EDF : pertes de 700 millions lors de l’achat de British Energy ?
Le rapport financier d’EDF indique une perte de 706 millions d’euros qui semble due à des opérations de couverture sur l’achat de British Energy. British Energy a été achetée au plus haut de son cours, avec une monnaie surévaluée. Sans abuser des euphémismes, cette opération ne semble pas bien rentable. On comprend pourquoi le Gouvernement de sa Majesté s’en réjouissait au nom du contribuable britannique.
Autrement dit, non seulement EDF a acheté British Energy a un cours très élevé (d’avant le krach boursier, voir mon blog), mais en plus elle l’a achetée dans une monnaie surévaluée. Elle aurait pu diminuer la perte du fait de la baisse de la Livre, mais patatras, elle avait apparemment "couvert" sa position de change.
Il y a des gens qui perdent gros au grattage et au tirage, en quelque sorte.
En tous cas, je ne vois pas d’autre explication à cette perte de 706 millions d’euros qui est à peu près équivalente au montant annuel de la hausse des tarifs annoncée le 15 août (qui "rapportera" en gros 600 M€/an). Mais peut-être EDF pourra-t-elle nous apporter ses lumières sur ce sujet.
37 réactions à cet article
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On attend avec impatience la réaction, du moralisateur du capitalisme.
Nous on attend avec impatience notre prochaine facture, pour voir combien nous coûtent ces c...ies.-
C’est sans doute pour que le kilo watt en heures creuses sur un abonnement de 6 kW a augmenté de près de 10 % .
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Volontaires,
J’apprécie la teneur de vos articles et les informations cachées dans les rapports annuels. Je suis un grand lecteur de tout cela dans mon travail sur les passifs sociaux et le coût des démantèlement.
Malheureusement, là je crois que vous dites une énormité.
Dans le cadre d’une acquisition qu’EDF veuille se couvrir contre le cours du change EUR / GBP me semble très sain comptable ment. ça s’appelle faire un budget, prévoir ses coûts, ça sonne spéculateur pour vous ??
Vous auriez préféré d’après ce que vous dite que cette noble entreprise spécule réellement sur le cours EUR/GBP ??!! Vous êtes un gestionnaire olé olé dites moi.
Pour rajouter une louche de technique de couverture, EDF aurait pu limiter la casse en achetant un produit qui coûte du cash : une option, sur cette taille ça aurait coûté 100 à 200 MEUR...
Mais en ces temps (début 2009) ou le financement était très cher ils n’ont pas pu le justifier à la communauté financière. En fait, c’est une opération logique qu’il me semble peu pertinent de critiquer. Après vous me direz, pourquoi EDF achète t il des entreprises ? Le dogme de la privatisation est passé par là.
La prochaine fois vous allez nous parler d’air france non ? Il font ces « boulettes » depuis des lustres sur le pétrole...
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Par ailleurs, mais il faudrait sans doute y réfléchir un peu plus, je n’ai pas l’impression qu’EDF a bien géré son risque global.
EDF était certes « court £ » du fait de son obligation d’achat de BE, mais il était aussi « long £ » du fait que les revenus futurs une fois le rachat fait sont en £. Normalement, les deux doivent en gros s’équilibrer. Sauf qu’EDF se souciait probablement avant tout du risque en terme de communication et voulait à tout prix éviter de devoir afficher une facture en euro plus élevée que 15 Mds€ pour le rachat de BE. D’où sa décision de couverture.
Qu’en pensez-vous (on pourrait poursuivre par des méls directs, ce serait plus simple...) ? -
Cher Charlouss,
merci de votre commentaire sur mes articles.
Vous remarquerez que je n’ai pas parlé de spéculation, en l’espèce (contrairement à mon dernier article sur Areva) : j’essaie comme vous de bien peser mes mots.
Techniquement, ce qu’EDF a fait est un « hedge », une couverture de risque sur le change. Ce n’est pas critiquable en soi. Ce qui est intéressant c’est que ces pertes montrent qu’EDF a acheté à un cours de la Livre élevé, tout comme il a acheté à un cours en bourse très élevé. C’est cela qui pose question, plus que le « hedge » lui-même.
C’est d’ailleurs pourquoi mon titre porte sur les conditions d’achat de British Energy, non sur le fait d’avoir fait une couverture financière.-
Merci de cette réponse, vous écrivez juste mais j’attire votre attention sur le fait qu’une lecture linéaire de votre article me fait penser, et je ne serai pas le seul à mon avis, que vous critiquer la couverture de change.
En effet, suite à vos conseils je l’ai relu et j’ai fait la même analyse :
Titre de votre article : des pertes ? le lecteur lambda (moi) : comment ? quel scandale ?!
Premier paragraphe après l’introduction => hedgeJe pense que si cet article est bien écrit, la façon dont il révèle est moins clair.
D’autant que dire : EDF a acheté au plus haut, du change ou de la valo de british energy, c’est facile à dire a posteriori non ?
Vous êtes biaisé mais qu’importe c’est ce qui fait le charme, le piquant de l’article et de la vie en général. Je le redis : j’aime vos articles, ce sont des vrais sujets d’ordre public qui doivent éclater au grand jour.
Vous avez regardé une autre entreprise semi publique : Air france ?
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Voir mon autre commentaire.
Pour ce qui est du rachat de British Energy, j’ai toujours considéré qu’EDF payait bien trop cher... mais c’est une autre histoire.
Je suis totalement incompétent sur les domaines en dehors de l’énergie (et un peu des télécoms), je n’oserai donc regarder Air France. -
@l’auteur
Somme toute, il n’y a qu’une seule chose qu’EDF enrichi au fur et à mesure : son catalogue d’aventures financières ratées* et ce sur le dos des français. En fait EDF n’est pas gérée elle est jouée à l’instar du naïf qui s’assoit à une table de poker et qui va se faire plumer par de vieux renards complices .
Ceci dit EDF joue quand même sur du velours : elle dispose de la rente nucléaire et de l’adossement à l’état si ça va mal.*et l’Argentine...
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On va essayer d’être un peu plus précis que l’auteur.
Selon le rapport du deuxième trimestre 2009, EDF intègre directement en capitaux propres un gain de 696 millions d’euros.
Comment se décompose ce gain :
- Variation de juste valeur des actifs disponibles à la vente : + 404
- Variation de juste valeur des actifs disponibles à la vente transférée en résultat : + 47
- Variation de juste valeur des instruments financiers de couverture : - 1 766
- Variation de juste valeur des instruments financiers de couverture transférée en résultat : +869
- Différences de conversion : + 954
- Impots : + 188 (remboursement donc)Ce que dénonce l’auteur, c’est une partie de la ligne Variation des instruments de couverture. Une couverture, c’est évident, coute de l’argent puisqu’elle garantit le niveau « au pire » de change.
En 2009, comme les changes se sont améliorés, la couverture n’a fait que couter de l’argent (mais en parallèle on a de fait une différence de conversion positive). Si les changes s’étaient dégradés, la couverture aurait « généré » des gains (cas de 2008 par exemple).
En gros une couverture, c’est une assurance. Ca coute tant que ca sert à rien. Le jour où vous en avez besoin, vous relativisez son coût.
Je doute que l’auteur dénonce les 2.2 milliards de gain de 2008, lorsque du fait des changes dégradés, la couverture était pleinement utile.
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Vous êtes, si je puis me permettre, quelque peu hors sujet. Mon point est d’estimer le coût de l’opération « British Energy » et les chiffres que vous mentionnez concernent a priori les autres activités d’EDF. Encore heureux qu’EDF fasse des bénéfices par ailleurs...
Cependant, aucun contrôleur de gestion d’une entreprise normale ne se contentera d’une réponse sur les revenus des autres activités pour justifier des pertes -car pertes il y a- sur une opération particulière qu’il s’agit d’évaluer.
En tout cas, s’il souhaite être un peu plus précis que vous. -
La critique de l’operation british energy est legitime, mais vous critiquez l’utilisation d’une couverture, et son cout que vous qualifiez abusivement de perte. Or cette couverture est des plus classiques, et permet de garantir un cout maximal d’un opération en devise.
Imaginons que vous achetiez un immeuble à Londres. Vous préférez perdre 1% du prix de vente pour etre certain de votre endettement en euros, ou prendre le risque de voir le change évoluer défavorablement et voir votre dette augmenter ?
Le role de la couverture c’est de borner le cout maximal de l’opération. A ma connaissance, tout bon controleur de gestion en industrie réfèrera avoir un cout maximal borné qu’un cout maximal inconnu. Si vous en connaissez qui pensent le contraire ...
Vous prenez un élément extrèmement précis du bilan d’une société en négligeant tous les autres impacts de l’opération, complexe, liée. Et vous en concluez « c’est une connerie, c’est scandaleux ». Un peu simpliste de la part d’un économiste.
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xa,
Le mot « scandaleux » n’est pas dans mon billet. Je dis simplement que cette perte, qui est liée à une couverture de change faite pour l’opération British Energy, doit évidemment être prise en compte dans le bilan de l’opération considérée. C’est bien une perte de 700 millions liée au rachat de BE.
Et EDF pour le moment se garde bien de la mentionner dans sa communication officielle (ils disent simplement que les revenus de BE couvrent les frais financiers de l’acquisition... ce qui est un peu effrayant car ça voudrait dire que ni l’amortissement ni le risque ne seraient rémunérés).
Je vous renvoie par ailleurs à mon blog pour d’autres éléments d’appréciation sur l’’opération BE. -
Veuillez m’excuser, mais la manière dont vous dénoncez ce coût de couverture « dont on n’aurait pas parlé » sous entend que vous trouvez scandaleux cette dépense. Ou peut être le fait qu’ « on en ait pas parlé » (le fait que le financial et bloomberg en aient parlé ne compte pas, je doute que les Echos soient passés à côté de cette couverture, mais ne disposant pas d’un abonnement, je ne peux pas vérifier).
Ensuite « ce qui est un peu effrayant car ça voudrait dire que ni l’amortissement ni le risque ne seraient rémunérés ».
Euh ... en toute rigueur vous devriez dire que le rapport EDF précise que le service de la dette est couvert par les revenus, pas uniquement les frais financiers (vous connaissez la différence ?) . Ensuite le risque, de quel risque parlez vous ? Le risque industriel (qui est intégré dans le bilan de BE) ? Le risque de baisse des revenus (inhérent à toute entreprise) ?
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Mon point n’est pas de trouver « scandaleux » le fait d’avoir pris une couverture. Elle peut avoir un sens (quoique, voir ma réponse à Chalousse, ceci puisse être discutable en l’espèce, mais ce n’était pas le point de mon billet).
Mon point est que le fait que cette couverture « coûte » de l’argent à EDF traduit une perte et, concrètement, une sortie de cash (ce n’est pas de la moins value « latente »).
Enfin, quand vous investissez, vous attendez une rémunération supérieure au coût de la dete (différence entre le coût moyen pondéré du capital et la taux de la dette, qui correspond au coût du « risque », un investissement industriel étant plus risqué qu’une créance), et vous devez aussi rémunérer l’amortissement de votre investissement.
La communication financière d’EDF laisse à penser que ce n’est pas le cas, puisqu’ils indiquent que la « charge financière de la dette d’acquisition couverte par le cash flow généré par British Energy ». Cela laisse à pense que le coût de la dette est couvert. D’où ma remarque.
Les Echos titraient le 30 juillet (date de la publication des comptes) sur « EDF : l’international soutient la croissance au premier semestre », ne parlaient pas de ce point. Et reprenaient la contribution de BE à la hausse de l’EBITDA (qui ne prend évidemment pas en compte le coût de la couverture). -
"Mon point est que le fait que cette couverture « coûte » de l’argent à EDF traduit une perte et, concrètement, une sortie de cash (ce n’est pas de la moins value « latente »)."
Oui. Comme toute couverture, toute assurance. Ca coute. Et c’était annoncé. Où est, alors, le problème ?
Que le cout de la dette soit couvert et prévu n’autorise pas à ne pas mettre à jour sa comptabilité. Bien que la couverture soit incluse dans le cout de l’opération présentée aux actionnaires, elle doit être déclarée dans cette ligne du bilan.
Or cette ligne passe d’une année sur l’autre de +2,2 milliards (les couvertures ont amélioré les revenus en devise ou diminuer les couts en devise) à -1,7 milliards (les couvertures n’ont pas servi, parce que les changes ont évolué dans un sens favorable). EDF est bien obligé d’expliquer pourquoi cette ligne est modifiée.Et vous trouvez cela anormal, ou plutôt vous insistez sur un cout que vous semblez présenter comme supplémentaire et non prévu ...
« vous attendez une rémunération supérieure au coût de la dete »
Vous militez pour le LBO le plus pur et dur ?
On investit parce qu’on a une stratégie. Cette stratégie peut tolérer une rémunération temporaire inférieure au coût direct de l’investissement. Selon votre définition on achèterait jamais son logement parce que la mesnualité serait supérieur à un loyer.
On achète parce qu’on estime pouvoir en retirer un avantage à terme (dans 20 ans pour un logement, par exemple). Ici, c’est la même chose. On espère en retirer un avantage à terme. Or cette acquisition est relutive immédiatement.
« Cela laisse à pense que le coût de la dette est couvert »
Cela DIT que la dette est couverte. donc que cela ne coute rien à EDF.
« Et reprenaient la contribution de BE à la hausse de l’EBITDA »
Oui. BE comme toutes les acquisitions à l’étranger améliore l’EBITDA cette année. Pour être précis, Les Echos ont cité Gadonneix, lequel ne s’est pas étendu sur les bénéfices, en recul (recul essentiellement due à la chute des prix de l’électricité par rapport à 2008).
Il faut détailler un peu plus le rapport pour voir que les 900 millions d’EBE apporté par BE couvrent, en réalité, presqu’en totalité l’ensemble des surcouts d’amortissement et de frais financier du groupe (toutes acquisitions et investissements confondus).
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Je ne milite pas pour la LBO, mais je dis simplement que le coût moyen du capital n’est pas le coût de la dette. C’est tellement vrai que le coût moyen du capital pris en compte par le CRE pour fixer le tarif d’utilisation du réseau n’est pas égal (et est même sensiblement supérieur) au coût de la dette, et qu’EDF, comme RTE, comme ERDF, comme tous les régulateurs au monde, comme tous les analystes financiers, sont d’accord sur ce point.
La couverture est une assurance, la question est de savoir si elle était nécessaire (sachant que le fait qu’EDF possédait déjà EDF Energy en Grande Bretagne, donnait une forme d’assurance naturelle puisqu’EDF Energy gagnait en valeur si la Livre montait).
Voilà, je constate que vous êtes d’accord au fond pour dire que ces 700 millions ont bien été perdus en cash.
Quant à la rentabilité à long terme de BE, c’est une autre histoire. Ce n’est pas le sujet que je traite ici. Mais, d’expérience, quand on dit que l’achat est « stratégique », ça veut dire qu’il détruit de la valeur.
PS : pour arbitrer entre achat / location on ne doit pas comparer les loyers aux mensualités mais (en simplifiant) les loyers aux intérêts de la dette. Et il y a 1000 et unes raisons, par toujours très rationnelles, de préférer acheter que louer. Pour ce qui est des entreprises, on s’attend à des calculs rationnels, pas des choix affectifs. -
« Voilà, je constate que vous êtes d’accord au fond pour dire que ces 700 millions ont bien été perdus en cash. »
Pas du tout. Je suis d’accord pour dire que ces 700 millions ont bien été dépensé, nuance. Prendre une assurance est un cout (prévu, anticipé), et non une perte (aléa plus ou oins prévisible).
Quand à la question de savoir si elle était nécessaire ... elle se pose chaque année. Je constate que vous n’avez rien à dire sur les +2,2 milliards en 2008 du fait des couvertures (pourtant le même débat existait, les couvertures étaient elles nécessaires, utiles, etc...).
On ne peut jamais être certain de l’utilité de la couverture. D’où ma remarque : une assurance coute toujours trop cher ... jusqu’au jour où on en a besoin.
Note : EDF Energy en tant qu’entité autonome ne pouvait pas racheter BE.
Note 2 : il y a toujours 1000 « bonnes raisons » d’acheter son logement et 1000 « bonnes raisons » de rester locataire. Il n’y a pas de solution parfaite, optimale, toute faite. C’est pareil pour la couverture : il y a toujours de bonnes raisons pour (limiter le cout au pire d’une operation en devise) et contre (cout de la couverture).
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Si c’était vraiment une « couverture », on aurait du voir apparaître dans les comptes un gain en face de la perte de couverture. Ce n’est pas le cas. Pourquoi ?
La réponse en substance est simple :
EDF s’est engagé à acheter BE à 12 Mds£ en septembre 2008 (je crois que c’est la date, mais cette question n’a que peu d’importance ici) ;
Elle a « hedgé » son risque de change en achetant de la Livre sur les marchés à terme à un taux de x ;
Elle a réalisé l’opération en Janvier 2009, alors que le taux de la Livre était de y.
Elle a perdu du fait de la baisse de la Livre soit 12Mds*(x-y), c’est ce montant qui apparaît sur les « pertes de couverture ».Mais normalement, elle aurait du gagner en contrepartie, du fait qu’elle achète BE moins cher que prévu initialement.
