Pas de gastronomie française...
...sans respect de la diversité d’une agriculture d’origine potagère. Ce dossier fort bien mené par notre étalonnette en chef complètement toqué, enfin je veux dire, au moins trente six étoiles au guide micheton, est en contradiction complètement paradoxale avec le terrain légal. Pour protéger la gastronomie française, il convient avant tout de définir avec attention l’immense panier des produits naturels utilisés, et de les préserver contre la chimie organique elle-même autorisée et couverte par la loi actuelle des normes européennes. En effet, l’essentiel des composants d’une assiette gastronomique se doit d’être absolument issu de la culture biologique sans aucune trace chimique et donc, rien ne peut provenir directement de toute la chaine de distribution de grandes surface qui représentent désormais 95 % du réseau commercial alimentaire destiné au grand public.
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Les plus grands chefs ont souvent été soutenus personnellement par l’ensemble des représentants gouvernementaux locaux, et même nationaux comme Paul Bocuse, cuisinier favori de Giscard. Ils ne doivent leurs recettes mémorables qu’à deux facteurs précis : La qualité naturelle absolue des ingrédients qu’ils utilisent, et l’ordre quasi scientifique parfaitement établi entre les conditions exactes de température et de temps de cuisson. Si l’organisme de défense des patrimoines immatériels mondiaux qu’est l’Unesco ne peut rien sur ces deux dernières étapes, il est chargé de tout pouvoir sur les premiers cités, les ingrédients végétaux et animaux traités. Seulement voilà, comme le fait habilement remarquer Dominique Guillet, président de l’agence française de Kokopelli, « les plus grands restaurants, quand ils ne cultivent eux même dans leurs jardins potagers la plus grande part des légumes les plus fins et les herbes les plus rares, se fournissent chez lui ». Curieusement, ils ne prennent pas non plus sa défense devant les procès et entraves qui lui sont intentés, et se mettent ainsi dans l’illégalité la plus complète en ne répondant pas au cahier des charges de l’Europe. Celle-ci tend le tapis vert aux grands semenciers et leur fanion publicitaire, répandant les organismes génétiquement modifiés que l’on retrouve désormais indirectement partout. Dans la nourriture des poissons et crustacés d’élevage, des animaux d’élevage voués à l’alimentaire, et bientôt dans l’ensemble des légumes pour les protéger contre l’infestation des pesticides fongicides et autres parapluies chimiques ventilés au dessus des exploitations pour les protéger devant on ne sait quels parasites. Par quel circuit passent les différents ingrédients destinés aux restaurants gastronomiques et quel système de contrôle garantit l’état sanitaire de ces produits puisqu’une grande part de ceux ci ne viennent pas du commerce. N’y aurait il pas une politique bien différente entre le circuit confidentiel de la restauration étoilée et celle du grand public.
Au fin fond de ma campagne, j’ai connu une ferme auberge qui proposait pour quinze euros deux entrées, une tourte œuf ognon lard tomate et cantal fondu suivi d’une terrine en croute, deux plats au choix coq au vin ou agneau aux légumes, un plateau de chèvres de cinq qualités différentes et salade, suivi d’un fromage frais au coulis de mûres, le tout entièrement issu de leur propriété de sept hectares. Ce qui m’avait frappé, était la qualité des crottin secs, doux au goût et encore malléables. Les normes sont venues leur casser les pieds pour qu’ils fabriquent un labo carrelé, ventilé et un système pour gérer l’hydrométrie coûteux jusqu’à ce que leur crottin devienne fort au goût, mais dur et sec. Ils ont fini par baisser les bras et décamper. Ces organismes de contrôle sont allés tuer des quantités de petits producteurs restaurateurs jusqu’au plus profond des campagnes. Ils ont eu l’intention de mettre à mal des quantités de recettes naturelles comme le purin d’ortie, meilleur engrais naturel, et maintenant poursuivent les herboristes garants des secrets de bonne santé alimentaire. Pendant ce temps, les grands chefs qui font école apprennent à leurs élèves à ramasser au bord des ruisseaux bien des petites herbes qui donnent un goût unique à certaines sauces, ainsi que toute la panoplie de ce que la nature si riche offre gratuitement à ceux qui veulent bien se baisser pour la ramasser...et la revendre si chère dans les plus réputées enseignes sans aucun suivi sanitaire ni aucune mise aux normes.
Conclusion, je trouve très bien, monsieur le président, que vous ayez pensé à faire protéger ce qui reste de la gastronomie française à l’usage de l’élite par l’Unesco, mais il ne serait pas inutile de protéger également tout le reste de la chaine alimentaire devant les assauts des mondialisateurs et autres escrocs...
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