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Accueil du site > Actualités > Médias > Honduras : L’Express vole au secours des putschistes

Honduras : L’Express vole au secours des putschistes

Cela fait longtemps que la lecture de « l’Express » de Christophe Barbier dit « Barbier le servile », quand je m’y risque au détour d’une salle d’attente, me laisse à chaque fois un arrière-gout si pestilentiel que, généralement, je cours illico m’acheter des cachous.

On pensait, après sa couverture complaisante du massacre de Gaza et sa misérable campagne de désinformation sur les élections Iraniennes, que l’Express ne pouvait pas tomber plus bas, étant donné qu’il avait déjà touché le fond. Eh bien nous avions tort, en effet, il creuse encore !

Nous est servi ce jour, sous la plume du dénommé Axel Gyldén, qui n’en est pas à son coup d’essai en la matière, un modèle de propagande néo-conservatrice de la plus belle facture où le mensonge côtoie la mauvaise foi dans la plus parfaite alacrité.

Jeune manifestant hondurien s'opposant au coup d'état : pas vu à la tv
Ainsi, Gyldén reprend à son compte tous les arguments fallacieux des putschistes sans la moindre analyse critique dont il ne se prive pourtant pas à l’égard du président Zelaya.

Quelques exemples :

- " [Zelaya] est également à l’origine de la crise qui a abouti - provisoirement ? - à sa destitution."

En gros, il l’a bien cherché, ce sale gauchiste.


- "Elu en 2005 sur un programme de droite..."

Ce que ne nous dira pas Gyldén, c’est que José Manuel Zelaya a été élu en tant que candidat du parti libéral (centre-droit) face au candidat du parti conservateur du président sortant Maduro (vraiment "de droite", lui, pour le coup), sur un programme prônant la défense des services publics, la lutte contre le chômage et la gratuité de l’enseignement public. Un programme typiquement "de droite", donc, en tout cas selon les critères d’Axel Gyldén.


"...ce propriétaire terrien a effectué un virage sur l’aile en 2008 en rejoignant le Nicaragua sandiniste de Daniel Ortega et le Cuba des frères Castro au sein du "club" très antiaméricain créé par le Vénézuélien Hugo Chavez : Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba, neuf pays membres)."

Ce qu’oublie de nous dire le journaliste, c’est le pourquoi de ce "virage sur l’aile" :
Suite à la politique de la sourde oreille pratiquée par l’administration Bush face à ses appels à l’aide répétés pour l’aider à mettre en place son programme social, le président Hondurien s’est en effet tourné, en désespoir de cause, vers l’accord "Petrocaribe" et l’Alliance Bolivarienne des Amériques (ALBA), organisations initiées par le président du Vénézuela Hugo Chavez.

Outre l’aspect croquignolet qu’il y a à qualifier d’ "antiaméricains" des pays qui sont tous américains, je vous renvoie à Nils Solari dans un article déjà consacré à l’oeuvre du sieur Gyldén :

Ayant emporté dans ses bagages d’envoyé spécial le petit nécessaire de toilette idéologique qui permet de dénoncer comme antiaméricaniste toute critique de la politique des gouvernements états-uniens, Gyldén n’a pas fait le déplacement pour ne pas s’en servir. Le Président du Venezuela, donc, ferait preuve d’un « antiaméricanisme viscéral ». Tellement « viscéral » d’ailleurs que le vocable très informatif d’ « antiaméricanisme » revient trois fois dans le texte. Qu’importe si Chavez ne met en cause que le modèle néolibéral que les gouvernements des USA cherchent à propager partout et par tous les moyens, sans jamais s’en prendre au peuple américain. Deux initiatives récentes montrent, que le gouvernement du Venezuela entend clairement distinguer la politique des Etats-Unis de son peuple :

- la proposition d’étendre la « Misión Milagro » [7], aux américains pauvres, lesquels se sont vus dépourvus de sécurité sociale après sa réduction par le gouvernement Bush ;

- tout comme de nombreux autres pays, le Venezuela a proposé d’apporter de l’aide humanitaire aux Etats-Unis (pour un montant de 5 millions de dollars), afin de faire face aux conséquences de l’ouragan « Katrina » [8].


"Sur les conseils de son mentor Hugo Chavez, il s’est ensuite placé au-dessus des lois en convoquant, le 28 juin, un référendum qui lui aurait permis de modifier la Constitution afin de se présenter, à la fin de 2009, à sa propre succession. "

Cette affirmation est totalement fausse puisque le référendum (non-contraignant) du 28 juin, dont la proposition était appuyée par 400.000 signatures, portait sur l’élection d’une assemblée constituante qui en cas de victoire du "oui" aurait été élue le jour même de la prochaine présidentielle de novembre prochain et que la constitution n’aurait donc pas pu être modifiée avant 2010. José Manuel Zelaya n’aurait donc pas pu être candidat à sa propre succession.
Gyldén nous sert ici mot pour mot la propagande des putschistes.


