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Comment l’Europe pourrait sortir de la dépression. La leçon du Cern

Dans un ouvrage paru fin avril 2013, les deux physiciens Gilles Cohen Tannoudji et Michel Spiro présentent une synthèse, aussi complète que possible mais voulant rester à la portée des non-spécialistes, de la « découverte » du boson de Higgs au Cern en 2012.

Jean-Paul Baquiast 14/05/2013

Le boson est la particule élémentaire prédite par le modèle standard des particules qui manquait encore. Sa découverte, grâce au grand collisionneur de hadrons du Cern (LHC), a été annoncée au monde entier le 4 juillet 2012. Postulé en 1964 par Robert Brout, François Englert et Peter Higgs, le boson explique que le photon – particule qui transmet la force électromagnétique (et la lumière) – n'ait pas de masse, au contraire de celles véhiculant la force faible. Une telle dissymétrie était a priori incompatible avec la symétrie fondamentale, dite « de jauge », sur laquelle est fondé le modèle standard. Le chapeau mexicain, dans le langage des auteurs, est le mécanisme grâce auquel le boson rend compte, en préservant les acquis du modèle standard, de l'origine des masses des particules élémentaires.

Mais le livre de 530 pages, très compact malgré son format de poche, ne se limite pas à relater les tenants et les aboutissants de cette découverte, y compris ses prolongements en cosmologie. Ceci n'occupe que la seconde partie de l'ouvrage, intitulée La nécessité du boson.

Deux autres parties sont tout aussi importantes pour faire comprendre la portée de l'évènement. La première partie, La généalogie du boson, rappelle la courte mais riche histoire de la physique moderne, née en Europe à la suite, comme les auteurs tiennent à le souligner, de la révolution dite des Lumières au 18e siècle. Sont d'abord apparues, avec Newton et ses successeurs, les théories de la gravitation, de la thermodynamique et de l'électromagnétisme. Puis sont venues les deux grandes théories de la relativité et de la mécanique quantique. A la fin des années soixante s'est précisée la physique des particules et des interactions fondamentales, avec notamment la théorie quantique des champs.

La troisième partie, L'héritage du boson, retiendra tout autant l'attention du lecteur. Elle montre clairement que cette découverte du boson, loin de marquer comme certains l'avaient trop vite dit, la fin de l'histoire de la physique, ouvre au contraire des portes infiniment riches et porteuses de surprises. Ce sera notamment le cas quand il s'agira de mieux comprendre ce que l'on nomme tant en astrophysique qu'en physique des particules, la matière sombre et les neutrinos.

La conclusion de plus de 40 pages, Nécessité, Hasard, Emergence, un Grand Récit universaliste, développe ces perspectives, d'une façon qui met en évidence le bilan épistémologique, c'est-à-dire philosophique et sociétal, des révolution quantiques et relativistes comme de leurs prolongements dans nos représentations de la matière et de l'univers.

Dans une postface inspirée, Une fugue à trois récits universels, le philosophe Michel Serres reprend et élargit ces conclusions en montrant comment, grâce notamment au travail accompli par le Cern, une véritable vision du monde, humaniste et scientifique, pourrait se substituer aux guerres économiques et religieuses qui continuent à mettre en danger la planète.

Le Cern et la recherche fondamentale en réseau, un modèle de sortie de crise pour l'Europe

Il faut souligner ici que les deux auteurs, relayés par Michel Serres, esquissent, au delà de la discussion sur le boson de Higgs, une voie qui permettrait à l'Europe, considérée aujourd'hui comme l'homme malade au sein des grandes puissances mondiales, de retrouver un rôle pilote. En extrapolant un peu à partir de leurs propos, mais sans, espérons-le, les trahir, nous proposons ici d'en retenir ce qui pourrait être une thérapeutique pour l'Europe. Il s'agirait de s'inspirer des méthodes mises au point avec succès au Cern pour promouvoir une véritable nouvelle révolution de la connaissance. Elle reposerait sur l'implication de l'ensemble de la population dans le développement de la recherche scientifique fondamentale.

Celle-ci ne mérite pas les réserves de plus en plus faites, particulièrement en Europe, à l'égard de la science appliquée, présentée parfois non sans raisons, comme principalement au service de la défense ou d'entreprises destructrices de l'environnement. Certes, la recherche fondamentale peut donner naissance à des technologies discutables, mais en elle-même, elle n'implique rien de tel. Il s'agit au contraire de la seule façon par laquelle l'esprit humain peut s'ouvrir à de nouvelles représentations du monde. Sans elle, comme d'ailleurs le montrent bien les auteurs du livre, nous en serions encore aux archaïsmes mythologiques. Ces nouvelles représentations présentent l'avantage de ne pouvoir être définies à l'avance par tel ou tel pouvoir institutionnel. Elles sont donc à la source de l'émergence toujours renouvelée de mondes nouveaux. Favoriser ce processus pourrait être pour l'Europe, comme pour le monde à sa suite, une véritable fontaine de Jouvence.

Mais comment transformer la recherche fondamentale, aujourd'hui encore très élitiste, en comportement sociétal de grande ampleur, impliquant les centaines de millions d'Européens pour qui elle ne signifie actuellement rien de concret ? C'est là que devraient intervenir les procédures qui ont été développées au sein du Cern pour faire coopérer en réseau des milliers de physiciens de par le monde. Gilles Cohen-Tannoudji et Michel Spiro ont eu raison d'insister à cet égard sur l'invention du Web, dont ils rappellent à juste titre qu'elle a été initialisée puis systématiquement appliquée par le Cern.

Une résurrection de ce qu'ils ont appelé la révolution des Lumières pourrait à cet égard reposer en Europe sur le développement systématique de réseaux de formation et de coopération associant des dizaines de millions de citoyens, au service de la recherche fondamentale. Il s'agirait d'abord de mobiliser toutes les compétences disponibles au service de la formation en ligne des jeunes et des moins jeunes, sur le mode des Massive On line Open Courses (MOCC) . Parmi ces compétences devraient se trouver, outre celles de scientifiques en activité, celles de tous les chercheurs et techniciens s'étant retirés de la vie active et pouvant ainsi reprendre bénévolement du service.

Parallèlement à la formation, il conviendrait d'encourager, dans le cadre de multiples portails adéquats, les expériences et réalisations de terrains, visant notamment à exploiter les innombrables idées innovantes qui naissent quotidiennement, comme le montre la fréquentation du web, au sein des universités, des entreprises et des collectivités, et qui demeurent sans suites, faute d'accompagnement. .

Mais qui financerait, demandera-t-on, de tels travaux et initiatives ? Les Etats et collectivités publiques devraient prendre en charge les infrastructures. Mais la plupart des initiatives, répétons le, pourraient et devraient être bénévoles, tout au moins à leur début. Elles feraient appel aux innombrables compétences inemployées des individus et des groupes, dont ceux-ci seraient heureux de faire profiter la collectivité pour des raisons éthiques. C'est d'ailleurs sur un tel ressort que reposent les initiatives les plus enrichissantes du web, Wikipedia étant la plus souvent citée. Elles trouveraient ensuite, en cas de succès, des soutiens budgétaires adaptés, de plus en plus importants au fur et à mesure que l'Europe sortirait de la dépression.

Nous ne préciserons pas ici les détails des solutions envisageables. Elles apparaitraient d'ailleurs progressivement à l'expérience. L'essentiel serait d'initialiser un mouvement politique dans le sens indiqué ici, sous le patronage, notamment, des grands scientifiques auxquels a été du le succès de la découverte du boson.


Références
* Le boson et le chapeau mexicain. Un nouveau grand récit de l'univers
Gilles Cohen Tannoudji, Michel Spiro. Postface de Michel Serres
Première édition
Collection Folio essais (n° 579), Gallimard Parution : 26-04-2013

* Le site de Gilles Cohen Tannoudji http://www.gicotan.fr/index.php/a-propos-de-lauteur-de-ce-site.html
* Michel Spiro est directeur de l'Institut national de physique nucléaire et de physique des particules (IN2P3) du CNRS et président du Conseil du Cern

 


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30 réactions à cet article    


  • Julien Julien 15 mai 2013 13:38

    « Elle reposerait sur l’implication de l’ensemble de la population dans le développement de la recherche scientifique fondamentale »

    Franchement, de quoi ils parlent, là ? Impliquer tout le monde dans la recherche fondamentale ?
    Je ne comprends pas bien. Les gens ont déjà à boucler la fin du mois, avec des boulots qui n’ont rien à voir avec les sciences. Les gens n’ont pas beaucoup de temps, et le temps restant est pris par les loisirs. De plus, au moment où beaucoup de scientifiques disent que la physique est morte, faute de vocation, ces auteurs veulent tout d’un coup que tout le monde ait la vocation ? Je ne comprends pas bien, il faudrait que vous nous expliquiez un peu mieux leur point de vue.
    Par ailleurs, pour avoir le niveau suffisant en physique pour faire de la physique des particules, ça prend des années, et en ne partant pas de zéro !
    Il y aura toujours des chercheurs passionnés isolés, le plus souvent des charlatans. Pour les quelques-uns un peu sérieux dans leurs connaissances et leur démarche, ils n’auront peut-être pas envie de collaborer avec des chercheurs rémunérés, qui pour la plupart ne croient même plus au potentiel révolutionnaire des sciences, pensant qu’on est sur l’asymptote des connaissances :
    * c’est visiblement le cas d’Etienne Klein quand on suit ses conférences : il pense que notre civilisation va mal finir. Sauf de temps en temps où il n’hésite pas à dire que nos modéles cosmologiques ressemblent un peu aux sphères de Ptolémée.
    * c’est le cas pour Jean-Marc Lévy-Leblond :

    « Nous, physiciens, avons un certain avantage sur les chercheurs d’autres disciplines, en particulier sur les biologistes, qui occupent le premier plan de la recherche aujourd’hui. C’est quel’âge d’or de la physique est révolu, ce qui nous permet de voir les choses avec un peu plus de recul. »

    (page 13 de :
    http://www7.inra.fr/dpenv/pdf/LevyLeblondC56.pdf
    )

    Ces chercheurs rémunérés ont d’autres défauts de taille, sur lesquels je ne m’étendrai pas.

    Bref, autant il existe un réseau d’informaticiens particuliers qui produisent tout un tas de logiciels performants à code source ouverts, autant en physique, ce n’est pas prêt d’arriver.

    Les égos sont bien trop forts en physique (ce qu’on voit tous les jours sur le groupe usenet fr.sci.physique). L’informatique est juste une question de quantité de travail : plus on est nombreux, mieux c’est. Pour la physique, il s’agit avant tout d’avoir des idées, et être plus nombreux ne sert pas forcément à grand chose. Je partage à 100% les réflexions de feu Jacques Harthong :

    http://moire4.u-strasbg.fr/apache2-default/JHideas.htm

    Ne pas confondre le Big Science System et la Smart Science. Pour faire de la Smart Science, pas besoin d’être nombreux, et pour participer au Big Science System, cela demande de travailler à plein temps, car la technique et la complexité vont ensemble.


    • vapulaflo 15 mai 2013 21:31

      bonsoir

      "

      « Elle reposerait sur l’implication de l’ensemble de la population dans le développement de la recherche scientifique fondamentale »

      Franchement, de quoi ils parlent, là ? Impliquer tout le monde dans la recherche fondamentale ?« 

      Impliquer de maniere directe ou indirecte.

      Si tu ne connais pas déjà toutes les concepts qui ont été initiés par le cern, je vais t’en faire une rapide explication d’un point de vue purement »informatique« de la chose... Je ne suis pas physicien et ne comprends absolument rien a ce qui a »derriere« l’informatique.
      Le cern a inventé pas mal de concept dont entre autre le www, le Cern a toujours utilisé des capacités de calcul informatique sur le mode du cloud computing. Nécessité de puissance de calcul et économies financiere étaient les enjeux et depuis l’avenement du PC (Personnal Computer), les grandes puissances de calcul sont de plus en plus fournies par des centaines, milliers, voir millions de »petits« (ou plutot micro-...) ordinateur plutot que 1 seul enorme comme le fameux supercalculateur ibm bigbue.
      Et depuis que le LHC a été mis en service les capacité de calculs informatiques sont assurées par toute une communauté d’utilisateurs, dont j’ai aussi été acteur mais la n’est pas le sujet.
      Nous utilisons le logiciel BOINC (berkeley over internet network computing) utilisable sur n’importe quel plateforme x86. Windows, linux, mac os.... Boinc sert a des centaines de projets, scientifiques de recherche, sur les maladies, le genome, l’adn, les petits homme verts avec SETI projet le plus représenté parmis tous les utilisateurS... recherches en cosmologie.. .blablabla tellement de domaines scientifiques differents utilise BOINC
      Et la decouverte du boson de higgs a été permise par cela. Vous n’imaginez pas la dimension de leur »salle de calcul" informatique si le CERN avait effectué l’integralité des calcul dans son propre reseau informatique.
      Il aurait surement fallu un batiment d’au moins quelques km2.
      C’est ce moyen indirect de contribuer a la science qui permettrait, alors partagé par tous une capacité monumentale d’acquerir tous les jours de nouvelles compétences pour l’humanité.
      Si on avait été 2, 3, 4, 100 fois plus d’utilisateurs sur ce reseau, peut etre que le boson aurait été découvert 3 jours apres le lancement du LHC... si les scientifiques injectant le programme a calculé avaient suivi... Car c’est eux qui develloppent les equations, les programmes qui sont ensuite eclatées en milliers et repartis sur les ordinateurs de chacun.

      Etablir le modele BOINC a tous les autres pans de la societe, serait un second, petit pas pour l’homme, mais un de géant pour l’humanité...

      Cordialement


    • Julien Julien 15 mai 2013 22:32

      Merci pour votre réponse.
      S’il s’agit juste de mettre son ordinateur à disposition, ça va, ça ne sera pas trop compliqué.

      Maintenant, je vais peut-être vous choquer, mais je crois que nous sommes dans une impasse au niveau scientifique (pour de bonnes raisons), et je ne crois justement pas au Big Science System pour nous sortir de l’ornière. Donc la découverte du boson de Higgs dans le cadre des modèles actuels ne me fait ni chaud, ni froid.


    • vapulaflo 15 mai 2013 23:24

      non vous ne me choquez pas du tout. Les seuls avancées en terme de capacité informatiques depuis le début de l’ere electronique ne sont que dues a la miniaturisation des systemes et a leur mise en parrallèle pour faire croire a un gain de puissance qui reste tout a fait théoriques.

      La barre des 3-4 Ghz d’un processeur (parfois plus avec un refroidissement poussé) qui es la limite depuis une dizaine d’années déjà... Aujourd’hui on cadence encore au memes frequences, on parallélise en augmentant le nombre de coeurs.

      Et complément par rapport a mon premier message. La participation indirecte telle que je l’ai décrite peut etre réalisé par tous, lambda compris.
      Et comme vous le dites dans votre premier message, il faudrait aussi que le nombre de « pratiquant » scientifiques, qui imaginent, posent et déterminent les solutions pour resoudre un probleme ( la participation Directe) il faudrait aussi beaucoup plus de monde pour alimenter en « probleme » les ordinateurs des gens. !

      La prochaine révolution c’est quand on arrivera a pouvoir coder x etats différents dans 1 seul et meme « receptacle » qu’on appelle aujourd’hui « bit » en francais. ce receptacle pour la donnée ne peut actuellement répondre qu’a 2 etat, et c’est la loi de Boole. Oui ou non ! le jour ou un signal numérique pourra dire directement ’78°c’ sans passer par des miliers de oui ou non...  ;)

      en esperant que cette vulgarisation, le soit assez pour tous !  :)


    • vesjem vesjem 17 mai 2013 09:03

      @julien

      Ces chercheurs rémunérés ont d’autres défauts de taille, sur lesquels je ne m’étendrai pas.

      je peux deviner , mais j’en suis pas trop sûr ; s’agit-il d’un réseau de personnes qui s’auto-élisent aux fonctions de directeurs de recherche au détriment des personnes hors réseau ? 


    • Cocasse Cocasse 15 mai 2013 14:21

      Pour un étudiant scientifique de niveau bac +2, la théorie de la relativité est déjà trop complexe pour un être saisie (je parle de sa démonstration mathématique). Donc, cela me semble difficile, même si l’idée est noble.

      Reste que bon nombre de gens ne sont pas curieux et ne s’intéressent pas au sujet, pourtant passionnant. Alors en faire des chercheurs en plus ! C’est une société utopiste, digne de StarTrek d’en arriver là.

      • lulupipistrelle 15 mai 2013 14:30

        La recherche fondamentale ? une secte comme une autre...

        Quiconque a passé quelque temps dans un labo, sait qu’il y a des écoles, des dogmes, des élus et des maudits dont les résultats qui ne seront jamais exploités... 

        Non, ces types paniquent parce que les jeunes générations ne se bousculent plus dans leurs filières ... même quand ils ont les capacités requises...

        • Montagnais .. FRIDA Montagnais 15 mai 2013 15:07

          « Le Cern et la recherche fondamentale en réseau, un modèle de sortie de crise pour l’Europe »


          Wouarffff .. c’t’une farce ?

          On va pas se convulser à argumenter devant un exposé si comique. L’essentiel est que vous y croyiez .. c’est bien, continuer, que d’eau ! que d’eau !..

          • non667 15 mai 2013 15:18

            bosons ou pas les financiers continueront leurs ravages de financiers . ce n’est pas le cern qui mendie leurs subventions qui va y changer quelques choses ?


            • Daniel Roux Daniel Roux 15 mai 2013 17:55

              Vraiment une excellente idée ! Des bénévoles qui participeraient à la recherche, apporteraient gratuitement leurs matériels, leurs temps et leurs idées !

              Une si bonne idée que la Société Générale y a penser aussi. En 2011, 27% des effectifs de cette banque étaient constitués de stagiaires, de quasi bénévole travaillant pour le développement et le bien être de l’humanité.

              Tout le monde le sait, les gens vivent de l’air du temps et n’ont pas de charges financières, et leur seul souci est de faire avancer la sciences vers.. peu importe pourvu qu’elle avance.

              Les rétribuer pour leur temps et leurs travaux ? Vous n’y pensez pas, ce ne serait pas éthique.


              • herbe herbe 15 mai 2013 20:15

                Merci pour cet élan d’optimisme auquel par la volonté je voudrais bien souscrire, mais, car il y a un mais de taille, et pour le comprendre, à défaut de développer, il suffit de voir du coté de la hiérarchisation des besoins de Maslow :


                • Ne caricaturez pas. Il ne s’agit pas de faire de tous les lycéens des physiciens des particules.
                  Plus généralement, je suis étonné de voir le concert de dénigrement que suscite une idée qui n’est certes pas réalisable en l’état, mais viserait si elle était mise en oeuvre à élever la compétence scientifique de la population en général. Attendez vous que les jeunes chinois et autres indiens qui eux s’intéressent à la science définissent sans nous la société de demain. Faites de vos enfants et petits enfants des vendeurs de sandwich et des guides pour touristes, et bonne chance la France. 


                  • vesjem vesjem 17 mai 2013 09:11

                    depuis 200 ans , la france et ses voisins ont fait le boulot scientifique et mis sur la voie chine et consorts ; laissez-nous nous reposer sur nos lauriers puis décliner et mourir .


                  • BA 15 mai 2013 21:35

                    Mardi 14 mai 2013 :

                     

                    Le soutien à l’Union Européenne en forte chute, selon un sondage.

                     

                    Le soutien à l’Union Européenne et à l’intégration économique européenne est en nette baisse dans de nombreux pays en raison de la crise, notamment en France où la chute est particulièrement forte, selon une enquête menée par le centre de recherche américain Pew.

                     

                    Entre 2012 et 2013, le soutien au projet européen est passé de 60% de réponses favorables à seulement 45%, soit une baisse de 15 points.

                     

                    La France enregistre la chute la plus forte (-19 points à 41% d’opinions favorables).

                     

                    Elle est de 14 points en Espagne (46%), un pays particulièrement frappé par la crise, et de huit points en Allemagne (60%), mais seulement de 1 point en Italie (58%), selon l’étude intitulée : "Le nouvel homme malade de l’Europe : l’Union européenne".

                     

                    Des pays où le taux était déjà bas continuent de perdre des soutiens à l’UE : la Grèce chute à 33% (-4), et la Grande-Bretagne à 43% (-2).

                     

                    Le seul pays où la cote de l’UE progresse est la République tchèque (+ 4 points à 38%).

                     

                    Le phénomène est identique pour le soutien à l’intégration économique de l’Europe, dont Pew rappelle qu’elle a été à l’origine de la construction européenne. Le soutien, déjà faible, enregistre une nouvelle baisse sur un an, de 34% à 28% (-6).

                     

                    Là encore, la France se distingue avec une baisse de 14 points (22% contre 36%), devant l’Italie (-11 à seulement 11% d’opinions favorables), l’Espagne (-9 à 37%), la Grèce (-7 à 11%) et la Pologne (-7 à 41%).

                     

                    Seule l’Allemagne reste au dessus de 50%, malgré une baisse de 5 points.

                     

                    "La crise économique qui se prolonge a créé des forces centrifuges qui divisent l’opinion publique européenne, séparant les Français des Allemands et les Allemands de tous les autres", selon Pew.

                     

                    "Les pays du Sud, Espagne, Italie et Grèce, s’éloignent de plus en plus en raison de leur frustration vis-à-vis de Bruxelles, de Berlin et ce qu’ils perçoivent comme l’injustice du système économique".

                     

                    Cette étude a été menée au mois de mars auprès de 7.646 personnes dans huit pays de l’UE (Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie, Espagne, Grèce, Pologne et République tchèque).

                     

                    http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/afp-00521062-le-soutien-a-l-ue-en-forte-chute-selon-un-sondage-566250.php


                    • ETTORE ETTORE 15 mai 2013 23:48

                      Ce que je vois surtout en ce moment, c’est l’Allemagne qui vampirise tous les cerveaux européens.

                      Tous les jeunes Grecs diplômés sont embauchés sans problèmes, il y a même des foires au travail pour les jeunes diplômés étrangers outre Rhin.
                      Et nous ? entre nos jeunes qui se barrent en Angleterre et les autres qui moisissent au chômage ou caissier de super marché, hyper diplômés,.....
                      C’est sûr que c’est pas la visite d’un ministre au salon des robots jouets qui va assurer notre existence dans le monde technologique, mais.....la France est le pays le plus visité, alors....
                      pour peu qu’on arrête de dévaliser les touristes en goguette......on sera tous.....guides !

                      • ffi ffi 16 mai 2013 00:00

                        La première partie, La généalogie du boson, rappelle la courte mais riche histoire de la physique moderne, née en Europe à la suite, comme les auteurs tiennent à le souligner, de la révolution dite des Lumières au 18e siècle.

                        Ceci est complètement erroné. La naissance de la science moderne date plutôt du XVIIème siècle, avec la mise au point progressive du calcul différentiel, d’abord par une méthode géométrique (Fermat, technique d’adégualisation, 1636), puis par un langage symbolique (Leibniz, 1675). On peut encore considérer le concept de pression (Pascal), d’accélération centrifuge et d’onde (Huygens), la notion l’énergie cinétique (force vive de Leibniz), le concept de Force élastique (Hook), le principe de moindre temps (Fermat). Quant à la quantité de mouvement, très utilisée par Descartes, elle est la reprise de la notion d’impetus, inventée pendant l’antiquité et rappelée par la scolastique.
                         
                        En fait, il est délicat de tracer un moment précis où commence la physique moderne, quelqu’un comme Nicolas Oresme au XIVème siècle ayant déjà tracé de nombreuses pistes, dont les représentations graphiques et la notion de fonction, dont la démonstration du mouvement uniformément accéléré, repris par Gallilée et qui servira de base au calcul intégral. Dès le début des universités, au XIème siècle, il y avait donc une science.
                         
                        Cependant, il y eut un accélérateur : c’est il me semble l’invention de l’imprimerie, laquelle a permis d’éviter de recopier les ouvrages un par un et a donc ainsi accru la disponibilité des connaissances par rapport à la situation antérieure, lorsque celles-ci se trouvaient confinées dans des manuscrits archivés à un endroit où il fallait nécessairement se rendre.

                        Aux XVIème et XVIIème siècles, beaucoup d’ouvrages seront imprimés, reprenant les écrits antérieurs, ce qui a permis de propager les connaissances à un plus large public. Par exemple, les ouvrages de Nicolas Oresme seront imprimés au début du XVIème siècle.
                         
                        Étonnant que d’aussi grands chercheurs fassent montre d’une telle approximation. Cela montre qu’ils n’ont pas une compréhension claire des conditions de l’avancée scientifique.
                         
                        Ce qui est à mettre en parallèle avec l’imprimerie, c’est l’invention d’internet ; qui pourrait en effet être accroître encore la disponibilité des connaissances. Hélas, souvent, les écrits scientifiques sont payants. De plus, au tournant du XXème siècle, les théories scientifiques ont fait le choix délibéré de s’écarter de l’intuition commune, ce qui leur donne un forme incompréhensible et dégoute tout le monde de la science elle-même. Je pense qu’il s’agit ici d’une grande faute : les chercheurs du début du XXème siècle avaient des appétits révolutionnaires et voulaient marquer de leur empreinte l’histoire de la science. Mais ces révolutions n’ont pas abouties, ces théories se sont réfugiées dans des petites niches, d’ailleurs incompatibles entre elles, réservées aux spécialistes.


                        • Julien Julien 16 mai 2013 09:50

                          Salut FFI,

                          "Ce qui est à mettre en parallèle avec l’imprimerie, c’est l’invention d’internet ; qui pourrait en effet être accroître encore la disponibilité des connaissances.« 

                          C’est en effet une révolution, qui aide les gens à accéder à la connaissance, mais comme tu le dis les théories sont maintenant tellement complexes qu’il paraît difficile de contribuer. Où commencer l’étude ? C’est tellement vaste. C’est un travail qui prend des années, et qui a peu de chances d’aboutir. Très peu de particuliers se lanceront dans une telle aventure. Par ailleurs, réussir là où tous ces chercheurs professionnels ont échoué, cela paraît difficile.

                          En revanche, on peut essayer de repartir de zéro, et éventuellement avoir des surprises : partir sur d’autres pistes, etc. Au moins, on est alors en territoire parfois inconnu. Mais c’est également une démarche très risquée : explorer de nouvelles pistes veut dire s’assurer qu’on est bien en accord avec *tous* les résultats expérimentaux, ce qui n’est pas une mince affaire, et est risqué. On peut vite se fourvoyer.

                           »
                           Hélas, souvent, les écrits scientifiques sont payants.
                          « 
                          Oui, mais déjà avec la quantité non-payante, cela fait beaucoup d’information de qualité. L’accès aux articles originaux est généralement possible lorsqu’ils sont assez anciens. Pour les articles plus récents (disons, moins de 50 ou 60 ans), effectivement les maisons d’édition font payer extrêmement cher (parfois 30$ ou même 40$ pour deux pages ! Avec pas un sou qui revient à l’auteur, bien sûr). La solution est alors soit de payer (ça m’est arrivé), soit d’aller sur les sites illégaux.

                           »
                          De plus, au tournant du XXème siècle, les théories scientifiques ont fait le choix délibéré de s’écarter de l’intuition commune, ce qui leur donne un forme incompréhensible et dégoute tout le monde de la science elle-même.
                          « 

                          Si on a été vers ces théories-là, c’est qu’elles sont conformes à l’expérience. Le sens commun n’a aucune validité particulière en science. En revanche, si on peut trouver d’autres théories aussi prédictives plus en accord avec le sens commun, et comprenant moins d’hypothèses, et bien les gens les accepteront sans trop de problème. Sauf que ces théories ne viennent pas.

                           »
                          Je pense qu’il s’agit ici d’une grande faute : les chercheurs du début du XXème siècle avaient des appétits révolutionnaires et voulaient marquer de leur empreinte l’histoire de la science.
                          « 
                          Et ils ont réussi : leurs théories sont prédictives.

                           »
                          Mais ces révolutions n’ont pas abouties, ces théories se sont réfugiées dans des petites niches, d’ailleurs incompatibles entre elles, réservées aux spécialistes.
                          "

                          Au contraire, je pense que ces révolutions ont abouti, mais effectivement il est difficile de les lier ensemble, et la maîtrise d’une seule de ces théories demande énormément de travail.


                        • A ffi (mais pourquoi cet anonymat ? Etes vous entré en résistance ?) J’ai précisé la rédaction, pour le lecteur exigeant que vous êtes : « courte mais riche histoire de la physique moderne, née en Europe au 17e siècle et reprise, comme les auteurs tiennent à le souligner, par la révolution dite des Lumières au 18e siècle ».


                        • ffi ffi 16 mai 2013 18:50

                          @Automate intelligent *
                          Pourquoi cet anonymat ?
                          Parce que je ne suis personne d’important, oscillant entre RMI et divers contrats temporaires, ce qui me donne du temps libre pour approfondir mes connaissances via le filet (=web). J’ai toujours voulu être étudiant professionnel, et je le suis d’une certaine manière. Donc mon nom ne vous dirais rien (j’ai d’ailleurs connaissance d’au moins 4 homonymes)
                           
                          Pour tracer la naissance de la physique moderne, c’est inconcevable aussi simplement. Les écrits d’Oresme montre que la représentation graphique des fonctions existe déjà en son temps. Or il me semble difficile d’envisager que la physique moderne ait pu exister sans les représentations graphiques, car c’est vraiment la base. Les représentations graphiques permettent de comprendre les diverses proportions (linéaire avec thalès, de degré 2 avec paraboles,...etc). Elles sont l’étape fondamentale pour étendre l’algébrisation au-delà des cas particuliers. Cette algébrisation fut commencée par François Viète (au XIVème), puis prolongée par Descartes (au XVIIème). Quant au premier algorithme de passage à la limite, il suffit de se référer à la correspondance entre Fermat et Descartes (via Mersenne), où Fermat expose sa méthode d’adégalisation (calculer f(a+e) y retrancher f(a), diviser par e, puis négliger les termes en e : c’est le passage à la limite !). Fermat applique cette méthode à diverses représentations graphiques et Descartes finit par consentir que cette méthode est correcte. Puis, Leibniz, génie du langage, trouvera une manière très pratique de formuler cette algorithme.
                           
                          Donc, ce n’est pas si simple de tracer le début de cette physique moderne, ça commence dès l’introduction des chiffres Arabes par Sylverstre II, la création des universités aux XIème-XIIème siècle, l’introduction du zéro par Fibonnaci, l’étude des écrits antiques comme ceux d’Aristote. Il est vrai que les débuts de cette recherche sont plutôt épistémologiques (la querelle des universaux, débats épistémologiques s’il en est). Mais toutes ces étapes étaient absolument nécessaires à la science actuelle. Simplement, ce qu’il convient de dire, c’est que l’invention de l’imprimerie aboutissant à la diffusion des ouvrages, et même l’invention des postes permettant d’échanger à distance, furent un énorme accélérateur : beaucoup de gens furent d’un coup concernés par ces débats et participèrent à échanger leurs vues de manière épistolaire.
                           
                          Vouloir introduire une césure lors de la « révolution des lumières » est une vision erronée : celle-ci est plutôt une révolution politique que scientifique. D’ailleurs, cette révolution à coupé la tête de Lavoisier.

                          * Un automate n’est pas intelligent : un automate, en informatique, peut être décrit par ce que l’on appelle en mathématiques du langage un langage régulier, langage qui est sans ambiguïté. Le calcul différentiel est d’ailleurs un langage régulier. Le calcul différentiel fonctionne bien pour modéliser les objets inertes (inertie), car l’objet inerte subit uniquement des forces externes à lui-même. L’objet inerte n’a pas une activité interne qui pourrait rendre ambigu sa réaction vis-à-vis des forces qu’il subit. L’être vivant, en revanche a une activité interne, ce qui fait que sa réaction est en pratique imprévisible. Parmi cette activité interne de l’être vivant, il y a l’intelligence. Si l’on voulait un calcul différentiel qui puisse modéliser les êtres vivants, il faudrait que les symboles employés aient « une vie intérieure », une intelligence. La science actuelle tend à ne plus distinguer entre l’objet et le sujet, entre l’automate et l’intelligence, ce qui est manifestement une sacrée régression de la dignité des hommes.
                           
                          @Julien :
                          Une science incompréhensible n’est pas une science, par définition.
                          Il y aurait eu mille manière de comprendre autrement l’expérience de Michelson, qui n’est pas une découverte (il n’y a rien à y voir). L’éther n’est pas un solide fixe voilà tout.
                           
                          Ensuite, sur n’importe quelle axiomatique, on peut construire des théories qui retrouvent les faits. C’est du pur constructivisme. L’Alchimie l’a bien fait pendant longtemps et on peut dire qu’elle était exacte d’un certains point de vue. Mais l’Alchimie a produit des constructions d’une logique extrêmement compliquée et tordue, lesquelles ne pesèrent pas lourd face à la chimie....

                          La science, c’est donc aussi la simplification des modèles : lorsque plusieurs modèles distincts parviennent aux mêmes prédictions, il convient de choisir le plus simple.
                           
                          Or les modèles sur-compliqués ne sont utilisables que par la crème de la crème des spécialistes.
                          Si le souhait est de faire participer plus de monde à la science, alors il est nécessaire de simplifier au maximum les modèles pour les rendre accessibles au commun des mortels. Mais cela ne semble pas dans les vues des élites scientifiques, qui rejettent violemment toute entreprise dans cette voie. Cela montre bien qu’en vérité nos élites scientifiques ne souhaitent pas que la science soit accessible à tous. Probablement veulent-ils garder ce privilège d’être les sachants. En effet, toute simplification des modèles rétrograderaient immédiatement leur savoir au rang de savoir faux. Je comprends donc leur peur de s’être ainsi cassé la tête sur des trucs incompréhensibles pendant des années pour n’en tirer aucun profit.


                        • Julien Julien 16 mai 2013 20:38

                          Déjà, chapeau bas pour ton dévouement à l’apprentissage. Tu es l’exemple parfait d’un autodidacte passionné, qui a l’avantage de proposer des explications alternatives (même s’il faut parfois se confronter à la réalité et à la recherche académique, une fois qu’on a suffisamment avancé).

                          "
                          Il y aurait eu mille manière de comprendre autrement l’expérience de Michelson, qui n’est pas une découverte (il n’y a rien à y voir). L’éther n’est pas un solide fixe voilà tout.
                          « 

                          Mille manière ? Lesquelles ? L’éther de Stokes ?

                          http://en.wikipedia.org/wiki/Aether_drag_hypothesis

                          Par un temps, j’ai essayé de faire la synthèse de toutes ces théories et expériences, mais c’est un boulot titanesque, donc je suis reparti sur d’autres considérations. A mon avis, il est fort probable que seul le mode de propagation de la lumière supposé dans la relativité restreinte puisse expliquer toutes ces expériences.

                           »
                          Mais cela ne semble pas dans les vues des élites scientifiques, qui rejettent violemment toute entreprise dans cette voie.
                          "

                          Je ne crois pas ! Au contraire, la majorité d’entre eux sont demandeurs ; mais il faut apporter une théorie béton.


                        • ffi ffi 16 mai 2013 22:17

                          Julien,
                          À notre époque, il est illusoire de croire qu’un homme seul puisse sortir « une théorie béton ».
                           
                          Pensez donc, entre l’expérience de Michelson et la relativité générale, ce sont vingt ans qui s’écoulent, avec la participation de Lorentz, Poincaré, Einstein, Hilbert, Minkowski...
                          Pensez donc, entre l’invention du quantum d’action par Planck, et la mécanique quantique actuelle, ce sont 30 années qui s’écoulent, avec la participation de Bohr, Einstein, Sommerfeld, De Broglie, Schrödinger, Hilbert, Dirac.

                          Le tout de plus favorisé par les conférences Solvay.
                           
                          L’individu seul peut certes tracer quelques pistes, mais étant donnée l’ampleur de la tâche, étant donné le nombre de phénomènes à expliquer, on ne peut pas croire qu’un homme seul puisse faire mieux qu’une collaboration prolongée sur plusieurs années des élites scientifiques du monde entier...
                           
                          Pour le problème de l’éther, si j’avais la solution, je l’aurais déjà écrite.
                          De mon point de vue, il convient d’abord de redéfinir correctement l’éther.
                          À la base, l’éther fut considéré comme un support corporel mais subtil, dont la lumière est une vibration.
                           
                          La piste que j’envisage, c’est de redéfinir l’éther non plus en tant que corps, mais en tant qu’état.
                          J’’envisageais de substituer à cet aspect solide de l’éther (le solide est d’ailleurs l’état d’un corps), l’idée que les charges électriques sont statiquement liées entre elles dans la matière.

                          Ce qui m’amenait ainsi à définir l’éther, le support de la matière, comme étant un état de dissociation électrique des charges dans la matière. La lumière étant alors définie comme la propagation d’une perturbation de la disposition des charges (cela revient en fait au rayonnement dipolaire).
                           
                          J’imaginais donc toute matière comme une collection de charges disposées en réseau, à la manière d’un cristal ionique, par exemple.
                           
                          L’inconvénient, comme il me fut fait remarqué sur un Forum, c’est qu’aucune répartition de charges n’est stable en électrostatique... Ce qui semble vrai, c’est lié au potentiel coulombien.
                           
                          Cependant, cela m’a fait remarqué que le potentiel de la MQ repose principalement sur le potentiel Coulombien (je mets à part le spin qui relève du potentiel vecteur et dont l’énergie est nettement plus faible). Donc cela veut dire que la MQ modélise un atome qui est intrinsèquement instable. La MQ s’en tire en postulant que l’atome est stable (quantification de Bohr et ses développements ultérieurs). C’est-à-dire que l’instabilité électrostatique de l’atome est contourné par postulat.
                           
                          Or, manifestement, la matière est stable et il y a pourtant des dipôles dans la matière. Ceci doit bien avoir une raison physique, et l’on ne peut pas se contenter d’un postulat qui l’affirme. Ce ne m’est pas acceptable.
                           
                          Par conséquent, j’ai légèrement changé mon fusil d’épaule, mais sans changer complètement ma définition de l’éther. Je tends maintenant à considérer l’atome comme une sorte d’œuf, où le noyau est une charge ponctuelle située au centre d’un fluide d’électron étendu. Il y a une frontière entre l’électron et le noyau qui fait que les deux ne se mélangent pas. On peut calculer la force nécessaire au niveau de cette surface qui empêche l’électron de se confondre avec le noyau (comme par la différence de pression interne et externe dans une bulle de savon).
                           
                          Ainsi, l’éther serait un potentiel de dissociabilité électrique de la matière.
                          Ce potentiel de dissociabilité dépend bien-sur de l’élément chimique considéré, d’où le spectre propre à chaque élément.
                           
                          D’autre par, le noyau étant généralement toujours inclus dans un fluide d’électron, ce qu’il convient de considérer pour modéliser la dissociation éléctrique, c’est le décalage entre barycentre des charges électriques positives (qui est la position du noyau) et le barycentre des charges électriques négatives (qui dépend de la forme et de la densité que prend le fluide électronique), lesquels doivent être calculés séparément.
                           
                          On obtient ainsi un modèle assez proche de celui qui permet de trouver les vibrations propres d’un plasma.
                           
                          On a d’autre part un double mouvement : le noyau qui oscille dans la sphère uniformément chargée de l’électron, et le barycentre de l’électron qui oscille, mais en sens contraire, autour du noyau. Le tout s’amortit progressivement, jusqu’à ce que les barycentres électriques positifs et négatifs se superposent et que la charge redevienne neutre.

                          Cette superposition d’oscillations en sens contraire pourrait bien avoir des fréquences propres d’oscillation, étant donnée qu’une onde stationnaire est précisément la superposition de deux oscillations de sens contraire. Ces fréquences propres impliquent résonance et donc justifie le spectre.
                           
                          Mais tout ceci reste pour l’instant qualitatif, cela mérite beaucoup de vérifications, lesquelles pourraient à nouveau faire évoluer le modèle.


                        • Julien Julien 17 mai 2013 00:20

                          Ah, le théorème d’Earnshaw...

                          Sinon je ne te comprends pas bien : tu affirmes qu’aucun chercheur indépendant ne peut révolutionner les choses, et que la seule chose que tu puisses faire, c’est collaborer avec des scientifiques du monde entier. Dans ce cas :
                          1/ Pourquoi cherches-tu (car tu sembles chercher) ?
                          2/ Si tu cherches, collabores-tu avec des scientifiques ?
                          3/ As-tu réussi à quantifier une de tes théories ? (car sans quantification, à mon avis tu n’attiras l’attention de personne).
                          4/ Tu dis que les théories actuelles sont plus ou moins foireuses (je te laisse préciser - pour ma part, je dirai qu’elles sont prédictives, et rien de plus). Dans ce cas, pourquoi une grande unification via une idée nouvelle ne pourrait être apportée par un chercheur indépendant comme toi ?

                          Donc, quel est ton plan à moyen et long terme ?

                          Juste par curiosité.


                        • ffi ffi 17 mai 2013 02:24

                          1° je cherche parce que j’aime ça, j’ai été fait pour aimer ça. Ca m’occupe.
                          2° Ca peut arriver au détour d’un forum, mais ça reste une démarche personnelle.
                          3° Je ne souhaite pas attirer l’attention ;
                          Quant à la quantification, je quantifie souvent, pour vérifier certaines choses.
                          Mais je considère que la démarche doit d’abord être qualitative.
                          Avant de modéliser, il faut savoir quoi.
                          4° Quant-à l’aspect prédictif des théories modernes (MQ et relativité), déjà très rares sont ceux qui y comprennent quelque chose, de plus les équations deviennent très rapidement impraticables, donc servent surtout de justification à postériori.
                          Par exemple, la miniaturisation des antennes jusqu’à produire des fréquences optiques, ce n’est pas une prédiction de la quantique, mais une découverte fortuite. Une simple analogie aurait permis de l’envisager ce phénomène, mais comme le monde quantique n’est pas analogue au monde normal, personne ne pouvait y croire...
                          En fait ces deux théories marquent un retour à Aristote, c’est la méthode axiomatique, on postule une nature des choses, puis on invente une logique pour retrouver les faits.
                          Comme en Alchimie, on finit par tordre le cou à la logique, plutôt que repenser les axiomes.
                          Personnellement, les axiomes de base ne me vont pas, donc...
                           
                          Il y a quelque chose qu’il faut voir, au départ l’électricité fut définie de deux types : électricité vitreuse et électricité résineuse (Dufay). Mais Franklin pensait autrement, il pensait que l’électricité vitreuse contenait « + » d’électricité et que l’électricité résineuse en contenait « - », d’où certaines hésitations historiques, comme le sens du courant à rebours du mouvement des électrons. Or l’histoire a donné raison a Dufay : il y a bien deux types d’électricité. Il s’ensuit qu’ajouter des charges « + » et des charges « - » n’est peut-être pas modélisable par une opération arithmétique aussi simple que l’addition, car après mélange de ces charges, les charges vitreuses et résineuses ne cesseront pas d’exister.
                           
                          Parler d’un noyau vitreux entouré par des électrons résineux serait déjà un pas pour sortir de la confusion actuelle. Le modèle d’atome que j’ai présenté consiste donc en un résinon qui englobe un vitron, il consiste en une substance vitreuse, dans une substance résineuse.


                        • ffi ffi 17 mai 2013 02:26

                          PS : Merci pour le théorème d’eanrshaw.


                        • soi même 16 mai 2013 02:44

                          Vous portez bien votre mon, Automates Intelligents !


                          • julius 1ER 16 mai 2013 10:33

                            Cet article est un appel à de nouvelles vocations, car comme le soulignait un internaute la filière se tarit et là aussi comme dans d’autres domaines il faut assurer le renouvellement des générations !!!!!!!!!!!!!!

                            Mais bon quand à relancer l’idée européenne, je pense que l’on sera loin du compte, il n’y a que la preuve par le fait qui importe, pour sortir de cette crise mortifère il faut revenir à une plus grande justice sociale, fiscale, et remettre le citoyen au centre du jeu économique hors continuer à laisser le pouvoir aux lobbys et autres monopoles ne va qu’aggraver cette crise qui est avant tout la crise du capitalisme monopoliste privé.

                            • soi même 16 mai 2013 12:32

                              Je suppose que vos deux génies, tienne compte de cette avancer technologique dans leurs raisonnement.

                              La première crise planétaire provoquée par des robots

                               


                              • Luis Gonzalez-Mestres 18 mai 2013 20:38

                                « Le Cern et la recherche fondamentale en réseau, un modèle de sortie de crise pour l’Europe »

                                Mais depuis longtemps les institutions de l’Union Européenne font tout pour embrigader les chercheurs dans des réseaux ! C’est précisément le pire qui pouvait nous arriver. Des réseaux inévitablement à l’image de la société qui les impose. Il n’y a là aucune « leçon pour sortir de la dépression ».

                                Depuis les années 1980 on bombarde les chercheurs de discours sur « l’esprit de groupe », « l’esprit de réseau », « l’esprit de communauté » et tout le reste. C’est une excellente machine à faire taire. Quel économiste a osé dénoncer en temps utile le rôle néfaste des délocalisations ? 

                                Et que signifie le mot « dépression » ? Dans un système économique capitaliste et mondialisé, basé sur la « libre circulation des capitaux et des marchandises » et sur un « marché mondial de la main d’oeuvre », la dégringolade de pays comme la France risque d’aller encore beaucoup plus loin.

                                Le 1er septembre, un brésilien succédera à Pascal Lamy à la tête de l’Organisation Mondiale du Commerce. Le salaire minimum brésilien est moins d’un cinquième du SMIC français. De même, l’Argentine vient d’engager auprès de l’OMC une procédure contre l’Union européenne à propos du biodiesel. Le salaire minimum argentin est un quart du SMIC français. Etc...

                                Voir, par exemple, nos articles :

                                G7 et impasse des pays ex-riches (I)
                                http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/10/g7-et-impasse-des-pays-ex-riches-i.html

                                G7 et impasse des pays ex-riches (II)
                                http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/12/g7-et-impasse-des-pays-ex-riches-ii.html

                                Hollande, Ayrault et la transparence (II)

                                http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/17/holland e-ayrault-et-la-transparence-ii.html

                                En passant, l’actuelle présidente du Conseil du CERN est la polonaise Agnieszka Zalewska, qui a succédé à Michel Spiro en janvier de cette année. De même, l’actuel directeur de l’Institut de Physique Nucléaire et Physique des Particules du CNRS est Jacques Martino qui a succédé à Michel Spiro en avril 2010.

                                Quant à la performance du CERN, saluons la découverte de ce boson « du type Higgs » dont la nature exacte reste encore à déterminer : s’agit-il vraiment du boson « de Higgs » du modèle standard ? Mais les institutions scientifiques ont leurs vertus et leurs défauts, et ne sont pas vraiment différentes de la société dans son ensemble. Beaucoup d’argent a été investi dans le CERN depuis des décennies : il est normal qu’il produise des résultats..

                                Mais ces grands projets résultent d’idées originales d’individus. S’agissant du boson dit « de Higgs », un Prix Nobel a déjà été décerné en 2008 à l’un des initiateurs de cet axe de recherche : Yoichiro Nambu, dont voici la leçon de Prix Nobel :

                                http://www.nobelprize.org/nobel_prizes/physics/laureates/2008/nambu-lecture.html

                                 

                                Cordialement


                                Le Collectif Indépendance des Chercheurs

                                http://science21.blogs.courrierinternational.com/

                                http://www.mediapart.fr/club/blog/Scientia


                                • Gourmet 2012 19 mai 2013 11:26

                                  Il paraît évident que le monde scientifique a ses qualités et ses défauts, et qu’il fait partie de la société dans laquelle nous vivons.

                                  La science incarne des valeurs positives fondamentales, et l’accès à la connaissance est une nécessité pour tous. Mais les scientifiques et leurs institutions ne forment pas un univers à part.

                                  Depuis la découverte expérimentale formalisée des bosons vecteurs intermédiaires W et Z au CERN en 1983, il aura fallu vingt-neuf ans pour que la découverte d’un boson scalaire ressemblant à celui censé produire les masses des W et Z puisse être annoncée. C’est un exploit, mais les contribuables des pays membres du CERN avaient le droit de l’exiger. 

                                  Quant aux personnels du CERN, il y a les permanents fonctionnaires internationaux très bien rémunérés, mais aussi de plus en plus de précaires. L’association des personnels du CERN écrit :

                                  http://staffassoc.web.cern.ch/staffassoc/Publications/Proton/PROTON_2/yoric sFr.htm

                                  Le CERN, comme bon nombre d’organisations internationales, est durement touché par les réductions budgétaires, qui ont bien sûr des répercussions sociales. (...) les budgets diminuent ­ et les salaires avec. Aux nouveaux venus, le CERN ne peut que proposer des contrats précaires, peu « porteurs d’avenir »


                                • ecolittoral ecolittoral 20 mai 2013 16:12

                                  Ce que je retiens du CERN, c’est que deux particules circulant dans l’anneau à une vitesse proche de la lumière, produisent, lors de la collision, un faisceau de particules et énergies incroyablement compliqué.

                                  S’il y avait un rapprochement à faire avec les sociétés (surtout pas l’Europe), je dirais que ce flux tendu économique, produira une collision...dont résultera ’un faisceau de solutions incroyablement compliquées et nos élites s’apercevront que le noyau de l’économie ce n’est pas qu’une grosse boule standard mais, une multitude de particules et d’énergies.
                                  « Comment l’Europe pourrait sortir de la dépression ? ». Attendons la particule qui la fera éclater.

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