Merci pour cet article bien synthétique des faits et des réactions qu’ils ont suscités. Je ne connaissais pas Mehdi Meklat. Les présentations sont maintenant faites.
Intéressant. J’ai appris récemment l’existence de ce « club » un peu spécial via les lectures de Peter Dale Scott également. Je n’ai que peu approfondi la chose, mais il s’agit indéniablement du type d’organe supranational hors de contrôle. C’est d’ailleurs l’essence même de sa création : les agences de renseignement nationales, malgré leurs budgets opaques et leur discrétion, sont encore trop liées aux états dont ils dépendent en cas d’exposition de leurs agissements. Il a donc fallu créer une entité parallèle pour brouiller les pistes, un peu à la manière des sociétés écrans dans le domaine économico-financier (les deux domaines étant évidemment étroitement liés).
Seulement, avec la constitution d’alliances contre-nature, aux intérêts individuels parfois divergents, le risque d’antagonismes et de « peaux de bananes glissées » est énorme. Et comme vous avez une entité hors de contrôle et progressivement autonome, constituée de membres qui agissent finalement davantage pour les intérêts de leur corporation et non plus pour ceux des états dont ils sont originaires, imaginez les conséquences.
Concrètement, et c’est là toute l’ironie de la chose, ce type de structure est parfois amené à agir contre les intérêts directs de l’un de ses pays membres. Ou comment placer devant le fait accompli certains dirigeants bien embarrassés de devoir justifier telle ou telle action ou... inaction. Quand on joue un peu trop avec le feu, on finit nécessairement par se brûler.
« A l’heure où la probabilité de voir [François Fillon] succéder à [François Hollande] apparaît importante... »
Je conçois que cette partie de mon chapeau a - peut-être - perdu de sa pertinence eu égard à l’affaire qui secoue actuellement le couple Fillon, mais l’article était en cours de rédaction avant la mise au jour de cette affaire. L’avenir proche nous dira quelles conséquences ce qui prend le chemin d’un scandale aura pour le « candidat de la droite » et sa candidature.
@samuel
C’est exactement ce que je comprends aussi
@Spartacus
« Le passage de la répartition à la capitalisation au Chili a été réalisé par le ministre José manuel Pinera en 1981. »
Oui, donc sous Pinochet (1973-1990).
Pour le reste, je ne conteste pas qu’un pays peut devenir plus « riche », avoir une belle croissance, un joli PNB, sans que cela ne profite à la majorité de ses habitants. C’est d’ailleurs ce qu’il advient systématiquement dans les systèmes purement capitalistes.
Quant-à partir à la retraite quand on veut, le cas échéant j’ai envie de dire « super » ! Mais si on n’a (quasiment) rien, à quoi bon ?
@Fifi Brind_acier
Effectivement, on peut voir ces « recommandations » comme une feuille de route, que suivront avec plus ou moins d’assiduité nos futurs dirigeants. François Fillon semble, quant-à lui, disposé à administrer le « traitement de choc » le plus vite possible.
Ce qui est terrible à la lecture de ces recommandations, c’est également l’absence complète de la dimension humaine. On dirait (déjà) que les travailleurs ne sont que des robots, interchangeables à loisir.
A la lecture de ces documents, il est évident aussi que le rôle de l’UE ne va faire que s’accroitre avec le temps. Si pour le moment ça ne sont que des « recommandations », ça ne va manifestement pas le rester très longtemps, témoin cette petite phrase extrait du document daté du 20 mai 2016 (point 21) :
« [La Commission] a tenu compte non seulement [du] bien-fondé [des recommandations qu’elle a adressées à la France les années précédentes] dans l’optique d’une politique budgétaire et socio-économique viable en France, mais aussi de leur conformité avec les règles et les orientations de l’UE, eu égard à la nécessité de renforcer la gouvernance économique globale de l’UE par la contribution de cette dernière aux futures décisions nationales. Les recommandations figurant aux points 1 à 5 ci-après reflètent ses recommandations dans le cadre du semestre européen. »
Difficile de résumer mieux la perdition progressive de la « gauche » française, et l’abandon de ses valeurs historiques. Faut-il vraiment avoir des œillères et/ou une malhonnêteté incroyable pour ne pas le reconnaître.
