Affaire Bové, la « transe-gêne-éthique » du grand frère des émeutiers de banlieue
« Ce sont des actes graves », clamait le ministre de l’Intérieur lors des émeutes de novembre 2005 et des mouvements de vandalisme de la fin de l’année 2006. Les peines devront être exemplaires, a-t-il répété à plusieurs reprises. « C’est une décision grave », a vociféré l’ancien leader de la Confédération paysanne à l’issue du délibéré du 7 février 2007 de la Cour de cassation. « Les actes graves » des jeunes de banlieue étaient des actes de dégradation et de destruction de biens privés et publics. « La décision grave » face à laquelle s’indigne le citoyen Bové est une peine de quatre mois de prison ferme pour avoir été acteur d’une opération d’arrachage de maïs transgénique, acte de destruction d’un bien de production alimentaire. Face à une justice qui semble ici avoir été rendue, la révolte du citoyen Bové conduit à se demander si, dans l’esprit de certains acteurs sociaux, politiques et syndicaux, le degré de gravité d’un acte de vandalisme ne dépendrait pas de la personne qui le commet...
Il semble de bon ton, lorsqu’on appartient à la confrérie des bobos « branchouilles », de se réclamer du mouvement altermondialiste. Le courant est suffisamment large et tolérant pour accueillir tous ceux qui, dans l’air du temps, ont plaisir à s’entendre dire que la gauche et la droite, c’est la même chose ! Nous attirons dès à présent l’attention du lecteur sur le fait qu’il ne s’agit pas ici de traiter de l’altermondialisme, un courant qui, dans ce bas monde, a toute sa légitimité, mais plutôt, tels les serviteurs du roi, d’aborder la question de ses sujets. Aussi, notre protagoniste, le bobo alter, a-t-il un discours qui respire la bienveillance, l’éthique et le respect. Citoyen du monde, il pense avant tout à demain et à l’avenir, sur Terre, de son prochain. Il est socialement et économiquement centriste, niché entre la gauche et son extrême.
L’alter bobo est original. Parfois surprenant.
Par nature, il s’indigne lorsqu’un ministre parle de sanctions face à des actes de vandalisme de jeunes qui ne sont pas parvenus à trouver un autre axe de communication pour faire passer un message. De manière quasi congénitale, le bobo alter perçoit ces jeunes comme des victimes d’une oppression étatique totalitaire, représentative d’un capitalisme qui nous croquera tous bientôt tout crus, après nous avoir, d’ores et déjà, tous mis tout nus. S’il est vrai qu’il n’a pas toujours tort, l’alter se perd parfois dans la peur du grand méchant loup, nommée plus "scientifiquement" la théorie du complot. Mais pour rendre à César ce qui lui revient, il faut admettre, et c’est ce qui fait tout son paradoxe, qu’en tant que citoyen, alter bobo peut être beaucoup plus réaliste. Le militant est capable d’admettre, notamment s’il a des responsabilités éducatives (mais les acteurs sociaux, syndicaux et politiques n’ont-ils pas tous des responsabilités éducatives ?), que l’on ne peut laisser croire à un adolescent en train de se construire que la loi est faite pour être bafouée, et que le meilleur moyen de faire passer un message est de tout saccager.
Je reste en tout cas convaincue que si José Bové devait demain tenir un rôle d’éducateur, il aurait suffisamment de bon sens pour ne pas conseiller aux gamins dont il aurait la charge de faire ce qu’il fait lui-même.
Quoi qu’il en soit, il serait bien en difficulté car, tout comme certains gamins de banlieue, le militant altermondialiste ne semble pas avoir trouvé d’autre moyen, tout au moins médiatique, que d’avoir recours à des actes de destruction pour faire passer son message.
Un message digne, il est vrai, d’un combat éthique dans un contexte mondial de malbouffe qui permet, reconnaissons-le, à certains « sans état d’âme » de cultiver la poule aux œufs d’or au détriment de la santé du consommateur du monde. Ce n’est donc pas la légitimité de la cause qui est dénoncée ici, mais bien les moyens utilisés pour la défendre. Et c’est avant tout l’idée que nous ne pouvons, en tant que citoyens du monde, braver la loi et nous indigner que celle-ci s’applique ensuite. A moins d’aller jusqu’au bout de ses idées, de prôner la révolution et de prêter main-forte aux gamins qui incendient les voitures de leurs voisins !
Tant que nous n’en sommes pas là, un citoyen altermondialiste nommé José Bové se doit d’assumer les actes qu’il commet et d’espérer que la justice rendue soit le plus égalitaire possible. Un message dont une certaine jeunesse qui se plaint d’une inégalité de traitement a grand besoin.
Tristement, le militant anti-OGM préfère la posture de la victime en refusant l’alternative du port du bracelet. Une situation qui n’aurait pas manqué de dégonfler la baudruche médiatique, ce qui n’est pas dans l’intérêt de l’acteur.
Le paroxysme est enfin à son comble lorsque M. Bové clame solennellement qu’il pourrait être le « premier prisonnier politique à l’élection présidentielle ». Une déclaration qui serait burlesque, si elle n’était pas une véritable injure pour tous les hommes et les femmes qui furent, et seront encore, de par le monde, emprisonnés, torturés, puis tués pour leurs idées. Le candidat à l’élection présidentielle perd le sens des mots, semble-t-il !
Il nous est toutefois possible de rire, dans une demi-mesure, puisqu’il est légalement possible que l’application de la peine soit reportée. Le postulant à la présidence de la République pourrait attendre au moins jusqu’à l’entre-deux tours de la campagne pour être incarcéré. Ainsi, s’il avait été possible que le militant ne soit pas éliminé dès le premier tour, le candidat aurait pu poursuivre sa campagne présidentielle derrière les barreaux.
Ne vous avais-je pas dit que l’alter était original ?
Ce qui prête peut-être moins à sourire, c’est que nous avions déjà un président de la République qui n’a jamais eu, à ce jour, à répondre de certaines accusations. Aujourd’hui, l’émulation politique et médiatique autour de « l’injustice vécue » par un « candidat, auteur de vandalisme qui ne s’assume pas et futur détenu », en période d’élection présidentielle, adresse une nouvelle fois aux plus jeunes et aux plus révoltés le message que le monde dans lequel ils grandissent, loin d’être toujours juste, relève parfois de la simple bouffonnerie.
77 réactions à cet article
-
Bonjour Isabelle, Excellent article.
On peut aussi rajouter le coup de boule de Zidane, pardonné par Chirac et aussi par S. Royal.
-
isabelle,
Votre article montre que vous ne savez pas comment on fait bouger les choses dans ce pays.
si vous pensez qu’ils suffit de faire une lettre sans faute d’orthographe pour parler à l’Etat !
Celui-ci ne comprend pas grand chose d’autre que le rapport de force. Vous devriez vous demander pourquoi vous ne voulez pas voir une chose aussi évidente.
-
Je crois que l’article « reproche », entre autres choses, à José Bové de ne pas accepter l’idée d’une sanction pénale pour ses actes.
Qu’il estime légitime l’action de détruire le bien des autres pour faire valoir sa cause, c’est son problème, c’est sa façon d’envisager la vie en société. Mais se déclarer « prisonnier politique » alors qu’il est sanctionné pour un fait établi et non pour ses opinions, c’est démagogique.
Ou alors il faut donner le droit aux empoisonneurs de l’industrie agro alimentaire le droit de faucher les cultures non trans-géniques.
-
Encore une fois d’accord avec DW !
Le terme même de « bobo-alter » m’a semblé tellement déplacé et incongru que j’ai dû me forcer pour lire la suite de l’article afin de voir où l’auteur voulait en venir.
Eh bien, la réponse est simple : nulle part !
-
plutôt d’accord, ça ne s’imposait pas.
Mais considérons la chose. Si les bourgeois deviennent alter-mondialistes, et bien on n’est pas si mal partis.
Bon, il reste la question cruciale : il faut dire bobo-alter ou alter-bobo ?
-
très bon article ,isabelle ,si le nabot monte sur le trône ,on sera tous des délinquants en puissance , little brother watching you !
-
@ Le Chat
Je crois que ton ironie a été mal perçue, non ?Attention au deuxième degré...à manier avec précaution...
-
@IBB : bas le masque : ton article démontre ce que tu es : « éducatrice » au service du pouvoir. Encore une illusion qui tombe...
-
@BB
Franchement, je vous préfère quand vous parlez d’éducation..
Car , sans être pro-Bové, je trouve que des distinctions s’imposaient entre des formes de « violence » qui n’ont rien à voir entre elles et en dehors du contexte du problème des OGM et des dégâts d’une certaine forme de mondialisation.
La violence est-elle toujours celle qui se donne à voir ? Bon sujet pour une éducatrice..
Bien à vous.
-
@ Zen
D’accord avec ton commentaire.
@ Isabelle
Même si je n’ai aucune sympathie pour la démarche politique populiste-pipoliste de Bové, je trouve que tu pousses le bouchon un peu loin en mettant sur un pied d’égalité un Bové qui pratique à visage découvert le fauchage de plantes OGM et le démontage d’un MacDo (le tout sans aucune violence, et dans le cadre d’un combat politique clair), et des émeutiers encagoulés dépolitisés qui brûlent des bagnoles et des bus (parfois avec des gens dedans) et qui agressent tous ceux qui ne leur ressemblent pas.
-
@ Marsu
Sans le mettre sur un même pied d’égalité, il faut bien reconnaitre que l’exemple donné à ces jeunes de banlieue n’est pas le bon.
J. Bové fauche avec ses amis des plans d’OGM parce qu’il pense que c’est son devoir de citoyen, les jeunes de banlieues se disent nous sommes contre cette société qui est mauvaise pour nous, nous la fauchons à notre manière.
le voila le lien.
-
@ Zen,
Je vous suis mais je suis aussi Isabelle dans la mesure où je fais abstraction de Bové. Comme je l’ai dit dans mon post, je comparerais Zidane.
Si on parle tant de Bové aujourd’hui, c’est qu’il le veut bien. Alors on le met à toutes les sauces. Et dire qu’il ne veut pas faire la pub pour les bracelets ! C’est dommage, cela fait aussi partie du combat sur les incarcérations.
Si j’ai des griefs contre Bové, c’est justement parce qu’il nous manipule. L’an dernier, à Vannes, il était prévu une grande manifestation contre les OGM, sans arrachage, juste la manif familiale en ville, tracteurs, musique et.... BOVE. Bon, il est venu, par le train, juste à l’heure du départ de la manif, s’est fait photographier, et .... il est aussitôt reparti en train. Sympa pour la Conf et les nombreux alters de la région !
La manipulation peut être une douce forme de violence.
-
allé en avant la caricature, à l’attention de l’auteur de l’article : faire un tel raccourci entre les actes des émeutiers, qui étaient le résultat d’une colère tue, sans aucun autre objectif que de mettre à bas les « structures » qui les entourent, et la démarche de RESISTANCE CITOYENNE de José Bové ne fait état que de votre absence de finesse d’analyse.Encore un orateur qui non seulement se pique de prendre d’assaut la tribune mais qui a la prétention de vouloir « éduquer » quand sa conscience des choses peut se résumer à une pratique d’un manicheisme très primaire. En quoi n’êtes vous pas bobo ?, ah le coaching, quelle belle invention de parasite.
-
« vandalisme.. »
- L’arrachage des plants de maïs transgénique avait été réalisé dans un but politique et pour prévenir (selon l’opinion des participants à l’action) des dangers que fait courir à la biodiversité l’introduction de ce type de produits dans la nature. Il ne s’agit pas d’un acte « nihiliste » comme d’autres faits (les dégats matériels des émeutes de banlieue) auxquels vous le comparez.
