Comment choisir le bon Président ?
Pour choisir le « président idéal », pourquoi ne pas tenter de déterminer des critères permettant d’éliminer, au fur et à mesure, les candidats qui ne feront pas l’affaire ?...
Cette grille de choix est assez facile à imaginer, et elle permettrait, toute utopie mise à part, de trouver celle ou celui qui serait l’idéal du plus grand nombre.
Le premier critère est évident, en écartant définitivement de cette place un candidat qui a été condamné par la justice, ou même seulement mis en examen, même pour des délits mineurs, mesure qui écarterait définitivement beaucoup de prétendants.
Nicolas Sarközi avec ses 9 casseroles pourra difficilement s’en sortir indemne (lien), tout comme Alain Juppé, déjà condamné, (lien), Marine Le Pen, condamnée elle aussi (lien), Christian Estrosi (lien), Jean-François Copé et Nathalie Kosciusko Morizet, (lien) et beaucoup d’autres, qui ne pourraient donc plus prétendre au titre.
Ensuite pourraient être éliminés tous les élus qui, pendant leur mandat, auraient eu une attitude bien peu citoyenne, manquant de cohérence républicaine, tels François Fillon invité en Egypte, aux frais du dictateur Moubarak, dans les hôtels luxueux d’Assouan, ou utilisant le Falcon de la République pour se rendre régulièrement dans son château de la Sarthe...Michelle Alliot-Marie proposant au dictateur Ben Ali de lui faire profiter « du savoir faire de nos forces de sécurité »...Bernard Kouchner, pour ses activités de conseiller au Gabon, pays ou l’alternance politique est aux abonnés absents...Christine Lagarde pour son implication dans l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie...et quelques autres scandales à découvrir sur ce lien.
Un dessinateur belge nous propose une vision pleine d’humour de nos derniers présidents.
Ne faudrait-il pas aussi que le futur président ne risque pas de conflit d’intérêt avec le monde de la finance, afin d’exercer sa fonction avec une réelle indépendance ?
Une haute autorité ne pourrait-elle sanctionner un président qui, une fois élu, change impunément d’étiquette politique et de programme ?
Ensuite, ne faudrait-il pas choisir un candidat qui, faisant preuve de citoyenneté, pense d’abord à servir le pays, plutôt qu’a se servir ?
Au-delà du salaire, des moyens de transports, des gardes du corps, des logements, et de tous les avantages pour l’élu et ses proches familiaux, ne faudrait-il pas qu’un peu plus de simplicité, de sens de la mesure, soit la règle ?
En Suède, les ministres, et autres élus, mangent à la cantine, utilisent leur propre voiture, ne se font rembourser leurs frais de fonctionnement que sur fourniture de preuves...tout le contraire des pratiques françaises.
Seul le 1er ministre y dispose d’un logement officiel, qu’il paye...à la cantine, pas d’alcool, pas de fromage, pas de dessert, seulement des carafes d’eau, du lait froid, et après le repas, il débarrasse son plateau repas, ce qui fait dire à un fonctionnaire interrogé : « ils sont là pour servir, et non se faire servir »...
Pas question pour eux de jet privé, ni de suite royale dans des hôtels de luxe. lien
En Uruguay, José Mujica, l’ex président, vit d’une façon très modeste : il avait conservé son humble demeure refusant d’habiter le palais présidentiel, refusant aussi 90% de son salaire présidentiel, et se rendait à son travail avec une « petite voiture du peuple », une Volkswagen...un président normal. lien
Dans notre pays qui se veut un modèle citoyen, pays qui se dit celui des droits de l’homme, pays qui se veut celui des lumières, pays dans lequel est né une drôle de révolution, puis un peu plus tard « la Commune », ne serait-il pas normal que cesse le luxe tapageur qui règne à l’Elysée, à la chambre des députés, au sénat et dans les ministères ?
Mais revenons à nos critères de sélection.
Sagesse, intelligence, compétence devraient être les éléments de la grille qui permettrait de choisir le meilleur d’entre nous, comme disait avec humour Jacques Chirac, au sujet d’Alain Juppé. lien
Pourquoi aussi ne pas convoquer un psychiatre afin qu’il étudie l’équilibre psychologique de chaque candidat, car tenir les rennes d’un pays implique que l’élu soit parfaitement équilibré...d’autant qu’il a la lourde responsabilité de l’arme atomique.
Quid en effet des excès de colère de Valls (lien) de Placé, de Guaino, Besson, Attali, de Sarközi, (lien) dont une épaule s’agite parfois, animée d’un tic nerveux ? lien
Cal Lightman, spécialiste des comportements, analyse le syndrome du « mouvement d’épaule unilatéral », comme le symptôme d’un homme en train de mentir. vidéo
Quand aux compétences, président et ministres ne devraient-ils pas d’abord prouver qu’ils sont qualifiés pour l’emploi qu’ils vont occuper.
Est-il raisonnable de mettre à la tête du ministère du travail une Khomri qui ne connait même pas les particularités d’un CDI... (vidéo) d’une NKM qui ne connait pas le prix d’un billet de métro (vidéo)... d’un Valéry Giscard qui ne connait pas le prix d’une baguette de pain, d’une Ségolène Royal qui sèche sur le nombre de sous-marins nucléaires... lien
Et quid d’un Frédéric Lefebvre, ex-porte parole présidentiel, qui confond un ouvrage de Voltaire avec une marque de vêtements ? (vidéo) d’une Rachida Dati qui mélange la fellation avec l’inflation...qui évoque un « gode de conduite », d’une Nadine Morano qui appelle a voter Le Pen...d’un Brice Hortefeux qui prend les empreintes génitales pour des empreintes génétiques...d’un Bernard Laporte qui « voulait voir les Antilles de vive voix »...d’un Sarközi tenté par les stylos qui brillent (vidéo)...ou qui abuse parfois de boissons fortes. vidéo
Imaginons un autre scénario : Pierre Rabhi au ministère de l’agriculture, une Eva Joly à la justice, une Irène Frachon à la santé, une Michelle Rivasi à l’environnement, un Paul Ariess à celui de l’économie, une Caroline Fourest à la culture, un Michel Onfray à l’éducation, une Léa Salamé porte parole, un Frédéric Lordon aux affaires sociales, un Yannick Noah au Sport... un José Bové à l’agriculture, il y a l’embarras du choix, et ça aurait tout de même une autre allure que les pitoyables gouvernements qui nous ont souvent été imposés ?
On pourrait aussi se poser la question du pouvoir présidentiel...ne pourrait-il pas être plus limité, comme chez nos voisins helvètes, se bornant à donner une cohésion à son gouvernement, étant plus dans la représentation que dans l’action ?
Mais penchons nous un peu sur les candidats actuels pour l’élection qui aura lieu dans un an.
Avez-vous entendu parler d’Henri de Lesquen ?
Ce candidat à la présidence de la république mérite le détour : il se dit « national libéral », partisan d’un « racisme républicain », et s’il est élu, il a la volonté de rétablir ce qui ressemble plutôt à de l’esclavage.
Il s’agit simplement de supprimer le salaire minimum, déclarant que celui-ci est « une mesure anti-sociale », et que son choix permettrait ainsi à l’employeur de fixer à sa guise le montant de la rétribution de ses employés.
Il affirme « nos ancêtres préféraient l’esclavage plutôt que de mourir de faim »...
Il s’appuie sur le texte de la Bible pour justifier l’esclavage, citant un verset de la parole biblique dans lequel l’apôtre Paul enjoindrait les esclaves à obéir à leur maître, sauf que le verset n’existe pas...
Il a un sens bien particulier de la beauté, méprisant la « musique de nègre », jetant aux orties un rap qu’il méprise, ne gardant que la « grande musique » comme « mètre étalon » et affirmant « on ne peut pas aimer le rap et Mozart en même temps ».
S’il est élu, il fera détruire la Tour Eiffel, et pas mal d’autres monuments indignes de l’idée de la beauté qu’il se fait.
Au lieu d’aller faire un tour sur son blog, blog dans lequel ses propositions sont moins brutales, nimbées d’une parfaite langue de bois, il vaut mieux écouter l’interview réalisé par un Guillaume Meurice au mieux de sa forme. vidéo
Il est probable que ce candidat, et quelques autres, passerait difficilement l’étape de l’étude psychologique qu’en feraient les psychiatres dédiés à cette tache.
Quant aux autres candidats, on pourrait aussi taxer de légèreté François Fillon, qui vient de garantir, par mail interposé, le plein emploi s’il est élu. lien
Il a probablement déjà oublié qu’il a été à la tête du gouvernement Sarközi de 2007 à 2012 et qu’auparavant, de 1993 à 1997, il a été ministre sous Balladur et Juppé, puis de 2002 à 2005, ministre sous Raffarin.
Il semble bien avoir occulté le fait que c’est en 1993 que le taux de chômage à atteint pour la 1ère fois la barre des 10%, pour dépasser en Juillet 2012 le seuil des 3 millions. lien
On est en droit de s’interroger par quel miracle ce qui n’a pu être réalisé en près de 20 ans serait brusquement possible ?
Lenny Escudéro en 1993, faisait en 10 minutes un bilan lucide et cruel de notre société. vidéo
D’où l’initiative des « citoyens du vote blanc » proposant un « candidat blanc » dont le projet serait de « rendre la parole aux citoyens » afin de provoquer une « transition démocratique » (lien) et en écho, un mouvement citoyen vient de lancer : « la primaire des français » initiative qui entend lutter contre le verrouillage de la parole citoyenne. lien
Comme dit mon vieil ami africain : « l’oiseau ne peut chanter et faire son nid en même temps ».
Le dessin illustrant l’article est de Peter Brookes
Merci aux internautes pour leur aide précieuse
Olivier Cabanel
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