- "Petit problème : un tel scrutin est inconstitutionnel."

Encore faux, la cour suprême Hondurienne ayant déclaré le référendum "illégal" et pas "inconstitutionnel".
Selon l’article 2 de la constitution Hondurienne : « La souveraineté appartient au Peuple dont émanent tous les pouvoirs de l’Etat exercés par représentation. La Souveraineté du Peuple pourra également s’exercer de manière directe, à travers le plébiscite et le référendum (...). »
Si, comme on le voit, ce référendum est parfaitement constitutionnel, la loi dont s’est servie la cour suprême pour le déclarer "illégal" est une loi votée le 9 juin par le congrès interdisant la tenue d’un référendum à moins de 180 jours du scrutin présidentiel. Une loi soi-disant "constitutionnelle" qui contredit elle-même l’article 2 de la constitution n’est-elle pas, en réalité, une loi inconstitutionnelle ?


"La Cour suprême, le Congrès, le tribunal suprême électoral, l’Eglise, les médias et l’armée craignaient que Zelaya ne cherchât, comme Chavez, à se perpétuer au pouvoir."

Gylden oublie juste de rajouter le mot "conservateurs" après "les médias". A part cela, cette affirmation est juste puisqu’il n’a pas osé ajouter "le peuple" à sa liste tant il est vrai que celui-ci ne voyait aucun inconvénient à être consulté par un référendum appuyé par 400.000 signatures.
Question :
Pourquoi les référendums seraient-ils dangereux pour la démocratie ?
Réponse :
Sans doute parce que les peuples ont trop tendance à ne pas y répondre de la façon dont M. Gyldén et la rédaction de l’Express le souhaitent (cf. le référendum Européen de 2005).


"C’est donc paradoxalement afin de défendre l’Etat de droit que la classe politique a pris le risque (lourd de conséquences imprévisibles) de commanditer un pronunciamiento."

Joignons-nous donc à M.Gyldén pour remercier l’héroïque armée Hondurienne d’empêcher le peuple (ce gêneur !) de s’exprimer démocratiquement et manifestons-lui notre infini reconnaissance pour sa courageuse défense de l’état de droit à grands coups de matraque.

En bref, un bien bel article de L’Express que feu le général Pinochet, ce grand démocrate devant l’Éternel, n’aurait certainement pas renié.
Manifestation de soutien au président Zelaya : pas vu à la tv.
 

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29 réactions à cet article    


  • abdelkader17 2 juillet 2009 16:52

    Barbier de Gaza se faisait l’apologiste de crimes de guerre à gaza, alors soutenir des putschistes n’est qu’une simple formalité,le symbole le plus abouti de cette forme de prostitution médiatique, au service des idées dominantes


    • Bleu Montréal 2 juillet 2009 17:04

      Pas étonnant.

      À noter le silence relatif des médias atlantistes sur le coup d’État perpétré par l’extrême-droite hondurienne. C’est une façon d’enterriner un coup d’État sans faire de bruit (cf. le coup d’État en 2004 en Haïti par l’administration Bush)

      Pourquoi ? Les intérêts des multinationales au Honduras et la base de Soto Cano (base des USA au Honduras) se sentaient menacer par Zelaya qui vient d’augmenter le salaire minimum, qui parle de sa volonté d’indépendance vis à vis de l’armée US, etc..

      Washington n’était pas au courant ?? Mon oeil ... ses intérêts sont mis en danger par Zelaya.

       


      • robert 2 juillet 2009 17:21

        C’est effrayant, de plus en plus surgissent des « evidenc » comme ils disent de la forfaiture de la globalisation


        • finael finael 2 juillet 2009 17:38

          Je regarde rarement la télé, mais j’ai vraiment vu les journalistes de tout poil, y compris ceux d’Arte, insister lourdement sur le « gauchisme » de Zelaya, « l’illégalité » du référendum (? ??), ...

          Et puis ça m’est revenu : Le Honduras d’avant, n’était-ce pas celui d’où partaient les « contras » financés par la CIA et Reagan (l’Irangate, c’était bien ça), pour renverser le régime sandiniste. N’est-ce pas à ce propos que les USA ont été condamnés par le TPI ?

          Il est bien évident que le programme de Zelaya ne pouvait convenir.