- Si l’on inclut aussi dans la catégorie « lutte politique » le saccage du bureau de Dominique Voynet par un groupe de chasseurs, on s’apercevra que la justice sait parfois être clémente face à ce genre d’affaire (aucune poursuite).
- Personnellement je ne vote pas écologiste et je pense que, par cet article, vous avez souhaité, en tant qu’éducatrice « new look » voulu rendre hommage à votre patron ministre de l’Intérieur et candidat selon votre coeur et votre goût pour les signes de l’autorité décomplexée.
- Il saura apprécier votre petite pique à celui qu’il espère ne plus voir un jour que comme son prédecesseur.
Jimmie DANGER
-
Excellente réflexion, qui est bien au coeur de l’article.
Les dégradations des chasseurs que vous évoquez sont-elles, selon vous, moins ou plus légitimes que celles de Bové ?
Si je comprend le sens de votre intervention, ces dernières auraient du être poursuivies (et je suis d’accord), mais pas celles de Bové (et je suis pas d’accord).
Si c’est au seul titre que vous êtes d’accord avec le combat de José Bové et pas d’accord avec les chasseurs, alors c’est une vision un peu partisane de la justice.
-
Les Alters font peur , preuve en est . Aux Usa comme dans tout le monde capitaliste , on les contient , on les surveille de près . Et c’est déjà la preuve qu’ils détiennent une part de vérité , au fond de leur vision .
L’altermondialiste a construit sa pensée sur le rejet d’un état des choses et dans la vision d’une perspective de dégradation globale que le libéralisme sauvage nous construit dans sa marche sur le monde. L’altermondialiste est un frein , un garde fou , un extrême , qui comme tous les extremes , se dote d’une vision comme moteur . Il est en ce sens ... utile au monde.
La science , climatologie , l’écologie , l’OMS et autres , dans leurs multiples rapports , explicitent les diverses dégradations de la terre due à l’exploitation sauvage , et donnent accord au message d’alerte altermondialiste, à la dégradation qu’ils dénoncent , à leur vision .
L’économie , dans ses multiples rapports , donne preuve de fossés qui se creusent de régions ruinées , devenues incapables de produire pour leur propres populations , donne accord à leur vision
La sociologie , dans l’étude des rapports humains dans les zones economiques subissant la mondialisation , témoigne de la dégradation des societés et de l’individu , et donne accord à la vision altermondialiste.
La culture , par ses multiples messages , par ses multiples couleurs , ses traditions , est totalement exclue du systeme économique consumériste , pour etre canalisée et dictée par des majors , détruisant ou détournant des mouvements identitaires en les vidant de leur message , détruisant des marqueurs sociaux vitaux , et celà aussi , donne raison à la thèse altermondialiste.
Pour finir , je reviens du Mali , le riz y est chinois , son prix à triplé , la viande à triplé , et faute d’infrastructures , les Maliens , entre la tenaille de la dette et l’invasion de produits etrangers ne produisent quasiment plus que dans des fermes experimentales isolées , et nombre de familles vivent sous 4 bambous et un morceau de tôle , avec ... 1000 FCFAs ( 10 francs ) par jour . Ils disent , eux les Maliens : « La mondialisation , on la prend de plein fouet. » Pourtant , le Niger qui traverse le pays , est magnifique , fort , et la place y est grande pour des rizieres , mais voilà , c’est le marché , votre putain de marché d’un coté , et cette putain de dette de l’autre , les deux pinces de la tenaille modialiste/capitaliste .
Et vous , vous nous parlez de quoi ? De Bové et des bobos . Bové est seul , et déjà il a réussi a effrayer suffisemment pour qu’on l’écarte . Mais non on va pas le torturer , mais on s’en fout de l’effet de style Isabelle , on s’en fout , c’est justement pour les bobos , ce genre d’arguments , Bové tient un morceau de vérité , et aussi une vision en gestation . Bové est utile , quoi qu’on en dise , lui comme ses pairs représentent l’embryon d’un espoir , non pas pour les torturés politiques ( quoique ) , mais pour les millions , les millions de gens qui en crevent doucement , de cette putain de mondialisation , mettez vous çà dans le crâne et voyagez comme Bové si vous etes pas convaincue .
Sinon ,ben que voulez vous que je vous dise , allez parler de tout çà avec les bobos dans le petit bar d’un cinéma d’auteur , où l’on mange un petit gâteau , avec un petit thé , et on place Bové entre les soldes et le dernier Lynch , si vous pensez que c’est plus utile ... au monde , courge !
Pourquoi la France que vous représentez manque à ce point de courage , de lucidité , voire tout simplement d’amour ? Faites en un article si vous avez la réponse.
GRL
-
Justement, ce n’est pas un article sur l’altermondialisme, ni sur José Bové en tant que représentant des alters.
Mais je suis en majeure partie d’accord avec ce que vous écrivez : j’ai souvent dénoncé la mainmise des chinois sur l’Afrique, n’y voyant là qu’une forme de capitalisme et de néocolonialisme. Malheureusement, ce style de pensée est très mal vu, y compris chez les alters. Seuls les occidentaux sont colonialistes.
-
@GRL,
Croyez moi je préfère lire un post de l’auteur, que lire vos sornettes où vous prétendez que les américains se sont auto-infligés les attentats du 11 Septembre !
-
@Marie Pierre .
Ok , mais voilà , la réthorique bobo s’empare du style , veut paraitre alter , et quelques articles plus loin , alter = bobo , c’est tout , et c’est tres subversif en ce sens .
De fait l’altermondialisme est une lutte , ici en France on est pas touchés comme dans d’autres pays plus au sud . Mais cette mouvance est bien la seule qui prend parti sans condescendance pour ces millions de gens , et pour cette planète que nous foulons .
Il s’agit d’une lutte pour la vie , et comme à chaque fois dans ce cas là , si on le détourne , cà fait des gens tres tres en colère. Et IBB est l’auteur d’articles d’une subversion assez incroyable , quoi qu’on en dise . Apres ses articles , je veux les voir paraitre encore , parce qu’on comprendra à force d’exemples , c’est tout .
Mais qu’on ne se plaigne qu’il y ait des détracteurs et des militants , Pour ma part , je suis engagé , j’ai des convictions , je n’ai jamais milité pour un candidat ici , mais pour la vie , heureusement et tout simplement , et celà me va .
-
GRL,
Et c’est tout à votre honneur. Cordialement
-
GRL, tu parles d’amour à une amoureuse de sarko,n’espère pas de réponses...
-
à l’auteur,
ce que combat josé bové :
ARTE Reportage du 26 octobre 2005
Argentine : Le soja de la faim
1996 : le gouvernement argentin de Carlos Menem autorise la culture du soja transgénique « Roundup Ready ». Produit par Monsanto, ce soja a été manipulé génétiquement pour résister au Roundup, un « herbicide total » à base de glyphosate fabriqué par ... Monsanto. L’argument commercial du géant de Saint Louis : grâce à cet OGM, l’usage d’ herbicides sera divisé par quatre, d’où un avantage écologique et financier...
Pour convaincre les agriculteurs de se lancer dans la culture du soja, alors marginale en Argentine, Monsanto leur propose un « package » alléchant : il leur livre les semences et les herbicides gratuitement jusqu’à la récolte (ce qui leur évite d’avoir à emprunter), et ne leur fait pas payer de Droits de propriété intellectuelle sur les semences, l’année suivante. Les paysans sont donc autorisés à conserver une partie de leur récolte, pour ensemencer leurs champs, sans avoir à payer de royalties, ce qui n’est normalement pas le cas avec des semences brevetées (car transgéniques).
Dix ans plus tard, l’appât a fonctionné à merveille : profitant des cours élevés du soja sur le marché, dus notamment aux conséquences de la vache folle, l’Argentine est devenu le premier exportateur mondial de produits issus du soja ( huiles et farines ). Exportant 95% de sa production, utilisée comme fourrage en Europe ou en Chine, elle a transformé 60% de son territoire arable en monoculture de soja transgénique, soit quatorze millions d’hectares en 2004. L’ampleur du phénomène est telle que la presse parle d’un véritable « processus de sojisation » du pays, entraînant de multiples conséquences, économiques, sociales et environnementales.
L’exode rural
D’après une étude réalisée par l’ INDEC, un organisme para- gouvernemental, le nombre des unités de production agricole a baissé de 24,5 % depuis 1988. Le phénomène s’est considérablement accentué depuis l’introduction du soja transgénique, avec la disparition de 103 400 fermes. Incapables de faire face aux investissements, notamment en matériel agricole, que nécessite un mode de production intensif, de nombreux paysans ont dû quitter leurs terres, grossissant ainsi les bidonvilles des capitales provinciales, du Nord du pays, où le soja transgénique est roi.
On estime, par exemple, que dans la province de Formosa, la population rurale a chuté de 14%, tandis que la population urbaine augmentait de 39%. Dans le même temps, la superficie moyenne des exploitations agricoles a augmenté de 27,8%, passant de 421 h en 1988 à 538 en 2002. De plus, de nombreux petits paysans subissent des pressions très fortes (voire des menaces de mort) pour vendre ou louer leurs exploitations à de gros producteurs, désireux d’étendre leurs superficies de soja, ou à des « entreprises de production », qui sont souvent des filiales de Monsanto ou des groupes semenciers ayant acheté une licence d’exploitation à Monsanto. « Cette concentration de la terre en quelques mains, liées au capital étranger, constitue une menace pour la sécurité alimentaire du pays », dénonce Mario Caferio, l’un des rares députés conscients des enjeux à moyen terme de la « sojisation » de l’Argentine.
La réduction de l’autosuffisance alimentaire et l’extension de la faim
L’expansion du soja a entraîné une réduction drastique des surfaces dédiées à la production de cultures vivrières ou de bétail. Réputée pour la qualité de sa viande, de son lait ou de ses céréales, l’Argentine produisait, jusque dans les années quatre-vingt-dix, des aliments pour dix fois sa population, mais, aujourd’hui, 30 % de la population est en état de malnutrition. De fait, depuis 1996 la production de riz a chuté de 44,1%, de maïs de 26,2%, et de lait de 20%. Cette réduction de l’offre pour le marché intérieur a entraîné une augmentation vertigineuse du prix des produits alimentaires de base : 162,7% pour la farine de blé, 272,27% pour les lentilles et 130% pour le riz , tandis que pour la première fois de son histoire le pays du lait a dû importer du lait de l’Uruguay et du Brésil...
Conséquence : les carences alimentaires se généralisent dans une population déjà appauvrie par la grande crise de 2001 (51% de la population vivent au dessous du minimum vital, contre 5% dans les années soixante-dix). Ne pouvant plus se permettre d’acheter de la viande ou du lait, les pauvres d’Argentine ont dû changer leur diète alimentaire en consommant du lait de ... soja ou des hamburgers de ... soja. Une aubaine pour Monsanto et consorts : l’association des grands producteurs de soja transgénique a lancé un programme , intitulé « Soja solidaria », qui prévoit un don d’un kg de soja pour chaque tonne exportée. Les dons sont distribués dans les bidonvilles et les écoles, sous forme de lait de soja ou de hamburgers justement...
Un désastre écologique
Les craintes exprimées par les plus pessimistes des Cassandre (Greenpeace et autres) se trouvent vérifiées : l’utilisation systématique du Roundup sur les monocultures a entraîné l’apparition de nouvelles espèces de mauvaises herbes tolérantes au ... round-up. Pour en venir à bout, il faut utiliser quatre fois de plus de roundup qu’avant. Selon les chiffres officiels, le volume de gliphosate aspergé en Argentine est passé de 28 millions de litres en 1997/98 à 56 millions en 98/99, et à 150 millions de litres en 2004.