@Pomme de Reinette
Vous utilisez là le même argumentaire fallacieux brandi par les Etats-Unis pour envahir l’Afghanistan, puis l’Irak : on prétend être attaqué (ou menacé dans le second cas) et on s’autorise une « légitime défense ». Avant de frapper, encore faudrait-il réfléchir et savoir par qui (et - mais ça semble accessoire pour nos gouvernants - pourquoi) ? Si vous adhérez à une telle argumentation, vous devez alors considérer comme légitimes les guerres d’Afghanistan et d’Irak.
Mais revenons à la Syrie : la France bombarde officiellement ce pays en réaction aux attentats commis en France (gageons qu’elle avait commencé avant, mais passons), sur un principe de « légitime défense ». Mais de quels attentats parle-t-on ? Ceux de janvier 2015 ? Ou ceux, de bien plus grande ampleur, de novembre 2015 ? Or, les frappes françaises en Syrie ont commencé officiellement en septembre 2015, un peu avant en Irak (mais à la demande des autorités irakiennes, et on retombe donc dans ce pays dans le cadre de l’intervention russe en Syrie).
Par ailleurs, sur la base de cette légitime défense, il suffit de trouver un pays qui hébergerait des supposés terroristes pour s’autoriser à bombarder celui-ci. Pensez-vous donc que l’on puisse bombarder Molenbeek en Belgique (comme Zemmour l’avait d’ailleurs suggéré avec une ironie douteuse) ? On entre là dans la logique des frappes de drones américains sur des pays comme le Pakistan ou le Yemen, dangereuse dérive du droit à la « légitime défense », notion pour laquelle il est sage de se référer à l’interprétation qui peut en être faite en droit français par exemple, lequel impose :
- une attaque actuelle, réelle et injustifiée
- une riposte instantanée, nécessaire et proportionnée
Or, si réponse française face aux terroristes de janvier et novembre 2015 a été instantanée, nécessaire et - tant bien que mal face à des gens qui veulent de toute façon mourir - proportionnée, que nous autorisons nous à aller bombarder un pays « susceptible » d’abriter des personnes « susceptibles » de préparer des attentats « susceptibles » de viser la France ? Là encore, c’est la logique américaine de la guerre d’Irak et des frappes de drones, excusez-moi de trouver cela contraire au droit international. Je vous rappelle au passage que l’ONU existe encore, et que le fait de ne pas trouver d’accord sur les résolutions proposées ne doit pas autoriser n’importe quoi en terme de réponse.
Au delà du caractère légal ou non de ce type d’intervention, ce type de riposte, uniquement tactique, est de toute façon voué à l’échec. Cette « guerre contre le terrorisme » est déjà perdue, ne serait-ce que parce qu’elle dure depuis toutes ces années et qu’elle n’a fait qu’accroitre la menace. En réalité tout ceci est fort logique si on s’intéresse aux causes de ce terrorisme.
Comme l’a si bien écrit Jacques Baud récemment (p119-120 du livre cité), " l’Amérique – comme les autres pays
occidentaux qui l’imitent –
n’a pas compris qu’on se situe déjà dans une logique asymétrique. En voulant montrer sa force, elle a montré sa faiblesse aux yeux des islamistes :
a) en manifestant le fait qu’elle n’était pas disposée à mettre en jeu ses combattants (l’expérience de la Somalie est encore proche)
b) parce qu’elle n’avait pas été capable de savoir d’où « venaient les coups » et
c) parce qu’elle n’avait pas été capable de reconnaître son erreur
Sans parler du fait qu’en frappant de manière aveugle des populations civiles, les Etats-Unis se plaçaient dans la même posture que les terroristes qu’ils voulaient combattre. "
Ce faisant, perpétuant injustices sur injustices, l’Occident encourage malheureusement toujours davantage de candidats au djihad.
Moi je dis bravo à l’auteur, après avoir eu une grande frayeur à la lecture du titre et du « chapeau ». Je me suis dit : encore un article émotionnel qui va nous faire pleurer dans les chaumières, sans aucune introspection, à la veille de cet anniversaire.