Le problème est que BE est moins cher parce que BE vaut moins cher. La valeur de BE dans les comptes est valorisée au taux de change y, non au taux de change x.
Au total, elle a acheté au taux x, ce qui est valorisé dans ses comptes au taux y. Elle a donc une perte, il n’y a pas eu de couverture.
Le plus prudent aurait été de ne pas faire de « couverture » (le mot ne doit pas vous tromper), elle aurait alors acheté BE au taux y, qui aurait été valorisé dans ses comptes au taux y.C’est pourquoi EDF enregistre cette opération comme des « pertes comptabilisées directement dans les fonds propres ». C’est EDF qui utilise le mot « pertes », pas moi.
Quant aux 2,2 milliards dont vous me parlez, elles ne concernent pas mon sujet : l’achat de British Energy. Vous êtes donc toujours hors sujet.
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Edf parle de pertes parce que la ligne du bilan concerné parle de gain et perte. C’est de la comptabilité.
Votre idée de la couverture est erronée. Lorsque EDF a commencé l’opération de rachat, elle a pris un prêt en devise, lequel devait se déclencher a posteriori, donc avec un risque de change pour la comptabilité. Elle a donc pris une couverture pour garantir le cout maximal de l’opération.
De votre point de vue, c’est de la mauvaise gestion. Du mien, c’est de la bonne gestion.
Vous allez me dire, pourquoi ne pas avoir fixé le change, ca aurait évité de payer les 700 millions.
En Septembre, le cours de la livre était de 1.3 eur pour 1 livre. En janvier, en moyenne il était de 1.1 euro pour 1 livre. soit 15% de moins. Si EDF avait fixé en Septembre il aurait payé un montant de 12 milliards *1.3 en Janvier, une entreprise valant 12*1.1.. Il aurait donc fallut passer en comptabilité une survaleur suite à effet de change de 1.7 milliards. (sans presumer de la survalorisation de BE lors de son acquisition)
Je ne suis pas convaincu que c’eût été préférable !
"Le plus prudent aurait été de ne pas faire de « couverture » (le mot ne doit pas vous tromper), elle aurait alors acheté BE au taux y, qui aurait été valorisé dans ses comptes au taux y."
Pour vous le plus prudent dans une opération c’est de se dire : j’achète à x livres, et je verrai dans 6 mois si ca me coute plus cher ou moins cher en euros que si je payais aujourd’hui ?
Seriez vous un parieur ?
Je viens de le montrer au dessus : en attendant Janvier pour avoir le taux, EDF aurait payé 15% plus cher. Sùr, c’est de la bonne gestion que d’attendre en priant que le taux évoluera favorablement.
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La comptabilité parle de « gains ou pertes » (et en l’occurence la valeur est négative, c’est donc une perte) mais pour vous ça ne correspond à aucune réalité, ce n’est que de « la comptabilité ». Ben, dites-donc, j’espère que vous ne gérez pas d’entreprise...
S’il s’agit d’une « couverture », il devrait y avoir un gain en face : où est-il ? Je n’ai pas lu votre réponse.
Le plus prudent est d’acheter au taux de y ce qui sera valorisé dans les comptes au taux y. C’est tout ce que je dis. Et éventuellement de hedger les cash flows futurs de l’activité à la date de l’acquisition.
Voilà, je crois que tout est dit. Pour le reste on tourne en rond. Au plaisir de vous voir défendre EDF à l’occasion d’un de mes autres articles. -
Une couverture doit avoir un gain en face ?
Mais vous le faites exprès, ou vous êtes complètement idiot ?
UNE COUVERTURE EST UNE ASSURANCE CONTRE UN RISQUE. Si le risque se réalise, on a un gain, si le risque ne se réalise pas, on a pas de gain.
EST-CE QUE VOUS AVEZ UN GAIN EN FACE DE VOTRE COUT D’ASSURANCE HABITATION ????????????????
« Le plus prudent est d’acheter au taux de y ce qui sera valorisé dans les comptes au taux y. »
Donc, pour vous, il eût été préférable d’endetter EDF de 3 milliards d’euros supplémentaire en attendant le taux y. Dites, j’espère que vous ne gérez pas d’entreprise travaillant en devise.
Au passage, merci, ca m’a permis de me plonger dans le rapport EDF, et de voir, au passage, que l’endettement supplémentaire du à l’achat de BE est de 3 milliards inférieur à ce qui était prévu en Septembre (Mince alors, serait-il possible que le fait que le change se soit amélioré ait pû permettre une limitation de l’endettement ? C’est vraiment de la mauvaise gestion que de se prémunir de la détérioration du change, et de profiter de son amélioration).
