Communisme = « utopie » ?
« Si l'homme tire toute connaissance, sensation, etc., du monde sensible, et de l'expérience au sein de ce monde, ce qui importe donc, c'est d'organiser le monde empirique de telle façon que l'homme y fasse l'expérience et y prenne l'habitude de ce qui est véritablement humain, qu'il y fasse l'expérience de sa qualité d'homme. Si l'intérêt bien compris est le principe de toute morale, ce qui importe, c'est que l'intérêt privé de l'homme se confonde avec l'intérêt humain. Si l'homme n'est pas libre au sens matérialiste, c'est-à-dire s'il est libre, non par la force négative d'éviter telle ou telle chose, mais par la force positive de faire valoir sa vraie individualité, il ne faut pas châtier le crime dans l'individu, mais détruire les foyers antisociaux du crime et donner à chacun l'espace social nécessaire à la manifestation essentielle de son être. Si l'homme est formé par les circonstances, il faut former les circonstances humainement. »
Karl Marx, La sainte famille, 1844
Source : http://www.proletaire.altervista.org/marxisme/textes/communisme_utopie.php
Avant de répondre par la négative à cette question, il y a une histoire très intéressante, celle d'un homme, d'un visionnaire, que je dois vous raconter. L'allemand Otto Lilienthal est le premier homme à avoir réussi à fabriquer et voler dans un avion. Son prototype était vraiment très basique, de simples ailes et ailerons courbés auquel il s'attachait. On imagine ce que devaient penser les gens qui ont été spectateurs de ses essais. Sans doute imaginait-on qu'il était complètement fou car il semblait impossible qu'un homme puisse s'élancer du haut d'une colline et voler dans les airs. Otto Lilienthal réitéra un grand nombre de fois ses vols planés, prouvant qu'un être humain pouvait, non pas abolir la gravité, mais l'utiliser pour se déplacer dans les airs. On avait certes déjà vu des montgolfières, mais un homme volant !
Pourquoi parler de l'aviation alors qu'on parle de socialisme ? Eh bien on dit souvent que l'homme est égoïste, que la nature humaine rend impossible l'existence d'une société communiste. Qui n'a jamais entendu ces arguments ? De même nous pouvions entendre à l'époque de notre cher Otto que l'homme était trop lourd pour s'envoler dans les airs, et pourtant... Alors on traita les socialistes d'utopiques. Ceux qui voulaient faire de la société humaine une société sans classes ni esclavage ni exploitation seraient des idiots qui ignorent que la nature humaine est mauvaise.
Karl Marx, grand philosophe et socialiste allemand, base pourtant sa théorie, non pas sur la bonté humaine, mais sur la lutte des classes. Tiens donc, étrange non pour un utopiste rêveur ? Contrairement aux socialistes utopiques de son époque, Karl Marx s'intéressait beaucoup aux sciences, et se considérait lui-même comme un scientifique. Et parmi les scientifiques de son époque, il en est un en particulier qui a révolutionné notre vision du monde : le biologiste et naturaliste Charles Darwin. Darwin a découvert deux choses fondamentales. En premier, la loi de la lutte pour l'existence, qui se manifeste dans tous les processus de la vie. En second, l'évolution des espèces, qui résulte de ce qui précède ; ainsi la vie n'est pas un ensemble de choses éternelles et figées ou cycliques mais a une histoire. Karl Marx comprit que la lutte pour l'existence de Darwin se manifestait elle-même dans la société humaine à travers la lutte des classes, que les sociétés humaines étaient elles-mêmes de ce fait en évolution permanente, enfin que chaque époque historique conditionnait elle-même cette lutte, que la société actuelle elle aussi était vouée à être remplacée par d'autres.