Eh bien c’est en réalité l’inverse, on a droit à un article réfléchi qui se pose les bonnes questions et qui remet les choses dans l’ordre, à savoir les terroristes initiaux (les pays Occidentaux) et ceux qui leur répondent (ceux que nous appelons « terroristes »). Les types le disent ouvertement sur leurs revues ou sites, comme Dabiq ou Inspire : ils appellent à frapper tel ou tel pays en réponse aux propres agissements de nos autorités en « terre d’Islam ». Lorsque nous frappons ou nous ingérons dans ces pays, nous y commettons des dommages collatéraux considérables. Eh bien de leur point de vue, le Bataclan est un dommage collatéral. Contrairement à ce que l’on voudrait nous faire croire, il y a une rationalité derrière ces attentats. Car si on considère qu’il n’y en a pas et que ces types sont des fous décérébrés, alors nous devons à plus forte raison considérer que nos dirigeants sont des psychopathes irrationnels qu’ils usent de la violence les premiers. Et ce n’est pas excuser ces types que de comprendre leurs motivations, Monsieur Valls. Car ne sommes-nous pas là - n’êtes-vous pas là - pour comprendre, sans tabou, et éviter que ça ne se reproduise ? Les déclarations et agissements de notre classe dirigeante vont pourtant à l’encontre du bon sens et de l’apaisement.
Petite précision tout de même : sans vouloir mettre en avant les Russes, ils agissent initialement en Syrie dans le cadre du droit international, puisqu’à la demande du pays et de ses autorités en place. Nous sommes quant-à nous, autorités françaises, en dehors des clous puisqu’agissant en vertu de rien, si ce n’est à la demande d’autorités fictives non légitimes (enfin, au départ, car il ne reste plus rien du Conseil National Syrien et autres constructions improvisées de ce genre).
Enfin, concernant le commentaire du collège Saint-Exupéry d’Amiens, en dépit de sa propension sur la fin à considérer que ces mal-nommés « terroristes » veulent répandre leurs préceptes religieux sur le monde, il n’en demeure pas moins beaucoup plus lucide que la petite phrase lénifiante du NYT.
Que dire de plus sur cette servilité effectivement pavlovienne de la diplomatie française vis à vis de Washington ? Pas grand chose tellement c’est évident depuis quelques années. Bel article, Bruno, agréable à lire, avec des tournures aussi élégantes que percutantes !
L’auteur a l’air « bien » renseigné sur la situation d’Alep. Y est-il simplement allé pour se rendre compte de la situation ? Y cite-t-il des sources directes et probantes ? Non. Pour la démonstration et l’apport de preuves, il faudra repasser.
Sinon, il y a quelques jours, nous avions ce témoignage émanant visiblement du coeur d’Alep.
Ah, Wikipédia et les limites de l’encyclopédie citoyenne que tout un chacun peut alimenter. Mais tout un chacun n’est pas forcément honnête et ne recherche pas toujours l’impartialité, certains ont bien compris comment utiliser ce moyen pour biaiser un sujet sous couvert d’universalité. A mon sens, Wikipédia est plus utile quant aux liens de fin de page que pour ses pages elles-mêmes, au contenu souvent fallacieux sur les sujets controversés.
Visiblement Facebook ne se contente pas de collaborer avec le gouvernement israélien. Dernier exemple en date, ces violences policières en France - proprement hallucinantes pour moi-même qui fait partie de ce que l’on appelle au sens large les « forces de l’ordre » - subies par un professeur de la Sorbonne, et que Facebook a jugé bon, de gré ou de force, de censurer. Si des types comme ça sont actuellement dans la police, ils n’ont non seulement rien à y faire, mais leurs agissements doivent être judiciarisés.
Ce qui est censé être une contre-argumentation tient finalement bien moins la route que les arguments de ceux qui défendent le burkini, à tout le moins de ceux que ce vêtement de plage indiffère. Personnellement, c’est mon cas, je ne suis « ni pour ni contre, bien au contraire », je dirais même que je m’en fiche royalement que l’on porte un burkini à la plage ou un maillot de bain. Je ne sais en revanche que penser d’une société dans laquelle le fait de cacher son corps est plus choquant et moins admis qu’exhiber sa nudité.
