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Accueil du site > Actualités > Economie > Augmenter le seuil de revente à perte des distributeurs pour augmenter les (...)

Augmenter le seuil de revente à perte des distributeurs pour augmenter les revenus des agriculteurs, une tartufferie ?

Depuis le 1er février et l’entrée en vigueur de la première partie de la loi Egalim, certains produits de grandes surface ont vu leur prix augmenter de 5 à 6 % en moyenne. Le but, selon le gouvernement : Permettre une meilleure rémunération aux agriculteurs…
Vraiment ? 

Ce que contient la loi

Cette hausse des prix est due en premier lieu à l’augmentation du seuil de revente à perte (SRP) de 10%. Alors que jusqu’à présent, on interdisait aux distributeurs de revendre les produits moins chers que ce qu’ils avaient acheté, ils seront maintenant obligés de les revendre à 110% de son prix d’achat. Autrement dit, un produit acheté au fournisseur 1€ devra être revendu au minimum 1,10€ au consommateur.

Autre mesure prise par l’ordonnance, celle du contrôle des promotions : La limitation des promotions à -34%, ainsi que la possibilité de faire des promotions uniquement sur 25% du stock total du produit. Finies, donc, les promos à -80% sur le Nutella.

Une mesure qui pénalise les consommateurs ?

Au final, cette augmentation des prix devrait se répercuter dans un premier temps sur environ 4% des produits vendus en grande surface, principalement sur les produits d’appel comme le Coca, le Nutella, le camembert Président, ou la bouteille de lait Danone.

« J’aurai voulu que ce soit autrement », avait déclaré le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume au micro de France Inter le 30 janvier 2019, dans un moment de contrition.

Il pourra néanmoins difficilement feindre la surprise, puisque l’étude d’impact gouvernementale datant du mois de janvier 2018 avait prédit que « le relèvement du SRP devrait entraîner mécaniquement une augmentation des prix de vente aux consommateurs. » 

Alain Bazot, président d’UFC-Que choisir, dénonce quant à elle une « culpabilisation. On dit aux Français : payez plus cher, et les agriculteurs vivront mieux. » L’association de consommateurs craint un surcoût pouvant aller jusqu’à 177€ par ménage sur les 2 ans d’expérimentation de la mesure. 

Les grands distributeurs promettent d’agir contre la hausse des prix

Une hausse des prix irrémédiable pour le consommateur ? Non, non ! Nous rassurent les distributeurs. En effet, tous ont promis au consommateur que le prix de son panier n’augmentera pas ! Mais comment ?

« En baissant les prix de nos marques de distributeurs ! » s’engagent Leclerc et Intermarché.
Par exemple, chez Leclerc, « le prix de 4.600 articles de nos marques de distributeurs » baisse de « 5% à 10% »assure Michel-Édouard Leclerc sur Europe 1.

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« En créant des programmes de fidélité ! » promettent Carrefour et Système U.
« Chez Carrefour, nous accompagnerons cette hausse de mesures de fidélité sur 200 produits du quotidien, avec des baisses pouvant aller jusqu’à 1,50€ sur ces produits »garantit ainsi son secrétaire général Laurent Vallée.

Enfin, cette loi ne s’appliquant qu’aux produits alimentaires, vous aurez la possibilité de faire des économies sur d’autres produits : « Les offres ‘un produit acheté = un produit offert’ seront encore possibles sur le shampooing, la lessive, etc. », assure Laurent Vallée, de Carrefour.

Comprenez bien : Pour compenser et faire des économies, il vous faudra acheter plus de produits de marque distributeur, acheter autre chose que de l’alimentaire, et vous fidéliser aux grandes enseignes. En gros, donner plus d’argent aux grandes surfaces !

Ils sont forts, quand même…

Et les agriculteurs, dans tout ça ?

Oui, et les agriculteurs ? Ceux à qui tout ce barouf est censé profiter ? On les aurait presque oubliés dans tout ça… Reprenons l’étude d’impact :

« La majoration du SRP est de nature à contribuer à l’amélioration du fonctionnement du marché, en réduisant les distorsions entre, d’une part, des produits dont la rentabilité trop faible est source de tensions permanentes entre industriels et distributeurs et, d’autre part, des produits dont les niveaux de marge, donc des prix, pénalisent le développement et l’accès au consommateur. » 

On nous parle d’industriels, de distributeurs, de consommateurs, mais toujours pas d’agriculteurs… Un oubli, sûrement.