Dommage, si vous aviez uniquement traité l’achat de BE nous aurions probablement été d’accord. Mais une fois l’achat décidé (ce que je n’aurais personnellement pas fait), la mécanique comptable est, de mon point de vue (et je travaille en devise, donc j’ai une vague idée de la gestion du risque de change dans ma propre comptabilité), logique.
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Ecrire en capital correspond à une insulte.
Pour la définition du hedge, je vous renvoie à cela :
An investment made in order to reduce the risk of adverse price movements in a security, by taking an offsetting position in a related security, such as an option or a short sale.
http://www.investorwords.com/2293/hedge.html
Je pense que vous savez ce que veut dire « off-setting » ? -
Une « prime d’assurance » serait passée en charge (en Opex) et serait donc passée en résultat. Non en pertes en capital.
Il me semble que vous confondez une couverture ou hedge avec une assurance. Ce n’est pas la même chose. Et d’ailleurs une prime d’assurance de 700 M€ pour l’achat d’une entreprise qui -prétendument- vaut 15 milliards serait énorme.
Et arrêtez de m’insulter, ça ne sert à rien. -
Excellente définition du hedge dans le domaine du trading. Mais ce n’est pas le cas ici, désolé.
En trading, on se couvre en prenant une position inverse dont les gains amortiront la perte de la position couverte. EDF trade lorsqu’elle achète BE ? Elle compte revendre BE sous peu, à un cours supérieur ? EDF est devenue un fond de placements et je ne serais pas au courant ?
Votre remarque sur perte avec gain en face est valable dans le monde de la finance pure.
La couverture dont on parle, pour EDF, n’est pas de cet ordre. C’est une couverture de change, pas une couverture de placement financier. EDF a obtenu d’une banque une couverture lui garantissant que pour rembourser les 12 milliards de livres, EDF devrait débourser 15 milliards d’euros, meme si entre temps le cours devait faire en sorte que 12 milliards de livres = 18 milliards d’euros. C’est ca la couverture dont vous parlez !
Or coup de bol, entre temps le cours a dévissé, de sorte que les 12 milliards de livres valaient dans les 13 milliards d’euros. Cool pour EDF, qui se retrouve moins endetté que prévu. Et coup de bol parce que personne en Septembre ne pouvait prédire une telle chute.
(sauf peut etre vous, et si vous etes si bon que ca, je connais 2 / 3 personnes prêtent à vous embaucher quand vous le désirez)
C’est à ca que sert la couverture : a minimiser l’impact sur les comptes de cet achat : au pire 15 milliards d’euros.
Mais continuez, si vous le souhaitez, à mélanger les choux et les carottes en prétendant que c’est pareil. Ca m’est égal.
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Au fond, vous dites que les comptables qui indiquent une perte en capital de 700 millions mélangent les choux et les carottes. Vous avez raison seul contre tous, en quelque sorte.
Au plaisir de vous relire. Et évitez les insultes la prochaine fois. Cordialement. -
Après vérification, il semble que le capital d’EDF n’ait pas varié ...
Peut être faites vous une confusion notable entre le capital (capital social apporté lors de la création d’une entreprise ou d’une AK) et les fonds propres (qui incluent le capital ET les revenus non distribués moins les dépenses impactant par réglementation les fonds propres tels ... les coûts immédiats liés à un processus de fusion/acquisition).
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Au bout du bout, nous sommes donc d’accord : EDF a payé 15Mds€, ce qui en valait in fine 13 et des brouettes du seul fait de la chute de la livre (je passe un instant sur le fait que la valeur en livre soit par ailleurs surestimée).
EDF a « sécurisé » le montant du paiement à faire à 15Mds€, mais n’a pas sécurisé la « valeur » de ce qu’il achetait (et en particulier la valeur future des cash flows générés par BE). C’est tout le problème.
EDF peut évidemment « espérer » que la Livre remonte, mais, contrairement à ce que vous semblez croire, je ne suis pas devin en la matière. Au total, EDF a bel et bien mal sécurisé son achat. -
Ce sont les comptables qui font une « confusion notable » alors. C’est eux, dans le document officiel présenté par EDF, parlent de « gains et pertes comptabilisés directement en capitaux propres ».
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En fait, les comptables ne font pas d’erreurs, desole. En Comptabilite francaise, capitaux propres et fonds propres, c’est la meme chose : c’est le capital (capital social initial + augmentations de capital) + les benefices non distribues au fil des annees.
En general, on parle de fonds propres pour eviter la confusion du commun des mortels (beaucoup de gens considèrent que l’adjectif est un détail, pourtant entre une idée et une idée idiote, il y a un monde ... un adjectif, ici c’est la meme chose, le capital c’est ce qui est apporté par les actionnaires, les capitaux propres, c’est le capital + tous les bénéfices des années passées).
Par ailleurs, EDF a achete12 milliards de livres, soit 15 milliards d’euros en septembre. Mais apparement, l’opération (par endettement) est comptabilisée en cout pour 13 milliards d’euros ... effet change oblige en Janvier. Soit 2 de moins que prévu initialement. (Reste que 12 milliards de livres, c’est au moins 1 de trop)
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Cher xa,
je vous félicite pour votre constance dans la réplique. Nous sommes donc in fine d’accord entre nous et d’accord avec les comptables : il y a un perte de 700 millions d’euros enregistrée en capitaux propres (c’est ce qui est écrit explicitement en page 5/51 et confirmé en 8/51).
NB : en normes françaises, il y a bien une différence entre capitaux propres (qui représentent peu ou prou la contrepartie du droit des actionnaires) et les fonds propres qui représentent l’ensemble des fonds ayant un caractère permanent. Regardez la comptabilité d’ERDF (lien ci-dessous, page 5 du document imprimé et 7 du pdf), vous verrez que le sous-total « capitaux propres » est différent du total « fonds propres ». La différence, importante, provient du « compte spécifique des concession ». Sujet fort intéressant au demeurant.
Sans rancune pour votre accès de colère tapuscrite, et en espérant que vous ne me considérez plus comme un idiot
Volontaires.
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Vous allez croire que je vous en veux, mais bon. Je vais vous réapprendre à lire.
On annonce une « catégorie » du bilan, on défile les lignes de cette catégorie puis on donne le total de cette « catégorie ». Vous allez voir, sur le pdf d’ERDF par exemple, ca marche en actif comme en passif.
Page 7 du PDF :
1) catégorie : capitaux propres. On liste toutes les sous lignes de cette catégorie (capital, primes liées au capital, réserves, ...) et on finit la catégorie par le Total de cette catégorie.Comment s’appelle alors cette ligne ? Total fonds propres.
Curieux, non ? C’est peut etre parce que c’est la meme chose, non ? (en anglais, on aurait equity sur les deux lignes)
2) categorie Provisions pour risques et charges, qui se termine au Total provisions risques et charges.
Etc... jusqu’au total général du passif qui est la somme des 4 categories : fonds propres / provisions / dettes / ecarts de conversion.
Fin du cours accéléré.
Maintenant, vous pouvez continuer à lire les bilans d’entreprise, si vous refusez d’apprendre les termes et les règles comptables, si vous continuez à confondre les termes sans prendre en compte le contexte, vous risquez .... des erreurs d’analyses.
Alors la perte. Pourquoi je critique votre manière de parler de ce coût de couverture.
Prenons une société qui décide de faire ce qu’on appelle une réduction de fonds propres : elle distribue à ses actionnaires une partie de ses fonds propres.
Est-ce une perte ?
- Pour vous, oui (elle apparaitra en gains et pertes, donc selon vous ce sera une perte).
- Pour les actionnaires, c’est un distribution exceptionnelle d’argent
- pour la société, c’est de l’argent inactif en tant que tel, et qu’il vallait mieux rendre à ses légitimes propriétaires. En plus, cela améliore le rendement sur fonds propres.Comme quoi parler de perte uniquement sur la base de la ligne réglementaire de comptabilisation au bilan est un peu .... réducteur.
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La différence ici est que l’argent n’a pas été distribué aux actionnaires, mais aux intermédiaires financiers, c’est pourquoi les comptables (et pas moi) parlent de pertes. Contrairement à ce que vous laissez entendre, ils ne parleraient pas de perte s’il s’agissait d’une distribution aux actionnaires (d’ailleurs la distribution de dividende n’apparaît pas dans ce décompte que je mentionne mais dans le décompte de la page 8/51).
Encore une fois, EDF a fait une couverture sur le coût de son achat (sécurisé à 15 G€) mais pas sur la valeur de ce qui était acheté (qui a baissé avec la livre). C’est ce qui explique fondamentalement la perte. Mais vous continuez visiblement à penser qu’il était bon d’opérer ainsi... et que c’était une « assurance ».
End of story. -
Pour ce qui est de la différence entre capitaux propres et fonds propres, la formulation d’ERDF est certes ambigüe, je vous renvoie donc à ce document non contestable (le plan comptable général) :
http://www.minefe.gouv.fr/directions_services/CNCompta/pcg/pcg_maj0712.pdf
Vous verrez, en page 106, que l’on parle dans le comptes de capitaux (Classe 1) qui sont décomposés comme : « Capitaux propres, autres fonds propres, emprunts et dettes assimilées ». Je n’oserais trop insister sur le fait que l’on parle d’autres fonds propres pour indiquer qu’il y a des fonds propres qui ne sont pas des capitaux propres.
Mais vous aller sans doute m’apprendre à lire autre chose. -
Veuillez m’excuser, mais oui, je continue de considérer cela comme une assurance contre une évolution inverse de la livre (évolution qui n’était pas prévisible début Septembre 2008). Mais peut être est-ce dû au fait que je fais ce genre d’opération toutes les semaines.
Cependant, grace à vous, je viens de comprendre que je me trompe, qu’une couverture, c’est un gain ou une perte, et pas une protection contre l’évolution d’une devise défavorable pour mon compte de résultat. Merci de m’apprendre mon job.
Par ailleurs, je n’ai pas parlé de distribution de dividendes. Les dividendes ne sont versés que sur la base du bénéfice de l’année. La réduction des fonds propres correspond à la diminution de ce que vous appelez les capitaux par restitution (et non distribution) aux actionnaires (qui sont de fait les propriétaires des fonds propres de l’entreprise). C’est une opération relativement rare, mais qui peut se produire pour des raisons fiscales (la restitution des fonds propres n’est pas fiscalisée comme la distribution de dividendes). ou pour des raisons opérationnelles (la volonté d’afficher de meilleurs indicateurs de rendement sur fonds propres : en diminuant les fonds propres, on fait mécaniquement monter ce rendement à résultat net égal).
Non, ce n’est pas une perte. Vite, mon expert comptable a fait une erreur dans le bilan de l’année 2008 : une restitution de fonds, ca passe en charge, c’est volontaires qui le dit, et il s’y connait mieux que l’expert comptable qui est en face de moi.
Pour le reste, je laisse tomber. Vous voulez avoir raison. Très bien, vous avez raison. Une couverture dont le cout était annoncé depuis septembre 2008 est une perte. Vous avez raison, elle ne servait à rien puisque tout le monde savait avant la faillite de lehman que la livre allait se casser la gueule, et don qu’il ne fallait pas se prémunir d’une hausse de la livre. Vous avez raison une restitution de fonds propres, ca ne passe pas en perte en fonds propres.
Passez une bonne journée
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En tout cas les francais seront heureux de savoir que leur opérateur historique augmente ses prix pour financer des acquisitions à l’étranger dans des conditions assurément pas optimal alors que de même temps le parc des centrales francaises est dans un état ...inquiétant...
et de se demander finalement au final à qui à bien pû servir la privatisation de ce groupe hormis aux banquiers d affaires et une poignée de hauts cadres....
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On av oulu de la mise en concurrence, maintenant on l’a.
EdF perd de l’argent sur un investissement en Angleterre. Qu’à cela ne tienne, il suffit d’augmenter les tarifs en France. Quand à l’entreprise anglaise, il est bien évident qu’elle va devoir subir une réduction de coût pour être rentable, donc licencier les anglais.
Vive l’Europe, Vive Barosso, Vive Sarnèze, on en redemande, c’est chouette, c’est le progrès.
Avec l’Europe, un avenir radieux nous attend.
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Oh ! Les pertes sur cette aventure anglaise n’en sont qu’à leur début. Soyons en certains ! Les britisch ont sabré quelques bouteilles de ce bon « Champagne français ». Edf, euh ! les français y laisseront qqs milliards. Car maintenant les français ont les moyens de financer les « conneries du privé », Il suffit que le nano-président dit talonetto puise dans la dette (1400 milliards fin 2009)..
Alors ces 700 millions d’assurance ne constituent qu’une goutte d’eau. Car messieurs les économistes, l’assurance souscrite, si il s’agit bien de cela couvre les risques de change, Mais en aucun cas elle ne peut nous garantir la fiabilité de cette incursion sur « l’île où il fait pas bon mettre les pieds ».
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