De plus, le système de la monoculture intensive, d’une année sur l’autre (c’est à dire sans rotation des cultures), en « semis direct » (sans labour préalable) a entraîné une augmentation des pathogènes du sol, d’où la nécessité d’utiliser plus de produits phytosanitaires (insecticides, herbicides et engrais). S’ajoute à cela, un problème inattendu : l’apparition de « soja rebelle », à savoir des graines qui germent hors de la saison et qu’on ne peut anéantir qu’en employant d’autres herbicides que le roundup (puisqu’ils résistent au roundup...). Syngenta, le concurrent de Monsanto, s’est engouffré dans la brèche, avec une publicité fort à propos : « le soja est une mauvaise herbe » !
Résultat : des taux de pollution catastrophiques qui affectent les animaux (avortements, morts), les autres cultures, mais aussi la santé humaine (diarrhées, vomissements, irritation des yeux, lésions de la peau). A noter : l’administration du roundup s’effectue par fumigations aériennes...
Depuis deux ans, des plaintes ont été déposées, un peu partout dans le pays, devant les tribunaux locaux, demandant l’arrêt des fumigations et des scientifiques courageux ont publié les premières enquêtes épidémiologiques sur les conséquences sanitaires de la « sojisation ».
Dans le même temps, la course au soja a provoqué un phénomène de déforestation, y compris dans des zones protégées comme las Yungas (frontière avec la Bolivie), tandis que les organisations écologiques dénoncent la construction du canal Hidrovía Paraná-Paraguay, soit 3442 kms, destinés à transporter 70 000 tonnes de soja par jour vers les ports. L’exploitation future du canal a été confiée à American Comercial Lines, une multinationale des Etats Unis...
Une dépendance lourde de menaces
Pour l’heure, le gouvernement argentin reste complètement sourd aux méfaits de la « sojisation ». L’argument officiel : un quart des devises entrant dans le pays provient de l’exportation du soja, ce qui permet de réduire la dette du pays (198 000 millions de dollars en 2003). Mais là encore, les Cassandre tirent la sonnette d’alarme : que se passera-t-il, quand le cours du soja chutera (un processus déjà amorcé) ? « Nous mourrons tous de faim « , prédisent les mauvaises langues... Aujourd’hui, en tout cas, l’Argentine, se retrouve dans une étrange situation : elle exporte des cuirs, du coton ou du blé, mais importe des chaussures, des textiles, des pâtes et galettes.
Vive la mondialisation ! vive montsanto
-
Merci Parkway , pour toutes ces précisions . En effet , je me demande bien comment devant autant d’évidences , on peut continuer à militer comme elle le fait , sinon , par esprit de propagande ou par intêret direct .
Mais voilà ,chaque article de ce type est l’occasion que nous prenons pour continuer à nous documenter , à exposer les choses , à décrypter un certain mépris de la vie. C’est bien , de toute façon , car lorsque l’on discute ainsi , des milliers de gens le lisent et sont libres de nous rejoindre sur le fil . C’est un vrai combat contre la désinformation et ce net là , rattrappera vite les cerveaux lavés de mensonge . Celà a déjà commencé . Et elle , ben elle se planque et ne répond pas aux interventions. De toute façon , je ne vois pas ce qu’elle pourrait répondre pour défendre un article pareil . Alors de fait , tu penses , mais c’est un vrai bonheur de lui parler d’amour.
-
Mais enfin qu’est-ce que les « bobos » vous ont fait ?
J’ai l’impression que vous déclarez « bobo » toute personne qui a la chance d’avoir un salaire, qui en profite pour vivre selon ses envies, en essayant de ne blesser personne.
Ce genre de personne, à vous lire, n’aurais pas le droit de se sentir « concernée », n’a pas le droit d’être sensible aux discours écologiques et à la misère de ce monde.
Et si elle l’étais, ce serait forcément de manière ridicule, simpliste, pour suivre la mode en quelques sorte.
Les discours militants les mieux étayés perdent de leur crédibilité, si leur conclusion est que pour sauver le monde il faut exclure du débat une partie de la population, sous prétexte qu’elle aime les films de Lynch et traîner le soir dans les bars.
Exclure pour exister, voilà une nouvelle façon de parler d’amour.
-
Un article émérite pour valider une affaire dont la légèreté de l’auteur des faits n’aura d’égale que son poids dans les urnes.
Toujours élégante sur l’écrit, Isabelle rayonne d’une syntaxe qui a également le mérite de susciter de vives réactions dont l’esprit nous remet vite dans le bain.
Louis-Serge Real del Sarte
-
De mon temps le communiste Georges Marchais, une des plus grosses fortunes de France, avec son lobby de bobos, niait l’existence des goulags au point de dresser un procès à un réfugié russe auteur d’un livre sur les goulags.
Après la chute du mur et Tchernobyl, la devise des bobos n’a pas changé d’un iota : jouir à fond d’un système qu’ils font semblant de dénoncer.
Notre cher Bové, humble paysan de la Silicon Valley, plus occupé à arracher des plantes qu’à en semer, est un noble représentant de cette caste.
Incapables de se rassembler en un mouvement cohérent, les divers gôôche sont une demi douzaine de parti à 2% qui nous crient famine tout en se payant x campagnes présidentielles à x millions d’Euros !
-
« A propos de Georges Marchais »
Loin de moi l’idée de défendre ce clown pittoresque qui amusa mon enfance mais, s’il exista en France, comme Doumeng le fut, des milliardaires communistes, ce ne fut pas, je le pense, le cas de Georges Marchais.
Le parti, par contre, fut riche à sa grande époque mais l’existence d’une fortune privée de Marchais m’étonne un peu..
Jimmie Danger
-
Le communisme ça a toujours été ça un parti très riche et un peuple très pauvre, je crois me souvenir que le sieur Marchais possédait même un chateau, mais ma mémoire peut me tromper !
-
votre mémoire vous trompe, vous confondez avec JB Doumeng.
-
Le Bô V... un Bô flic alternatif...qui a refusé la signature de soutien à sa candidature de Dieudonné !
-
Très bel article, qui a l’intérêt d’être objectif et de remettre en perspective des choses qu’on oublie trop souvent de rapprocher. Tout acte illégal doit être sanctionné pour ce qu’il est. La justice doit juger les actes non les hommes. Or, bien souvent, elle se soumet devant la grandeur médiatique des uns, et est sans pitié face à l’image terrifiante des autres telle que véhiculée par les médias. Dès lors, pour compléter l’article, il faut mettre en avant le rôle majeur que joue désormais les médias sur la justice. Rappelons que les décisions sont rendues au nom du peuple français. Aujourd’hui les médias influenr sur l’opinion publique, qui alors, comme un perroquet reprend les analyses médiatiques. Les journeaux ont dit que telle personne était coupable alors la sentence est trop laxiste (exemple Outreau 1), les médias crient à l’injustice, alors l’opinion publique ne croit plus en la justice. On voit les dangers du manque de mesure.
-
José Bové est un vandale, doublé d’un bobo. Soit. Votre argumentation est un peu mince et tient surtout d’une espèce de hargne à vouloir le faire passer pour ce qu’il n’est pas, pour je ne sais quelle obscure raison. Car vous ne parlez pas de la position de l’Etat français dans cette affaire, qui est au regard la loi, coupable lui aussi de vandalisme quand, au détriment de la directive européenne sur les OGM, il autorise en catimini la culture de maïs transgénique à ciel ouvert. Que faire ? attendre les bras croisés que l’on soit mis devant le fait accompli ? Il faudrait donc renoncer à vouloir à ce qu’il y ait enfin un débat sur cette question en France ?
Attention à l’usage intensif que vous faites de ce mot que vous semblez affectionner : on est toujours le bobo de qulqu’un...
-
Si l’État français est en porte-à-faux avec une directive de Bruxelles qu’il est censé respecter, c’est donc vers Bruxelles qu’il faut se tourner pour le faire condamner.
L’arrachage n’est qu’une action médiatique, malheureusement illégale (Bové est très fort pour utiliser les médias, cf « prisonnier politique »). À mon avis, elle n’est pas nécessaire pour provoquer le débat.
-
@ Alois
C’est-ce que j’appelle de la mauvaise foi. On attend alors que l’Etat français se retourne contre Bruxelles. Ce qu’il ne fait pas et ne veut pas faire. Son but : faire le moins de bruit possible sur ses agissements autour des OGM. C’est ce qui s’appelle la politique du fait accompli. A noter que cela transcende le pseudo-clivage droite-gauche. Le problème est structurel : la France n’est plus un pays démocratique, s’il ne l’a jamais été.
-
Je ne disais pas que l’État français devait se retourner contre Bruxelles, mais que ceux qui souhaitent faire condamner l’État français devaient se tourner vers Bruxelles si c’est là qu’est la contrainte que la France ne respecte pas.
Je vois aussi assez mal un État offrant le bâton pour se faire battre.
-
Bonjour,
bon article à mon avis, même si le mélange alter et Bové m’a un peu dérangé (contrairement à beaucoup, je ne pense pas que Bové incarne les altermondialistes, il en représente un courant seulement).
L’article a le mérite de poser plusieurs questions :
celle de la méthode Bové et des arracheurs qui, s’attaquant et détruisant la propriété d’autrui s’exposent forcément à des poursuites (sans doute recherchées d’ailleurs).
Sur ce point je rappellerai l’article 2 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression. » (oui il y a aussi la sûreté )
On en trouve une extension dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, article 17 : « Toute personne, aussi bien seule qu’en collectivité, a droit à la propriété. » (ce qui inclut donc les entreprises). L’article poursuit : « Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété ». Ce qui interdit donc la destruction de la propriété d’autrui.
Et là, je ne critique pas la cause anti-OGM, mais bien la méthode.
Autre question soulevée : le détournement de perspective dans la présentation de Bové comme un prisonnier politique.
Il est évident que ce n’est pas le cas, vu que M. Bové n’a pas été condamné pour ses idées, mais pour des dégradations de biens. Le fait qu’il utilise la destruction comme méthode politique ne change rien au problème. Si vous assassinez quelqu’un pour des raisons politiques, si vous faites une action terroriste pour des raisons politiques, si vous envoyez vos opposants dans des camps pour des raisons politiques, vous êtes quand même un assassin, un terroriste ou un dictateur. Le politique devient secondaire.
Donc Bové n’est pas un prisonnier politique, c’est un destructeur de propriété (privée ou publique c’est pareil).
-
C’est aussi simple que cela !
Mais Bové a un besoin maladif d’être sur le devant de la scène, et les médias adorent avoir un anar, indirectement très bon pour la pub si rémunératrice...
-
Merci de revenir au coeur du débat.
Il est bien possible que je me retrouve, par conviction et par exaspération, un jour coupeur d’OGM.
Mais en même temps par là je vais justifier tous les autres actes illégaux de n’importe quel groupe, puisque chacun voit midi à sa porte.
Mon camp c’est celui de l’amour, du respect de l’autre, de la démocratie, de la légalité. Espérer combattre la violence par la violence, l’injustice par l’injustice, l’illégalité par l’illégalité, est-ce une ligne de conduite à encourager ? n’importe qui pourra s’emparer alors de ce type de raisonnement et déclarer légitime son action. Pas glop.
-
Il est important également de ne pas faire d’assimilation déplacée : quand Bové et les alter s’attaquent aux champs de maïs OGM il s’attaque à des pratiques hors la loi.