Mais on comprend bien la logique. Ce sur quoi mise cette loi, c’est le phénomène de « péréquation » des prix :

En augmentant leurs marges sur certains produits d’appel, les distributeurs seraient hypothétiquement amenés à baisser leurs marges sur d’autres produits, et à détendre les négociations.

Cette hypothétique détente se ferait hypothétiquement sur les négociations autour des produits agricoles français. Ce qui engendrerait donc hypothétiquement une diminution de la pression mise sur les agriculteurs au moment de conclure le contrat, et donc une hypothétique augmentation de leurs revenus.

Admirons le pragmatisme…

Car tout cela est bel et bien hypothétique. L’étude d’impact nous prévenait :

« Cette révision du SRP doit […] surtout s’accompagner d’autres mesures […] indispensables pour permettre d’assurer une meilleure répartition de la valeur au sein des filières agroalimentaires, telles notamment un encadrement des promotions et un renforcement de la clause de renégociation et de la clause d’interdiction des prix de cession abusivement bas. » 

Quid de ces clauses censées protéger l’agriculteur lors des négociations ? Pour le moment, pas grand chose…

Ah, si ! La signature d’une charte de bonne conduite, datant du 14 novembre 2017, dans laquelle les distributeurs promettaient, croix de bois, croix de fer, « assurer, notamment par une péréquation raisonnée et dans un esprit de transparence, un juste retour aux acteurs de la production » ainsi que de « mettre en place des partenariats durables et équitables avec [leurs] fournisseurs. »

Une charte non restrictive, mais le ministre de l’Agriculture de l’époque mettait en garde les signataires : « C’est un engagement qui vous engage politiquement et moralement ». Les grandes multinationales capitalistes ne nous ont-elles pas prouvé, à travers l’histoire, qu’elle étaient guidées par la morale ?

Une mesure dangereuse pour les producteurs ?

On voit donc que cette mesure aura besoin d’un sacré alignement des étoiles pour que l’argent dégagé par l’augmentation des marges ruisselle jusqu’aux agriculteurs.

Pire, selon une étude du cabinet de conseil américain Analysis Group, commandée par Leclerc et validée par Marie-Laure Allain, directrice de recherche au CNRS, cette loi aura pour conséquence de « baisser le prix d’achat de certains produits, réduisant ainsi directement la marge des fournisseurs, et notamment des agriculteurs. »

Pour la chercheuse, « en aucun cas, cela ne peut bénéficier aux agriculteurs ».

Une grande tartufferie

Il y avait pourtant bien certaines mesures pour augmenter les revenus des agriculteurs, qui auraient pu aboutir de manière plus sûre. Par exemple, partir du coût de production des agriculteurs, pour fixer un prix minimum d’achat. Une proposition qui avait été écartée par les députés lors de sa deuxième lecture à l’Assemblée Nationale, le 15 septembre 2018

Abandon que dénonçait sur RMC, le 1er février, le porte-parole de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel : « Il faut revenir à l’essence de la loi qui était de partir du coût de production des producteurs. Il n’y a rien aujourd’hui qui oblige les distributeurs à payer les paysans en fonction de leur coût. » 

A Jean Mouzat, président du MODEF, de nous résumer la situation : « En clair, les producteurs continueront d’être sous payés, même avec le relèvement du SRP à 10% ».

On se rappelle de ses mots au sujet des Etats Généraux de l’Alimentation, lorsqu’on l’avait croisé à Paris, le 16 mai dernier :

« Ça a été un débat qui a duré longtemps, mais en fait, c’est la montagne qui va accoucher d’une souris, parce qu’il ne va rien en sortir de concret. »

Tartufferie, vous avez dit ? 

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40 réactions à cet article    


  • Rantanplan Paracétamol 20 février 2019 18:05

    Tartuffe n’est qu’hypocrite, ce qui est déjà peu ragoutant, mais ce que vous mettez au jour, va plus loin, c’est de l’arnaque, du bonneteau : le maître du jeu (bonneteur) procède d’abord à plusieurs tours où la carte recherchée est facilement suivie, et au cours desquels les complices misent et gagnent, afin de mettre le badaud en confiance (campagne électorale). Dès que ce dernier entre en jeu, le maître du jeu modifie la manipulation des cartes (après l’élection).

