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La décroissance, une théorie économique bien trop sage

La décroissance est une théorie attrayante et qui peut paraître censée, et qui même pour certains semble devoir lutter contre le capitalisme. Mais dans la réalité, et malgré la bonne volonté évidente de ses défenseurs, cette théorie sert moins les idées qu’elle défend que celles qu’elle attaque. Partant du principe que les ressources planétaires sont limitées et mis en rapport avec la soif infinie de consommation des êtres humains, certains penseurs philanthropes et raisonnables ont imaginé qu’il fallait que l’homme se restreigne dans ses mouvements naturels, afin de protéger les futures générations du mal qui ronge notre planète, et qui finira par nous engloutir ensuite. Mais si cette idée est fortement teintée d’humanisme, et qu’elle semble parée des meilleures intentions du monde, il ne faut tout de même pas oublier qu’elle prône clairement une baisse de la consommation maintenant, pour ne pas à avoir à faire face à une brutale pénurie, plus tard.

Mais s’il ne fait aucun doute que je considère la surconsommation comme un mal à combattre, et que pour moi aussi le fait de rechercher à tout prix la croissance est cause de notre surproduction et de la surexploitation des ressources, je ne peux me satisfaire d’une théorie qui frustre les désirs et les espoirs d’un monde meilleur, sans lesquels il est vain de vouloir perpétuer l’espèce humaine.

Car il faut discuter de ce que l’on appelle « croissance », à savoir si elle n’est qu’économique ou s’il faut prendre d’autres facteurs en compte. Et si il est assez aisé de définir ce qu’est la croissance économique (augmentation du PIB, c’est à dire de la production dans un temps donné), il est beaucoup plus délicat d’expliquer ce qu’est la croissance « pure », qui n’est en quelque sorte qu’une augmentation sans objet précis, ou une simple vue de l’esprit. Il faut pour qu’il y ait croissance un qualificatif à y ajouter (la croissance « de quelque chose »). C’est ainsi que la théorie de la décroissance se trouve devenir soit une décroissance « économique », soit une décroissance sans objet. Et une décroissance économique, c’est encore du capitalisme, calculé selon des facteurs économiques, à l’intérieur du système que cette théorie dénonce.

Que veulent donc les « décroissants » ? le retour à une vie plus censée, moins tournée vers la rentabilité et le profit, vers moins de consommation, moins de pollution et plus de morale, de raison ? faut-il alors dénoncer la technologie et ses avancées pour retourner en arrière, se passer de la machine à vapeur et de ses mines de charbon pour partager notre misère avec les autres misérables ? faut-il réapprendre à vivre dans des cabanes en bois insalubres, avec des chevaux pour moyen de locomotion et la bougie pour éclairage ?
Non, personne ne peut vouloir cela, car en quittant le monde de la consommation et de la production ce n’est pas seulement la croissance économique et le capitalisme que nous renverserions, mais aussi et surtout l’idée de progrès, idée sans laquelle l’homme ne peut avancer. C’est nier l’homme en même temps que ses désirs, et faire preuve d’obscurantisme, car nous ne réglerons pas le problème des inégalités et de l’injustice sociale en retournant en arrière, ni en abaissant nos prétentions au point de vouloir devenir tous pauvres. L’égalité, la justice ne sont pas des concepts minimums, orientés selon des critères revus à la baisse pour satisfaire au plus grand nombre, mais au contraire l’expression de la volonté des êtres humains d’accéder tous à “plus” d’une part, et à “mieux” d’une autre.

Consommer moins c’est produire moins, c’est travailler moins, c’est gagner moins. On ne brisera ni le capitalisme ni les inégalités par la décroissance, on ne fera que satisfaire aux désirs de ceux qui veulent licencier sans peine. Et si il est effectivement possible que les riches, à terme, soient contraints à moins de consommation par manque de ressources, ce ne sera pas le signe d’une plus grande justice, mais plutôt le constat d’échec de l’humanité qui ne sera pas parvenu à faire profiter des bienfaits de la civilisation à tous. La décroissance ne peut pas renverser le capitalisme pour sauver l’humanité, mais l’humanité doit renverser le capitalisme pour parvenir à une croissance juste. Ce n’est qu’une fois le capitalisme supprimé qu’une sorte de décroissance pour certains(ou une croissance pour d’autres) pourra être instituée. Elle doit être le résultat de l’éducation à l’inutilité du superflu, de l’inutile et du jetable, comme une philosophie ou une religion dans laquelle la planète serait le Dieu à honorer. Ce n’est pas la croissance qu’il faut donc supprimer, mais sa définition qu’il faut revoir. Une croissance économique est un contresens, alors qu’une croissance « humaniste » exclut la croissance économique. Ce sont les règles du capitalisme qui impliquent la première définition, et pour en sortir c’est le capitalisme qu’il faut détruire, pas l’humain.