Qui plus est, les pratiques en plein champ se font sans garantie suffisante en termes de contamination et dans ce cas la contamination est irréversible. Analogie : Essayez de comparer les conséquences entre une petite grippe et une contamination HIV irréversible....
Il est donc particulièrement déplacé de mettre ces formes de violence sur un même plan.
-
Cependant, M. Bové n’a pas mandat de faire respecter la loi. Si vous détruisez à coups de masse la maison de votre voisin qui ne respecte pas les normes de construction, vous aurez des problèmes quand même.
Il devrait plutôt, par des moyens légaux, forcer le respect de la loi. Bruxelles existe, les tribunaux français aussi. On pourrait imaginer aussi que les citoyens français saisissent le Parlement, etc... Oui, je rêve
-
S’il est rentré dans la course, c’est qu’il a trouvé soutiens, signatures et financement...
La population se trouve bien encadrée avec tous les matons du CRIF !...
-
Les pratiques économico-politiques de Monsanto, pour ne prendre qu’un exemple (analysé ici il y a peu), ne sont-elles pas des formes de violence autrement plus graves que le défrichage d’un champ ?
-
Bonjour,
Sans nier l’existence de motivations personnelles, je vois avant tout, dans les actes de destruction menés par José Bové, la réaction à un défaut de notre démocratie et une volonté d’y remédier. En effet, comment est-il possible que les OGM s’installent progressivement dans notre paysage, environnemental et alimentaire, alors que près des 3/4 des Français interrogés depuis plusieurs années se prononcent contre ces OGM. La question n’est pas de savoir s’ils ont raison ou pas, mais plutôt comment débloquer cette situation, y trouver une issue. Car depuis 1998 et la première conférence de citoyens sur ce sujet, je n’ai vraiment pas l’impression que les choses ont évolué. Certes, il y a eu un moratoire européen. Mais pour quel résultat ?
Il y a donc bien un combat à mener. Partant de cette conclusion, je me suis demandé comment des Gentils Citoyens pourraient s’y prendre pour faire bouger les choses, et ainsi éviter le recours à de méchantes destructions. Mes connaissances en droit étant celles d’un citoyen ordinaire, j’ai pris un peu de temps pour me documenter. Le résultat de cette quête est bien maigre ! Rien du côté de la démocratie locale qui permette de traiter d’un tel sujet. Demandez à Philippe Martin, député du Gers, ce qu’il en pense... Rien non plus au niveau national. Enfin, presque rien : le seul recours que j’ai identifié est le droit de pétition.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, je mets les liens vers les deux textes plus complets que j’ai écrit sur le sujet :
L’initiative citoyenne dans les lois françaises. 29 mars 2005 : http://www.debats-science-societe.net/dossiers/science-et-democratie/lois-pour-l-initiative-citoyenne.html
Quel jugement pour les faucheurs d’OGM ? 20 août 2005 : http://www.debats-science-societe.net/dossiers/science-et-democratie/jugement-des-faucheurs-d-ogm.html
-
Très intéressant. Mais je me pose deux questions :
Si depuis 10 ans que les arrachages existent, les choses n’ont pas bougé, il semble bien que cela ne soit pas vraiment une action efficace, sauf à faire connaitre M. Bové. Donc, ne vaudrait-il pas mieux changer la méthode ?
De plus, vous dites que les 3/4 des français se prononcent contre les OGM (c’est sûrement vrai). Cependant les pétitions ne récoltent que très peu de signatures (comparé à celle sur la recherche). Sont-ils réellement concernés par le problème ou répondent-ils juste quand on leur pose la question puis oublient ? Ou encore sont-ils suffisamment intéressés pour agir ? Je ne suis pas sûr.
-
> Si depuis 10 ans que les arrachages existent, les choses n’ont pas bougé, il semble bien que cela ne soit pas vraiment une action efficace, sauf à faire connaitre M. Bové. Donc, ne vaudrait-il pas mieux changer la méthode ?
Disons que ces opérations ont médiatisé le problème des OGM, ce qui a participé à l’obtention du moratoire et ralenti fortement l’arrivée des OGM sur le marché. Mais je suis bien d’accord avec vous que ce n’est pas satisfaisant. Pour ma part, je soutiens l’application sur le web du concept de Conférence de citoyens, avec les avantages que cela représente en terme d’audience (une Conf de citoyens n’en concerne qu’une quinzaine), de temps de consultation, de temps de réflexion, de possibilité de lier des documents de référence, pédagogiques...
> De plus, vous dites que les 3/4 des français se prononcent contre les OGM (c’est sûrement vrai). Cependant les pétitions ne récoltent que très peu de signatures (comparé à celle sur la recherche). Sont-ils réellement concernés par le problème ou répondent-ils juste quand on leur pose la question puis oublient ? Ou encore sont-ils suffisamment intéressés pour agir ? Je ne suis pas sûr.
Il existait une pétition du CRII-GEN (présidé par Mme Lepage) pour un référendum sur les OGM, mais on n’en a jamais vraiment entendu parlé. Pourtant avec le potentiel médiatique des arrachages, il aurait été particulièrement efficace d’y associer ladite pétition. Cela n’a pas été fait. C’est là que les intérêts des personnes nuisent à la cause. Savoir si les gens sont concernés ? Je pense que la complexité du sujet leur fait peur, les décourage. Ajoutez à cela la crise de confiance dans les politiques et l’idée que ceux-ci n’ont plus tellement de marge de manoeuvre, du fait du poids de l’économie et de la finance...
-
Quand renaud critique les bobos, ne finit t’il pas par avouer lui même qu’il se reconnait dans certain de ces traits de caractére.
Le problème est là qu’il s’agit de la vie démocratique d’un Etat, le notre, où tout peu à peu fout le camp et cela est grave.
-
@ talleyrand :
Ne pas suivre aveuglément les radicaux : d’accord.
Alors on va faire comme vous dites : On va demander l’interdiction des OGM jusqu’à plus ample informé.
-
j’ai vu un reportage sur les agriculteurs qui se plaignent de leur manque de fourrage. Personnellement, je ne les plains pas, ce sont eux qui ont rendu la Terre infertile ! Ils ne récoltent que ce qu’ils ont semé ! Par contre, la façon de cultiver des agriculteurs respectueux de l’environnement, vous n’en parlez jamais ou juste pour aborder un thème à la mode de temps en temps. LE BIO ! Le bio qui redevient de l’industriel d’ailleurs, à cause du manque d’information dont vous détenez les rennes A quand un sujet sur une agriculture plus humaine qui se bat pour laisser un patrimoine aux générations futures ? Le processus de suppression de l’agriculture à visage humain au profit d’une agriculture hyper mécanisée et hyper chimique, est presque à son terme. Le vrai rôle de l’agriculteur, n’est pas de produire de l’artifice. Or si vous pensez toujours que les légumes sont des produits de la Nature, vous vous trompez ! Partant de graines issues de la biotechnologie, ils deviennent ensuite une élaboration chimique aqueuse d’azote, de phosphate, de potasse et de produits de synthèse ajoutés. Les oeufs des élevages industriels ne sont rien de plus qu’un mélange d’aliments artificiels, de produits chimique et d’hormones. L’agriculteur qui produit de la sorte est un industriel. Mais comme tout industriel, il doit faire des calculs compliqués pour obtenir des bénéfices. S’il ne sait pas faire d’argent, il est considéré comme incompétent et ses bénéfices sont absorbés pas les intermédiaires. Autrefois, il y avait des paysans, des artisans, des marchands, chacun maîtrisant son art, et arrivant toujours à s’en sortir tant bien que mal. Maintenant on s’agite de plus en plus. L’exploitant agricole à fortiori. Sa SAU gigantesque lui impose des techniques qu’il ne maîtrise plus guère, pour faire pousser plusieurs récoltes dans l’année sur le même sol. Et il s’étonne que son sol ne donne plus rien au bout du compte. C’est de cela dont vous devriez parler !!!! Ils n’ont récolté que ce qu’ils ont semé, c’est-à-dire la désolation, la mort de la Terre, la mort de toute vie microbienne sans qui nous n’existerions pas !!! Charles Peguy disait : « On n’est un homme que quand on a, au moins une fois dans sa vie, tout remis en cause ! » Ces exploitants agricoles auront-ils le courage de se remettre en question ? Aurez vous le courage de vous remettre en question, vous qui détenez le rôle de la diffusion d’information ? Pourquoi est ce si dur de dire la vérité ou de s’exprimer sincèrement sur une chaîne télévisée ? Pourquoi maquillez vous la vérité ? Pourquoi diffusez vous toujours l’information en faveur du menteur, du voleur, du profiteur ? Pourquoi attendez vous la catastrophe et le point de non retour pour mettre à plat la vérité ?
Il faut lutter avant qu’il ne soit trop tard, contre ce système qui insuffle le découragement, l’abandon, en multipliant des sondages inexacts, des statistiques et des chiffres mensongers. Il faut avoir le courage de dire la vraie vérité ! Pour la santé de la Terre, mais aussi pour celle de ses habitants qui, on le voit tous les jours, se dégrade à vue d’oeil.
Les maladies de société, encore un sujet croustillant à se mettre sous la dent ?
-
Je pense que José BOVE a agi violemment sans aucun respect du Droit français donc il est condamné et tout le monde s’indigne c’est hilarant, ce produit récupéré par des idéologies hybrides n’a pas le sens des responsabilités c’est un fait mais le plus grottesque est qu’il se compare à un prisonnier de guerre cela le dessert complètement et montre encore une fois ses faiblesses et son immaturité. Ses idées auraient été mieux intégrées s’il n’avait pas utilisé la Violence pour les communiquer, je ne suis pas convaincue qu’il faille brûler des voitures ou saccager des champs pour faire passer un message, Ghandi doit se retourner dans sa tombe. D’autre part, les bobos ils ont le droit d’être ce qu’ils sont , trés réacs, un coup à gauche, un coup à droite, avec des blousons reversibles et puis cautionner la Violence c’est à la Mode donc il faut faire AVEC !
-
Les casseurs de voiture s’en prennent au bien matériel le plus facile à trouver et détruire : ils n’ont rien contre la voiture, bien au contraire, ils sont prêts à se prosterner et regardent avec envie la première grosse merde noire (le Hummer) qui passe en étalant tout son dédain du citoyen dans la ville.
Bové ne casse pas la gueule aux représentants de l’agro-industrie qui cherchent seulement à s’approprier un peu plus le vivant avec la complicité des lobbyistes et le laisser faire du gouvernement ! Il s’attaque à l’objet du délit : le but des OGM n’a jamais été de lutter contre la faim dans le monde. Pour celà il faut plutôt faire confiance à des pionniers qui travailent dans la durée (exemple de Pierre RABBI).
Mais avant de changer de société il faut aussi être prêt à payer le vrai prix de notre alimentation : prendre le temps de nourrir notre corps et de payer ceux-qui travaillent pour notre alimentation en préservant la terre. Je ne parle pas des industriels de la terre mais de paysans. Faudra-t-il s’en inquiéter quand on commencera à importer des produits de base, faute de terres arables car consommées pour y réaliser des lotissements (le mouvement s’amorce dans le sud de la France...).
-
Il semble légitime d’attendre une certaine exemplarité de ceux qui aspirent aux plus hautes fonctions de l’Etat, et notamment le respect de la Loi,dont le Président le la République apparaît comme le garant...
José Bové a-t-il le droit de défendre les idées qu’il défend ? Oui, sans aucun doute. Peut-être même a-t-il raison sur certains points... Mais il ne peut pas le faire au mépris de la loi et briguer un mandat présidentiel. Pas sans souligner gravement une crise de valeurs dans la société.
Et les responsables politiques qui lui trouvent des excuses font preuve de la même démagogie qui consiste à admirer un peu celui qui bafoue l’ordre établi... mais est-ce admissible pour celui qui aspire à le représenter ?
Leader syndical ou trublion, Bové a des excuses ; candidat à la présidentielle, son manque de respect de la loi apparaît impardonnable...
Que serait une société où chacun aurait une légitimité à se conduire comme lui ? Je préfère ne pas connaître la réponse...
-
Bonjour isabelle, et merci pour cette article que je trouve tout à fait utile et fort à propos en nos jours.
En effet, il y a en France trop d’illogismes, les mots n’ont plus le même sens pour les gens ( la loi ne s’applique pas de la même façon pour un jeune des banlieues et pour un jose bové et ses comparses ...)
La révolte semble légitime si elle a une base politique ...
l’état de droit ne serait-il donc plus qu’une notion très relative, réservée aux français sans cervelle, aux naïfs, aux moutons aurait dit le Grand Charles ?
Quand on prend la responsabilité d’être un leader, on a aussi des devoirs.
On est leader par l’exemple, le regard positif sur les gens et les événements, ce qui permet d’être en force de propositions sur les problèmes abordés.
Je n’aime pas la violence et j’avoue que je ne fais pas la différence entre un voyou qui saccage un bien et les manières de faire de ce monsieur.
Alors oublions le vite !
-
Oublions le vite et dormons tranquilles .... Bové utilise la violence car il n’y a pas d’autres moyens d’alerte ou de décision. Comment vous expliquer que notre démocratie n’est qu’une façade ? Bougez un peu vos neurones et voyez ce qui s’est passé ailleurs. Si celà peut vous réveiller, allez voir les résultats du lobbying de Monsanto et de la culture des OGM en Argentine. http://www.dailymotion.com/video/xpefo_argentine-soja-ogm-faim
Peut-être qu’un jour on regrettera que pas assez de Bové.
-
Je ne sais pas trop à quoi ressemble un bobo,et cela m’est bien égal. Super Bové saccage des plants d’OGM,ma foi,le progrés a toujours eu ses ennemis,quand même les Chinois doivent trouver que nous autre les biens nourris nous avons des préoccupations de riches. Mais que leur reprocher aux ogm ? cette affaire de semences ? mais depuis longtemps les agriculteurs les achètent ogm ou pas,sont-ils responsables de morts ?(non mais cela va venir et il ne faut pas attendre.)principe de precaution.nous dirait Bové. maintenant les plants détruits n’étaient pas hors la loi mais autorisés.
GRL dit ((Pour finir , je reviens du Mali , le riz y est chinois , son prix à triplé , la viande à triplé , et faute d’infrastructures , les Maliens , entre la tenaille de la dette et l’invasion de produits etrangers ne produisent quasiment plus que dans des fermes experimentales isolées )).Et moi j’ai habité 4 ans en Ouganda où le riz Chinois est bon marché la nourriture pas abondante mais il n’y a pas de famine dans les campagnes les difficultés à nourrir tout le monde viennent du fait qu’une famille Ougandaise se compose de 6 à 8 enfants.je suis surpris d’apprendre que les Chinois maliens vendent à un prix élevé inaccessible à la majorité des clients potentiels,maintenant,en ce qui concerne Mr Bové je fais des effort, je vais chez maquedo 3 fois par an je mange mes ogm chaque matin,et le plus beau j’ai acheté pour 10 000 EU d’actions monsanto l’un des fabricants ,et je suis gagnant de 25% après 3 mois.je ne crois pas à la sincérité de Bové il n’est qu’un illusionniste accaparateur de caméras de passage.il est celui pour lequel on inventa cette phrase« les chiens aboient ... »
MONSANTO CO NEW US61166W1018 - MON Cours : 55.68 USD Variation : +2.26% (en 1 jour)
-
Au Mali , je ne te dis pas que la hausse des prix a plongé subitement le pays dans une violente famine .... ok ? .... , mais voilà , çà a beaucoup monté en une courte période et les gens ne tiennent pas . Bamako , le Mali en général est tres pauvre , plus que le Sénégal ou la cöte d’Ivoire , mais les gens se débrouillent , parce que quand il y a rien , on s’entraide. On ne jette rien , tout est mangé , utilisé , bu .
Voilà , mais si le prix du riz chinois est monté , il reste encore meilleur marché que si c’était les maliens qui devaient produire le leur , à cause de la quantité , des immenses monocultires de riz en Chine et c’est celà que dénonce Bové , pour revenir au sujet. Parce que c’est juste une histoire de quantité qui fait le prix , et de production délocalisée et de la suppression induite des travaux ( et donc des salaires ) qui pourraient mais surtout devraient etre sur place et pour les gens du coin .
Et je ne parle pas de malbouffe , pas encore ici, même si on aimerait voir du riz entier arriver dans les sac , et pas de la brisure.
Les gens , le long du Niger , ne pensez vous pas que les Maliens aimeraient pouvoir commencer a amenager quelques infrastructures d’irrigation ou quelques champs potagers en se disant qu’ils ont une chance d’en vendre les produits sur leur marché interieur ? La base , le pays nourrit ses habitants , c’est la base , et la mondialisation et ses effets sur l’agriculture demande de ne pas raisonner ainsi.
Il faudrait etre un requin ou un âne pour ne pas comprendre le mal que celà fait . Alors Bové s’insurge , dénonce , propose. Qu’on aime ou qu’on aime pas , c’est utile , ... et courageux .
-
Elles vous serviront à quoi vos actions et vos matelas de fric accumulés par vos comportements prédateurs quand votre assiette sera polluée ?
Etre le premier, passer avant l’autre, avoir les poches plus pleines que les autres, la plus grosse bagnole : voilà le ressort de la merde ambiante. Plus on sera nombreux sur cette terre (au fait, n’oubliez pas qu’on en a qu’une seule) plus on va devoir raisonner COLLECTIVEMENT et non pas INDIVIDUELLEMENT.
Méditez le proverbe : si ce n’est pas toi qui pêche le dernier poisson, ce sera un autre .....
-
Monsieur José Bové, n’est rien de plus qu’un etre humain avec des qualités et des défauts. Il est devenu un personnage public , et c’est là, apparemment son principal défaut. Quoi qu’ il fasse, il sera pesé et jugé, et selon l’oeil qui apprécie, soutenu ou condamné.
L’article nous invite, a réévalué le citoyen Bové, à partir d’un jugement rendu, c’est à dire, sans tenir compte des motivations qui ont conduits à l’acte jugé. Je trouve ce procédé, assez malsain, puisqu’il conduit de fait à ne retenir que les circonstances aggravantes, à l’exclusion de toutes autres
Ceci dans une nation, dont le principe est : Gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple.
Monsieur José Bové, a parfaitement le droit d’etre alter mondialiste et anti libéral, mais dans le cadre imposé de la loi, sous peine d’etre un délinquant, démontrant ainsi, que finalement, la liberté de pensée ne peut s’execcer en dehors de la soumission à un système.
Ce qui ressort de cet article, c’est qu’il est parfaitement respectable d’etre dans l’opposition sous réserve d’accepter les règles auxquelles on s’oppose.
Finalement, « Pensez ce que voulez, mais faites ce que je dis, au nom de la loi, qui garantit vos libertés », n’est pas une simple boutade.
-
juste à préciser que pour un délinquant Bové assume ses actes, ne se cache pas et ne demande pas d’aménagement
-
Lamentable article, profondément réactionnaire et d’une autre époque.
Bové est un réformiste et pas le radical qu’il cherche à faire croire. Mais, pour ce qui est des OGM, ils sont vraiment dangereux et risquent d’avoir des effets irréversibles sur l’environnement. Le reste, c’est de la propagande qui dénature le réalité.
D’ailleurs, l’humanité n’a aucun besoin des OGM pour se nourrir, il suffit de voir les ravages produits par les guerres ou les excédents européens détruits.
-
@IBB
Concernant le président de la république : vous savez bien qu’il y a ceux que la loi n’atteint pas. C’est malheureux et c’est ainsi : nous sommes tous des citoyens, mais certains au dessus de la mélée.
Concernant José Bové : le « cas » José Bové souléve un probléme de plus en plus visible : le dénit et la comdamnation morale des décisions de justice.
En effet quoi qu’on pense du combat de José Bové, la justice juge sur des faits.
En l’occurence, l’atteinte,la dégradation et la destruction de biens privés, destinés, en l’occurence à l’expérimentation scientifique.
En quoi, José Bové à été condamné, et c’est une bonne chose. Mais si la condamnation pénale est une chose, la comdamnation morale et la réprobation collective se doivent d’accompagner la sentence.
Or là, c’est tout le contraire, la justice - qui fait son travail - et mise en défaut, et c’est elle qu’on juge dans l’erreur, face à un José Bové qu’on présente comme un Martyr, défendant la societe.
Mais ce probleme n’est pas propre à José Bové, la déliquence est désormais souvent percue comme un signe de mal être et de probleme sociaux, dans la laquelle l’agresseur est percue comme une victime de la societe ,la victime comme un symbole de cette dire societe, et le délit en lui même comme un acte de réajustement.
Certes, il y a toujours eu des décisions de justice, mais de nos jours, il existe une décalage profond entre une justice qui sanctionne mécaniquement des actes illégaux, et un jugement social collectif qui s’applique sur un comportement.
Cordiallement.
-
Bonjour,
En Novembre 2005, lors de la période délicate des émeutes de banlieux, j’exerçais comme éducatrice de rue sur un quartier de Paris. Nous étions alors une équipe de 6 éducateurs et entendions certains jeunes de notre quartier évoquer le déplacement de certains en Banlieux pour participer aux échauffourées. Nous n’avions, toutefois pour notre part pas de contact direct avec des jeunes qui revendiquaient une telle participation. Toutefois, le sujet était « brûlant » et les jeunes ne manquaient pas de nous l’amener régulièrement sur un plateau comme plat de résistance. Ce qu’ils souhaitaient connaître ? Notre positionnement en tant qu’adulte éducatif référent. Allions-nous condamner, relativiser, voire adhérer à ce qui pour eux représentait « un mouvement de colère lié à une souffrance qu’une nation avait jusqu’ici refusé de reconnaître et d’entendre. ». Or ce positionnement des éducateurs n’était pas des plus simples puisque justement, ils divergeaient au sein de l’équipe. Et le débat central était bien celui de la légitimité de la cause ! Un soir, je suis allée faire un tour de quartier avec une collègue (ce que les éducateurs de prévention spécialisé nomme le travail de rue). Nous sommes allées à la rencontre de certains jeunes et nous sommes posés auprès de certains d’entre eux. Celui avec lequel je discutais, un jeune adulte, m’expliquait qu’il sortait de prison pour braquage et qu’il était parvenu à conserver l’argent du larcin qui allait lui permettre de monter un commerce. J’engage alors un discours éducatif avec lui tandis que son copain, en train de se rouler un joint, entame le sujet des émeutes avec ma collègue. La question de notre présence ou non auprès des jeunes pendant qu’ils préparent et surtout fument leur joint, n’étant pas l’objet de notre sujet, je préciserai juste ici qu’il s’agissait d’un autre point de désaccord de l’équipe face à l’attitude à adopter dans cette situation. Et quid de la réponse quand deux éducateurs qui n’ont pas le même angle de vue partent ensemble en rue ? Bref. Consciente que le jeune homme avec lequel j’échangeais était bien englué dans une délinquance de taille, et lasse, comme cela peut arriver à un éducateur, de demander, pour caricaturer si « voler c’est vraiment bien ? », je n’ai pas manqué de tendre l’oreille pour entendre le discours qui s’annonçait avec ma collègue sur la cause des émeutes. Je connaissais par ailleurs le point de vue de celle-ci sur le haschich, son positionnement était de rester avec un jeune qui fume pour saisir l’occasion d’aborder le thème avec lui, et ce, sous prétexte qu’il nous devenait parfois difficile d’échanger avec certains tant ils passaient leur temps à fumer. Je n’adhérais pas à cette vision. Ceci n’était pas mon positionnement éducatif, elle le savait, et nos échanges ne manquaient pas parfois d’être très tendus. Mon positionnement était de pouvoir aborder le sujet avec le jeune éventuellement lorsqu’il roulait son joint mais de le quitter lorsqu’il l’allumait. Mais ne nous égarons pas...
Le jeune adulte allume donc sa « cigarette qui fait rigoler » et je me sens comme prise dans un piège parce que mon souhait n’était pas de rester mais il était tard, le travail de rue se fait toujours à deux et je doutais fort de la tournure de la conversation qui allait avoir lieu sur le thème des émeutes connaissant également les idées de la collègue sur le sujet. Quant la question fatidique arrive : « Qu’est-ce tu penses de ces voitures qui brûlent partout, franchement, il n’y avait rien d’autre à faire, non ? Comme ça maintenant on va peut-être nous écouter ! Qu’en penses-tu, répète le jeune à ma collègue ? (C’est fou ce que ces gamins maîtrisent l’art de savoir à qui adresser leurs questionnements). »Ce qui me dérange« , répond ma collègue, »c’est lorsque des agriculteurs déversent et gâchent des tonnes de pommes de terre devant des locaux ministériels". Le jeune, tire une bouffée de sa roulée et ne répond rien. Il venait d’entendre ce qu’il souhaitait. Un éducateur (homme ou femme, peu importe), venait de lui dire que la cause était juste. Cela lui suffisait pour en retirer l’idée que la question des moyens devenait secondaire.
Des débats sur ce que j’appelle cette forme de confusion sociétale, nous avons tant eu lorsque j’exerçais comme éducatrice. Et j’avais si souvent le sentiment que nous étions à l’opposé d’une pensée éducative constructive.
Pourquoi cette illustration ? Elle me permet une sorte d’introduction à la réponse que je souhaite apporter à l’ensemble des participations liées à cet article. Un article que je reconnais sans détour provocateur, voire satyrique. Il s’agit d’un style d’écriture auquel j’ai parfois plaisir à avoir recours et je l’assume. Le titre, en lui-même, n’est-il pas une simple provocation ? En revanche, l’exercice a heureusement un dessein. La provocation en elle-même n’a de sens que si elle souhaite adresser un message. Dans la foulée, je reconnais donc sans souci que la comparaison entre l’action de M. Bové est celle des émeutes de Banlieux est hâtive, que comme le dis, Zen, « des distinctions s’opposaient entre des formes de violence » (mais je nuancerai également aussi ce propos).
Quant au débat sur l’utilité ou non de l’altermondialisation et donc sur l’action de José Bové et d’autres qui le soutiennent, comme le dit très justement Marie-Pierre, nous sommes ici dans un hors sujet puisque l’article dit clairement dés ses premières lignes qu’il ne s’agit pas d’un propos sur l’intérêt ou non du courant altermondialiste. Et je précise encore quelques lignes plus loin dans mon article que ce n’est pas la cause qui est jugée ici mais la manière de la porter. « Il faudrait refuser à ce qu’il y ait un débat en France sur le sujet », nous dit un commentaire ? Cela n’est écrit nulle part dans l’article et telle n’est pas ma pensée. GRL nous dit, entre autres que « Bové est utile », ce à quoi je réponds oui dans sa lutte, dans sa dénonciation, voire probablement dans ses convictions, mais pas dans la manière d’agir ! Ainsi, lorsque GRL nous dit « l’altermondiaslisme fait peur », il est, au regard de l’article, hors de propos (même s’il peut avoir raison de manière générale). Et lorsque le propos du même auteur continue sur une désolation que certains « n’admettent pas que l’on se plaigne qu’il y ait des détracteurs et des militants ». Le hors propos est d’autant prégnant que ce même auteur semble se perdre dans un paradoxe assez amusant en m’accusant d’auteur subversif. Un oeil rapide sur la définition du petit Larousse nous permet, pour être précis, de lire la définition du terme : « qui est de nature à troubler ou à renverser l’ordre social ou politique ». Ainsi, M. Bové et moi-même nous retrouvons ici qualifié du même adjectif ! . Et je prends ici la chose comme un compliment, nous pas pour l’association avec M. Bové, mais pour le qualificatif.
Enfin pour terminer sur la question de la forme de l’article, le « Bobo-Alter » ou « Alter-Bobo » est une caricature que je reconnais volontiers mais qui vient illustrer, non pas de manière absolue le militant altermondialiste mais bien une forme de pensée confusionnelle chez certains de nos concitoyens. Ce sont eux que je nomme ici les « Alters-Bobos », je parle de ceux qui s’inscrivent dans ce courant dans lequel, que cela plaise ou non, il est, « pour certains », à la mode de s’engager, ou disons plutôt de le dire (il y a effectivement parfois des nuances entres les paroles et les actes !). Je parle de ceux qui confonde la cause et la manière de lutter pour cette cause, je parle de ceux qui sans le savoir, et sans doute un peu perdus, ne parlent finalement que d’une révolution sans véritable dessein de construction. Car je ne peux adhérer au discours qui déclare que l’Etat ne prône que le rapport de force. La question qu’il y ait un fond de vérité dans cette idée n’a même aucun intérêt. Balancer de la sorte tout un possible de débats et d’actions citoyennes, en un revers de main de ce type, correspond à inciter à brûler les villes.
Car quel est le fond du sujet ? Reprenons mon exemple du début, pour ma collègue la cause est légitime aussi ne parvient-elle pas à rappeler la limite de la règle, de la loi du cadre. Pour certains d’entre vous, cette cause n’a pas la même légitimité et celle de M. Bové est plus "sérieuse, plus politique » ! On dira en tant cas qu’elle concerne plus de personnes... Ce qu’il y a de pire, encore, et que je dénonce avec force, c’est qu’il s’agit parfois des mêmes personnes qui pourraient défendre corps et âme la cause des émeutiers de Banlieux (imaginez que j’écrive un jour un article sur ce sujet, ne vous voyez-vous pas déjà poindre un certain type de réponses ?), pour dire ensuite que celle de M. Bové, ce n’est tout de même pas la même chose ! Nous sommes ici dans ce que j’appelle cette forme d’esprit confusionnel que je mets en scène en utilisant le personnage « Alter Bobo ».
« Des distinctions s’opposaient entre des forces de violence qui n’ont rien à voir entre elles », dites-vous, Zen. Je ne cautionne en rien la violence des émeutiers de Banlieux, je ne l’excuse pas non plus, particulièrement lorsqu’elle porte atteinte à des personnes. Et la situation, à ce sujet ne manque pas de gravité car certains gamins ne font plus la distinction entre le matériel et la personne humaine et ont franchi la barrière de ce minimum de repères. Très inquiétant ! Mais au-delà de ce qui n’est tout à fait notre propos ici, vous poursuiviez votre phrase « cette demande de distinction entre les formes de violence » en ajoutant « et en dehors du problème des OGM et des dégâts d’une certaine forme de mondialisation ». Nous sommes donc là au coeur du sujet, mon cher Zen : la gravité du délit dépendrait-elle de la légitimité de sa cause et par voie de conséquence, de celui qui la commet ? Et qui sera juge pour se positionner quant à cette légitimité ? Une vraie question, non ? Et de nature véritablement éthique me semble t’il !
Je me suis penchée sur d’autres articles rédigés par d’autres rédacteurs d’Agoravox. Deux d’entre eux ont retenu particulièrement mon attention. Celui de « Le Hérisson » intitulé « José Bové, non-violence et résistance » est intéressant car il retrace la genèse du mouvement altermondialiste et celui de José Bové. Il nous dit ainsi, troisième paragraphe : « Les agriculteurs contestataires s’inspirent des méthodes non violentes : Martin Luther King, Gandhi ou Lanza Del Vasto... L’objectif est assez simple : l’analyse de départ est qu’une loi peut être parfaitement injuste et une société, violente, sans pour autant qu’il y ait agression visible. Lorsque l’on est confronté à une telle situation, il faut désobéir à la loi, sans atteinte physique, mais par tous les autres moyens possibles ». Une conception, qui si elle s’avère bien représentative du mouvement, ne manque pas, dans un état de droit, de faire appel à une incommensurable subjectivité !
Eric Nicolier, autre rédacteur d’Agoravox, dans son article « Prisonnier Bové Joseph, levez-vous ! ». Nous dit « En clair, la Cour de cassation rappelle (...), qu’une prise de position politique ne peut pas venir justifier une infraction. Et d’enfoncer le clou : » en tant que citoyens d’un Etat démocratique, (les prévenus) disposaient de voies de droit, leur permettant éventuellement de discuter, devant les juridictions compétentes, de la légalité des autorisations d’essais en plein champ qu’ils considéraient comme irrégulières au regard des normes européennes". L’auteur fait également référence à cette question de « jugement pour délit d’opinion » et il nous précise, en tant que journaliste indépendant spécialisé en droit que "le délit d’opinion n’existe pas en France. (...). On ne trouvera pas non plus une seule personne dans les prisons françaises, condamnée en raison de ses idées. » Il n’y a donc pas de condamnation de l’idée mais de la manière de l’appliquer si elle est délictuelle. La référence de José Bové au statut de prisonnier politique est donc dans ce contexte une manipulation qui questionne tout simplement l’éthique qu’il applique à son combat. Un combat aussi noble ne mérite t’il pas le respect de certaines valeurs humanistes comme nous le dit Eric Nicolier en conclusion ! « Au-delà de la mise au point juridique de cette affaire, il n’est pas interdit de penser que s’approprier le titre de »prisonnier politique« est aussi quelque peu injurieux à l’égard des vrais prisonniers politiques : ceux qui remplissent les geôles de nombreux pays du monde pour avoir seulement exprimé une opinion. Mais c’est un détail qui ne semble pas avoir affecté le condamné de droit commun Joseph Bové », ni la majorité des personnes qui ont déposé ici un commentaire et qui ne manquent pourtant pas de parler de valeurs, d’éthique et d’humanisme ! Pourquoi ce silence sur cette question ? Aloi n’a pas manqué d’avoir le courage d’aborder la question et je l’en remercie très sincèrement.
Je terminerai enfin en reprenant quelques idées exprimées dans des commentaires qui expriment on ne peut plus ma pensée :
« Quand on prend la responsabilité d’être un leader, on au aussi des devoirs. On est leader par l’exemple, le regard positif sur les gens et les évènements, ce qui permet d’être en force de proposition sur les problèmes abordés. La révolte semble légitime si elle a une base politique... L’état de droit ne serait-il qu’une notion très relative ? » (Vincent 44). Ce rôle de leader, qu’il soit social, syndical ou politique est selon moi, celui d’un citoyen, soit d’un acteur soucieux d’aujourd’hui et de demain. En ce sens, ses actes et ses paroles s’adressent aussi bien à ses semblables adultes qu’aux gamins, petits citoyens de ce demain. Il me semble bien que cette notion de citoyen, acteur positif, est une des valeurs d’Agora Vox. Le journaliste citoyen, acteur du 5è pouvoir est, me semble t’il un être conscient du rôle qu’il joue dans sa démarche citoyenne...
Un autre point intéressant soulevé par Lévèque : « La délinquance est désormais souvent perçue comme un signe de mal être et de problèmes sociaux dans laquelle l’agresseur est perçu comme une victime de la société ». Et il est bien là, le lien, certes ténu, mais réel entre les émeutiers des Banlieux et la réaction de M. Bové. La victimisation devient une attitude échappatoire qui semble prendre une certaine ampleur dans la société française d’aujourd’hui.
Enfin, P:xxx.x 79.29.135 nous dit le 14 février à 20h47 : « José Bové a t’il le droit de défendre les idées qu’il défend ? Oui, sans aucun doute. Peut-être même a t’il raison sur certains points. Mais il ne peut le faire au mépris de la loi et briguer un mandat présidentiel, son manque de respect de la loi apparaît impardonnable ».
Et son attitude de révolte face à une décision de justice, associée à sa comparaison au statut de prisonnier politique d’autant plus..., ajouterais-je pour terminer mon propos.
Merci pour vos commentaires et pour les références et liens apportés par certains d’entre vous. Au plaisir. Cordialement. Isabelle Buot-Bouttier
-
Oui, c’est du même genre que Demian West...
-
Merci Demian, je ne manquerai pas à l’avenir d’être vigileante face à ce genre de grossière erreur ! Isabelle Buot-Bouttier
-
Il se passe quelque chose d’assez incroyable ici.
S’il y a bien un trait qui caractérise la majorité des commentateurs assidus d’Agoravox , c’est leur propention à l’« intellectualisme » et leur volonté d’avoir un avis éclairé de façon transversale sur tous les sujets.
Or d’aucun ne prennent la peine de venir vous commenter sur le fond (Demian West : petit commentaire assurèment) alors que votre réponse ici devait interpeller l’ensemble !!
Feriez vous peur isabelle ? ou bien prennent t’ils le temps de répondre d’un sérieux au diapason du vôtre !
Wait and see
-
@ IBB
« La cause des émeutiers de banlieue.. »
Vos propos me laissent perplexes :
- Existe-t-il une « cause » portée par les émeutiers de banlieues ? Dans vos propos, vous dites qu’ils veulent être écoutés... mais pour dire quoi ?
Il aurait peut-être été intéressant, voire éducatif, de leur faire structurer leur demandes, les pousser à élaborer un discours... et non pas jouer avec eux au « j’approuve/j’approuve pas ».
Je comprend que l’on puisse taper du poing sur la table (peut-être pas jusqu’à brûler des voitures dans des quartiers pauvres) pour pouvoir être entendus or, ce qui frappe, c’est qu’il n’y avait, au-delà des actes de destruction aucun discours revendicatif..
Nous nous sommes trouvés face à des émeutes de ghettos comme il y en a eu aux Etats-Unis (surtout en Californie) avant l’arrivée et après l’élimination du Black Panther Party, totalement nihilistes et improductives.
On peut supposer, sauf à être obtus, que puisse exister des revendications légitimes car vivre dans ces endroits n’est pas une sinécure, car n’existe aucun relais légitime et susceptible de porter une quelconque revendication. SOS Racisme, née de la Marche des Beurs n’a jamais pris racine dans ces quartiers pas plus que le récent « Ni Pute ni Soumise ».
Promenez-vous dans ces quartiers mais portez un peu plus loin votre regard.. Vous vous apercevrez que souvent, elles ont été bâties à proximité d’un tissus industriel qu’elles étaient censées au départ approvisionner en main d’oeuvre et qui, aujourd’hui n’existe plus ou a déménagé en Chine.
Cependant, dans ce que vous laissez apparaitre de votre pratique, la place que vous accordez à la morale (avec un effet « dialogue de sourds » que vous décrivez très bien) ne devrait-elle pas plutôt être donnée à l’éducation ?
Jimmie Danger
-
@ Isabelle , vos papiers sont d’une qualité exceptionnelle . J’éprouve beaucoup de plaisir à vous lire et de remarquer avec quelle délectation vous répondez aux contradicteurs. A +
Hubert Rocque de la Ville de Jules Verne à Amiens - 80000 -
Conseiller National U.D.F
-
@Isabelle
1) Félicitation pour votre capacité d’expression, je n’aurais jamais eu le courage d’écrire un article aussi long et aussi précis, ni de répondre à chacun des intervenants.
2) Pour en revenir au sujet lui même. Nous sommes d’accord sur ce sentiment de victimisation qui s’étend dans la société Francaise.
Pour être Franc, je ne crois qu’a une chose : l’avenir appartient à ceux qui agissent et en aucun cas à ceux qui subissent.
Je veux dire par là, que les grandes réussites, comme les petites, trouvent leur origine dans la volonté de réalisateurs. On disait avant : « Aide toi et le ciel t’aidera » ou alors : « A coeur vaillant rien d’impossible »
Pousser des jeunes à remettre le pied à l’étrier, les remettres en selle, de nuit, dans des quartier chauds, et une action utile et courageuse. ( surtout pour une jolie fille hum...)
Mais ne faut t’il pas s’interroger sur les raisons de se décrochage collectif( dont j’ai été victime, comme beaucoup de mes amis, bien que diplomés, bien que plus favorisés que d’autre ) ???
Une des raisons essentielle à mes yeux, est l’attitude ultra protectrice des adultes à l’égard des enfants aujourd’hui.
Jusqu’a 17 ans vous etes un mome , Vous n’avez aucun droit (a part de vori certains films au ciné interdits aux plus jeunes.) Vous n’avez pas le droit de travailler jusqu’a 16 ans, (et on vous explique bien que le travail c’est enrichir un patron), pas le droit d’aller en boite (en théorie)
Et puis d’un coup en quelques mois vous devenez un adulte, en pleine possesion de ses droits civiques, qui doit s’entretenir, travailler, faire des études, faire des choix d’adultes.
Or vous n’avez jamais VRAIMENT travaillé, on vous a juste appris à consommer, consommer massivement, sans contrepartie, mais à vous investir ? à donner ? à répondre positivement à la personne qui vous à fait confiance ?
Cordiallement Leveque SANS ACCENT !!!! (ils sont pas sur le clavier) !!!!!
-
« Une des raisons essentielle à mes yeux [de ce décrochage des jeunes], est l’attitude ultra protectrice des adultes à l’égard des enfants aujourd’hui. »
Attitude ultra-protectrice ? Je ne vois pas les choses comme vous. Les jeunes des périphéries ne sont pas assez encadrés par des adultes bienveillants (j’ai dit « jeunes des périphéries » car je n’aime pas le mot « banlieue », il vient du verbe « bannir » — se rend-t-on bien compte de ce que notre belle langue française elle-même peut avoir de pourri ?).
Ces enfants et ces adolescents, les seuls adultes qu’ils voient qui sont extérieurs à leurs quartiers, ce sont les flics, les pompiers, les professeurs et puis, heureusement, quelques personnes du milieu associatif qui sont vraiment là pour les aider, comme Isabelle (que je félicite au passage, même si je ne la connais pas).
En fait quand vous dites que ces enfants sont « ultra protégés », je pense plutôt qu’il faudrait dire « ultra empêchés ». Franchement laissons-les vivre et faisons-leur confiance, car à l’heure actuelle, voilà de quoi est faite leurs vies :
- ne pas pouvoir partir en vacances (hormis celles du Secours Populaire Français),
- ne pas pouvoir avoir une chambre à soi pour cause d’appartement trop petit,
- ne pas pouvoir être aidé par ses parents pour les devoirs (parents absents et/ou trop peu diplômés),
- ne pas pouvoir aller au cinéma (ou à d’autres lieux de détente) autant qu’ils le veulent, pour cause de manque d’argent et/ou proximité de ces lieux,
- ne pas pouvoir se payer des fringues de marque (c’est la dictature des marques de vêtements ou de chaussures qui crée le racket),
- ne pas être traités avec respect par les policiers,
- ne pas pouvoir rester en bas de chez eux pour discuter, etc.Je pense qu’on peut dire qu’ils sont bien plus « ultra laissés à eux-mêmes » qu’ils ne sont « ultra protégés ».
Bon là, il convient de ne pas exagérer non plus, certains jeunes de ces quartiers où la vie est difficile parviennent à s’en sortir remarquablement bien. Ce sont des héros inconnus tous ceux-là, quand on voit déjà comment il est difficile pour un jeune des classes moyennes, bien encadré par ses parents, de trouver la confiance d’un employeur et la confiance en soi.
Mais quand les seuls modèles et références culturelles sont celles des États-Unis vues à la télévision (« la violence est partout et le vol ça rapporte plus que le travail »), quand les adultes qui habitent dans ces quartier sont à 100% des chômeurs et/ou des travailleurs pauvres, quand les ministres les insultent et les stigmatisent, franchement, il y a de quoi se dire que ces jeunes ont la tête sur les épaules, qu’il voient bien les choses telles qu’elles sont dans la société, et qu’ils ont une réaction compréhensible lorsqu’ils foutent le feu.
Je pense qu’une bonne partie d’entre eux sont bien conscients que c’est un geste complètement crétin de mettre le feu à la voiture de gens qui vivent dans les mêmes conditions qu’eux et qui sont confrontés aux mêmes problèmes. Mais ils le font parce que ça attire l’attention des journalistes et ils espèrent que, lorsque ces images de la désespérance ordinaire et de « la France qui perd » deviendront gênante pour l’image de la France à l’étranger, alors peut-être les riches bourgeois se rendront compte qu’il ne faut pas laisser ces jeunes à l’abandon. Mais c’est une lutte désespérée, qui n’aboutira à rien, à part à plus de répression policière.
José Bové utilise la même technique de manipulation des médias pour des causes moins ciblées, puisqu’il défend l’intérêt général (à mon avis). Le rapprochement s’arrête là.
-
Isabelle,
Nous n’avons sans doute pas la même perception de ce que doit être l’éducation.
Un être éduqué n’a nul besoin de se référer à la loi ; il doit avoir la connaissance suffisante pour en déduire le bien fondé ou, dans certains cas, s’y opposé, voire la combattre. Se référer, en terme d’éducation, à la loi est infantilisant ; on ne forme pas des citoyens responsables mais obéissant !
-
J’ai oublié de préciser que, par conséquent, je suis d’accord avec vous sur le fait qu’il faille assumer les conséquences de ses actes !
-
La justice n’est réquisitionnée que contre les anti-OGM et jamais contre les compagnies qui développent les OGM, même lorsque celles-ci violent la loi. En 1997, Rhône-Poulenc a rémunéré très confortablement Axel Kahn pour un emploi indéterminé (il est resté fonctionnaire payé par l’INSERM pendant la même période), juste après que celui-ci a rendu un rapport biaisé favorable à la culture OGM, en tant que président de la Commission du Génie Biomoléculaire (expert fonctionnaire rémunéré par l’Etat). Il n’y a eu aucune enquête, ni blâme. Alors naturellement, vous pouvez toujours commenter les décisions de justice concernant les anti-OGM, vous ne convaincrez personne tant que vous n’aborderez pas l’autre aspect du problème, c’est-à-dire l’impunité totale du lobby pro-OGM. Rappelons qu’Axel Kahn est resté membre du Comité National d’Ethique pendant 5 ans après les faits.
-
Désolé IBB , mais franchement désolé , si la tentative de synthèse est une tres bonne chose pour l’évolution d’un débat que vous avez lancé avec nous , je ne vous laisserez pas mettre mes propos dans un petit tiroir commode et vous donner ainsi l’impression que puisque vous avez résumé le fil , vous auriez ainsi tout dit .
Je vous ait dit subversive . Ouais , et pourquoi ? A cause des liens que vous faites :
Des liens ...
... Entre l’incitation au délit et le Rap alors que celui ci en est un des derniers boucliers sociaux. Cela a comme effet de détourner le sens déjà pillé par le buisness en tout genre ( Majors , Fringues de sport , bouffe etc ... ) , des ecrits du Rap. C’est un coup dur que de dire çà comme vous le faites , dur parcequ’en salissant la culture de ces quartiers , c’est en « ennemie » que vous vous placez d’entrée .
Et un article plus loin , vous nous faites le coup de la bonne éducatrice . Je vais vous dire , ayant vécu en cité , ayant eu , vécu les choses de manière à recueillir des témoignages et des analyses que vous n’aurez probablement jamais , je peux vous le dire avec certitude , des éducs qui débarquent avec cette pensée là , les cités de ce pays n’en ont pas besoin. C’est Sarkozy ton pote qui en a besoin pour tenter de se faire élire.
Au quartier , on a besoin de travail sur les causes , et çà ne se passera jamais sans une rétrospective de l’histoire de France , chose que la France en question fuit cette idée depuis l’entre deux guerres , et jamais plus que du temps des gaullistes . Tenez le vous pour dit , les jeunes sont les heritiers d’un malaise , mais seulement les héritiers car ce sont leurs anciens qui ont le vécu pour rationnaliser , eux , n’ont que le malaise , et pourtant , ils doivent continuer à écrire les lignes de leur histoire, et des gens comme vous s’inscrivent en contre de leur manifestations culturelles alors que d’autres comme moi que vous qualifez de « hors sujet » se battent pour qu’on y arrive , à cet état de reconnaissance . Et bien battons nous , nous verrons bien qui finira « hors sujet ». Vous avez la cause sécuritaire , ils ont la cause historique , vous creez vous même votre démon pour tenter de le mater par la suite , et ainsi , la France fuit en avant ... jusqu’où ? . Allez , c’est peine perdue , ecoutez ce démon car il vient de vous , du traitement des Africains par cette France de souche que vous représentez. Isabelle votre histoire , c’est l’histoire d’une France qui ne veut pas regarder son caca , qui ne veut pas des enfants de ceux qui ont participé à nos deux guerres mondiales , et reconstruit l’integralité de notre pays et peut etre même les murs de la maison que vous habitez .
Et vous , vous pensez quoi , que vous allez les enfumer à coup de devoir civique parce que leurs anciens sont bientôt tous partis et qu’il ne reste qu’une image désordonnée de l’histoire dans les consciences ? Vous pensez qu’il va suffire de bourrer le mou à coup de devoir citoyen ? Mais les conflits ont une cinétique aussi puissante que n’importe quelle expression psychogénéalogique lorsqu’ils touchent les familles , ces jeunes , ils sont en guerre , ils ne savent pas vraiment pour quoi ou contre qui. Mais ils sont en guerre. Ils créent une musique violente qui fantasme cette guerre , qui les empeche de passer à l’action , au suicide social , et ils fument des joints au taquet parce que çà contient la violence , çà les calme Isabelle, çà empêche de déborder, et vous , vous associez leurs dernieres défenses , toutes leurs dernieres défenses , au délit ... mais pauvre France.
C’est pour çà , vos liens faciles entre le Rap et les délits , ne sont que propagande , et j’entends bien ici que vous l’ayez compris , mais que vous preniez bien conscience que beaucoup de lecteurs aussi , l’ont compris . Inutile de faire part des finesses et des soit disant provocations provoquées ha ha ha . Le principal , la cause , est détournée. C’est vous qui etes en ce sens hors sujet , mais je ne peux pas non plus vraiment le dire , puisque le sujet , vous l’apportez . Alors il ne reste que la subversion , tailleur qui sur trois articles de vous que je lis coup sur coup , ne vous va pas si mal .
........................................................ Des liens ... entre l’altermondialisme et la mouvance Bourgeois Bohême , que vous amalgamez , ce qui a pour effet d’associer un combat de terrain international et son « echo » au café du commerce dans une classe sociale française , les bobos , qui n’occupe pas ... ce terrain de lutte. Mêmes remarques que pour les jenes des cités , le fond fout le camp , seule la forme compte , et çà , c’est mal , Isabelle . Les gens ont besoin d’etre informés , pas déformés.
Entre les actes de J.B et le vandalisme qui est un tout autre etat d’esprit ... que celui d’un homme qui tend les deux mains pour se faire emprisonner sans resistance , qui n’a pas omis de rappeler que l’Europe même avait interdit la culture d’OGM , qui rappelle les gens à la reflexion de fond , ce que beaucoup , qui ont comme vous bâti leur stratégie sur la forme et les liens trop faciles , craignent ... oui , çà fout un peu la merde , hein ? Alors les interessés joueront tant qu’ils peuvent la carte du discrédit , gagnant ainsi ... quelques années ... Cà ne vous rappelle rien , c’est le même état d’esprit , le même , en ce sens , c’est bien vous .
Bref ....
Finalement , vous faites quoi ? Vous mettez en avant la forme , la façon de se révolter qui ne vous va pas , que ce soit pour Bové ou pour les jeunes de banlieues ( oui votre petit effet d’orthographe à vous , Ban(nni) du (lieu) n’est pas lui même sans une petite fôte à l’intérieur ? ) Vous etes pour l’ordre , vous , hein ? Pour l’ordre . C’est une limite capacitaire , IBB , à traiter les informations du chaos , et pourtant ... ce serait .... si utile , il y a des vérités à l’interieur , I.B.B.
Et tous ces liens que vous donnez à un public de lecteurs ( Bové - Bobo , Rap - Délit , Isabelle Buot Bouttier - Educatrice modèle de la droite sécuritaire ) , sont des liens trop faciles pour que je vous pense sincère , trop connus pour que ne vous vois pas autrement « qu’en mission politique » sur ce même site , et de fait , pour quelqu’un qui est un réel danger national et qui se sert de l’abrutissement des esprits et de la désinformation pour tenter une progression .
Isabelle , ce pays n’a pas besoin de cette qualité de raisonnement . Vous vous abritetrez derriere des mots , mais vous etes parfois ... comme transparente .
J’espere cependant , que la combinaison de vos articles et de certaines remarques dont les miennes , aideront aussi les lecteurs à bâtir une lecture critique , on finira par changer , par lacher ces putains d’idées toutes faites , cette paresse intellectuelle , que si l’on confronte vos amalgames qui ne vous sont pas propres , loin de là , et les idées , la culture , la vision , de ceux qui veulent réellement passer à autre chose , et à qui celà ne fait pas peur . Je vous souhaite un prochain article plus heureux sur le fond .
GRL
-
« assumer les conséquences de ses actes » voilà également ma pensée, et n’en déplaise à certains....
à GRL
« vos liens faciles entre le Rap et les délits , ne sont que propagande »
pourquoi cet acharnement ?!!
et j’espère Isabelle que « vous l’ayez compris , mais que vous preniez bien conscience que beaucoup de lecteurs aussi »
Que dire à cela : pas grand chose.
Une chose est sûr en tout cas, continuez de vous exprimer Isabelle !
Cordialement
-
« Et tous ces liens que vous donnez à un public de lecteurs ( Bové - Bobo , Rap - Délit , Isabelle Buot Bouttier - Educatrice modèle de la droite sécuritaire ) , sont des liens trop faciles pour que je vous pense sincère , trop connus pour que ne vous vois pas autrement » qu’en mission politique « sur ce même site , et de fait , pour quelqu’un qui est un réel danger national et qui se sert de l’abrutissement des esprits et de la désinformation pour tenter une progression . »
HEUUU GRL, pour une pensée unique, donc ?! La sienne !
-
@Carlos
« pourquoi cet acharnement ?!! »
Lisez mes posts sous les articles concernés ... et la réponse , si vous l’entendez , tombera dans vos mains.
Il ne s’agit pas de s’acharner d’ailleurs , mais de recentrer des débats , surtout lorsque l’on s’attaque à la culture des gens que l’on ne comprend pas , surtout lorsqu’on traduit tout en termes de délits , de délinquence, distribuant allegrement les même qualificatifs à José Bové , aux jeunes de banlieues , bref , tous des délinquants et « celà est impardonnable » comme elle le souligne.
Mais on se demande des fois , jusqu’où on ira , sans rire , je prefere apprendre que des champs ont eté arrachés et apprendre en même temps que çà a fait bouger des esprits , plutôt que laisser des apprentis sorciers me foutre des substances dans le ventre , sans que je ne le souhaite , plutot que de savoir qu’on modifie le génôme des especes vivantes dans le respect des lois . Oui , il y a moments ou les lois en questions , faut les transgresser . Et le type en question n’est pas méchant , il ne s’en prend pas aux gens , et la voilà arrvier avec sa délinquence à deux balles , mais merde , vous voulez rien dire , vous ? Jusqu’à quand il faut se taire ?
Mais faut etre naïf ma parole pour ne pas y voir l’evidence Carlos . Je ne veux pas traiter les gens d’ignorants des lors qu’ils publient , mais alors comprenez que ce genre d’attitude , je n’ai d’autres choix que de la mettre sur le compte de l’intention . Et je n’aime pas cette intention , Carlos , cette intention qui embrouille la tete des gens. On a besoin de clarté , de parler des vraies causes à nos problèmes , pour apporter des réponses , pas des amalgames du genre IBB , pas de l’eternelle fuite en avant d’une France qui cautionne encore les bienfaits de la colonisation.
Voilà , je m’oppose à son argumentaire . GRL
-
a GRL
et moi je m’oppose au votre ! et c’est mon droit.
-
Je suis assez d’accord avec les idées de l’article. Je pense, comme beaucoup je crois, que la seule violence acceptable dans une société democratique est celle que necessite parfois l’application des règles democratiques. Sans parler des idées ou propositions de José Bové, car pour moi ce n’est pas le problème ici, son mode d’action mélange de violence ( qui finira par « un altermondialiste tué par un agriculteur » forcement irresponsable), justifiée par une légitimité autoproclamée démocratique( les français veulent.....) et de showsoft médiatique ne me plait pasdu tout. Petit à petit, la démocratie se trouve remplacée par les action de lobbying de tout poil. Nous avons eu le lobbying des grandes entreprises ; maintenant, chasseurs, écologistes et même abolistionnistes de la peine de mort ! tout le monde s’y met, la règle est simple : ne pas passer par les urnes ! Jour après jour, le fossé se creuse entre les aspirations du peuple et les decisions prises par ses représentants. ( quoique ce soit une opinion personnelle). Le rôle croissant du lobbying est d’ailleurs un des aspects qui me gène le plus dans la construction europeenne : j’ai le sentiment de n’avoir jamais été questionné sur des questions comme « la libéralisation du marché de l’energie » ou d’avoir donné le povoir à un eurodeputé de le faire à ma place. Je le répète, je ne juge pas les propositions de José Bové, je trouve que ses méthodes d’action sont navrantes. Il y a certainement des problèmes de légitimité démocratique dans les décisions politiques , tant en Europe, qu’en France ; il y a sans doute aussi des problèmes de nature constitutionelle , illustrés, par exemple,par la capacité potentielle des maires à barrer la route à la candidature le pen par exemple, par la dérive du rôle du chef de l’état ( chef de l’executif ????). Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Une révolution,pourquoi pas ? Mais attention, on peut tout gagner ou tout perdre à miser sur la violence.
Je m’excuse pour les fautes, je ne relis pas.
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON