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Accueil du site > Actualités > Médias > La manufacture du consentement

La manufacture du consentement

Noam Chomsky est un linguiste émerite au MIT, sa compréhension du monde en fait l’un des intellectuels les plus lus et les plus cités de notre époque. Tout cet article, qui est une réflexion sur la propagande occidentale en général, et française en particulier, est directement inspiré de deux de ses ouvrages : « La Fabrique de l’opinion publique : la politique économique des médias américains » et « Pirates et empereur ». On parle beaucoup aujourd’hui de censure ou d’autocensure. Celle-ci existe bien entendu, de manière de moins en moins marginale d’ailleurs, mais il est important de la remettre dans son contexte. En effet, tel l’arbre qui cache la forêt, la censure dissimule le fait que le contrôle du peuple se fait d’abord à travers un contrôle efficace de la pensée, i.e. une définition claire et inviolable des limites de la pensée « autorisée ». Chomsky parle d’ « ingénierie historique » au sujet de la propagande dans le monde occidental. Il est indéniable que, ces dernières années, ce contrôle s’est considérablement renforcé en France, tant il devient de plus en plus difficile de voir exprimer dans les médias des opinions non-orthodoxes (merci à Agoravox pour cet espace de liberté).

A. Quelques caractéristiques de la fabrique de l’opinion

Que la société soit prétendument démocratique ou non, il est nécessaire pour la classe dirigeante de garder le contrôle du peuple gouverné. Dans une dictature, la chose est aisée, l’Etat ayant le monopole de la violence et les décisionnaires n’ayant de compte à rendre à personne, sinon eux-mêmes. Une démocratie ne peut évidemment procéder ainsi, puisqu’il y règne la liberté d’expression et que les dirigeants sont censés prendre leur décision en fonction de ce que le peuple exprime, notamment lors des élections.

La « manufacture du consentement » s’est considérablement perfectionnée, pour devenir de nos jours le corset efficace et invisible de nos démocraties.

Une de ces caractéristiques est l’élaboration d’une véritable « Novlangue » où des mots sont véritablement investis par les médias d’un sens tout à fait inhabituel. Les exemples sont très nombreux et il suffit d’ouvrir n’importe quel journal pour en trouver par poignées.

Par exemple, la notion d’extrémisme. Voilà un mot utilisé constamment par les médias pour tout et n’importe quoi, le seul et unique point commun des « extrémistes » étant leur nature d’ennemis du pouvoir.

Par exemple, les Palestiniens qui se font sauter au milieu de la foule sont des extrémistes, les Israéliens qui bombardent les civils ne font que conduire « des opérations de représailles ».

En France, les manifestants arrachant les plants d’OGM sont des extrémistes alors que la volonté inébranlable de Monsanto de commercialiser son maïs en Europe n’est que rarement évoqué, l’axe principal étant la dangerosité ou non des OGM. Alors que la conduite de Monsanto est aussi un extrémisme dans cette volonté d’imposer à tout prix son produit (expériences truquées ou/et dissimulées, corruption, lobby puissant).

C’est ainsi que le débat officiel se focalise entre deux camps bien tranchés : « extrémistes » écologistes dénonçant la dangerosité supposée des OGM, qui en appellent au principe de précaution d’une part et, d’autre part, des experts et autres scientifiques qui moquent la stupide pusillanimité des premiers tout en les accusant de freiner une technologie capable de résoudre le problème de la faim dans le monde. Alors qu’en réalité il s’agit d’une lutte d’influence entre ceux qui défendent l’opinion majoritaire (peu importe leur raison d’ailleurs) et une entreprise qui défend l’opinion minoritaire. Lorsque l’on voit la violence tout à fait incroyable qui a été déchaînée sur les arracheurs d’OGM, on se dit que leur « extrémisme » dénoncé via les médias est surtout le signe d’un changement de camp de nos dirigeants.

Le concept récent de « modernité » est un autre échantillon de « novlangue » ; dans la bouche des médias, il est de plus en plus synonyme de libéralisme (typiquement, Sarkozy comme emblème de la modernité contre Royal dont on a cessé de souligner l’anachronisme).

Une autre évolution récente de notre langue, fréquemment pointée par Marianne, est cette propension des politiques actuels d’insulter systématiquement tout opposant de fasciste, raciste ou d’antisémite si bien qu’à force, on ne sait même plus où se trouve la frontière. Pour éviter d’avoir à faire face à ces accusations, on a donc tout intérêt à s’en tenir aux « dogmes » en vigueur car une accusation d’antisémitisme/fascisme/racisme même totalement injustifiée se paie très cher (récemment, le sous-préfet de Maintes a été limogé pour avoir accusé publiquement l’armée israélienne de crimes tout à fait odieux, mais surtout tout à fait documentés. Ce n’est pourtant pas le premier fonctionnaire à s’exprimer sur la politique d’Israël, par contre, c’est un des rares à oser la critiquer. http://soutienbrunoguigue.info/).

Cette pratique de l’insulte (qui devient un véritable pouvoir de vie et de mort médiatique dans les mains des cartels économiques) suscite un engouement dans la société facilement constatable sur le net (le point Godwin). Il faut dire que cette pratique a un autre avantage indéniable et de poids : il permet de se passer de tout argument.

Un autre produit de la manufacture du consentement est l’implantation dans les esprits de faux lieux communs. Par exemple, en France, l’idée que nous sommes une société d’assistanat sur la faillite. C’est une des plus grandes réalisations des médias en France. Ca n’est quasiment jamais dit tel quel par les journalistes (mais ça l’est par nombre d’experts et économistes, quasiment jamais contredit, sinon par les faits), mais c’est suggéré en permanence, comme la toile de fond de toute réflexion politique ou économique.

Cette idée est aujourd’hui très largement répandue en France. Alors que cette affirmation est pour le moins fortement discutable. On peut tout à fait faire l’analyse que ce n’est pas tant qu’on aide trop les exclus de la société, mais surtout qu’on ne récompense pas assez le travail. En particulier, les emplois sans qualifications où l’on constate une très forte dégradation à la fois des salaires et des conditions de travail. Plus le travail devient peu gratifiant et pénible, plus le chômage devient tentant.

Comment a-t-on gagné la bataille de l’opinion en France à ce sujet ? A grands coups de sondages (on les publie quand il donne des résultats qui concourt au but poursuivi, on ne les publie pas sinon), de micro-trottoir, d’enquêtes économiques biaisées, d’interventions d’experts et d’économistes toujours en désaccord (ah, la joie du débat contradictoire), mais toujours d’accord sur le fait qu’« il faut faire quelque chose ». Et à ceux qui se demandent ce que pourrait être ce quelque chose, les médias apportent la réponse puisqu’ils nous vantent régulièrement la bonne santé de la Grande-Bretagne, de l’Espagne, plus récemment de l’Allemagne grâce à leur réforme libérale et leur diminution des dépenses sociales. Tout cela, en nous rabâchant que toute alternative n’est pas crédible (cf. débat sur la Constitution européenne).

Si tout cela fonctionne, ce n’est pas parce que les animateurs TV, les politiques, les journalistes se réunissent en secret pour élaborer l’actualité du jour, c’est parce qu’ils sont tous passés par les mêmes moules de pensée ; qu’ils ont tous en eux les mêmes limites de pensée au-delà desquelles une opinion n’est plus respectable.

Un autre dogme qui, lui, sert de cadre à toute réflexion géopolitique : l’association tout à fait fausse entre Occident/démocratie et régimes ennemis/dictature. Nombre de régimes ultralibéraux et/ou amis se sont avérés être des dictatures tout à fait sanglantes (en Amérique centrale et en Afrique notamment) alors que, par exemple, le régime actuel du Venezuela, vilipendé dans les médias pour son manque de démocratie, aurait des leçons à donner à notre président ; Chavez, lui, a suffisamment de respect pour la démocratie pour suivre l’avis de son peuple exprimé lors d’un référendum. Il est, par exemple, tout à fait établi que les médias taisent systématiquement toutes les atrocités faites par les démocraties amies et, dans le même temps, s’époumonent contre les atrocités de l’ennemi. Chomsky dans Pirates et empereur le montre sur des centaines d’exemples.

Par exemple, pendant que le monde occidental s’indignait à juste titre sur le génocide au Cambodge du temps de Pol Poth, un autre génocide, pire sous bien des aspects, se perpétrait dans la même région au même moment au Timor oriental, et faisait l’objet du dédain total des médias occidentaux. Il cite de nombreux exemples concernant Israël et les Etats-Unis, et montre que la cruauté et la barbarie des armées occidentales n’a rien à envier à celle des intégristes musulmans que l’on nous décrit à la télévision. L’une des différences entre le terrorisme d’Etat et le terrorisme contre l’Etat, c’est que le premier est un terrorisme de masse pendant que le second est un terrorisme de détail, nous explique Chomsky.

Le rôle des médias est d’abord de clairement fixer les limites du débat, les limites du pensable. A l’intérieur de ces présupposés, le débat est libre. « Et plus le débat est âpre et violent au sein de cette enceinte, plus les présupposés qui s’y rattachent seront fortement inculqués » (Chomsky). C’est un point très important, c’est ce qui maintient l’illusion de liberté.

Peu importe que tu penses qu’il faille augmenter les taxes ou diminuer les dépenses tant que tu es d’accord sur le principe qu’il est urgent de rétablir l’équilibre des finances et que tu ne remets pas en cause le fait que des investisseurs privés contrôlent la Banque nationale. Rappelez-vous, lors du débat sur la Constitution européenne, la question du statut privé de la BCE fut soulevée par quelques « extrémistes » altermondialistes, la question sembla totalement incongrue pour les tenants du dogme. La question ne l’est pourtant pas car tous les pères fondateurs de nos sociétés ont toujours insisté lourdement sur ce point.

  • B. Franklin : « le refus du roi Georges III de permettre aux colonies d’opérer un système monétaire honnête, qui libérait l’homme ordinaire des griffes des manipulateurs financiers, fut sûrement la cause principale de la révolution [guerre d’Indépendance] »
  • T. Jefferson : « Je pense que les institutions monétaires sont plus dangereuses qu’une armée debout... Si le peuple américain permet un jour aux banques privées de contrôler l’émission monétaire... les banques et les entreprises qui fleuriront autour de lui priveront le peuple de ses possessions jusqu’à ce que ses enfants se retrouvent un jour sans-abri sur le continent conquis par leurs pères. »
  • Napoléon (créateur de la Banque de France) : « Lorsqu’un gouvernement est dépendant des banquiers pour l’argent, ce sont ces derniers, et non les dirigeants du gouvernement qui contrôlent la situation, puisque la main qui donne est au-dessus de la main qui reçoit. [...] L’argent n’a pas de patrie ; les financiers n’ont pas de patriotisme et n’ont pas de décence ; leur unique objectif est le gain. »
  • J. W. Wilson (le président américain qui créa la Réserve fédérale) : « Notre grand pays industriel est contrôlé par son système de crédits. Notre système de dettes est concentré dans le privé. En conséquence, la croissance du pays ainsi que toutes nos activités sont entre les mains de quelques hommes... qui, forcément, en raison de leurs propres limitations, gèlent et limitent et détruisent la véritable liberté économique. Nous sommes devenus une des puissances [...] les mieux contrôlées du monde civilisé. Ce n’est plus un gouvernement de libre opinion, un gouvernement de conviction élu par la majorité, mais un gouvernement de l’opinion et de l’emprise de petits groupes d’hommes. »
  • Eisenhower (lors de sa dernière allocution télévisée en tant que président)
  • W. Churchill  : « Depuis l’époque des Spartacus, Weishaupt, Karl Marx, Trotski, Belacoon, Rosa Luxembourg et Ema Goldman, cette conspiration mondiale a connu une croissance constante. Cette conspiration a joué un rôle décisif et identifiable dans la Révolution française. Elle a été le berceau de tous les mouvements subversifs pendant le XIXe siècle. Et, finalement, ce groupe de personnalités extraordinaires du monde secret des grandes villes d’Europe et d’Amérique ont saisi le peuple russe par les cheveux, et sont maintenant devenus les maîtres incontestables de cet énorme empire. » (1922)
  • Roosevelt : « la vérité en la matière est qu’un élément financier dans les grands centres possède le gouvernement des Etats-Unis depuis A. Jackson »(1933)
  • M. Friedman : « Il m’a toujours semblé curieux que tant de libéraux se soient prononcés en faveur des banques centrales indépendantes et, plus récemment, pour l’extension de la coopération internationale entre les banques centrales. Bien que, dans d’autres domaines, ils redoutent la puissance arbitraire, ils se sont montrés ici maintes fois favorables à un gouvernement dirigé par des hommes plutôt que par des lois, et aussi à une politique interventionniste plutôt qu’à une politique de marché. (...) Le fait de déléguer aux gouverneurs de banques centrales des pouvoirs économiques étendus me semble absolument contraire aux principes libéraux. »

Même si l’on refuse d’accorder du crédit à ces citations (non exhaustives), on voit bien que la question de l’indépendance des banques centrales n’est absolument pas triviale.

Le génie de la propagande de nos démocraties occidentales est que, puisque le pouvoir ne peut pas réprimer la contestation par la force, elle lui supprime la possibilité de naître dans l’esprit des citoyens, en fixant clairement ce qui peut faire l’objet d’un débat et ce qui ne peut pas. On fait disparaître de l’actualité tout ce qui pourrait briser le consentement du citoyen, tout ce qui ne correspond pas à la vision imaginaire qu’on lui met sous les yeux.


