Désirs d’Europe ?
Je ne crois pas que le malaise européen actuel vienne d’un défaut de « communication ». C’est plus profond.

Les Européens veulent décider de leur destin ; au moins par la voie de la démocratie représentative, il faudrait leur permettre de participer aux choix majeurs : du degré de solidarité de nos sociétés, des partenaires amenés à entrer dans l’UE (élargissements), des institutions, des politiques, des allocations de ressources budgétaires."
C’est une des phrases les plus importantes d’une interview (non moins intéressante) de Sylvie Goulard la nouvelle présidente du Mouvement Européen France au magazine européen Le Taurillon.
Sylvie
Goulard a été élue présidente du Mouvement européen France le 9
décembre 2006 contre le président sortant Pierre Moscovici.
Mais qu’est-ce au juste que le MEF ?
Extrait de leur site Web :
« Le Mouvement européen (organisation internationale) est né des mouvements de résistance, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
A la Libération, de nombreuses associations favorables à l’Europe unie et à la paix entre les peuples apparaissent partout sur le continent. Les délégués des différents mouvements se réunissent en Congrès de l’Europe à La Haye en mai 1948 et créent le Mouvement européen pour donner un caractère permanent à leur action.
L’organisation française du Mouvement européen est créée en 1949. Le Mouvement européen est notamment à l’origine du Conseil de l’Europe, créé le 5 mai 1949, et de la Convention européenne des Droits de l’homme. Il a aussi contribué à la création du Collège d’Europe de Bruges et du Centre européen de la culture de Genève.
Ses réflexions et projets ont inspiré Jean Monnet, lorsque celui-ci a proposé à Robert Schuman, en avril 1950, la création de la Communauté économique du charbon et de l’acier, première pierre de l’Europe communautaire et de l’actuelle Union européenne... »
L’originalité de l’élection de Sylvie Goulard est liée au fait qu’elle met fin à un consensus entre partis politiques qui se cooptaient pour la présidence, et surtout à son choix affiché du refus de l’entrée de la Turquie dans l’UE.
La phrase citée en préambule correspond bien à l’actuel état d’esprit de beaucoup de citoyens européens. Bien qu’appelés aux urnes régulièrement pour élire leurs députés au Parlement européen, ils constatent le plus souvent que certaines institutions de l’Union échappent, en tout ou partie, à leur contrôle.
La commission européenne : La Commission agit indépendamment des gouvernements des États-membres mais elle est responsable devant le Parlement qui peut la censurer (ce qui est très peu fréquent). Son mandat est de cinq ans. Les commissaires sont assistés par une administration qui est par ses effectifs (24 000 personnes environ en 2004) la plus importante de l’Union.
La Commission est assistée dans son travail par un Secrétariat général ainsi que par quarante directions générales (DG) et service spécialisés. Les DG consultent largement les différents groupes d’intérêt ainsi que les administrations nationales afin de produire des propositions. Ainsi, les propositions qui émanent directement de la seule réflexion des DG sont l’exception plutôt que la règle. (source Wikipedia)
Et dire que partout, dans les pays de l’Union, on parle de diminuer le nombre de fonctionnaires.
En visitant le site de la commission, on découvre le travail des commissaires et notamment un article épatant sur les étapes de la stratégie : « Planification stratégique et programmation » Je ne résiste pas à l’envie de vous en donner quelques lignes.
« Concrètement, les travaux de la Commission sont planifiés et présentés à l’aide d’un nouveau cycle annuel de planification stratégique et de programmation ainsi que de présentation de rapports.
Le débat au sein du collège des commissaires lance le cycle de planification stratégique et de programmation et définit les priorités et les objectifs stratégiques de la Commission pour l’année suivante.
Après avoir été informés des conclusions du collège par le secrétaire général, les services de la Commission élaborent des propositions en vue de convertir ces conclusions en mesures concrètes.
Sur la base de ce débat d’orientation et des propositions soumises par les services, la Commission établit sa stratégie politique annuelle, qui expose les domaines d’action prioritaires pour les années à venir ainsi que les orientations pour l’allocation des ressources humaines et financières.
Cette stratégie annuelle sert de cadre à l’avant-projet de budget ainsi qu’au programme de travail annuel de la Commission. Lorsqu’elle prend ses fonctions, la Commission arrête des objectifs stratégiques quinquennaux, qui caractérisent ses projets politiques durant toute la durée de son mandat... » Clair, non ?
En fin de compte, le problème reste entier. Beaucoup d’Européens continuent à se demander comment fonctionne l’UE, et surtout quelle est la part démocratique de son fonctionnement.
Alors, à quand des commissaires candidats et élus par les députés européens ?
A quand, un véritable contrôle démocratique des finances, de leur orientation et de leur utilisation ?
Et si on échangeait la technocratie contre l’efficacité au service du citoyen européen ?
J’ai la sensation que les citoyens comprendraient
mieux quel est le destin qu’on leur prépare.
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