Cette erreur d’interprétation sur la conception décroissante provient en effet d’un diagnostic erroné, que l’on peut résumer par la phrase d’un certain Kenneth Boulding, « celui qui croit que la croissance peut être infinie dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste ». Car aujourd’hui nous savons que le monde n’est pas fini. La croissance infinie n’est pas une croissance économique détruisant les ressources, mais la potentialité d’un univers dont on ne connaît pas le quart du millième, et qui peut nous offrir les ressources infinies dont « l’aventure humaine » a besoin pour son développement. Nous savons comment produire beaucoup et propre, renouvelable et durable, juste et équitable. Nous avons la capacité de nourrir et de loger plus et mieux, sans nuire ni à la planète ni à l’être humain.

Mais nous n’y arriverons pas sans devenir un peu fous, c’est à dire en se donnant la possibilité de devenir sages. Pour parvenir à une croissance infinie en symbiose avec la nature (elle-même infinie), il nous faut avoir suffisamment de rêves et d’imagination pour se séparer des concepts négatifs tels que la croissance (ou la décroissance) économique, pour nous projeter dans autre monde, sans économie, c’est à dire sans argent.

La rareté supposée des ressources sur laquelle s’appuie les décroissants est une illusion capitaliste permettant de rendre “vendable” ce qui appartient en commun à l’humanité, car en réalité les énergies comme l’air, le soleil et l’eau sont quasiment inépuisables, pour peu qu’on passe d’une réflexion économique à une réflexion en accord avec l’être humain. Ce n’est donc pas en utilisant moins sa voiture qu’on sauvera la planète, mais en supprimant le pouvoir de ceux qui nous empêchent d’accéder à une ressource gratuite, afin de pouvoir rouler en voitures solaires tout notre saoul. Cela implique donc de remplacer la rareté par l’opulence, de remplacer l’argent par la gratuité.

Alors à tout prendre, je préfère être considéré comme fou, et appeler de mes voeux non pas la décroissance, non pas la croissance, mais à l’abolition pure et simple de l’argent, seul responsable de tous les maux qui nous accablent, et qui détruisent la planète. La gratuité est le seul moyen d’y parvenir, car elle allierait à la fois croissance infinie et justice, et tout cela sans nuire aux ressources offertes par la Nature.

 

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr


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32 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 26 juillet 2010 10:18

    "On ne brisera ni le capitalisme ni les inégalités par la décroissance, on ne fera que satisfaire aux désirs de ceux qui veulent licencier sans peine".

    Il convient de cesser de considérer le Capitalisme comme LE mal absolu et de le faire évoluer vers un Capitalisme Anthropocentrique, Philanthropique et Équitable grâce à l’instauration d’une Allocation Universelle transitoire suivie de la génération d’un Dividende Universel permanent et évolutif, « fonds de pension national et privé » solidairement et collectivement géré par une structure spécifique, indépendante de l’État et représentative des citoyens-électeurs-contribuables.
    (cf.
    Mémoires présidentiels : 2012 - 2022)
    Un nanti capitaliste (monomaniaque & sans complexe).

    Bis repetita placent...
    (parce qu’il se trouvera toujours des mauvais coucheurs, qui se reconnaîtront, pour me reprocher mon commentaire)
    La liberté d’expression permet aux « anti-capitalistes » et aux « anti fonds de pension », et cætera, de répéter inlassablement leurs mêmes antiennes rétrogrades, affirmations indémontrées et non étayées par des observations tangibles.
    Donc, n’en déplaise à beaucoup, la même liberté d’expression m’autorise également à répéter tout aussi inlassablement mes propres propositions progressistes.


    • caleb irri 26 juillet 2010 13:21

      @ Jean Pierre Llabrés

      bonjour,

      vous avez raison d’insister, et je vous soutiens dans votre démarche. la liberté d’expression, c’est pour tout le monde... je vous plussois donc !


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 26 juillet 2010 13:33

      Par caleb irri (xxx.xxx.xxx.191) 26 juillet 13:21

      Merci pour votre appui quant à la liberté d’expression et à la tolérance !


    • Kelson 26 juillet 2010 10:25

      L’auteur est de bonne volonté... mais l’article est très faible... Le sommet de l’absurdité étant atteint avec la dernière phrase :

       « mais à l’abolition pure et simple de l’argent, seul responsable de tous les maux qui nous accablent, et qui détruisent la planète. La gratuité est le seul moyen d’y parvenir, car elle allierait à la fois croissance infinie et justice, et tout cela sans nuire aux ressources offertes par la Nature. »

      ... car si il n’y a pas d’argent, il n’y a plus de commerce et pour ainsi dire plus d’échanges (à part le troc local) et donc pas de gratuité non plus... C’est à dire que ainsi on retourne à l’âge de pierre directement... ce que par ailleurs aucun décroissant ne souhaite (il faut comprendre le mot « décroissance » comme un slogan, pas comme un programme en soit).


      • caleb irri 26 juillet 2010 13:24

        @ Kelson

        bonjour,

        je comprends votre désarroi, mais c’est parce que vous ne m’avez pas suivi dans les liens ! supprimer l’argent c’est effectivement supprimer le commerce, mais pas la production, et encore moins les « échanges », que je préfère pour ma part appeler « partage ». je m’en explique également ici : http://calebirri.unblog.fr/2010/04/25/lexperience-de-la-gratuite/


      • Croa Croa 29 juillet 2010 00:13

        Si, la gratuité sera peut-être l’avenir. Elle ne passe pas par l’échange mais par le partage. (La participation est volontaire, suivant ses moyens et donc sans obligation d’équilibre.) D’ailleurs ça existe déjà sur Internet, dans les associations, etc...


      • M.Junior M.Junior 26 juillet 2010 10:57

        En confondant le capitalisme avec l’économie néo-libérale et ses fondements obscurs
        En associant la décroissance à une restriction au lieu d’une vie autre

        Tous les arguments peuvent servir n’importe discours. Certains ont du mal à ne pas aller droit dans le mur.

        Le freemium est une réalité économique ou gratuité et services payants se généralisent.

        Les penseurs bullet shit ont encore de beaux jours devant eux mais que fait Power Point ?


        • JP Lanhard 26 juillet 2010 11:05

          « Certains penseurs philanthropes et raisonnables ont imaginé qu’il fallait que l’homme se restreigne dans ses mouvements naturels, afin de protéger les futures générations du mal qui ronge notre planète, et qui finira par nous engloutir ensuite. Mais si cette idée est fortement teintée d’humanisme, et qu’elle semble parée des meilleures intentions du monde ».

          Erreur camarade ! ce sont des phobothropes et a-humanistes. L’homme est un mal absolu pour eux. Les « amis de la terre » ne sont pas ceux de l’Homme !

          L’idée de surconsommation n’est pas du tout celle que l’on croit entendre. Si vous analysez bien, elle est entièrement détournée de la consommation technologique et ne décrit que la consommation de liberté. Liberté de déplacement représentée par l’automobile. Liberté de logement décriée par l’habitat individuel. Quant à l’espace fini que serait note planète, c’est une conception limitée de l’environnement qui d’une part sous-estime les capacités d’innovation humaines, mais surtout nie les capacités énergétiques possibles par le travail des scientifiques et techniciens. C’est ainsi que ces malthusiens partisans effacent et passent sous silence les notions de densité énergétiques. La bio masse (qui est souvent l’accumulation agricole d’énergie solaire) ne représente que 9.6 à 14.6 kJ/kg (kilo Joule / kilogramme poids), alors que le méthane est déjà de 55 kJ/kg, mais l’Uranium de déjà lui seul 7700MJ/kg. Hors cette énergie nucléaire disponible demande des sociétés technologiques évoluée, sûres, démocratiques et stables. Voilà donc l’ennemi !

          La terre n’est donc plus un monde fini, il reste ouvert à l’intelligence et au travail humain qui peuvent savoir comment résoudre les problèmes avec de plus en plus de technique. Au même titre que la conquête et la domestication du feu a permit à l’homme de se libérer peu à peu de son état de nature pour arriver à une humanité constructive capable de se soustraire au défaut de la nature ; la conquête de savoir technique par la science permet à l’homme moderne une puissance à modeler son environnement. La science fiction de 1970 est dépassée dans les faits.

          Voilà donc le recours de ces malthusiens que les pauvres restent pauvres et que l’on maîtrisent leur développement ; le reste c’est de la littérature !


          • Kelson 26 juillet 2010 11:19

            Bref, pour la faire courte : on est bien trop intelligent pour se faire avoir par de bêtes limitations. Les plus grands spécialistes énergétique n’ont pas de scenario de sortie mais ce n’est rien ; il faut y croire. On a des exemple dans le passé, par exemple sur l’île de Pâques, que ce genre de problème peut arriver, mais ce n’est rien ; il faut y croire. Le malthusianisme a vraiment aidé à comprendre l’histoire des civilisation jusqu’à il y a 200 ans ; mais aujourd’hui cela ne sert plus à rien ; il faut y croire. À ce stade là, c’est de la religion, du scientisme, de l’incantation, de la croyance... Cela ne devrait jamais faire partie d’une discussion sérieuse.


          • JP Lanhard 26 juillet 2010 11:48

            Les débats sur l’ile de Paques, font que l’on doit être très modestes sur ce sujet. Il y a trois thèses tellement éloignées les unes des autres, que la sagesse veut que l’on s’éloigne du sujet comme argument.


          • JP Lanhard 26 juillet 2010 11:10

            lire 77000Mj/kg soit encore dix fois plus (erreur de frappe)
            soit un rapport de supérieur à 5 million par rapport à la bagasse bio masse.


            • Barrous Barrous 26 juillet 2010 11:15

              Ce n’est pas qu’il faut consommer moins, il faut consommer MIEUX ! Je m’explique.

              Nos chers capitalistes ne nous vendent que de la camelote, et il y en a trois types :

              - les produits qui cassent rapidement, et qu’il faut jeter pour en acheter d’autres, genre ces putains de raquettes de plage qui se brisent après quelques semaines d’utilisation, ou dès qu’elles touchent l’eau, parce qu’elles ne sont pas faites de bois, mais d’une sorte de pâte à papier compressée

              - les produits qui se démodent très rapidement, comme par magie. On les achète et puis l’année prochaine, les magasines et la télé se chargent de nous convaincre que ce n’est plus à la mode, que c’est vieux, et que la nouvelle tendance est....., et ils nous font croire que cela vient de nous, que nous avons tous décidé ensemble que cette année, on allait s’habiller comme ça et pas comme ça, alors qu’en réalité, c’est eux qui organisent tout ce cinéma (ça ne s’appelle pas de la manipulation ?)

              - les produits qui ne remplissent plus aussi bien leur fonction, qui deviennent rapidement obsolètes. Cela concernent principalement les produits technologiques. Comment deviennent-ils obsolètes ? En nous obligeant à les utiliser pour des tâches inutilement gourmandes en ressources, sous prétexte de progrès technologique ! (genre vista)

              Pourquoi font-ils cela ? Parce qu’il est plus rentable pour eux de nous vendre chaque année de la camelote à petit prix, qu’un produit un peu plus cher mais robuste, qu’on va utiliser pendant de longues années.

              Mais si seulement on prenait la peine de recycler tout ce qu’on jetait !

              Sinon, je suis d’accord avec l’auteur sur la fin : il faut aussi obliger les industriels à concevoir des produits utilisant les énergie renouvelables, inépuisables et gratuites. Ils peuvent le faire, pour les voitures par exemple, mais vous savez quoi ? Le pétrole, ça rapporte, et on est en train de préparer une nouvelle guerre sainte pour aller en chercher chez les autres !

              Un vieux berger analphabète m’avait dit : si tu veux faire ta toilette, utilise l’eau avec rationalité, même si tu es au bord d’un fleuve !


              • Kelson 26 juillet 2010 11:32

                Tout cela est pertinent... mais la question énergétique est complétement occultée. On peut dire qu’il suffit d’utiliser de l’énergie renouvelable... mais c’est bien plus facile à dire qu’à faire. Nous sommes très très loin du compte. Il faudra au final de grès ou de force réduire la consommation énergétique par habitant et cela se traduira pas une baisse de la consommation... couplée naturellement à une meilleure consommation. Soit, cela se fera de manière plus ou moins progressive, grâce à des politiques intelligentes ; soit cela se fera de manière brutal, voire très brutal à l’initiative du marché.


              • Barrous Barrous 26 juillet 2010 13:13

                @ Kelson

                C’est justement ce « par habitant » qui me gêne !
                On fait tout pour faire porter le chapeau au consommateur, on veut faire croire au peuple qu’il est responsable de tous les maux de la planète, comme ça on estimera que c’est une chance de pouvoir payer la taxe carbone smiley
                Maintenant on a même le culot de dire dans des émissions de télé que le CO2 est un gaz toxique ! Et ben le premier pollueur CO2 serait la forêt amazonienne, qui rejette du CO2 le soir ! Il faudrait la raser peut être ? smiley

                Les vrais responsables sont les industriels, les politiciens et les financiers, parce qu’ils n’investissent que dans ce qui leur rapporte. Que ça bousille la planète, ils s’en foutent. Ils leur faut juste un petit coin paradisiaque où vivre tranquillement dans le luxe absolu.

                Et puis, on n’est pas les seuls à utiliser les ressources de la planète : y a les animaux, qui se nourrissent des plantes ou d’autres animaux, ils respirent de l’oxygène, et rejettent du CO2.... et ils sont bien plus nombreux que nous ! Alors pourquoi n’ont -ils pas bousiller la planète ? Tout simplement parce que cela se passe dans une harmonie et un équilibre parfait avec la nature ! Nous, on ne veut pas vivre en symbiose avec elle, en utilisant ses ressources mais en la respectant et en réutilisant nos déchets ! Nous voulons la DOMESTIQUER ! C’est ça l’erreur !

                Tout est devant nos yeux, on n’a qu’à observer comment la nature s’organise, utilise les énergies, l’eau, les aliments, comment elle gère les déchets, mais on est trop orgueilleux pour apprendre d’elle !


              • Kelson 26 juillet 2010 16:02

                @ Barrous

                En-fait ton opinion, c’est : tous responsables sauf moi et yakafonkon.

                Je ne peux que t’encourager à lire sur le sujet ; c’est compliqué et tu es responsable autant que les autres.

                Si tu veux faire comme la nature, commence par arrêter de poster sur Agoravox et de passer du temps devant ton ordinateur et concentre toi sur te nourrir et te loger et rien de plus.... Ce qui fera de toi un décroissant, plus décroissant que la majorité des décroissants.


              • Barrous Barrous 26 juillet 2010 16:21

                @ Kelson

                Les gros industriels et financiers sont responsables de ce qu’ils produisent, et de la manière avec laquelle ils produisent. Nous (ou certains d’entre nous) sommes responsables de suivre comme des moutons leur propagande sans se poser de questions.

                Toi tu as apparemment tout lu sur le sujet, et tu as compris qu’on était tous responsables au même degré. Ben je te propose de commencer à payer la taxe carbone smiley

                PS : ces trucs que tu as lu, ils ne sont pas rédigés par ces mêmes industriels par hasard ? smiley


              • Jordi Grau J. GRAU 26 juillet 2010 11:19

                Bonjour Caleb Irri.

                Votre article est intéressant, mais hautement discutable et parfois franchement inexact. Voyons d’abord le point sur lequel nous sommes en accord. Je vous rejoins quand vous parlez de la trop grande sagesse des « décroissants » (qu’il vaudrait mieux appeler « objecteurs de croissance », car pour eux la décroissance n’est pas un idéal, mais quelque chose qui va nécessairement arriver). Effectivement, leur discours n’est pas très motivant, dans la mesure où il met toujours en avant l’idée de restreindre ses besoins et ses désirs. Cela me fait penser à l’épicurisme, philosophie pour laquelle l’homme peut être heureux s’il vit de manière naturelle, en satisfaisant quelques besoins naturels (manger à sa faim, boire à sa soif, avoir quelques amis...).

                Voyons maintenant nos points de désaccord.

                1. Le début de votre article est une assez bonne présentation de l’idéologie (ou plutôt du courant) de la décroissance, mais la suite verse dans la caricature. Les « objecteurs de croissance », à ma connaissance, n’ont jamais dit qu’il fallait renoncer à toutes les découvertes techniques du XIXèe, du XXème et du XXIème siècle. Quand vous écrivez :

                « faut-il alors dénoncer la technologie et ses avancées pour retourner en arrière, se passer de la machine à vapeur et de ses mines de charbon pour partager notre misère avec les autres misérables ? faut-il réapprendre à vivre dans des cabanes en bois insalubres, avec des chevaux pour moyen de locomotion et la bougie pour éclairage ? »,

                vous faites clairement une caricature du discours des objecteurs de croissance. Les écologistes, de manière générale, ont toujours dû subir ce genre de caricature, qui ne fait pas avancer le débat.

                Pour savoir ce que dit exactement le mouvement de la décroissance, je vous recommande de lire leur revue, La décroissance, dont une partie est d’ailleurs accessible en ligne. Je vous conseille également de lire les livres ou les articles de Serge Latouche, dont cet article .

                2. Je suis également en désaccord avec vous quand vous dites : « car nous ne réglerons pas le problème des inégalités et de l’injustice sociale en retournant en arrière, ni en abaissant nos prétentions au point de vouloir devenir tous pauvres. » D’abord, je ne pense pas le mouvement de la décroissance dit qu’il faut que nous redevenions tous pauvres. D’ailleurs, que veut dire « pauvre » ? Cette notion est assez relative. Ensuite, ils considèrent (et à juste titre, à mon humble avis) qu’on n’a pas besoin d’attendre un surcroît de richesses pour instaurer l’égalité et la justice sociale. Une des raisons pour lesquelles les inégalités subsistent, c’est justement la croissance économique : si la totalité du gâteau augmente, on pense que même les plus pauvres peuvent voir leur niveau de vie augmenter (ce qui n’est d’ailleurs pas toujours vrai). On ferait mieux de dire : il y a aujourd’hui assez de richesses produites pour que chacun vive décemment. Partageons mieux le gâteau. Vous qui vous dites anticapitaliste, vous devriez vraiment lire l’article de Serge Latouche auquel je renvoie plus haut : il y fait une référence très éclairante à Marx.

                3. Last but not least : votre notion de « croissance ». D’abord, il me paraît clair que ce mot, employé sans autre précision (exemple : « la croissance d’un enfant ») renvoie toujours à la croissance économique. On aurait donc tort d’accuser les objecteurs de croissance d’être contre tout développement humain.