    Il peut même commencer par offrir quelques gains faciles à la victime afin de la mettre en confiance et l’amener à parier plus gros (avec des réformettes pour les artisans).

    Dans le cas où le parieur (en gilet jaune) connaîtrait le tour, des larrons (casqués) sont à proximité, et interviennent pour récupérer la mise.

    On en est là !


    • Pepito Gavroche Pepito Gavroche 20 février 2019 19:19

      @Paracétamol

      Votre métaphore filée tient carrément la route.. Malheureusement ! 


    • Abou Antoun Abou Antoun 20 février 2019 20:01

      La solution consistait à instituer un prix plancher pour les produits de base, la matière première élémentaire, accompagné d’un prix plafond pour les consommateurs. Cela revient à contrôler effectivement par encadrement les marges de la distribution sur les produits de première nécessité, une plus grande liberté pouvant être laissée pour les produits moyennement ou beaucoup transformés.

      Cela c’est une évidence pour un État qui n’a pas renoncé à jouer un rôle économique et social. La macronie, au contraire n’est que le jouet des groupes de pression.

      Quand on voit ces députés godillots voter à l’unisson toutes ces lois stupides ou liberticides on ne peut que regretter l’ancien monde.


      • Et hop ! Et hop ! 22 février 2019 17:59

        @Abou Antoun «  La solution consistait à instituer un prix plancher pour les produits de base, la matière première élémentaire, accompagné d’un prix plafond pour les consommateurs. »

        Ca existait déjà pour tous les produits alimentaires, ça a été supprimé au nom de la libéralisation de la main invisible.


      • Francis, agnotologue JL 20 février 2019 20:28

        Encore des dispositions élaborées par les lobbyistes des professionnels dominants du secteur.

         

        Les politichiens élus se contentent de tenir la plume.


        • INsoMnia 20 février 2019 22:31

          Il faut parfois être radical, boycotter les GMS et autres trusts puis faire ses courses ailleurs (circuits courts, producteurs, ect...) Changer nos habitudes devient une priorité.


          • banban 20 février 2019 23:35

            « Pour compenser et faire des économies, il vous faudra acheter plus de produits de marque distributeur  »

            Mouai... ... entre filer mon pognon aux actionnaires de carrefour ou a ceux de Danone, je choisie celui qui me rackettera le moins.


            • Garibaldi2 21 février 2019 05:40

              Vous vous souvenez de la baisse de la TVA sur la restauration ? Je me demande si vous l’avez constatée sur l’addition ?!!!!

              Si les supermarchés gagnent du fric en tirant les prix fournisseurs à la baisse, il ne faut pas oublier une part ’’caché’’ du problème : les délais de paiement aux fournisseurs :

              ’’Les délais de paiement entre professionnels sont plafonnés par l’article L441-6 du code de commerce :

              • sauf dispositions contraires, le délai de règlement des sommes dues est fixé au trentième jour suivant la date de réception ou d’exécution de la prestation
              • le délai convenu entre les parties ne peut dépasser soixante jours, ou par dérogation quarante-cinq jours fin de mois, à compter de la date d’émission de la facture’’

              Donc, il faut faire tourner le stock très rapidement de façon à pouvoir placer le montant de la revente sur les marchés financiers. Si j’achète 100 boîtes de camembert à 2€ le jour N, je devrais les vendre en 2 jours. Etant donné que je les paye au fournisseur à 60 jours, j’ai 58 jours pour faire travailler ces 200€ sur les marchés financiers.

              C’est pour cette raison que les supermarchés fonctionnent à flux tendu surtout sur certains articles.

              La ménagère ne connaît bien que les prix de peu d’articles, en moyenne une dizaine, pour le reste elle ne sait pas sauf si elle achète régulièrement cet article X ou Y. C’est pour cette raison que les supermarchés ont mis en place la politique des ’’prix d’appel’’ où ils ’’perdaient’’ de l’argent, pour pouvoir se goinfrer sur d’autres articles en appliquant la bonne vieille règle : des îlots de perte dans un océan de profits !

              ’’on interdisait aux distributeurs de revendre les produits moins chers que ce qu’ils avaient acheté’’. Mais ce n’est pas vraiment la bonne définition pour la revente à perte, car elle fait passer à l’as le coût des frais généraux liés à la mise en rayon du produit. Si le fournisseur me vend 100 boîtes de camambert franco de port, il faut pourtant que je les manipule, les présente dans des gondoles réfrigérées, les éclaire, paye (mal) la caissière, ... Et même si je les revends à leur prix d’achat, en fait je les revends à perte car je paye de ma poche les frais généraux.

              En fait, si les producteurs de produits, agricoles ou non, veulent obtenir des prix honnêtes pour leurs produits, ils n’ont qu’une seule solution qui prendra beaucoup de temps : créer leurs propres chaînes de supermarchés. Edouard Leclerc n’était pas un génie et il a commencé avec une simple épicerie. Si les temps ont changé, la méthode, adaptée à notre époque, devrait rester payante, question de temps et de soutien des consommateurs.


              • Abou Antoun Abou Antoun 21 février 2019 10:24

                @Garibaldi2
                Il semble que vous connaissiez très bien le problème. intervention intéressante.
                C’est bien de rappeler l’anecdote de la baisse de TVA, empochée directement par les restaurateurs. Cette question avait été soulevée à l’époque par les consommateurs. Réponse des professionnels : « l’augmentation des profits nous sert à embaucher ». Je ne me souviens pas qu’une quelconque étude statistique soit venue corroborer cette affirmation.
                De toutes façons dans notre système pas de miracles, pas de cadeaux.
                Petite astuce à l’usage de ceux qui comme beaucoup sont obligés d’avoir recours aux grandes surfaces. Les articles intéressants sont placés en rayon ou bien très haut ou bien très bas (au ras du sol). Peut-être faut il envisager l’achat d’un skate board pour faire ses courses à plat ventre.


              • Pepito Gavroche Pepito Gavroche 21 février 2019 16:18

                @Garibaldi2

                Merci pour ce commentaire plein d’infos...

                Sur le délais des fournisseurs, vous avez raison de signaler la magouille, d’autant que régulièrement, ces délais imposés par la loi sont loin d’être respectés.
                Vous auriez des articles à me faire passer sur ce sujet, et sur le phénomène de flux tendu ?

                Pour ce qui est de la revente factuelle à perte, si l’on comptabilise les frais généraux, je suis d’accord avec vous, mais dans une certaine mesure...

                En effet, parmi les nombreux abus de négociation dont font preuve les grandes surfaces, on trouve notamment le fait de faire passer la mise en rayon, la publicité, ou les actions promotionnelles aux frais des fournisseurs, qui payent notamment pour bien figurer sur les étales...

                Je crois que la loi de 2008 était censé mettre fin à ce genre de pratiques dégueulasses, mais pas sûr que le job ait été fait.

                Enfin, pour ce qui est de créer des supermarchés par les agriculteurs, c’est dans une certaine mesure, par exemple, le cas de biocoop, ou les fournisseurs sont sociétaires et décisionnaires... Mais on voit la différence de prix au final... Le consommateur est il prêt / peut-il payer ce prix ?


              • Garibaldi2 22 février 2019 07:52

                @Pepito Gavroche

                Ce que j’ai écrit c’est suite à une discussion avec un gars de la distribution lors d’un repas. Je n’ai pas d’infos particulières sur la question sinon ce que m’avait expliqué ce gars, et d’autres trucs que j’ai oubliés.

                Faire payer les fournisseurs pour être en bonne place dans le catalogue distribué dans les boîtes aux lettres c’est un truc connu depuis longtemps. Souvenez-vous de la négociation avec l’acheteur du super-marché dans ’’La vérité si je mens 2’’ ... un petit extrait à 3’ : https://www.youtube.com/watch?v=IgSVul0IB_4


              • zygzornifle zygzornifle 21 février 2019 08:55

                Un Macronnerie de plus , on taxe pour augmenter le pouvoir d’achat , on se coupe une jambe pour aller plus vite , on se coupe un bras pour mieux travailler , on se coupe les couilles pour avoir des enfants , voila a quoi se résume la maladie mentale de ce sérial-taxeur .....


                • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2019 10:18

                  La France est devenue l’URSS.

                  Dire qu’il y a des imbéciles qui expliquent qu’on est dans un pays libéral ou ultra-libéral.

                  Une ingérence de technocrates et bureaucrates dans tout, et le marché libre n’existe plus.

