• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Actualités > Economie > Pourquoi le « travailler plus » met en danger le capitalisme

Pourquoi le « travailler plus » met en danger le capitalisme

Depuis la révolution industrielle jusqu’au 6 mai 2007, date de l’élection de Nicolas Sarkozy, le niveau de vie des salariés s’est élevé de deux manières : soit par l’augmentation des rémunérations pour un même temps de travail, soit par une réduction du temps de travail pour une rémunération inchangée. Sous forme pécuniaire ou de temps libre, le bien-être des salariés a toujours été indexé sur la croissance de la richesse nationale.

Pourquoi donc le patronat, depuis plus d’un siècle, a-t-il accepté cette augmentation régulière du pouvoir d’achat des salariés, en temps ou en argent, sans même avoir eu l’idée de les faire travailler plus ? Quel altruisme a donc animé toutes ces années les dirigeants d’entreprise pour céder sans contrepartie autant de richesses aux travailleurs ? Aucun, évidemment. Si depuis que le capitalisme existe, les salariés voient leur niveau de vie progresser, en même temps que diminue leur temps de travail, c’est tout simplement parce qu’ils sont, en grande partie, à l’origine de la création de richesse supplémentaire qui leur revient. Allié au capital, le travailleur n’a jamais cessé d’être plus productif d’une année sur l’autre, décennies après décennies, à titre collectif comme individuel. Parce que les process de travail sont plus efficaces, parce que le salarié, par son expérience, est toujours plus rentable au fil de sa carrière, celui-ci augmente toujours un peu plus la production finale. Ce sont ces gains de productivité dont il est l’auteur que le salarié reçoit au fil du temps sous forme d’augmentation de salaire ou de temps libre. Ainsi, les détenteurs de capital ne « donnent » rien gratuitement. Ils prennent acte du partage de cette richesse créée, dont la répartition entre capital et salaires varie en fonction du rapport de force au moment où elle s’opère. La richesse nationale augmente chaque année - ce que l’on appelle la croissance - et le partage de cette part sans cesse augmentée du gâteau que reçoivent les salariés n’est rien d’autre que le fruit de ce qu’ils ont produit en plus.

Tout ceci a fonctionné, bon an mal an, jusqu’au 6 mai 2007. Ce jour là, Nicolas Sarkozy a réussi à faire croire que l’augmentation du pouvoir d’achat des salariés ne passait plus par le versement de ce qui leur était dû en échange de leur productivité accrue, mais qu’elle serait désormais le fruit du « travailler plus ». Autrement dit, si le salarié souhaite une augmentation, qu’il se la paie lui-même. Avec le risque de voir l’exigence patronale du « travailler plus » se substituer progressivement aux revalorisations salariales naturelles qui accompagnent l’augmentation de la richesse produite. Formidable tour de force rhétorique qu’ont dû applaudir secrètement nombre de détenteurs de capital, qui n’en espéraient pas tant. Ceux-ci, pourtant, ne devraient pas se réjouir trop vite. Car en déformant, pour l’instant - crise oblige - surtout dans les esprits, le compromis historique et mécanique sur lequel repose le capitalisme, le retour de boomerang risque d’être des plus douloureux. Et ce, pour une raison simple : la motivation du salarié réside dans la reconnaissance de son travail, dont la rémunération est un élément essentiel. Payer plus un salarié parce qu’il plus efficace est à la base de cette motivation. Cela fait partie de cette « adhésion » du travailleur au projet collectif qu’est l’entreprise et, plus largement, au système capitaliste. Remettre en cause cet aspect primordial du management des hommes, c’est fragiliser, à moyen terme, l’entreprise elle-même. Car il n’est pas de danger plus grand pour une entreprise que la démotivation de ses acteurs. Qu’il ressente, consciemment ou non, que le compromis sur lequel repose le partage des richesses créées est vicié, et alors le salarié sera moins productif. Il ne sera plus en mesure de produire chaque année ce petit plus supplémentaire que l’on appelle la croissance. Or sans croissance, le capitalisme n’est plus. Les « Madoff » du « travailler plus » devraient y réfléchir. Ils risquent, au mieux, une explosion sociale, au pire une aversion des hommes pour un système productif qui, finalement, trompe l’un de ses deux co-acteurs.

Luc Peillon


Moyenne des avis sur cet article :  4.39/5   (33 votes)




Réagissez à l'article

33 réactions à cet article    


  • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 9 mars 2009 12:45

    "Si depuis que le capitalisme existe, les salariés voient leur niveau de vie progresser, en même temps que diminue leur temps de travail, c’est tout simplement parce qu’ils sont, en grande partie, à l’origine de la création de richesse supplémentaire qui leur revient" ==> OUI, EN FRANCE ET EN OCCIDENT, parce qu ’en Afrique, les gens travaillent plus et gagnent moins. Pourquoi ? Parce que vous oubliez un facteur qui contribue a la production : certes il faut du capital + du travail intellectuel et physique, mais aussi et suryout de l’ENERGIE. On a beneficie pendant les 30 glorieuses puis depuis le contre choc petrolier de 1986 d’un baril de moins en moins cher en barils constants. C’est fini. Sauf si vous etes effectivement pret a aller le chercher, ce petrole, par la force puisque nous ne sommes plus seuls a en consommer.



    • Eleusis Bastiat - Le Parisien Libéral eleusis 9 mars 2009 12:51

      J ajouterai que un des autres facteurs de progression du pouvoir d’achat des salaries francais, c etait pas seulement la hausse des remunerations (elle est faible, cette hausse, depuis les annees 80) mais surtout la baisse des prix des biens de consommation. Maintenant les menages ouvriers ont une voiture voire 2, mais aussi des baskets fabriquees en Asie, des televiseurs couleur ecran plat, l’eau chaude pour quasiment tous, et des bananes et du boeur dans le frigo. A moins que vous vouliez empecher les gens des pays emergents d acceder a la meme chose, et ce alors que, hausses de salaires en Chine ou ailleurs aidant, les biens importés voient leur avantage competitif s’amenuiser progressivement, on ne voit pas comment vous aller continuer a alimenter la progression du pouvoir d’achat des salaries francais par le biais de la baisse des prix.


      • Francis, agnotologue JL 9 mars 2009 13:27

        ""du boeur dans le frigo"" ! Vous croyez !  smiley  smiley  smiley


      • Kalki Kalki 9 mars 2009 14:15

        Je suis d’accord,

        je rajoute qu’il y a bien un baisse des rémunération

        "

        Selon l’étude annuelle sur « les salaires en France » publiée par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le surcroît de 11,6 % de productivité horaire du salarié français par rapport à la moyenne des Quinze déjà observé en 1996, est passé à 16,5 % en 2004...

         

        Autrement dit, de 1996 à 2004, l’évolution de votre salaire horaire n’a pas suivi l’évolution des gains de productivité générés par votre travail."

        La part des revenus du travail (salaires et cotisations) dans la richesse européenne n’a jamais été aussi faible qu’aujourd’hui, révèle lundi une étude de la Commission européenne qui estime que cette évolution, si elle n’est pas inversée, pourrait mettre en péril la cohésion sociale en Europe.

        Représentant encore 79% du PIB en 1982 pour la France, le part des revenus du travail dans la richesse globale a, ces 30 dernières années, continuellement perdu du terrain par rapport aux revenus du capital pour ne plus peser que 65% (57,8% du PIB de l’UE-15) aujourd’hui. « Il est souhaitable que cette tendance soit inversée pour préserver la cohésion sociale », a commenté la Commission européenne qui présentait lundi dernier son rapport 2007 sur l’emploi en Europe.

        Cet écart de 12 points de part de PIB en défaveur du salaire représente 190 milliards d’euros par an, des fonds qui manquent aux régimes sociaux et au financement des retraites.

        http://www.ps-metz.org/rentree2007/part-des-salaires.png



      • Francis, agnotologue JL 9 mars 2009 13:37

        @ l’auteur, c’est dommage que vous mêliez Madoff à cette affaire. Par ailleurs, je crois que vous avez oublié le rôle de l’infrastructure, des équipements, bref, de tout ce qu’apporte l’Etat en matière de services. 

        Je crois que les entreprises privées peuvent être comparées à des jeunes adultes qui vivraient encore chez leurs parents malgré une autonomie financière. Il serait normal que ces jeunes adultes hébergés, nourris, blanchis, logés, contribuent d’une manière ou d’une autre aux charges familiales. Les néolibéraux ne veulent rien savoir et se comportent vis à vis de la collectivité nationale comme des enfants ingrats voire, abuseurs ! 

         

        Les vertus oubliées de l’activité non marchande : "Faisant un détour par John Maynard Keynes et par Karl Marx, Jean-Marie Harribey s’attache à déconstruire les idées banalisées du libéralisme, telles que " c’est l’activité marchande qui paie le non-marchand ", ou encore " c’est le consommateur qui crée la valeur ". En renversant complètement les données (autrement dit, en remettant ces idées sur leurs pieds), il montre, par exemple, que " les travailleurs des services non marchands produisent le revenu qui les rémunère ". L’économie n’est pas un jeu à somme nulle où ce que produit l’un est pris sur l’autre. Et la richesse socialisée n’est pas moins richesse que la richesse privée, au contraire."


        • testarossa 9 mars 2009 13:46

          L’ auteur oublie un élément évident lié directement à l’accumulation du capital : la hausse de la demande de salariés. En effet, il ne semble pas pointer du doigt que pour donner plein effet au capital il faut du travail.
          Dit autrement, l’accumulation du capital engendre une hausse de l’emploi qui peut à terme engendrer une hausse des salaires quand les employeurs doivent se disputer des salariés plus ou moins rares...
          Merci de rappeler comment fonctionne le marché...


          • maharadh maharadh 9 mars 2009 13:50

            Un peu comme dans les religions plus il y a d’ouailles plus ils se font du pognon.


            • Alotar 9 mars 2009 14:36

              Je pense que c’est excessif d’attribuer aux salariés tout le mérite des gains de productivité. Ce mérite revient plutôt à ceux qui par leur inventivité intellectuelle ont fait le progrès technico-scientifique. Ces chercheurs et inventeurs ont bien souvent travaillé gratuitement pour la collectivité. C’est ce travail intellectuel gratuit, parce que inquantifiable et jamais rétribué, qui est en fait au fondement des gains de productivité.
              Si les salariés participent à ces gains de productivité, c’est dans la mesure où, remplacés par des robots, il ne faut plus payer ces salariés sous-qualifiés et inutiles. Payer moins de travail et de travailleurs (et non pas payer moins cher le travail et les travailleurs), est à la base du gain de productivité. 
              Si le travailleur était soi-disant l’origine d’une plus-value captée par le capitaliste, comment alors expliquer qu’une firme gagne plus avec moins de travailleurs ?


              • Alotar 10 mars 2009 12:42

                Tout d’abord je n’émets qu’une simple opinion, le résultat de mes réflexions, sans prétention d’être un connaisseur spécialisé. Peut-être que je comprends tout de travers, d’accord.
                Mais chez Marx, la plus-value représente une exploitation et un vol faits par le capitaliste au détriment du travailleur (du moins si j’ai bien compris). Donc moins un travailleur est payé, plus il est exploité ou volé. Et au plus il y a de travailleurs sous-qualifiés et sous-payés au plus le capitaliste gagne de la plus-value sur leur dos. Conclusion : d’après Marx, l’intérêt du capitaliste est d’avoir un maximum de travailleurs sous-payés et sous-qualifiés. Par contre, moins de travailleurs plus payés signifie moins d’exploitation et de vol et donc moins de plus-value qui rapportera au patron.
                Je pense que le schéma marxiste a pour base une vue qui n’est pas fausse concernant le monde du travail, à savoir l’esclavagisme. Parce que le raisonnement de Marx sur la plus-value correspond le mieux à un schéma maître & esclave, ou à un schéma grand propriétaire terrien & serfs, un schéma dans lequel donc c’est surtout le travail des bras (et pas de la tête) qui domine. En fait toute la société reste collée au schéma esclavagiste quand il s’agit de penser l’économie et le monde du travail. 
                Selon moi, le travail (dans le cadre esclavagiste, donc du rapport maître & esclave ou chef & subordonné) est toujours une dépense, un coût et jamais un gain. Le travail coûte en temps, en énergie, en maladies, en stress, en aliénation aux autres, etc. C’est une erreur de vénérer le travail, d’en faire une valeur, et un facteur de richesse. Si on prend la nature ou le sol, Marx dira que c’est le travail du cultivateur qui produit la richesse. Mais le cultivateur est comme le chirurgien, il n’est pas Dieu. Ce n’est pas le chirurgien qui guérit le malade et fait des miracles. Tout ce que le chirurgien peut faire c’est d’aider au recouvrement de la santé, de favoriser la guérison en donnant un coup de pouce à la nature, en la corrigeant. De même le cultivateur ne produit pas la richesse, mais n’est qu’une aide et une amélioration à la production de richesse par la nature. C’est donc la nature et non le travail qui est facteur de richesse. D’ailleurs aux époques où il y avait plus de travailleurs sur les champs, la nature rendait moins. Conclusion : le travail est un facteur d’appauvrissement. Moins il y a de travailleurs sur les champs, comme on le voit maintenant, plus la nature rend de la richesse.
                Le travail est un facteur d’appauvrissement dans la mesure où il coûte. Mais il y a du travail non payé, du travail gratuit, qui lui, parce qu’il est gratuit, donc pas un coût, est facteur d’enrichissement, et ce travail c’est le travail intellectuel qui permet le progrès technico-scientifique. Ce travail d’inventivité intellectuelle n’est la plupart du temps pas reconnu comme travail, ce qui explique qu’il ne soit pratiquement jamais rétribué à sa juste valeur même si toute la collectivité profite de ses inventions et découvertes. Pour fabriquer une voiture il faut des travailleurs à la chaîne et des patrons, d’accord, mais surtout il faut des inventeurs et leurs inventions, des chercheurs et leurs découvertes. Seuls, avec notre simple force de travail, stupidement musculaire, on n’est rien. Car qui parmi nous peut encore prétendre connaître et maîtriser tous les détails techniques et lois scientifiques des appareils et machines, qui constituent le monde dans lequel on vit ? Nous vivons tous sur le dos du travail de ces chercheurs et inventeurs, morts ou vivants.
                Mais ce travail d’inventivité, la plupart du temps non reconnu et non rétribué à sa juste valeur, n’a rien à voir avec la force brute de travail d’un travail primaire et répétitif, et qui est à la base des lois "scientifiques" chez Marx, qui dès lors inscrit sa réflexion dans le cadre de l’esclavagisme, où, au fond, le travailleur n’est qu’une paire de bras sans cervelle. Mais avec un tel type de travailleur, les rendements sont faibles et le propriétaire fera peu de profits : plus le propriétaire aura de paires de bras sans cervelle sur ses champs, moins il en tirera de plus-value. Il s’agit là bien sûr d’un monde intellectuellement borné, aux rendements pauvres, et qui n’est plus le nôtre, espérons-le.
                En résumé, le faire (ou le "travail") est un facteur d’appauvrissement. Mais ce qui est facteur d’enrichissement, c’est le faire faire. La nature est facteur d’enrichissement dans la mesure où je lui fais faire - et pas dans la mesure où je fais, i. e. où je travaille. L’activité humaine est facteur d’enrichissement dans la mesure où elle fait faire - autrement dit plus de robots et moins de muscles, moins de "travail". Le capital est facteur d’enrichissement dans la mesure où il fait faire. Le faire coûte. Le faire faire rapporte.
                Si on veut sortir du travail esclavagiste et salarié, alors il faut renoncer à ce que le deuxième faire soit du faire par un humain.


              • Alotar 12 mars 2009 09:10

                "L´astuce est qu´une des choses qu´il achète à sa valeur est la FORCE DE TRAVAL, qu´il utilise un temps supérieur à sa création, qui est le temps de travail pour subvenir au besoin du travailleur."

                C’est là, à mon avis, le pivot de la question, à savoir le temps ou l’utilisation d’une force de travail pour une durée supérieure à la nécessité (besoins du travailleur). Mais plus le travailleur est productif, plus courte sera cette durée pour la nécessité du travailleur et plus longue sera la durée où ce travailleur s’utilisera pour du superflu ou du profit. Mais cette augmentation de la productivité du travailleur ne vient pas du travailleur lui-même (il ne se met pas à courir), mais des aides techniques mises à la disposition de ce travailleur, aides qui, pour ainsi dire, font effet de levier sur l’activité de ce travailleur et augmente ainsi sa productivité. Si on considère que le mot "travail" désigne la dépense de force musculaire fatiguant le corps, alors on dira que moins le travailleur travaille, et plus ce travailleur est aidé par la technique, plus il produira du superflu ou du profit. Conclusion : le travail est facteur d’appauvrissement.
                Maintenant on peut prendre le mot travail dans un sens très large et général, englobant alors aussi les machines, qu’il a fallu construire mais surtout inventer, et c’est ici que je souligne qu’il y a du travail en quelque sorte gratuit qui n’est jamais rétribué à sa juste valeur ni encore clairement pris en considération. C’est ce travail intellectuel gratuit qui est au fondement de l’enrichissement, précisément parce qu’il est gratuit, pas rétribué. Ne fût-ce que l’inventeur de la roue. L’a-t-on payé ? Et combien ?

                Observons d’une manière générale que Marx aborde sa critique du capitalisme sous un angle qui ne sort pas vraiment du capitalisme, à savoir l’angle purement quantitatif. C’est en se basant sur des considérations quantitatives, des différences de quantités de temps par exemple, que Marx entend montrer la défectuosité du capitalisme.

                Maintenant une autre question c’est de se demander pourquoi le travailleur ne se contente pas de satisfaire ses besoins, et pourquoi, au contraire, il s’aligne alors sur l’idéologie capitaliste du profit et du superflu ? Autrement dit pourquoi le travailleur réclame toujours plus d’argent pour mieux profiter de la vie et par exemple se payer des vacances en avion, ce qui est complètement ridicule ? Réponse : parce qu’il est pareil au capitaliste.

                C’est ici que pointe une autre approche, non plus quantitative et opposant le patron et le travailleur, mais qualitative et reconnaissant que les humains sont tous pareils, et non pas séparés en deux groupes ; au contraire c’est cette séparation entre deux humanités qui constitue l’impasse du capitalisme comme de tout système basé sur une différence qualitative entre deux groupes d’humains, à savoir les maîtres d’une part et les esclaves d’autre part (ou les patrons d’une part et les travailleurs salariés d’autre part ).

                Dès lors la solution coule de source : considérer l’humanité comme une, sans des maîtres d’un côté et des esclaves de l’autre. Inutile d’entreprendre quelque révolte que ce soit tant qu’on reste prisonnier du schéma maître-esclave ou patron-travailleur. Conclusion : la solution passe par une suppression des esclaves ou des travailleurs salariés avec les capitalistes. Supprimer l’un requiert pareillement de supprimer l’autre.

                En résumé je pourrais comprendre l’argumentation de Marx, mais à condition d’accepter de ne pas sortir de ce cadre capitaliste qu’endosse au fond Marx. Et c’est bien ce que montrent historiquement les pratiques politiques qui se revendiquent de la théorie marxiste, à savoir que cette soi-disant contestation du capitalisme n’a fait que jouer le jeu de celui-ci. Travailleurs et capitalistes souffrent autant l’un que l’autre de cette avidité ou cupidité signalant leur soumission au bêtement quantitatif.

                Tout ce qui précède ne vise qu’à essayer de comprendre les choses et le monde. Mes excuses donc si je vous ai fait perdre votre temps et mes remerciements pour vos explications.


              • Lisa SION 2 Lisa SION 2 9 mars 2009 15:57

                J’aime bien votre texte, il ne traite qu’un aspect et l’aborde avec une sorte de recul intéressant.

                J’ajouterai que tout l’intérêt du patronat se focalise désormais sur la machine plus que sur celui qui la manipule, le salarié. On ne s’extasie plus devant les compétences des êtres, mais des machines. Ce sont elles qui ont fait les plus grands progrès au cours des siècles, qui représentent le meilleur rapport qualité / prix, surtout si elles sont automatiques, et qui font la véritable fierté des patrons, eux même collectionneurs de coupés sports. Il n’est pas étonnant que l’indice humain s’évapore dans ce monde, la révolution industrielle n’a-t-elle pas pris le pas sur la révolution humaine. La machine ne fait pas grève, ne ment pas, et ne coûte qu’en entretien. Un seul chauffeur peut en conduire dix,

                Le président affiche ainsi le paradoxe dangereux de ses paroles. " travailler plus " ne concerne que les dernier pions au boulot qui se tuent à la tâche et surtout, sur la route. En effet, tous ces camions qui se trainent alors qu’ils sont à fond, sont pour une plus grande part, responsables des vies humaines brisées sur le bitume. La répression routière engagée pour diminuer ces chiffres est entièrement paradoxale avec le " travailler plus " qui génère l’effet inverse.


                • Jason Jason 9 mars 2009 18:35

                  @Lisa Sion,

                  D’accord avec votre aperçu sur l’importance des machines et leur perfectionnement constant. Cependant, les machines coûtent de plus en plus cher et représentent donc un investissement dont il faut tenir compte de très près dans la comptabilité des entreprises. Par contre les personnels sont licenciables à merci, et mise à part leur formation qui ne représente que qq pour cents du chiffre des entreprises, il est plus avantageux de virer les gens que les machines en cas de baisse des commandes ou toute autre situation qui porterait atteinte aux intérêts financiers des actionnaires.

                  Dans de nombreux cas, les licenciements font remonter le cours des actions.

                  Ce qui fait que dans certains pays (dont les USA) les investissements en biens d’équipement dans certaines branches sont moindres. Le "hire and fire" (embauche et vire) arrive bien à propos dans le cadre de la liberté d’entreprendre et du libéralisme ambiant. Le renard libre est roi dans le poulailler.

                  Oui, le patronat s’intéresse aux machines en raison des accroissements de productivité, mais avec des contraintes financières. Question d’équilibre et de conjoncture économique. Et les salariés n’ont d’autre solution que de suivre le yoyo ambiant. La question centrale reste posée : comment faire autrement ?


                • SALOMON2345 9 mars 2009 19:08

                  Le progrès pour l’un détruit le travail de l’autre ainsi au début du 20e siècle, les typographes qui composaient les textes à la main (puisant dans les petites cases pleines de lettres mobiles) se mirent en grève face à l’arrivée d’une machine révolutionnaire qui remplaçait, à elle seule,10 compositeurs typographes : LA LINOTYPE !
                  Dès la fin des années 1990, celles-ci furent à leur tour remplacées par les MACINTOSH et la PAO, à des prix dérisoires, comparés à ceux d’antan, et accessibles aux plus nombreux, même chez plus les incompétents – foi d’ancien graphiste illustrateur !
                  L’histoire est ainsi faite de successives technologies dont les premiers initiés sont les savants du jour jusqu’à ce que le temps les chasse à leur tour pour cause d’obsolescence, complice non pas toujours du progrès pour tous… mais du profit pour quelques-uns dans la plus grosse part notamment !
                  Les rails vont disparaître, sauf pour 3 ou 4 TGV et les autoroutes se construire encore…pour gagner du temps, dont on ne saura que faire, car 24 heures ne feront toujours qu’une journée ! Si des progrès existent – la machine à laver, etc… - tous en son nom ne le sont pas et si des patrons ne voient le job que par la machine, celle-ci est pourtant construite par d’autres mais là : les frontières s’effacent et le dumping bat son plein et devinez qui empoche ?
                  Un fabricant textile de mon coin était ravi de voir AIRBUS se vendre comme des petits pains en Asie, sauf que pour cela, il dû à terme fermer son usine tandis qu’aujourd’hui le « bel oiseau » va être construit sur place et dans la zone dollar ! In fine plus de mouchoirs textiles pour pleurer ni d’aéroplanes fabriqués dans notre cher et vieux pays : c’est ça le progrès, avec les outils et les technologies et outillages livrés en plus !



                • L'enfoiré L’enfoiré 9 mars 2009 16:25

                  Après le "travailler beaucoup moins pour gagner beaucoup plus", on arrive au danger du "plus" pour le système qui le génère.
                  En fait, le travail devrait être à la carte, à la demande et avoir les moyens de le pratiquer.

                  "Pourquoi donc le patronat, depuis plus d’un siècle, a-t-il accepté cette augmentation régulière du pouvoir d’achat des salariés, en temps ou en argent, sans même avoir eu l’idée de les faire travailler plus ?"

                  >>> sîmple parce que ce n’était pas nécessaire. parce que le consommateur était moins exigeant dans le temps et l’espace et que l’on produisait en équilibre avec la demande. Pas d’altruisme là dedans. Le travailleur s’est vu obligé de consommer pour entretenir la production de la machine.
                  Les syndicats y ont certainement une raison d’être dans cette situation. Maintenant, ils sont rejetés, la solidarité cela n’existe plus.
                  Je l’ai dit dans l’article précédent. Pour maintenir le système en vie, il faudra que le travail soit mieux rémunéré et non moins. Les stocks ne vont pas s’équilibrer avec la demande si on n’y prend pas garde.
                  Comme les exportations vont stagner, il faudra consommer sur place. Les pays qui ne vivent que par leurs exportations le savent très bien d’ailleurs. Je ne vais pas les citer pour ne pas faire de jaloux. smiley


                  • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 9 mars 2009 17:09

                    Une autre cause de cette dérive réactionnaire du capital est le croyance qui s’est installée parmi ses profiteurs que l’on pouvait s’enrichir sans cesse en se passant de la demande solvable du salariat , qui seule permet pourtant la réalisation du profit à moyen et long terme sur le marché, par le recours à la spéculation et au crédit illimité et aveugle pour compenser la faiblesse des salaires.. Et cela sans risque, par le jeu de la tritisation , des produits dérivés, des ventes à découvert, des investissements prédateurs des entreprises etc..

                    Au moins Taylor savait qu’il fallait augmenter les salaires du plus grand nombre pour vendre un nombre suffisant de voitures afin de maintenir durablement la rentabilité de ses investissements...

                    Le bétise du court-termisme de l’économie-casino l’a emporté sur l’économie entrepreunoriale du développement durable.avec le résultat que l’on sait

                    Jusqu’à aujourd’hui ?

                    La question reste posée : Tout dépendra, comme toujours, des luttes sociales et politiques !


                    • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 10 mars 2009 10:35

                      Henri Ford sur la proposition de Taylor, avec mes excuses


                    • finael finael 9 mars 2009 19:08

                       Il est dommage que votre article se contente d’un résumé d’une brève période de l’histoire dans un nombre limité de pays.

                       De tout temps c’est la paresse (si on veut l’appeler comme ça, sans que ce soit péjoratif) qui a fait progresser la productivité. Il est incroyable de voir combien le désir de travailler moins tout en gagnant plus est à l’origine de la quasi-totalité des inventions, et ce bien avant l’avènement, dans nos pays, de la société marchande !

                       On peut presque dire que ce "travailler plus" signe l’arrêt de mort d’un progrès multi-millénaire des techniques : Durant la quasi-totalité de l’existence de l’homo sapiens sapiens, les progrès ont été fort lents, mais à la sortie de la dernière glaciation, il y a 14000 ans, les hommes se sont mis à trier les plantes qu’ils cueillaient, provoquant une évolution de ces plantes, ils ont remplacé la chasse par la domestication, construits des appareils, à eau, à air, qui les remplaçaient pour amener l’eau, se déplacer, construire, ...

                       Ils n’ont cessé de chercher à travailler moins pour obtenir plus.

                       Le vrai problème, dans le cadre de travaux forcéments réalisés en commun, c’est la répartition du produit !


                      • ddacoudre ddacoudre 9 mars 2009 20:00

                        bonjour finael

                        la nature est économe d’énergie, et nous nous en sommes également doté, la recherche de la facilité est une commende inné seul l’apprentissage nous fait sélectionner l’effort pour une destination qui facilite l’existence.

                        un ouvrage relate l’histoire des découvreurs, je crois que les découvreursétait son titre.

                        cordialement.


                      • jojoduchato jojoduchato 24 mai 2010 08:14

                        Finael a tout a fait raison , c’est la paraisse qui fait « avancer » les choses. Alors dit  brutalement comme cela, c’est évidemment extrêmement provocateur surtout dans l’environnement idéologique économique, culturel, sociologique dans lequel nous baignons principalement dans la plupart des pays « dits » développés.

                        A noter que " le travailler plus pour gagner plus" s’appuie très fortement sur cette culture très encrée dans les milieux populaires qui  valorise la personne qui n’a pas peur de se lever de bonne heure et qui a beaucoup de cœur à l’ouvrage. Cette culture est  très présente dans le milieu ouvrier issus comme chacun le sait du milieu paysan . Il est évident que ce culte du travail puise sont origine dans ce travail de la terre au demeurant cataloguée bien souvent d’un peu trop ingrate . Donc vous voyez le truc : La terre est souvent revêche a donner ce qu’on lui demande. Donc «  il faut y aller !!! retroussons les manches ! » C’est là que l’on voit la finesse des gens qui nous gouvernent : aller chercher dans le tréfond de la culture populaire les arguments qui leur permettront de « vendre »leur salade pour t nous escroquer toujours d’avantage  !!

                        Il faut préciser que c’est à partir du moment où l’homme s’est sédentarisé pour passer de sont état de chasseur- cueilleur à celui de paysan qu’a commencé sans doute à apparaitre la forme d’organisation sociale que nous connaissons.  Pour faire simple, la domestication des plantes par les paysans a permis que se développe un niveau de production dépassant les propres besoins des producteurs. Cette évolution a permis de nourrir des personnes ne participant plus désormais directement à la production. Vos voyez la suite, j’imagine .... . Cet état de fait a conduit- par exemple- à l’apparition du mouvement économique des physiocrates ( vers 1750) qui considère que tout autre activité autre que celle de paysan comme étant une activité stérile (c’est le terme utilisé !) et finalement parasite .

                        Tout ça pour dire qu’a partir du moment où l’essor humain a permis de créer des richesses en abondance la caste des profiteurs a commencé a « pointer le nez ». Tout ceci allait donné naissance à ce qu’il convient d’appeler le capitalisme.

                        Mais comme le souligne finalement mieux Finael que Luc Peillon la véritable problématique et contradiction du mot d’ordre « travailler + pour gagner + »n’est pas dans le fait qu’elle nierait en s’y substituant la reconnaissance du mérite du travail dont l’homme améliorerait sans cesse la productivité. La véritable contradiction réside dans le fait que l’homme s’est toujours battu pour gagner + en travaillant moins . La preuve la plus basique et la plus concrète est que l’homme travaillait encore a peu prés 70 heures par semaines au début du 20 ième siècle et qu’aujourd’hui il travaille globalement la moitié moins en produisant nettement plus de richesses......... qu’il gaspille ( le système) en grosse partie !!!!!.

                        «  Le rêve d’Aristote est notre réalité. Nos machines au souffle de feu, aux membres d’acier, infatigables, à la fécondité merveilleuse, inépuisable, accomplissent docilement d’elles- mêmes leur travail sacré ; et cependant le génie des grands philosophes du capitalisme reste dominé par le préjugé du salariat, le pire des esclavages. Ils ne comprennent pas encore que la machine est le rédempteur de l’humanité, le Dieu qui rachètera l’homme des « sordidoe artes » et du travail salarié, le Dieu qui lui donnera des loisirs et la liberté.  » (extrait du texte « Le droit à la paresse » -1880- de Paul Lafargue gendre de Karl Marx)
                         


                      • ddacoudre ddacoudre 9 mars 2009 19:50

                        bonjour luc

                        je pense avoir compris. l’intérêt d’une relation de cause à effet, il semble que pour que la consommation créent la demande il faut que le produit est une disponibilité d’usage, une rape à fromage peut être utilisé durant l’heure du repas même si l’on travaille 14 heures par jour, car à un moment où un autre il faudra manger dormir.

                        mais pas regarder la télé si l’on passe autant de temps au travail, il y a donc une relation entre le temps libre et la consommation d’un certain type de biens qui est associé, est-ce que cela met en danger le capitalisme certainement pas, l’industrialisation sera toujours là, sa capacité de production s’ajustera de la demande émanant d’un temps disponible réduit, il y aura une récession chez tous ceux qui faisaient leur richesse sur ce créneaux, et faute que l’activité restante puisse supporter la totalité du chômage que ne pourrait absorber l’activité restante en emploi, puisqu’elle se serait accru en temps horaire,

                        nous aurions une belle catastrophe, mais l’industrialisation s’adapterait à la nouvelle situation et ce qui réalisent leur bénéfice sur le coût de fabrication, n’auraient même plus à rémunérer un peu plus ceux qu’ils emploient, étant donné qu’il ne disposeraient plus beaucoup de temps disponible pour profiter de vivre, et dépenser leurs gains.
                        l’enrichissement actuel c’est fait sur le développement de la consommation intérieure, facteur de croissance par rapport à un enrichissement d’antan qui s’importait par les colonies.
                        l’avantage de l’enrichissement par le marché intérieur c’est qu’il a, par le conflit, permis le développement de la prospérité, à laquelle patronat et travailleur avaient un intérêt, mais encore fallait-il que l’on dote le monde du travail du temps de consommer les produits attachés à l’oisiveté ou à l’hédonisme.

                        le travaillé plus ne détruit pas le capitalisme mais la répartition de l’emploie et de la ressource qui lui est attaché
                        et est facteur de diminution de la productivité comme tu le soulignes, moins par dés’interêt, que par fatigue.
                        aujourd’hui au rythme de la production aucune personne ne pourrait sans risque pour sa santé s’y soumettre durant sa période d’activité au delà d’un certains nombre d’heures.

                         

                        C’est toute la difficulté de glisser vers une décroissance sélective pour passer vers une prospérité et une valorisation humaine autre que par le seul bien matériel sur tout quand il est rare et poluant.

                        cordialement.


                        • finael finael 9 mars 2009 22:26

                          Un bémol :

                           L’enrichissement d’antan n’est certainement pas dû au colonialisme, même si celui-ci a rapporté beaucoup à certains pendant un temps relativement court à l’échelle historique.

                           Je pense en effet que vous voulez parler du colonialisme trans-océanique européen, alors que de tous temps d’autres colonialismes ont eut lieu ... en fait depuis aussi longtemps que l’archéologie peut trouver des restes : Les premiers pharaons devaient venir du Soudan (la Nubie antique), les Sumériens ont été envahis par les Assyriens à peu près à la même époque, etc ...

                           Il est vrai aussi que l’Empire romain avait besoin de conquètes pour le butin et les esclaves, tout comme les mongols plus tard ainsi que les arabes.

                           Mais dans tous les cas, et ce fut le cas du colonialisme européen, les colonisateurs étaient déjà plus riches et plus puissants, et cette richesse propre avait été accumulée par des générations de production et d’améliorations, qui leur ont permis de coloniser les autres.

                           D’ailleurs, la "décolonisation" est survenue quand les colonisateurs se sont rendus compte que leurs colonies leur coutaient plus cher qu’elle ne leur rapportaient, sinon ils avaient les moyens de se maintenir s’ils l’avaient vraiment voulu.

                           Quant au temps alloué au travailleur pour refaire sa force de travail, il n’a pas été alloué pour consommer les produits fabriqués, mais bien parce qu’il fallait un temps de repos pour régénérer cette force. Les salaires ont augmenté soit par la lutte, soit par la nécessité de disposer de la main-d’oeuvre. Très peu de capitalistes ont réalisé, comme Henri Ford qu’en augmentant le salaire de leurs employés ils leur permettaient d’acheter leurs produits (ce qui est d’ailleurs rarement le cas ... si vous êtes OS chez Renault, vous n’êtes pas près d’acheter une "mégane", et si vous fabriquez des casseroles, vous n’irez pas vous en offrir des centaines). smiley

                           Pour moi le "travailler plus" n’a aucun sens, c’est une formule creuse quand la productivité augmente et qui devient ravageuse quand la demande s’effondre.

                           Ce qui, à mon avis, est remis fondamentalement en cause, c’est la répartition de la richesse produite : ici on écrase fruits et légumes au bulldozer, là on crêve de faim !  smiley

                           


                        • La Luciole 10 mars 2009 00:15

                          Ce commentaire qui voudrait se donner l’ambitieux objectif d’analyser les relations entre réduction du temps de travail et capitalisme est complètement subjectif et partisan.

                          Pas besoin d’être un fin politologue ou féru d’économie pour comprendre que l’auteur ne maîtrise pas le sujet et ne fait qu’émettre de simples opinions politiques tout juste aptes à satisfaire ses propres désirs en les faisant passer pour des réalités journalistiques. Et il se prétend journaliste professionnel dans le "social" … 

                          Faire partie des "classes" les moins favorisées et aspirer à une meilleure justice sociale doit-il nous obliger à adhérer à de telles inepties ? smiley

                          • timiota 10 mars 2009 01:59

                            "démotivation des travailleurs"

                            ==> Mécréance et discrédit (B. Stiegler)

                            Loin des représentations extrêmes qu’on lit plus haut, faisons un peu de place.
                            Non, on ne fait pas que produire des choses inutiles
                            Oui, on cherche à "travailler moins" , et pour ça on invente.

                            Mais notre cerveau fait de tout cela des relations "transductives", où l’on donne et on reçoit.
                            Sinon, il y a mécréance, perte de confiance, démotivation, "débandade".

                            Il me semble qu’il y a un devoir à conjuguer les deux aspects :
                            ("production", "productivité", avec du travail et du capital)
                            et
                            ("confiance", "motivation", "invention", "transduction"), qui ont été des moteurs et des pommes (d’Eve à Adam) depuis qu’on a agité des silex ici bas.
                            Les sociétés plus claniques n’en ont pas moins des divisions du travail, la vision de somme d’individus soumis à UN input et UN output est trop fruste. Ce que nous recherchons
                            (quand le monde moderne ne nous avilit pas) c’est des input multiples, qui "résonnent". 
                            Cela peut être vrai même dans le savoir-vivre d’un retraité dans un village, producteur de richesse à sa façon.
                            Mais le langage ne nous mène pas sur ces rivages là. 

                            Yauraka le reconstruire sur une base "transductive"...


                            • Christoff_M Christoff_M 10 mars 2009 11:01

                               pourquoi toujours des solutions étatiques issues de gestionnaires !!

                              le travail ou le besoin de travailler et de se faire de l’argent est propre à chaque individu !!

