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EDF : pertes de 700 millions lors de l’achat de British Energy ?

Le rapport financier d’EDF indique une perte de 706 millions d’euros qui semble due à des opérations de couverture sur l’achat de British Energy. British Energy a été achetée au plus haut de son cours, avec une monnaie surévaluée. Sans abuser des euphémismes, cette opération ne semble pas bien rentable. On comprend pourquoi le Gouvernement de sa Majesté s’en réjouissait au nom du contribuable britannique.

En parcourant le rapport financier d’EDF du second semestre 2009, je lis en page 52 (du document pdf, elle est numérotée 5/51) que "les couvertures d’investissements à l’étranger" auraient engendré une perte en capital de 706 millions d’euros.
 
Ces couvertures désignent selon toute vraisemblance les couvertures de change dans le cadre de l’achat de British Energy. L’objectif était sans doute de se prémunir contre une hausse de la Livre qui aurait renchéri l’achat de l’opérateur nucléaire britannique. Malheureusement, c’est l’inverse qui s’est passé et EDF a perdu au change, si je puis dire.

Autrement dit, non seulement EDF a acheté British Energy a un cours très élevé (d’avant le krach boursier, voir mon blog), mais en plus elle l’a achetée dans une monnaie surévaluée. Elle aurait pu diminuer la perte du fait de la baisse de la Livre, mais patatras, elle avait apparemment "couvert" sa position de change.

Il y a des gens qui perdent gros au grattage et au tirage, en quelque sorte.

En tous cas, je ne vois pas d’autre explication à cette perte de 706 millions d’euros qui est à peu près équivalente au montant annuel de la hausse des tarifs annoncée le 15 août (qui "rapportera" en gros 600 M€/an). Mais peut-être EDF pourra-t-elle nous apporter ses lumières sur ce sujet.

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37 réactions à cet article    


  • Dzan 7 septembre 2009 10:49

    On attend avec impatience la réaction, du moralisateur du capitalisme.
    Nous on attend avec impatience notre prochaine facture, pour voir combien nous coûtent ces c...ies.


    • herve33 7 septembre 2009 11:21

      C’est sans doute pour que le kilo watt en heures creuses sur un abonnement de 6 kW a augmenté de près de 10 % .


      • Charlouss Charlouss 7 septembre 2009 12:19

        Volontaires,

        J’apprécie la teneur de vos articles et les informations cachées dans les rapports annuels. Je suis un grand lecteur de tout cela dans mon travail sur les passifs sociaux et le coût des démantèlement.

        Malheureusement, là je crois que vous dites une énormité.

        Dans le cadre d’une acquisition qu’EDF veuille se couvrir contre le cours du change EUR / GBP me semble très sain comptable ment. ça s’appelle faire un budget, prévoir ses coûts, ça sonne spéculateur pour vous ??

        Vous auriez préféré d’après ce que vous dite que cette noble entreprise spécule réellement sur le cours EUR/GBP ??!! Vous êtes un gestionnaire olé olé dites moi.

        Pour rajouter une louche de technique de couverture, EDF aurait pu limiter la casse en achetant un produit qui coûte du cash : une option, sur cette taille ça aurait coûté 100 à 200 MEUR...

        Mais en ces temps (début 2009) ou le financement était très cher ils n’ont pas pu le justifier à la communauté financière. En fait, c’est une opération logique qu’il me semble peu pertinent de critiquer. Après vous me direz, pourquoi EDF achète t il des entreprises ? Le dogme de la privatisation est passé par là.

        La prochaine fois vous allez nous parler d’air france non ? Il font ces « boulettes » depuis des lustres sur le pétrole...


        • Volontaires 7 septembre 2009 13:49

          Par ailleurs, mais il faudrait sans doute y réfléchir un peu plus, je n’ai pas l’impression qu’EDF a bien géré son risque global.
          EDF était certes « court £ » du fait de son obligation d’achat de BE, mais il était aussi « long £ » du fait que les revenus futurs une fois le rachat fait sont en £. Normalement, les deux doivent en gros s’équilibrer. Sauf qu’EDF se souciait probablement avant tout du risque en terme de communication et voulait à tout prix éviter de devoir afficher une facture en euro plus élevée que 15 Mds€ pour le rachat de BE. D’où sa décision de couverture.
          Qu’en pensez-vous (on pourrait poursuivre par des méls directs, ce serait plus simple...) ?


        • Volontaires 7 septembre 2009 13:36

          Cher Charlouss,

          merci de votre commentaire sur mes articles.
           
          Vous remarquerez que je n’ai pas parlé de spéculation, en l’espèce (contrairement à mon dernier article sur Areva) : j’essaie comme vous de bien peser mes mots.

          Techniquement, ce qu’EDF a fait est un « hedge », une couverture de risque sur le change. Ce n’est pas critiquable en soi. Ce qui est intéressant c’est que ces pertes montrent qu’EDF a acheté à un cours de la Livre élevé, tout comme il a acheté à un cours en bourse très élevé. C’est cela qui pose question, plus que le « hedge » lui-même.

          C’est d’ailleurs pourquoi mon titre porte sur les conditions d’achat de British Energy, non sur le fait d’avoir fait une couverture financière. 


          • Charlouss Charlouss 7 septembre 2009 13:45

            Merci de cette réponse, vous écrivez juste mais j’attire votre attention sur le fait qu’une lecture linéaire de votre article me fait penser, et je ne serai pas le seul à mon avis, que vous critiquer la couverture de change.

            En effet, suite à vos conseils je l’ai relu et j’ai fait la même analyse :

            Titre de votre article : des pertes ? le lecteur lambda (moi)  : comment ? quel scandale ?!
            Premier paragraphe après l’introduction => hedge

            Je pense que si cet article est bien écrit, la façon dont il révèle est moins clair.

            D’autant que dire : EDF a acheté au plus haut, du change ou de la valo de british energy, c’est facile à dire a posteriori non ?

            Vous êtes biaisé mais qu’importe c’est ce qui fait le charme, le piquant de l’article et de la vie en général. Je le redis : j’aime vos articles, ce sont des vrais sujets d’ordre public qui doivent éclater au grand jour.

            Vous avez regardé une autre entreprise semi publique : Air france ?


            • Volontaires 7 septembre 2009 13:53

              Voir mon autre commentaire.

              Pour ce qui est du rachat de British Energy, j’ai toujours considéré qu’EDF payait bien trop cher... mais c’est une autre histoire.

              Je suis totalement incompétent sur les domaines en dehors de l’énergie (et un peu des télécoms), je n’oserai donc regarder Air France.


            • zelectron zelectron 7 septembre 2009 14:14

              @l’auteur
              Somme toute, il n’y a qu’une seule chose qu’EDF enrichi au fur et à mesure : son catalogue d’aventures financières ratées* et ce sur le dos des français. En fait EDF n’est pas gérée elle est jouée à l’instar du naïf qui s’assoit à une table de poker et qui va se faire plumer par de vieux renards complices .
              Ceci dit EDF joue quand même sur du velours : elle dispose de la rente nucléaire et de l’adossement à l’état si ça va mal.

              *et l’Argentine...


              • xa 7 septembre 2009 15:56

                On va essayer d’être un peu plus précis que l’auteur.

                Selon le rapport du deuxième trimestre 2009, EDF intègre directement en capitaux propres un gain de 696 millions d’euros.

                Comment se décompose ce gain :
                - Variation de juste valeur des actifs disponibles à la vente : + 404
                - Variation de juste valeur des actifs disponibles à la vente transférée en résultat : + 47
                - Variation de juste valeur des instruments financiers de couverture : - 1 766
                - Variation de juste valeur des instruments financiers de couverture transférée en résultat : +869
                - Différences de conversion : + 954
                - Impots : + 188 (remboursement donc)

                Ce que dénonce l’auteur, c’est une partie de la ligne Variation des instruments de couverture. Une couverture, c’est évident, coute de l’argent puisqu’elle garantit le niveau « au pire » de change.

                En 2009, comme les changes se sont améliorés, la couverture n’a fait que couter de l’argent (mais en parallèle on a de fait une différence de conversion positive). Si les changes s’étaient dégradés, la couverture aurait « généré » des gains (cas de 2008 par exemple).

                En gros une couverture, c’est une assurance. Ca coute tant que ca sert à rien. Le jour où vous en avez besoin, vous relativisez son coût.

                Je doute que l’auteur dénonce les 2.2 milliards de gain de 2008, lorsque du fait des changes dégradés, la couverture était pleinement utile.

                Lire la suite ▼
                  Lire les 25 réponses ▼ (de Volontaires, xa)

                • Kdm Kdm 7 septembre 2009 23:32

                   En tout cas les francais seront heureux de savoir que leur opérateur historique augmente ses prix pour financer des acquisitions à l’étranger dans des conditions assurément pas optimal alors que de même temps le parc des centrales francaises est dans un état ...inquiétant...

                  et de se demander finalement au final à qui à bien pû servir la privatisation de ce groupe hormis aux banquiers d affaires et une poignée de hauts cadres....


                  • Internaute Internaute 8 septembre 2009 10:02

                    On av oulu de la mise en concurrence, maintenant on l’a.

                    EdF perd de l’argent sur un investissement en Angleterre. Qu’à cela ne tienne, il suffit d’augmenter les tarifs en France. Quand à l’entreprise anglaise, il est bien évident qu’elle va devoir subir une réduction de coût pour être rentable, donc licencier les anglais.

                    Vive l’Europe, Vive Barosso, Vive Sarnèze, on en redemande, c’est chouette, c’est le progrès.

                    Avec l’Europe, un avenir radieux nous attend.


                    • furio furio 14 septembre 2009 08:30

                      Oh ! Les pertes sur cette aventure anglaise n’en sont qu’à leur début. Soyons en certains ! Les britisch ont sabré quelques bouteilles de ce bon « Champagne français ». Edf, euh ! les français y laisseront qqs milliards. Car maintenant les français ont les moyens de financer les « conneries du privé », Il suffit que le nano-président dit talonetto puise dans la dette (1400 milliards fin 2009)..
                      Alors ces 700 millions d’assurance ne constituent qu’une goutte d’eau. Car messieurs les économistes, l’assurance souscrite, si il s’agit bien de cela couvre les risques de change, Mais en aucun cas elle ne peut nous garantir la fiabilité de cette incursion sur « l’île où il fait pas bon mettre les pieds ». 

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