                  Un nombre incalculable de fonctionnaires, et d’élus qui tous cherchent a se croire utile qui forme la nomenklatura. Des régimes spéciaux pour les castes et une politique identitaire.

                  Une prétention de l’état de 57% du PIB.La dépense courante à charge à crédit sur les générations suivantes.

                  375 taxes et assimilé.

                  La haine de la réussite. La censure. Les sciences sociales et économiques des farces.

                  La haine de la réussite. Les lois, directives codes et en bombardement quotidien.

                  Et pour être bien certain qu’on ne créera pas de Google ou Tesla en France, que notre pays va bien s’enfoncer vers le fond, interdiction de chercher des découvertes de ressources minérales ou des recherches OGM d’évolutions agricoles, des lois d’interdiction d’extension, de constructions, d’interdiction de recherche ou de principe de ne rien risquer.

                  Attention t’as ton autorisation d’état ? Puisque c’est pour ton bien la bureaucratie et la régulation. 

                  Y’an a tellement nous en sommes les champions du monde, nous devrions êtres les plus heureux du monde...

                  Non ? 


                  • Eric F Eric F 21 février 2019 11:46

                    @Spartacus
                    « la haine de la réussite », c’est votre mantra, or la France est le 6ème pays du monde en nombre de millionnaires http://www.objectifeco.com/riche-rentier/argent/senrichir/les-19-pays-qui-comptent-le-plus-de-millionnaires-le-nombre-de-riches-augmente-mais-pas-partout-a-la-meme-vitesse.html


                  • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2019 12:21

                    @Eric F
                    Vous confondez « richesse » et « réussite ».
                    C’est même un symptôme qui a tendance a prouver le contraire.

                    La réussite ne se mesure pas au nombre de millionnaires.
                    L’URSS aussi avait ses millionnaires de marchés d’état.

                    L’absence de concurrence et de marchés libre crée des millionnaires des marchés « technocratisés, réglementés et administrés » par l’état..

                    Les très riches votent a gauche et socialiste.


                  • Eric F Eric F 22 février 2019 18:28

                    @Spartacus
                    « Les très riches votent a gauche et socialiste »
                    Ils votent Macron qui leur a supprimé l’ISF et mis en place la flat tax sur les revenus financiers pour échapper à la progressivité de l’impôt. Leur cauchemar serait le retour de Hollande le bolchevik à leurs yeux comme aux vôtres.


                  • sweach 21 février 2019 11:00

                    Soyons mathématique :

                    50% de marge sur un prix final, c’est un prix d’achat multiplier par 2

                    40% de marge sur un prix final, c’est un prix d’achat multiplier par 1.667

                    30% de marge sur un prix final, c’est un prix d’achat multiplier par 1,423

                    10% de marge sur un prix final, c’est un prix d’achat multiplier par 1,111

                    Une marge à 10% c’est une blague pour les grande surface qui dépasse allègrement les 40% voir les 800% sur les produits made in china

                    Un prix sera toujours fixé en fonction de l’offre et de la demande, c’est donc les positions dominantes qui font que certaine marge s’envole.

                    Au lieu de limiter le minimum de marge à 10% qui devrait protéger les petits commerce qui n’existe plus.

                    Il ferait de limiter le maximum de marge qui protégerait le pouvoir d’achat.


                    • Eric F Eric F 21 février 2019 11:40

                      @sweach
                      « limiter le maximum de marge qui protégerait le pouvoir d’achat »
                      oui mais là on nous répond « il faut laisser le libre marché »
                      En fait, protéger les producteurs serait de leur garantir un prix minimal, style « prix de revient+10% », là ça aurait du sens. L’affichage du prix payé au producteur qu’on commence à voir sur certaines bouteilles de lait est également une bonne approche.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2019 12:36

                      @sweach
                      T’aurais pas oublié la TVA dans tes multiplications ?
                      Et la taxe additionnelle spéciale sur ce type de produit, et la taxe ecolo, la taxe recyclage, et la taxe pollution, et la taxe catégorielle et la taxe truc ?
                      Car y’a toujours besoin de pognon a soi-disant « redistribuer » pour des trucs...

                      Limiter le marge ?
                      Beau concept soviétisant...


                    • sweach 21 février 2019 12:40

                      @Eric F
                      « il faut laisser le libre marché »
                      NON, il ne faut pas laisser le libre marché, avec la TVA, la PAC, les normes, les frontières, les money différentes, le libre marché n’existe pas.

                      Faire une taxe sur la marge exponentiel serait la solution la plus efficace pour relancer l’économie.

                      Actuellement les vendeurs augmentent les prix pour maintenir leur marge, ce qui réduit les volumes et la production. Tout le monde est perdant, le client qui achète moins, le fabricant qui produit moins et même le vendeur qui fini par ne plus vendre tellement les prix sont élevés.


                    • sweach 21 février 2019 12:42

                      @Spartacus
                      OK je parle de prix d’achat (donc avec toutes les taxes) et de marge (donc taxe déduite.)
                      Après si tu ne comprend pas, je n’y peu rien.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2019 12:49

                      @Eric F

                      Protéger les producteurs et des marchés décroissant ?.
                      Déjà pourquoi protéger eux plus que d’autres ?..
                      Et pourquoi des production agricoles a faible valeur ajoutée, basique et productible partout sur terre ?

                      Ensuite au nom de quoi ce serait à l’état de s’occuper de la marge d’un producteur ou de sa production ?

                      L’ingérence de l’état ne crée que des fonctionnaires.
                      1980 : 1 900 000 d’agriculteurs. 18480 fonctionnaires au ministère. 7% du PIB
                      2018 : 850 000 agriculteurs. 37522 fonctionnaires au ministère. 3.5% du PIB

                      Quand on vous dit que la France est la nouvelle URSS.
                      Rassurez vous, avec la mesure décrite par le texte, c’est 150 000 producteurs de moins pour 5000 fonctionnaires de plus chargés de contrôler cette usine a gaz.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 21 février 2019 13:14

                      @sweach
                      Mais bon, ça doit être moi qui ne comprend pas. 
                      Y’a tellement de gens étatistes qui veulent du bien pour les autres avec des raisonnements simplistes. 
                      Y’a les mêmes au Venezuéla avec les mêmes raisonnements qui ont créé la pire crise humanitaire du début du siècle.


                      C’est beau la méconnaissance simpliste de création d’un prix de vente.  smiley

                      Allez je vais t’expliquer.
                      Pour info dans la marge sont inclus les taxes.
                      Dans tous les commerces on inclus les taxes dans la manière de calculer un coefficient.

                      Par ailleurs, la marge est dynamique.
                      Ce qui détermine une marge est le jeu de l’offre et la demande ainsi que des milliers de critères tels que le lieu, le type de commerce la rareté, la trésorerie etc...

                      Si t’es commerçant et t’as des cerises en fin de saison et que tu les a acheté a prix négocié à l’avance, tu fais une marge élevée car tes concurrents n’en ont pas. 
                      Cela compense les pertes sur la salade pourrie invendue d’hier.
                      Si tes cerises sont verseuses, invendables, il te faut bien une sur-marge sur les tomates pour compenser ta perte.

                      Voila pourquoi le contrôle gouvernemental des prix est un fléau économique et que le marché libre seul est capable de prendre en temps réel les milliers de données de la dynamique d’un prix ou de la marge.


                    • Pepito Gavroche Pepito Gavroche 21 février 2019 16:24

                      @Eric F

                      J’ai pu discuter avec le président de Biocoop dernièrement, qui avait lancé une campagne d’affichage pour expliquer quelle part du prix d’un produit allait au producteur —> fiasco total.

                      La plupart des gens n’ont aucune idée de la répartition de la valeur d’un produit alimentaire.

                      Beaucoup pensent, par exemple, que si le producteur reçoit moins de 50% du prix de vente, il se fait voler. Or, c’est sans compter sur les frais des distributeurs et des transformateurs. Par exemple l’emballage, qui représente plus de la moitié du coût d"un produit...

                      Donc selon ses dires, c’est pas la solution, à moins de faire beauuuuuuuuuucoup de pédagogie...


                    • ninportequoi 21 février 2019 21:22

                      @Spartacus
                      C’est tellement mieux le libre marché, la libre concurrence et la libre jeu de l’offre et de la demande sans que l’abominable Etat vienne y mettre son nez... C’est vrai quoi, le consommateur est tellement capable de reconnaître tout seul ce qui est bon pour lui... 
                      Aux Etats-Unis, le libre marché des anti-douleurs opiacées c’est 300 000 morts en 20 ans, et 72 000 morts pour la seule année 2017. De façon directe et indirecte c’est 3% du PIB. Et c’est le premier facteur de la baisse constatée de l’espérance de vie.