                              appliquer des lois globales, ça n’a jamais marché, sortir un texte de loi facile !!

                              Mais se pencher sur les cas personnel cela suppose des études plus poussées, des gens plus qualifiés pour étudier le problèmes et une reflexion sérieuse...

                              ben non en France on fait des sondages des stats et on lance une réforme ou un texte, qui n’aboutissent pratiquement jamais parcequ’ils sont mal pensés et baclés, mais le principal c’est de s’agiter et de donner l’impression qu’on y travaille et ça c’est tres français !!


                            • FYI FYI 10 mars 2009 11:02
                              				 				Pierre Laval, nous revoilà : la BCE et Trichet exigent des baisses de salaire 				 				
                              « Fonctionnaires : l’Europe brise le tabou des salaires », titre sournoisement le quotidien Le Monde du 8 mars. Dans un véritable retour aux pages les plus noires des années trente, et sous la pression du Fond monétaire international (FMI), plusieurs gouvernements européens imposent des baisses de salaires à leurs fonctionnaires.
                              				 				 				

                              Cette politique n’est qu’un remake de la politique d’Heinrich Brüning de 1930, imitée en 1935 par Pierre Laval en France, qui tenta de remédier à la crise par une politique de « déflation » ; autrement dit une baisse autoritaire des salaires. Brüning expliqua qu’entre 1930 et 1931, « les salaires avaient été diminués en moyenne de 20 à 25%, sans que se produisît une seule grève, exception faite de la grève sauvage dans l’industrie métallurgique de Berlin ». Il s’agissait à l’époque « de ramener les salaires, les traitements et le prix de la vie au niveau de 1913 ».

                              En Suède, pays du « dialogue social » et du corporatisme fabien, c’est le syndicat de la métallurgie qui a « négocié » lui-même des baisses de salaire de 20% afin « d’éviter » des licenciements secs.

                              En Lettonie, le gouvernement a imposé brutalement une baisse de 15% des revenus de ses fonctionnaires « dans le cadre du soutien apporté par le FMI et l’UE ». Cette crise d’austérité a provoqué des violentes manifestations et la chute du gouvernement letton. Sous perfusion internationale elle aussi, la Hongrie a supprimé le treizième mois dans la fonction publique et la Roumanie pourrait être obligée de faire de même, si le FMI et les 27 volaient à son secours dans les prochaines semaines.

                              En Irlande, 120 000 personnes sont descendus dans la rue, après que le premier ministre Brian Cowen ait annoncé, le 3 février, contre l’avis des syndicats, une réduction de plus de 7% du traitement dans la fonction publique, par le biais d’un prélèvement destiné à financer les retraites. « Ce phénomène pourrait faire tache d’huile si la crise s’aggravait encore, en dehors comme en dedans de la zone euro », écrit Le Monde.

                              Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a appelé les gouvernements « à poursuivre des politiques de dépenses courageuses, en particulier en matière de salaires dans le public ».

                              Comme le précise Le Monde, pour lui, « l’Irlande, et tous les pays de la zone euro ont intérêt à réduire les salaires, afin de regagner en compétitivité, sans vivre au-dessus de leurs moyens ». Car, estime-t-il, « l’accumulation des pertes relatives de compétitivité et de déséquilibres domestiques nécessite, à un certain moment, d’être corrigée ».

                              C’est ce cocktail explosif de la planche à billets (Keynes) et de déflation salariale (Laval) qui nous conduira, si rien n’est fait, tout droit dans le mur.

                              A nous de mettre rapidement une alternative viable sur la table.


                              • Francis, agnotologue JL 10 mars 2009 13:51

                                @ FYI, l’article dit aussi : "

                                admirons le travail de gribouille. Admettons même que les fonctionnaires de ces pays ne contribuent en rien à la demande finale adressée aux entreprises locales (ils ne mangent pas local, ils ne boivent pas local, ils ne font qu’acheter des biens d’importations), et que la diminution de leurs revenus ne contribue donc pas à la diminution de la demande de biens de consommation dans leur pays (pour ne pas parler de l’aspect européen de leur demande). Mais ces fonctionnaires ne sont-ils pas pour partie d’entre eux endettés ? Et, de surcroit, en devises étrangères ? Que se passe-t-il quand quelqu’un voit son revenu baisser et les montants de remboursement qu’on exige de lui augmenter drastiquement ? Et bien, il finit par ne plus pouvoir rembourser… (ou il ne consomme plus rien s’il en est capable). Et qui se trouve face à des emprunteurs défaillants ? Et face à un marché de l’immobilier aux prix en chute libre qui rend sans valeur la contrepartie hypothécaire des prêts consentis ? Les filiales locales des banques occidentales, que la BCE doit justement aider par ailleurs pour faire repartir l’économie européenne. Malin non ? Je sais qu’en Roumanie, les employeurs privés recourent déjà à des baisses de salaires (déclarés), on indique dans l’article en question qu’il est question de faire de même sous l’impulsion géniale du FMI et de la BCE dans le secteur public. Excellente idée pour faire augmenter les défauts de paiement sur les prêts immobiliers et autres."

                                En baissant les salaires de la fonction publique, on fait d’une pierre deux coup : non seulement on met en difficulté les banques mais de plus on pousse les Etats à s’endetter pour renflouer les banques et ainsi on endeytte le générations futures. L’esclavage serait préférable !




                                http://bouillaud.wordpress.com/2009/03/09/laval-1935-x-le-monde-trichet-2009/

                                " La Banque mondiale et le FMI sont néfastes. Ils sont à l’origine des problèmes, mais pas des solutions. Plus on se débarrassera de cette bureaucratie incompétente, malhonnête et apatride, mieux cela sera pour l’Equateur ". " le marché est un bon serviteur mais un très mauvais maître ".

                                Rafael Correa


                              • Reinette Reinette 10 mars 2009 13:01

                                Depuis la révolution industrielle jusqu’au 6 mai 2007, date de l’élection de Nicolas Sarkozy, le niveau de vie des salariés s’est élevé de deux manières : soit par l’augmentation des rémunérations pour un même temps de travail, soit par une réduction du temps de travail pour une rémunération inchangée. Sous forme pécuniaire ou de temps libre, le bien-être des salariés a toujours été indexé sur la croissance de la richesse nationale. (l’auteur journaliste)

                                Décidément encore un journaliste qui est à côté de la réalité du quotidien des salariés "ordinaires".
                                Il est vrai que les journalistes ont des avantages , voire privilèges, (abattement fiscal par ex ;, week-end offert) que n’ont pas les citoyens "favorisés".

                                Môssieur le journaliste, en ce qui me concerne, mon salaire, bien avant 2007, ne suivait pas le coût de la vie (mon loyer représente 60% de mon salaire, etc...) et je n’ai pas le l’honneur de connaître un élu pour obtenir un logement social que je demande depuis 1999.

                                Il est vrai, également, qu’avec le Grincheux ça ne s’arrange pas pour le citoyen lambda !


                                • Christoff_M Christoff_M 10 mars 2009 14:35

                                   j’ai travaillé dans une boite moyenne qui faisait faire un max d’heures sup puis plus rien...

                                  la dernière fois que je suis passé ils avaient licenciés et pris des interimaires et le peu de cdi restant continuaient à faire des heures sup sans arrèt !!

                                  depuis cette boite a perdu petit à petit ses clients et déposé le bilan, les heures sups sur les épaules des memes en nombre restreint ça finit par user et faire faire des conneries !!


                                • chaaben mohamed chaaben mohamed 10 mars 2009 16:19
                                  Sarkozy recommande qu’il faut « travailler plus pour gagner plus », et Les socialistes recommandent davantage de la baisse du temps de travail « les 35 heures ». Jusqu’à où on peut aller ?
                                  « Entre la limite de maximiser le travail en faisant travailler le salarié 24h/24h et l’autre limite de maximiser le temps de repos en restant chez sois et recevoir un salaire ; certainement il y un temps de travail optimum. Qui est le temps d’équilibre !
                                   
                                  un temps où tous les acteurs économique (employé et salarié) trouvent leurs compte .
                                   
                                  Une limite :
                                  Michel Maugis a dit :  « ….Ce n´est pas parce que une entreprise gagne plus avec moins de travailleur que ces travailleurs ne seraient pas à l´origine de la plus value. Sinon, il suffirait d´avoir ZERO travailleur pour gagner plus….. »
                                   
                                   
                                  Lisa SION 2 a dit : « …Le président affiche ainsi le paradoxe dangereux de ses paroles. " Travailler plus " ne concerne que les dernier pions au boulot qui se tuent à la tâche et surtout, sur la route. En effet, tous ces camions qui se trainent alors qu’ils sont à fond, sont pour une plus grande part, responsables des vies humaines brisées sur le bitume. La répression routière engagée pour diminuer ces chiffres est entièrement paradoxale avec le " travailler plus " qui génère l’effet inverse…. »
                                   
                                   
                                  L’autre limite :
                                   
                                  finael a dit :  « ….De tout temps c’est la paresse (si on veut l’appeler comme ça, sans que ce soit péjoratif) qui a fait progresser la productivité. Il est incroyable de voir combien le désir de travailler moins tout en gagnant plus est à l’origine de la quasi-totalité des inventions, et ce bien avant l’avènement, dans nos pays, de la société marchande !..... »
                                   
                                   
                                   
                                  Dans une économie de marché le prix d’équilibre est toujours un objectif à atteindre. Maintenant faut il parler du temps de travail d’équilibre !!!!!!

                                  • chaaben mohamed chaaben mohamed 10 mars 2009 17:09

                                    finael a dit que :  « …D’ailleurs, la "décolonisation" est survenue quand les colonisateurs se sont rendus compte que leurs colonies leur coutaient plus cher qu’elle ne leur rapportaient, sinon ils avaient les moyens de se maintenir s’ils l’avaient vraiment voulu…. »
                                     
                                    moi je pense que :
                                     
                                    Tous les empires ont vue leur déclin suite au excès de confiance à leur potentiel sans se rendre compte de ce qui se passe autour d’eux. Cet excès de confiance sera traduit par la recherche de confort exprimé par un excès de « paresses ». Laissant ainsi les autres nations prendre la relève « Ce qui n’avance pas recul… » .
                                    Quant les réserves en dollars détenu par la chine dépassent celle détenu par les Etats-Unis, vous vous rendez compte que les chinois ont « travailler plus » que les américains dans les deux dernières décennies.

                                    • chaaben mohamed chaaben mohamed 10 mars 2009 17:38
                                      Ne pas prendre le risque de recruter le personnel (pour éliminer le risque des indemnités de licenciement), a été traduit par le recours des riches à placer leurs « capital » dans des produits financier (un maximum de profit avec zéro salarié).
                                      Ce choix a démontré que « le risque zéro » n’existe pas dans les affaires. Au contraire dans une économie classique (entrepreneur et entreprise familiale) vous ne risquez pas d’un seul coup, perdre tous et avoir zéro centime dans vos comptes. Ce qui a été passé dans cette crise financière.
                                       Si Le réalisateur américain Steven Spielberg a investi sa fortune dans l’industrie du cinéma, il aura crée des milliers d’emploie et il n’aura pas perdu sa fortune dans des placement fait par MADOFF. Et malheureusement ce même exemple sera par milliers ……

                                      • Francis, agnotologue JL 11 mars 2009 13:18

                                        @ Chaaben Mohamed : ""Dans une économie de marché le prix d’équilibre est toujours un objectif à atteindre. Maintenant faut il parler du temps de travail d’équilibre !!!!!! ""

                                        Le marché du travail est l’exception qui confirme la règle : il fonctionne à l’envers. explication : les employeurs y sont désignés offreurs  ! Ils offrent (des emplois) et en même temps ils paient ! Et les travailleurs y sont nommés demandeurs (d’emplois). Si bien que, plus il y a de demandes, ou moins il y d’offres, et plus le prix est bas, ce qui est l’inverse pour tous les autres marchés.

                                        Le bon sens voudrait que les travailleurs soient désignés pour ce qu’ils sont, à savoir des offreurs, et les employeurs des demandeurs (de main d’œuvre, savoir faire, matière grise, etc.).

                                        Il est évident qu’il faudrait que le temps de travail soit inversement proportionnel au taux de chômage. Autre piste : les cotisations chômage seraient indexées sur le taux de chômage, à l’instar des assurances normales : plus le risque est élevé plus les cotisations sont élevées. Ainsi, quand le taux de chômage dépasserait 5 %, il deviendrait plus intéressant d’embaucher que de faire faire des heures supplémentaires aux employés déjà en place.

                                        Mais on marche sur la tête : aujourd’hui, à chiffre d’affaire égal, plus une entreprise emploie de personnel et plus ses charges sont élevées et inversement. Il faut évidemment faire l’inverse.

                                        Vous trouverez dans mon article "35 heures et heures sup’" des éléments. Bien qu’écrit il y a deux ans, cet article est toujours d’actualité et a reçu des commentaires récents.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès