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Accueil du site > Actualités > Economie > Le capitalisme est en danger

Le capitalisme est en danger

Le capitalisme est aujourd’hui le seul système économique sur la planète qui « fonctionne ». Sa victoire sur le communisme a été totale au point que l’on peut se demander s’il n’est pas à son apogée. Et pourtant, de nombreux nuages s’amoncellent au-dessus de sa tête et sa perennité peut être sérieusement mise en doute. Je vais essayer de décrire ces risques et ces dérives, et j’essaierai d’esquisser des pistes de réflexions lors de prochains posts. Je note à ce propos que la plupart des candidats à la présidentielle ignorent copieusement ces sujets, préférant des thèmes moins économiques et plus vendeurs, comme l’immigration ou la sécurité.

Le temps du compromis keynésien semble définitivement révolu, quelque chose s’est passé (ou cassé) dans les années 1970 après les Trente Glorieuses. On peut regretter, à juste titre, cette période où chacun dans l’entreprise - et principalement dans l’industrie - avait quelque chose à gagner : de la productivité contre des salaires, une perspective de monter les échelons au sein d’une même entreprise... Il faut toutefois regarder le monde tel qu’il est aujourd’hui : les actionnaires, qui étaient les grands absents du compromis keynésien, sont désormais aux premières loges. Leur regroupement en fonds de pension leur a permis de faire pression sur les entreprises pour comprimer la masse salariale, notamment en externalisant beaucoup d’activités. D’autres évolutions, très bien résumées dans le dernier livre de Daniel Cohen Trois leçons sur la société post-industrielle, ont progressivement conduit à un déséquilibre dans notre société, avec des gagnants et des perdants, à savoir les actionnaires et les consommateurs d’un côté, et les salariés et les citoyens de l’autre. Il est intéressant de noter la profonde schizophrénie que cette situation crée chez chacun d’entre nous, puisque nous sommes tour à tour salarié, citoyen, consommateur, et parfois actionnaire.

Cette situation n’est selon moi pas durable, les citoyens ne tolèreront plus très longtemps que dans une démocratie, le vrai pouvoir ne soit plus dans leurs mains, et les salariés n’accepteront plus de ne plus être rémunérés des fruits de leur travail. Certaines pistes sont évoquées pour aligner les intérêts de ces différentes catégories : développer la participation pour que les salariés profitent de la croissance de leur entreprise, augmenter le droit de vote au conseil d’administration pour les actionnaires qui restent longtemps au capital pour favoriser le développement à long terme des entreprises, ou encore jouer sur les droits de douanes à l’échelle européenne. Ces pistes ne sont certainement pas suffisantes, et elles méritent d’être creusées davantage.

Par ailleurs, une question hautement stratégique devrait agiter toute l’Europe : quelle attitude adopter face aux OPA qui semblent se multiplier contre les groupes européens ? Qu’adviendra-t-il lorsque les immenses réserves d’épargne en Asie et en Russie se transformeront en investissements dans nos grandes entreprises ? Arcelor pourrait bien n’être que le prélude d’un mouvement plus vaste et très dangereux pour nos économies. C’est toute la question du patriotisme économique, qu’il convient certainement de considérer à l’échelle européenne, dont il est question ici.

Enfin je signalerai une dernière menace qui pèse inexorablement sur le capitalisme : l’épuisement des ressources, en particulier des matières premières. Nous avons vécu jusqu’à maintenant dans un monde où l’énergie était bon marché, il faudra désormais apprendre à se passer du pétrole, puis du gaz, puis de l’uranium... La question se pose également à propos de l’acier, du bois, de l’eau, et elle se posera de manière de plus en plus forte à mesure que les pays émergents augmenteront leur demande en matières premières.

C’est de toutes ces questions qu’il faut discuter maintenant. Le débat présidentiel devrait être le lieu où se tranchent ces grands problèmes stratégiques ; il semble que tel ne sera pas le cas, les principaux acteurs ayant préféré les conseils des communicants à ceux des économistes.


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66 réactions à cet article    


  • Panama (---.---.198.59) 12 décembre 2006 13:00

    Ca ressemble furieusement au discours revisité d’un certain... Karl Marx.

    150 ans plus tard, on attend toujours l’effondrement du capitalisme.


    • space-cowboy (---.---.190.114) 12 décembre 2006 13:21

      Marx avait tort de croire que la capitalisme allait s’effronder puisque le capitalisme avait une idéologie, une histoire, des partis pour le soutenir, des grandes familles qui en vivaient très très bien et surtout... des visages.

      Aujourd’hui, le capitalisme ne va pas mourrir parce qu’il est déjà mort. Qui tient les ficelles ? Qui dirigent cette machine ? Sur quelle idéologie repose t’elle ? Qui la représente ? Le libéralisme qui a broyé le capitalisme est un parasite de notre société moderne.


    • le morange le morange 12 décembre 2006 21:15

      Le capitalisme ne saurait être en danger à moins de s’en prendre aux libertés de l’individu.

      Le capitalisme est aussi vieux que l’homme. Les soviétiques ont bien essayé de le supprimer à coup de conditionnement psychologique ou de goulag mais ils ont juste inaugurer le capitalisme d’état.

      Sur la question des bienfaits du capitalisme n’oublions pas que lors des 170 ans qui ont suivi l’avénement et le développement du capitalisme moderne en Europe , les européens ont augmenté leur niveau de vie et ont réalisé plus de progrés technologique que lors des 1000 ans précédents.

      Je crois donc qu’il ne faut pas amalgamer les dérives capitalistes (qui existent effectivement et qui sont à combattre) avec le capitalisme ou même le libéralisme.


    • Zam (---.---.67.93) 12 décembre 2006 23:39

      « Le crime organisé est le stage ultime du capitalisme » a dit Jean Ziegler.

      à méditer. Très bonne piste de réflexion


    • Zam (---.---.67.93) 12 décembre 2006 23:44

      « Le capitalisme ne saurait être en danger à moins de s’en prendre aux libertés de l’individu. » Oui mais c’est justement ce qu’il fait.... Il est devenu le plus grand ennemi des libertés individuelles. (Il y a d’ailleurs plusieurs article actuellement sur Agoravox qui le montrent)

      Et aussi un ennemi de la liberté d’entreprendre d’ailleurs !

      Il est en trainde s’auto-détruire en effet. C’est (quand-même !) un système fondamentalement pervers, puisque si on lui laisse « la laisse sur le cou », comme maintenant, il a naturellement tendance à se pervertir, à nier de facto les valeurs qu’il brandit officiellement (et avec une certaine hypocrisie...) et à devenir une menace pour la Civilisation (avec un grand C) pour les gens etpmême pour la survie de la vie sur la planète.


    • le morange le morange 13 décembre 2006 02:51

      Merci pour votre réaction.

      - « Il est devenu le plus grand ennemi des libertés individuelles. »

      Si votre définition du capitalisme est la défense des intêrets des actionnaires ou du patron certainement. Pour moi il s’agit du systéme économique le plus efficace (le seul ?) que l’homme ait jamais utilisé.

      - « Et aussi un ennemi de la liberté d’entreprendre d’ailleurs ! »

      C’est le symptome d’un manque de libéralisme pas d’un trop plein de capitalisme (sans libéralisme le capitalisme n’est pas trés intéressant, cf URSS)

      - « à nier de facto les valeurs qu’il brandit officiellement (et avec une certaine hypocrisie...) »

      Le capitalisme ne revendique pas de valeur, ce n’est pas une philosophie, c’est un outil économique.

      - « et à devenir une menace pour la Civilisation (avec un grand C) pour les gens etpmême pour la survie de la vie sur la planète. »

      Je pense que d’autres méthodes économiques aboutiraient au même probléme (certes pas aussi rapidement car moins efficaces). Le capitalisme est une chose, la responsabilité des hommes en est une autre. C’est certainement grâce au capitalisme qu’on développera les technologies qui nous épargneront des catastrophes. D’ailleurs vous pouvez d’ores et déjà y contribuer en achetant des actions de groupes d’énergie éolienne (par exemple)


    • CommentMan (---.---.49.22) 12 décembre 2006 13:28

      Article intéressant... Quand vous dites que les salariés ne pourront plus accepter longtemps de ne pas être rémunéré pour le travail (je comprends ici, ne pas être rémunéré au niveau de l’effort consenti), vous semblez négligé la force du système.

      Ces mêmes grands actionnaires sont aussi ceux des grands groupes de presses ou plus subtilement, des gros annonceurs ayant besoin des médias pour leurs pubs... Dénoncer le système au travers de médias de masse n’est plus possible hormis quelques appartés réduites à la portion congrue dans des émissions tardives ou alors en temps que contre-argumentaire dans des emissions plus ’regardées’ afin de simuler un débat qui en fait, sur le fond n’a pas lieu.

      Oui, il semble impossible que cela continue et pourtant cela continuera... Car on n’offre aucune possibilité de réflexion globale au peuple. Ce débat n’a pas lieu car il est décidé sciemment ou inconsciemment que ce débat ne doit pas avoir lieu. Je dirais pour ma part que ce choix est inconscient tant les tenants de ’la parole délivrée eu peuple’ sont intégrés dans ce capitalisme globalisant...

      Emettre des doutes sur le bienfait du capitalisme à long terme revient souvent à se faire comparer à un marxiste irrécupérable. Hélas !


      • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 15:52

        « Dénoncer le système au travers de médias de masse n’est plus possible »

        Pourquoi faire ? Si vous n’êtes pas content, démisionez et partez vivre au fin fond de la brousse avec les sauvages, voila tout. On n’a pas spécialement besoin de vous ici.


      • bahr (---.---.218.17) 12 décembre 2006 18:04

        « Pourquoi faire ? Si vous n’êtes pas content, démisionez et partez vivre au fin fond de la brousse avec les sauvages, voila tout. On n’a pas spécialement besoin de vous ici. »

        Vous fâchez pas, Msieur Sarkozy, il disait ca pour rigoler ! smiley


      • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 18:08

        Ouais, Marx aussi prétendait que les Patron volaient leurs salariés. Lénine à donc assassiné les patron. Résultat : baisse de 50% du pouvoir d’achat des salariés..

        De toute façon, si l’on impose des salaires à l’entreprise, il faut alors imposer des prix aux clients...


      • Gasty Gasty 12 décembre 2006 18:53

        Mais ça existe déjà, un produit de marque vendu dans un supermarché (X) est au même prix dans le supermarché concurrent (Y).

        Pour ne parler que de ça !


      • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 18:59

        Et ?

        ce que je veux dire, c’est que si plus 10 % de salaires, alors tous les produits et services doivent avoir leur prix augmenter de 10%..


      • armand (---.---.202.79) 12 décembre 2006 13:33

        La déstabilisation vient avant tout des fonds d’investissement. Déjà ils représentent des sommes énormes, mais is ont obtenu que les normes des échanges ne s’appliquent pas à eux, notamment en usant et en abusant de l’effet de levier. Sans parler de tous les produits dérivés qui minorent les risques tout en démultipliant les gains. Et quand on sait que nombre de ses fonds sont basés dans des paradis fiscaux, on arrive à la situation où les plus riches échappent totalement aux règles qui s’appliquent au reste de l’humanité. Quelques propositions : déjà garantir aux salariés leur représentation, voire même un droit de blocage en cas d’OPA ; interdire aux fonds d’investissement des prises de participation majoritaire (le rachat d’entreprises serait réservé à d’autres sociétés exerçant le même métier ; on éviterait ainsi que des groupes de presse tombent aux mains de groupes d’armement !) Plus généralement, contrôler sévèrement les stock-options, voire les interdire (on achète ou on achète pas, à un taux préférentiel, mais maintenant, et pas quand le cours est plus favorable) car cet outil a rendu le cadre dirigeant exclusivement préoccupé de valeur boursière. Mais j’estime qu’on pourrait commencer par l’affirmation que l’Etat peut, et doit, intervenir dans le domaine économique quand le bien commun est en jeu.


        • bulu (---.---.1.42) 12 décembre 2006 14:08

          @armand

          Mais l’etat en a-t-il le pouvoir (de reguler l’economie). C’est ca la vraie question. Qui a le pouvoir de decider ? Ceux qui ont le pouvoir de changer les choses ont depuis longtemps des stock-options smiley


        • Majax WC (---.---.242.118) 12 décembre 2006 14:10

          Article intéressant.

          Néanmoins, il serait bon d’arrêter avec la question du « patriotisme économique ». En effet, la plus grande partie de notre population, celle qui pèse au niveau de la consomation, du fait de la perte de son pouvoir d’achat, ne peut que se tourner vers les produits asiatiques bons marché. Comment peut-on encore demander à une population, plus pauvre de jour en jour, de faire autre chose que de consommer des produits qu’elle peut à peine s’acheter ?

          C’est aussi en ça que le capitalisme s’autodétruit. Les salaires stagnent, voire baissent, la pauvreté augmente, et les seuls produits accessibles sont ceux qui viennent de l’extérieur, et qui plombent notre économie locale. Il serait peut-être temps de considérer qu’une hausse significative du pouvoir d’achat en France relancerait de fait la consommation de nos produits, et permettrait de faire front.

          Pour le reste, il faut bien admettre que la population s’en moque. La priorité aujourd’hui et de ne pas sombrer du fait la précarité, et de boucler ces fameuses fins de mois qui deviennent de plus en plus longues.

          J’abonde sinon dans la proposition du positionnement de l’Etat comme régulateur dans le domaine économique quand le bien commun est en jeu. Il me semble néanmoins que l’on parte dans l’autre sens......


          • jk (---.---.101.8) 12 décembre 2006 16:35

            Il nous faut une gouvernance modiale pour contre balancer le capitalisme global : toutes les mesures locales n’ont plus aucun sens, car toute mesure contre le marché fera le relocaliser ailleurs.


          • billou (---.---.200.242) 12 décembre 2006 23:00

            Le problème actuelme parait être une frénésie de consommation dans la quantité et non dans la qualité. Exemple il est « bien » d’acheter du saumon fumé « de base » plusieurs fois par an (voir même par mois) bon marché plutôt que de s’offrir une bonne fois un bon saumon. Mais pour ça, il faut savoir attendre et ne pas se jeter sur la première promo venue, accepter de ne pas remplir le caddie de gadgets tous plus inutiles qui finiront au fond d’un placard et iront (encore plus) encombrer nos poubelles déjà surchargées. Mais entre temps, j’aurai consommé et j’aurai eu le pouvoir éphémère de l’acheteur. Je serai l’égal de mon voisin qui lui, aussi, a le droit d’acheter pour être mon égal. Où sont les vrais besoin ? Où est l’essentiel ?


          • aurelien (---.---.228.194) 12 décembre 2006 14:27

            C’est évident, nos sociétés capitalistes n’ont qu’une sacro sainte croissance à crédit et les énergies qui permettaient ce principe sont en train de disparaitre... concernant justement ces ressources, le bois est renouvelable, il suffit de le planter, de s’en occuper un peu et c’est tout... matériau de construction sain, ressource énergétique... l’avenir quoi !


            • (---.---.2.89) 12 décembre 2006 14:34

              Il faut plutot souhaiter la disparition des états et autres nationalisme et propriété privée, ceux-ci ne sont que des moyens de réguler l’exploitation de l’homme par l’homme décidée il y a 15000 ans.

              Redécouvrons les immenses possibilités humaines qui sont en nous et nous ferons le monde ensemble, dans la gratuité et la générosité.

              (je sais, je suis tendance « allumé » diront certains, mais jamais la confiance en ce qui nous habite humainement n’intervient dans les débats sur les affaires du monde, la vision économique a ses limites et nous y sommes presque, aprés c’est le goulag)


              • meta-babar (---.---.70.249) 12 décembre 2006 15:02

                On se faisait exploiter par qui il y a 15001 ans ? :p


              • patrick patrick 12 décembre 2006 18:31

                Et vive le monde merveilleux d’Amlie Poulain !

                En voici un post utile qui fait avancer le Monde !!!


              • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 18:39

                « En voici un post utile qui fait avancer le Monde !!! »

                Bof, Le Monde c’est un journal de merde écris par des Maoistes NON repentis..


              • le morange le morange 12 décembre 2006 20:26

                Pour espérer la disparition de la propriété privée il faut avoir assez mal compris la nature humaine (me semble t’il).


              • (---.---.2.89) 13 décembre 2006 00:14

                moquez vous , on verra votre tête quand tout sera par terre et que ce monde auquel vous vous accrochez n’apportera plus de réponse ou de sujet de réflexion à votre vie.


              • mosca (---.---.161.104) 6 février 2007 13:25

                On a vu(et on voit encore) les essais de gouvernance fait par les religions avec de grandes valeurs morales c’est un echec pire que l’etatisme morale(extreme droite ou gauche) ,on ne peut compter sur la morale seule .Seule une gestion equilibrée prenant en compte tout les parametres(meme ceux a long terme,le capitalisme ne prenant en compte que le court terme) pour la survie de l’espece et son bonheur peut reussir ,le probléme c’est la représentation speudo démocratique.


              • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 15:50

                « ont progressivement conduit à un déséquilibre dans notre société, avec des gagnants et des perdants, à savoir les actionnaires et les consommateurs d’un côté, et les salariés et les citoyens de l’autre. »

                Le déséquilibre, c’était avant ! Maintenant, les choses sont redevenus normals et saines.

                « Cette situation n’est selon moi pas durable, les citoyens ne tolèreront plus très longtemps que dans une démocratie, le vrai pouvoir ne soit plus dans leurs mains, et les salariés n’accepteront plus de ne plus être rémunérés des fruits de leur travail. »

                Les salariés sont payé, et bien payé (= salarié Allemand). Quant au citoyen, il va bien falloir qu’il apprennent ses droit de l’homme, et que son pouvoir s’arrete là ou commence la liberté des autres.

                « Enfin je signalerai une dernière menace qui pèse inexorablement sur le capitalisme : l’épuisement des ressources, en particulier des matières premières. »

                Parce que cet épuisement (hypothétique) ne pése pas sur le socialisme ou n’importe quel autre modéle ? La mer d’aral, qui l’a épuisé ?

                « Nous avons vécu jusqu’à maintenant dans un monde où l’énergie était bon marché, il faudra désormais apprendre à se passer du pétrole, puis du gaz, puis de l’uranium... »

                Vous avez raté des événements en 1973 et 1979, vous.. L’énergie bon marché, c’était les années 50 et 60.

                « C’est de toutes ces questions qu’il faut discuter maintenant. »

                De quoi voulez vous discuter ? Les Indiens & autres futus riches se moquent totalement de l’opinion des français sur leur développement : c’est un pays indépendant, et la France est toute petite.


                • mijo (---.---.98.41) 12 décembre 2006 16:35

                  « Enfin je signalerai une dernière menace qui pèse inexorablement sur le capitalisme : l’épuisement des ressources, en particulier des matières premières. Nous avons vécu jusqu’à maintenant dans un monde où l’énergie était bon marché, il faudra désormais apprendre à se passer du pétrole, puis du gaz, puis de l’uranium... »

                  Il y a quand même des ressources inépuisables, le soleil, le vent et d’autres sûrement. On peut peut-être compter aussi sur notre matière grise, à condition que l’on favorise son fonctionnement. Si seulement elle était moins sclérosée par le pouvoir des lobbies...


                  • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 16:38

                    Sans parler, comme dirait Sevran, de la « bite des noirs »..


                  • Jaimz (---.---.101.8) 12 décembre 2006 17:17

                    Je ne sais pas si l’article est intéressant, dans quelle mesure un candidat à l’élection présidentielle peut-il influer sur les orientations économiques du monde ? De là à faire des propositions... ce débat sera plus ciblé lors des élections européennes qui sont malheureusement boudées par les Français.

