Maudites dépenses de santé
Les dépenses de santé semblent marquées du sceau de l’infamie. Le mot « dépenses » est déjà un marqueur spécifique. Pourquoi ne pas parler de chiffre d’affaires du secteur « Santé » ? Comme on le fait pour d’autres filières comme l’automobile.
Pourquoi le chiffre d’affaires du secteur « Santé » fait-il l’objet d’une mise à l’index ? Ne participe-t-il pas au Produit Intérieur Brut ? Ne fait-il pas partie intégrante de l’économie de notre pays ? L’activité est-elle moralement condamnable ?
Ce qui devrait être condamné, ce sont les abus de certains professionnels exigeant des honoraires excessifs pour simplement exercer leur métier, la surprescription de médicaments pour fidéliser une clientèle angoissée, la complicité de l’administration avec l’industrie pharmaceutique qui conduit à faire financer par la collectivité des médicaments ou des vaccins inutiles voire dangereux.
Tout compte fait, des millions de personnes vivent, et pour certaines, très bien de « la Santé ». Des milliers d’entreprises, de la multinationale pharmaceutique à l’artisan ambulancier, lui doivent leur prospérité.
Alors qu’est-ce qui caractérisent négativement les dépenses que font les gens malades pour retrouver la santé ?
Le seul problème que je vois après cette analyse sommaire, c’est le mode de financement. Les dépenses de santé, sont financées aux deux tiers par un prélèvement obligatoire sur les salaires sous l’appellation infamante de « charges sociales ». C’est là leur malédiction.
Des sommes colossales sont récoltées par la Sécurité sociale auprès des entreprises encore présentes sur le territoire national, qui les répercutent sur leurs coût de revient hors taxes, les pénalisant face à la concurrence internationale.
De fait, les entreprises de main d’œuvre sont fortement pénalisées et tous leurs efforts de réduction de coûts sont logiquement orientés sur la diminution des effectifs. Non seulement les salariés doivent supporter l’amputation de leur revenu pour assurer la plus grosse partie de la charge financière de l’assurance maladie universelle, du remboursement sans fin de la dette sociale, mais en plus ils subissent la précarisation de leur situation et la baisse continue de leur salaire imposé par un libre échange débridé.
Comme les prélèvements sociaux en entreprises s’effectuent en fonction d’un pourcentage, de la masse salariale, mécaniquement les montants prélevés baissent lorsque le nombre et la part des salaires dans le revenu national diminuent, ce qui est le cas depuis 20 ans. Les déficits se creusent inexorablement mettant en péril l’avenir de la filière santé dans son ensemble. Les gouvernements successifs contemplent le désastre sans jamais apporter d’autre solution autre qu’une réduction arbitraire de certains coûts aux dépends des classes les plus défavorisées.
Dans l’état actuel des choses, personne ne devrait être surpris du déficit des comptes sociaux lorsque, d’une part l’assiette globale de cotisations diminue et que d’autre part le nombre d’assurés augmentent du fait de l’extension de la protection sociale à toute la population au moyen de la CMU.
Evidemment, la générosité des gouvernements successifs à l’égard des entreprises, directement ou indirectement subventionnées, n’arrange pas les choses dans la mesure où les compensations légales se font partiellement et avec retard. Il en est de même avec les milliards d’euros détournés notamment sur les vignettes provenant des ventes d’alcool et de tabac.
http://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/comment-l-etat-detourne-l-argent-28215
Le mode de financement de la politique sociale est archaïque. Il date d’une époque révolue de plein emploi. Epoque pendant laquelle le principal du commerce et de la concurrence était national, les dépenses de santé étaient relativement faibles, l’expansion économique forte.
Nous devons nous adapter. Tout le monde y a intérêt. Il serait insupportable aux hommes de cœur de voir la misère sanitaire s’installer dans notre pays et aux hommes d’argent, de détruire la filière « Santé ».
Le transfert du financement des entreprises aux consommateurs au moyen de la TVA SOCIALE paraît être la seule solution qui présente plus d’avantages que d’inconvénients.
1) C’est le consommateur qui au final paie tout ce qu’a coûté la fabrication d’un produit et qu’importe que le financement social soit prélevé à la sortie de l’usine ou du supermarché.
2) Les prix de vente des produits français ne devraient pas changer (sauf arnaque) puisqu’il s’agit uniquement d’un transfert comptable.
3) Les produits importés, d’où qu’ils viennent, participeraient eux aussi aux financements sociaux. La concurrence serait plus loyale à cet égard entre les produits français et les produits fabriqués à bas coût sociaux et écologiques dans des pays exotiques.
4) La TVA est un impôt qui peut être socialement ajusté. Rien n’interdit au législateur d’adapter les taux en fonction de leur nécessité, par exemple de 2% pour les produits de base à 30% pour les produits de luxe.
5) L’ensemble des Français bénéficient de l’assurance maladie, il est donc normal qu’ils participent à son financement.
Pour les inconvénients, il y en a sûrement, mais là tout de suite, ça ne me vient pas. Peut-être du côté des multinationales qui fabriquent en Chine et qui vendent en France.. ?
La seule chose qui m’inquiète est que Sarkozy semble favorable à la TVA sociale. Il y a quelque chose qui cloche là-dedans.
Quant au PS, il a diabolisé cette mesure pour des raisons purement électorales en 2007. Dès lors, il ne peut que s’obstiner dans cette voie aussi populiste que stérile.
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