          A la télé toujours, comme dans la presse écrite, on nous parle d’une population « divisée », on interviewe des opposants à Zelaya.

          Au fait Allende aussi avait des opposants qui se sont réjouis du coup d’état de cet autre 11 septembre et de la terreur de Pinochet.

          Au fait n’est-ce pas une certaine Margaret T...... qui a soutenu Pinochet jusqu’à la fin ?


          • geko 3 juillet 2009 01:57

            Pfouuu je me rends compte en lisant votre commentaire que le gouvernement du président démocratiquement élu Allende a été renversé le 11 septembre 1973 ! Les chiens de Chicago ne sont pas loin !

            A n’en pas douter, Mme Tatcher est la pire représentation que la femme ait eu à subire sur terre : Un modèle de frustration et de haine !


          • Bleu Montréal 2 juillet 2009 17:52

            Tout à fait vrai finael.

            En fait, pour lutter contre les sandinistes au Nicaragua, les contras s’organisaient à l’ambassade des USA au Honduras.

            En ce moment au Honduras, des libertés individuelles sont suspendues : Micheletti, apprenti dictateur, vient de suspendre la liberté de mouvement, de réunion, d’association ...

            Le pseudo-gouvernement installe une dictature et s’oppose à toute manifestation du peuple de façon dictatoriale.

            Autre info : la SIP, Société Interaméricaine de Presse ne s’est pas encore prononcée sur le coup d’État ...


            • LeGus LeGus 2 juillet 2009 20:38

              j’avoue ne pas connaitre très bien le sujet, néanmoins voici un article qui me semble intéressant. :
              http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2009-07-01-Honduras


              • bart153 bart153 3 juillet 2009 00:25

                Je vis au Honduras depuis 2007. Environ 2 ans et demi que je découvre le pays, sa culture...Je ne vis pas a Tegucigalpa (capitale) mais a San Pedro Sula (ville industrielle du pays) et je travaille a El Progreso (ville d’origine de Micheletti).

                Le plus consternant ici, c’est que la majorité des gens que je connais soutiennent en effet ce coup d’Etat, que bien sûr eux-mêmes n’appellent pas coup d’Etat. C’est selon eux, bien la loi qui a été respectée.

                Ces derniers jours, l’ambiance est vraiment mauvaise. Les medias désinforment en force (je vous conseille www.laprensa.hn, c’est éloquent). Le Peuple a subi une très forte propagande anti-chaviste, et a une peur bleue et une haine complètement irraisonnée à son encontre. La majorité des honduriens argumentent que « on veut pas de Chavez, cet espèce de gros enc... de rouge ». Cet argument là est suivi du « il a violé la loi Zelaya, il veut être président à vie, on tombera pas dans le panneau ».

                Ce pays est un cirque. Aucun de ses dirigeants politiques, que ce soit Zelaya ou Micheletti, n’est capable de tenir un discours cohérent, argumenté et posé. Entre Zelaya qui répète à tous que « en pyjama ils m’ont emmené » et Micheletti et ses pions qui disent á chaque début de phrase "Nous on respecte la loi et la constitution... comme si cette dernière était un dogme gravé sur la pierre, façon Bible, on ne sait plus où donner de la tête.

                Je ne suis pas pro Zelaya qui a un comportement des plus étranges, qui n’est pas un homme politique mais plutôt un opportuniste qui cherche son chemin idéologique, alors qu’il est à la tête d’un pays. Mais si je dois choisir entre lui et l’homme qui a fait passer des lois liberticides très fortes en seulement 3 jours, avec la même facilité que pour changer la roue de sa voiture, tout cela bien sûr dans l’intérêt du Peuple hondurien, et bien ya pas photo.

                Le Peuple hondurien est obstiné et manque trop d’éducation pour penser en connaissance de cause. Micheletti (ou Goriletti, comme l’a appelé Chavez) ne cèdera pas, et l’armée est composée essentiellement de gamins de 18 ans, elle en passera donc par la force si il le faut.

                Ici, la culture veut que nombreux soient les possesseurs d’armes. Nombreux sont les pères de famille qui ne sortent jamais sans leur Colt. Nous sommes dans une consternante culture Cow-Boy, où la loi du plus fort est souvent celle qui l’emporte. Alors forcément, qu’y-a-til de choquant à expulser par la force le Président du pays ?

                Vivant ici, je commence vraiment à me demander quelle sera l’issue du conflit. On imagine difficilement une issue pacifique, alors de mon côté je n’exclue pas une sortie vers le Guatemala.

                Matthieu


                • bart153 bart153 3 juillet 2009 00:27

                  J’oubliais. Bravo à l’auteur qui a, me semble-t-il, très bien su décrire les choses, tout en critiquant l’article de l’Express.


                  • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 3 juillet 2009 01:12

                    Venant de quelqu’un qui est un témoin direct des évènements, ce soutien me va droit au cœur et je vous en remercie.
                    Je me suis contenté de décrire succinctement la situation en m’attachant surtout à démontrer la totale partialité de cet article de l’Express. Il est évident qu’une description plus précise de la situation serait utile car nous manquons singulièrement d’informations, ici, en France, sur ce qui se passe réellement au Honduras. 
                    C’est pourquoi je vous remercie de votre témoignage de première main qui apporte un éclairage tout à fait indispensable pour bien se rendre compte de la tension qui règne en ce moment au Honduras.
                    Ayant une certaine connaissance de l’Amérique latine (mais pas du Honduras), je dois dire que votre description correspond bien à ce que j’ai connu moi-même dans certains pays de la zone comme la Colombie, par exemple.
                    J’espère que la situation va s’améliorer, bien que des gens comme ce « goriletti » ne m’inspirent rien qui vaille avec leur discours jusqu’au-boutiste.

                    Prenez soin de vous, Bart, et si vous le pouvez, donnez-nous des nouvelles du Honduras, ici-même ou sur mon blog, elles seront bienvenues.

                    Bien à vous,
                    /Bertrand
                    http://gaideclin.blogspot.com/

                    Ps : Merci aussi aux intervenants précédents pour vos commentaires et liens.


                  • Bleu Montréal 3 juillet 2009 02:45

                    Pour ceux intéressés par la situation au Honduras, voici un autre article très didactique et pertinent :

                    Le coup d’état au Honduras est une immense régression

                    Merci pour cet article et ces commentaires éclairants.


                    • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 3 juillet 2009 03:28

                      Au dernières nouvelles, Micheletti négocierai en ce moment avec les représentants de l’OEA une amnistie pour les golpistes en échange de l’abandon du pouvoir.
                      Les représentants de l’OEA offriraient de leur coté la garantie liée à l’accord que le président Zelaya ne se représenterait pas, alors que celui-ci à répété publiquement avec insistance ne pas être intéressé par un second mandat.

                      Un espoir de sortie de crise ?


                      • Nicole 3 juillet 2009 16:15

                        Un point intéressant : Chavez suspend la fourniture de pétrole pour faire pression en faveur de Zelaya.


                      • wesson wesson 3 juillet 2009 09:45

                        Bonjour l’auteur,

                        j’aurai bien aimé voir sur votre fil ces ardents défenseurs de la cause Iranienne, qui criaient au bourrage des urnes et à l’injustice sur la foi de 3 photos de manifestations.

                        Il n’avaient à ce propos que le mot de démocratie à la bouche. 

                        Et là, nous avons un cas parfaitement clair de président démocratiquement élu, puis renversé par une oligarchie dont il apparait clair maintenant que c’est la crainte du peuple qui l’as poussée à tenter ce Golpe.

                        En moins de 72 heures, la constitution s’est retrouvée suspendue, sur des peccadilles telles que la liberté d’association, la liberté de réunion, la liberté de mouvement, la liberté de sortie du territoire, la suppression de la durée limite d’emprisonnement sans jugement et la suppression de l’autorisation de fouille des domiciles. Trois fois rien quoi ...

                        Déjà des manifestations de paysans qui sont fortement réprimées, et pas un commentaire de nos libéraux de service, qui ont donc l’indignation bien sélective.

                        Ce qui les a le plus ennuyé finalement, c’est que Zelaya était en fait un libéral, mais lorsqu’il a demandé de l’aide économique aux USA il s’est retrouvé devant une fin de non recevoir, et à donc commencé à tourner vers l’ALBA. Négocier des accords avec Chavez pour un libéral, c’est comme agiter un chiffon rouge dans un congrès sur la tauromachie !


                        • Adrian Adrian 3 juillet 2009 10:14

                          Zelaya a violé l’article 239,373 et (ensuite 374) de la constitution ;

                          ARTICULO 239.- El ciudadano que haya desempeñado la titularidad del Poder Ejecutivo no podrá ser Presidente o Designado.

                          El que quebrante esta disposición o proponga su reforma, así como aquellos que lo apoyen directa o indirectamente, cesarán de inmediato en el desempeño de sus respectivos cargos, y quedarán inhabilitados por diez años para el ejercicio de toda función pública.

                          ARTICULO 373.- La reforma de esta Constitución podrá decretarse por el Congreso Nacional, en sesiones ordinarias, con dos tercios de votos de la totalidad de sus miembros. El decreto señalará al efecto el artículo o artículos que hayan de reformarse, debiendo ratificarse por la subsiguiente legislatura ordinaria, por igual número de votos, para que entre en vigencia.

                          ARTICULO 374.- No podrán reformarse, en ningún caso, el artículo anterior, el presente artículo, los artículos constitucionales que se refieren a la forma de gobierno, al territorio nacional, al período presidencial, a la prohibición para ser nuevamente Presidente de la República, el ciudadano que lo haya desempeñado bajo cualquier título y el referente a quienes no pueden ser Presidentes de la República por el período subsiguiente.

                          http://www.honduras.net/honduras_constitution2.html

                          De fait il est aussi dit que seul le parlement à la majorité des 2/3 peut demander l’élection de cette assemblé constituante fixe en vue de réformer la constitution. (c’est d’ailleurs à peu près la même procédure en Belgique ).En ne respectant ceci il est, comme marqué en haut, que la personne et ses complices seront dénis de leurs fonctions et et ne pourront plus exercer dans la fonction publique pendant 10 ans.

                          Il est impossible constitutionnellement de changer l’article sur le nombre de mandat. Donc la seule possibilité est de prendre tout le pouvoir. Une constitution est garantie lorsque des personnes sont là pour le faire.


                          • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 3 juillet 2009 13:35

                            Adrian,
                            Il est évident que la constitution d’un pays ne peut être parfaite et intangible, elle ne saurait être « inscrite dans le marbre » comme un texte sacré sans jamais être modifiée. Mais il faut pour cela respecter les procédures légales qui doivent le permettre.
                            Or, les partisans du coup d’état semblent considérer qu’en vertu des articles que vous citez, il est « constitutionnel » de faire enlever le chef d’état à son domicile au petit matin par les forces armées et le séquestrer, puis de l’exiler de force ainsi que ses collaborateurs, de décréter la suspension des droits constitutionnels de toute la population, l’interdiction de tous les médias qui ne sont pas favorables au coup d’état, l’organisation de manifestations de soutien au nouveau pouvoir et la répression des manifestations favorables à l’ancien.
                            Il me semble que cette interprétation de la constitution par les tenants du nouveau régime est, pour le moins, sujette à caution.

                            On peut trouver dans la constitution hondurienne, écrite en 1982, des articles qui sont, dans leur application, plutôt contradictoires avec ceux que vous citez :

                            Dans l’article 2, il est dit : "La suplantación de la Soberanía Popular y la usurpación de los poderes constituidos se tipifican como delitos de Traición a la Patria.« 
                            Larticle 45 rajoute que : “Se declara punible todo acto por el cual se prohíba o limite la participación del ciudadano en la vida política del país”.
                            Dans l’article 3, il est dit que : »nadie debe obediencia a un gobierno usurpador ni a quienes asuman funciones o empleos públicos por la fuerza de las armas« .

                            Ces articles ne me semblent pas compatibles avec la manière dont les golpistes ont agit, en l’occurrence.

                            Comme je le précisait dans mon billet, le référendum organisé le 28 juin était non-contraignant, or cette pratique est protégée par l’article 5 de la loi de participation citoyenne de 2006 qui stipule qu’il est posible de réaliser des consultations populaires non-contraignantes à propos d’une gestion ou une proposition politique.
                            Le décret 3-2006 approuvé par le congrès lui-même invoque »la Constitución de la República establece que la soberanía corresponde al pueblo del cual emanan los Poderes del Estado” et considère que :"la evolución y la dinámica del comportamiento social […] debe ser modernizada para no limitar el ejercicio de los derechos constitucionales”,
                            L’article 5 établit que “la iniciativa ciudadana es un mecanismo de participación mediante el cual el ciudadano podrá presentar las solicitudes e iniciativas siguientes : Solicitar que los titulares de órganos o dependencias públicas de cualquiera de los poderes del Estado, que convoque a la ciudadanía en general […] para que emitan opiniones y formulen propuestas de solución a problemas colectivos que les afecten. Los resultados no serán vinculantes pero sí elementos de juicio para el ejercicio de las funciones del convocante”.

                            C’est-à-dire qu’à aucun moment il n’a été proposé de référendum pour modifier la constitution. Si une consultation populaire est non-contraignante, alors elle ne constitue en aucune manière un processus de réforme de la constitution.


                          • Bleu Montréal 3 juillet 2009 14:29

                            À Adrian qui défend les méthodes fascistes...

                            Complètement faux.

                            Ou donc est-il écrit que le Président n’a pas le droit d’organiser un sondage à grande échelle à propos de la constitution ? Vous inventez.

                            Avouez-le, cette histoire de viol de la constitution, du foutage de gueule, est un grotesque prétexte pour faire un coup d’état. Et, cela peut laisser penser que Zelaya allait gagner son sondage. Ce coup d’état est un aveux d’impuissance de la part de Micheletti et sa bande, contre la volonté du peuple.

                            J’imagine en France, avec des raisons pareilles, les coups d’état sous la 5ème république auraient été nombreux.


                          • Nobody knows me Nobody knows me 3 juillet 2009 15:05

                            Heu pour info d’ailleurs, on a modifié notre constitution récemment... hum... je dis ça, je dis rien hein... C’est probablement pas comparable. Il n’empêche qu’on ne peut nier le fait qu’un président réforme souvent la constitution pour gagner en pouvoir et rarement pour en perdre.

                            Je trouve qu’il y a une certaine légitimité à faire cela en Amérique latine, en tout cas je comprends ces chefs d’Etat, vu les longues et rudes décennies « d’expériences » dans ce « laboratoire » du néo-libéralisme forcené.

                            Il aurait été plus subtil de demander d’abord le droit d’audience dans la chambre des parlementaires... Il faut y aller en douceur, avec de la vaseline, et lentement pour limiter les irritations.


                          • minidou 3 juillet 2009 15:21

                            Dans tout pays démocratique, il existe d’une part un moyen légal de modifier la constitution, de l’autre une procédure légale pour destituer le chef de l’état.
                            Or, si on admet l’argument selon lequel le président à violé la constitution, ce n’est certainement pas à l’armée d’en juger, mais à un conseil de « sages » comme en disposent la plupart des Etats démocratiques (conseil constitutionnel en France, court suprême aux USA...). Deuxièmement, une fois tranchée l’accusation, ce même chef de l’État doit pouvoir retirer son projet s’il est anticonstitutionnel, et s’il est avéré qu’il n’en a pas l’intention, subir une procédure de destitution telle que définie par la loi...Or aucuns de ces deux éléments nécessaires n’a été respecté ici, et l’on ne peut que qualifier ce coup de force de coup d’État militaire...Justifier ce coup d’État par légalisme, c’est du grand foutage de gueule en somme...


                          • Adrian Adrian 3 juillet 2009 19:37

                            La question posée lors de ce référendum est :

                            ¿Está usted de acuerdo que en las elecciones generales de noviembre de 2009 se instale una cuarta urna para decidir sobre la convocatoria a una Asamblea Nacional Constituyente que apruebe una nueva constitución política ?

                            De fait, les mots en gras rendent ce référendum ,venant du président, illégal. Vu la tournure de la phrase, le référendum en cas de majorité de « oui » amène à un changement de constitution alors qu’il est explicitement dit que seul le parlement à la majorité des 2/3 peut convoquer l’assemblé constituante en vue de changer la constitution.C’est justement cette proposition politique de changer la constitution au désir du président qui le rend illégale comme indiqué dans l’article de la constitution.Dans tous les États la constitution est « supérieur » à la loi. (principe de constitutionnalité, et théorie de hiérarchie des normes)

                            Mais il n’existe pas de procédure de destitution de président dans la constitution. En conséquence, la demande( 3 jours avant) du Procureur général de destituer le président et l’unanimité du parlement( à moitié constitué de député du parti de Zelaya !) rendent ceci à peu près constitutionnel.
                             De même, il est courant dans les pays d’Amérique Latine que l’armée a des pouvoirs de police civile donc on peut légitimement considérer l’action de l’armée comme celle de la police prolongeant la requête du procureur.
                            Mais, il est aussi vrai que la façon de faire est très musclée , cela résultant du couvre feu et de la déclaration d’état d’urgence et d’une situation confus, malheureusement.


                          • Adrian Adrian 3 juillet 2009 20:09

                            Hmmmmm je retire , je vais y re- réfléchir en cherchant de nouvelles infos.


                          • bart153 bart153 3 juillet 2009 20:10

                            Il ne faut pas oublier de voir dans quelles circonstances la Constitution a été écrite en 1982, lors du gouvernement Reagan. On comprend mieux alors pourquoi cette Constitutions vérrouille certains points essentiels à la Démocratie.

                            Dans un pays comme celui-là, comme dans beaucoup de pays pauvres, on ne fait tout simplement pas passer de réformes privilégiant le petit Peuple, leur donnant accès à la possibilité de décider réellement ce qu’ils veulent. Nous sommes dans une société polarisée, où la bourgeoisie contrôle tout.

                            Le Honduras est un si petit pays que la grande « aristocratie » du pays, ce sont quelques hommes, peut-être 20, pas plus. Tout le monde ici connait Facuse, Rosenthal...ces gens là je les connais indirectement, car nous leur vendons des projets de plusieurs millions de dollars US (je travaille dans le traitement des eaux et les energies renouvelables), et ce sont les pires ici (ne paient pas...), qui se déplacent uniquement en hélicoptère toujours accompagné de 10 gardes du corps. Ces gens là sont en prise direct avec les médias, les politiques, les universités etc. Ils controlent tout.
                            Mon amie, qui étudie à l’université privée de San Pedro Sula, voit un jour un message sur la porte de la salle de cours où elle avait une classe : « classe annulée, présence obligatoire en amphithéâtre ». Qu’y avait-il de si important la-bas ? Un meeting politique pour la mairie de la ville...Comment cela est-il possible dans une des soi-disantes meilleures universités du pays, qui éduque la future élite du pays ???...

                            Tout cela pour dire que quelques hommes dirigent tout ici, et ceux-là, permettez moi l’expression, chient dans la bouche du Peuple.


                          • Bertrand Du Gai Déclin Bertrand Du Gai Déclin 3 juillet 2009 21:29

                            Adrian, comme vous vous en rendez compte vous-même, cette constitution est très imparfaite (aucune ne peut être parfaite d’ailleurs, c’est une réalisation humaine et non « divine »), elle contient des articles qui se contredisent entre eux, il y manque des éléments importants comme le processus de destitution, etc...
                            Comme le dit Bart, elle a été écrite en 1982, à une époque où la classe dominante verrouillait tous le système avec l’appui de l’administration Reagan. Il était à l’époque hors de question que la population puisse interférer dans le processus constitutionnel ou que le président, représentant de l’oligarchie, puisse être destitué. C’était tout simplement inimaginable.
                            Mais les temps changent Adrian, les populations d’Amérique latine ont depuis pris la mauvaise habitude de prendre leur destin en main, de s’émanciper de la tutelle de Washington, même si cela vous déplait, c’est un fait historique auquel vous ne pouvez rien changer.
                            Les constitutions sont faites pour évoluer, elles ne sont pas intangibles dans un système démocratique. Pour cela, le seul moyen acceptable est l’élection d’une assemblée constituante, un congrès ne peut s’arroger ce droit comme il le faisait par le passé, il n’est pas élu pour cela.

                            Donc, puisque l’actuelle constitution, tout en reconnaissant la souveraineté du peuple, ne lui reconnait pas le droit de modifier sa propre constitution par des moyens pacifiques et démocratiques, il est logique de réécrire une nouvelle constitution au moyen d’une assemblée constituante comme cela se fait dans toutes les démocraties dignes de ce nom.

                            Ce n’est pas plus compliqué que cela.


                          • Grandghana 3 juillet 2009 12:36

                            Merci à l’auteur de cet article pour contrebalancer efficacement l’ensemble des contrevérités énoncées par un grand nombre de médias serviles et/ou fainéants. Si il n’y avait que l’Express...

                            Il est très difficile de jauger de ce qui se passe au Honduras et des véritables raisons et commanditaires. Il est néanmoins certain au vu des derniers rebondissement qu’on assiste à une privation des libertés essentielles. Ce qui laisserait à penser que la direction prise n’est pas forcément la meilleure, en toute objectivité, pour le peuple Hondurien.

                            Une thèse parmi d’autres mais qui a toute mon attention est celle ci : cette action coup de poing aurait eu comme principal objectif, outre bien évident de faire plaisir à certaines multinationales (pharmaceutiques en particulier ?), de faire « dégoupiller » le Président Chavez afin de provoquer de sa part une réaction armée. A partir de là cela permettrait de déstabiliser toute la région. Qui dit déstabilisation dit possibilités de remettre au pas des pays qui s’affranchissent trop ouvertement des USA et surtout qui commencent à former une alternative économique crédible plutôt que de continuer à vivre des subsides et donc selon le bon vouloir du voisin yankee.
                            D’où aujourd’hui une certaine illisibilité, l’ensemble des protagonistes étant dans le wait & see dans ce jeu de dupes auquel nous assistons en direct.
                            Encore une fois dans tout cela c’est le Peuple qui va souffrir...

                            Résistance à l’oppresseur : tout le temps & partout !
                            http://www.syti.net/Topics.html


                            • goc goc 3 juillet 2009 12:45

                              c’est clair qu’en ce moment on assite a un curieux effet mediatique, à savoir : plus on palre du Honduras, et moins on parle de l’Iran

                              ce qui me confirme dans l’impression que les pretendus democrates qui criaient au scandale avec l’iran, ont curieusement perdu leur voix, quand il s’agit de crier au coup d’etat


                              • Nobody knows me Nobody knows me 3 juillet 2009 13:25

                                Eh bien quoi ? De quoi s’plaint-on ? L’est très bien ce Barbier... Il a un tel style, un tel panache, ... Y a des jours, je me dis qu’on devrait ressortir les bons vieux Jean De La Fontaine, les Molière et autres rentre-dedans de l’époque des rois.
                                Franchement, on s’y verrait comme dans un putain de miroir. Un roi, une cour, et des guignols un peu partout. Et on prétend qu’on a évolué putain...
                                Regardez la couverture médiatique et les commentaires des journalistes. C’est effarant.
                                Pour l’Iran, tout le monde hurle au scandale après des élections (certes probablement truquées). Le Honduras, un coup d’état et c’est normal pour tout le monde...

                                Ne vous inquiétez pas, Mr Barbier sait de toute manière ce qui est bon pour chaque peuple.
                                Pour les Palestiniens, il faut du plomb... hum pardon pour l’humour douteux, je sors.
                                Pour les Iraniens, il faut une démocratie mais qui élise des gentils.
                                Pour les Honduriens, il faut un bon gouvernement bien de droite, sinon ces ânes de latinos vont encore élire un gauchiste et on n’aura pas les marchés...

                                Je vous laisse déguster l’avis de Barbier sur les français, y a l’embarras du choix : le plus drôle reste quand même de l’entendre parler chez Moati ou chez Calvi, ou bien chez Denisot avec 2 autres guignols triés zsur le volet pour la chronique de la semaine...


                              • Le péripate Le péripate 3 juillet 2009 15:39

                                Pour le démocratiste, la majorité est tout. Et la minorité rien. Pour le démocrate, la minorité doit voir ses droits protégés des abus de la majorité. Comment protéger ces droits ? Par une Constitution. En cas de viol de la Constitution, ses gardiens ont le pouvoir de destituer l’auteur de l’attentat. La manière dont ses questions peuvent se régler est certainement sujette à discussion, mais le principe est irréfragable. C’est ce qui sépare une démocratie libérale d’un régime fasciste ou d’une démocratie populaire.

                                De fait on retrouve dans le camp des démocratistes tous ceux qui rêvent encore de la dictature du prolétariat sous sa forme édulcorée de la dictature majoritaire. Le rôle protecteur d’une Constitution n’a aucun sens pour qui pense que la simple manipulation gramsciste des individus légitime n’importe quel pouvoir.


                                • William7 3 juillet 2009 16:20

                                  La vulgate libérale dans toute sa splendeur hypocrite...


                                  • bart153 bart153 3 juillet 2009 20:14

                                    Il ne faut pas oublier de voir dans quelles circonstances la Constitution a été écrite en 1982, lors du gouvernement Reagan. On comprend mieux alors pourquoi cette Constitutions vérrouille certains points essentiels à la Démocratie.

                                    Dans un pays comme celui-là, comme dans beaucoup de pays pauvres, on ne fait tout simplement pas passer de réformes privilégiant le petit Peuple, leur donnant accès à la possibilité de décider réellement ce qu’ils veulent. Nous sommes dans une société polarisée, où la bourgeoisie contrôle tout.

                                    Le Honduras est un si petit pays que la grande « aristocratie » du pays, ce sont quelques hommes, peut-être 20, pas plus. Tout le monde ici connait Facuse, Rosenthal...ces gens là je les connais indirectement, car nous leur vendons des projets de plusieurs millions de dollars US (je travaille dans le traitement des eaux et les energies renouvelables), et ce sont les pires ici (ne paient pas...), qui se déplacent uniquement en hélicoptère toujours accompagné de 10 gardes du corps. Ces gens là sont en prise direct avec les médias, les politiques, les universités etc. Ils controlent tout.
                                    Mon amie, qui étudie à l’université privée de San Pedro Sula, voit un jour un message sur la porte de la salle de cours où elle avait une classe : « classe annulée, présence obligatoire en amphithéâtre ». Qu’y avait-il de si important la-bas ? Un meeting politique pour la mairie de la ville...Comment cela est-il possible dans une des soi-disantes meilleures universités du pays, qui éduque la future élite du pays ???...

                                    Tout cela pour dire que quelques hommes dirigent tout ici, et ceux-là, permettez moi l’expression, chient dans la bouche du Peuple.

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