                    Par contre vous soulignez bien la problématique du consommateur-salarié-actionnaire-citoyen, en ce sens que la seule façon pour stabiliser une chute du pouvoir d’achat serait bel et bien un investissement de tous dans les produits boursiers, malgré les risques. Notre morale va évoluer et nos comportements aussi... forcés par la dynamique mondiale. Ainsi il est évident que les pays du Moyen-Orient et d’Asie deviendront bientôt les principaux investisseurs, il n’y a pas à le craindre au contraire, s’ils développent des emplois et créent de la richesse. Le hic, c’est que je ne vois pas très bien ce qu’ils achèteront en Europe, si tout à été externalisé (industrie notamment) et qu’il n’y a plus de ressources à fort retour financier.


                    • reinette (---.---.138.191) 12 décembre 2006 17:57

                      « Malgré tout ce que je sais sur la duperie, toute mes attentions critiques ne me sont, à un moment donné, d’aucun secours. À chaque instant, le mensonge imprimé peut me terrasser, s’il m’environne de toutes parts et si, dans mon entourage, de moins en moins de gens y résistent en lui opposant le doute. »


                      • (---.---.229.236) 12 décembre 2006 18:01

                        Il n’y a aucun mensonge : les riches ont toujours dit depuis des années qu’ils allaient quiter la France car les impots y sont trop élevés. Il ne faut pas faire les surpris.


                      • Stephane Klein (---.---.19.227) 12 décembre 2006 18:26

                        Article rechauffe pour un theme rechauffe base sur un livre rechauffe...

                        Le capitalisme au sens le vieux basique du terme est vieux comme quant liberalisme, lui, on peut se risquer a dire que l’Empire Romain etait le premier essai de marche unique a monnaie unique et sans droits de douane, alors les pseudo-apocalyptique a deux balles me passent au-dessus.


                        • www.jean-brice.fr (---.---.237.7) 12 décembre 2006 20:16

                          Ce n’est certainement pas vrai ou bien l"auteur ne comprends rien au capitalisme : je lui conseille de lire RUEFF Jacques ou du moins cliquer. Le capitalisme ne peut pas être en danger, il peut seulement être DEVOYE, ce qui est le cas actuellement POURQUOI ? Parce que les anglo-saxons l’ont dévoyé en 1922 à la conférence de Genes avec le « GOLD EXCHANGE STANDARD » ! Pour plus d’informations, allez sur www.jean-brice.fr


                          • www.jean-brice.fr (---.---.237.7) 12 décembre 2006 20:25

                            comme d’ailleurs les marxistes ...


                            • melun (---.---.222.219) 12 décembre 2006 21:57

                              Mr Jean brice, ce n’est pas la peine de profiter de n’importe quelle occasion pour faire l’autopromotion de votre livre. Il n’y a AUCUNE information qui fasse référence à la conférence de Gênes ou a la façon dont « le capitalisme se devoye » dans votre site ou je me trompe ? Il faut bien acheter votre livre pour ne serai-ce qu’avoir un début de réponse, non ?

                              Les commentaires sont fait pour PARTICIPER ou REAGIR, PAS POUR VENDRE

                              Je trouve vos manières grossières et vos attrape-lecteurs pompeux. smiley


                              • www.jean-brice.fr (---.---.130.13) 13 décembre 2006 08:34

                                pour melun : je pense que nous sommes ENCORE dans un pays de LIBERTE que les gens de votre acabit voudraient transformer à leurs manières ! PersonnelLement votre raisonnement ne me touche pas et je continuerai à ignorer vos menaces ...


                              • (---.---.153.159) 12 décembre 2006 22:02

                                « ...les citoyens ne tolèreront plus très longtemps que dans une démocratie, le vrai pouvoir ne soit plus dans leurs mains... »

                                Comme le vrai pouvoir n’a jamais été dans les mains des citoyens, on se demande pourquoi ils ne toléreraient plus.

                                Choisir des individus placés en position éligible par les pontes de leur parti, n’a jamais équivalu à la détention d’un pouvoir, et encore moins d’un vrai pouvoir.

                                En fait, ce sont la démocratie et le droit-d’l’hommisme, en tant qu’impostures, qui sont en train de faire faillite...


                                • allah (---.---.226.40) 12 décembre 2006 22:09

                                  putain c est grave : pas une seule reponse sensée a l article , je vais me sentir chez moi ici smiley


                                  • (---.---.181.200) 12 décembre 2006 22:15

                                    Le « patriotisme économique » et « l’épuisement des ressources ». Voici deux bons poncifs élimés depuis Colbert, mais jamais épuisés, qui auraient fait la joie des va-t-en-guerre de 1914.

                                    C’est grâce au patriotisme économique que les guerres les plus meurtrières ont eu lieu : c’est par patriotisme économique que Napoléon a instauré le blocus continental et entrepris la campagne de Russie. C’est par patriotisme économique que la Troisième république interdisait à l’Allemagne de commercer directement avec nos colonies ou qu’on évitait les prises de participations croisées entre entreprises allemandes et françaises. C’est par patriotisme économique que le Japon et les Etats-Unis se sont entredéchirés. Etc..

                                    L’auteur de l’article semble ignorer, comme les mercantilistes, que le commerce extérieur et les OPA se font dans les deux sens.

                                    Quand à l’épuisement des ressources, qu’est-ce qu’une ressource ? Le cuivre constitue encore une ressource pour fabriquer des canalisations d’eau domestiques. Avant, c’était le plomb ou le fer. Et avant, il n’y avait pas de canalisation du tout. Dans les habitations modernes, on utilise du PVC pour l’alimentation en eau.

                                    Les ressources varient selon l’utilisation qu’on fait des matières premières. Et l’amiante ? N’était-ce pas aussi une ressource.

                                    Des bandes volent le cuivre parce qu’il est demandé par les pays émergents, mais il est déjà périmé. Pour certains, il est même toxique.

                                    Il conviendrait donc que l’auteur de l’article fournisse au moins un exemple de « ressource » épuisable, non toxique et irremplaçable.

                                    Vraitravailleur


                                    • Cimballi (---.---.185.62) 12 décembre 2006 23:15

                                      Quand on constate que la plupart des politiques économiques actuelles sont basées sur une augmentation des naissances pour compenser le vieillissement de la population, et qu’en parallèle ces populations omnubilées par le travail font de moins en moins d’enfants on peut effectivement se demander où tout cela va nous mener. Une petite citation qui devrait faire réfléchir nos politiciens et leurs politiques économiques :

                                      « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste. » (Kenneth Boulding)


                                      • le morange le morange 13 décembre 2006 04:00

                                        Pensez vous franchement que les populations avez moins besoin de travailler dans le passé (à 90% des paysans) que dans nos sociétés contemporaines ? Si les femmes font moins d’enfants maintenant c’est peut-être aussi parceque : 1)elles ont accés à des technologies contraceptives 2)un accouchement est éprouvant physiquement 3)un enfant est une lourde responsabilité (morale, financiére etc)

                                        Depuis le début de la conquête spatiale le monde n’est plus fini (je pense à Bush et sa volonté affichée d’étendre le commerce à la lune, ce qui se fera probablement à terme)


                                      • (---.---.229.236) 13 décembre 2006 06:39

                                        Oui, les femmes font moins d’enfant, a cause de l’immigration (obligation de fuire les zone colonisé, donc baisse de valeur et par répercution hausse du prix de l’immobilier dans les zones normales).