Ainsi, la théorie de Karl Marx ne suppose à aucun moment une quelconque bonté humaine. S'il est vrai que pour Darwin lui-même, La pensée de cette lutte universelle provoque de tristes réflexions, ce n'en est pas moins le coeur de la théorie de l'évolution et de l'histoire proposée par Karl Marx. Et dans cette théorie, Marx montre simplement l'enchaînement historique des sociétés humaines. Notamment le capitalisme, qui produit inévitablement une masse de prolétaires, ayant intérêt à se débarrasser du capitalisme. Avant tout, la bourgeoisie produit ses propres fossoyeurs. Sa chute et la victoire du prolétariat sont également inévitables. - Karl Marx
Ainsi parlait Engels lorsqu'il opposait la conception scientifique du socialisme (le marxisme) au socialisme utopique : « Si, pour croire au bouleversement en marche du mode actuel de répartition des produits du travail..., nous n'avions pas de certitude meilleure que la conscience de l'injustice de ce mode de répartition et la conviction de la victoire finale du droit, nous serions bien mal 'en point et nous pourrions attendre longtemps. [...] Les forces productives engendrées par le mode de production capitaliste moderne ainsi que le système de répartition des biens qu'il a créé, sont entrées en contradiction flagrante avec ce mode de production lui-même, au point de rendre nécessaire un bouleversement du mode de production et de répartition éliminant toutes les différences de classes, si l'on ne veut pas voir périr toute la société moderne. C'est sur ce fait matériel palpable..., et non dans des idées de tel ou tel théoricien en chambre sur le juste et l'injuste, que se fonde la certitude de la victoire du socialisme moderne. »
A aucun moment le socialisme de Marx ne se base sur "l'amour du prochain", la "morale" ou la compassion. « La morale, disait Marx, c'est « l'impuissance mise en action ». Toutes les fois qu'elle s'attaque à un vice, elle a le dessous. » Seuls les "socialistes" bourgeois réformistes formulent une telle conception du "socialisme", puisque c'est dans leur intérêt de classe. La "morale" en général, abstraite, ne veut rien dire, puisqu'elle n'adhère à aucune réalité concrète et peut donc se changer en permanence en tout et son contraire. Le capitalisme est "mal", l'esclave qui se révolte et élimine le capitaliste est "mal" aussi selon cette conception dont on voit très bien qu'elle sert les intérêts de la petite bourgeoisie, effrayée par la violence révolutionnaire, et qui en dernière instance se retrouvera de l'autre côté de la barricade comme l'histoire l'a systématiquement prouvé. Aucun socialiste d'origine bourgeoise ou petite bourgeoise ne peut être réellement socialiste s'il ne trouve pas un quelconque intérêt particulier à trahir son intérêt de classe pour s'allier avec le prolétariat en vue de la révolution socialiste. Par exemple beaucoup de dirigeants socialistes n'étaient pas des prolétaires. Ils n'étaient pas révolutionnaires par "amour du prochain", mais parce que leur situation personnelle et leur intérêt particulier entrait en conflit avec leur intérêt de classe, et donc ils pouvaient rejoindre un autre camp et trahir leur classe sociale, tout comme des nobles avaient trahi la noblesse pour rejoindre la révolution française, etc. C'est la raison pour laquelle Lénine considérait que l'organisation des révolutionnaires devait être faite de révolutionnaires professionels, qu'ils devaient tirer leurs moyens d'existence de l'activité révolutionnaire du prolétariat, seul gage sérieux d'une discipline de fer vis à vis des intérêts de classe du prolétariat. Ce sont les prolétaires eux-mêmes qui financent l'activité révolutionnaire et garantissent ainsi que les révolutionnaires, notamment ceux d'origine bourgeoise, leurs sont fidèles. On ne peut se fier à la "morale" et aux belles paroles.
La morale communiste n'a aucun rapport avec la morale abstraite et universelle de la bourgeoisie, car seule une partie de la population a intérêt au socialisme et non la totalité, il faudra donc lutter contre certaines classes sociales. « Notre morale, disait Lénine, est entièrement subordonnée aux intérêts de la lutte de classe du prolétariat. Notre morale a pour point de départ les intérêts de la lutte de classe du prolétariat. [...] Voilà pourquoi nous disons : la moralité considérée en dehors de la société humaine n’existe pas pour nous ; c’est un mensonge. La moralité pour nous est subordonnée aux intérêts de la lutte de classe du prolétariat. [...] Nous disons : est moral ce qui contribue à la destruction de l’ancienne société d’exploiteurs et au rassemblement de tous les travailleurs autour du prolétariat en train de créer la nouvelle société, la société communiste. »
Non seulement "l'égoïsme" en général n'empêchera pas le socialisme, mais en plus, sans "l'égoïsme" des prolétaires, la révolution serait impossible. Si le prolétariat ne suivait pas son intérêt de classe, il n'y aurait pas la moindre chance de victoire. Autrement dit, les phrases plates sur la "morale", la "violence" en général et autres fadaises abstraites sont la véritable utopie, et sont le poison anti-marxiste le plus redoutable, la morale de la bourgeoisie par excellence, une morale réversible et donc aux antipodes de la conception marxiste de la révolution.
Bref, sur quoi repose le socialisme marxiste ? Non sur une théorie quelconque sortie d'on ne sait-où, ni sur l'amour du prochain et autres fadaises moralistes, mais sur des faits : les contradictions du capitalisme et ses crises inéluctables, la lutte des classes du prolétariat contre la bourgeoisie, et ainsi de suite. Le marxisme n'a donc rien d'une utopie. Et s'il est vrai que cette prévision de Marx a subit quelques obstacles temporaires, la loi fondamentale qu'il a découvert reste parfaitement vraie et mènera de toute façon à la fin du capitalisme tôt ou tard (et sans doute plus tôt qu'on ne le croit).
Ainsi, le jeune Staline brossait lui aussi les traits du socialisme scientifique : « Les crises industrielles d'aujourd'hui, qui sonnent le glas de la propriété capitaliste et posent de front la question : ou bien le capitalisme, ou bien le socialisme, rendent cette conclusion parfaitement évidente, elles font nettement apparaître le parasitisme des capitalistes et le triomphe inévitable du socialisme. Voilà comment l'histoire justifie encore l'inéluctabilité du socialisme prolétarien de Marx. Ce n'est point sur du sentimentalisme, ni sur une notion abstraite de « justice », ni sur l'amour du prolétariat, mais sur les principes scientifiques rappelés plus haut que repose le socialisme prolétarien. Voilà pourquoi le socialisme prolétarien est aussi appelé « socialisme scientifique ». »
Mais voyons-donc quel genre de "réalisme" et de "pragmatisme" ont à opposer au marxisme les défenseurs du système bourgeois.
Ils se divisent en deux catégories.
Les premiers sont les cyniques assumés, les libéraux "de droite", qui défendent directement l'intérêt des plus riches. "L'homme est mauvais voyez-vous, et le communisme est impossible", disent-ils. Donc si nous suivons leur raisonnement, alors il existe bien des intérêts contradictoires dans la société, une lutte inévitable entre les hommes ? Non ? Pensez-vous ! La "main invisible" efface les intérêts contradictoires ! Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, et la lutte n'existe pas car l'intérêt des riches et l'intérêt des pauvres est le même ! Ah ! Mais de qui se moque-t-on ? N'est-ce pas là une vision de doux rêveur utopiste ? Et quel degré de malhonnêteté faut-il pour prétendre que l'intérêt de l'actionnaire est le même que celui du chômeur ou du salarié, cela n'est plus vraiment un secret.
Les seconds défenseurs de la bourgeoisie sont des défenseurs plus habiles et vicieux, les libéraux "de gauche", qui défendent l'intérêt de toutes les couches sociales qui aspirent à s'élever ou à se maintenir dans les sphères de la bourgeoisie (ou de la petite bourgeoisie). Ils disent : "l'homme n'est pas mauvais voyons, l'homme est bon, généreux, l'homme ne fait pas que suivre son intérêt, il peut et doit être altruiste". Donc si nous suivons leur raisonnement, alors les guerres, l'esclavage, le mal, ne devraient pas exister. Nous avons la réalité, et l'expérience répétée des hommes pour témoin du fait que cette vision du monde est fausse. A moins que tout ne soit qu'un problème de "mentalité", mais d'où viennent ces "idées mauvaises" ? N'est-ce pas là une nouvelle charlatanerie idéaliste et mystique ? Ne vient-on pas tout à coup de s'éloigner brusquement du "réalisme" et du "pragmatisme" si cher à nos bourgeois ? N'est-ce pas là une pure utopie de croire que l'homme agit pour des motifs désintéressés ? Ces gens-là ensuite ne se gênent pas pour accuser ensuite le marxisme d'utopie ("tro-stal-itaire" cela va de soi). Mais ce qui est une utopie, c'est le réformisme que prônent ces bourgeois et petits bourgeois. Car faire croire qu'on peut, sous la dictature de la bourgeoisie, imposer une politique contraire aux intérêts de la bourgeoisie, oui c'est cela l'utopie, non le marxisme. Nos bourgeois et petits bourgeois sont si effrayés par ce que pourrait donner la lutte des classes du prolétariat qu'ils en appellent sans cesse au "partage" et à la "compassion". Certains allant même jusqu'à faire passer cela pour du marxisme, et d'ailleurs qui aujourd'hui en France n'est pas persuadé que le marxisme n'est rien d'autre qu'une "idéologie de gauche" ? Tant le véritable marxisme fut pris en otage conservé à bonne des distances des prolétaires afin qu'ils ne découvrent jamais qu'il n'a rien à voir avec ces fades utopies "progressistes" et "sociales" de "conquête de droits", etc. Quant à toutes les variantes réactionnaires de "retour en arrière" que ce soit en économie ou en politique (oui il y a des gens en France qui croient au retour de la monarchie) sont tout en autant utopiques, et devraient éviter de donner des leçons de réalisme au marxisme.
Nous voyons bien que peu importe où nos cherchons, c'est chez les ennemis du marxisme que se trouve la folie utopiste. En effet, admettre que la société humaine évolue comme les espèces selon Darwin, c'est à coup sur aboutir à ce que Karl Marx démontra : le capitalisme est condamné. Voilà pourquoi nos bourgeois soit disant "réalistes" et "pragmatiques" introduisent en douce leurs conceptions utopiques et idéalistes dans leur vision du monde. Au contraire, rien de plus carré et réaliste que l'analyse marxiste qui consiste à accepter la réalité telle qu'elle est pour la transformer. Rien de plus rigoureux, scientifique, pragmatique.