                Ensuite, la notion de croissance économique ne renvoie pas uniquement à l’argent. Certes, dans la pratique, on mesure la croissance à l’aide du PIB, qui s’évalue lui-même en terme monétaire. Mais, ne vous en déplaise, la production de richesses par une société peut très bien exister indépendamment de l’argent qui sert à mesurer, accumuler ou échanger ces richesses. Il ne suffit donc pas de supprimer l’argent pour supprimer le problème de la croissance économique. Certes, on peut difficilement imaginer une accumulation capitaliste sans argent. Mais on peut très bien imaginer, par contre, une société sans argent qui gaspille allègrement les ressources naturelles et se retrouve au bout du compte appauvrie ou menacée par une catastrophe écologique. Comme vous voyez, on ne sort pas si facilement de l’économie, au sens de l’activité qui consiste à économiser les ressources rares pour pouvoir les utiliser de la façon la plus intelligente.

                Mais, me direz-vous, nous vivons dans un monde infini ! Et vous me donnez l’exemple de ressources naturelles quasi inépuisables : l’eau, l’air, l’énergie solaire. Au sujet de l’énergie solaire, je veux bien vous suivre, à cette réserve près que pour capter l’énergie solaire il faut tout de même des matériaux, qui ne sont pas en quantité infinie. Au sujet de l’air et de l’eau, je ne vous suis pas du tout. Vous savez sans doute que des conflits existent dans le monde au sujet de l’eau, ressource très inégalement répartie sur la planète (voir par exemple toute la zone du Proche-Orient, où il y a de fortes inégalités entre la Turquie et la Syrie, ou entre Israël et les territoires occupés). Et je ne parle même pas de la pollution des cours d’eau, des nappes phréatiques et des océans. Quant à l’air, il peut lui aussi devenir une richesse limitée, si on continue à le polluer indéfiniment.

                Salutations

                J. G.


                • cimonie raoul 26 juillet 2010 14:52

                  Je conseillerai également cet excellente entrevue entre Taddei et Paul Ariès
                  http://www.europe1.fr/MediaCenter/Emissions/Regarde-les-hommes-changer/Sons/Paul-Aries-218826/

                  Le même Tadddei a recidivé à la TV , visible sur Youtube :

                  http://www.youtube.com/watch?v=mwIZEoCcgxY


                • cimonie raoul 26 juillet 2010 13:33

                  "en quittant le monde de la consommation et de la production ce n’est pas seulement la croissance économique et le capitalisme que nous renverserions, mais aussi et surtout l’idée de progrès, idée sans laquelle l’homme ne peut avancer."

                  L’idée de progrès... Mais comment définissez vous le progrès et comment expliquez vous le désir ?


                  • caleb irri 26 juillet 2010 13:52

                    @ Raoul

                    pour le désir, voilà ce que j’en pense : http://calebirri.unblog.fr/2010/01/24/le-besoin-et-le-desir/

                    pour le progrès, c’est pour moi la capacité de l’humanité à se développer en nombre, et en qualité de vie pour chacun, c’est à dire pour tous. que nos enfants puissent avoir la possibilité de trouver le bonheur, ce qu’il n’est possible de faire qu’une fois les contraintes matérielles satisfaites.

                    http://calebirri.unblog.fr/2009/04/02/largent-ne-fait-pas-le-bonheur-il-lempeche/
                    http://calebirri.unblog.fr/2009/10/20/ce-que-veulent-les-hommes/


                  • cimonie raoul 26 juillet 2010 14:18

                    Je crois que vous ne vous rendez pas compte de la fabrique des désirs à laquelle vous êtes soumis et dont vous êtes devenu tributaire. Si j’osais et en caricaturant à peine, je dirais que le seul désir que nous connaissons est le désir de reproduction. Tout le reste est fabriqué.
                    Quant au progrès, c’est effectivement l’amelioration de la qualité de vie. Mais :
                    "que nos enfants puissent avoir la possibilité de trouver le bonheur, ce qu’il n’est possible de faire qu’une fois les contraintes matérielles satisfaites.« 
                    ceci est la preuve du résultat d’un certain formatage : Non ! le bonheur n’a rien à voir avec le »matériel". Le bonheur n’a absolument pas besoin de matériel.
                    Vous ne comprenez pas les objecteurs de croissance parce que vous ne comprenez pas que votre propre mode de vie vous est imposé. Lorsque vous aurez compris que vous pouvez vous passer d’énormément de choses au quotidien, vous aurez fait un pas. Commencez par jeter votre télévision et vous verrez la différence.
                    Ceci dit, l’article est courageux et intéressant à lire mais ce n’est pas ce que vous avez écrit de mieux smiley


                  • cimonie raoul 26 juillet 2010 14:22

                    ps : après avoir jeté votre poste de TV, ré-apprenez à discuter avec les gens, ré-apprenez à passer des soirées en famille ou avec des voisins et vous verrez que l’amélioration de la qualité de vie se passe du « matériel » ...


                  • caleb irri 26 juillet 2010 13:46

                    @ tous

                    il ne s’agit pas évidemment de jeter le bébé avec l’eau du bain. Le fait de « vivre mieux » est bien sûr compatible avec vivre « avec moins », mais pas dans n’importent quelles conditions. seulement j’affirme que cette sorte de « philosophie » est impossible à mettre en place dans le cadre du capitalisme tel qu’il fonctionne, notamment pour les raisons explicitées par Barrous, et à demi-mot avouées par J.GRAU au sujet de l’eau et de l’air : c’est l’activité capitaliste qui crée la pollution, et c’est toujours l’activité capitaliste qui préfère dépenser de l’argent en recherche et développement à partir de matières épuisables plutôt que d’autres épuisables, mais au moins recyclables.

                    de plus, et si par miracle nos politiques en venaient à faire un partage « juste » du « gâteau évoqué par J.GRAU (ce qui est impossible actuellement), cela ne remet pas en cause la »croissance infinie" que j’appelle de mes voeux. l’augmentation de la population doit pouvoir se faire sans passer par le malthusianisme apparemment cher à Kelson, et sans nuire à la qualité de vie des habitants actuels.

                    pour moi, le but n’est donc pas de restreindre la croissance, mais de la rendre possible pour tous et pour plus tard. ce qui, à mon avis, est impossible à faire dans le cadre du capitalisme, qui ne cherche que la rentabilité à court terme et sans prendre en compte les effets de ses activités.

                    j’avais écris d’ailleurs à ce sujet, :

                    http://calebirri.unblog.fr/2009/07/01/lecologie-comme-moyen-dasservissement/


                    • HEJIRA HEJIRA 26 juillet 2010 14:30

                      Sujet intéressant mais article inintéressant, donc pas de bon point !
                      Encore une personne qui n’a rien compris en la décroissance !
                      La décroissance est la seule solution pour sortir de ce monde de merde !
                      Faire autre chose reviendra à mettre un cautère sur une jambe en bois


                      • JP Lanhard 26 juillet 2010 15:27

                        hérija@
                        un peu excessif non ?
                        en dehors de vous pas de solution ?


                        • Freddi 26 juillet 2010 16:48

                          Article décevant bien en deçà de la production habituelle de son auteur (cf son blog très intéressant).

                          Un article un peu similaire est paru récemment dans le blog de Paul Jorion http://www.pauljorion.com/blog/?p=14018 et j’invite les lecteurs à lire le débat qu’il a suscité dans les commentaires.

                          Le reproche principal que je fais à cet article est le manque de connaissance ( merci à J. Grau) de l’auteur des écrits & actions des objecteurs de croissance (Latouche, Ellul, Partant, Ariès, Georgescu-roegen, Rabhi, Gandhi, etc...) qui l’amène à faire une critique presque caricaturale qui se veut totalement croyant dans le génie humain à trouver toutes les solutions au problèmes actuels.

                          L’homme est certes génial mais le temps presse et les contraintes des lois physiques sont bien plus grandes que l’infinitude de notre esprit.

                          En d’autres termes, je peux imaginer aller plus vite que la lumière, mais d’après les lois de la physique cela ne semble pas demain la veille.

                          Alors, un tien vallant mieux que deux tu l’auras, il ne me semble pas stupide de prendre le temps de réfléchir un peu sur cette vénérée croissance économique avant que les lois exponentielles nous ramènent dare dare au probable éffondrement de notre civilisation vers le moyen âge. 

                          Compte tenu du respect que j’ai de l’auteur, j’espérais une démonstration qui aurait pû me convaincre.

                          J’en suis une fois de plus resté sur ma faim.

                           


                          • Jordi Grau J. GRAU 26 juillet 2010 17:26

                            Je vous rejoins, Caleb Irri, lorsque vous pointez du doigt le capitalisme. Il est effectivement une machine infernale conçue dans le but d’accumuler indéfiniment des biens matériels par tous les moyens et, à ce titre, une des principales causes du gaspillage actuel des ressources naturelles. Et c’est justement la raison pour laquelle les « objecteurs de croissance », autant que je sache, sont tous extrêmement critiques vis-à-vis du capitalisme. Je ne pense pas qu’on puisse dire qu’ils sont encore dans le système, sous prétexte qu’ils parlent de la rareté des ressources naturelles. Affirmer cette rareté, contrairement à ce que vous dites, n’est pas être victime d’une illusion capitaliste. Dans les années 70, à l’époque où les objecteurs de croissance ont commencé à être à la mode, l’idéologie dominante était consumériste et productiviste. Le discours des objecteurs de croissance était encore très marginal, et n’avait aucun intérêt pour la plupart des capitalistes. C’est depuis peu que les idées écologiques ont été récupérées par le capitalisme. Conclusion : ce n’est pas parce qu’une idée est récupérée (et au passage déformée, voire vidée de sa substance) par le capitalisme, qu’elle est en soi mauvaise. En tout cas, il ne s’agit pas d’une invention des capitalistes.

                            Au sujet de cette récupération, déjà prévue en 1974, cf. cette page d’André Gorz .

                            Dernière chose : le capitalisme n’est tout de même pas la source de tous les maux. Bien avant son apparition, les hommes ont eu du mal à utiliser raisonnablement les ressources naturelles (exemple, l’agriculture mésopotamienne, déjà trop productiviste il y a des milliers d’années !). Et il est probable que cette difficulté continuera à exister, sous d’autres formes, après la disparition du capitalisme.


                            • Keuss 26 juillet 2010 18:34

                              Je suis assez en accord avec cette idée de décroissance, mais même ça ne suffira pas a nous éviter ce qui va nous tomber sur la gueule d’ici quelques décennies. Quand on fait fausse route, il ne suffit pas de lever le pied pour ralentir, il faut avant tout faire demi-tour, point barre.




                              « We Fail »

                              • Croa Croa 29 juillet 2010 00:05

                                Un bon article qui présente le mérite de poser un débat utile.

                                De bonne pistes mais aussi des stupidités... (surtout dans les présupposés.) Bref, le genre de trucs nécessaires alors même qu’on est pas du tout d’accord avec !


                                • Mimi93 29 juillet 2010 15:35

                                  Je suis toujours étonnée de lire que la décroissance est synonyme de retour en arrière. ça n’a rien à voir et c’est toujours un argument massue des anti pour faire peur (ah la politique sécuritaire, elle est partout) : vous avez vu, ils veulent revenir aux machines à vapeur.

                                  Consommer moins ce n’est pas revenir à la lampe à pétrole. C’est simplement moins consommer : faire attention à l’eau, l’électricité, arrêter d’avoir 23° dans la maison l’hiver et l’été (la clim à fond, du coup, on habitue notre corps à ne plus supporter la chaleur ou le froid). Sur cet exemple, décroitre, c’est réglementer les clims pour qu’elles soient réglées en usine (sans possibilité de changer) pour s’arrêter dès qu’il fait 26°C. C’est se réhabituer à porter un pull l’hiver à la maison (et non TS et pieds nus).
                                  Consommer moins c’est recommencer à cuisiner, à acheter des légumes de saison (et à en faire des conserves pour ensuite)
                                  Consommer moins c’est conserver un appareil ménager, une télévision, un ordinateur, un téléphone portable, jusqu’à ce qu’ils ne fonctionnent plus et ne plus se précipiter sur le dernier truc à la mode qui sera démodé dans 3 mois.
                                  Bref, c’est faire ce qu’on fait quand on a peu d’argent

                                  Consommer moins ne veut pas dire moins d’emploi car là où on baissera la consommation, c’est de l’importation. De plus, si on consomme moins (de l’importé), on a plus d’argent pour d’autres choses qui, eux, sont des services de proximité, indélocalisables (restaurant, spectacles, esthétique, coiffeur, commerce de proximité)


                                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 juillet 2010 11:37

                                    Si je suis d’accord avec le fait que la consommation, ce n’est pas acheter la dernière nouveauté qui sera démodée trois mois après, je suis contre le fait d’avoir moins de 21° dans la maison l’hiver et de devoir porter un pull à l’intérieur !


                                  • Mmarvinbear Mmarvinbear 30 juillet 2010 11:47

                                    Le principal défaut des décroissants, c’est qu’ils s’obstinent à ne pas voir les défauts de cette thèse, et surtout les conséquences inévitables qui vont en découler.

                                    On peut jouer certes sur la consommation pour limiter quelque peu la production et les rejets, mais cela aura fatalement des répercussions sociales : limiter la production, c’est limiter l’emploi. Donc les revenus.

                                    Entre parenthèse, croire que l’abandon de l’argent pour passer à la gratuité est une réponse viable est une ineptie totale : la gratuité n’existe pas. Quand VOUS ne payez pas quelque chose (d’une façon ou d’une autre), c’est UN AUTRE qui le fait à votre place.

                                    Une production limitée est possible, mais à une condition : encadrer strictement la croissance démographique.

                                    Et oui : si on ne le fait pas, une économie de pénurie s’installe de fait...

                                    Et promouvoir une décroissance économique, à terme, signifie également promouvoir une décroissance démographique.

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