Pourquoi il ne faut pas revenir sur la loi du 3 janvier 1973
L'endettement à guichet ouvert auprès de la banque centrale à taux très bas n'est que la porte ouverte à une cavalerie financière illimitée...
1°) Le principe de la cavalerie financière :
Imaginez que vous contractiez un crédit auprès d'un établissement financier. Vous devenez insolvable : vous faites faillite point barre et tout s'arrête là.
Maintenant vous voulez essayer d'être un peu plus malin : vous réussissez à convaincre une autre banque de vous accorder un autre prêt : avec ce nouveau crédit vous réussissez à rembourser le précédent. Mais vous avez une nouvelle dette que vous êtes toujours incapables de rembourser.
Il vous faut aller voir une troisième banque etc.
Bien évidemment une telle méthode est frauduleuse et interdite en droit privé. C'est ce que l'on appelle de la cavalerie financière : on masque son insolvabilité par de nouvelles dettes...
2°) Un principe qui ne s'applique pas aux états :
A votre avis comment l'état peut-il toujours s'endetter, presque sans limite ?
Ce sont les nouveaux emprunts qui remboursent les anciens.
Certains états bénéficient de privilèges exorbitants : exemple les USA grâce à leur devise qui a plusieurs fonction : devise refuge (l'euro est une devise … risquée malgré ses statuts calqués sur ceux de la bundesbank), devise de réserve et monnaie de transaction mondiale.
Premier exemple : les pays exportateurs de pétrole du golf sont réglés en USD.
Autre exemple : les exportateurs chinois sont payés en USD.
A ce propos, tous les déficits des USA sont réglés par eux même dans leur propre devise nationale.
Les créanciers des USA sont donc gorgés d'USD... qu'il s'empressent de replacer en bonds du trésor US pour toucher des intérêts pardi ! les chinois rachètent également le amximum d'USD qui trainent sur le marché afin de maintenir leur devise à un taux très bas afin de renforcer elur compétitivité.
Les USA disposent donc d'un moyen de financement presque illimité de leur dette publique car leurs créanciers ne sont autres que le reste du monde. Ils peuvent donc sans problème rembourser leur anciennes dettes par des nouvelles.
Maintenant tous les autres états bénéficient de moyens de financement également quasi illimités en défiscalisant l'épargne investie dans les bons du trésor.
Par exemple : l'assurance vie. En fait tout se passe comme si ce sont très souvent les mêmes personnes qui sont à la fois détenteurs des titres de dettes étatiques et qui participent à leur remboursement en payant des impôts : ils gagnent d'une main ce qu'ils perdent de l'autre...
Ce cinéma peut durer indéfiniment...
Mais toutes les ressources investies dans les bons du trésor sont autant de moins d'investies dans l'économie productive pour produire d'avantage de richesses...
3°) Le frein :
Bien sûr que si les taux d'intérêts deviennent prohibitifs, alors tout cette comédie s'arrête : les états font faillite et on repart sur des bases beaucoup plus saines...
Seulement voilà, c'est sans compter sur l'intervention des banques centrales.
En effet elles fixent les taux directeurs à court terme. On m'objectera qu'elles ne fixent pas les taux à long terme auxquels les états empruntent. C'est vrai. Mais il-y-a une relation entre les taux courts et les taux longs : les taux longs sont normalement plus élevés que les taux courts. Les variations des taux courts ont tendance à influer de manière forte sur les taux longs.
C'est donc de manière indirecte que les banques centrales influencent les taux longs.
4°) La fausse mission des banques centrales :
Elles ont pour tâche principale de lutter contre l'inflation. Pour cela elles jouent sur les taux directeurs. On s'excuse mais un organisme qui régule le crédit devrait s'occuper de l'aspect fondamental du crédit qui n'est autre que.. la solvabilité de l'emprunteur !!!
Il est incroyable que l'on ne tienne pas compte dans bien des pays de la fin de l'indexation des salaires sur les prix. On ajoute à cela la mondialisation et coexistent donc deux facteurs déflationnistes puissants.
Si bien que les politiques monétaires sont de plus en plus laxistes avec des taux directeurs durablement proches de 0. (FED, bank of England, bank of Japan, Banque Nationale Suisse, Banque centrale Canadienne...).
Or avec des taux proches de 0, pas besoin de faire un dessin pour comprendre que l'on glisse vers le surendettement car l'endettement devient trop bon marché. Mais un ménage surendetté qui se retrouve à découvert est puni par des taux prohibitifs pour ne pas recommencer !!!
Ce n'est donc une baisse des taux directeurs qu'ils faut pratiquer mais une hausse...
De cette manière les états se retrouvent punis sur les marchés et obligés d'équilibrer leurs finances publiques...
5°) La seule solution : l'étalon Or :
Fini le banquier central tout puissant qui ne rend de comptes à personne !!!
Le crédit est sain car il provient d'une épargne préalable.
Or dans un tel système il n'y a aucune raison objective de privilégier l'emprunteur sur le prêteur comme dans un système de création monétaire ex nihilo où il n'en coûte rien pour émettre de la monnaie (on privilégie l'emprunteur).
Les taux d'intérêt relativement élevés coincident grosso modo avec les taux de profit des entreprises : il n'y a aucune raison de préférer l'emprunt aux capitaux propres.
L'immobilier atteint des niveaux raisonnables... et les politiques ne font pas des promesses qu'ils ne peuvent pas tenir car ils sont immédiatement sanctionnés par des taux de marché non manipulés par les banquiers centraux en cas de déficits budgétaires excessifs.
L'équilibre budgétaire devient la norme.
Les états peuvent emprunter mais ils ont obligés de budgétiser leurs emprunts sans recourir aux déficits.
6°) Et la loi du 3 janvier 1973 dans tout ça ?
Maintenant on comprend mieux les choses : les états ayant la fâcheuse tendance à rembourser des emprunts par de nouveaux emprunts il n'y a plus aucun frein s'ils peuvent emprunter à guichet ouvert auprès de leur banque centrale ! Ce phénomène est tout simplement récursif et s'entretient lui même de manière illimitée...
Voilà donc pourquoi cette loi a été crée.
Conclusion : battre la monnaie n'est pas un droit régalien !
Faut il rappeler que la monnaie ne fait que régler des échanges privés ou de nature semi privée (par exemple une personne physique ou morale avec l'état ?). L'échange ne regarde en aucune manière les tiers (sauf l'état qui réglemente les transactions et lève ses impôts...).
Voilà pourquoi au cours de l'histoire les souverains on petit à petit seulement réglementé l'usage des monnaies en vérifiant par exemple l'authenticité des pièces de monnaie en y apposant le sceau royal. Est-il utile de rappeler que quand le roi décidait lui même de contrôler la monnaie cela finissait en général très mal puisqu'il manipulait souvent la monnaie (en rognant par exemple les pièces d'or) ce qui déclenchait de l'inflation ?
L'inflation est très pratique car elle ruine les créanciers. Cependant elle ruine aussi les épargnants ce qui constitue un vol de leur travail...
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