B. Les ratés de la propagande

Les ratés de la propagande sont nombreux, mais ils ne sont jamais définitifs. Le plus important des dernières années est sans conteste la Constitution européenne et le référendum kafkaïen que nous avons vécu. Tout d’un coup, les journalistes, les politiques, les patrons, les économistes se sont retrouvés engagés dans une véritable lutte d’opinion quasiment tous dans le même camp. Et pendant que tous ces hommes nous expliquaient ce qu’il fallait voter, d’autres citoyens ont lu le texte et tout ce qu’il reste de progressistes en France s’est mis en action : internet, colloques, débats publics... Et lorsqu’il apparut que la bataille était perdue pour les partisans du "oui", on vit alors ressurgir, véritablement, chez ces hommes leur mépris du peuple qu’il travestisse habilement le reste de l’année en un populisme ravageur pour la société. En fin de compte, les médias se contentèrent de transformer leur échec en l’échec de Chirac et de se dire que, décidément, les gens sont trop bêtes pour avoir à décider de ce genre de questions.

Depuis, on le sait, la République, via son Parlement, a désavoué le peuple, pour incompétence donc. Inutile de dire qu’il s’agit d’une grave entorse à l’illusion de démocratie, mais, comme on l’a vu, tout s’est bien passé, dans le calme et la discrétion.

Et ces gens formidables nous expliquent désormais que les citoyens sont pour le traité simplifié puisqu’ils ont voté Sarkozy aux présidentielles et que c’était clairement dans son programme. Autrement dit, quand le peuple a voté non à la Constitution, en fait, il faudrait croire qu’ils votaient non à Chirac, et quand les gens ont voté pour Sarkozy à l’occasion d’une élection présidentielle nationale, il faudrait croire qu’en fait ils ont voté oui à la nouvelle Constitution européenne...

Autre cas de figure qui se présente régulièrement : la sortie d’une affaire qui n’aurait pas dû sortir. Le sang contaminé, l’affaire du juge Borrel, la cassette Méry, l’investigation de Denis Robert sur Clearstream... Le système s’en sort toujours : on ignore, on décridibilise, on détruit des carrières et, au final, le show continue. Dans le pire des cas, on enverra en pâture à l’opinion des boucs émissaires et on prononcera quelques peines mineures.

Tout cela ne fonctionne pas grâce à une censure habile, mais grâce à l’autodiscipline des ouvriers de la manufacture du consentement qui, à tout instant, savent quelles sont les limites de pensée à ne pas dépasser.

Du coup, la propagande n’est pas infaillible, mais elle est suffisamment souple pour subir quelques coups de canif sans qu’elle ne se trahisse vraiment, surtout aux yeux de ceux qui refusent de la voir.

Elle ne se trahit que par ses manifestations, aujourd’hui très visibles : constitution de ce que J. F. Kahn décrit comme la Bulle, uniformité de pensée, fatwas médiatiques régulièrement lancées contre ceux qui sortent du dogme (P. Carles, T. Meyssan, Dieudonné, A. Begag, F. Bayrou...), mépris de plus en plus affiché du peuple gouverné.


C. Conclusion et ouverture

A l’issue de cette réflexion, même si l’on s’accorde sur le fait que la machine médiatique semble bien aujourd’hui davantage être une machine de propagande (de marketing) qu’un contre-pouvoir, il n’en demeure pas moins que tout cela reste bien abstrait dans son fonctionnement notamment. Les manifestations sont visibles, mais comment pourrait-on imaginer que les journalistes, héritiers de Zola, Sartre, Beuve-Méry puisse devenir des valets dociles du pouvoir qui règne actuellement sur le monde : celui des grands cartels économiques ? Nous tenterons de répondre à cette question dans un prochain article à travers l’analyse de témoignages de journalistes qui nous dépeignent leur profession sans tabous et sans censures : D. Robert, D. Carton, F. Ruffin, D. Mermet et bien d’autres...

"Il y une chose pire encore que l’infamie des chaînes, c’est de ne plus en sentir le poids."

Gérard Bauër (1888-1967), écrivain


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67 réactions à cet article    


  • finael finael 2 mai 2008 11:21

    Bonjour,

     En France, les articles traitant des ouvrages et de la pensée de Noam Chomsky sont bien rares, sauf pour le rabaisser, voire l’insulter. Considéré par les anglo-saxons comme le plus grand intellectuel vivant, ce ne saurait que faire de l’ombre aux zintellectuels de notre cher pays.

     Il y aurait fort à dire, mais surtout que les nombreux ouvrages qu’il a écrit font toujours référence à de nombreuses sources, indiscutables et souvent étonnantes comme, par exemple, le "Wall Street Journal". L’une de ces réflexions étant que les puissants de ce monde n’ont pas besoin de se voiler la face, mais au contraire de se tenir informés de ces réalités "néfastes" pour le bon peuple !


    • La Taverne des Poètes 2 mai 2008 11:37

      Ce contrôle social marchera tant que l’individu acceptera d’être infantilisé en tant que citoyen, en tant que consommateur, en tant que téléspectateur, en tant qu’étudiant, en tant que travailleur, etc.

      En tant que citoyens, les Français sont trop souvent traités comme des enfants : pas de tribune d’expression, manipulations morales comme la culpabilisation (exemple pour le "non au traité européen) ou la flatterie ou encore l’encouragement aux querelles (diviser pour mieux régner en fustigeant des individus ou des groupes sociaux). Le projet actuel de réforme des institutions continue de prendre les citoyens pour des immatures. Le PS et le MoDem (merci d’avoir cité Begag et Bayrou) sont au contraire pour une démocratie "moderne" (au bon sens du terme) c’est-à-dire en phase avec la maturité des citoyens d’aujourd’hui. Mais il semble que les électeurs balancent entre la volonté de participation citoyenne et le désir de se laisser infantiliser (la campagne médiatique Sarko-Ségo est à cet égard une illustration assez éloquente)

      En tant que consommateurs  : la notion de pouvoir d’achat infantilie le citoyen par rapport au pouvoir politique (qui fixe le SMIC, les retraites, les taxes comme la TIPP) et au pouvoir financier (prix des matières premières). Cela oblige à quémander ou à manifester avec violence. Les techniques agressives de publicité ne sont pas plus respectueuses de l’individu. On commence seulement à réglementer les excès des organismes de crédit. Les class actions on n’en parle plus. Mais le meilleure moyen d’infantiliser le consommateur, c’est d’agir sur ses comportement dès l’enfance et de le maintenir dans l’enfance avec ses désirs et frustrations, ses dépendances...

      Enfin, le contrôle social par le chômage et la précarité est un bon moyen de faire que les jeunes se tiennent à carreau puisque leur autonomie est subordonnée au bon vouloir des employeurs et du pouvoir politique.

       

       

       


      • bobbygre bobbygre 2 mai 2008 11:55

        Je partage ce que tu dis : au fur et a mesure que l’on retire le pouvoir au peuple (le véritable pouvoir résidant d’abord dans la possession de bonnes informations), on lui fait comprendre que, de toute façon, il n’est pas en mesure de l’exercer. Nombre d’informations importantes sont ainsi retenues car "les gens" ne pourraient que comprendre de travers, ou réagir de manière dramatique. Et d’illustrer ça par les multiples crises alimentaires (vache folle, mouton, huitres...), les "psychoses" collectives etc... alors que précisément, ce sont à chaque fois les médias qui provoquent ces montées d’inquiétude.

        Pour le Modem, je veux bien croire à la sincérité de Bayrou quant à vouloir briser, au moins, l’emprise de l’économie sur les médias, mais pour le PS, je n’ai aucune illusion, ils sont les deux pieds dans le système...

         


      • melanie 2 mai 2008 12:07

        @ la Taverne des poètes

        Tout cela est absolumment exact mais comme pour toute manipulation, il faut être deux et attendre de l’état providentiel est en soi, déjà un signe d’infantlisation , "dépendre de" est bien sûr une marque d’obédience et de soumission, mais la plupart des citoyens ne demandent pas de comptes...

        Je crois que l’une des différences fondammentales entre les peuples scandinaves , et plus généralement Europe du Nord est qu’ils sont prostestants :

        Le système de valeurs est celui d’un rapport direct à "Dieu", d’un libre arbitre, de comptes à rendre entre soi et sa conscience sans passer par une instance extérieure moralisatrice, culpabilisatrice et infantilisante comme pour ce qui est des valeurs "judéo-chrétiennes".

        Les protestants Ssuédois demandent une véritable "transparence" de comptes à leurs élus : Qui dépense quoi, comment, qui décide quoi, quel est la destination des frais alloués aux élus, combien touchent-ils ???

        Tant que les valeurs "judéo-chrétiennes" de délégation à une instance"supérieure" ne seront pas rompues, le rapport au politique sera biaisé. Le politique comme "pater famillias", père de la nation ...

        Pour ce qui est de la publicité ,elle s’adresse directement aux instances les plus primaires de notre psychisme  : Désir de possèder, d’être le meilleur, de posséder ce qui se fait de mieux ... S’en déprendre demande un effort conscient, un travail sur soi, une maturation car jusqu’à preuve du contraire par une théorie psychique cohérente le psychisme pulsionnel des adultes n’est pas diférent de celui des enfants .


      • melanie 2 mai 2008 12:11

        Je conseille à tous le dernier livre de Naomi Klein aux Editions Actes Sud :

        www.evene.fr/livres/livre/naomi-klein-la-strategie-du-choc-34620.php

         


      • ZEN ZEN 2 mai 2008 12:08

        Bonjour

        Intéressantes, les citations, notamment celles de Wilson et de Eisenhower...

        Bernays a ouvert la voie des manipulations de masse ...

         

        Edward Bernays : la fabrique du consentement ou comment passer du citoyen au consommateur

        "...Bernays, tout au long de sa vie, va user d’une doctrine froide et assez cynique doublée d’une justification idéologique basée sur le long terme, afin de justifier ses agissements.
        Il considère sa tâche comme un effort à long terme destiné à l’avènement doucement forcé (mais à peine, hein ?) d’une démocratie basée sur l’économie et le commerce dirigé par une élite.
        Il pose assez honnêtement et naïvement d’ailleurs, comme postulat, le fait que la masse est incapable de parvenir à un état de paix collective et de bonheur par elle-même, et que donc cette masse a besoin d’une élite qui la contrôle et qui la dirige à son insu en ce qui concerne les décisions importantes.
        Pour lui le bon sens commun n’existe pas, et s’il existe, il ne peut porter l’appellation "bon sens" car il induit un mode de consommation trop lent pour les capacités industrielles et leur besoin de croissance... Il doit donc être refondu par des élites..." (Niko 74)

        ZONES(Texte PROPAGANDA)

        -Petit cours d’autodéfense intellectuelle
        -D’imaginaires « théories du complot » comme arguments de propagande
        -Les storytellings comme méthode de gouvernement


        • Serpico Serpico 2 mai 2008 12:31

          Bravo.

           

          Tout est dans les mots. L’homme ne diffère réellement des autres animaux que par la parole. Le monde est construit sur les mots c’est à dire la communication.

           

          Exemple : la repentance.

           

          Le concept en lui-même a été fabriqué en France. Il suggère :

           

          1. que la France doit non seulement reconnaître ses méfaits mais également "baisser la tête". C’est cette "humiliation" que le concept "chauffe" à blanc.

           

          2. en suggérant l’humiliation, on fait de la démagogie, du populisme. On en appelle aux instincts de la population qui serait menacée d’humiliation.

           

          3. Le concept suggère aussi qu’il y a un excès de repentance. Or la France n’a jamais fait repentance sauf en ce qui concerne son rôle dans la déportation des juifs.

           

          4. La repentance, en soi, n’a jamais été exigée par qui que ce soit avant que le concept ne fleurisse d’abord en France même nourri par les mêmes : les philosophes de télé qui en réalité font du concours mémoriel de manière vicieuse tout en accusant les autres d’en faire.

           

          5. On entoure la repentance d’autres expressions comme "le sanglot de l’homme blanc" : l’homme blanc n’a jamais sangloté. L’expression veut élargir dans l’espace les populations concernées en faisant appel à la solidarité "ethnique" occidentale. Il n’y aurait pas que la France mais tout l’occident à être concerné.

           

          Les pays victimes des agissements coloniaux n’ont jamais commencé par demander cette repentance. Ils n’exigeaient que la reconnaissance de ses crimes par la France. En lançant ce terme de repentance, on a voulu piailler plus fort pour couvrir l’idée que la France a commis des crimes.

           

          Ensuite, on est passé naturellement à la positivisation de ces crimes. Le colonialisme aurait eu des effets positifs.

           

          Mais les philosophes médiatiques n’oseront jamais dire que le nazisme a eu pour effet positif d’accélérer la création d’israel. Pourtant c’est la stricte vérité.

          En créant israel, on jongle encore avec les mots : c’est par une décision internationale légale qu’on a créé israel. Autrement dit, si on donne un permis de tuer, tuer devient légal.

           

          Et voila pourquoi votre fille est muette.

           

          Le sionisme ne serait pas une idéologie raciste. La condamnation par l’ONU du sionisme a été annulée. On nous dit que le sionisme c’est un truc noble, il a pour but d’unifier le peuple juif et de lui trouver sa terre promise.

           

          Très bien. Si vous êtes anti-sioniste, c’est que vous voulez éliminer les juifs. Vous êtes antisémite. D’accord, mais comment un homme à qui on enlève sa terre au nom du sionisme pourrait-il y voir quelque chose de noble ou de juste ?

           

          Un criminel peut très bien aussi expliquer son comportement par la nécessité de nourrir sa famille mais sa victime n’est pas obligée de compatir. Dans le cas des palestiniens, on leur dit même de se mettre à genoux devant le "peuple le plus moral de la terre".


          • bobbygre bobbygre 2 mai 2008 12:43

            La repentance est en effet un excellent exemple de concept "fabriqué" par la manufacture à des fins politiques.

            Autre exemple, lu sur le Figaro magazine, où on pouvait lire "un intellectuel, de gauche, forcément de gauche". On entendait presque le journaliste soupirer à la fin de la phrase. Mais qui repete sans cesse cette expression "intellectuel de gauche" ? Que des gens de droite ! Ce qui ne les empeche pas de se plaindre du monopole que s’octroierait les socialos-bla-bla-bla sur le monde intellectuel.

            Alors que de nos jours, ça fait doucement sourire...

             


          • armand armand 3 mai 2008 13:36

            Serpico :

            Pour une fois je trouve ta démonstration solide.

            Tu ne fais que prouver qu’il peut y avoir deux légitimités. Que le mouvement de libération nationale des uns peut être une oppression confiscatoire pour les autres.

            Cela vaut aussi pour le colonialisme. On ne peut parler des crimes du colonialisme occidental sans oublier que toutes les civilisations l’ont pratiqué à des degrés divers. La France existe à cause de la conquête romaine, franque, la féoldalité, les excès de la royauté et de la révolution. Les pays arabes, eux aussi, sont issus d’une conquête et d’une colonisation. Qu’on le veuille ou non.

            Ce qui singularise la Shoah c’est qu’il s’agit d’un événement récent, très resserré dans le temps, et qu’on a cherché à détruire industriellement un peuple entier en se fondant sur de strictes critères biologiques.

            Ce qui singularise le colonialisme occidental c’est qu’il est le plus récent des colonialismes, dont les effets sont encore très présents. Et que lui aussi, à la différence des précédents, triaient les peuples selon des critères ethniques.

            On ne peut résoudre les conflits à l’heure actuelle qu’en se fondant sur le statu quo - à vouloir faire intervenir des notions glissantes de légitimité on applique deux (ou plus) poids et deux mesures.

             


          • marc 4 mai 2008 18:25

            Armand

            "On ne peut résoudre les conflits à l’heure actuelle qu’en se fondant sur le statu quo - à vouloir faire intervenir des notions glissantes de légitimité on applique deux (ou plus) poids et deux mesures."

            Et dans ce cas, évidemment, le plus fort à un moment donné a forcément raison. Remarquez, c’était bien le raisonnement des nazis : bravo, Armand !!!


          • W.Best fonzibrain 2 mai 2008 14:30

            super tout est dis


            • Forest Ent Forest Ent 2 mai 2008 15:32

              A propos de la "fabrique de l’opinion", à titre complémentaire, je me permets encore une fois de recommander ici "la forêt des médias", site traitant factuellement de la propriété des médias et de leurs liens avec argent et pouvoir :

              http://forestent.free.fr/

              Ce site est bénévole et non sponsorisé. smiley

              A part ça, je dois dire que je connaissais surtout Chomsky pour ses travaux sur la linguistique, et en particulier les grammaires.


              • ZEN ZEN 2 mai 2008 18:29

                Je confirme ...Cela vaut le détour. Je m’y réfère souvent :

                http://forestent.free.fr/


              • sisyphe sisyphe 2 mai 2008 21:48

                Merci du lien !


              • Hendrik 2 mai 2008 15:49

                Très bon article, qui formule très bien ce que beaucoup pensent.

                Vous dites :

                "Une démocratie ne peut évidemment procéder ainsi, puisqu’il y règne la liberté d’expression et que les dirigeants sont censés prendre leur décision en fonction de ce que le peuple exprime, notamment lors des élections.",

                Nous vivons dans une démocratie parlementaire représentative. Ce qui implique que nous avons élu des représentants sur base d’une confiance que nous accordons à certains candidats pour représenter nos idées ou intérêts. Ce système ne permet en aucune manière à nos élus de voter les textes comme nous l’aurions espéré. Seule une sanction à postériori peut intervenir par un vote pour d’autres candidats. Et comme ce sont les partis qui choisissent les candidats...

                Il en va naturellement autrement des référendums, qui ne sont en général proposés que lorsque leur issue semble favorables à une certaine décision défendue par leurs promoteurs.


                • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 2 mai 2008 17:45

                   

                  L’auteur a raison de remarquer que « le contrôle du peuple se fait d’abord à travers un contrôle efficace de la pensée, i.e. une définition claire et inviolable des limites de la pensée « autorisée » […] il devient de plus en plus difficile de voir exprimer dans les médias des opinions non-orthodoxes »

                   

                  […]

                   

                  Le génie de la propagande de nos démocraties occidentales est que, puisque le pouvoir ne peut pas réprimer la contestation par la force, elle lui supprime la possibilité de naître dans l’esprit des citoyens, en fixant clairement ce qui peut faire l’objet d’un débat et ce qui ne peut pas. »

                   

                  Je me permets de suggérer une nuance de point de vue : « nos démocraties occidentales » ne sont pas des démocraties. Cela est une constante quels que soient les partis politiques qui se succèdent au pouvoir, qu’ils soient de « gauche » ou de « droite ».

                   

                   

                   

                  Voici des explications à propos d’absence de démocratie dans nos prétendues « démocraties » occidentales  :

                   

                  La démocratie est dans le contrôle du pouvoir par les citoyens, puisqu’en démocratie le pouvoir doit en permanence, dans ses actions, refléter la volonté de la majorité des citoyens.

                   

                  Il ne faut pas, comme c’est très souvent le cas, confondre la démocratie avec le fait de pouvoir élire les représentants. Être représentés par des députés élus selon les règles de la majorité des citoyens s’exprimant dans le secret ne signifie pas qu’on est en démocratie.

                   

                  Examinons cette question centrale du pouvoir politique d’un côté et de la volonté de la majorité des citoyens de l’autre côté.

                   

                  Tout d’abord revenons aux fondations de la démocratie. Les deux conditions de la démocratie véritable sont :

                   

                   

                  1- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;

                   

                  2- toute décision politique doit être prise en conformité avec l’opinion de la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision.

                   

                  On voit que la représentativité des députés n’a aucune importance dans la définition de la démocratie. Ce qui est important c’est que les lois mises en place soient toutes conformes avec l’opinion de la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision. Ceux qui écrivent les lois et les mettent en application doivent uniquement veiller à respecter cette règle de la démocratie de la conformité avec « la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision ». On pourrait très bien imaginer un système politique où il n’y aurait pas de représentants élus et où les citoyens suggéreraient directement aux législateurs (fonctionnaires) quelles lois ils veulent et où les citoyens voteraient directement pour ces lois. La définition de la démocratie ne contient pas la description des mécanismes mis en place pour que la démocratie soit respectée.

                   

                  En démocratie, les politiques devraient agir selon les exigences des citoyens d’après la règle de la majorité de ceux qui s’expriment. La solution pour que la France et l’UE deviennent réellement démocratiques, et pas seulement dans le vocabulaire des discours politiques, est notamment dans l’introduction des référendums, y compris des référendums sur l’initiative du peuple.

                   

                  Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative populaire doit être garanti sans restriction.

                   

                  Si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite » alors on ne se situe pas dans un système démocratique.

                   

                  J’insiste sur le fait qu’en démocratie ce qui compte, la règle d’après laquelle devrait être prise chaque décision qui engage la société à tout niveau - municipalité, région, pays, union de pays - c’est l’opinion de la majorité des citoyens.

                   

                  En démocratie, le devoir des individus qui représentent le pouvoir - politique, éducation publique, médias officiels - est de respecter la liberté d’opinion et d’appliquer systématiquement et scrupuleusement les décisions qui viennent de la volonté de la majorité des citoyens. Aucune décision politique, aucune loi, aucun traité international ne doivent être contraires à ce que veut la majorité des citoyens.

                   

                  C’est cette conviction démocratique que j’exprime dans mes articles.

                   

                  Dans le système politique actuel les politiques sont élus, ensuite ils prennent des décisions, écrivent des lois, signent les traités internationaux, engagent des dépenses que des générations futures devront rembourser etc., sans vérifier si la majorité de la population est d’accord avec chacun de leurs actes, et même souvent en sachant que la majorité de la population n’est certainement pas d’accord avec certains de leurs actes.

                   

                  Reste-t-il un espoir pour voir un jour instaurée la démocratie ? Je ne le sais pas, je me pose la question. Sur ce sujet j’ai écrit l’article « La France et l’Union européenne face aux citoyens : comment obtenir la démocratie ? ».

                   

                   

                  Concernant la propagande et les manipulations d’opinion, la censure directe ou indirecte, le sujet de l’article est lié à la question de la liberté d’opinion et d’expression. Sur ce sujet j’ai écrit l’article « La liberté d’expression est une condition de la démocratie » dont est extrait le texte suivant :

                   

                  « Les politiques ne doivent pas imposer aux citoyens la dictature de ce qu’il est permis de croire et de ce qu’il est interdit de penser et de dire. Il ne peut pas y avoir de domaines, de sujets, de questions, où les politiques au pouvoir décideraient par la loi quelle est la vérité officielle, soit disant « scientifique » et où ils interdiraient – sous peine de condamnations pénales – aux citoyens d’exprimer et de défendre d’autres opinions ou d’autres visions du monde. Tout citoyen à le droit d’exprimer et de propager ses opinions quelles qu’elles soient.

                   

                  Il faut insister : même si quelque chose est « scientifiquement prouvé » le citoyen a néanmoins le droit de l’accepter ou bien de le refuser et d’affirmer sa propre vérité. »

                   

                  Enfin, je me permets de remarquer que concernant l’absence de démocratie, concernant l’oligarchie des « élites » qui a éliminé la démocratie, de nombreux articles ont été écrits, ici sur AgoraVox ou ailleurs, et des livres ont été publiés.

                  De même concernant en particuliers l’absence de la liberté d’opinion et d’expression, et concernant la mainmise de la propagande oligarchique sur la formation des idées, de nombreux articles et livres ont été écrits pour dénoncer ce système qui agit au dépens de la démocratie. Qu’est ce que ça a changé ? C’est pourquoi je pose la question : concernant ce sujet comme concernant les autres questions qui relèvent des décisions politiques, les articles que l’on peut écrire, sur AgoraVox ou ailleurs, peuvent-ils amener les politiques qui sont au pouvoir à respecter les règles fondamentales de la démocratie véritable ?

                  Quelles actions faut-il entreprendre pour obliger enfin les politiques au pouvoir à mettre en application la démocratie véritable, la démocratie dans laquelle chaque décision politique répond aux souhaits de la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision ?

                   


                  • bobbygre bobbygre 2 mai 2008 18:20

                    Ta réaction touche un point trés sensible.

                    Il me semble que ce que tu défends, c’est l’idéal de démocratie mais lorsqu’on essaye de transcrire cet idéal dans la société, pour le moment, il n’a pris qu’une forme, le régime représentatif (à l’exception des démocraties antiques, qui, pour le coup, était bien plus des démocraties que nous... si on oublie les esclaves sic). Et comme tu le dis, et comme j’aimerais le montrer également, un régime représentatif est forcément contradictoire avec la démocratie. Il n’en reste pas moins que nos régimes de manière usuelle, se présentent et sont désignés comme des "démocraties".

                    Reste à determiner si un autre régime "démocratique" (cette fois, je mets les guillemets  ) que le régime représentatif est possible... Personnellement, je pense qu’il y a 15 ans, on pouvait facilement répondre non mais désormais avec l’avénement d’Internet et des réseaux de manière plus générale, il n’est plus absurde de songer à une véritable démocratie.

                    Petite remarque en passant, Chomsky, lui a tranché cette question depuis longtemps. Pour lui, la démocratie est un leurre utile à ceux qui nous dirigent et pour lui, la seule solution c’est l’anarchisme.

                    J’avoue que je suis parfois tenté de penser que la seule solution est de tout foutre par terre.

                    Quant à tes dernières questions, je ne peux que te répondre d’un point de vue personnel. A mon avis, la seule chose qui importe, c’est que chacun continue à agir en tant qu’être humain. On veut nous retirer notre humanité, notre empathie alors la plus grande forme de résistance, c’est de continuer à rester solidaires, à ne pas devenir insensible, à partager, à ne pas se fixer comme but dans la vie "l’argent" ou "le succés"...

                    D’abord, on en retire, certes parfois des déconvenues, mais parfois aussi, de grands moments de pure bonheur. Et ensuite, vous serez étonné de constater à quel point ce genre de comportement est contagieux !! Soyez juste et amical (sans être neuneu non plus bien sur), et vous verrez que ce genre d’attitude est aussi tout benefice pour soi-même !


                  • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 2 mai 2008 21:39

                     

                    Pardon, mais dire que la démocratie est un leurre utile me semble être un peu méprisant pour la démocratie.

                     

                    La démocratie est un idéal vers lequel on peut tendre.

                     

                    L’une des deux règle de démocratie – « toute décision politique doit être prise en conformité avec l’opinion de la majorité des citoyens qui se sentent concernés par la décision » - peut être mise en place grâce au système des référendums c’est-à-dire par ce que l’on appelle la « démocratie directe ».

                     

                     

                    De toute façon ce n’est pas une utopie car, par chance, la démocratie directe – qu’il ne faut pas confondre avec la « démocratie participative » – est en place en Suisse. Les Suisses ont depuis plus d’un siècle mis en place et fait évoluer le système politique basé sur les référendums (initiatives et votations des citoyens qui se prononcent directement sur les lois). Les Suisses essaient de tendre vers l’idéal de démocratie véritable. C’est une expérience concrète à partir de laquelle est possible la transposition de la démocratie véritable dans d’autres pays.

                     

                     

                    En Suisse existent la stabilité politique et la paix civile. Pourtant en Suisse existent historiquement deux religions chrétiennes et quatre langues officielles. Les cantons suisses appliquent certaines lois ou règlements locaux, mais la plupart des lois et les orientations de politique générale sont décidées et appliquées au niveau fédéral. Le dispositif politique suisse doit sa stabilité et sa légitimité, et le peuple suisse doit sa bonne entente, à la garantie offerte aux citoyens de disposer de référendums d’initiative populaire au niveau des cantons comme au niveau fédéral. Quel autre État avec plusieurs religions et plusieurs langues se permettrait-il de demander à tous les citoyens conscrits et réservistes de conserver chacun chez soi son arme de guerre avec munitions de combat ? La Suisse se le permet, elle ne craint pas les émeutes, parce que son système politique a depuis longtemps éliminé les tensions sociales par la voie de la démocratie directe, par les référendums.

                     

                     

                    Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Suisse pourrait être un modèle pour les États membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.

                     

                     

                    Un avantage du système suisse est l’effet éducatif sur le peuple qui devient réaliste plutôt qu’être aveuglé par des idéologies.

                     

                     

                    Je souhaite insister sur le fait que les citoyens suisses sont réalistes parce que dans le système de démocratie directe ils sont partie prenante dans les décisions, ils savent donc faire la part des choses, et ils décident selon le bon sens et non selon les préceptes idéologiques.

                     

                     

                    Par exemple les Suisses ont voté contre la libéralisation du marché de l’électricité pour protéger leurs sociétés cantonales de production d’électricité et de gaz qui sont publique et le resteront. L’infrastructure de distribution de l’eau est presque entièrement dans la main des communes c’est-à-dire est publique. Grâce à la démocratie directe, les citoyens suisses peuvent garder le contrôle sur les infrastructures et tout en étant contre leur privatisation exigent simultanément que les entreprises publiques travaillent de manière efficace.

                     

                    D’un autre coté, alors qu’ils pourraient le faire puisqu’ils disposent la possibilité de déclencher des référendums sur l’initiative du peuple, les citoyens suisses ne s’opposent pas aux dispositifs de la législation suisse qui sont très favorables aux entreprises.

                     

                     

                    En Suisse, grâce à la démocratie directe, la polarisation « gauche – droite » ou « publique – privé » n’existe pas. Il y a des différences d’opinion mais pas d’antagonisme têtu.

                     

                    Pour cette raison, les grèves ne font pas partie du comportement suisse. Il n’y a pas par exemple de blocages de routes ou de transport afin obtenir des concessions par ce chantage. S’il y a un désaccord alors le réflexe naturel est de procéder à une votation.

                     

                    L’exemple suisse montre que le système basé sur la démocratie véritable apporte la stabilité – interne et externe. D’ailleurs le système suisse basé sur la démocratie directe a été introduit après la dernière guerre civile qui s’est déroulée en Suisse au XIXe siècle. En effet, faut-il le rappeler : en 1847, la Guerre du Sonderbund (c’était une guerre de Sécession) a duré vingt-neuf jours, entre catholiques et radicaux, et les combats ont fait officiellement 98 morts, dont 74 soldats fédéraux, et 493 blessés. La constitution de la Suisse, du 12 septembre 1848, en est issue avec comme résultat la victoire écrasante du système politique de l’État fédéral. Le but de cette constitution de la Suisse, qui a généralisé la démocratie directe, a été justement d’introduire la stabilité ce qui a à l’évidence réussi.

                     

                    On trouvera toujours des points à critiquer concernant le système politique suisse. Mais comparé à ce qui se passe en France en en général dans l’Union européenne, la Suisse est un modèle à suivre sur la mise en place de la démocratie à tout niveau de gouvernement.

                     

                    La démocratie directe – avec la possibilité donnée aux citoyens de déclencher les référendums – n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies le contrôle permanent du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».

                     

                    Pour recueillir les questions à trancher par référendum, ou pour recueillir les « signatures » des supporteurs afin de déclencher le référendum d’initiative populaire, il est possible avec les moyens techniques dont on dispose en Europe, de créer par exemple des sites internet, comme pour le vote aux élections par internet. Je signale qu’au niveau des votations locales (niveau équivalent aux municipalités françaises) en Suisse il est parfois possible de voter même par SMS sécurisé. La gestion de ces sites dédiés aux référendums devrait incomber à l’État. Tout individu isolé devrait pouvoir déposer une proposition sans avoir à passer par des associations ou par des partis politiques.

                     

                    Encore une précision : le système politique qui fait appel aux référendums de façon généralisée peut être mis en place quelle que soit la taille ou le poids économique ou démographique du pays.

                     

                    Les États Unis d’Amérique sont un exemple de grand pays qui pour certains types de décisions met en œuvre les référendums.

                     

                    Mais je m’aperçois que je commence à rédiger un véritable article. Pour en rester au commentaire je m’arrête là.


                  • sisyphe sisyphe 2 mai 2008 21:53

                    @ bobbygre

                     

                    A mon avis, la seule chose qui importe, c’est que chacun continue à agir en tant qu’être humain. On veut nous retirer notre humanité, notre empathie alors la plus grande forme de résistance, c’est de continuer à rester solidaires, à ne pas devenir insensible, à partager, à ne pas se fixer comme but dans la vie "l’argent" ou "le succés"...

                    D’abord, on en retire, certes parfois des déconvenues, mais parfois aussi, de grands moments de pure bonheur. Et ensuite, vous serez étonné de constater à quel point ce genre de comportement est contagieux !! Soyez juste et amical (sans être neuneu non plus bien sur), et vous verrez que ce genre d’attitude est aussi tout benefice pour soi-même !

                     

                    D’accord. Mais ce sera loin de suffire. Il ne faut surtout pas mésestimer l’adversaire, capable de récupérer tout ce qui peut faire ventre.

                    Il faut aussi une mobilisation, , un combat permanent de sensibilisation, de regroupement , d’actions : c’est là que cette solidarité doit servir pour aider à imposer un changement des règles du jeu : il ne se fera jamais sans combat.


                  • bobbygre bobbygre 3 mai 2008 11:03

                    Ce n’est pas moi qui dit que la démocratie est un leurre utile mais je ne faisais que reprendre des propos de Chomsky en l’occurence, ce n’est pas mon opinion personnelle !

                    Chomsky veut pointer, du moins c’est ce que j’ai compris, le fait que l’existence d’un débat, l’expression de diverses opinions contradictoires, le vote meme des citoyens pour trancher sur des situations, autrement dit, ce qu’aujourd’hui nous appelons démocratie (les deux points essentiels que tu as donné dans ton commentaire sont inclus ici) est une illusion.

                    Nous croyons etre libre de nos pensées, en choississant d’etre de droite, de gauche, d’extreme gauche ou d’extreme droite, en votant pour ou contre tel candidat, nous nous en persuadons, mais en fait, notre pensée est cloisonée à notre insu par le système.

                    La solution ne viendra pas d’une meilleure organisation de la société, d’une nouvelle répartition des rôles de chacun. La solution ne peut qu’être une révolution en chacun de nous. Avant de penser à corriger le monde, on devrait d’abord regarder autour de nous. Sortir de nos pensées, de notre tête pour réaliser qu’en fait, on n’y fait que tourner en rond dans une prison. Il nous faut appréhender à pleines mains le présent !!! 

                    Sinon, je trouve tout ton développement sur la Suisse trés intéressant, quant à la possibilité réelle d’une véritable démocratie.

                    La suisse, à ce titre, est sans doute une exception. Sans doute que son statut particulier de paradis fiscal en plein centre de l’europe n’est pas sans rapport avec sa stabilité et la démocratie qui a rendue possible, comme tu le dis, cette stabilité.

                    Je suis de ton avis, dans la mesure où je pense aussi, que le peuple est tout à fait capable de s’autogouverner sans avoir à créer une caste de dirigeants spécialisée. Mais, de mon point de vue, cette possibilité n’a aucune chance de se réaliser dans le monde actuel car d’autres volontés, bien plus puissantes, s’y exercent. Mais la "puissance" de nos actuels dirigeants ne s’exercent que parce que nous l’acceptons. La première étape est, je pense, de briser le consentement, de rendre inopérante la manufacture et cela ne peut se faire qu’à l’échelle individuelle.

                    C’est d’abord un combat avec soi-même, c’est le sens de mon propos précédent en tout cas.


                  • bobbygre bobbygre 3 mai 2008 11:22

                     

                     

                     

                     

                     

                    "Il faut aussi une mobilisation, , un combat permanent de sensibilisation, de regroupement , d’actions : c’est là que cette solidarité doit servir pour aider à imposer un changement des règles du jeu : il ne se fera jamais sans combat. "

                    Oui, mais ce combat ne peut se faire qu’à échelle humaine, individuellement (ou par petits groupes), au quotidien et dans chacun de nos gestes. Je suis désormais convaincu que toute forme d’organisation ne pourra à terme qu’être recyclée dans le système (que ce soit par détournement/récupération ou comme repoussoir/nouvel ennemi imaginaire). Bien sûr, ça n’est qu’une opinion.


                  • ZEN ZEN 2 mai 2008 18:57

                    Un excellent article de JL était paru là-dessus récemment à propos du livre de Alain Bihr

                     

                    Pouvoir des mots, mots du pouvoir...


                    La novlangue néolibérale, ou la rhétorique du fétichisme capitaliste.>> Un ex :

                    Dans le "toilettage"(!) (recodification...) du Code du travail, le Medef multiplie les batailles sémantiques : remplacer "cotisations " par "charges", "droit de licenciement" par "séparabilité", "salariés" par collaborateurs", "congés payés" par "compte épargne-temps", "temps partiel" par "temps choisi"....

                    Les charges sociales, par Alain Bihr.

                    _Novlangue - Wikipédia>>Le but du Novlangue>>>Les Principes du Novlangue -( Wikilivres)
                    _Novlangue : Dico
                    _Novlangue à Euroland
                    _ Des mots innocents ?
                    _Information et manipulation


                    • melanie 2 mai 2008 23:16

                      @ Zen

                      Oui

                       

                      Un petit bouquin très drole et devenu culte traite de cette dérive linguistique dans le domaine managérial  ;

                      www.amazon.fr/Bonjour-paresse-n%C3%A9cessit%C3%A9-possible-entreprise/dp/2841862313

                      Et enfin aux éditions la découverte - poche- une petite merveille de Jean pierre le Goff sociologue sur la mutation insidieuse accompagnée d’un jargon managérial pronant l"efficacité" - ça vous rappelle rien...,- de l’Ecole comme de l’Entreprise.

                      Ou et comment formater par touches successives de nouveaux cadres d’entreprises et infilter des notions telles que la rentabilité et l’"efficacité" au sein du système éducatif... "Modernisation" / Quand cela devient une injonction et un diktat .

                      ww2.editionsladecouverte.fr/webcc/sog_dec/notice_reference.html A lire de toute urgence.

                       


                    • Serpico Serpico 2 mai 2008 22:10

                      Autre exemple édifiant de manipulation par le langage : le conflit israelo-palestinien.

                       

                      On y décrit les palestiniens et les israeliens comme des "belligérants". Cela suggère la présence de deux armées, de deux Etats, de deux puissances. Insidieusement, on garde l’impression qu’il y a un équilibre.

                       

                      Or rien n’est plus faux : on a une armée suréquipée qui occupe un territoire, vole des territoires, détruit des maisons, tue sans discernement et se présente comme l’agressé.

                       

                      Aux USA, les media ne parlent jamais des colonies illégales, de l’occupation, des attaques des villages palestiniens. Les citoyens US voient ainsi toujours israel comme un petit pays obligé de se défendre.

                       

                      Quant aux groupies de l’Etat le plus moral du monde, ici en Europe, leur cerveau a carrément changé de polarité.


                      • bobbygre bobbygre 3 mai 2008 11:18

                        Chomsky en parle en long et en large dans Pirates et Empereur. Juste un extrait pour enrichir ton commentaire (p.69) :

                        "Mon propre point de vue, par exemple, est réguliérement condamné comme étant l’expression d’un anti-sionisme militant par des gens qui connaissent parfaitement mes opinions, exprimées de façon claire et répétée : Israël, dans ses frontières internationalement reconnues, devrais se voir accorder les droits de n’importe quel Etat faisant partie du système international, rien de plus et rien de moins ; et, dans chaque Etat, Israël compris, les structures discriminatoires qui, légalement et pratiquement, assignent un statut particulier à telle ou telle catégorie de citoyens (...), leur octroyant des droits refusés aux autres, devraient être démantelées."

                        Pour savoir ce qu’est le sionisme d’aprés les gens qui traite cette opinion d’anti-sionisme, il suffit donc de l’inverser.

                        "Le sionisme est de ce fait considéré comme la doctrine selon laquelle Israël doit se voir accorder des droits supérieurs à n’importe quel autre état, conserver le contrôle es territoires occupés, interdisant ainsi toute forme d’auto-détermination des Palestiniens, et rester un Etat reposant sur le principe d’une discrimination contre ses citoyens non-juifs. [...] ceux qui se déclarent "partisans d’Israël" soulignent ainsi la validité de la tristement célèbre résolution de l’ONU déclarant que le sionisme est raciste."


                      • armand armand 3 mai 2008 13:25

                        Au cas où tu aurais oublié Serpico, à plusieurs reprises les armées de plusieurs états arabes ont essayé de détruire Israël. Donc il s’agit de belligérants. Quand ça t’arrange, to considères les arabes tous ensemble comme une nation, quand ça t’arrange, il y a le puissant Israël et les pauvres petits Palestiniens.


                      • armand armand 3 mai 2008 13:39

                        Bobbygre :

                        Merci de nous avoir apporté cette citation cruciale - à lquelle d’ailleurs je souscris.

                        Le problème c’est que certains enragés ici, si ce texte n’était de Chomsky, se débrouilleraient pour le faire replier en le qualifiant de propagande sioniste...


                      • geko 3 mai 2008 15:36

                        "Si j’étais un leader arabe, je ne signerais jamais un accord avec Israël. C’est normal : Nous avons pris leur pays. Il y a eu l’antisémitisme, les nazis, Hitler, Auschwitz, mais était-ce leur faute ? Ils ne voient qu’une seule chose : Nous sommes venus et nous avons volé leurs terres. Pourquoi devraient-ils accepter cela ?"

                        David Ben Gourion (18 juillet 1948)

                        Merci pour la grande qualité de l’article et des commentaires.


                      • Serpico Serpico 3 mai 2008 19:53

                        Armand : "Le problème c’est que certains enragés ici, si ce texte n’était de Chomsky, se débrouilleraient pour le faire replier en le qualifiant de propagande sioniste..."

                         

                        *************

                         

                        Par pitié, ne cherche pas à trop tirer sur la corde de l’interprétation. Je n’ai personnellement rien contre les juifs. Mais alors rien de rien.

                         

                        Je n’ai jamais eu à leur être opposé ni personnellement ni en tant qu’élément d’un Etat qui leur a été opposé. Je n’ai aucune raison de leur en vouloir en tant qu’ethnie, peuple ou religion.

                         

                        Je pense que tu es assez intelligent pour ne pas sombrer dans la facilité de l’accusation d’antisémitisme ou d’autres haines.

                         

                        J’ai peut-être un peu plus de recul pour me dire qu’Israel est un Etat comme un autre, un pays comme un autre. La shoah n’a pour moi aucune incidence ni aucun lien avec la situation ou le comportement d’Israel.

                         

                        Faire ce lien est malhonnête. Alors laissons tomber cette histoire d’autant plus qu’en majorité écrasante les juifs vivants actuellement n’ont pas eu à subir ni de près ni de loin le génocide nazi. Pas un n’a le droit de se présenter personnellement en victime de la shoah.

                         

                        Et moi je ne suis en rien responsable de la shoah.

                         

                        Pourquoi devrais-je considérer celà pour apprécier ceci ? au nom de quelle logique, de quelle morale, de quelle règle ?

                         

                        Si israel se comporte mal (et israel dépasse les limites) je suis libre de considérer israel comme fasciste ou même comme nazi car rien ne prémunit israel de ce genre de comportement. Israel n’existait pas pendant la guerre. Et le fait qu’il s’agit d’un Etat juif ne garantit nullement que ses idéologues ou ses cinglés ne reproduiront pas le comportement de leurs tortionnaires.

                         

                        On sait bien par exemple que les criminels (pas tous, bien sûr) tendent à reproduire les actes de leurs tortionnaires de l’enfance. Pourquoi ne serait-ce pas concevable pour un Etat ?

                         

                        L’armée française a bien parqué et torturé des algériens dans des camps ? Elle a bien largué une bombe nucléaire dans le Sahara en se servant de cobayes humains ? et c’était juste après la 2° GM...


                      • Serpico Serpico 4 mai 2008 18:00

                        armand : "à plusieurs reprises les armées de plusieurs états arabes ont essayé de détruire Israël. Donc il s’agit de belligérants. Quand ça t’arrange, to considères les arabes tous ensemble comme une nation, quand ça t’arrange, il y a le puissant Israël et les pauvres petits Palestiniens."

                         

                        *****

                         

                        Et on assiste en direct à une manipulation : armand, tu es trop fort !

                         

                        En glissant subrepticement que les pays arabes ont fait la guerre à Israel, tu nous fais un petit bonneteau vite fait bien fait.

                         

                        Or, je parle de la confrontation Israel-Palestiniens ACTUELLE.

                         

                        Tu veux transformer la réalité en prétendant qu’israel fait la guerre à des armées arabes. Aucun pays arabe n’est en guerre contre israel.

                         

                        Il ne faut pas abuser des feintes. Cela a toujours marché pour les sionistes, c’est vrai, mais on ne peut feinter tout le monde tout le temps. Il ne faut pas se surestimer (ou sous-estimer le vis à vis).


                      • Lavigue 3 mai 2008 15:44

                         

                        Chomsky est tabou à la télévision mais aussi dans la presse écrite. Pour justifier cet ostracisme on invoque volontiers son révisionnisme à propos du "génocide" commis par les Khmers rouges à l’encontre de leur peuple mais aussi l’usage par Faurisson d’un texte de Chomsky sur la liberté d’expression.

                        Combien de ses détracteurs ex-maoïstes (BHL, Glusckmann, Finkielkraut et autres) se sont opposés dans les années 1970 à ceux qui se proposaient de façonner un homme nouveau ?

                        Aucun. C’est après l’invasion du Cambodge par le Vietnam en 1979, que nos médiatiques ex-bolchéviques se sont enquis du sort des cambodgiens.

                        Mais là n’est pas le vrai motif de l’exclusion du champ culturel de Noam Chomsky.

                        A la vérité, la vie médiatique en France n’est pas concevable sans l’existence d’un puissant lobby pro-israëlien et Chomsky l’anti-conformisme, l’empêcheur de penser en rond et en clan gêne surtout quand il dénonce les crimes contre la paix dans le monde commis par l’impérialisme Etasuniens et le terrorisme d’Etat pratiqué par Israël.

                        Il n’empêche, chomsky jouit d’une notoriété internationale sans avoir à jouer le pitre dans des émissions à la Ruquier ou à la Ardisson dont tout le monde se moque à l’étranger.

                        Chomsky n’est crédible et connu que par la profondeur de sa pensée, son intelligence et sa volonté inébranlable d’être un homme libre.


                        • Weinstein 3 mai 2008 17:52

                           

                          Ce fil a le mérite d’être un grand cyber rassemblement d’extrême- droite et d’extrême- gauche, ce que l’on nomme de nos jours l’alliance “vert rouge”.
                           
                          Comme le disait ma grand-mère, avec l’accent yiddish je vous prie : "les antisémites aboient la caravane passe".
                           
                          Maintenant pêle- mêle :
                           
                          Le sionisme n’est pas un mouvement colonial, mais il vise à rétablir une légitimité historique, à savoir le retour des juifs sur leur terre.
                           
                          Ceci est la véritable révolution de cette renaissance de l’état hébreu.
                           
                          Impensable concept dans une France que l’on désigne désormais à l’étranger la Françabia.
                           
                          Il est pratiquement inconcevable pour la nation Arabe, Française, etc qu’un peuple puisse ainsi détraquer le rouage de leurs impérialismes sur lequel ces nations se sont construites… et pour cause, cela signifierai la perte de leur légitimité !
                           
                          La Palestine est un leurre particulièrement soutenu par les colonialistes d’hier et d’aujourd’hui, il n’y a jamais eue d’entité palestinienne, de royaume indépendant palestinien, d’histoire commune….
                           
                          La création d’un état dit” Palestinien” est voué à l’échec, on ne construit pas un peuple avec des fables, fussent-elles romantiques, l’arabe fière, piqué dans son “honneur” par le juif mercantile et occidentalisé.
                           
                          Cet article hautement antisémite sous des airs faussement savants me fortifie dans la décision que j’ai prise voilà un quart de siècle, de vivre et de mourir dans mon pays, en juif libre.
                           
                           
                          שלום מארץ יהודה
                           
                           
                           

                           


                          • Weinstein 3 mai 2008 17:55

                            Puisque vous aimez les citations voici un texte du docteur Martin Luther King qui vous plaira certainement :

                            Extraits des écrits du Dr Martin Luther King :

                             

                            “… Tu déclares, mon ami, que tu ne hais pas les Juifs, que tu es seulement antisioniste. A cela je dis, que la vérité sonne du sommet de la haute montagne, que ses échos résonnent dans les vallées vertes de la terre de Dieu : Quand des gens critiquent le sionisme, ils pensent Juifs, et ceci est la vérité même de Dieu.

                            ” L’antisémitisme, la haine envers le peuple juif, a été et reste une tache sur l’âme de l’humanité. Nous sommes pleinement d’accord sur ce point. Alors sache aussi cela : antisioniste signifie de manière inhérente antisémite, et il en sera toujours ainsi.

                             Pourquoi en est-il ainsi ? Tu sais que le Sionisme n’est rien moins que le rêve et l’idéal du peuple juif de retourner vivre sur sa propre terre. Le peuple juif, nous disent les Ecritures, vécut en union florissante sur la Terre Sainte, sa patrie. Ils en furent expulsés par le tyran de Rome, les mêmes Romains qui assassinèrent si cruellement Notre Seigneur. Chassé de sa patrie, sa nation en cendres, le peuple juif fut forcé d’errer sur le globe.

                             Encore et encore, le peuple juif souffrit aux mains de chaque tyran qui vint à régner sur lui. “Le peuple noir, sait, mon ami, ce que signifie souffrir les tourments de la tyrannie, sous un joug que l’on n’a pas choisi.

                            Nos frères en Afrique ont supplié, plaidé, demandé, EXIGE la reconnaissance et la réalisation de leur droit naturel de vivre en paix sous leur propre souveraineté, dans leur propre pays.Pour quiconque chérit ce droit inaliénable de toute l’humanité, il devrait être si facile de comprendre, de soutenir le droit du Peuple Juif à vivre sur l’antique Terre d’Israël.

                            Tous les hommes de bonne volonté se réjouiront de la réalisation de la promesse de dieu, que son Peuple retourne dans la joie sur la terre qui lui a été volée. C’est cela le Sionisme, rien de plus, rien de moins.Et qu’est l’antisionisme ? C’est le déni au peuple juif d’un droit fondamental que nous réclamons à juste titre pour le peuple d’Afrique et accordons librement à toutes les nations de la terre. C’est de la discrimination envers les Juifs, mon ami, parce qu’ils sont Juifs. En un mot, c’est de l’antisémitisme.L’antisémite se réjouit de chaque occasion qui lui est donnée d’exprimer sa malveillance. L’époque a rendu impopulaire, à l’Ouest, de proclamer ouvertement sa haine des Juifs.

                             Ceci étant le cas, l’antisémite doit à chaque fois inventer de nouvelles formes et de nouveaux forums pour son poison. Combien il doit se réjouir de la nouvelle mascarade ! Il ne hait pas les Juifs, il est seulement antisioniste.Mon ami, je ne t’accuse pas d’antisémitisme délibéré. Je sais que tu ressens, comme je le fais, un profond amour pour la vérité et la justice, et une révulsion envers le racisme, les préjugés, la discrimination.

                            Mais je sais que tu as été trompé, comme d’autres l’ont été, en te faisant croire que tu pouvais être antisioniste tout en restant fidèle aux principes que nous partageons toi et moi du fond du coeur.

                             Que mes paroles sonnent dans les profondeurs de ton âme : quand les gens critiquent le sionisme, ne te trompe pas, ils pensent les Juifs. “Extrait de M.L. King Jr., “Letter to an Anti-Zionist Friend,” - Saturday Review_XLVII (Aug. 1967), p. 76. Reprinted in M.L. King Jr., This I Believe : Selections from the Writings of Dr. Martin Luther King Jr.

                             


                          • geko 3 mai 2008 18:41

                            Mr Weinstein, à vous lire, ce sont des propos comme les votres qui entretiennent l’antisémitisme. Il faut être un grand parano pour voir de l’antisémitisme dans cet article !!! La victimisation a encore de beaux jours devant elle !!


                          • Weinstein 3 mai 2008 18:50

                            Vous traitez de Parano Martin Luther King ?Que Dieu ait son âme !

                             


                          • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 18:52

                            par Weinstein (IP:xxx.x1.45.122) le 3 mai 2008 à 17H52



                            Le sionisme n’est pas un mouvement colonial, mais il vise à rétablir une légitimité historique, à savoir le retour des juifs sur leur terre.

                             

                            Faux.

                            Le sionisme actuel tend à vouloir établir les frontières de l’état juif dans leur configuration actuelle, ce qui est contraire au droit, puisqu"il y a occupation illégale des territoires palestiniens, condamnée par l’ONU depuis 40 ans.

                            De plus, je ne fais pas l’insulte aux israéliens de les confondre avec leur gouvernement : beaucoup d’israeliens ne s’y reconnaissent pas, et seraient pour un accord avec les palestiniens, que je gouvernement actuel entrave.

                            Assimiler le sionisme à ce qu’il est actuellement, et le confondre avec le sémitisme, c’est faire le jeu des antisémites.

                             

                          • geko 3 mai 2008 19:01

                            Non non c’est bien à vous que je parle Weinstein ! Puisque vous évoquez les "rouges", beaucoup d’entre eux sont morts à Auschwitz et beaucoup d’entre eux sont morts en combattant contre le nazisme ! Allez je vous laisse à votre misère intellectuelle. Continuez donc à voir le diable partout ça vous arrange tellement bien !


                          • Avatar 3 mai 2008 19:03

                             

                            Exact, Sysiphe, vous m’otez les mots de la bouche avec votre pertinent commentaire.

                            Weinstein,

                            Martin Luther King était plus pasteur que Docteur.

                            A moins que vous ne parliez de son doctorat de philosophie dont il avait pompé une bonne partie ?

                            http://fr.wikipedia.org/wiki/Martin_Luther_King

                            Cela reste un grand homme, je vous l’accorde.


                          • armand armand 3 mai 2008 19:13

                            Faux tous les deux. Ou raison tous les deux. On ne peut résumer le sionisme ni à son postulat de départ, ni à ses dérives actuelles. Tout comme le socialisme, le libéralisme, ou que sais-je.

                            Sisyphe : soit, il y a violation depuis quarante ans des résolutions de l’ONU, mais tu sembles faire peu de cas de la première violation en date - le refus de la partition par les Arabes en 1948. Tancer un seul côté et l’encourager à battre sa coulpe me semble malvenu quand on laisse l’autre bord se vautrer dans ses excès, ses crimes, son refus de dialogue.


                          • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 19:25

                            par armand (IP:xxx.x5.121.84) le 3 mai 2008 à 19H13

                            Sisyphe : soit, il y a violation depuis quarante ans des résolutions de l’ONU, mais tu sembles faire peu de cas de la première violation en date - le refus de la partition par les Arabes en 1948. Tancer un seul côté et l’encourager à battre sa coulpe me semble malvenu quand on laisse l’autre bord se vautrer dans ses excès, ses crimes, son refus de dialogue.

                             

                            Sauf que cette partition, même si elle était refusée par les arabes (et ça pouvait se comprendre, vu l’expulsion des palestiniens), a bel et bien été mise en place par la communauté internationale.

                            En revanche, la communauté internationale (la même : l’ONU), a condamné l’occupation illégale des territoires palestiniens par Israel, qui ne s’est pas pour autant retiré.
                            Deux poids, deux mesures.

                            Il ne s’agit pas de "tancer", mais de permettre aux forces de paix, de part et d’autre, d’arriver à un compromis. Il me semble que le meilleur moyen d’y arriver est la restitution à un état palestinien des territoires illégalement occupés, ce qui permettra de désamorcer les partis palestiniens bellicistes de leurs intentions agressives.

                            Enfin, bon, on en parle aisément : on n’est pas sur place...

                             


                          • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 19:49

                            Un article intéressant sur 2 livres publiés : un par un israelien, l’autre par un palestinien :

                            Burg et Nusseibeh, regards décalés sur le Proche-Orient

                            http://www.rue89.com/2008/05/01/burg-et-nusseibeh-regards-decales-sur-le-proche-orient

                             

                             


                          • Serpico Serpico 3 mai 2008 20:02

                            weinstein "La création d’un état dit” Palestinien” est voué à l’échec, on ne construit pas un peuple avec des fables"

                             

                            **********************

                             

                            Pourtant c’est avec ça qu’on a créé Israel.

                             

                            Il paraît que Dieu (le Dieu d’Israel, bien sûr) a légué cette terre aux juifs. Bizarre pour une religion qui ne veut pas s’étendre, qui ne veut pas imposer ses convictions aux autres. Pourquoi les goyim y croiraient-ils ? En quoi seraient-ils tenus par la promesse d’un dieu qui n’existe pas ? auquel ils ne croient pas ?

                             

                            Je trouve que ce dieu est vraiment con et pas seulement sur les bords.


                          • frédéric lyon 3 mai 2008 18:31

                            Pourquoi certains perdent-ils encore leur temps à contester la légitimité de l’Etat d’Israël, créé par la Résolution 181 des Nationes-Unis de 1948, afin de punir la collaboration avec l’Allemagne pendant la seconde guerre, du Nazi Mohammed Amin al Husseini, Grand Mufti de Jérusalem, agent secret des Nazis, et sergent-recruteur de la Waffen SS ?

                            A-t-on oublié que si l’Afrika Korps de Rommel avait battu les Anglais et les Français-Libres en Afrique du Nord et s’était emparé de l’Afrique du Nord sous administration Française et du Canal de Suez et de la Palestine sous administration Anglaise, tous les juifs d’Afrique du Nord et de Palestine aurait été massacrés par les Arabes et les Allemands ?

                            Heinrich Himmler avait déja désigné les cadres SS chargé d’encadrer l’opération d’extermination et Mohammed Amin al Husseini se tenait prêt à fournir le petit personnel.

                            Et posez-vous donc en passant la question suivante : Si Heinrich Himmler était encore vivant aujourd’hui, aurait-il du mal à recruter en Seine-Saint-Denis des gardiens de camp d’extermination de juifs ?

                            Oui ou non ?

                            Simple petite question sans intérêt, bien sûr. 

                            La légitimité d’Israël est donc incontestable.

                            La Résolution 181 prévoyait par ailleurs la création d’un Etat Arabe en Palestine, à côté de l’Etat d’Israël. Pourquoi les Arabes ne créent-ils pas leur Etat, pourquoi ne l’ont-ils pas proclamé en 1948, comme Ben Gourion a proclamé l’existence d’Israël ?

                            Parce que la proclamation de cet Etat Arabe, dans le cadre de la Résolution 181, aurait valu reconnaissance de l’existence de l’Etat d’Israël qui avait été proclamé en vertu de la même Résolution.

                            Il s’agit d’une affaire qui ne concernent plus personne dans le monde, pas même les Israëliens. Que les Arabes fassent donc comme ils veulent, qu’ils créent leur propre Etat en Palestine, ou bien qu’ils ne le créent pas, tout le monde s’en fout.


                            • sisyphe sisyphe 3 mai 2008 18:46

                              Que les Arabes fassent donc comme ils veulent, qu’ils créent leur propre Etat en Palestine, ou bien qu’ils ne le créent pas, tout le monde s’en fout.

                               

                              Ben voyons !

                              Toujours aussi demeuré, le pauvre Lyon.... et comme tous les demeurés, il voit le monde à sa triste image...


                            • Le péripate Le péripate 3 mai 2008 19:09

                              Voilà un excellent article qui nous explique pourquoi, alors que nous, nous pensons juste, les autres pensent faux.... Mais, c’est bien sûr !


                              • W.Best fonzibrain 3 mai 2008 19:27

                                pour continuer dans cette idée on peut auusi voir la boetie et la servitude volontaire

                                http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire_ou_le_Cont r’un

                                ou pourquoi 53%des gens ont voté sarko !


                                • finael finael 3 mai 2008 23:06

                                   Il est dommage que le débat se soit si rapidement détourné de son fond, à savoir la fabrique du consentement dans nos démocratie, et l’oeuvre de Noam Chomsky montre qu’elle se pratique par la main-mise des puissances financières sur toutes les formes de médias ... y compris internet bien entendu cf : "Souriez vous êtes ciblés" de Viviane Mahler.

                                   Ce que répète Noam Chomsky à longueur d’ouvrages, de débats et d’articles c’est d’essayer d’appliquer un principe simple : user des mêmes critères pour juger ce qui est fait, par qui que ce soit.

                                   Quant à traiter Noam Chomsky d’antisémite c’est faire preuve d’une ignorance crasse : Déjà son prénom indique qu’il est juif, et de plus il est fils de rabbin !

                                   Ce qui ne l’empêche nullement de critiquer l’état d’Israël et surtout sa politique.


                                  • Internaute Internaute 4 mai 2008 12:02

                                    Le mot antisémite illustre parfaitement l’article. On a tordu ce mot dans tous les sens et on lui fait dire ce que l’on veut.

                                    Dans son acceptation actuelle par les médias, est antisémite tout ce qui va à l’encontre du pouvoir juif mondial, c’est à dire du groupuscule sioniste. Il y a une quantité phénoménale de juifs qui ont compris qu’ils se sont fait manipuler par les dirigeants sionistes qui les ont envoyé (indirectement) dans les camps de concentration. Ils sont devenus antisionistes et, par abus de langage, antisémites.


                                  • Serpico Serpico 3 mai 2008 23:39

                                    Exemple récent : le quartet réuni à Londres "exprime son inquiétude" à l’annonce du meurtre d’une palestinienne et de ses quatre enfants par les israeliens.

                                     

                                    Le même quartet (et les pays occidentaux en général) condamnent invariablement et dans les termes les plus durs tout acte de violence palestinien.

                                     

                                    Le quartet souhaite que l’action israelienne soit "plus mesurée".

                                     

                                    Personnellement, je comprends "étalez vos meurtres dans le temps, dosez-les. Vous pouvez tuer 1000 palestiniens mais pas en un seul jour".

                                    A ce niveau technique de manipulation du langage, c’est plus que du cynisme : c’est du sadisme mélé à la plus grande des lâchetés, la volonté de minimiser le crime tout en prenant des airs de juste.


                                    • W.Best fonzibrain 4 mai 2008 00:10

                                      en fait cest de la manipulation


                                      • Méric de Saint-Cyr Méric de Saint-Cyr 4 mai 2008 00:31

                                        D’accord avec finael, le débat est un peu parti en sucette vers la fin, mais l’article est passionnant. A vrai dire, c’est Chomsky qui est passionnant.

                                        Ah si AgoraVox avait des rédacteur de cette trempe (je parle bien de Chomsky) ça relèverait un peu le niveau.

                                        Un bon point pour l’auteur : ça faisait longtemps que je n’avais pas lu un article jusqu’au bout sans m’endormir.

                                        Et j’attends la suite promise !


                                        • Internaute Internaute 4 mai 2008 11:34

                                          « Si tout cela fonctionne, ce n’est pas parce que les animateurs TV, les politiques, les journalistes se réunissent en secret pour élaborer l’actualité du jour, c’est parce qu’ils sont tous passés par les mêmes moules de pensée ; qu’ils ont tous en eux les mêmes limites de pensée au-delà desquelles une opinion n’est plus respectable.
                                          ... et un peu plus loin ...
                                          Tout cela ne fonctionne pas grâce à une censure habile, mais grâce à l’autodiscipline des ouvriers de la manufacture du consentement qui, à tout instant, savent quelles sont les limites de pensée à ne pas dépasser. »
                                           

                                          Je ne suis qu’à moitié convaincu. Il est impossible que plusieurs journalistes de la télé utilisent exactement les mêmes termes, souvent à la limite du bon français, pour parler des mêmes événements sans que ces phrases leurs soient soufflées par une autorité supérieure. Il y a l’exemple avoué lors des émeutes arabes de novembre 2005 ou les journalistes se sont mis d’accord pour ne pas donner la parole au leader du Front National.
                                          Il y a aussi une part d’autocensure, mais pas si "auto" que cela. Celle-ci a deux origines. Tout d’abord, les journalistes sont souvent sortis de Sciences-Po. Les professeurs qu’ils ont eu ont été soigneusement sélectionnés en fonction de leurs idées politiques mondialistes et de leur docilité aux pouvoirs étrangers. Deuxièmement, ces mêmes journalistes sont sélectionnés une deuxième fois et il semblerait qu’ils doivent avoir le certificat du CRIF. Comme on le voit, il n’est même plus besoin de leur dire par la suite ce qu’ils doivent faire. En fait, on est en plein Protocole des Sages de Sion. Ce texte n’a peut-être pas l’origine qu’on lui accorde mais son contenu est d’une effrayante vérité.
                                           

                                          J’aime bien la citation de Churchill. Heureusement que c’est lui qui a fait cette citation. Si c’était Le Pen il serait déjà en prison, poursuivi par le CRIF, la Licra, le Congrés Juif Mondial devant lequel vient de s’agenouiller Fillon et dénoncé par tous les journalistes du JT. Pour votre info, Belaccon s’écrit Bela Khun. Il fait partie de l’internationale cosmopolite qui a mise l’Europe à feu et à sang avant la deuxième guerre mondiale. Cherchez Bela kuhn sur Google pour votre édification peronnelle. L’Histoire ne commence pas en 1939 mais elle existe aussi entre 1918 et 1939. J’espère que les visites appuyées de nos principaux hommes politiques auprés des autorités mondiales juives ne sont pas un signe précurseur d’un recommencement de l’Histoire. Je le crains car cette Europe qu’on nous impose contre la volonté des peuples ressemble trop à une version modernisée de l’URSS.
                                           

                                          Une des techniques d’endoctrinement habituelle est celle des appositions terribles. On fait un reportage sur un thème et immédiatement derrière on en passe un autre qui est sensé influencer l’opinion sur la manière de comprendre le premier thème. C’est trés courant en politique pour déboulonner un adversaire du pouvoir mondial. On retrouve la même technique lorsqu’on met en balance et au même niveau une question d’intérêt général et un micro-trottoir dont la portée est limitée à l’individu interrogé.

                                          Pour finir, une question à l’auteur. Est-ce que le point B qui traite de la politique intérieure française, a été abordé par Chomsky ?


                                          • sisyphe sisyphe 4 mai 2008 11:53

                                            par Internaute (IP:xxx.x01.213.89) le 4 mai 2008 à 11H34

                                             

                                            Il y a l’exemple avoué lors des émeutes arabes de novembre 2005 ou les journalistes se sont mis d’accord pour ne pas donner la parole au leader du Front National.
                                            (...)

                                            Deuxièmement, ces mêmes journalistes sont sélectionnés une deuxième fois et il semblerait qu’ils doivent avoir le certificat du CRIF. Comme on le voit, il n’est même plus besoin de leur dire par la suite ce qu’ils doivent faire. En fait, on est en plein Protocole des Sages de Sion. Ce texte n’a peut-être pas l’origine qu’on lui accorde mais son contenu est d’une effrayante vérité.

                                            Pour votre info, Belaccon s’écrit Bela Khun. Il fait partie de l’internationale cosmopolite qui a mise l’Europe à feu et à sang avant la deuxième guerre

                                            (...)

                                            J’espère que les visites appuyées de nos principaux hommes politiques auprés des autorités mondiales juives ne sont pas un signe précurseur d’un recommencement de l’Histoire. Je le crains

                                             

                                            Eh bien ; voilà qui est clair !

                                            Une intervention clairement antisémite de notre ami internaute, mêlant le Protocole des Sages de Sion, la censure anti-Le Pen, l’internationale cosmopolite, les "autorités mondiales juives" : une belle salade qui fleure bon son IIIème Reich !

                                            En fait de protocole, je conseillerai à notre ami internaute de diriger son idole le borgne, vers un proctologue, et lui ses vacances dans une chambre à gaz, qui n’est qu’un détail de l’histoire, comme chacun sait...

                                             

                                             


                                          • sisyphe sisyphe 4 mai 2008 11:55

                                            Ah oui ; j’avais oublié les "émeutes arabes de 2005" : celle-là, je ne l’avais encore jamais entendue, mais elle vaut son pesant d’aRachid !!


                                          • bobbygre bobbygre 4 mai 2008 12:17

                                            Il y a effectivement des cas de censure avérés. Sarkozy qui appelle le pdg d’un grand média ou d’un éditeur pour empecher la diffusion d’un article ou d’un livre est effectivement une censure pure et simple.

                                            Des journalistes qui se mettent d’accord pour taire un sujet est aussi un cas de censure.

                                            Mais, ce que Chomsky démontre c’est que s’il y a si "peu" de cas de véritables censures (tout est relatif bien sur), c’est parce que, notre pensée est conditionnée et sont imprimées en nous, inconsciemment, les limites au-dela desquels notre pensée, notre réflexion ne s’exerce plus. Il ne reste plus qu’à mettre à des postes de responsabilités les gens qui ont le mieux "intégré" ces limites et la censure ne deviendra plus qu’un ultime recours pour les vérités génantes qui passeraient à travers ce filtre. Et quand bien même ces vérités finissent sur la place publique, la grande majorité du peuple la rejettera puisqu’elle ne correspondra pas à la vision du monde qu’on lui présente.

                                            Mais j’essayerai d’aborder le cas précis des médias français dans mon prochain article (merci d’ailleurs à tous ceux qui ont mis des liens interessants, je n’ai pas encore fini de tous les consulter mais il y a des choses trés interessantes), car les témoignages de certains journalistes qui décrivent leur univers est éminemment instructif.

                                            Sinon, pour répondre à ta question, comme je l’ai dit au début de l’article, toute la réflexion de fond de l’article est directement tiré de la pensée de Chomsky (ça ne reste qu’une interpretation, j’espère ne pas avoir trop déformé) mais en lisant Chomsky (des livres qui datent de plus de plusieurs dizaines d’années pour certains), ce qui m’a marqué c’est à quel point, époque post-11 Septembre oblige, ces écrits sur le terrorisme (qui, d’aprés-lui, est d’abord le principal outil de manipulation de l’opinion publique dans les "démocraties" pour justifier des actes militaires) sont d’une justesse éclairante.

                                            Et j’ai donc voulu relre Chomsky en essayant de l’illustrer par des exemples plus contemporains et qui nous parlent davantage, à nous autres français  (j’ai toutefois aussi utilisé des exemples pris par Chomsky). Et à la vérité, je n’ai eu aucune difficulté à en trouver... J’ai plutot eu du mal à choisir en fait.


                                          • Internaute Internaute 4 mai 2008 12:20

                                            Notre premier ministre n’est pas allé aux USA depuis 10 ans. Pour cette visite officielle il se rend en premier au Congrés Juif Mondial, même pas à la Maison-Blanche pour y rencontrer par exemple le vice-président.

                                            A votre avis, qu’est-ce qui justifie qu’en visite officielle ce soit une organisation juive qui recoive notre premier ministre sous les projecteurs de la télé française ?

                                            Le signe est trés cair. Il se rend en premier chez ceux qui comptent le plus pour l’avenir de la France et de l’Europe. Il aurait pu se rendre en Californie, visiter par exemple le siège du syndicat des camionneurs qui représente plus de monde aux USA que le syndicat juif.

                                            Je suppose que je vais encore me faire traiter d’anti-sémite si j’avance que le pouvoir juif dirige les USA.


                                          • W.Best fonzibrain 4 mai 2008 13:46

                                            cest vrai ce que tu dis je me souviens les images,cela m’avait gavé de le voir aller les rencontrer,je me demandé pourquoi,je savais pas que cela faisait 10 ans que un premier ministre n’y était allé.au usa.et cest claire qu’il y a beaucoup de signifiant dans cette visite.

                                            et ne jamais utiliser le mot antisemite,on dit raciste !!!!!!!!!

                                            merci,cest faire le jeu des sionistes que d’utiliser ce mot


                                          • Dimetrodon Dimetrodon 4 mai 2008 15:33

                                            @ Constant danlayreur

                                            Je suis d’accord avec toi : cet article méritait mieux et mérite d’être lu, vu et commenté. Il n’a pas soulevé les passions, c’est dommage en effet.

                                            Mais j’aimerais juste te signaler qu’il y a au moins une bonne raison à ce désintérêt pour un sujet aussi essentiel, celui de la manipulation de l’opinion des masses, c’est que je pense que malgré la liberté d’expression qui existe ici, sur AgoraVox et d’une manière générale sur Internet, le système d’obscurcissement des conscience est déjà en place.

                                            Il est mis en place inconsciemment par ceux-là même qui croient le combattre.

                                            AgoraVox, fort de son arrogante prétention à proposer du "journalisme citoyen" (expression qui me fait bien rire) ne fait que diluer l’info dans du bruit.

                                            Facile à vérifier, tu en a donné toi-même (je parle à Constant) la description : pour dix daubes, peut-être plus, on trouve un seul article valable (et encore, pas toujours).

                                            Quand une bonne info est noyée au milieu de centaines d’info-daubes, info-drouilles, info-futiles, la bonne info passe à la trape, elle est occultée sans effort, par le simple effet de l’abondance excessive d’info.

                                            Trop d’info tue l’info.

                                            Autre chose : si tu regardes les noms de ceux qui commentent, tu constates aussi qu’il y a un noyau dur de "permanents". Mais dans le fond, qui lit vraiment AgoraVox ? Ceux qui commentent sont forcément moins nombreux que ceux qui lisent sans rien dire, mais dans quelles proportions ? Je suis vraiment curieux de la savoir.

                                            Ceux qui sont de l’autre côté du système, par exemple le webmestre, peut facilement le savoir (nombre d’IP, nombre de ping) mais pour un système qui prône la liberté d’expression, ce serait quand même utile de savoir combien lisent réellement les articles d’Avox, et si ces chiffres étaient publiés pour chaque articles, chaque jour, ce serait sans doute assez désagréable d’apprendre que tel article n’a par exemple été ou tout au moins survolé que par une centaine d’IP différentes.

                                            Si Agoravox attire quelques milliers de lecteurs quotidiens, même dix mille (mais j’en doute) c’est complètement dérisoire et ridicule.

                                            Qu’on me démontre qu’AgoraVox reçoit quelques milliosn de visiteurs quotidiens et ça changerait tout.

                                            Donc mon cher Constant, je pense qu’AgoraVox, et je sui du même avis que toi sur ce point, s’éloigne chaque jpour davantage d’un lectorat qui a existé sans douté au début, mais qui s’est lassé de voir le niveau baisser chaque jour davantage et se laisser envahir par des papiers vides, parfois des publireportages en faveur de l’astrologie, la scientologie ou du retour de jésus !!!

                                            Suis étonné de ne pas avoir encore vu un article sur les OVNI, mais il est peut-être déjà passé, vu que je ne zyeute Avox qu’une ou deux fois par semaine.

                                            En conclusion : peu de lecteurs pour cet article ? C’est normal, fallait pas choisir AgoraVox !


                                          • bobbygre bobbygre 4 mai 2008 16:41

                                            D’abord merci pour les encouragements ! Mais surtout je ne voudrais pas donner l’impression de m’approprier le travail de Chomsky et j’insiste pour dire que cet article est d’abord tiré de son travail.

                                            Pour ce qui est de la réflexion concernant Agoravox, aujourd’hui, ce que je vois, c’est qu’il y régne véritablement la liberté d’expression. C’est aussi une gageure certes et comme vous le sous-entendez, c’est peut-etre simplement le signe qu’AV est insignifiant. Mais, en tout cas, il y régne la liberté d’expression puisqu’un citoyen quelqu’il soit peut publier. Sera-t-il lu ?

                                            50 lecteurs ? 2000 lecteurs ? au fond, je m’en moque, ce qui m’anime, c’est l’espoir de toucher un lecteur en particulier. Celui qui voit bien ce qui se passe mais qui ne le comprends pas. Qui sait que la vérité dans les médias n’est pas la bonne mais ne comprend pas qu’aussi peu de gens s’en rendent compte, qui ne comprend meme pas comment cela est tout simplement possible ?

                                            Un jour, je parlais du 11 Septembre avec une personne qui m’est trés proche (ma seule certitude étant que les tours ne sont pas tombés à cause des avions). Et la réaction de cette personne que j’estimais beaucoup m’est soudainement apparu incompréhensible car il s’agissait de déni pure et simple. Je n’ai pas compris, parce que par ailleurs, cette personne est trés critique envers le système.

                                            Je dois dire, à sa décharge, que, moi-même, lorsque les faits m’ont été exposé crûment, j’ai été pris d’un grand trouble, et pourtant, j’ai jamais eu l’impression avant ça de me voiler la face. Il m’a fallu du temps pour l’admettre (que les tours ne sont pas tombés à cause des avions).

                                            Je crois que, vraiment, j’avais besoin de comprendre cette réaction. Ce que je voulais comprendre, c’était comment des gens, dont je ne doute pas de l’intelligence une seconde, peuvent avoir autant de convictions dans la thèse officielle sans même savoir en quoi elle constitue. Sur les fils des posts sur le 11 Septembre, les débats se terminent toujours de la même façon : en gros, les pro-VO insultent les anti-VO d’antisemite et les anti-VO insultent les pro-VO de cons.

                                            Traiter les pro-VO de cons est une anerie (peut-être pas pour certains ). Nul doute qu’ils sont aussi intelligent que tout un chacun. Leur aveuglement (car il s’agit bien objectivement d’un aveuglement, désolé) est expliqué, au moins en partie, par Chomsky. Nous sommes conditionnés à penser, simplement.

                                            Et ce qu’il dit est valable pour tout le monde, on a tous nos limites, nos conditionnements. Pour ma part, la télévision est définitivement sortie de mon appartement depuis plusieurs mois ; et je m’en porte beaucoup mieux, à tout point de vue !


                                          • kitchoum kitchoum 4 mai 2008 23:22

                                            @ BOBYGGRE (l’auteur de l’article)

                                            Je sens que vous êtes content d’avoir été publié et vous en tirez comme conclusion que sur AgoraVox règne la "liberté d’expression". Belle illusion. Sachez tout de même qu’AgoraVox ne publie pas tout, loin de là. Ce que la plupart des commentaires, moi y compris, révèlent, c’est que votre article sort du caniveau ou se trouve la plupart des autres proses agoravoxiennes.

                                            Je n’irai pas jusqu’à dire que votre article est le premier qui soit vraiment utile et intéressant, mais la vérité est qu’ils sont fort rares. Il y en a peut-être un ou deux par mois grand maximum. Ce qui finit par faire fuir lec lecteurs et démotiver les écriveurs…

                                            Cela étant posé, vous dites que 50 ou 2000 lecteurs, ça vous est égal. Moi je trouve que c’est se contenter de peu : ça ne sert à rien de prêcher des convaincus. 50 c’est le désert et 2000, c’est un cercle d’amis.

                                            Dans la presse quotidienne, le nombre de lecteurs c’est au moins 100.000 et ce n’est pas la peine de se leurer, Agoravox est loin du compte. Peut-être justement parce que c’est gratuit et que psychologiquement, de l’info gratuite est moins prise au sérieux que de l’info traitée par des professionnels.

                                            Par ailleurs, pour recentrer le débat sur le sujet de votre article, la manufacture du consentement, je pense quand même qu’il y a au moins deux organes de presse qui échappent à la grande manip que vous dénoncez, c’est Charlie Hebdo et le Canard enchaîné.

                                            Pour le reste, malheureusement, télé, journaux, radio, ce n’est qu’une grosse mécanique destinée à abrutir les masses.

                                            Pourquoi ne prenez-vous pas contact avec Charlie Hebdo ou le Canard enchainé ?

                                             


                                          • Xerxès Xerxès 4 mai 2008 15:15

                                            Excellent article !

                                            Il y a des millions de Chomsky ou de Finkelstein qui ne peuvent s’exprimer librement sur ces sujet dans les pays dit "démocratique"...

                                            En France Pascal Boniface en a fait la sale experience..."on" l’a traité d’anti-sémite, viré de son poste, menaces de morts...jusqu’à ce qu’il écrive un livre on posant La Question : "Est-il permis de critiquer Israël ?"

                                            Cette question aurait été d’une banalité et serait même ridicule si on la remplacait par tout autre pays du monde.... !

                                            Chomsky a un avantage considérable par rapport aux intellectuels non-juifs. Il ne peut être traité d’anti-sémite. 


                                            • ZEN ZEN 4 mai 2008 19:13

                                              @ Xerxès

                                              Il est vrai qu’en Isarêl même, certains , comme Shlomo Sand,font des critiques bien plus radicales de la politique israëlienne que P. Boniface

                                               

                                              "La liberté de critiquer Israël existe donc, mais ce qui chagrine Pascal Boniface, c’est que l’exercice de cette liberté se paie dans notre pays par des campagnes de diffamation dont il a lui-même été victime - parmi beaucoup d’autres, dont les journalistes Daniel Mermet, de France Inter, ou Charles Enderlin, de France 2. " En critiquant Israël, dit Pascal Boniface, on prend le risque d’être accusé d’antisémitisme, par une confusion volontaire et perverse entre critique d’un gouvernement et critique d’un peuple. Pour avoir critiqué la politique d’Ariel Sharon, j’ai été accusé d’antisémitisme, et une campagne a été montée contre moi allant jusqu’à demander des sanctions professionnelles. Des pressions ont été exercées auprès de partenaires de l’IRIS pour qu’ils cessent de collaborer avec nous ", dit Pascal Boniface, qui constate qu’on est " plus libre de critiquer Sharon en Israël même, ou dans un pays comme la Belgique, qu’en France ".

                                              À quoi attribuer cet état de fait ? Pascal Boniface écarte l’idée, selon lui " perverse ", d’un " lobby juif ", dont il nie l’existence dans notre pays. " Les juifs français sont très différents les uns des autres et sont loin de partager le même point de vue sur la politique d’Israël. Mais il existe en revanche un lobby ultra pro-israélien qui appuie tout ce que fait le gouvernement israélien quoi qu’il fasse. Il comprend des juifs, mais aussi des non-juifs qui réagissent ainsi soit par sentiment de culpabilité soit par haine des Arabes ou des musulmans. " Comme pour confirmer la justesse de cette observation, Pascal Boniface dut faire face, pendant une bonne partie de sa conférence, aux attaques et interruptions agressives d’un défenseur fanatique d’Ariel Sharon - un " professionnel du harcèlement ", selon le directeur de l’Iris - qui l’accusa bien sûr… d’antisémitisme."


                                              • ZEN ZEN 4 mai 2008 19:22

                                                Charles Enderlin a, lui aussi, été accusé du pire, malgré ses propos modérés, mais sans concessions...

                                                A propos des critiques et des mises au point historiques israëliennes, que j’évoquais :

                                                 

                                                Naissance d’une nation :
                                                [The Lion and the Gazelle - Gush Shalom - Israeli Peace Bloc]

                                                « Si nous, les Israéliens, voulons consolider notre nation, nous devons nous libérer des mythes qui appartiennent à une autre forme d’existence et redéfinir notre histoire nationale. L’histoire sur l’exode d’Egypte est bonne en tant que mythe et allégorie - elle célèbre la valeur de la liberté - mais nous devons reconnaitre la différence entre mythe et histoire, entre religion et nation, entre une diaspora et un Etat, afin de trouver notre place dans la région dans laquelle nous vivons et développer une relation normale avec les peuples voisins...

                                                ...DANS LES 300 dernières années, l’Europe est devenue "nationale". La nation moderne a remplacé les modèles sociaux antérieurs, tels que la ville-Etat, la société féodale et l’empire dynastique. L’idée nationale a emporté tout ce qui était avant elle, y compris l’histoire. Chacune de ces nouvelles nations a modelé sa propre "histoire imaginaire". En d’autres termes, chaque nation a remanié d’anciens mythes et faits historiques pour constituer une "histoire nationale" qui proclame son importance et sert de ciment unificateur.
                                                La Diaspora juive, qui - comme indiqué ci-dessus - était "normale" il y a 2.000 ans, devint "anormale" et exceptionnelle. Ceci attisa la haine des Juifs qui était d’une certaine façon rampante dans l’Europe chrétienne. Comme tous les mouvements nationaux en Europe étaient plus ou moins antisémites, beaucoup de juifs sentirent qu’ils étaient laissés "en dehors", qu’ils n’avaient pas leur place dans la nouvelle Europe. Certains d’entre eux décidèrent que les juifs devaient se conformer au nouveau Zeitgeist [esprit du temps - ndt] et transformer la communauté juive en une "nation" juive.
                                                Pour ce faire, il était nécessaire de reconstruire et de réinventer une histoire juive et de la transformer à partir des annales d’une diaspora ethnico-religieuse en l’histoire épique d’une "nation". Le travail fut entrepris par un homme qui peut être considéré comme le parrain de l’idée sioniste : Heinrich Graetz, juif allemand qui fut influencé par le nationalisme allemand et créa l’histoire juive "nationale". Ses idées ont formé la conscience juive jusqu’à ce jour.
                                                Graetz considéra la Bible comme si elle était un livre d’histoire, collecta tous les mythes et créa une version historique continue et complète : la période des Pères, l’exode d’Egypte, la conquête de Canaan, le "Premier Temple", l’exil à Babylone, le "Second Temple", la destruction du Temple et l’exil. C’est l’histoire que nous avons tous appris à l’école, la fondation sur laquelle le sionisme fut construit.
                                                LE SIONISME représenta une révolution dans de nombreux domaines, mais sa révolution mentale fut incomplète. Son idéologie transforma la communauté juive en un peuple juif, et le peuple juif en une nation juive- mais sans jamais définir clairement les différences entre eux. Pour persuader les masses juives d’Europe orientale plutôt religieuses, il fit un compromis avec la religion et mélangea tous les termes en un grand cocktail - la religion est aussi une nation, la nation est aussi une religion, et plus tard il affirma qu’Israël était un "Etat juif" qui appartenait à ses citoyens (juifs ?) mais aussi au "peuple juif" à travers le monde. La doctrine israélienne officielle est qu’Israël est un "Etat-nation juif", mais la loi israélienne définit étroitement un Juif seulement comme une personne qui appartient à la religion juive..." [Heinrich Graetz ]

                                                Le « peuple juif » : une invention...
                                                La Déclaration d’indépendance d’Israël dit que le peuple juif est né sur la terre d’Israël et a été exilé de son pays natal. Chaque écolier israélien apprend que cela s’est passé pendant la période de domination romaine, en 70 après J-C.. La nation est restée fidèle à sa terre, à laquelle elle a commencé à revenir après deux millénaires d’exil. Faux, dit l’historien Shlomo Sand, dans l’un des livres les plus fascinants et stimulants publiés ici depuis longtemps. Il n’y a jamais eu de peuple juif, seulement une religion juive, et l’exil non plus n’a jamais eu lieu - il n’y a donc pas eu de retour. Sand rejette la plupart des histoires de la formation de l’identité nationale dans la Bible, y compris l’exode d’Égypte et, de façon plus satisfaisante, les horreurs de la conquête sous Josué. Tout cela est de la fiction et un mythe qui a servi d’excuse à la création de l’État d’Israël, affirme-t-il....[An invention called ’the Jewish people’ - Haaretz - Israel News Je suis un khazar fier de l’être

                                                "Sand essaie de démontrer que les Juifs qui vivent aujourd’hui en Israël et en d’autres endroits dans le monde, ne sont absolument pas les descendants du peuple ancien qui vivait dans le royaume de Judée à l’époque du premier et du second Temple. Ils tirent leur origine, selon lui, de peuples variés qui se sont convertis au cours de l’Histoire en divers lieux du bassin méditerranéen et régions voisines...Il tente de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « peuple-race » partageant une origine commune mais qu’il est une multitude bigarrée de groupes humains qui, à des moments différents de l’Histoire, ont adopté la religion juive. ..D’après Sand, la description des Juifs comme un peuple d’exilés, errant et se tenant à l’écart, qui « ont erré sur mers et sur terres, sont arrivés au bout du monde et qui, finalement, avec la venue du sionisme, ont fait demi-tour pour revenir en masse sur leur terre orpheline », cette description ne relève que d’une « mythologie nationale ». Tout comme d’autres mouvements nationaux en Europe, qui ont revisité un somptueux âge d’or pour ensuite, grâce à lui, fabriquer leur passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – afin de prouver qu’ils existaient depuis fort longtemps, « de même, les premiers bourgeons du nationalisme juif se sont tournés vers cette lumière intense dont la source était le royaume mythologique de David ...

                                                ...Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée. Le judaïsme était une religion prosélyte. Contrairement à une opinion répandue, il y avait dans le judaïsme ancien une grande soif de convertir. Les Hasmonéens furent les premiers à commencer à créer une foule de Juifs par conversions massives, sous l’influence de l’hellénisme. Ce sont les conversions, depuis la révolte des Hasmonéens jusqu’à celle de Bar Kochba, qui ont préparé le terrain à la diffusion massive, plus tard, du christianisme. Après le triomphe du christianisme au 4e siècle, le mouvement de conversion a été stoppé dans le monde chrétien et il y a eu une chute brutale du nombre de Juifs....

                                                ... Aucune population n’est restée pure tout au long d’une période de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient des descendants de l’ancien peuple de Judée sont beaucoup plus élevées que les chances que vous et moi en soyons. Les premiers sionistes, jusqu’à l’insurrection arabe, savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil et que les Palestiniens étaient les descendants des habitants du pays. Ils savaient que des paysans ne s’en vont pas tant qu’on ne les chasse pas. Même Yitzhak Ben Zvi, le second président de l’Etat d’Israël, a écrit en 1929, que "la grande majorité des fellahs ne tirent pas leur origine des envahisseurs arabes, mais d’avant cela, des fellahs juifs qui étaient la majorité constitutive du pays". » Et comment des millions de Juifs sont-ils apparu tout autour de la Méditerranée ?« Le peuple ne s’est pas disséminé, c’est la religion juive qui s’est propagée...."[

                                                -Shattering a ’national mythology’ - Haaretz - Israel News--- Histoire des Khazars Les Berbères de Les Juifs en terre d’Islam Israël et sa « Destinée Manifeste » Israël, du mythe à l’histoire[André PAUL - Clio ] Israël : notre part de mensonge, par Schlomo Sand Livnat Limor
                                                Les mots et la terre. Les intellectuels en Israël- Israël Finkelstein, Neil Asher Silberman, Les rois sacrés de la Bible


                                                • Internaute Internaute 4 mai 2008 20:43

                                                  Alors là Zen ,vous m’en bouchez un coin. Vous allez vous faire traiter d’antisémite, attention. smiley

                                                  Comme l’indique votre référence, la plupart des juifs vivant aujourd’hui sont issus des Khazars, donc de bons aryens pur sangs.

                                                  Ceci dit, j’était convaincu que la race juive n’existait pas jusqu’à ce que les suisses découvrent le gène juif. Si, si, il existe ! J’en suis mort de rire mais cela a l’air trés sérieux. En fait il doit s’agir du gène Khazar.

                                                   

                                                  http://www.igenea.com/index.php?content=40&adwords=gofrfr_s_juifs&cli=fr&gclid=CJSM1djqjJMCFQ0muwodZBwHjQ


                                                • noquarter 7 mai 2008 02:00

                                                  Rien de nouveau sous le soleil. Julien Courbet n’est pas Daniel Schneidermann et le canard enchaîné n’est pas le parisien (ou l’est républicain), d’accord.Les journalistes sont de moins en moins indépendants, l’ont ils déjà été ?

                                                  Le contrôle de l’information est né avec l’information. Quant à la démocratie, elle est malheureusement la seule alternative politique qui ait fonctionnée.Chomski aura sûrement été plus lus qu’agoravox pour pas beaucoup plus de ramdam.

                                                  N’est ce pas trop de condescendance que de penser que la plupart de nos concitoyens se font berner ?

                                                  Je crois que si. J’ai été à l’école de la république, et navré de vous décevoir, mais les français ne sont pas les veaux que vous peignez dans votre triste tableau.

                                                  Nous allons chercher l’information où nous voulons la trouver. Si je veux lire les théories les plus démentes, je vais voir agoravox.

                                                  • Si je veux l’information tel qu’on veut me la présenter je regarde PPD et je sais à quoi m’attendre.
                                                  • Si je veux savoir ce qui se cache derrière le reportage de TF1 précédent je lis arrêt sur image.
                                                  • Si je veux savoir si Pascal Sevran est mort, je lis wikipedia.
                                                  • et si j’ai l’intention de savoir quelles promesses va tenir un candidat à la présidentielle, je lis un manuel d’histoire.

                                                  Le problème de cet article est que c’est un circuit fermé, les lecteurs ici ne viennent pas par hasard. et comme moi la plupart sait à quoi s’attendre.

                                                   


                                                  • djib 13 mai 2008 15:46

                                                    Pour ma part, contrairement au témoignage précédent je trouve assez rafraichissant que ce genre d’article puisse être mis en ligne.

                                                    Si noquarter a l’incroyable chance de posséder un esprit délivré et protégé de toute forme d’influence, je l’en félicite chaleureusement et l’invite à partager son expérience afin que nous aussi nous puissions, bénéficiant de son influence, atteindre l’illumination.

                                                    Quant à moi, en attendant ses bienfaits, je continuerai à être un fils de pub, pas vraiment dupe des couleuvres qu’on me fait avaler, mais néanmoins curieux des procédés utilisés pour le faire.

                                                    Si Agoravox recueille aussi la voix des iconoclastes, enrichissant encore le tintamarre incessant des nouvelles, infos et réflexions sans importances et sans pertinences, il permet également à certains êtres bénis de faire passer des messages, des idées... en un mot de partager. Ni plus, ni moins. Que chacun y trouve ce qu’il aura voulu donner.

                                                    Je conseillerai toutefois à noquarter de se méfier de ce qu’il peut lire à droite à gauche, tout particulièrement sur wikipédia... les manoeuvres avérés de la CIA en ce qui concerne son contenu doivent nous enjoindre à nous rendre compte que nous n’y trouverons que ce qu’il sera admissible selon les puissants que l’on y trouve. Pour la mort de Pasqual Sevran cependant, je ne pense pas que la CIA soit intervenu.

                                                    Enfin, dans la perspective de mondialisation économique que nous avons la chance de vivre ( les générations futurs c’est sûr nous l’envieront), nous pouvons peut-être regretter qu’elle ne porte pas en elle une mondialisation culturelle, qui nous permettrait d’avoir une véritable visibilité sur les grands intellectuels de notre temps. Ainsi, Chomsky, qui semble être quelqu’un dont la pensée est suffisament construite pour qu’on lui accorde le bénéfice du doute, était, et c’est un comble, complètement passé à coté de mon attention. Pour être plus juste, disons que c’est moi qui était passé à coté de lui, tant c’est la fourmi qui contourne l’arbre et non l’inverse.

                                                    Une question mérite peut-être d’être posée, et en cela je m’excuse auprès de noquarter, tant il a surement raison tellement ce sujet manque d’intérêt... mais en attendant ses enseignements spirituels je poursuis tout de même. Cette question est : ce contrôle des pensées (les lecteurs indulgents me pardonneront ce raccourci je l’espère) est il nécessaire ? Doit on pour mener à bien une politique d’envergure nationale, procéder à ce genre d’influence ? Si les buts avoués de nos politiques modernes sont peut-être quelque peu insipides et ridicules au vu du chamboulement intense et profond que l’humanité connait aujourd’hui, le procédé en lui-même est il vraiment condamnable ? en tant qu’outil, celui-ci porte t il déjà en lui une forme de souillure ou peut il servir à de nobles desseins ?

                                                    Voilà quelques questionnements personnels que je partage avec vous en toute humilité. J’aime me poser des questions. j’ai la folie de croire que je peux peut-être y trouver des réponses. Et cette article m’aura conduit vers de nombreuses nouvelles questions. Pour cela je le remercie.

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