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Accueil du site > Actualités > Economie > Le CPE et le retour à la condition salariale du XIXe siècle

Le CPE et le retour à la condition salariale du XIXe siècle

Après plus de vingt ans de flexibilisation de l’emploi (CDD, intérim, etc., et aujourd’hui CPE, CNE), il est temps d’en évaluer les conséquences funestes et de les corriger, à défaut d’abandonnerla méthode. Elle ne permet pas de réduire significativement le chômage et conduit à un retour à la condition salariale du XIXe siècle - marquée par un faible niveau de vie et de sécurité individuelle face aux risques de l’existence (vieillesse, maladie, chômage).


Il est pour le moins curieux de penser à propos du CPE que le Premier ministre puisse « avoir le sentiment qu’entre l’exercice normal de la démocratie à travers le Parlement, qui a conduit à son adoption, et l’expression de l’opinion à travers des assemblées générales, autoproclamées et procédant par mains levées dans la plus pure des traditions « populaires » que l’on pouvait espérer révolue et des défilés aux comptages controversés, il n’a pas d’autre choix que de tenir » (Pierre Bilger du 17/03/2006 sur le site d’AgoraVox).

Tout d’abord, le Premier ministre n’a d’autre légitimité - en l’absence d’un quelconque mandat électif, que celle du chef de l’Etat. Or, celui-ci a été mal élu, faut-il le rappeler, après ce funeste 21 avril 2002. Qui plus est, alors que le Premier ministre dispose de la majorité au Parlement, celui-ci a fait de l’exception du 49-3, utile en période de cohabitation ou de crise, une règle, au mépris de la séparation des pouvoirs exécutif et législatif. Enfin, le CPE n’a fait l’objet d’aucun dialogue social préalable avec les partenaires sociaux, mais a été conçu rapidement sur un coin de table par deux technocrates. Prenons, en conséquence, un peu de recul : nous avons bien là beaucoup plus les ingrédients d’un despotisme éclairé que ceux de la démocratie !


Certains aiment à penser que les gauchistes animent les protestations collectives... mais le sondage BVA du lundi 20 mars 2006 publié dans la Dépêche du Midi montre que 60% des Français souhaitent le retrait du CPE. Mais ils sont aussi 50% à penser qu’il s’agit d’une « mauvaise mesure ». Les Français sont pour le coup mieux informés que M. Bilger, qui soulignait toujours vendredi 17/03/2006 : « Il restera cependant une victime, l’espoir, décidément utopique, d’une évolution raisonnée et consensuelle des réglementations du marché du travail, permettant d’aboutir à plus de sécurité pour les salariés et pour les entreprises, au bénéfice d’une vraie lutte contre le chômage ».


Nous l’avons vu, parler « d’évolution raisonnée et consensuelle » est pour le moins curieux à propos d’une mesure décidée unilatéralement et à la va-vite. Mais surtout, le consensus existe chez les économistes - qu’on n’a pas consultés, alors que le Conseil d’analyse économique est là pour cela, pour dire que les effets sur l’emploi seront nuls ou quasi-nuls : Cahuc et Carcillo ont calculé qu’au maximum les créations nettes d’emplois induites par le CPE seraient de 70 000 d’ici... dix ans ! L’OCDE, institution dont les penchants libéraux sont facilement identifiables - par exemple dans une publication intitulée en 1992, Make the work pay, elle a montré à plusieurs reprises qu’il n’y avait pas de lien entre flexibilité de l’emploi et taux de chômage dans les pays de l’OCDE (publications de 1994, 1999, disponibles sur le site internet de l’OCDE) : le taux de chômage est ainsi tout aussi faible dans un pays très flexible comme les Etats-Unis que dans un pays très rigide comme la Norvège.


La seule relation qui existe est entre flexibilité de l’emploi et variation du chômage. Cela se comprend aisément : face aux fluctuations de l’activité économique, les entreprises embauchent certes en phase ascendante du cycle économique, mais elles débauchent en phase descendante du cycle économique ; de sorte qu’en moyenne, sur l’ensemble du cycle économique, le volume de l’emploi reste le même. Si la population active est stable ou augmente, alors le chômage reste stable ou augmente. En France, le développement des emplois atypiques (CDD, intérim, temps partiel) depuis les années quatre-vingts se traduit ainsi depuis 1985 par des fluctuations du taux de chômage français de 2 points autour d’une moyenne de 10%. Plus la flexibilité de l’emploi est forte, plus les variations du chômage le sont. Mais, gare à l’illusion : sur l’ensemble du cycle économique, le taux de chômage moyen est bien resté aux alentours de 10% depuis 20 ans ! On comprend aisément que le choix de l’Etat de favoriser la flexibilité de l’emploi depuis 20 ans pour lutter contre le chômage ait été sans succès. Plus grave, ce choix est lourd de conséquences pour les salariés qui occupent des emplois précaires. De ce point de vue, la flexibilité de l’emploi apparaît comme une pollution. Il est en effet dommageable que les salariés flexibles - ceux qu’on embauche et débauche au gré des fluctuations de l’activité économique - soient doublement pénalisés alors qu’ils permettent à l’entreprise d’être plus efficace, puisqu’ils lui permettent d’optimiser son volume d’emploi à chaque instant. Ils sont tout d’abord pénalisés en termes de pouvoir d’achat. Le SMIC ou le salaire négocié dans le contrat de travail sont en effet des salaires horaires. Celui qui occupe un emploi moins de 12 mois sur 12 et moins de 35 heures par semaine gagne moins qu’un salarié en CDI à temps complet.


Les travailleurs pauvres, ces salariés qui travaillent et qui se situent en dessous du seuil de pauvreté, offrent un exemple malheureux des externalités négatives produites par le recours à la flexibilité de l’emploi par les entreprises. La pollution est une externalité négative, c’est-à-dire une conséquence négative sur tous, sans que l’entreprise qui l’a produite en paye le prix. Pourquoi, de même, une entreprise qui bénéficie de la flexibilité de l’emploi n’en paye-t-elle pas le prix alors que le salarié flexible, qui augmente l’efficacité de l’entreprise, est pénalisé dans son pouvoir d’achat ? Il faudrait internaliser au moins en partie cette externalité négative en mettant à contribution les entreprises - par exemple en fonction du pourcentage de d’emplois précaires dans leur emploi total, elles seraient taxées pour augmenter considérablement la prime pour l’emploi des salariés flexibles. Ils sont ensuite pénalisés dans leurs accès présent et futur à la protection sociale. Les cotisations sociales étant assises sur l’emploi, le salarié flexible travaillant moins en moyenne annuelle qu’un salarié en CDI à temps complet, il cotise aussi forcément moins. Alors que, encore, ces salariés flexibles augmentent l’efficacité de l’entreprise en acceptant des emplois précaires, ils sont pénalisés. Pourquoi les entreprises ne participeraient-elles pas plus pour ces salariés au financement de leur protection sociale ?

On internaliserait là encore une partie de l’externalité négative produite par la flexibilité de l’emploi. Ainsi, après plus de 20 ans de flexibilisation de l’emploi (CDD, intérim, etc., et aujourd’hui CPE, CNE), il est temps d’en évaluer les conséquences funestes et de les corriger, à défaut de l’abandonner. Elle ne permet pas de réduire significativement le chômage et elle est à la source d’externalités négatives. Sauf à vouloir un retour à la condition salariale du XIXe siècle - marquée par un faible niveau de vie et de sécurité individuelle face aux risques de l’existence (vieillesse, maladie, chômage), l’Etat doit prendre en compte les résultats récents de l’analyse économique qui soulignent la légitimité de son intervention dans pareil cas de défaillance du marché. Le Premier ministre doit donc retirer le CPE et revoir sa copie...


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42 réactions à cet article    


  • éric (---.---.50.202) 22 mars 2006 11:22

    Merci pour ces précisions. J’ajoute que ce gouvernement fait un pari sur la docilité des salariés effrayés par un taux de chômage maintenu à envirion 10%. Voir mon billet :


    • lephil (---.---.15.232) 22 mars 2006 12:53

      Le gouffre ne fait que s’accentuer car la fléxibilité c’est bien gentil mais on oublie un petit détail « l’ancienneté ». On signe un premier contrat démarrage au smic bien entendu, on bosse dur en remerciement augmentation (l’espoir fait vivre) pas de chance au bout de 8 ans licencié (pour cause diverse). Faut pas rêver le nouveau contrat signé avec une nouvelle boîte à l’heure actuelle c’est retour au smic, le serpent se mord la queue tout le problème est là pourquoi les jeunes veulent être fonctionnaire ? parcequ’ils ont un statut une grille indiciaire même en débutant au smic au bout de 40 ans aura un salaire correct. Dans le privé pour la majorité des PME PMI vous commencez au smic suivant les « gentils » patrons vous avez des primes et c’est tout, pas de plan de carrière nada, bien entendu au bout de quelques années la motivation n’est plus là, pas de problème : maintenant on pourra vous virer sans vous serrer la main !...

      PS : regarder le nombre de patrons qui ont des PME, ils ont souvent une SCSI (société immobiliaire) le truc est simple : l’argent qu’ils gagnent n’est pas réinvesti dans l’entreprise mais dans le local ou l’immeuble ou se trouve la société. c’est le principe des vases communiquants. On se paye le loyer (à soi même) c’est très cher l’immobilier (en fontion du prêt immobilier de la SCSI). Pour la société pas de bénéfice pas d’impot, pour les salariés pas d’argent donc pas d’augmentation, pour le patron une bonne plus value concernant la société immobiliaire !....


      • Thierry (---.---.109.246) 22 mars 2006 14:44

        @lephil : J’ai la désagréable impression que vous racontez n’importe quoi.

        Vous savez que le CPE ne concerne que les 2 premières années, au-dela desquelles vous êtes en CDI, non ? donc votre belle histoire de salarié viré sans lui serrer la main (je suppose que ça veut dire sans motivation) au bout de 8 ans est complètement farfelue.

        De puis, si fort d’une expérience de 8 années de travail, vous vous faites réembaucher au smic, alors le problème vient peut-etre de vous ou de votre profession, parce que, pour autant que je sache, l’expérience, dans tous les corps de métier, ça se paye ! Je rapelle à ce sujet qu’il est possible de changer de profession entre deux embauches, surtout si c’est pour un travail au smic, on vous reprochera rarement d’être inexpérimenté à ce salaire-là.

        Dernier point, si c’est si facile pour un patron de gagner de l’argent, au lieu de vous faire ré-embaucher au smic, n’hésitez pas à monter votre PME et votre SCI (et non SCSI), on ne naît pas patron, on le devient (sauf cas particuliers), et l’histoire est riche de patrons qui sont partis de rien. Ce ne sont pas forcément de mauvais bougres avec de grandes dents et une queue fourchue, mais je comprends qu’à choisir entre payer des impôts ou augmenter en toute légalité leur patrimoine immobilier, ceux-ci préfèrent le deuxième choix. Le but lorsque l’on monte sa boîte (ou que l’on est salarié) n’est pas de payer le maximum d’impôts possible, en général, on travaille pour gagner de l’argent pour sa famille et soi-même.


      • lephil (---.---.128.196) 22 mars 2006 16:08

        Je parle de la flexibilité et non du CPE qui est la goutte d’eau dans ce monde de « brute ». Etant donné que d’après nos dirigeants nous allons devoir nous adapter, en particulier devoir changer plusieurs fois d’entreprises et de métiers expliquez moi comment vous pourrez conceptualiser un projet de carrière et donc pouvoir prétendre à une vie meilleur en fin de parcours professionnelle qu’en début dans une société comme la notre. La flexibilité pour un personne de très qualifié ce n’est pas en soi catastrophique mais pour une personne peu ou pas qualifié c’est la peur, la loi de la jungle . A l’époque des trente glorieuses vous rentriez chez Renault sans diplôme en travaillant dur tout au long de votre vie vous finissiez agent de maîtrise et maintenant ?? ou est l’ascenseur social ?? en sachant que pour un poste peu ou non qualifié (même des salariés qualifiés viennent postuler pour des postes non qualifiés suivant les secteurs d’activités) vous avez plusieurs dizaines de personnes qui voudront ce poste que va faire le patron ? il prendra celui ou celle qui aura le plus d’expérience et le moins gourmand au niveau salaire c’est logique non ? Le « boss » qui préfère investir dans son patrimoine immobilier que dans son entreprise c’est normal aussi ? après tout c’est son entreprise il fait ce qu’il veut !...pas de partage tout pour sa famille. Alors c’est normal que les ouvriers luttent pour défendre leurs intérêts ! c’est un rapport de force permanent je sais de quoi je parle, je regrette que les syndicats ne démarche pas assez les salariés pour qu’ils se syndiquent parce que à l’heure actuelle le rapport de force est à notre défaveur et c’est désastreux....


      • Al-Capone (---.---.50.76) 22 mars 2006 20:14

        Je me syndiquerait lorsque les syndicats auront appris a negocier de façon construtive, dans un interet general pour la societe, quand les syndicats auront appris a argumenter leur position, et surtout, qu’ils defendent des salariés non plus par corporatisme, ou que les syndiqués ne se planqueront plus derriere leurs cartes. C’est fini 68 ! Nous sommes au XIeme siecle, en 2006...

        Il m’est arrivé de demander à mon entreprise utilisatrice (contrat interim) d’applique le meme droit au interimaire qu’au salariés de la dite entreprise, et de demander aux syndicats de me soutenir syndicats, aisni qu’a mon agence d’interim, aux collegues interimaires et salariés...

        Je ne demandais qu’a se qu’on applique le droit. Et ca c’est la triste réalité de ce pays, c’est que je me suis senti bien seul, tres seul, seul l’inspection du travail ma appuyer...ayant eu gain de cause...a la fin de mon contrat interim, on m’a remercié...

        Et ils etaient ces SUPER syndicalistes ?

        Dernier point, les syndicats, les entrepreneurs, les employés vivent ENSEMBLE dans le meme pays... mais personne ne rament dans la meme direction... Sur ce point, tous coupables...

        Dernier point de vue, dans cette experience, l’entreprise illegal affichait ouvertement sa position, je savais a quoi m’en tenir...

        Les syndicats promettent bcp, dans la réalité, un cas concret, les syndicats se sauvent... j’appel cela de l’hypocrisie...

        Comment puis je vous faire confiance ? Vous defendez quoi pour de vrai, qui et pourquoi ? Soyez honnete, vous pourrez peut etre me convertir... Ouppsss... je suis dsl d’etre trop naif... Vous avez TROP certainement raison !


      • Christophe (---.---.58.18) 22 mars 2006 21:07

        @Al-Capone

        Tant je peux comprendre votre frustration que je considère qu’une expérience ponctuelle n’est pas généralisable.

        Il m’est arrivé de demander à mon entreprise utilisatrice (contrat interim) d’applique le meme droit au interimaire qu’au salariés de la dite entreprise, et de demander aux syndicats de me soutenir syndicats, aisni qu’a mon agence d’interim, aux collegues interimaires et salariés...

        Lorsque vous écrivez cela, de quel droit parlez-vous ? Droit du travail, convention collectives, accords de l’entreprise utilisatrice ou je ne sais quel niveau ?

        Dans quel domaine ? Sécurité du travail, conditions sociales, ... ?

        Il y a certains points complexes qui nécessitent certainement du courage syndical, d’autres qui sont insurmontable car un syndicat agit dans le cadre de la loi. Un intérimaire est sous contrat avec une autre société que celle pour laquelle il intervient. Il est évident que tous ce qui touche la sécurité du travail doit être appliqué selon les règles de l’entreprise qui reçoit le service. Par contre, il n’existe aucune législation couvrant des devoirs de nivellement social d’une entreprise « de service » vis-à-vis de celle qui reçoit le service. Certes, certains points peuvent être discutés pour qu’une entreprise modifie les clauses contractuelles qui la lie à celle qui lui fournit un service, mais il n’existe aucun moyen d’avancer si le responsable de l’entreprise s’y refuse.


      • (---.---.50.234) 23 mars 2006 17:53

        @Christophe

        Il s’agissait d’indemnités de repas et de deplacement. Convention Syntec.

        Ces indemnités etaient payés au salariés de l’entreprise, pas aux interimaires. 10€ par jour, sur une mission de 6 mois, pour une dizaine d’interimaires. Faite les comptes !

        Et je vous le redit, seul l’inspection du travail a « bougé ». Une simple lettre de rappel !

        Voulez vous d’autres details ?


      • On_s_en_mele (---.---.40.208) 26 mars 2006 14:59

        N’importe quoi !!! Vous faites preuve d’une méconnaissance totale de la petite entreprise. Vous n’êtes pas le seul, c’est certainement le drame en France.

        Losqu’un patron a un bon ouvrier, il le garde, il le paie (par exemple, nos employés sont payés bien au-dessus de la grille de la Convention Collective). Il est trop difficile de trouver un bon ouvrier.

        Normal, tout le monde veut être fonctionnaire. Si vous êtes réembauché ailleurs au SMIC, au bout de 8 ans, il faut aussi se poser des questions. Les conventions collectives sont là, en plus de tout le reste. La participation existe aussi dans les TPE.

        Un patron de TPE n’est pas toujours le mieux payé dans son entreprise. S’il a une SCI, ce n’est pas pour des transferts de bénéfices, les impôts veillent bien à ce genre d’opération et cela peut coûter très cher. La SCI sert simplement à séparer les risques du bâtiment de ceux de l’entreprise en cas de dépôt de bilan (et encore, ce n’est pas acquis)

        Au bout de 8 ans, vous n’êtes pas viré n’importe comment. Sauf faute grave, vous avez des imdemnités.

        Enfin, vous confondez flexibilité et précarité (vous n’êtes pas le seul) : la flexiblité dans une entreprise, c’est étaler les heures sur une année (ou une période donnée)en fonction de la charge de travail. Le recours au CDD ou à l’Interim (donc précarité) devant bien souvent être limité. Pour info, le plus grand fournisseur d’emploi précaire, c’est l’Etat !!!! bie loin devant les petites entreprises.


      • colombo_35 (---.---.231.254) 22 mars 2006 13:31

        Deux questions pour connaitre les bases historiques du titre de l’article : Le 19 ème siècle ayant duré pratiquement 100 ans pouvez vous préciser à quelle période précise vous faite référence ? Le CPE étant un contrat de travail quels étaient les contrats de travail équivalent au 19 ème siècle ?


        • Mickael Mickael 22 mars 2006 14:10

          Lorsque Marx parle du salariat, c’est le prolétariat, cad d’un salarié dont le niveau de vie est si faible qu’il peut tout juste se reproduire et dont la protection face au moindre accident de la vie est nulle (pas de SECURITE sociale). Les Trente Glorieuses ont vu au contraire le niveau de vie des salariés d’exécution augmenter et la Sécurité Sociale les protéger. Le développement des emplois à temps partiel et des emplois précaires (CDD, interim, CPE) nous fait retourner ! Le CPE n’est qu’un pas de plus vers « l’insécurité sociale » (Robert Castel) : la pauvreté au travail sans accès aux assurances sociales (vieillesse, maladie, chômage).


        • (---.---.38.140) 22 mars 2006 15:09

          pas d’acces au logement aussi. il y a des SDF qui travaillent en france !!!


        • Gilles guiraud (---.---.152.10) 22 mars 2006 15:00

          merci pour vos éclairages et (pour une fois) pour vos propositions.

          Je pense que le retrait du texte de loi s’avère inévitable et qu’au moins le « mérite » de ces temps difficiles aura été de mettre un certains nombres de questions sur la table d’une importance capitale pour l’emploi des jeunes mais aussi l’emploi en général. J’appelle donc le gouvernement (comme beaucoup d’autres) à sortir de cette crise « par le haut » et à écouter, diagnostiquer, convenir et enfin établir de nouvelles règles de droit réunissant le consensus.

          Je pense qu’au dela des problèmes que vous soulevez il y a une question globale qui est celle de notre modèle social ! Car on aura beau entendre toutes les complaintes de tous bord il ne faut pas oublier que nous avons l’un des taux de pauvreté les plus bas dans le monde et cela est dû à notre modèle social...


          • Kynerion (---.---.1.145) 22 mars 2006 15:18

            C’est dommage, j’aurais bien demandé à un salarié du XIXe siècle s’il préfère rester à son époque ou passer à un CPE en 2006 et profiter des conditions de vie actuelles...

            Je trouve que les comparaisons temporelles sont toujours aussi simplistes, déplacées et peu pertinentes. Pourquoi ne pas faire des comparaisons géographiques à la place ? Elles ne donneraient pas forcément une meilleure image du CPE (à nuancer...) mais au moins la mise en balance serait plus... vivante.


            • Fred (---.---.155.75) 22 mars 2006 15:56

              ca fait plusieurs annees que l’on nous dit que la flexibilite ne fait pas baisser le chomage, que la baisse des charges patronales ne fait pas baisser le chomage, que bosser moins va partager le travail donc faire baisser le chomage. Force est de constater que dans un pays ou le marche du travail est rigide, ou les charges sont elevees (n’en deplaise a certains malgre les baisses la France continue a avoir des charges patronales tres elevees), une duree du travail hebdomadaire parmis les plus faibles au monde, le chomage y est tres eleve ; meme durant la bulle internet la France n’a reussi qu’a atteindre 8.6% (nous sommes a 9.6% maintenant).

              Donc on veut bien croire la gauche que la flexibilite et diminuer les charges ne marchent pas mais on constate que dans les pays ou le chomage est faible il y a soi l’un soi l’autre voir les deux.


              • Gilles guiraud (---.---.152.10) 22 mars 2006 16:09

                Il y a surtout un accompagnement des candidats à l’embauche « vers » l’embauche avec des formations (parfois obligatoires) adaptées et une prise en charge de ces candidats ce qui n’est pas le cas en france où nombre de jeunes « en l’état » sont véritablement « bons à rien ».

                Il ya aussi des questions d’orientations pour prendre en amont les problemes et diriger les « jeunes » vers des marchés de l’emploi plus porteurs.

                Mais dans ces pays où effectivement le taux de chômage est bien infèrieur au notre, le taux de personnes en dessous du seuil de pauvreté (au sein de ces pays) est incroyablement supèrieur au notre.

                Alors changeons, évoluons mais vers quoi ? au pris de quoi ?


              • Gilles guiraud (---.---.152.10) 22 mars 2006 16:12

                au « prix » de quoi ?


              • Fred (---.---.155.75) 22 mars 2006 17:15

                Je suis bien d’accord que l’accompagnement des chomeurs est primordial mais comme tout cela a un cout et l’etat est deja tres endette. Il va donc falloir soit augmenter l’impot qui est deja tres eleve, soit bouger les fonds de l’etat d’un endroit a un autre ou reduire les depenses voir un melange des trois.

                Pour les problemes de pauvrete, les pays Scandinaves ne sont pas forcemment plus pauvres ; pour les Etats-Unis, leur pouvoir d’achat est superieur à celui du pauvre francais, il faut donc se mefier de la definition de la pauvrete notamment celle qui prend 50% du salaire median.


              • Copas (---.---.249.95) 22 mars 2006 18:44

                Les salariés français sont parmi les plus productifs du monde, charges comprises, et les arguments qui consistent à essayer de faire croire que les travailleurs en France coûtent trop chers sont très représentatifs des mensonges répétés et martelés en France depuis 20 ans par certains milieux et certaines personnes bien en cour sur les médias de monopôle.

                « Rigidités, trop de charges, ....etc »

                La vérité est cette formidable productivité des salariés dont les fruits sont très et trop mal partagés.

                La logique de précarité qui prévaut depuis des années, d’extreme flexibilité (c’est la réalité), qui n’enrichit pas ceux qui produisent (les salariés) et qui ne diminue par le chômage, connaît une accélération avec le CPE.

                .... et sucite les mêmes réactions dans tous les états qui subissent ce type de dérive qui ne crée pas de l’emploi, qui n’enrichit pas ceux qui travaillent, mais concoure à un climat terrible et lourd, à un grand sentiment d’humiliation de la jeunesse.

                Ce type de loi n’est demandé que par des franges extrèmes du patronat et ne bénéficie pas de l’assentiment de beaucoup de dirigeants de petites entreprises honnêtes.


              • Fred (---.---.155.75) 23 mars 2006 09:12

                Vous parlez de mensonges mais vous ressortez quelques inexactitudes. Si le francais est parmis les plus productifs par heure travaillee, il n’en reste pas moins que par an il ne se situe que dans les 20-30eme au niveau productivite. Le nombre d’heures travaillees par an par un francais est parmis le plus faible nombre d’heures annuelles travaillees.


              • Al-Capone (---.---.208.164) 26 mars 2006 17:24

                Est ce quelqu’un pourrait prendre la peine de differencier productivité ( Domaine ou parait il que la France est championne du monde !), et « cout du travail ».

                A mon avis, il n’y a pas de corrélation entre productivité et charge.

                Les français peuvent se gloussé d’avoir un taux de productivité élévée, et ils auront raison, cela n’enlevera pas que le taux horaire d’un salarier est aussi l’un des plus elevé.

                On produit bcp, on travail moins, au final sa donne koi ?


              • Surpris (---.---.26.130) 22 mars 2006 18:04

                Juste une question un peu provoc’ : un projet ficelé « sur un coin de table » par deux « despotes » est-il forcément moins bon qu’un projet « pensé » par un « professeur » avec ses bouquins ? ,-)

                Sérieusement, tout le monde regrette la fin de l’emploi à vie et la remise en cause des équilibres individuels et collectifs : mais que suggérez-vous concrètement ? Taxer les entreprises... Bon, et après ? Je ne discuterai pas de cette proposition qui, même enrobée dans les basiques de la pensée économique, ne me semble ni novatrice, ni opérante. Si la théorie des externalités avait suffi à adapter l’économie française aux enjeux de la mondialisation et à maintenir le taux de chômage à un niveau acceptable, ça se saurait. Au contraire, cette approche « soft » de l’interventionnisme étatique me semble incompatible avec l’exigence d’intégrer au mieux davantage de jeunes dans le marché de l’emploi. Ou alors allez-y carrément : proposez l’interdiction des licenciements, ce sera moins hypocrite et l’effet sera aussi plus clair...

                Quant au sondage que vous utilisez pour justifier le retrait du CPE, permettez-moi d’en dire deux mots : demandez à n’importe quel individu s’il préfère la sécurité de l’emploi à la précarité et si tout va bien, vous aurez gagné, pour quelques dizaine de milliers d’euro (le coût du sondage), votre beau chiffre qui prouve que vous êtes en phase avec l’opinion. Demandez-lui ensuite s’il préfère (un peu) moins de sécurité et un accès à l’emploi, et là encore vous devriez obtenir la réponse que vous attendez. Bref, de mon point de vue, à ce petit jeu c’est le politique est toujours perdant...

                Au-delà, je constate encore une fois que ceux qui s’expriment sur le sujet sont bien souvent très peu concernés par son application. Qu’en pensent les jeunes de moins de 26 ans, au chômage, et qui aspirent à gagner une expérience professionnelle : malgré tout le respect que je vous dois cher Sylvain, êtes-vous réellement en phase avec les attentes de ces jeunes visant un emploi salarié au sein d’entreprises privées ? Ceux que l’on a surtout entendu, ce sont soit des responsables politiques nationaux, soit des lycéens, soit des étudiants en sciences humaines qui, s’ils ont tout à fait le droit de prétendre à l’emploi eux-aussi, ne m’ont jamais semblé très en proximité avec le monde de l’entreprise.

                Encore une fois, on peut toujours entretenir l’opinion dans le fantasme d’un retour aux trente glorieuses et à l’économie dirigée. Malheureusement...

                Pour ma part, je suis convaincu qu’en prenant les devants, en étant réaliste face à la situation de l’économie mondialisée en France, il sera possible de trouver des pistes d’action qui permettent de favoriser l’accès au premier emploi pour les jeunes les moins qualifiés (car c’est bien le débat aujourd’hui, enfin, ça devrait l’être...). Et dans cette perspective, même si le CPE n’est pas LA solution, c’est certainement, pour une partie des jeunes, une opportunité d’entrer dans le marché du travail alors que nombreux en sont exclus. C’est ma préférence, plutôt que d’envisager la création d’un « RMI jeune ». Mais bon, je n’envisage pas le travail comme une exploitation mais comme un moyen de sortir de sa condition et de s’élever socialement. C’est peut-être, au fond, ce qui nous éloigne...


                • harakiri26 (---.---.2.122) 22 mars 2006 18:53

                  « Mais bon, je n’envisage pas le travail comme une exploitation mais comme un moyen de sortir de sa condition et de s’élever socialement. C’est peut-être, au fond, ce qui nous éloigne... »

                  Le terme « sortir de sa condition » me laisse un peu perplexe. Je dois reconnaître que je suis un peu « éloigné » de ce concept. Qu’entendez par là ? Elévation sociale ? Acquisition de compétences ? Moyens financiers plus importants ? Autres ?

                  Si ma condition me satisfait, puis-je ne plus travailler ?

                  Ma question peut paraître un peu provoc’ mais je suis sérieux.


                • Surpris (---.---.152.198) 22 mars 2006 20:16

                  « Elévation sociale ? Acquisition de compétences ? Moyens financiers plus importants ? Autres ? » Oui, par exemple.

                  S’arrêter de travailler si l’on est satisfait de sa condition ? Puisque votre question est « provoc’ mais sérieuse » envisageons alors trois possibilités qui s’offrent à vous dans ce schéma :

                  - Soit vous êtes rentier, ce qui est un nécessairement un plus en termes de choix ,-)
                  - Soit vous vivez dans un monde où travailler ne sert à rien (puisque vous envisagez de pouvoir arrêter sans influence sur votre situation...)
                  - Soit vous êtes facilement satisfait de vous-même, ce que ma nature optimiste ne peut me laisser penser...


                • (---.---.50.76) 22 mars 2006 18:46

                  Pour ce qui est de la mauvaise gestion des contrats flexibles, en termes de cotisation etc., je laisse le sujet au spécialiste.

                  Je souhaiterais juste faire profiter des mon expérience de jeune trentenaire, sorti d’étude de 99, avec un DUT (rien d’exceptionnel !). Comme intro, je précise que j’ai signé mon 1er CDI, fin 2004. Un peu par choix, et par circonstance. De 99 à 2004, je n’ai connu quasiment que de l’intérim. Autre précision, je n’ai jamais su ce que l’on pouvait faire avec une licence d’histoire contemporaine, histoire de l’art...prof ? Toute ça vie ?

                  Le plus dur de cette période a été les 6 premiers mois après mes études. Et 6 mois, avec toute l’énergie que l’on a lorsque l’on arrive sur le marché du travail, c’est très long, et désespérant. Décrocher un 1er job, c’est plus qu’un challenge... C’est un bizutage en règle... Désoler pour les anti CPE, mais le bizutage des jeunes existe déjà depuis longtemps. Parce qu’avec ces conditions, moins de 25ans, aucun droit à l’allocation chômage, pas de RMI, je ne parle pas du droit au logement, ça n’existe pas dans ces conditions, pareille pour les crédits...etc.... A ce stade de la vie, aujourd’hui, tu n’as juste le droit que de travailler, sans poser question...Pour le logement, plusieurs solutions, les parents prêtent un appart ou ce porte caution, quand cela est possible... (Merci les 68ars qui préfèrent assister leurs enfants, plutôt que de leur donner de vrai moyen d’évoluer, a tous les niveaux de la société !) 6 mois après, 1er contrat.1 semaine, renouveller pendant 2 mois...pas dans mon secteur d’activité. Pas très légal, mais suffit de changer l’intituler du poste... Ensuite, j’ai connu de vrai job en intérim, mais de ma qualif. Remercier la première fois pour cause de fusion de groupe, après 10 mois et avoir passer un entretient d’embauche. Remercier une 2eme fois par un autre groupe, pour crash de la bulle internent, telecom...après 14 mois...et une promesse d’embauche...etc.... Tout ça pour dire, quand réalité, mis a part une transition plus ou moins long entre deux job, mais bien vivable une fois que l’on a cotiser suffisamment (combien de temps avant d’avoir des droits deja ? 6mois ?) , je me suis jamais senti « marier » avec ces entreprises, et en cas de coup dure, je préférais même ma situation... je suis toujours parti « tranquille ». L’intérim m’a permis de travailler pour l’automobile, l’aérospatial, l’aéronautique, le bâtiment, lycée professionnel (je suis mauvais en orthographe, mais dans un atelier je me défend plutôt bien...) Mon premier salaire me donnait 6000 Frs net par mois, aujourd’hui en CDI, mon salaire brut est de 2300€.

                  Pour être tout a fait honnête, a mes yeux, sans l’intérim je n’aurais jamais pu me construire un CV de cette « qualité », acquérir une palette de compétence relativement large, bien reconnu par mes employeurs et prétendre a se salaire, et aussi apprendre a connaître un tissu de société sur ma region... Pour ceux qui doutent, fiche de paie a l’appui.

                  Question : Est-ce qu’un employé peut aussi profiter de cette flexibilité ? Moi, j’ai déjà ma réponse.

                  Dernier point de vue, je trouve bcp plus précaire les relations systématiquement conflictuelle, sclérosée, enfantine, corporatiste, démagogue, entretenue par notre société civile... Désespérant... Et aujourd’hui invivable... Qu’est ce que je fous en France ? Je me prepare a payer mes impots dans un autre pays... Dsl pour ceux qui reste...


                  • www.jean-brice.fr (---.---.4.12) 22 mars 2006 20:51

                    Ce n’est pas seulement le CPE qui est un retour au XIXème siècle, mais toute la politique menenée depuis trente ans et qui a débuté sous le règne de GISCARD et qui a été continuée sous MITTERRAND ! Maintenant, nous arrivons à un moment où l’ensemble de la CLASSE DIRIGEANTE est complètement paralysée par son INCOMPETENCE et son ARROGANCE : ces gens là n’ont plus rien à proposer, si ce n’est le MODELE ANGLO-SAXON que les FRANCAIS refusent et refuseront... Bien entendu, il faudra changer de politique si nous voulons nous en sortir, mais cela ne pourra se faire avec l’équipe actuelle. LE PROCHAIN PRESIDENT ou PRESIDENTE NE POURRA ETRE UN ENARQUE !!!


                    • eb (---.---.197.251) 22 mars 2006 21:39

                      « le Premier ministre n’a d’autre légitimité - en l’absence d’un quelconque mandat électif, que celle du chef de l’Etat. Or, celui-ci a été mal élu »

                      Il ne faut pas oublier que nos élus politiques (ou leur conseil) témoignent plus d’un fonctionnariat (aristocratique) que d’une représentation du peuple dans toute sa diversité et ses évolutions. Chirac est là depuis les années 60, Villepin le suit depuis 20 ans, Sarko est connu au gouvernement depuis au moins 15 ans. Il est sûr que toute cette expérience accumulée est gage d’enthousiasme et d’innovation. L’on comprend mieux l’intérêt de refuser le retour dans la vraie vie (la notre) avec des reportages (subversifs) comme celui de M6 sur les trains de vie ministérielles : un seul mot : Royal. Aux USA, interdit de faire plus de deux mandats. On les a suivi pour le quinquennat, allez encore un p’tit effort, on aura peut-être un peu plus de mixité, de diversité, et de richesse dans les débats des hautes sphères.

                      Mixité, diversité, et courtoisie des débats qu’il faut souhaiter à l’égal de ce que je peux lire dans ces pages. Merci.


                      • Sic Transit (---.---.97.141) 22 mars 2006 22:11

                        « La seule relation qui existe est entre flexibilité de l’emploi et variation du chômage. Cela se comprend aisément : face aux fluctuations de l’activité économique, les entreprises embauchent certes en phase ascendante du cycle économique, mais elles débauchent en phase descendante du cycle économique ; de sorte qu’en moyenne, sur l’ensemble du cycle économique, le volume de l’emploi reste le même. »

                        Un article comme on aimerait en voir plus souvent : on a l’impression qu’on ressort plus intelligent après l’avoir lu smiley

                        Merci !


                        • Camille (---.---.225.126) 22 mars 2006 23:01

                          Se battre contre le CPE c’est très bien mais il ne faut pas oublier l’apprentissage à 14 ans qui est une vraie honte et le droit de faire travailler ces enfants de nuit si besoin est.

                          Ceci me semble encore pire .

                          Donc si par hasard le CPE était abandonné, il faut continuer a se battre .


                          • sandra (---.---.32.15) 23 mars 2006 02:18

                            Qu’est-ce que c’est que cette mentalite de raleur ?

                            On n’est pas encore fini avec les manifs en cour qu’il y en a qui pense deja a la prochaine. Et apres l’apprentissage a 14 ans, c’est quoi le prochain « combat » ? Pour etre dans la meme logique, ca va etre pour la retraite a 20 ans.

                            Et puis apres tout, battons-nous contre les etudes a tous les ages. Pourquoi apprendre un metier quand on va prendre sa retraite directement a la sortie de l’ecole ?


                          • Fred (---.---.155.75) 23 mars 2006 11:24

                            Pour toutes vos manifs, vous voulez pas aller les faire ailleurs car c’est bien beau de protester tout le temps mais comme chaque manif vient avec son cortege de vandalisme, ca revient cher a la longue et ca affecte l’economie des petits commerces autour.


                          • philippe (---.---.171.175) 23 mars 2006 02:46

                            quoi ? encore un nouvelle proposition de reformette avec des nouvelles taxes pour faire payer les entrepreneurs qui creent les emplois ? mais qu’est-ce que vous proposez de nouveau ? rien.

                            toujours la bonne vieille methode francaise d’imposer quelque chose a quelqu’un d’autre sans consultation aucune, juste parcequ’on a pense et trouve une logique propre en vase clos.comme villepin.commes ses predecesseurs de gauche ou de droite.comme vous.


                            • Devalorisation Statistique de l’Education (---.---.43.89) 23 mars 2006 02:59

                              100€/h 1965 & 5€ 2005 pour les gymnasiastes s’ils travaillent((Lessons Prive en sport et sciences)l’index de la depreciation reelle de l’argent durant 40 ans pas inclu).


                              • Provocateur (---.---.28.210) 23 mars 2006 11:38

                                1/ Les patrons qui s’enrichissent :

                                Beaucoup de français sont propriétaires de leur pavillon ou de leur appartment ? pourquoi ne pas avoir investi ces milliers d’Euros dans la création de votre entreprise , puisque les patrons s’enrichissent si facilement ???

                                2/Légitimité de Villepin :

                                Quand il luttait contre G Bush, vous admiriez son courage, maintenant qu il lutte contre les conservatismes du 19e siècle c’est devenu le pire des .... Le puissant Bush ne l’a pas fait plier ! les puissants communistes révolutionnaires et autres partis progressistes ( smiley y arriveront peut être .

                                ça c’est la France de la Pink Pantère et de l’inspecteur Clouseau !!!qui revient .


                                • (---.---.38.140) 23 mars 2006 17:52

                                  j’aime les gens qui quand c’est pas blanc c’est forcement noir. le gris existe vous savez...


                                • Fred (---.---.193.208) 24 mars 2006 11:45

                                  Sauf que mlaheureusement ce n’est pas gris en ce moment. 99% des cas de prudhommes favorisent l’employe, je veux bien croire qu’il y a des patrons qui abusent mais je ne vais pas croire que 99% de ces employes sont honnetes.


                                • (---.---.74.32) 24 mars 2006 17:40

                                  99 % ! vos sources, SVP


                                • francois rene de chapobriand (---.---.16.94) 26 mars 2006 16:19

                                  « Sauf que mlaheureusement ce n’est pas gris en ce moment. 99% des cas de prudhommes favorisent l’employe, je veux bien croire qu’il y a des patrons qui abusent mais je ne vais pas croire que 99% de ces employes sont honnetes. »

                                  Ce chiffre me surprend, étant entendu que les responsabilités prud’hommales sont partagées avec les employeurs. En êtes vous bien certain ?

                                  "Article L512-1

                                  Les conseils de prud« hommes et leurs différentes formations sont composés d’un nombre égal de salariés et d’employeurs »


                                • chris (---.---.126.61) 25 mars 2006 17:32

                                  Moi, je suis contre le CPE car c’est discriminatoire. Si à la limite cela s’appliquait à tous les salariés alors ce serait plus juste. Pourquoi les jeunes ont cette chance d’avoir le CPE pour réduire leur chomage et non vieux on ne l’a pas ? Villepin est injuste ! Il faut augmenter l’age maximum du cpe et augmenter la période d’essai à 5 ans. 2 ans c’est beaucoup trop cout. Donc Retrait du CPE et construisons un CSE contrat super embauche pour tout le monde le contrat qui va faire disparaitre le chomage. http://cb68.free.fr/cb/emploi.php


                                  • www.jean-brice.fr (---.---.17.113) 25 mars 2006 18:32

                                    Qui n’a lu la presse ce jour ? L’ensemble des journaux condamne le pouvoir en place dans son action ... Il serait temps de s’apercevoir que ce pouvoir est ILLEGITIME à cause de la loi du 18/6/76, proposée par GISCARD et CHIRAC : pour plus de renseignements, allez voir sur le site www.jean-brice.fr


                                    • vox populi (---.---.40.117) 26 mars 2006 14:06

                                      Tout à fait d’accord sur l’ensemble...

                                      Sauf qu’au XIXe siècle, on venait de pire... alors que là les jeunes ont le sentiment d’une sorte de « tournant » retournant à des périodes obscures.. que j’appelle plutôt le Moyen-Age avec la « cour » et les serfs... et beaucoup d’hypocrisies... Pour garder son emploi précaire on sera prêt à tout : je le vois tout autour de moi !! avec les vacataires... qui disparaissent du jour au lendemain sans raison... on se croirait dans un mauvais film de science-fiction... Quand toute la société sera devenue précaire, plus personne ne pourra exercer un réel droit démocratique d’exercice de la liberté d’opinions....

                                      Que Villepin pense à la société qu’il veut préparer avec le CPE (ou autre contrat précaire) : que feront les jeunes sans aucune sécurité ? on sait très bien qu’un salarié ne peut pas donner sa réelle force de travail sous la peur, la menace, l’insécurité.. il ne pourra même pas « se reproduire »...

                                      Il ne lutte pas contre le chômage, car pour lutter contre un tel fléau, il est nécessaire, censé et responsable de commencer par solliciter des réflexions en responsabilisant tous les acteurs devant de nouvelles caractéristiques d’un marché mondialisé... C’est en cherchant tous ensemble qu’on aura peut-être la chance de trouver des « pistes » qui auront au moins eu le mérite d’être débattues, l’enjeu connu et la question « appropriée » par tous.

                                      Le fait qu’il ne veuille pas renoncer au CPE a plusieurs sens :

                                      1. En empéchant la jeunesse de s’exprimer en la précarisant de façon légale et officielle et en passant en force une loi au mépris du droit démocratique de confrontation des opinions il a pour objectif de mettre en péril la démocratie....

                                      2. En maintenant la non justification du motif de renvoi, il ouvre la porte à tous les arbitraires (harcèlement sexuel, moral, pressions psychologiques, injonctions contradictoires qui seront justifiées en soi, mises à l’écart -appelées joliment « difficultés d’intégration »- exclusion, stigmatisation... et ce sera la légalisation de la discrimination... non pas un retour vers l’apartheid ...(il n’y en a jamais eu dans ce pays, ce fut l’Afrique du Sud... ??) mais la mise en place de l’Arpatheid.... Quand la loi légalise l’arbitraire, elle légalise tous les jugements de valeur et ampute la possibilité même de l’argumentation qui nous vient des Lumières.....

                                      3. IL programme le suicide collectif de notre société, car la jeunesse est l’avenir de cette société.. que sera-t-elle à 40 ans ? ayant vécu sans aucun droit à la confrontation, à la discussion que de baisser la tête devant celui qui est le plus fort ?

                                      4. Il va accélerer le droit des plus forts, les faibles n’auront plus aucune protection à terme : toutes sortes de violences plus au moins cachées pourront être « justifiées » car l’arbirtraire sera devenue une loi (maltraitances diverses, violences envers les femmes, les enfants, les faibles...). Le droit des femmes acquis durement est en péril....

                                      5. La « carotte » du CDI au bout de 2 ans de position de faiblesse où le « patron aura tous les droits » ne sera retenue (éventuellement si le marché du travail le permet) que pour les plus dociles... En fait, pour la 1ère fois on assiste à une remise en cause déguisée et subtile du CDI qui à terme ne devrait plus exister... ce qu’on appelle la flexibilité....

                                      6. Si réellement le patron n’a aucun intérêt à licencier quelqu’un qui fait bien son travail... alors il n’a aucun intérêt à user de l’arbitraire devenu légal... le « critère » de « faire bien son travail » (avec des critères objectifs et objectivables) doit figurer dans la loi.... sauf si on veut pouvoir se « débarrasser d’un potentiel CDI juste avant qu’il ne deviennne plus flexible... » sans aucune autre raison que de ne pas vouloir en faire un CDI...

                                      En résumé : danger pour la démocratie, légalisation de l’arbitraire, donc de tous les arbitraires sociaux : apartheid, violences envers les femmes, retour à un statut d’infériorisation pour la femme....répartition de plus en plus inégale des richesses, développement d’une classe sociale de « précaires », « pauvres », vagabonds« , »laissés pour compte" ce qui aura pour effet de développer la délinquance et la violence (qui se développent facilement quand l’arbitraire est légalisé,...), développement du mal être (mise en péril à terme de la sécurité sociale qui ne pourra plus supporter le poids des nouvelles maladies du mal être...)

                                      La violence des jeunes exlus d’emblée de ce monde du travail (qui n’ont même pas accès à des emplois précaires et sulbaternes dû à la discrimination à l’embauche) et qui s’est exprimé en novembre et décembre de façon violente se greffe sur le mouvement actuel... La situation devient explosive....

                                      La porte grande ouverte devant tous les extrémismes fondamentaux, plus aucune réponse démocratique, digne, humaine....

                                      Tout est imbriqué dans tout...Ce qui devient loi a des conséquences énormes sur tout le développement d’une société... La force de la démocratie est de légiférer pour protéger, ce sont tous les acquis depuis la révolution française.... Dans quelles circonstances voit-on une loi rendre plus fragile une catégorie de la population déjà fragile ? Une loi qui stigmatise, exclut, légitime le droit des plus forts....légitime le racisme ...

                                      Une loi qui détruit le principe même du droit... une loi qui tue le droit.... une loi qui met l’arbitraire en loi ??? Encourager l’arbitraire en le légalisant c’est ’encourager la violence !!!

                                      Il urgent de solliciter les réflexions de tous pour trouver des remèdes.....de mettre en place dans les villes, les mairies, des états généraux de la jeunesse et aussi de la société dans son ensemble...

                                      Notre culture, notre démocratie, le droit de tous de vivre dans la dignité, les droits de l’« homme », les droits de la femme....

                                      Demain, ce sera le droit des enfants qui sera remis en cause... que l’on veut mettre au travail dès 14 ans....


                                      • francois rene de chapobriand (---.---.16.94) 26 mars 2006 16:38

                                        « le »critère« de »faire bien son travail« (avec des critères objectifs et objectivables) doit figurer dans la loi.... sauf si on veut pouvoir se »débarrasser d’un potentiel CDI juste avant qu’il ne deviennne plus flexible...«  »

                                        Je partage sur le fond votre intervention.

                                        Juste une précision sur la partie citée ci dessus : le « faire bien son travail » existe d’une certain manière déjà dans le code du travail sous l’appelation « licenciement pour insuffisance profesionnelle » ou encore « pour fautes réelles et sérieuses » (je ne retrouve pas l’article du droit du travail, mais je viens de défendre un de ces cas).

                                        La possibilité existe donc et elle n’est pas si contraignante qu’on veut bien le dire : il faut qu’elle soit établie et la justifier correctement. Bref, rien de plus normal, tout licenciement prononcé en dehors de la période d’essai doit reposer sur un motif réel et sérieux. Ca semble être la moindre des choses dans une société qui privilégie le respect des individus.


                                      • www.jean-brice.fr (---.---.132.204) 28 mars 2006 21:33

                                        On peut dire aujourd’hui que la classe dirigeante qui gouverne la FRANCE depuis trente ans est condamnée (gauche et droite confondues) : en imposant à un pays qui compte 80 %de salariés, les soi-disants réformes dignes du XIXème siècle, elle n’a plus la confiance de la nation. Seule l’attente de l’élection présidentielle de 2007 nous évite à ce jour la REVOLUTION !

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