Mais, dit-on, le socialisme a tenté de forcer la nature humaine et a donc échoué. Pourquoi le socialisme a-t-il échoué en union soviétique par exemple, si ce n'est à cause de la "nature humaine" ?
Cela, bien sur, c'est le point de vue de la bourgeoisie, de ses "historiens", de ses "philosophes", etc.
Premièrement, le point de vue de ces intellectuels bourgeois ne fait que refléter l'intérêt de la bourgeoisie, car nous savons nous marxistes, que si l'homme est effectivement intéressé, égoïste et souvent menteur, cela vaut aussi pour les intellectuels et historiens de la bourgeoisie : ils n'ont pas de sainte auréole sur la tête. Et donc, il faut sérieusement remettre en question les soit disant vérités établies sur les prétendus "millions de morts" par exemple. Le communisme signifie l'annihilation totale des classes dominantes, et elles le savent. Rien d'étonnant alors à ce que celles-ci utilisent tout leur pouvoir médiatique pour couvrir le communisme de mensonges et de calomnie, afin de le salir et de le faire passer pour ce qu'il n'est pas. Et comme toujours avec nos bourgeois, l'inversion accusatoire fonctionne puisque ce sont EUX qui sont les plus grands criminels de l'histoire, les plus grands génocidaires, etc. qui donnent des leçons de "démocratie" et de "droits de l'homme" avec une hypocrisie sans égal.
Deuxièmement, l'histoire suit un cours tumultueux et pas une ligne droite. Savez-vous combien de temps la bourgeoisie a mis pour instaurer son régime démocratique ? Plusieurs siècles ! Et combien d'échecs, combien de tentatives, de reculs et de re-tentatives avant d'arriver au système bourgeois achevé aux alentours de 1870 en France par exemple. Il en va ainsi de l'histoire en général, qui avance avec des échecs, et aussi pour l'histoire du socialisme. Il est évident que ce sont les conditions dans lesquelles l'homme est placé qui déterminent ce qu'il fera, c'est donc aux conditions encore trop précaires qu'il faut attribuer les premiers échecs du socialisme. Détailler l'histoire de l'URSS n'est pas l'objet de ce texte, mais il est certain que la toute première tentative de socialisme ne pouvait manquer d'être attaquée et calomniée de toute part, tandis que le capitalisme n'était pas encore mur pour être abattu partout dans le monde. Il avait encore du "positif" pour beaucoup de trop de gens en Europe et en Amérique par exemple, où le niveau de vie était élevé, et donc le socialisme peu attrayant. Mais cela change, car la prétendue "fin de l'histoire" décrétée par la bourgeoisie est bel et bien finie. Il n'aura échappé à personne avec la crise de 2008, et qui s'aggravera en 2017, que l'histoire est tout sauf terminée, et que les affaires sérieuses ne font que commencer.
Enfin, troisièmement, ce qui fut mis en place en URSS fut, comme son nom l'indique, le socialisme, étape intermédiaire vers le communisme. Il ne faut pas confondre ce que mettent en place les communistes et le communisme, qui lui est un objectif ambitieux et non quelque chose qu'on décrète.
Bref, nous socialistes marxistes, sommes-nous utopistes ? Non. Nous sommes scientifiques. Et cela veut dire non seulement que nous considérons le monde de façon scientifique, mais aussi que nous envisageons la question politique de façon scientifique. Cela veut dire qu'on invente ni ne crée quoi que ce soit à partir de nos désirs personnels. Cela veut dire qu'il existe en dehors de notre tête un monde, objectivement, dont le cours n'est pas chaotique, mais obéit à des lois objectives et historiques, que nous pouvons, et même devons connaître, afin de le transformer. Tel est le point de vue matérialiste, marxiste, socialiste. Tel était aussi le point de vue d'Otto Lilienthal lorsqu'il avait compris qu'il fallait, pour voler, non pas "abolir la gravité", mais l'utiliser. De même, nous marxistes, nous ne pouvons "abolir la nature humaine" et en décréter une nouvelle, nous ne pouvons qu'employer l'être humain tel qu'il est afin d'aboutir à la société socialiste. Et pour cela, nous pensons comme Lénine qu'il n'y a qu'un moyen : trouver dans la société même qui nous entoure, puis éduquer et organiser pour la lutte, les forces qui peuvent - et doivent de par leur situation sociale - devenir la force capable de balayer le vieux et de créer le nouveau.
Source : http://www.proletaire.altervista.org/marxisme/textes/communisme_utopie.php
Analyse communiste => http://www.proletaire.altervista.org
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