51% des français ont une image négative des jeunes

@ Gilles

Cette culture ne leur est pas propre, je suis bien d’accord, et puis, et je serais contradictoire si je disais qu’ils étaient capables d’inventer une culture alors que je dis que c’est le suivisme qui les caractérise le plus.

Oui, je suis assez virulent, mais je l’assume, j’ai eu souvent l’impression de périr d’ennui au milieu d’eux. Je suis d’un tempérament parfois naïf, j’ai quand même cru qu’en entrant en Hypôkhagne, j’allais recontrer plein de gens passionnants. Aujourd’hui, ça me fait rire, mais jaune.

Je ne suis pas non plus indestructible, j’ai eu pendant mes années d’étude, malgré de bons résultats, souvent l’impression d’une chape de plomb, et mes condisciples y étaient pour beaucoup.

Vous devriez ne pas oublier qu’il y a encore des jeunes qui souffrent de vivre au milieu de gens de leur âge à cause d’un hyper conformisme dominant. Ce n’est pas forcément toujours facile à vivre au jour le jour.

C’est vrai que les adultes des générations précédentes ne sont pas parfaits. Ceux que j’ai vus avaient souvent déjà cet arrière fond très égoïste, le syndrome du repli sur sa belle maison ou ses activités privées en étant un exemple, sans se soucier du fonctionnement du système social. Par contre, je me sentais bien plus en phase avec eux à l’intérieur de leur petit monde, ce qui changeait le rapport que je pouvais avoir avec eux.

Ces personnes étaient plus intéressantes à titre individuel, j’ai pu faire bien plus de sorties ou regarder bien plus de films intéressants avec eux. Les discussions n’avaient pas non plus le même niveau d’intérêt.

« Ne dites pas qu’il ne s’agit que d’un effet TF1, ce n’est pas juste ».
A propos de justice, vous pourriez éviter de mettre dans le même sac des personnes n’ayant rien à voir les unes avec les autres, ce serait un bon début.
Au sujet de l’effet TF1 : comme je l’ai dit plus haut, le sujet de l’article est l’image des jeunes dans notre société, d’où ma digression sur le discours médiatique dominant.
Je comprend parfaitement ce que vous décrivez, nous avons le même âge à peu de chose près (je suis de 79) et un parcours scolaire relativement proche. Le milieu estudiantin est effectivement d’un degré de vacuité et d’inculture vertigineux, un fait qui m’a moi aussi énormément peiné, au point de mettre un terme prématuré à mes études pour cause de milieu social insupportable. J’ai bien l’impression qu’il s’agit d’une caractéristique propre à l’université d’aujourd’hui, ce qui est troublant et paradoxal. Mais j’ai pu trouver des personnes de notre génération cultivées, concernées par leur environnement (au sens le plus large, hein, je ne parle pas que d’écolos) et intelligentes, tout simplement, dans divers autres milieux, pas tous réputés attirer les intellectuels (ce qui pourrait amener à poser la question de l’imposture intellectuelle, terriblement d’actualité mais outrageusement hors sujet).
Ne me dîtes pas que vous n’avez pas rencontré le moindre membre de notre génération qui soit digne d’intérêt. Ne me dîtes pas non plus que chacun des représentants des générations précédentes que vous avez pu croiser a illuminé votre chemin de sa sagesse ; l’inculture n’ a rien de générationnel.

@ Flo

Oui, bien sûr, j’ai rencontré des gens intérressants dans mes études. Mon problème fut que dans mes trois premières années, j’ai étudié dans des promotions réduites (des classes prépa dans les quarante personnes et une promotion de licence de 50 inscrits, dont 30 réguliers). Ne trouver personne de vraiment intéressant dans des promotions de dizaines de personnes constitue un problème.

Tout a changé pour moi quand je suis arrivé en Maîtrise d’histoire médiévale, car j’ai cotoyé en cours, dans une université plus grande, des personnes qui avaient vraiment du goût pour ce qu’ils faisaient (si on est pas plus intéressé que ça par la matière, on fait de l’histoire contemporaine). je trouve quand même dommage qu’il faille des concours de circonstances particulières pour en arriver là.

Quant à TF1, je n’irai pas jusqu’à dire non plus que son rôle est bénéfique, elle ne parle des jeunes dans ses informations que sous un angle négatif

Flo, je ne connais pas ton parcours, mais tu sais probablement aussi bien que moi que cet état d’esprit laisse des gens intéressants sur le côté ou en fait des étudiants de seconde zone, qui n’auront ni bons résultats ni concours. Je connais personnellement plusieurs personnes de ce genre, dont le système scolaire (dans toutes ses composantes) ne voulait pas et qui auront été dégoûtées d’une manière ou d’une autre. L’ambiance morne et sans joie de bien des campus universitaires a aussi pour conséquence de faire fuir des gens qui devraient, sur leurs capacités, y faire des études.