                      Vivement qu’on applique votre libre-marché et votre absence de contrôle et de régulation dans tous les domaines en France. Franchement, c’est très prometteur...


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 22 février 2019 10:14

                      @seul le contenu compte...
                      A part des attaques ad personnam t’as des arguments ?

                      C’est un concept généralisé dans la caste. Diaboliser ceux qui leur envoient des arguments auxquels ils sont incables de répondre.
                      La caste diabolise en meute ces derniers temps.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 22 février 2019 10:36

                      @ninportequoi
                      Le Vénézuela c’est tellement mieux !

                      Drôle d’exemple.
                      En résumé : 300 000 morts en 20 ans c’est donc 15 000 par an sur un pays de 300 millions d’habitants, et les opioids sont vendu par ordonnance principalement.

                      En France l’alcool c’est 42 000 morts par an. Faut interdire le vin et la bière ? 

                      Le marché régulé en France, c’est un nombre de fonctionnaire pharaonique et 10% de la population au chômage avec la particularité d’être du chômage de long terme.


                    • Yukimuras 22 février 2019 11:14

                      @Spartacus
                      Vous faites vraiment flippé.
                      « Et pourquoi des production agricoles a faible valeur ajoutée, basique et productible partout sur terre ? »
                      Sérieux ? Du coup, on ferme la boutique et on arrête toute l’agriculture en France ?
                      Comme ça ils seront content tout nos promoteurs, élites, gouvernants… On pourra tout bétonner comme on a plus besoin de terres cultivables. Au moins, tout le monde devrait être logé … ou pas.
                      Sinon un des objectifs stratégique de tout Etat, est d’avoir le maximum d’autonomie alimentaire en cas de conflits, tensions géopolitiques …. ça a été le cas pendant très longtemps, la France ayant la chance d’avoir de bonnes terres mais ce n’est plus le cas et ça ne s’arrange pas.


                    • ninportequoi 22 février 2019 12:11

                      @Spartacus
                      Après une montée lente, 72000 morts d’opiacés pour la seule année 2017 signifie une montée exponentielle de la mortalité par la création d’une addiction dont il est extrêmement difficile de sortir. De nouveaux clients s’ajoutent en permanence aux addicts plus anciens.
                      Les visiteurs médicaux des médecins qui prescrivent ces opiacés vont ce que font tout les vendeurs : pousser à la consommation. Ils reçoivent des primes pour cela.

                      Un certain nombre de mesures réglementaires fait baisser régulièrement la mortalité due à l’alcoolisme en France. On constate une baisse régulière de la mortalité due à l’alcool depuis les premières mesures prises depuis 4 décennies : lois Evin, contrôles routiers, limitation de la publicité, interdiction de vente aux mineurs, information des publics.
                      Les deux situations, l’une sans régulation, l’autre régulée , montrent l’extrême dangerosité de la non-intervention de l’Etat dans les marchés.


                    • Eric F Eric F 22 février 2019 18:32

                      @sweach
                      j’ai écrit que certaines mesures de plafonnement seraient refusées au nom du « libre marché », et je le regrette sur ce point. Je suis par ailleurs d’accord que ce « libre marché » est en fait faussé par les disparités monétaires, fiscales, sociales...


                    • Eric F Eric F 22 février 2019 18:43

                      @Spartacus
                      « Protéger les producteurs et des marchés décroissant ? »
                      L’alimentation est un domaine totalement vital et stratégique pour un pays, or désormais le prix des transports intercontinentaux est tellement faible (ce que n’imaginaient pas les pères du libéralisme) que sans un minimum de régulation absolument tout (sauf quelques produits de niche) viendrait de pays à bas coût et on finirait par devenir un désert rural et industriel ...c’est du reste en voie de le devenir pour l’industrie. A moins de s’aligner sur les standards bengalis ou éthiopiens.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 22 février 2019 20:36

                      @Eric F
                      En quoi produire des patates ou des tomates est stratégique ?

                      Une patate est un produit basique pénible a produire et sans valeur ajoutée extrêmement concurrencé car facile a faire et qui trouvera toujours un fournisseur moins cher ou plus gros.