La réflexion de Peter Dale Scott, consistant à isoler les étapes du 11 Septembre, est effectivement intéressante, et je n’y avais pas nécessairement pensé avant de lire son dernier bouquin : « Permettez-moi de suggérer qu’il existe au moins trois étapes
distinctes dans les attentats du 11 septembre : les détournements
d’avions, les frappes contre les bâtiments et l’effondrement surprenant
des trois immeubles du World Trade Center. Il est possible que le groupe
de liaison de l’équipe « Alec Station » (CIA) ait envisagé uniquement
la première étape sans envisager les deux suivantes »
@ l’auteur : précision effectivement utile de laquelle devrait s’inspirer certains professionnels de l’information adeptes des raccourcis et de la novlangue, et que je n’ose qualifier de journalistes tant ils s’éloignent de la déontologie de leur propre profession.
J’arrive avec un peu de retard sur cet article, mais : qu’y ajouter ?
Je trouve que les propos du Pape sont loin d’être consternants, mais plutôt ouverts et empreints de sagesse. Et pourtant je n’ai aucune affinité avec aucune religion, envers lesquelles je suis plutôt sévère. Enfin un qui prend un peu de hauteur et qui n’appelle pas à la violence pour répondre à la violence.
Du rythme dans cet article ! Il y a juste Barbe Bleue que je n’ai pas bien suivi....
Maxime, vous avez beaucoup de lectures communes avec moi, et je sais, pour traduire ses livres, que vous maitrisez bien notamment Peter Dale Scott et sa vision - à mon sens fort juste - des « états profonds ». Même si je partage globalement votre analyse fort référencée, et votre dénonciation de la récupération bien peu scrupuleuse par la diplomatie française de ce documentaire, je voulais revenir sur deux points cependant.
- Que le régime de Bachar El Assad ait commis de « graves exactions », comme on le lit ad nauseam dans la presse française, je veux bien. J’ai juste besoin de preuves, et là je dois dire que nous sommes un peu sur notre faim. Le meilleur exemple de ces exactions de masse présumées constitue l’album photo du pseudonymé César. Dans la presse on assiste à une surenchère concernant le nombre de photographies constituant cette base de données, nombre par ailleurs souvent assimilé au nombre de victimes : 45000, 50000 ou même 55000. L’enquête de Human Rights Watch (16 déc 2015) permet d’identifier « 6 786 détenus [...] morts en détention ou suite à leur transfert du centre de détention vers un hôpital militaire », et selon l’ONG ces décès seraient attribuables au régime syrien. HRW, qui ne montre en ligne qu’une vingtaine de clichés, précise tout de même que "les photographies restantes [sur les 28707 étudiées jusque là] montrent des sites où des attaques ont eu lieu ou des corps identifiés comme étant ceux de soldats des forces gouvernementales, d’autres combattants armés ou de civils tués dans des attaques, des explosions ou des tentatives d’assassinat. Bref, à ce stade, plus des 3/4 de ces photographies sont constituées par des individus, Syriens ou non, combattants ou non, de tous bords, décédés depuis le début du conflit. Par qui et comment ont-ils exactement été tués ? Difficile de le dire à ce stade. Le rapport complet (86 pages, en anglais).
- Par ailleurs, si le régime syrien a rapidement usé de violence après la contestation (spontanée ?) de 2011, c’est aussi qu’il a manifestement été confronté très tôt à une extrême barbarie venant de gens déjà pas très modérés, et peut-être pas très syriens non plus. François Belliot, notamment, dresse une longue liste des policiers et militaires massacrés entre avril et juillet 2011 dans son livre Guerre en Syrie, Tome 1 (éd. ), p39. Sans me faire l’avocat du diable, il me semblait nécessaire de replacer les choses dans leur contexte. Et de rappeler qu’en matière de violence, l’Occident n’a malheureusement rien à envier à Bachar El Assad. Ni historiquement, ni de nos jours.
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération