Deux partis politiques français à découvrir
ll y a deux partis politiques qu'il sera intéressant de découvrir durant cette campagne des européennes de 2014. Il s'agit de l'UPR (Union Populaire Républicaine) et de EDE (Europe démocratie Espéranto). L'un et l'autre seront présents lors de la campagne officielle sur les chaînes de télévision.
Si le premier peut revendiquer plus de quatre mille adhérents, l'autre est beaucoup plus modeste sur le plan des effectifs, même s'il a été créé quatre ans auparavant.
En effet, l'UPR a été fondée le 25 mars 2007, jour anniversaire du Traité de Rome signé en 1957, quant à EDE, son acte de naissance remonte au 21 octobre 2003 à Strasbourg, ville symbolique européenne, s'il en est.
Si, l'UPR devrait être singulièrement boudé par les médias, — je reviendrai sur ce point — EDE en revanche ne devrait pas trop en pâtir.
Je m'intéresse à la vie politique de mon pays depuis tout petit. Cela m'a pris en effet très jeune, et le déclic fut sans doute les événements de mai 1968, j'avais alors treize ans.
J'ai encore le souvenir de mon père m'amenant à Paris un samedi après-midi, alors que la rue Gay-Lussac, théâtre de manifestations toute la nuit durant, fumait encore de gaz lacrymogènes bien présents dans l'air ambiant, et était encombrée de carcasses de voitures renversées, sans compter les arbres arrachés, et avec, comme disait le fameux slogan, sous les pavés, la plage.
Le boulevard Saint-Michel barré par deux colonnes de CRS, des géants noirs, casqués et armés jusqu'aux dents, c'était aussi très impressionnant pour l'adolescent que j'étais.
Les années passent, et voilà qu'en 2013, au printemps, la Castafiore, comme je l'appelle, c'est-à-dire Geneviève Fioraso es qualité ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche s'apprête à défendre un projet inique contre l'emploi de la langue française dans nos universités. Je ne reviendrai pas sur les raisons invoquées par cette ministre : il faut être idiot ou malhonnête, c'est selon, pour défendre un tel projet, qui, comme l'a très bien dit le philosophe Michel Serres, signe l'arrêt de mort de la langue française.
Nous sommes donc à quelques semaines du vote de cette loi, car elle a bien été votée par le Parlement français, cette loi, et je découvre sur Internet une pétition contre cette fichue loi Fioraso, une pétition lancée par l'UPR.
L'UPR ? Inconnu au bataillon !
Comme je suis d'un naturel curieux, et surtout comme je ne veux pas signer n'importe quoi et m'accoquiner avec n'importe qui, je vais visiter le site Internet de ce mystérieux UPR.
Et, ô surprise, je découvre quelque chose de très intéressant, et je vais passer une bonne partie de l'été à visionner les conférences dudit fondateur, un certain François Asselineau, et lire ses nombreux articles et dossiers. Et surtout vérifier tout ça. Et tout ce qui est dit ou écrit, ça tient la route. Vraiment.
Je peux même dire, que le programme de ce parti politique répond en de nombreux points à mes interrogations, restées sans réponse depuis plus de quinze ans.
En quelques mots, il prône la sortie de la France de l'Union européenne en vertu de l'article 50 du TUE (Traité de l'Union européenne), parce que l'Union européenne n'est pas réformable, et il le démontre, il souhaite la sortie de la France de l'OTAN, et le retour aux fondamentaux bien de chez nous, c'est-à-dire le programme du CNR (Conseil National de la Résistance) un programme, rappelons-le qui fut élaboré par les gaullistes et les communistes pendant la guerre, et appliqué dès la Libération, la défense des services publics à la française, etc. Je suis convaincu que là se trouve la chance de la France qui est maintenant engluée depuis des années dans un piège mortel.
La République française est également en danger par différents projets pilotés en sous-main par les États-Unis (Charte européenne des langues régionales et minoritaires, projet des euro-régions qui, comme par hasard, seraient transfrontalières, mais aussi la réduction du nombre des régions en France, la suppression des conseils départementaux, comme l'a proposé tout récemment Manuel Valls dans son discours de politique générale, etc.
Tout cela relève du principe du cliquet, et ne permet donc jamais de revenir en arrière, avec à terme une Europe non plus constituée d'États nations mais de régions, chacune parlant sa langue, avec au-dessus, j'allais dire : « über alles » sa majesté l'anglo-étatsunien.
Volià ce qui nous attend, ou plutôt ce qui guette les générations futures.
Le lecteur sagace remarquera qu'il y a un État qui, lui, profite à fond d'un tel projet.
Je n'insiste pas. Le site de l'UPR est très bien organisé et documenté, et j'invite vraiment le lecteur à s'y rendre. Il apprendra plein de choses.
Alors, tout naturellement, je contacte le parti UPR, en vue de rencontrer François Asselineau en personne. Je souhaite en effet, lors d'un passage à Paris prévu deux mois plus tard, c'est-à-dire en septembre 2013, rencontrer ce monsieur dans le cadre d'un rendez-vous. J'ai une proposition à lui faire. Un de ses collaborateurs, qui me répond sur le site Internet, — appelons-le Vincent — me fait savoir dans l'heure qui suit que la réponse dudit François Asselineau est déjà : "Dites-lui que je le recevrai avec plaisir lors de son passage à Paris", je précise que j'avais proposé une date autour du 14 septembre 2013. Or, nous n’étions encore qu’à la mi-juillet 2013.
Par la suite, j'ai dû appeler Vincent et lui ai écrit une bonne dizaine de fois, sans réponse. Que ce soit sur sa messagerie, par texto ou par Internet, le résultat fut toujours le même : silence radio. Bien, bien !
Inutile de dire que je passais comme prévu en septembre par Paris pour me rendre aux Pays-Bas pour une durée de quinze jours et que je proposais même une rencontre pour le retour. Toujours aucune réaction.
Par la suite, et étant d'un naturel plutôt tenace, je tentais de nouveau le coup, mais cette fois-ci avec un autre collaborateur — appelons-le Laurent. Lui, il fut plus disert et même plus coopératif que Vincent, mais malgré mon insistance, il finit par me dire au mois de décembre 2013, un peu déçu, je le crois, qu'il ne parvenait pas à obtenir une réponse de François Asselineau. Et je crois vraiment qu'il a essayé, lui, de me donner satisfaction. Une fois, François Asselineau était en Grèce, une autre fois je ne sais pas où, pour une conférence sans doute... Bref, jamais de temps à me consacrer au sein de sa permanence. Bon, bon !
Je précise que j'ai bien évidemment conservé l'intégralité des échanges passés avec l'UPR.
Alors ? Eh bien, je mène donc actuellement campagne pour les européennes, mais pas pour l'UPR. D'aucuns vont dire que je règle des comptes ? Mais oui, je règle des comptes !
En effet, à l'UPR, il semble qu'on n'ait pas vraiment bien compris certaines choses qui ne vont pas en Europe et que je comptais bien expliquer à François Asselineau en personne.
Il ne m'a pas reçu ? Eh bien, tant pis pour lui, et tant pis pour l'UPR !
Je roule donc actuellement pour le seul parti qui, lui, a tout compris sur le problème majeur de l'Union européenne, un problème que visiblement dans la maison UPR on n’a pas vu, ou qu’on ne veut pas voir, puisque c'est absent du programme, à savoir la nécessité d'une langue neutre pour favoriser les contacts entre les citoyens européens. C'est bien joli de lancer une pétition contre la loi Fioraso et d'être pour la défense de la langue française, mais quoi proposer de vraiment concret pour faire face à ces attaques en règle contre notre langue, des attaques qui, comme le disait fort justement Jean Dutourd, viennent de l’intérieur comme de l’extérieur.
« la langue française n'est pas malade, elle est en guerre. Elle est victime d'une agression. Elle est envahie par les armées du sabir qui la ravagent comme les armées anglaises ravageaient la France pendant la guerre de Cent Ans. »
(Jean Dutourd, de l'Académie française)
Du reste, il n’y a pas que le français qui souffre de la situation actuelle, toutes les langues sont en danger. Et la langue anglaise, la vraie, ne fait pas exception. Mais passons.
Apprenez donc, M. François Asselineau, ainsi que les militants de ce parti, que je souhaitais obtenir votre accord pour présenter sous forme d'une conférence devant vos instances dirigeantes la question linguistique au sein de l'Union européenne.
Cette proposition reste bien entendu sur la table.
Comme je l'ai déjà dit, ce point est absent de votre programme, c'est à mes yeux une lacune. Une grave lacune.
Eh bien, parlons en de ce problème et du seul parti politique français qui s’est attelé à cette tâche et qui est inscrite dans ces statuts, je veux parler de Europe Démocratie Espéranto.
Que propose donc ce parti créé, je le répète, en 2003 ?
D'abord de dénoncer la Convention européenne des droits de l'Homme qui dilue dans du blablabla sur les libertés individuelles les articles de la Déclaration universelle des droits de l'homme, pourtant de deux ans son aînée, et qui au passage supprime les fameux droits créances.
Les droits créances, ce sont les droits pour tout citoyen de pouvoir disposer d'un logement, d'une éducation, d'un travail, de la santé, d'une protection sociale.
C'est curieux, n'est-ce pas, mais ces droits créances sont absents de la Convention européenne des droits de l'homme rédigée pourtant en 1950 et plusieurs fois modifiée jusqu'en 2010. Cherchez l'erreur !
Ensuite, apprenez à l'UPR que même si la France devait sortir de l'Union européenne, et vous m'avez convaincu sur ce point, il faudra bien envisager une coopération avec d'autres pays, qui inévitablement suivront notre exemple, et la communication internationale avec la langue de l’empire, vous ne croyez pas que cela suffit comme ça ?
Alors, il faudra bien donner aux citoyens la possibilité de communiquer sur un pied d'égalité avec leurs homologues étrangers, et ce avec le seul candidat valable pour cette tâche : la langue internationale espéranto.
Précisons pour ceux qui n'en sauraient rien, — et c'est justement ceux-là qui en parlent le plus, forcément — que l'espéranto n'est en aucun cas un gadget, même s'il fait sourire ou se gausser les ignorants. Et un ignorant, qui rit ou qui se gausse, reste un ignorant. Citons à ce propos le journaliste de Télématin sur France 2, Patrice Romedenne, qui a traité la liste électorale "Espéranto, langue commune équitable pour l'Europe" de liste farfelue. C’était le mardi 6 mai 2014. Certes, ce journaliste citait le journal l'Opinion, le canard fondé en 2013 par Nicolas Beytout et financé par le Medef, — vous savez la machine à broyer les travailleurs dont le fiston Gattaz est le président — mais la mimique qu'il prend, Patrice Romedenne, montre qu'il est bien réveillé et qu'il reprend à son compte le qualificatif de farfelu employé par son confrère s'agissant de cette liste électorale, citée du reste et moquée comme d'autres petites listes. Pour ce petit monde, hors les grands partis, tout le reste les fait bien rire. Riez, messieurs !
Cette langue, l'espéranto, est en effet parlée chaque jour dans le monde entier et est vraiment une langue internationale, parce qu'elle est la plus facile des langues à apprendre, qu'elle dispose d'un vocabulaire européen : l’espéranto, c’est donc une synthèse des langues latines germaniques et slaves.
Son usage au niveau européen réduirait la facture de la France de plus de 5,4 milliards par an. Chiffres de 2005 que l'on trouve dans le Rapport Grin, un rapport demandé par l'Éducation nationale à un linguiste et économiste suisse, François Grin, et qui aboutit à des conclusions qui ne plurent pas du tout aux autorités mandantes. Ce rapport fut donc tout simplement enterré.
Et pour ceux qui la "ramèneraient" en disant que puisque cette langue est européenne, elle ne peut convenir pour un usage mondial, eh bien, pan sur les doigts ! c'est encore raté.
En effet, la manière syntaxique de construire les mots est exactement celle du chinois (excusez du peu !) mais aussi du birman, du thaï, du vietnamien et du tibétain. Elle s'apparente aussi, mais un peu moins à toutes les autres langues parlées dans le monde, langues qu'on nomme agglutinantes et qui précisément n'appartiennent pas à la grande famille des langues indo-européennes qui, elles, sont flexionnelles.
Enfin, je ne m'étendrai pas sur la littérature, ni sur la musique en espéranto. Que le lecteur se reporte donc sur Wikipédia pour commencer.
En résumé, chacun retrouve dans l'espéranto un peu de sa propre langue, et c'est probablement là qu'il faut voir le succès de l'espéranto qui a diffusé sur toute la planète. Les faits, rien que les faits.
À EDE donc, nous proposons l'enseignement de l'espéranto, à raison d'une heure par semaine pour tout écolier entrant au CM1. C'est bien suffisant. Ce rythme lui permettra d'entrer en sixième avec un bagage linguistique international.
Il est évident, mais précisons-le tout de même, qu'il n'est pas dans notre intention, à EDE, de toucher à l'enseignement de l'anglais. Bien évidemment.
En revanche, nous défendons la possibilité pour tout citoyen de pouvoir apprendre la langue de son choix et ce quel que soit son âge, ainsi que la création d'un super programme Erasmus.
Au niveau politique, l'utilisation de l'espéranto comme langue-pont au sein des institutions européennes est également l'une de nos mesures phares.
Le reste du programme peut être consulté sur notre site internet
Un dernier point : toutes nos têtes de listes sont des femmes. Et pas des potiches, s'il vous plaît ! Et notre adversaire principal, c'est encore cette fois-ci et bien évidemment l'abstention et le Front national ; ce parti qui n'est au fond qu'un parti attrape gogos, une affaire familiale, pour ne pas dire financière, et sur lequel il n'y a rien à dire de plus.
Enfin, rêvons à une UPR qui méditerait sur cet article dont je n'ose croire qu'il restera sans conséquence.
À bon entendeur, salut.
J'ai dit plus haut que l'UPR risquait d'être boudé par les médias. Le verbe boycotter conviendrait mieux. C'est évidemment injuste, mais c'est ainsi. Le programme de ce parti gène terriblement tous nos tireurs de ficelles, les médias notamment qui sont aux ordres. En effet, la question de savoir si la France doit ou non sortir de l'Union Européenne est taboue en France. Interdiction d'en parler.
EDE, auquel j'appartiens, n'étant pas sur cette position, (pas encore), ce risque n'existe pas pour ce parti.
La parole est donc maintenant aux lecteurs de cet article, et nul doute que les opposants à l’espéranto vont s’en donner à cœur joie. Si cela peut leur faire plaisir, après tout cela ne fait que 127 ans que cela dure... Et puis il faut bien que chacun s’occupe. En revanche, s’agissant des partisans de l’UPR, assez nombreux sur Agora Vox, il sera intéressant de lire leurs commentaires surtout s'ils sont capables de ne pas succomber à la vilaine tentation des premiers cités.
Je laisserai donc les premiers vomir, et ne répondrai qu'aux seconds.
Pour le lecteur intéressé :
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