                      La valeur ajoutée est bien plus importante dans la transformation d’un produit basique.
                      Faire du médicament, du parfum, un dérivé industriel, de la colle ou n’importe quoi d’autre avec ce genre de production qu’on trouve partout est bien plus stratégique et utile a la société que de la production basique agricole....


                    • Eric F Eric F 22 février 2019 21:37

                      @Spartacus
                      Ce qui est stratégique c’est une capacité à l’autosuffisance alimentaire, surtout lorsqu’on dispose des sols et de l’expérience pour ça. Par ailleurs l’agriculture est un des secteurs où nous sommes exportateurs, or vous qui connaissez si bien la logique des marchés, il faut souvent pouvoir s’appuyer sur son marché intérieur pour acquérir un avantage compétitif permettant d’exporter.
                      Du reste la dynamique de la production agricole locale peut être un atout pour les transformations que vous évoquez.


                    • Spartacus Lequidam Spartacus 23 février 2019 09:17

                      @Eric F
                      L’auto suffisance alimentaire n’est pas stratégique.

                      Nous exportons des produits transformés, le vin, le fromage, l’agro-alimentaire transformés dans l’ouest et la Bretagne.
                      La c’est de la bonne valeur ajoutée positive pour le pays.

                      Les produits bruts basiques exportés ne rapportent rien, en plus sont subventionnés, et y’a bien longtemps que sur ces produits notre balance est négative pour le pays.

                      Exporter du lait du blé subventionné n’apporte rien au bilan du pays.
                      Les fromageries normandes s’approvisionnent en lait Allemand. Moins cher. 
                      Du lait, c’est du lait. Aucun intérêt qu’il soit local. Mais du roquefort, là c’est moins exposé et plus profitable au pays.

                      Le local, pourquoi pas, mais c’est peanuts et petit. Et ils n’ont pas besoin de subventions. Au mieux qu’on arrête de les emmerder de normes et régulations à la con qui augmentent leurs prix de vente et les font disparaître.


                    • chambertin chambertin 21 février 2019 11:53

                      Les cocaleros boliviens

                      ne sont pas certains de toucher leur part à moins d’entamer une procédure longue et couteuse auprès de la commission européenne, cette loi est une triste farce faite sans vergogne aux nez des pauvres consommateurs qui finiront bien par bouger un jour, les gilets jaunes en sont les prémices.


                      • Esprit Critique 21 février 2019 19:39

                        Les huit familles qui contrôlent quasiment tout ce qu’on bouffe ont accepté de faire des marges zéro pendant quelques jours sur les carburants pur essayer de sauver Macrouille. ça a un cout, comme une campagne électorale. Il est donc juste que des réajustements s’opèrent.


                        • Pepito Gavroche Pepito Gavroche 21 février 2019 20:24

                          @Esprit Critique

                          Cette mesure est prévue depuis plus d’un an...


                        • Yukimuras 22 février 2019 11:19

                          @Esprit Critique
                          C’est ce qu’ils font depuis le début des stations service d’enseignes. La carburant dans la grande distri ne sert que de produit d’appel pour attirer le chalant. Ils ne font quasiment aucune marge dessus.
                          D’ailleurs, je ne sais pas si c’était une légende urbaine (provenant de Total ? smiley ) , mais il était dit pendant longtemps que le carburant de la grande distri était de moins bonne qualité que dans les stations traditionnelles.


                        • Esprit Critique 21 février 2019 19:53

                          La « Distribution des prix » c’est l’action par laquelle on donne des récompenses.

                          Le terme « Grande Distribution » est donc une gigantesque escroquerie. quand on a bien compris ça, et que l’on sait qu’en France Huit familles se partagent et contrôlent cet écran, ce mur totalement Opaque entre les gens qui cultivent, produisent et fabriquent, la quasi totalité de ce que l’on consomme de l’autre coté du mur ou se trouvent les con-sommateurs qui n’achètent plus que la, les autres marchands ont disparus., alors seulement on commence a deviner qui roule pour qui et qui gouverne réellement.


                          • soi même 22 février 2019 20:54

                            La tartufferie est que la grande distribution a été voulue par le gouvernement, maintenant il est un peut tard de joué aux faux cul, il est normale que le monde paysan vive de sa production mais il n’est pas normale que cela soit orchestrer par le gouvernement qui agit comme bon lui semble, c’est a dire dans l’opacité la plus total.

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