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Entreprises publiques, entreprises privées, services publics, services privés ?

Peut-on ouvrir les services à la concurrence, et en particulier l’énergie , les transports et sous certaines conditions, l’éducation ? La controverse fait rage par les temps qui courent, et les approches contradictoires se multiplient, pesant sur les grandes entreprises publiques dispensatrices de biens communs.

Doit-on réellement admettre que l’on puisse demander à des entreprises d’entrer en concurrence sur l’électricité d’origine nucléaire ? L’énergie implique des investissements massifs qui ne peuvent dépendre des fluctuations des matières premières uniquement. Juste après la première Guerre du golfe, le baril de pétrole est descendu à 11 dollars ; à l’époque, les services du ministre de l’Economie et des Finances, Pierre Bérégovoy, avaient calculé qu’il fallait que le baril descende à 7 dollars pour que le nucléaire ne soit plus rentable (en réalité, ils n’avait pas vraiment pris en compte le coût des investissements à venir). Toutefois, si l’on avait fonctionné dans un système concurrentiel, à l’époque, qui aurait préconisé de continuer à développer le nucléaire, d’autant que le pétrole est demeuré longtemps bon marché... A l’heure où les énergies renouvelables offrent des débouchés moins gourmands à nos appétits de croissance et de consommation, est-il raisonnable de mettre le sort de l’énergie entre les mains de la seule concurrence ? Il n’est pas choquant, finalement, qu’EDF récupère de magnifiques rentes de sa production, c’est même très bien. Tant mieux. C’est une affaire qui tourne. On cite souvent Tchernobyl que l’on agite, comme un épouvantail, comme modèle de la faillite d’une production d’énergie d’Etat : mais sur ce point, le problème n’est pas que la centrale ait été publique, mais plutôt que l’Etat ait été déliquescent et irresponsable.

En ce qui concerne les transports, considérons l’Angleterre : il y existe de profondes disparités de développement économique entre les régions, parce que les transports ne sont plus assurés sur les lignes jugées "non-rentables", et il y en a un grand nombre. Il faut maîtriser un minimum la politique des transports pour envisager un développement harmonieux du territoire. A la limite, on peut envisager que l’Etat délègue certaines responsabilités par un cahier des charges, mais pas toutes.

Est-il juste de se plaindre de la SNCF ? Les TER sont une véritable réussite. Rapides, à l’heure, modernes, confortables et efficaces. Quand, effectivement, la ligne ferrée n’est vraiment pas rentable, il y a des lignes de bus qui desservent les petites communautés rurales à proximité d’une plus grande communauté. Par ailleurs, la ponctualité des trains est la plupart du temps impressionnante, ces derniers arrivant à la minute près à l’horaire prévu. Il faut avoir voyagé dans de nombreux pays pour saisir que cette performance est tout à fait exceptionnelle. Confier des lignes non rentables à des entreprises privées pourrait coûter très cher, et peut-être bien au minimum aussi cher qu’utiliser une entreprise qui a déjà un savoir-faire reconnu et ancien en la matière. Objectivement, qui serait capable de rivaliser avec la SNCF à l’heure actuelle ?

Et comment comprendre la décision de privatiser un système autoroutier qui s’avérait performant et rentable ?

Quant à l’Education, les écoles privées existent déjà. L’enseignement privé alternatif existe plus que largement : les écoles de commerce, mais aussi les CFA (très reconnus sur le marché du travail et dans plus d’un établissement public), les établissements scolaires sous contrat (pas une commune où il n’y en ait pas au moins un)...

En revanche, le monolithisme de l’Education nationale est certes patent. Mais, sur ce point, il faudrait regarder les choses de près : les responsables presqu’exclusifs de ce monolithisme sont à trouver dans les administrations centrales : partout elles bloquent à peu près toutes les innovations, et, bien plus encore que les syndicats, promeuvent non les plus méritants, mais les plus courtisans. Toute la programmation de l’EN actuelle n’est pas le fait des enseignants, qui, pour une large majorité, et contrairement à une idée fort répandue d’ailleurs, se contentent d’appliquer ce qu’on leur dit de faire. En ce qui concerne la cartes scolaire, en l’état, il vaut mieux en effet la supprimer : l’hypocrisie de ceux qui la défendent est tout simplement insupportable. Toutefois, à l’instar de François Bayrou, on pourrait aussi proposer que tous les établissements scolaires puissent offrir un parcours d’excellence. Cela suppose de revenir sur un dogme, lui, hélas, ancré chez les professeurs, les associations de parents d’élèves (PEEP comprise), les professeurs, beaucoup de parents d’élèves et plus encore l’administration centrale : le dogme de l’hétérogénéïté. Pour qu’un établissement offre un parcours d’excellence, il faut admettre qu’il y ait au moins une classe d’élite. Beaucoup confondent également (souvent volontairement) hétérogénéïté sociale et hétérogénéïté scolaire (des résultats et du niveau scolaire), même s’il faut reconnaître qu’elles tendent à se superposer. Cette hétérogénéïté sociale, ce n’est pas la peine de confier à l’école la mission de la réaliser. Ce n’est pas un problème scolaire, comme on essaie de le faire croire, mais avant tout d’urbanisme.

On pouvait lire tout récemment un échange sans fard rapporté par l’hebdomadaire Marianne entre Gaston Deferre et George Marchais. Aucun des deux n’y allaient par quatre chemins pour expliquer que les concentrations d’immigrés dans une commune grevaient les budgets sociaux et posaient de graves problèmes pour l’ordre public. Moyennant quoi, et cela se passe en 1977 ou 1978, ils concluaient qu’il faudrait disperser les immigrés dans toutes les communes de France à raison de 10% maximum par commune. On connaît la suite... Le problème est là. Et l’école n’y peut absolument rien. A cela s’ajoute une démagogie sans précédent depuis trente ans à propos de l’école pour camoufler l’échec des méthodes et la dispersion des moyens sur des enseignements non disciplinaires (heures de vie de classe, EJCS et TPE au lycée, brevet de sécurité routière, info ceci, info cela, pseudo activités d’éveil à l’école primaire, etc.). Le pompon, c’est ce que l’on demande au baccalauréat et au brevet des collèges aujourd’hui. Mais là encore, ce n’est pas de la faute des professeurs : qui conçoit ces épreuves ? Inspecteurs, recteurs, formateurs et tutti quanti, assistés de leurs créatures, quelques professeurs contraints ou rénégats, prêts à avaler toutes les couleuvres possibles et imaginables par servilité ou pour un avantage misérable (au moins s’il s’agissait de détourner quelques millions, on pourrait se dire qu’il y a un intérêt pécuniaire objectif, mais même pas, en plus).

L’appropriation publique d’entreprises marchandes est-elle nécessairement néfaste ? L’Etat doit-il se nourrir exclusivement de recettes fiscales, et non d’activités marchandes qui reposeraient sur une prise de risque qui n’est pas de son ressort ?

Soyons très pragmatiques. Concernant le capitalisme monopolistique d’Etat, il est tout de même intéressant d’en observer les effets dans un pays comme la Chine, dont la croissance frise les 10% chaque année. Evidemment, la Chine n’est pas non plus partie du niveau de la France, mais tout de même. Plus près de nous, la gestion socialiste des années 1980 mérite d’être examinée à la loupe. La nationalisation des banques a été un fiasco complet, du début jusqu’à la fin ; en revanche, pour l’industrie, le verdict est plus contrasté. Si l’on considère l’industrie automobile (mais pas seulement, la sidérurgie, la construction navale, l’aéronautique aussi), sous l’effet des fonds publics injectés, on peut constater qu’elle s’est considérabement rénovée. Les Renault 25 et 21 sont symptomatiques de cette modernisation. Il y a quelques années, on pouvait lire dans un magazine automobile l’exemple d’une Renault 21 turbo diesel qui avait passé son existence à parcourir l’Europe et la Sibérie de long en large, accomplissant ainsi un périble de 1 200 000 kilomètres, et ceci en changeant deux moteurs seulement. Renseignements pris sur ce modèle, on s’apercevait que grand nombre d’entre eux dépassaient allègrement les 500 000 kilomètres... L’Etat français, en nationalisant, a aussi modernisé considérablement une bonne partie de l’appareil productif français, celui-là même qui s’est avéré en partie responsable de l’échec patent de la relance par la demande de 1981.

Il est vrai que l’appropriation publique a un relent de dékoulakisation peu séduisant. Mais, à l’heure actuelle, ce seraient plutôt les bijoux de famille que les trois derniers gouvernements ont eu tendance à vendre (les socialistes ont été d’autant plus silencieux sur nombre de privatisations que ce sont eux qui les ont entamées, et notamment celles des autoroutes...). Il ne s’agit nullement de s’opposer par principe aux privatisations, mais elles doivent être sensées.

Il est vrai qu’un Etat marchand pourrait déroger à la règle de la concurrence libre et non faussée.

Fondamentalement, quels sont les deux reproches que l’on peut adresser à une entreprise d’Etat ? 1. De ne pas respecter les règles de concurrence. 2. De ne pas être perfomante. Si l’entreprise d’Etat répond à ces deux critères, pourquoi faudrait-il la privatiser ? En outre, en ce qui concerne la concurrence, le véritable problème pour un pays comme la France, ce sera les réactions de ses partenaires européens. Pour les cas que nous citons, transports et énergies, c’est surtout l’ire de concurrents européens que la France a à craindre. Toutefois, dès lors qu’un accord serait trouvé et conclu avec nos partenaires pour que l’Etat français conserve sous la marque déposée et estampillée "Etat français" certaines entreprises, où serait le mal ? Finalement, dès lors que nos entreprises publiques ne participent pas à notre asphyxie (mais il faut tenir compte de leur valeur ajoutée, pour cela, et pas seulement de leur coût), pourquoi devrait-on inciter l’Etat à s’en désengager ? Le reste est une affaire de gestion.

Toutefois, on peut envisager de déléguer certains services de proximité à des partenaires privés dans les communes rurales éloignées des grands centres urbains. On assisterait alors au retour de l’épicerie d’antan, c’est-à-dire d’un commerce généraliste, sauf que, cette fois, ce ne seraient plus seulement des biens de consommation que l’épicerie vendrait, mais aussi des services que lui délèguerait l’Etat : poste, caisse de Sécurité sociale, impôts... Voilà un métier nouveau qui pourrait avoir de l’avenir : un épicier-buraliste qui suivrait une formation sommaire d’agent de l’Etat multi-fonctions. Nombres de services administratifs ne requièrent pas de formation approfondie. Ces épiciers pourraient en assurer le fonctionnement moyennant une rétribution de l’Etat, et ce serait à l’avantage de tous, car cela permettrait de conserver une vie dans les petites communautés et coûterait à l’évidence moins cher à l’Etat, donc au contribuable.

Les monopoles (ou oligopoles  !) ne sont pas le seul fait des entreprises publiques. La Lyonnaise des eaux et la CGE se sont certainement longtemps accordées secrètement pour fixer sur une base non concurentielle le prix de l’eau. Dans les premiers temps du câble, cette même Lyonnaise des eaux, sous le doux nom de Cybercable, numéricable et deux trois autres opérateurs passant par le câble (leurs noms m’échappent), se sont partagés longtemps le marché.
Pour la téléphonie, l’année passée l’on soupçonnait un accord secret entre les opérateurs de téléphonie. En remontant plus loin dans l’histoire, on trouve sept compagnies pétrolières qui se partagaient 90% des concessions de la planète dans les années 1960-1970 : les majors.

Les coûts de production d’une entreprise publique sont-ils nécessairement prohibitifs ? Il serait intéressant de comparer ceux de Renault et de PSA sur les trente dernières années. Evidemment, pour être juste, il faudrait prendre en compte les subventions mastodontesques que PSA a reçues aussi.

Enfin, à qui dénigrerait les résultats de la France, sous économie dirigée, par rapport à d’autres pays, il faut rappeler qu’elle a tout de même longtemps été classée au quatrième rang mondial pour la puissance économique, et surtout, qu’en la comparant au Japon ou à l’Allemagne, il faudrait considérer le coût monstrueux pour son économie de sa sanctuarisation nucléaire, de son financement d’une armée pendant longtemps opérationnelle et autonome, de sa politique de soutien et de développement dans ses ex-colonies (seuls l’URSS et les USA en ont fait autant pendant les années 1960-1970-1980). Si le Japon et l’Allemagne avaient dû payer leur défense nationale au prix fort ainsi que leur décolonisation, seraient-ils parvenus à un tel niveau de développement si vite ?

Sans être favorable à un tout public, il demeure souhaitable que les Etats conservent, s’ils le peuvent évidemment, un pied dans les secteurs stratégiques (éducation, transports, énergies, communications), soit par la biais d’une entreprise d’Etat, soit par le biais de l’actionnariat ( c’est-à-dire en disposant d’une part de capital suffisante pour infléchir la politique de l’entreprise).

Pour conclure, il ne s’agit pas de promouvoir une économie planifiée, ni même dirigée, mais de plaider pour une présence de l’Etat là où un opérateur privé n’a pas les reins assez solides pour se préoccuper de l’avenir à long terme, et finalement, de mettre en avant les solutions qui réussissent, publiques ou privées, sans dogmatisme, mais avec pragmatisme.


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35 réactions à cet article    


  • Paldeolien 13 novembre 2006 11:10

    Concernant l’energie, je ne vois pas ou est le mal si la concurrence sont les ENR.

    D’ailleurs voilà bien là un challenge interressant.

    Somme des ENR et technologies propres VS Nucléaire.


    • alberto (---.---.36.99) 13 novembre 2006 11:13

      Merci Anaxagore pour votre article. Je ne suis pas d’accord avec tout, mais la bonne question est posée : quel est le périmètre d’intervention de l’Etat ?

      Une partie de la réponse, selon moi, est que l’Etat ne continuera à administrer directement que ce que lui concèderont les pouvoirs supra nationaux : « l’Europe », et l’OMC notamment.


      • miaou miaou 13 novembre 2006 11:13

        L’idéologie de la privatisation à tout va laisse en effet un bilan mitigé. Elle aura en tout cas permis aux hommes politiques de se déresponsabiliser (« je ne peux rien faire, c’est du ressort du privé »), ce qui n’a pas peu contribué à la désaffection du politique. Au niveau démocratique, le contrôle par l’Etat (lui-même contrôlé par les électeurs) fait place à des instantces non démocratiques (à moins de cautionner le terme de démocratie actionnariale). Tout n’était certes pas parfait dans l’ancien modèle (poids des syndicats, manque de transparence à l’égard des citoyens...). Une solution alternative à la privatisation aurait pu être l’européanisation de certains secteurs.

        En tout cas, au niveau de l’efficacité, le remplacement d’un monopole publique par un monopole de fait privé n’est pas un progrès. Même en absence d’un tel monopole privé, les résultats ne sont pas garantis. Ainsi, le black-out énergétique, en provenance de l’Allemagne, pays ayant fortement privatisé son secteur énergétique, sonne comme un rappel de la fameuse crise californienne. De toute façon, si on admet que la gestion du privé peut être bien plus efficiente sur le court terme, notamment en ce qui concerne l’attribution de dividendes, sera-ce le cas sur le très long terme (investissements massifs dans le secteur de l’énergie) ?

        Quelque part, il faut être bien naïf pour considérer que la compétition entre entreprises puisse déboucher systématiquement sur la satisfaction de l’intérêt général. De manière plus générale, la finalité de l’entreprise privée est la maximalisation du profit, et tous les moyens seront bons : corruption, entente illicite, création artificielle d’un besoin par un marketing agressif et non respectueux de l’environnement (prospectus), produits à courte période de vie...


        • Marie Pierre (---.---.88.151) 13 novembre 2006 11:29

          D’accord avec vous Miaou. Mais je reste tout de même perplexe : le lobbying des grands industriels ne pousserait-il pas l’Etat (comme il le fait depuis longtemps) à agir dans leur intérêt ?

          Il faut vraiment des gouvernants responsables et peu soucieux de leur avenir politique pour rester imperméable à Total, Renault, PSA et toutes entreprises de fabrication de produits jetables ! Bayrou ?


        • (---.---.1.122) 13 novembre 2006 11:34

          Lire, sur le blog de De ço qui calt ? , l’article du 12 novembre :

          http://360.yahoo.com/quicalt

          Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises


          • Stravos (---.---.132.162) 13 novembre 2006 11:48

            Avantage du privé : les contribuables - en principe - ne seront pas tenus de payer les erreurs de gestion (il reste qu’ils en payeront les conséquences sociales). Avantage du public : on peut investir sur le long terme, là où une boite privée n’y trouve aucun bénéfice. Exemple type : la recherche, l’éducation... Donc ne soyons pas dogmatique : il y a de la place pour les deux logiques. Au peuple de décider ce qu’il veut, par voie de réferendum notamment... Souhaitons que cette réponse soit nuancée...


            • (---.---.37.70) 13 novembre 2006 11:49

              Si les entreprises d’Etats état performantes, l’URSS serait encore là aujourd’hui ; le reste est littérature et il faut tout privatiser.


              • Gimmygimmycheak (---.---.4.5) 13 novembre 2006 12:00

                Pour revenir sur votre conclusion, il faudrait que l’état lui-même se préoccupe du long terme. Hors ce n’est absolument plus le cas. Les enjeux électoraux entrainent une nécessité de résultats rapides et tapent-à-l’oeil et c’est ressenti dans les politiques de gestion de ces entreprises qui devraient penser à long terme et qui de plus en plus naviguent à vu. Ce qui est important c’est le résultat comptable, donc qu’est ce qu’on fait ? On vend des terrains, on ferme des gares, des bureaux de poste, on entretient uniquement les voix les plus rentables, on ne rembourse plus certains médicaments, on coupe petit à petit des branches en externalisant tout ça parce que si une entreprise publique est rentable, ça fait bien pour les élections. Les disfonctionnements, c’est la faute de ces faignants de fonctionnaires ou assimilés ma p’tite dame.

                On en revient à ce fameux et interminable débat : Certains secteurs doivent-ils être rentables ? L’entretien des centrales nucléaires, des voix ferrées, des routes/autoroutes (...). Tout cela peut il être assumé correctement par des entreprises qui visent la rentabilité sans que cela ait un impact sur l’accessibilité à ces services ?


                • L'Hérétique Anaxagore 15 novembre 2006 14:43

                  Vous écrivez : « Certains secteurs doivent-ils être rentables ? L’entretien des centrales nucléaires, des voix ferrées, des routes/autoroutes (...). Tout cela peut il être assumé correctement par des entreprises qui visent la rentabilité sans que cela ait un impact sur l’accessibilité à ces services ? »

                  Je crois en effet que c’est tout l’objet du débat. Il faut, je crois, viser la rentabilité, mais ne pas perdre de vue des objectifs à long terme. L’entreprise privée se fiche, elle, du développement ou non induit par l’ouverture ou la fermeture d’une ligne dans un petit village apparemment sans intérêt. Il faut donc un cahier des charges de la art de l’Etat, et, par suite, il faut déterminer si c’est en faisant appel au privé ou en ayant sa propre entreprise que l’Etat paye le plus cher, sachant qu’il faut aussi un service après-vente qui tienne la route...


                • Mjolnir (---.---.159.247) 13 novembre 2006 13:33

                  Article intéressant.

                  Avant de se poser la question de savoir si tel secteur serait plus performant en étant privé ou publique, il faudrait déjà se demander si c’est privatisable ou non :

                  Pourrait on, par exemple, privatiser les voies publiques ? (l’entretien et l’éclairage des rues) Si oui, cela voudrait dire que les usagers devront payer un droit de passage, comme pour les autoroutes, dès qu’ils voudront se déplacer. Mais une concurrence est elle possible ? Y aura il des rues parallèles afin de faire jouer la concurrence ? De plus, comment pourrait on calculer la « rentabilité » des voies publiques ? Même problème pour l’eau : a t on plusieurs robinets chez nous pour faire jouer la concurrence ?

                  Au sujet de la rentabilité : On ne peut calculer la « rentabilité » d’une école privée de la même manière qu’une école publique : une école privée est rentable si les coûts de fonctionnement est moindre que ce qu’elle fait payer. Une école publique ne gagne pas d’argent, elle ne serait jamais rentable d’une point de vue comptable mais enrichit indirectement le pays à long terme (enrichir dans le sens large, pas seulement dans le sens pécunière)


                  • gem gem 13 novembre 2006 22:00

                    « Pourrait on, par exemple, privatiser les voies publiques ? »

                    Ignorant ! Historiquement, en occident les voies sont restées privées jus’au XIXieme siècle, et ça ne posaient pas plus de problèmes ! On réglaient ça à coup de servitude de passage, gratuite mais pouvant dans certains cas faire bénéficier d’exemption fiscale. Exception : les grandes voies royales, propriété, comme leur nom l’indique, du Roi, puis du Peuple à partir de la Révolution. Au cours de XIXième on a exproprier à tour de bras, à grand frais, mais (via les taxes foncières) avec l’argent des propriétaires fonciers qui n’avaient pas la chance d’être expropriés ... Beau tour de passe-passe ! Et on a continuer ensuite. En pratique ça ne changeait pas grand chose...

                    La rentabilité d’une voie publique se mesure au temps qu’elle fait gagner (produit trafic x temps x prix du temps) + les redevances qu’on encaisse - les couts, divisé par son cout. Rien de bien compliqué pour la corporation des ponts et chaussées, même si ça vous semble difficile à imaginer et même si il y a des paramètres un peu arbitraire et d’autres hypothétiques (surtout lorsqu’on envisage une nouvelle voie).

                    L’eau, c’est un problème compliqué, parce qu’on se sert de la consommation d’eau pour payer le traitement des eaux usées, ce qui n’a rien à voir ! Sinon c’est un bete problème de tuyau, comme ceux qui concernent le téléphone (les fils sont la propriété de FT et c’est payant) ou de gaz (idem avec GDF) et ça ne soucie personne : donc c’est pas la mort (mêms si il y a aussi des cas de tuyau qui marchent mal, comme NOOS par exemple !). Autre analogue : le circuit d’eau ou de chauffage au sein d’une vaste copropriété : une bonne coopérative fait parfaitement l’affaire, en tout cas pas plus mal qu’une mairie ou une autre collectivité politique, et sans servir au jeu politicien ...

                    On peut parfaitement calculer la rentabilité d’une école publique, il suffit de voir si elle tiendrait encore en étant privatisée ! Ouest le problème ?


                  • Mjolnir (---.---.159.247) 14 novembre 2006 11:03

                    @Gem :

                    Le problème se poserait si on devait payer dès qu’on met le pied sur un trottoir. Si les voies prubliques étaient privatisées, on va devoir payer dès qu’on passe d’une rue à une autre.

                    Que c’était le cas dans le passé, je m’en fiche. je voulais, par cet exemple, mmontrait l’absurdité de vouloir TOUT privatiser (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut rien privatiser)

                    Le paradoxe des personnes qui sont pour les privatisations de TOUT et qui s’autoproclament « libéraux » (je ne parle pas de toi, je ne te connais pas), c’est qu’ils prétendent que la privatisation mènerait vers plus de « liberté » or où serait la liberté dans une telle situation ? La « liberté » serait conditionnée par les richesses.

                    Prenons un exemple plus concret : L’auteur parlait de lignes de train publiques non rentables qui pourraient être prises en charge par des entreprise privée. Mais si elle sont non rentables dans la situation actuelle, pour qu’elles le deviennent, lex prix vont forcément être augmentées. Les gens qui sont dans ces zones vont devoir payer plus pour se déplacer et les plus démunis ne pourront plus le faire.


                  • Mjolnir (---.---.159.247) 14 novembre 2006 12:21

                    J’ajouterais que le problème n’est pas seulement de savoir s’il vaut mieux privatiser ou non car tout changement dans un sens ou dans l’autre peut bouleverser une situation d’équilibre (relative).

                    Par ex, des gens pouvaient s’intaller dans des endroits isolés en campagne mais qui étaient accessibles grâce aux transports publics. Si on privatise à présent ces lignes non rentables, elles vont être abandonnées ou les prix vont augmenter et les gens isolés et modestes seront « piégés ».

                    Biensûr, il n’est pas sain non plus pour l’état d’entretenir un système trop coûteux à la collectivité mais je pense qu’il y a un juste milieu à trouver.

                    Ce discours peut sembler creux car il est plus aisé de parler du « juste milieu » que de le trouver. Cependant, je constate que les discussions sur ces problèmes économiques sont souvent faussées par un dualisme libéral/antilibéral qui n’a pas de sens. Je pense que la plupart des gens qui se prétendent « libéraux » ne pensent pas qu’il faudrait TOUT privatiser, de même que la plupart des « anti libéraux » ne sont pas d’avis qu’il faudrait tout nationaliser. La position des uns n’est parfois pas très éloignée de la position des autres. Si j’ai le temps, j’écrirai peut être un article dessus.


                  • L'Hérétique Anaxagore 15 novembre 2006 14:49

                    Je crois qu’on est vraiment d’accord sur à peu près tout sur ce sujet. En effet, dans ce domaine, il ne faut aps faire d’idéologie, mais être pragmatique et faire preuve de clairvoyance sur le long-terme et de lucidité.


                  • gem gem 13 novembre 2006 13:43

                    Article assez idéologue, comme l’illustre cette fausse question :

                    « Objectivement, qui serait capable de rivaliser avec la SNCF à l’heure actuelle ? »

                    Et bien c’est justement la question qu’on s’interdit de pose en interdisant la concurrence ! On peut dire ça autrement : si personne ne peut rivaliser avec la SNCF, la concurrence ne lui fara aucun mal... alors pourquoi mettre en place un régime légal exorbitant du droit commun ???

                    Sur le nucléaire, il est bien clair que ça réclame un investissement qui n’est pas à la portée de n’importe qui. Et, pire encore, une responsabilité telle que je vois mal comment elle prourrait être prise en charge par des compagnies assurances. Faut-il s’en plaindre ? Je ne crois pas. Si les « verts » étaient moins « pastéques », le problème que leur pose le nucléaire serait réglé depuis longtemps par une complete privatisation « sous caution » (j’imagine qu’il faut « assurer » pour l’équivalent de Tchernobyl, dont j’ignore le cout complet)

                    Sur l’enseignement privé, vous oubliez le gros problème : le mammouth est à la fois juge et partie dans l’affaire, et c’est lui qui fixe la part de concurrence qu’il tolère, sans négliger quelques tracasseries buraucratiques dont il a le secret... Là encore, il faudsrait un peu de vraie concurrence, donc de régulation (car la pire dérégulation, quand l’état laisse faire tout et n’importe quoi sans exercer la moindre tutelle, l’ultra-libéralisme du phantasme en somme, c’est bien ... la « nationalisation »)


                    • Jojo2 (---.---.158.64) 13 novembre 2006 16:15

                      Ah oui la concurrence à la SNCF...

                      On fait un appel d’offre pour les conducteurs de trains et on prend le moins cher...


                    • (---.---.37.70) 14 novembre 2006 05:23

                      La sncf c’est de la merde : Un crédit Lyonais tout les deux ans, 2000 Francs par habitant et par ans...


                    • cdg (---.---.24.9) 13 novembre 2006 17:43

                      Il y a eut des succes d entreprise publique mais aussi des echecs. Le probleme est a mon avis le suivant

                      - une entreprise publique est soumise a l etat et donc a final a des politiciens qui ne veuelent que se faire reelire. Donc decision de court terme et paillette pour passer au 20 h. Sur le prive c est les stock options mais l avantage c est que c est en general pas aux contribuables de payer en cas d echec (pas toujours vrai, cf alstom)

                      - l etat definit les regles, normes de securites ... C est bien le seul domaine ou je vois personne dire qu il faut privatiser la production de loi. par contre quand une entreprise appartient a l etat, celui ci est juge et partie. L etat a tout fait pour proteger france telecom de la concurrence car la valorisation de FT en bourse (quand on en vend des blocs d actions) et les dividendes c est aussi dans la caisse de l etat. Autre exemple EDF et le nucleaire. Pendant la canicule on ne dedvait plus pomper dans les rivieres d apres le reglement mais EDF s est pas gene !


                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 novembre 2006 17:18

                        Il faut quand même rectifier les faits que vous semblez oublier :

                        1) qu’EDF sur le pan mondial et européen n’est plus une entreprise publique mais joue bel et bien le rôle d’une entreprise privée qui cherche à profiter de son monopole à l’intérieur pour faire une concurrence déloyale à d’autres entreprises, privées ou publiques, à l’extérieur du territoire national

                        2) que la dernière panne a démontré que la production et la distribution de l’électricité n’opère pas à l’échelle française mais européenne et que dans ce cadre le monopole franças est une absurdité.

                        Conclusion : de trois choses l’une :
                        - soit EDF abandonne touts ses investissements à l’étranger et se replie sur le seul territoire national pour se préserver comme monopole d’état ;

                        - soit il faut exiger qu’EDF devienne un monopole européen de droit français, or un tel droit n’existe pas et n’a aucune chance d’exister dans un cadre européen.

                        - soit EDF doit contribuer à la mise en place d’un ensemble européen concurrentiel (puisque le monopole d’état n’existe qu’en France), régulé par un service public à cette échelle, et donc s’engage à jouer loyalement la jeu de la concurrence sous un contrôle public européen à mettre en place.

                        Mais la sitiation actuelle est absurde (logiquement contradictoire) et nos partenaires ne peuvent ni l’accepter, ni collaborer dans un cadre européen dans de telles conditions.


                        • L'Hérétique Anaxagore 15 novembre 2006 15:00

                          Vous écrivez : « que la dernière panne a démontré que la production et la distribution de l’électricité n’opère pas à l’échelle française mais européenne et que dans ce cadre le monopole franças est une absurdité. »

                          Et ce-faisant, vous oubliez que la panne a eu lieu parce que le réseau de distribution allemand est vétuste, et, comme par hasard, entièrement soumis à la concurrence.

                          Votre 3ème solution s’approche sensiblement ce qu’à titre personnel je souhaiterais, mais j’aimerais voir à quelles conditions.

                          La situation est peut-être illogique, contradictoire, mais, elle est surtout gênante dans la pensée. Dans la pratique, sur le terrain, la France et l’Europe s’en accomode fort bien.

                          Alors pour ce qui me concerne, les situations de fait qui ne gênent personne me conviennent aussi.


                        • vigie (---.---.196.10) 13 novembre 2006 18:13

                          Il serait abusif d’ériger le libéralisme tout a crin a la panacée que les économies occidentales attendaient depuis des lustres. Je ne suis pas un adepte des dogmes qu’on voudrait nous faire avaler en économie comme étant la solution a tous nos maux.

                          Les théories libérales ne peuvent fonctionner que dans un cadre bien huilé et équilibré entre blocs économiques. Ors bien des anachronismes subsistent et viennent se mettre en travers de ce beau projet aux relents d’idéologie sanctuarisé en new-deal économique. Je n’en citerais que quelque uns.protectionnismes, paradis fiscaux, manipulation sur les taux de changes, distorsion de concurrences, lobbying institutionnels faussant la saine concurrence entre pays, l’attribution de marché étant loin d’être limpide, fonds de pensions, qui manipulent les cours ou du moins les influences etc..

                          A qui profite le crime ! Les multinationales utilisent les paradis fiscaux aussi pour manipuler leurs comptes. Quels sont les avantages : « payer moins d’impôts, taxation faible ou nulle des capitaux, secret bancaire renforcé, secret professionnel étendu, liberté totale des mouvements de capitaux internationaux, support d’un grand centre financier, réseau d’accords bilatéraux », etc. etc... il ne faut pas sous estimer leur rôle dans l’économie dite libérale, qui vous l’avez compris n’en porte que le nom, car sa philosophie est tout autre.

                          D’après les données du cnuced, la conférence des nations unies sur le commerce et le développement, les paradis fiscaux représentent, a la fin 2005,un tiers du stock des investissements direct a l’étranger des firmes multinationales avec une hausse depuis la moitié des années 90.La moitié des investissements des multinationales américaines se trouvent dans les paradis fiscaux. Du coté européen 37% du stock d’investissements francaises et européennes se trouvent dans les paradis fiscaux, et 47% du stock des investissements étranger en France sont détenues par des investisseurs situés dans des paradis fiscaux.

                          D’après les données du FMI, les paradis fiscaux détenaient en fin 2004,un tiers des investissements de portefeuille internationaux, contre un quart en 1997.Ces sommes échappent totalement à toutes règles de libre concurrence, d’impôts, ce qui est un manque pour la société civile, qui elle, va devoir mettre la main aux fouilles pour compenser le manque de financement et a moins de se serrer la ceinture devra faire appel a l’emprunt pour boucler son budget.

                          Les premiers bénéficiaires de la mondialisation sont ceux qui cherchent à dissimuler leurs capitaux, c’est pourquoi il est très difficile, au niveau international d’en connaître les flux exactement et d’avoir des stats fiables.

                          Lorsqu’on fait la somme des actifs internationaux(somme pour l’achat d’actions, obligations, prêts, etc.) et qu’on les comparent à la somme des passifs, on trouve un écart qui n’a cessé de croître depuis la décennie 80,et qui représente 5% a7% du PIB mondial. Selon la formule des spécialistes Thierry Godefroy et pierre lascoumes, les experts légaux, comptables et fiscaux internationaux sont les ouvreurs de portes des paradis fiscaux, leur rôle consiste à s’appuyer sur les incertitudes morales, et juridiques des règles fiscales et financières, pour déterminer des stratégies de contournement réglementaires.

                          Les paradis fiscaux ont un impact direct sur le manque a gagner des recettes budgétaires des états : Prés de 350 milliards de dollars par an aux états unis, soit plus de 10% des recettes fiscales totales. Au sein des états de l’union européenne a 25, le taux d’imposition des entreprises a perdu 9 points de pourcentage entre 1995 et 2006,passant de 35% a 25,9%. A l’inverse les données disponibles jusqu’en 2004 montrent que le taux d’imposition des revenus du travail est resté stable sur la période autour de 36%.

                          Dans une économie dérégulé comme elle l’est dans le système libéral, ou les états modifient à loisir les règles de « libre concurrences », les institutions internationales qui n’ont pas les moyens de contrôles, et qui sont juge et parti, ou sous influences, il serait dangereux de laisser des pans entiers de l’économie aux requins de la finance qui n’ont qu’un objectif la rentabilité a cours terme au détriment du bien public.

                          Une économie sans un minimum de contrôle étatique dans les secteurs dit « sensibles », énergie, système de santé, retraite, transport, écologie, éducation, risquerait de fortement déstabiliser un pays, il totalement utopique que croire que c’est le marché qui va réguler, les prix, les besoins, la libre concurrence, qui n’est qu’un leurre que nous ont vendu les néo-libéraux bon crin.

                          Il serait à craindre une déstabilisation de l’économie avec des abus patents comme on l’a vu dans le secteur de l’eau, du téléphone, des transports.

                          Croire au mythe du commerce équitable avec des règles de concurrences saines et un non-sens dans un système qui génèrent lui-même les abus dont il a besoin pour survivre à lui seul.


                          • (---.---.37.70) 14 novembre 2006 06:13

                            Les comptes bancaires sont privé et ne regarde pas l’Etat, il y va de la liberté.

                            Par ailleur, « paradis fiscal » ne veut rien dire, sinon qu’on spolie et qu’on est furieux que d’autres Etats ne le fasse pas aussi, mais c’est ca la concurence.


                          • vigie (---.---.196.10) 13 novembre 2006 19:04

                            Il serait abusif d’ériger le libéralisme tout a crin a la panacée que les économies occidentales attendaient depuis des lustres. Je ne suis pas un adepte des dogmes qu’on voudrait nous faire avaler en économie comme étant la solution a tous nos maux.

                            Les théories libérales ne peuvent fonctionner que dans un cadre bien huilé et équilibré entre blocs économiques. Ors bien des anachronismes subsistent et viennent se mettre en travers de ce beau projet aux relents d’idéologie sanctuarisé en new-deal économique. Je n’en citerais que quelque uns. protectionnismes, paradis fiscaux, manipulation sur les taux de changes, distorsion de concurrences, lobbying institutionnels faussant la saine concurrence entre pays, l’attribution de marché étant loin d’être limpide, fonds de pensions, qui manipulent les cours ou du moins les influences etc..

                            A qui profite le crime ! Les multinationales utilisent les paradis fiscaux aussi pour manipuler leurs comptes. Quels sont les avantages : « payer moins d’impôts, taxation faible ou nulle des capitaux, secret bancaire renforcé, secret professionnel étendu, liberté totale des mouvements de capitaux internationaux, support d’un grand centre financier, réseau d’accords bilatéraux », etc. etc... il ne faut pas sous estimer leur rôle dans l’économie dite libérale, qui vous l’avez compris n’en porte que le nom, car sa philosophie est tout autre.

                            D’après les données du cnuced, la conférence des nations unies sur le commerce et le développement, les paradis fiscaux représentent, a la fin 2005,un tiers du stock des investissements direct a l’étranger des firmes multinationales avec une hausse depuis la moitié des années 90.La moitié des investissements des multinationales américaines se trouvent dans les paradis fiscaux. Du coté européen 37% du stock d’investissements francaises et européennes se trouvent dans les paradis fiscaux, et 47% du stock des investissements étranger en France sont détenues par des investisseurs situés dans des paradis fiscaux.

                            Les données du FMI montrent que les paradis fiscaux détenaient en fin 2004,un tiers des investissements de portefeuille internationaux, contre un quart en 1997.Ces sommes échappent totalement à toutes règles de libre concurrence, d’impôts, ce qui est un manque pour la société civile, qui elle, va devoir mettre la main aux fouilles pour compenser le manque de financement et a moins de se serrer la ceinture devra faire appel a l’emprunt pour boucler son budget.

                            Les premiers bénéficiaires de la mondialisation sont ceux qui cherchent à dissimuler leurs capitaux, c’est pourquoi il est très difficile, au niveau international d’en connaître les flux exactement et d’avoir des stats fiables.

                            Lorsqu’on fait la somme des actifs internationaux(somme pour l’achat d’actions, obligations, prêts, etc.) et qu’on les comparent à la somme des passifs, on trouve un écart qui n’a cessé de croître depuis la décennie 80,et qui représente 5% a7% du PIB mondial. Selon la formule des spécialistes Thierry Godefroy et pierre lascoumes, les experts légaux, comptables et fiscaux internationaux sont les ouvreurs de portes des paradis fiscaux, leur rôle consiste à s’appuyer sur les incertitudes morales, et juridiques des règles fiscales et financières, pour déterminer des stratégies de contournement réglementaires.

                            Les paradis fiscaux ont un impact direct sur le manque a gagner des recettes budgétaires des états : Prés de 350 milliards de dollars par an aux états unis, soit plus de 10% des recettes fiscales totales. Au sein des états de l’union européenne a 25, le taux d’imposition des entreprises a perdu 9 points de pourcentage entre 1995 et 2006,passant de 35% a 25,9%. A l’inverse les données disponibles jusqu’en 2004 montrent que le taux d’imposition des revenus du travail est resté stable sur la période autour de 36%.

                            Dans une économie dérégulé comme elle l’est dans le système libéral, ou les états modifient à loisir les règles de « libre concurrences », les institutions internationales qui n’ont pas les moyens de contrôles, et qui sont juge et parti, ou sous influences, il serait dangereux de laisser des pans entiers de l’économie aux requins de la finance qui n’ont qu’un objectif la rentabilité a cours terme au détriment du bien public.

                            Une économie sans un minimum de contrôle étatique dans les secteurs dit « sensibles », énergie, système de santé, retraite, transport, écologie, éducation, risquerait de fortement déstabiliser un pays, il totalement utopique que croire que c’est le marché qui va réguler, les prix, les besoins, la libre concurrence, qui n’est qu’un leurre que nous ont vendu les néo-libéraux bon crin. Il serait à craindre une déstabilisation de l’économie avec des abus patents comme on l’a vu dans le secteur de l’eau, du téléphone, des transports.

                            Croire au mythe du commerce équitable avec des règles de concurrences saines et un non-sens dans un système qui génèrent lui-même les abus dont il a besoin pour survivre à lui seul.


                            • vigie (---.---.196.10) 13 novembre 2006 19:06

                              merde ,j’ai trollé,croyant ne pas l’avoir bien posté. smiley


                            • L'Hérétique Anaxagore 13 novembre 2006 21:45

                              Disons qu’il faut que l’Etat s’assure d’une manière ou d’une autre de pouvoir conserver la main sur les secteurs stratégiques.

                              Il existe trois moyens pour cela
                              - l’entreprise publique
                              - l’actionnariat public
                              - le fait de confier certaines missions à l’entreprise privée.

                              Cette dernière solution ne me paraît convenable que pour des services non stratégiques.


                            • Bourricot Zerth 13 novembre 2006 19:37

                              Je n’ai pas fini de lire. Article très conséquent. Par contre je remarque que vous assimilez la réussite des TER à la SNCF. Or si effectivement la SNCF engage le personnel, cheminots et personnel de gare, les TER sont inhérents à la compétence politique des régions exclusivement donc leur réussite n’a rien à voir avec la SNCF.

                              Attention lors de la rédaction d’un article de bien s’informer.


                              • Bourricot Zerth 13 novembre 2006 19:44

                                A mon sens, votre titre est absolument confus. En effet, une entreprise privée peut tout à fait assurer une mission de service public. Il ne s’agit donc point de service privé !

                                Le service public c’est quoi ? C’est une nébuleuse, qui n’a pas de réelle limite. Il assure des missions d’intérêt général et respecte trois grands principes : la continuité, mutabilité(adaptation à toutes les situations) et égalité(des usagers. Il n’est absolument pas le propre de l’état.

                                Si l’on prend en exemple une journée normale, on utilise de l’eau, de l’électricité, les transports, les universités, les routes. On est perpétuellement confronté au service public.

                                Il ne faut pas faire l’amalgame entre service public et l’interventionnisme de l’Etat, ce qui est alors ce que l’on appelle l’état providence.


                              • L'Hérétique Anaxagore 13 novembre 2006 21:36

                                Ce n’est pas si simple : en réalité, les Conseils Régionaux signent une convention avec la SNCF sur les trajets à mettre en place, le nombre de liaisons, les tarifs, les retards acceptables. Je ne vois pas en quoi cela obère mon propos. Simplement, une part importante est co-financée par l’Etat et la Région. Notez que je juge très pertinent et heureux que les TER soient contractualisés entre les Régions et la SNCF. Les Régions sont certainement plus à même de juger quels lignes il convient de financer qu’une entité parisienne. Typiquement, la Région fixe le cahier des charges que la SNCF remplit. C’est très bien, et très sain comme cela.

                                Pour reprendre votre critique : ce n’est pas parce que j’ai engagé un bon plombier pour s’occuper de ma tuyauterie que cela signifie que je suis le seul comptable de la qualité de son travail.

                                Même remarque pour les TER. Ce n’est pas parce que les Régions définissent le cahier des charges que cela enlève à la qualité du service rendu par la SNCF.


                              • L'Hérétique Anaxagore 13 novembre 2006 21:41

                                Ne chipotons pas : ce n’est pas la question centrale. Je ne suis absolument pas hostile à ce que certaines missions de service public soient déléguées à des entreprises privées, mais pas n’importe quelles missions...


                              • (---.---.117.164) 13 novembre 2006 21:02

                                http://360.yahoo.com/quicalt (12 novembre)

                                Emploi du temps des enseignants et vrais problèmes des institutions françaises

                                Les élections présidentielles approchent, et les périodes pré-électorales se prêtent à des incidents mettant en évidence des doubles langages. Ségolène Royal n’aurait sans doute jamais parlé, dans une réunion de travail, d’imposer aux enseignants une présence de 35 heures hebdomadaires dans leur établissement, si elle avait su que ses propos seraient divulgués dix mois plus tard. Pourtant, a supposer que le débat électoral puisse encore avoir un sens après ving-cinq ans d’alternances de façade, c’est bien sur ce que les candidats pensent vraiment et comptent faire. La charge contre les enseignants ne paraît pas globalement fondée, mais le sujet mérite réflexion, à condition : a) de considérer l’ensemble du secteur public et de ses partenaires privés ; b) de ne pas concentrer l’analyse sur les agents « de base », mais sur les mélanges de fonctions, passerelles intersectorielles, emplois du temps... de coupoles, hiérarchies et corps réputés « d’élite ».

                                (...)

                                Des juges enseignent également dans des établissements privés qui organisent des préparations à des concours. En toute légalité, explicitement autorisés ou nommés par les ministres compétents. De même, l’Etat n’a jamais objecté à ce qu’un président de juridiction à haut niveau puisse être en même temps professeur d’université. Y compris pour un Président de la Section du Contentieux du Conseil d’Etat (le lien d’archive concerne la personnalité ayant exercé cette fonction jusqu’en septembre 2004) ou pour le Premier Président de la Cour de Cassation.

                                Avec tout le respect qui leur est dû, pourquoi des magistrats dont la présence à temps plein auprès des tribunaux peut paraître si nécessaire deviennent-ils, entre autres, des enseignants à temps partiel, alors que de nombreux universitaires sont au chômage et finissent par quitter le pays au bénéfice du tissu professionnel des Etats-Unis qui se nourrit de la « fuite des cerveaux » d’autres pays ? Et comment peut-on vraiement concilier la liberté académique, qui comporte celle de critiquer le fonctionnement des institutions dans le domaine de compétence de l’enseignant ou du chercheur, avec l’obligation de réserve qui s’impose à tout magistrat ou les intérêts qu’il peut incarner en tant que membre d’une corporation ? De surcroît, les universités et les organismes de recherche sont des justiciables, ce qui devrait faire obstacle à de tels mélanges de fonctions. Les tribunaux, la Cour de Cassation, le Conseil d’Etat... pourraient, à l’instar du Collège de France, organiser directement des enseignements et des conférences à l’adresse de tous les citoyens et diffuser de manière autonome les travaux de recherche et d’analyse de leurs magistrats.

                                (...)

                                Il arrive souvent, d’ailleurs, que l’application de contraintes de présence plus sévères aux fonctionnaires qui ne font pas partie de la hiérarchie ni de corps dits « recrutés par la voie de l’ENA » ou via des filières analogues, cache une souplesse croissante pour ces dernières catégories qui cumulent de plus en plus d’avantages et ont joué un rôle essentiel dans l’évolution institutionnelle récente. On n’évoque guère, par exemple, le développement incessant de passerelles et de « partenariats » qui permettent à la coupole de la fonction publique d’accéder à des activités très bien rémunérées liées au secteur privé.

                                Quant à l’indépendance des institutions publiques, elle semble fondre à vue d’œil. La fondation Bettencourt-Schueller, créée par Liliane Bettencourt, principale actionnaire de la multinationale des cosmétiques L’Oréal, devrait financer à compter de janvier 2007 une chaire du Collège de France déjà officiellement annoncée avec l’intitulé : « Chaire d’innovation technologique - Liliane Bettencourt ». Comme par hasard, au moment du débat politique sur la question des autorisations des recherches dans le domaine de la génétique humaine, atteint depuis un an par le scandale de la falsification de résultats sur les cellules souches à l’Université de Séoul. La Fondation Bettencourt - Schueller accorde également, entre autres, des prix à des laboratoires de recherche publics. Cerise sur le gâteau, Dominique Strauss-Kahn, auteur avec Claude Allègre de la Loi sur l’innovation de 1999, a récemment déclaré qu’il trouverait normal le financement par EDF d’une chaire de Physique Nucléaire à l’Université Paris VI... La belle « apparence d’impartialité » pour les experts du XXI siècle !

                                (...)


                                • éclaireur (---.---.85.227) 14 novembre 2006 08:34

                                  Votre article comme beaucoup d’autres sur les services publics sont trop globalisants. Parler du rôle d’EDF, de la SNCF ou France telecom dans le cadre du service public sans distinguer les 3 process production, réseau et commercialisation n’a pas de sens. Prenons le cas de l’électricité, doit il y avoir concurrence au niveau de la production ou doit elle être du fait d’EDF à 100% ? Dans les faits, une légère concurrence existe déjà au niveau de la production même si EDF gère toutes les centrales nucléaires Françaises. On peut citer certaines centrales hydro-électriques, quelques fermes d’éoliennes ou centrales à gaz qui ne sont pas dans le giron d’EDF. Sans compter les interconnexions internationales avec l’électricité d’origine nucléaire produit par des sociétés privées (SUEZ en Belgique). Que des sociétés décident d’investir dans de nouveaux modes de production électrique n’est pas mauvais. Et qu’à l’autre bout de la chaîne, la commercialisation soit aussi concurrentielle avec un maximum d’opérateurs serait bon pour les prix. EDF fait les 2. Elle produit et commercialise l’électricité. Mais sa situation quasi-monopolistique dans la production ne permet pas un développement important d’opérateurs virtuels de commercialisation comme dans la téléphonie puisqu’ils ne peuvent pas faire jouer la concurrence dans les prix d’achat. D’où l’intérêt des interconnexions internationales.

                                  Le vrai noeud du problème, c’est la gestion des réseaux.C’est elle qui assure l’égalité de traitement. La France a décidé de créer un opérateur unique RTE qui en restant sous la coupe de l’état garantit à tous les usagers connectés d’être servis. C’est pareil pour les chemins de fer avec RFF. Concernant les télécoms, les réseaux filaires sont sous la coupe de l’opérateur historique avec toutefois un régulateur pour veiller au respect des règles de concurrence. RTE et RFF, du fait des investissements lourds qu’ils ne peuvent pas compenser par une augmentation trop forte des coûts d’utilisation des réseaux, perdent de l’argent.C’est l’état qui compense les pertes.

                                  Cette dissociation entre production, réseaux et commercialisation amène la concurrence là où c’est possible et maintient la mainmise de l’état là où le besoin se fait sentir. Et je ne crois pas que l’état prendra la responsabiité de sous investir dans les réseaux. Il y va de sa crédibilité internationale. Et l’électeur peut toujours sanctionner l’administration qui chercherait à se défaire de cette responsabilité.


                                  • L'Hérétique Anaxagore 15 novembre 2006 14:39

                                    Merci pour vos remarques que je trouve éclairantes et pertinentes.

                                    Une remarque : la Canard enchaîné dans son édition du 08 novemvre 2006 relève que c’est en Allemagne que le problème s’est produit. or, là-bas, depuis le début des années 80 on assiste à une lutte acharnée entre els principaux opérateurs, sans doute davantage préoccupés par leur part de marché que par les investissements industriel.

                                    D’après le canard, certains pylones électriques dateraient de 1940 !!!


                                  • Jason Nicolas 14 novembre 2006 13:27

                                    Bonjour, Anaxagore, je suis d’accord. La privatisation est à la mode, comme la fusion des entreprises. Il n’y aura rien à faire contre ce vent malsain qui nous souffle de Bruxelles et contre les écoles de commerce qui sortent des cadres aux vues étroites, le tout relayé par la presse aux ordres du grand capital. Car au gré de chacune de ces modes économiques et du respect des vaches sacrées il faut se poser la question : cui bono ? Qui profite ?

                                    Si l’on se base sur les effets connus des privatisations outre Atlantique et en Allemagne, le bilan est plutôt mitigé. Cela a résulté inévitablement en augmentations de tarifs, en diminutions du pouvoir d’achat des populations concernées, en perte de qualité des services, et, last but not least, en facteur d’inflation. De plus, la valeur pour l’actionnaire étant une priorité, et non le service public, il est très envisageable que les financiers laissent tomber une société qui ne devient plus rentable en raison des réglementations imposées, ou de cahiers des charges trop coûteux à exécuter. Si le service est vital pour le pays, l’état (le contribuable) pompe de l’argent pour renflouer la chose, et se dessine alors le modèle bien connu : Profits privés, pertes publiques. Et le tour est joué.

                                    La formule qui serait jouable serait une participation forte de l’état qui veillerait à la bonne conduite des sociétés privatisées et à préserver les intérêts du public. Je pense que cela existe déjà dans certains secteurs, mais je ne sais pas lesquels.

                                    Si ça tournait mal, la question des responsabilités se posera alors, mais les responsable ne seront alors plus au gouvernement. C’est merveilleux. D’où la nécessité d’un contrôle dans le temps de ce genre de chose. Mais par qui et comment ? Jury citoyen ? Je vois mal l’homme de la rue statuer sur les effets de la privatisation...

                                    Quant à la privatisation de l’Éducation Nationale, l’idée ne me déplairait pas de voir ce mammouth avec ses syndicats finir empaillé au muséum d’histoire naturelle. En France, comme en Europe d’ailleurs, on n’expérimente pas assez de nouveaux services au niveau d’une ville, d’une région, etc. Un peu d’émulation se produit en Allemagne puisque les Länder sont indépendants quant aux programmes d‘enseignement. Mais les syndicats sont encore plus corporatistes et égoïstes qu’en France.

                                    Merci d’avoir mis le sujet sur le tapis. Mais je suis pessimiste. Si nous n’avons pas le pouvoir, nous ne changerons rien.

                                    P.S. Jetez un coup d’œil sur les passages du livre de Bernard Maris, antimanuel d’économie, Ed. Bréal, p. 110 et sq.


                                    • wynot (---.---.222.202) 15 novembre 2006 00:13

                                      Bonsoir

                                      Un aspect trop souvent passé sous silence, c’est le trésor de solidarité et d’organisation collective que représentent les services publics. Le socius que nous vivons parait évident, inné, inamovible mais il ne l’est pas. Nous sommes en train d’en briser les piliers en croyant que le toit du collectif va tenir tout seul. J’ai commis un court texte, lettre ouverte aux libertariens sur ce point. David http://www.index.online.fr/blog/index.php/2006/03/22/21-les-services-publics-font-partie-du-bien-public


                                    • maxim maxim 20 novembre 2006 15:24

                                      le maintient des entreprise publiques ?ok mais beaucoup plus de transparence dans les gestions et dans les comptes .les entreprises publiques comme leur l’indiquent appartiennent au public et non à certains syndicats comme ceux ci ont l’air de le croire ;lorsqu’il faut continuellement injecter de l’argent pour combler les trous ,on peut effectivement penser à faire entrer des capitaux prives ,ainsi qu’une pression des actionnaires sur la gestion, et debarquer les incapables sans prime de depart somptuaires,comme on à la triste habitude de le constater il faudra pourtant passer par la meme pour des institutions enfermées dans leurs certiudes ,leurs lourdeurs, leur corporatisme qui nous coutent cher qui sont denonçées par la cour des comptes ,mais qui rest souvent lettre morte.

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