                                        "Une petite citation qui devrait faire réfléchir nos politiciens et leurs politiques économiques :

                                        « Celui qui croit qu’une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est un fou, ou un économiste. » (Kenneth Boulding)"

                                        Ce sont les retraites qui vont morfler, mais ca tout le monde le sait depuis 1989. Car celui qui préfére la sécurité sociale à la la liberté ne mérite ni l’un ni l’autre.


                                      • yoda (---.---.63.52) 13 décembre 2006 00:20

                                        « Le capitalisme est aujourd’hui le seul système économique sur la planète qui »fonctionne« . »

                                        Le fait que seul le capitalisme, aujourd’hui, existe ne prouve pas que c’est le seul systeme economique qui fonctionne, d’autres ont fonctionné avant lui. Mais c’est un systeme économique phagocytaire qui cherche par nature a s’étendre, a croitre, a faire des petits et a infecter ou detruire tous les autres systemes... Cette agressivité et ingérance a fait du capitalisme le seul systeme économique aujourd’hui.


                                        • le morange le morange 13 décembre 2006 03:12

                                          « Le fait que seul le capitalisme, aujourd’hui, existe ne prouve pas que c’est le seul systeme economique qui fonctionne, d’autres ont fonctionné avant lui. »

                                          Exemple(s) ?


                                        • (---.---.229.236) 13 décembre 2006 06:41

                                          Ceux qui sont contre le capitalisme sont contre la liberté.

                                          Cela a un nom : le facisme.


                                        • arturh (---.---.119.98) 13 décembre 2006 09:37

                                          Exemple ? : toi en train d’écrire sur internet, un pur produit de la réussite de la démocratie (américaine) et du capitalisme. Une victoire de la liberté.


                                        • yoda (---.---.63.52) 13 décembre 2006 10:23

                                          @ le morange

                                          Des exemples ??

                                          Pour resumé de maniere tres caricaturale, le capitalisme est né avec la révolution industrielle lorsque la propriété privé des moyens de productions a permis une forme de logique autonome du profit et d’accumulation de capital : La « location » des moyens de production (outils ou terres) qui automatise la plus-value. Avant la revolution industrielle les moyens de production par leur faible technicité etait accessible a tous et, meme si une logique individuelle du profit et d’accumulation du capital existait, elle n’etait pas erigée en mode organisateur et structurant de la vie sociale.

                                          Donc les Exemples sont les économies primitives basées sur l’échange sans valeur ajoutée et les economies pre-industrielles ou la valeur ajoutée était périphérique et non au coeur du fonctionnement économique. Quand au socialisme (dans le sens de « propriété commune de la terre et du capital »), il n’a pu fonctionner ou réellement s’essayer en raison de ses frictions avec le capitalisme et l’imperialisme (cf allende), de ses formes idéologiques trop rigides et de sa tendance a vouloir passé en force sans préparer le terrain : ce qui ne signifie pas qu’elle ne fonctionnerait pas dans le principe.


                                        • le morange le morange 13 décembre 2006 19:17

                                          Merci pour votre réponse.

                                          Comme vous je crois que le capitalisme (son ancêtre), le libre-échange et la recherche du profit sont présents dans les sociétés primitives.

                                          Lorsque l’homme préhistorique A échange deux poisson contre une massue c’est parcequ’il estime qu’il en tire un profit (peut-etre vital)

                                          Lorsque l’homme préhistorique A « loue » sa massue (le capital) à B (le salarié) en échange d’une partie de la viande de mamouth tué avec cet outil (les bénéfices) il fait du capitalisme.

                                          Certes la valeur ajoutée de la massue sur le mamouth n’est peut-être pas trés importante, mais je veux illustrer que le libre-échange et le capitalisme sont naturels et même importants pour le développement humain (vitaux ?). Vouloir les supprimer me semble illusoire.

                                          Lorsque les socialistes (au sens évoqué) veulent collectiviser les moyens de production je crois qu’ils se trompent. Dans un systéme socialiste quel individu voudra développer une initiative (intellectuelle, financiére, physique ou autre) qui lui coute personnellement si il n’en tire aucun profit personnel mais que les bénéfices sont directement récupéré par l’ensemble des individus (même les moins concernés).

                                          En fait il faudrait que 100% des 60M de français adhérent délibérément à ce projet collectiviste pour que ce ne soit pas du totalitarisme. Ca n’arrivera pas (à cause de moi par ex). Dans une société libérale digne de ce nom personne ne vous oblige à participer à « l’exploitation de l’homme par l’homme », personne ne vous oblige à acheter des actions ou devenir salarié d’une entreprise cotée en bourse : vous pouvez monter votre propre affaire ou participer à de l’actionnariat salarié (de l’auto exploitation ?), participer à une coopérative, une association, manger les produits de votre potager etc...

                                          Ceci dit je suis assez d’accord avec Sylvain Reboul lorsque dans son commentaire un peu plus bas, il prétend qu’on manque de contre-pouvoir démocratique (syndicats, associations etc).


                                        • yoda (---.---.63.52) 14 décembre 2006 01:53

                                          @ le morange

                                          Merci pour votre échange tres constructif. J’aimerai rebondir sur deux points :

                                          Il faut s’accorder par ce que l’on entends par capitalisme : il est evident que depuis la nuit des temps, la croissance de la population humaine et du progres technique ont été de paire avec une forme naturelle de recherche de profit et de plus value comme l’exemple que vous donnez. Mais ce que l’on entends généralement par capital« isme » est une forme de logique autonome du profit qui conduit a une société dans laquelle tous les individus sont obligés d’emprunter un service, du capital, des outils ou des terres, « pour survivre »... et font donc tourner la machine du capitalisme et du profit. Cet asservissement et cette privatisation de toutes formes de biens est une forme de totalitarisme...

                                          Donc lorsque vous dites : « En fait il faudrait que 100% des 60M de français adhérent délibérément à ce projet collectiviste pour que ce ne soit pas du totalitarisme. Ca n’arrivera pas (à cause de moi par ex). ». Cela est la meme chose pour le projet « capitaliste ». Ce qui donne l’impression que ce n’est pas un totalitarisme est l’éducation et le milieu culturel qui forment a penser la propriété privée comme naturelle.

                                          Je conclus donc que le socialisme avec une éducation adaptée est une forme tout aussi viable que le capitalisme, voire plus viable de par ce caractere moins agressif et névrotique. Mais il faut bien entendu préparer le terrain et éduquer l’individu au bienfait du don et du partage. C’est pas gagné !


                                        • le morange le morange 14 décembre 2006 03:36

                                          Visiblement l’une des racines de notre désaccord est la question de la propriété privée. Je crois que la propriété privée est aussi une question de nature humaine. L’homme est assez « égoïste » : généralement il pense à sa propre survie avant celle des autres. Si l’augmentation de sa probabilité de survie passe par le fait de se réserver l’exclusivité d’un ou plusieurs objets au détriment des autres individus il le fera. Idem pour la séduction amoureuse ou la survie de ses enfants.

                                          Je crois qu’idéalement chacun devrait être libre de choisir son mode d’organisation : le capitalisme et la méritocratie pour les uns, des communautés collectistes pour les autres (sur le modéle des kibboutz israëliens par ex).


                                        • yoda (---.---.63.52) 14 décembre 2006 10:31

                                          « Je crois que la propriété privée est aussi une question de nature humaine. L’homme est assez »égoïste«  : généralement il pense à sa propre survie avant celle des autres. Si l’augmentation de sa probabilité de survie passe par le fait de se réserver l’exclusivité d’un ou plusieurs objets au détriment des autres individus il le fera »

                                          On en revient en effet a la question de l’égoisme. Mais dans nos sociétés d’abondance, l’egoisme n’est que tres peu connecté a la « survie biologique » mais plutot a une forme de valorisation d’une entité psychique et imaginaire que l’on dénomme l’ego. Et travailler sur soi pour s’alleger du poids de son ego est un travail que chacun peut faire (pour son bien).

                                          Je rejoins volontiers ta conclusion, chacun devrait etre libre de choisir, mais les espaces ou il est possible de vivre sans mettre le doigt dans l’engrenage capitaliste sont de plus en plus restreint (meme les kibboutz dans leur forme traditionnelle tendent a disparaitre...)

                                          Bien a toi,

                                          Yoda


                                        • arturh (---.---.119.98) 13 décembre 2006 09:35

                                          « Le capitalisme est aujourd’hui le seul système économique sur la planète qui »fonctionne« . Sa victoire sur le communisme a été totale au point que l’on peut se demander s’il n’est pas à son apogée. »

                                          Ce n’est pas le capitalisme qui a gagné sur le communisme, c’est la démocratie.


                                          • Vive la République Vive la République 13 décembre 2006 09:51

                                            Merci pour tous ces commentaires, n’hésiter pas à visiter mon blog où vous retrouverez beaucoup d’autres articles politiques ou économiques : http://vivelarepublik.blogspot.com


                                            • LE CHAT LE CHAT 13 décembre 2006 10:28

                                              Bien vu l’auteur . Les capitalistes occidentaux laisseront-ils leurs collègues des pays emergeants jouer au grand monopoly mondial ? Les Mittal , Tata et autres Mahindra commencent à agiter leurs roupies et bientôt les brésiliens , thailandais et chinois voudrons aussi faire leurs emplettes .

                                              Comme au conseil de sécurité de L’ONU où l’on ne leur laisse que des strapontins , nos capitalistes occidentaux voudrons c’est certain se garder la plus grosse part du gâteau !l’ultra libéralisme s’effacera devant de nouvelles barrières protectionistes , j’en suis convaincu.


                                              • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 13 décembre 2006 11:45

                                                Ce qui est en cause c’est l’hyper-capitalisme financier spéculatif à court terme qui risque de détruire le capitalisme productif et le libéralisme économique (à ne pas confondre avec son contraire : l’ultra-libéralisme liberticide) par absence de contre-pouvoir sociaux et politiques régulateurs efficaces.

                                                Mais n’exagérons pas : cette question se trouve au centre de la vie politique dans toutes les démocraties du monde, y compris la nôtre et aux USA ? La démocratie ne peut éviter de l’affronter et je dirais, le capitalisme lui-même.

                                                Mais je ne vois pas en quoi cette présente campagne présidentielle y fait exception à entendre les déclarations des uns et des autres sur ce thème. Le problème le plus difficile à traiter est la contradiction entre le fait que cette régulation ne peut être que mondiale et d’abord doit être négociée à l’échelon européen, comme vous le dites et le fait que la démocratie politique mondiale n’existe pas encore sur le plan institutionnel et que l’intégration politique de l’Europe a été mise en panne par qui vous savez à la grande joie des ultra-capitalistes.


                                                • René Job (---.---.131.60) 14 décembre 2006 23:17

                                                  J’ai lu un tas de choses, mais celle-là, c’est une perle :

                                                  "Comme vous je crois que le capitalisme (son ancêtre), le libre-échange et la recherche du profit sont présents dans les sociétés primitives.

                                                  Lorsque l’homme préhistorique A échange deux poisson contre une massue c’est parcequ’il estime qu’il en tire un profit (peut-etre vital)

                                                  Lorsque l’homme préhistorique A « loue » sa massue (le capital) à B (le salarié) en échange d’une partie de la viande de mamouth tué avec cet outil (les bénéfices) il fait du capitalisme.

                                                  Certes la valeur ajoutée de la massue sur le mamouth n’est peut-être pas trés importante, mais je veux illustrer que le libre-échange et le capitalisme sont naturels et même importants pour le développement humain (vitaux ?). Vouloir les supprimer me semble illusoire."

                                                  Puis couplet normal sur le socialisme, le collectivisme, les autres anormaux.

                                                  Avant de discuter du « capitalisme » en pour ou contre, faudrait-il avoir en tête qu’on discute du libéralisme classique appliqué dans la terminologie marxienne. Le capital, c’est le mot de Marx pour le Libéralisme du XIXème siècle. De Facto, on défend sans le savoir l’analyse marxienne du libéralisme classique.

                                                  Nos ancêtres pré-historiques n’avaient pas la moindre idée de ce que c’est que l’échange. Ils vivaient dans la survie et probablement pour se faire, ils unissaient leurs forces. Autrement, nous n’existerions tout simplement pas. ça relèverait du miracle divin. Ce qui est grave, c’est de le degré d’intoxication mentale que cette idéologie a produit. On croit que tout est échange, que la recherche du profit est la loi naturelle des humains depuis la nuit des temps.

                                                  On en est venu à faire de certains aspects importants de la vie, toute la vie. On réécrit l’Histoire à l’aune de ses concepts. Dans les faits, c’est ça un totalitarisme. Il faut parler « économiste » pour être entendu et lu.

                                                  Pour la critique, il suffit de lire les auteurs de l’Ecole de Francfort rarement enseignés en France. Les auteurs depuis 1930 expliquent comment le système économique en place absorbe les critiques pour se renouveler sans fondamentalement changer. La veille économique, c’est ça.

                                                  Clin d’oeil à Agora Vox qui est soutenue par une société de veille économique...pas de hasard.

                                                  Nos critiques sur ce « forum » un peu spécial, alimente le système pour se défendre des changements qui pourraient le déstabiliser. Nous participons donc, ici, de son renouvèlement, comme d’ailleurs tous les scientifiques qui travaillent dans des laboratoires qu’ils soient privés ou publics.

                                                  La force du libéralisme, c’est d’absorber toute critique. De la faire sienne et de la neutraliser. Ce dont était incapable les autres systèmes. La nourriture du système, c’est l’information critique.

                                                  Il y a un autre article de Bernard Dugué en ce moment sur le Forum. Bernard s’interroge sur l’idée de révolution. Je lui réponds ici, les financiers qui gouvernent ce système vont éliminer eux-mêmes les élites en place. Par absorption des critiques, pour mettre en place des régimes plus démocratiques. Les élites sont « has been »...comme on dit. Elles sont donc impropres à prétendre à la gouvernance.

                                                  C’est ça le capitalisme ou le libéralisme : le remplacement des données non pertinentes par d’autres qui le sont plus. Les « élites » formées à Science Po, l’ENA, l’ENM, certaines Ecoles de commerce = des données non pertinentes.

                                                  Louis XVI et les aristocrates = des données non pertinentes.

                                                  Les Britanniques en Inde = des données non pertinentes.

                                                  Etc.


                                                  • yoda (---.---.63.52) 15 décembre 2006 01:40

                                                    Bonjour Rene Job,

                                                    J’ai beau etre tres critique comme toi avec le capitalisme, ton billet me semble un brin arrogant :

                                                    « Nos ancêtres pré-historiques n’avaient pas la moindre idée de ce que c’est que l’échange. Ils vivaient dans la survie et probablement pour se faire, ils unissaient leurs forces. »

                                                    Unir ses forces, c’est une forme echange, tu vas a la chasse, je vais a la cueillette et on unit nos biens = on echange nos biens... Comme il a été dit plus haut la nuance est au niveau de la notion de propriété privé.

                                                    Le capitalisme ou libéralisme, bien que largement autonome avec seules les elites financieres qui tiennent les principales ficelles, s’appuie néanmoins sur un comportement « humain » « naturel » qui est la recherche d’une plus value, d’un profit, d’une valorisation de son ego, une facon de remplir le vide laissé par ses angoisses existentielles et la peur de la mort.

                                                    Donc tant que l’homme n’aura pas resolu ses angoisses existentielles , il nourrira, par sa recherche de valorisation de soi, l’ogre capitaliste et sa logique irrationnelle. (Du moins c’est mon sentiment.. smiley)

                                                    Bien a toi,


                                                  • René Job (---.---.131.60) 15 décembre 2006 02:04

                                                    Non Yoda,

                                                    Unir ses forces, ce n’est pas seulement diviser le travail et se spécialiser. C’est d’abord agir ensemble, se trouver dans une même situation. Les hommes tendent un piège au mamouth, les femmes sont là derrière à attendre et à encourager, prêtent à s’élancer pour le dépeçage une fois la bête à terre.

                                                    Unir ses force, c’est communier dans les mêmes croyances.

                                                    Nous vivons dans une société d’individus, séparés, isolés.

                                                    Ce que je trouve arrogant, c’est de refaire des milliers d’années d’histoire autour des concepts d’une discipline. L’économie n’a pas vocation à tout expliquer. L’échange au sens moderne n’apparait qu’avec les sociétés de troc. C’est déjà tardif. Dans la pré-histoire, les membres d’un groupe humain donné cherchent à survivre avant toute chose. L’idéologie économique qui sévit aujourd’hui aurait éradiqué notre espèce. Elle n’est valable que dans des sociétés qui peuvent se permettre de perdre de nombreux membres parce que numériquement ça n’affecte pas le devenir du groupe. Dans une société où la démographie est un problème central, le discours économique moderne est tout simplement suicidaire. Ce qui compte, c’est le groupe. C’est sa survie. S’il y a des sacrifices individuels à faire, c’est pour la survie du groupe. Pour le reste, les maladies, les disettes et les conditions de vie suffisent amplement pour créer au quotidien l’incertitude existentielle. D’où l’importance de se concilier les puissances supra-naturelles.

                                                    Je ne conteste pas que l’échange existait, ce que je conteste, c’est la façon de relire le passé avec un concept moderne qui laisse à croire que l’état des sociétés humaines était identique (finalement) au nôtre. C’est faux. Chaque développement de l’humanité connait ses propres contraintes. Ce qui est vrai à une période ne l’est pas forcément à une autre. Ce qui sous-tend un tel discours rétrospectif, c’est une vision syncrétique des données historiques. Différents éléments mal maitrisés se mélangent en un même ensemble, en une même représentation. On peut donc appliquer le plus naturellement du monde des concepts de notre temps à un temps où ils n’existaient pas pour les hommes de ce temps là.

                                                    Ce que je dis, c’est qu’il faut faire attention.


                                                  • René Job (---.---.132.43) 21 décembre 2006 15:01

                                                    J’ajoute que dans les temps antérieurs, chaque membre de chaque civilisation à un minimum de polyvalence. La spécialisation poussée est une donnée de la modernité. La spécialisation est liée à l’existence d’une économie déjà développée. Des sociétés de pénuries ne peuvent se permettre une division du travail trop fine. Tout simplement parce que cette forme d’organisation humaine suppose l’existence de conditions environnementales et techniques qui permettent l’entretien de circuits stables dont les fonctionnements connaissent le moins de perturbations possibles.

                                                    Exemple de cela : les grèves des transporteurs (routiers, taxis, Cies aériennes, Cies des chemins de fer, etc.). Dans ces cas, nous vivons sur des stocks de quelques jours. Au-delà, la pénurie se fait sentir.

                                                    Tous les réseaux qui font fonctionner notre économie mondialisée sont ultrasensibles : une panne de courant, un défaut de maintenance, une agression...et voila tout le système social perturbé. Pour une entreprise, c’est calamiteux.

                                                    C’est d’ailleurs l’erreur de la forme actuelle du capitalisme que de ne pas redistribuer une part décente des richesses aux citoyens. C’est prendre le risque de gripper toute la machinerie. Ils sont bêtes, pris dans le principe du profit et globalement sans réflexion à long terme. On peut le remarquer dans l’eugénisme social qui est pratiqué. Dans l’incapacité à recruter des gens diplômés et de faire de la recherche entreprise.

                                                    La xénophobie par exemple, induit le fait que des « cerveaux » étrangers préfèreront travailler pour des firmes anglo-saxonnes pratiquantes du communautarisme et offrant des perspectives de développement social personnel vers le haut. La disqualification progressive de la France vient aussi de sa xénophobie ambiante. Aux Etats Unis, ils en sont à envisager une Présidente voire un noir ou un hispanique. Ils ont bien compris que la mobilité sociale et la non discrimination de l’autre étaient des forces de mobilisation des énergies. Il y a une seule espèce et l’histoire des sciences et des techniques montre que l’intelligence comme la sagesse est incolore.

                                                    Un scandale en France : le cas des internes dont les diplômes ne sont pas reconnus parce qu’en provenance d’Afrique ou d’ailleurs.

                                                    Et pour revenir au point de départ de ce commentaire, nous revenons à un temps où une personne doit être suffisamment polyvalente et technicienne, en même temps, pour survivre. La mauvaise organisation globale de la France vient aussi de l’hyperspécialisation, de la volonté de recruter des gens déjà « qualifiés » et si possible qui ont bon aspect. Nous pâtissons de notre propre incapacité collective à changer. Quant aux discussions sur les modifications des termes sociaux, elles sont aberrantes : ce n’est pas moins de redistribution mais mieux et plus. Les gens devraient être stabilisés. Vous verriez nombre d’entre eux s’inventer des occupations dont certaines déboucheront immanquablement sur des activités économiques. C’est ce que permettrait un revenu social de citoyenneté. Mais pour comprendre le concept, faut-il encore sortir des représentations passéistes. On ne paie pas les gens à « glander », on permet au système social de se régénérer sans violence.

                                                    Philosophiquement, Socrate, Jésus et Gandhi ont raison : toute action engendre une réaction : toute violence engendre une violence contre réactionnelle.

                                                    Je finirai sur le constat que les diplômes type sciences humaines philo en France ne sont pas valorisés alors qu’Outre-atlantique, ils le sont. Une population qui ne cherche pas est une population qui ne pense pas. Ce qui fait qu’à l’ère de l’économie informationnelle, cette population est OUT. Etat de fait qui ne peut se traduire que par une grande pauvreté galopante.


                                                  • www.jean-brice.fr (---.---.133.72) 16 décembre 2006 21:03

                                                    D’où l’importance de l’HISTOIRE ...


                                                    • Adam S. (---.---.129.84) 16 décembre 2006 22:59

                                                      Comment dit on foutaise en Francais ?

                                                      Il y a pas mal de monde sur ce blog qui ferait bien de preciser leur semantique : capitalisme, liberalisme, etc. ils n’ont pas l’air de vraiment comprendre de quoi ils parlent et utilisent des mots comme les integristes utilisent le latin. Pour la sonorite.

                                                      Ils pourraient aussi revoir leurs chiffres et s’apercevoir que le partage de la VA entre le capital et le travail est le meme depuis 25 ans ; alors l’exploitation du pauvre travailleur par l’actionnaire, c’est de la propagande pour Kleenex.


                                                      • cdg (---.---.237.81) 17 décembre 2006 09:46

                                                        le % de VA entre capital et travail ne represente pas tout ! Meme si c est vrai que on est revenu a la situation d il y a 30 ans (ce qui represente une baisse pour le travail par rapport a disons il y a 15 ans)

                                                        L autre probleme c est la repartition des risques : en tant qu actionnaire je veux pouvoir jouer un secteur d activite plus que l autre. D ou de plus en plus de « recentrage sur le coeur de metier » afin d avoir des « pure players » Par contre pour le salarie de la societe c est quand meme bien plus risque qu une activite ne puisse pas en compenser une autre.... Prenez l exemple d alcatel (recentrage sur la telephonie) par ex

                                                        Derniere remarque : tout discours d un PDG parle de creer de la valeur pour l actionnaire (shareholder value car la plupart des fonds sont d origine non francophone). Toute decision est justifiee par ca. Jamais par l interet des employes. Ca donne une idee de l interet que presente le personnel (un cout qu il faut reduire le plus possible. Les delocalisations n en sont qu au debut !!!)


                                                        • Boursicot (---.---.166.165) 18 décembre 2006 14:48

                                                          ** A voir pour commencer : http://20six.fr/aurelianobuendia/archiveofmonth/2005/03/00

                                                          ** puis tout le site : http://20six.fr/aurelianobuendia

                                                          La chute du capitalisme est une question financière (nombreuses sources us).


                                                          • radovan (---.---.53.33) 22 décembre 2006 10:30

                                                            Bonjour,

                                                            introduction intéressante sur le capitalisme et ses revers. Vous parlez de retrouver l’équilibre entre les composantes de la société (actionnaire, consommateur, salarié, citoyen) mais il me semble que les actionnaires ont une grande part de responsabilité dans le déséquilibre actuel. Qui a fixé à 15 % les marges de prise de bénéfices ? Ne pourraient elles pas etre que de 10 ou 7.5 %, ce qui desserrerai l’étaut sur les entreprises. Qui empoche le fruit du travail des autres tout en se prélassant dans les conseils d’administration ? Comment voulez vous défendre et inculquer la valeur travail aux nouvelles générations face à une telle abération ? Qui fait et défait les économies locales au bon gré de leurs désidératas, sans autre forme de considérations ? Allez motiver la masse salariale sur des projets cohérents devant autant de cynisme. Certes, l’actionariat a permis aux économies européennes et américaines d’exploser tout au long du XIX et XXéme siècle par le biais de l’investissement, mais dorénavant il nous dessert. A sa charge aussi de préserver le moteur de sa réussite, ou il chutera peu après nous. Guillaume.


                                                            • kalos (---.---.174.228) 12 janvier 2007 17:44

                                                              Je ne pense pas que le Capitalisme va s’autodétruire ni qu’il va tuer la civilisation. Je pense que c’est qui est en train de tuer notre civilisation, au sens large, c’est la dose mortelle de poison injecté dans les esprits par la TRILATERALE. Je vous donne quelques pistes : Murdoch, Berlusconi, Bouygues, Dassault, Lagardère ....si on refléchit sur les contenus dela presse et des télévisions de ces messieurs on peut commencer à comprendre comment ils ont condamné la civilisation à disparaître, et sans le vouloir !!!


                                                              • moebius (---.---.131.4) 30 janvier 2007 23:35

                                                                Par la mére ubu quand nous aurons pour nous seul toute cette bonne phynance nous n’en créverons pas car nous irons la déféquer dans je ne sais quel trou noir cosmique et toute cette bonne merdre ensemmencera d’autres univers aussi merdreux que le votre car notre pouvoir est tel qu’il tient principalement dans nos tripes.

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