L’abolition de l’État, le libre-marché, c’est la liberté positive et l’autonomie
Certains semblent penser qu'en abolissant l’État les individus seront libres, mais uniquement libres de crever de faim. Cette vision pessimiste de la nature humaine est fausse, car elle ne tient pas compte de la nature de l’État et de ce que son abolition implique. En réalité, l'abolition de l’État réalisera (maximisera) la liberté positive des individus (leur capacité à faire des choses, comme se nourrir) et pas uniquement leur liberté négative (leur possibilité de faire des choses sans en être empêché par autrui).
Premièrement, toute entreprise d’État n'étant pas soumise à la concurrence (soit qu'elle jouit d'un monopole, soit qu'elle jouit de transferts imposés de ressources de la poche des individus à la sienne), elle ne cherche pas à être la plus rentable et se montre donc moins productive et moins compétente qu'une entreprise privée. L'abolition des entreprises d’État devrait rendre tout un pan de la production plus efficace, provoquant une baisse des prix pour les consommateurs (donc pour tout le monde), une amélioration de la qualité des biens et services vendus, et un accroissement de la production. Cet accroissement de prospérité correspond à une hausse de la liberté positive des individus qui auront davantage de capacité à réaliser ce qu'ils souhaitent faire.
Deuxièmement, l'abolition de l’État implique la fin de tous les monopoles artificiels créés par la force par l’État. En effet, sans l’État pour préserver un monopole (par des régulations, des interdictions, ou des transferts à l'entreprise) tous les monopoles disparaîtront, à l'exception des monopoles naturels (c'est à dire des monopoles qui représentent des situations d'efficacité de production où les prix proposés sont les plus bas que les consommateurs peuvent espérer obtenir). Aucun monopole privé non préservé par l’État et non naturel ne peut survivre, car une nouvelle entreprise tentera toujours de s'emparer du marché en proposant des prix plus bas que le monopole, contraignant le monopole à la concurrence (et donc à l'efficacité). Les monopoles s'appuyant sur des avantages d'économie d'échelle peuvent être brisés par des entreprises débauchant les clients du monopole en leur proposant un contrat impliquant des prix équivalents au monopole pour les premiers temps (permettant à l'entreprise offensive de réaliser les économies d'échelles nécessaires pour se mettre au même niveau que le monopole) et ensuite une baisse des prix (au niveau de la rentabilité, mais en dessous des prix artificiellement hauts du monopole). Quant aux cartels, ils ne tiennent pas pour les mêmes raisons, ainsi que parce que leurs membres finissent toujours par baisser leurs prix pour débaucher certains clients de ses partenaires (ce qui, lorsque les autres membres le découvrent, met fin au cartel).
La fin des monopoles artificiels provoquera une baisse des prix pour les consommateurs, une amélioration de la qualité des biens et services vendus, et un accroissement de la production. Ici aussi donc, accroissement de la liberté positive.
Troisièmement, l'abolition de l’État permettra la suppression des frais de fonctionnement inhérents à la démocratie, et des rentes versés aux politiciens et aux hauts bureaucrates. En outre, les Hommes de l’État (politiciens et bureaucrates) pourront trouver un emploi en fonction de leurs compétences réelles (et non supposés par le vote, ou biaisées par la corruption et le copinage) et ainsi être davantage productifs. Ces éléments impliquent aussi un accroissement de prospérité général.
Quatrièmement, en situation de panarchie (de cohabitation spontanée de communautés et de sociétés fondées sur des règles ou des valeurs différentes après l'abolition de l’État) les individus sont libres de se rassembler dans la communauté de leur choix et d'y fixer les règles auxquelles ils adhèrent, sur la base de leur raison, de leur volonté, et de leur propriété, par unanimité. Dans une telle situation, il est tout à fait possible de mutualiser volontairement des biens ou des services, et d'assurer par exemple un revenu minimum décent à tous ceux qui n'en ont point. Enfin, ma vision optimiste de l'individu me pousse à voir en lui un être naturellement porté à la solidarité et au partage. Ce dernier point vient rassurer celles et ceux qui craignent que l'abolition de l’État, malgré les gains de prospérité obtenus, implique une possible baisse de la liberté positive et de l'autonomie pour les plus malchanceux.
Comme on peut donc le constater, absence d’État, libre-marché, ne rime pas avec appauvrissement, bien au contraire. Il faut en plus ajouter qu'avec tous les gains de prospérité obtenus, les individus seront tous bien plus riches et auront les moyens d'investir davantage, d'entreprendre, de créer, et ainsi de s'enrichir tout en enrichissant les autres.
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