de l’avortement, refuse de voir à quel point ils s’inscrivent dans le reste du système avec cohérence. Mais si la question est « D’après vous, qu’est ce que le catholique peut dire, dans ce cas ? », je n’ai pas de réponse absolue, générale. Je ne dis pas qu’il faut que tous les catholiques deviennent des anti-capitalistes, des anarchistes, des révolutionnaires ou je ne sais quoi mais qu’il faudrait réfléchir un peu plus et parler un peu moins.
Je ne sais pas si ça a été bien perçu mais je ne suis pas spécialement favorable à l’euthanasie. J’essaie juste de montrer que s’attaquer au seul fait de l’euthanasie sans le relier à la logique qui le sous-tend, c’est vain, c’est dénué de sens et c’est voué à l’échec.
« Une politique pour les chrétien n’est pas une politique qui vise l’intérêt général mais des intérêts particuliers. Ce n’est pas républicain. »
Il y a déjà méprise :
1. Quand je dis « Quelle politique pour les chrétiens ? », je ne dis pas quelle est la politique qui servira le mieux nos intérêts à nous, en tant que chrétiens mais quel projet politique (donc soucieux de l’intérêt général, de l’intérêt de tous) notre foi peut-elle nous pousser à défendre ?
2. Je l’ai déjà dit, le titre est volontairement racoleur et n’a pas de vraie pertinence mais la lecture de l’article aurait du vous le faire réaliser puisque j’y dis précisément qu’un engagement politique chrétien relève d’une contradiction essentielle.
« Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais le simple titre de cet article est une véritable trahison réactionnaire pour énormément de Français. »
J’aimerais bien qu’on me réponde sur ce que je dis puisque je prend exactement le contrepied intégral des thèses réactionnaires dans cet article, le titre étant une sorte de questionnement initial que je dépasse en en montrant les problèmes.
Je ne suis pas là pour décréter qu’Untel manque de réflexion mais pour essayer de conserver les conditions d’un débat d’idées constructif, conditions que certains semblent rechigner à appliquer mais ça n’empêche qu’il y a des réactions parfaitement constructives et réfléchies qui peuvent aller contre mon propos.
Encore un commentaire constructif, merci.
Si vous avez un problème avec les religions, vous pouvez au moins essayer d’argumenter et si on pouvait éviter d’être vulgaire, ça serait même encore mieux (ne serait-ce que pour éviter de vous discréditer vous-même).
Non le marxisme n’est pas chrétien. A bien des égards, il représente une opposition radicale au message du Christ, ne serait-ce que par le matérialisme dialectique.
« les chrétiens n’ont qu’une politique possible : tolérance, respect, amour,partage, compassion, refus des richesse, modestie, solidarité. »
Je ne dis pas autre chose dans cet article. Oui le titre est plus accrocheur que pertinent mais à la lecture, vous auriez pu vous en rendre compte.
« vous confondez totalement Christianisme et catholicisme »
J’aimerais bien que vous étayiez votre affirmation parce que je ne vois pas du tout en quoi je les confond.
J’admire cette persévérance à s’abstenir de la moindre réflexion, du moindre apport constructif.
Je trouve toujours les anathèmes gratuits et dépourvus de la moindre argumentation très constructifs. Merci d’enrichir le débat !
C’est une connaissance intellectuelle que vous avez accumulé sur les religions mais la connaissance de la religion par celui qui la vit, qui y croit n’est pas du tout la même. On ne peut pas appliquer froidement un raisonnement rationnel au fait religieux en disant que comme chacun croit en quelque chose de différent, aucune religion commune n’est finalement valable.
Qu’il y ait des différences sur certains points entre les croyants est évident, je sais que certains catholiques sont beaucoup moins sensibles à certains dogmes que d’autres et inversement. Le rapport à Vatican II qui est très disparate chez les catholiques témoigne bien de cette pluralité. Mais cela n’enlève pas le fait qu’il y a un accord sur l’essentiel : Ils croient en un Dieu d’amour qui a envoyé son fils sur Terre et son message constitue le fondement du christianisme. Et cette croyance est commune à tous les chrétiens. Elle est tournée vers l’autre, elle fonde nos rapports à l’autre avec des valeurs de tolérance, de respect, d’amour,etc. Il y a donc derrière la religion une idée de ce que doit être la société (une société fondée sur lesdites valeurs) et ça ne peut être vécu intérieurement et personnellement comme c’est le cas du bouddhisme par exemple.
Parmis les plus grands chrétiens, beaucoup se distinguent par la richesse de leur vie spirituelle intérieure mais encore plus par ce qu’ils ont fait pour les autres avec leur foi (Soeur Emmanuelle, Mère Teresa, François d’Assise, Charles de Foucauld, etc)
« car la religion relève de fantasmes de l’imagination propre à chacun , cela devrait être pratiqué individuellement dans le secret de l’alcove et uniquement sur ce plan. »
Je pense qu’il faut une connaissance approfondie du christianisme avant de juger qui est un bon chrétien et qui ne l’est pas. Et votre propos en laisse plutôt paraître une méconnaissance.
Mais est-ce à celui-ci que vous réagissez ? Dire que l’Eglise sert ses intérêts et que la religion doit rester dans le domaine privé n’a pas grand rapport avec ce que j’essaie de dire. C’est même plutôt contradictoire parce que je dis précisément que l’intrusion politique du religieux sur la place publique est fondamentalement contraire au message du christianisme.
« A Michel, la foi
n’est pas une idéologie, n’a rien à voir avec, n’a pas à l’être »
Justement ! En lui déniant toute implication politique, je veux montrer qu’elle
n’est pas une idéologie. Ok, j’intellectualise mais c’est un préalable pour
précisément pour bien vivre sa foi. N’oublions pas les objectifs de Civitas,
par exemple : « Notre but est la reconquête des institutions, but
éminemment politique. »
A
cette crise de la société (qui n’est pas sans rappeler la crise de
l’empire romain au moment où les chrétiens ont pris de l’importance), nous
avons les moyens de donner des solutions mais ne les gâchons pas par
des velléités politiques ! « Un bon catho est un catho qui ferme sa
gueule » tant que nous, en tant que catholiques, nous avons les moyens d’agir
politiquement ! (pour lutter contre l’avortement, le mariage homo,etc) Si
nous renonçons à ces moyens, quel besoin y aura-t-il de nous faire taire
? Autant écouter notre message si nous ne sommes plus dangereux ...
Il serait bien que vous lisiez en entier l’article avant de prétendre y réagir puisque j’entend avancer une idée totalement contraire à ce que je définis ici comme l’opinion commune.
Un Etat laïc ne signifie pas une société laïque. La séparation de l’Eglise et de l’Etat n’induit absolument pas que les convictions religieuses doivent être reléguées au simple questionnement intérieur et personnel (ce qui serait un anéantissement pur et simple de la religion).
« Vous êtes probablement jeune et face à la question de la dignité, vous pointez le cas des écoles de commerce. »
Même si le titre peut supposer une telle ambition (c’est maladroit de ma part mais il est volontairement plus accrocheur que pertinent) , je n’avais pas dans l’idée de m’attaquer à tout un paradigme, seulement à une idéologie assez précise liée aux écoles de commerce. Parce que si on veut distinguer les choses avec précision, il n’est pas question ici de dénoncer le paradigme libéral ou capitaliste mais seulement un aspect bien particulier d’une fusion de ce paradigme avec la pensée post-métaphysique : Une sorte de désillusion face à la vie qui justifie la négation de nos scrupules, de notre dignité, etc. Je me situerai plutôt dans la science normale (si on veut continuer le parallèle avec le livre de Thomas Kuhn) en essayant d’attirer l’attention sur une anomalie plutôt que dans la tentative d’une remise en cause intégrale du paradigme.
« Vous terminez par une citation tirée d’Obermann. »
Pour être honnête je la tire de Camus qui la tire lui-même d’Obermann, donc ma connaissance du contexte en est limitée mais merci pour vos précisions ! Elle me semblait intéressante car elle constituait une tentative de donner une légitimité à ce qu’on croyait dépourvu de sens après la mort de Dieu. Votre regard critique sur la Justice vous honore et la question est intéressante mais j’avoue avoir encore un regard peu développé sur la question.
« Je pense ici à Cadoudal, digne, très digne jusqu’au bout »
Vous m’enchantez. Les guerres de la Vendée et de la Chouannerie me semblent être une belle manifestation (évidemment dans les histoires qui nous en reste, il est probable que la réalité ait été beaucoup plus nuancée) de la dignité face aux extravagances de Paris où les Incroyables et Merveilleuses succédaient à la Terreur.
Votre conception de la dignité comme un ensemble de couches que va se construire un individu est intéressante mais j’essayais, pour ma part, de la penser comme la combinaison d’une vision de l’individu de lui-même et du regard des autres. Fatalement, vous vous intéressez alors à la responsabilité de l’Autre dans la perte de la dignité alors que j’essayais d’analyser notre responsabilité individuelle.
La question mériterait évidemment d’être explorée. Mais si je devais justifier la présence de cet article (« Tout ce que vous dites est sensé et bien senti mais ici vous vous adressez à un public où maraudent de très vieux singes qui ne voient pas dans ce que vous exposez sur les écoles de commerce, de quoi en faire un exemple du genre. »), je dirais que j’ai cherché à interpeller des individus destinés à devenir les cadres de demain sur cette vision nihiliste de l’existence qu’ils peuvent avoir qui, à mon sens, leur en fait rater la substance.
Ah oui et merci d’avoir répondu sur le fond, c’est d’autant plus plaisant que c’est rare.
J’ai intégré une de ces écoles (et pas la pire du tout, du style boite de fils à papa où on paie son diplôme mais une école reconnue et bien classée). Si vous trouvez que ce n’est pas le meilleur moyen pour tenir un discours objectif sur ce qui s’y passe, j’avoue que je ne sais ce que j’aurais pu faire de plus. De plus je ne crois pas avoir forcément abordé les points les plus caricaturaux.
La dignité, j’essaie de la penser comme la combinaison de deux éléments : L’attitude d’une personne (qui est directement liée à l’idée que cette personne se fait d’elle-même) et la considération que vont avoir les autres vis-à-vis de cette personne. Quand je dis que l’individu pauvre aura tendance a se comporter sans gravité, sans décence, ce n’est pas un jugement de valeur à son égard mais un constat. Dans une société qui se veut être une méritocratie, il est évident que se situer à son plus bas échelon doit poser un sérieux problème d’amour propre et en même temps, se comporter avec indécence (en parlant par exemple de l’impossibilité de subvenir à ses besoins les plus élémentaires) est un moyen d’attirer l’attention d’autrui et de susciter sa pitié. Il est évident que certains font de la résistance et manifesteront une certaine dignité mais je trouve tout à fait normal et compréhensible que des individus mis à la marge de la société ne manifestent plus aucun soucis des conventions et de la bienséance.
« dirigeants » et « élites », est-ce la même chose ? Je ne crois pas. Il m’a semblé que vous appeliez « imbéciles » ceux qui suivent le mouvement sans le questionner et « crapules » ceux qui créent le mouvement, mais peut-être me suis-je trompé. Si ce n’est pas le cas, à l’échelle d’un pays, on peut dire que les « élites » sont les « crapules » et les « citoyens », les « imbéciles ». Mais peu importe, je veux avant tout démontrer qu’il n’y a ni crapules, ni imbéciles !
« déconstruire ce foutu bordel »
Aucune envie de le déconstruire, comme vous le dites, c’est beaucoup trop dur et puis j’aimerai bien savoir comment on peut oser croire que ce qui lui succédera sera nécessairement équilibré et épanouissant. Je propose beaucoup plus simplement de le priver ce qui l’alimente : Notre passivité, notre manque de confiance, notre sacralisation de l’état, de la politique.
« dans le monde, il y a des crapules et des imbéciles ; si les imbéciles sont malheureux, c’est de leur faute ; il ne tient qu’à eux de ne plus se laisser faire, et tout ira pour le mieux ! »
2) Je tiendrais les citoyens ordinaires pour des imbéciles ? C’est ridicule, si vous voulez me contredire, faites-le avec des arguments pas des procès d’intention. Je dis justement que les citoyens ont perdu confiance en leur propre responsabilité. Je les prend au sérieux et je dis que les citoyens doivent à nouveau croire en eux-mêmes et cesser de sacraliser les solutions politiques, incapables de changer leur avenir.
Je crois que le lecteur s’égare dans des émotions stériles.
« le protectionnisme, cette hantise des capitalistes »
Merci pour ce commentaire aimable et constructif. Ils sont d’autant plus appréciables qu’ils sont rares.
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