Lettre d’un Français normal
Je suis citoyen français, employé subalterne, j’ai 39 ans et suis père de deux enfants. Au lendemain d’élections qui auront fait beaucoup de bruit, j’ai le regret de ne pas ressentir la tristesse de commande. Et j’ai, je crois, de bonnes raisons à opposer aux indignés et aux dépités que les « heures sombres » affolent.
Commençons par montrer patte blanche : je ne fais pas partie des électeurs frontistes. Le camp du bien ne pourra, pour autant, me compter dans ses rangs car je me suis abstenu. J’aggrave mon cas par ceci : ce fut un véritable choix politique de ma part, étranger aussi bien à la paresse qu’à la lâcheté, à l’inconscience qu’aux postures du « tous pourris ». Pour la première fois, en effet, j’ai délibérément boudé un scrutin qui, sans cela, aurait recueilli de ma part un suffrage blanc, comme tous les scrutins depuis plusieurs années maintenant. Le vote blanc, toute la classe politique le sait pouvoir porter rapidement témoignage du premier parti de France : celui précisément des non-représentés, des gens qui ne se reconnaissent ni dans la gauche, ni dans la droite, ni dans les ultras des deux bords. Or, si la récente « reconnaissance » du vote blanc semblait le signe d’un début de courage politique, lui refuser toute légitimité dans le décompte final était un camouflet ne pouvant qu’inviter les gens sans parti, soit à rejoindre en définitive les rangs du FN, soit à se résoudre à devoir végéter dans les limbes de l’abstention. Vexé, et par esprit de vengeance, j’aurais donc pu, moi aussi, me montrer plus susceptible encore et me complaire dans le fameux « vote sanction ». D’autant plus que cette reconnaissance à la fois désespérée et stérile du vote blanc masquait très mal la volonté, par ce biais, d’émousser les résultats de l’extrême droite, annoncés comme dévastateurs.
Le FN, parlons-en. Je suis né en 1974 et n’ai connu que la France qui tombe. De manière concomitante, ce parti a fédéré, prospéré sur l’incurie des uns et les désillusions des autres. Mais quoi qu’on en pense, il est sidérant de constater combien nos « élites » sont loin de comprendre un phénomène qu’elles participent par ailleurs à amplifier à chaque fois qu’elles en parlent avec des trémolos et à grands coups d’anathèmes. Lorsque l’on est attaché à son pays, que l’on tient la liberté d’expression pour première valeur démocratique et la justice (la vraie, sans l’épithète hypocrite à la mode) pour la simple émanation du bon sens, on ne peut qu’être consterné par la médiocrité dont font preuve à qui mieux mieux journalistes et hommes (ou femmes, parité oblige) politiques. Car comment réagissent systématiquement les uns et les autres à l’annonce d’une victoire de l’extrême droite ? L’attention de la classe politique se porte alors sur les seuls moyens de barrer la route au FN quand l’obsession des journalistes est d’avoir l’exclusivité d’une bisbille, d’une polémique ou d’une déclaration de candidature aux prochaines élections. Triste et pitoyable constat. Toutes et tous ont profondément ancrés dans les esprits l’image de la politique spectacle, d’un grand théâtre de marionnettes ou le choix est laissé aux électeurs entre côté cour et côté jardin. Et lorsque le FN sort vainqueur, halte au sketch ! entend-on, on ne joue plus, les masques tombent. Point alors un « Front républicain » qui tient autant de la République que son ennemi préféré ne tient de la Nation. Ainsi devient-il au moins manifeste qu’il n’y a que deux partis dans ce pays ; les Français en ayant soupé de l’un, en toute logique, à tort ou à raison, ils plébiscitent à présent le second.
Disons quelques mots du projet européen – on en oublierait presque que c’est de lui qu’il est question au départ. L’Europe tient debout depuis des décennies grâce à un chantage : on la dit garante de la paix. Il est bien évident que sans l’amitié franco-allemande accouchée aux forceps après des années de guerre fratricide, l’Europe n’aurait jamais vu le jour. De là à prétendre que la paix est un legs, voire un produit de l’Europe, il y a beaucoup. C’est l’inverse qui est vrai. C’est dans le dégoût de la pire guerre de l’histoire que le doux commerce s’est immiscé comme jamais et que la construction européenne s’est élancée. Nulle identité commune à l’horizon néanmoins, nulle perspective culturelle, politique ou militaire à partager. On escomptait souder les peuples par la seule ou inaugurale effusion marchande, faisant à moyen terme d’un continent entier un souk sans âme où les plus nantis spéculent sur la consommation hébétée des classes moyennes. Durant les Trente Glorieuses, ces classes moyennes n’ont rien vu venir et le pouvaient difficilement. Depuis quarante ans, chaque jour qui passe est un désaveu infligé à la grande cause marchande dont ils sont devenus les esclaves consentants. Cette cause, aussi bien les libéraux que les socialistes ou les néo-marxiens la soutiennent ; elle stipule qu’une identité est ad libitum et que nous devons nous soucier avant tout de l’ « avoir » et non de l’ « être ». Résultat : c’est un parti dans l’outrance identitaire qui, par réaction, dame le pion à tous les boutiquiers qui ne cessent de nous dire, sans rougir, que « sortir de l’Europe, c’est sortir de l’histoire ». Et si sortir de l’Europe, c’était plutôt sortir de l’historicisme, de la fuite en avant, du culte de la croissance, du conformisme et des rêves de fin de l’histoire, fût-ce au prix de quelques années de continence forcée ? En outre, les Phéniciens ont-ils attendu l’Union européenne pour commercer ? Même dans le cadre de relations commerciales, il y a de fortes chances qu’il y ait une vie en dehors de l’Europe. Dans le cas contraire, cette Europe laisserait clairement paraître ses visées hégémoniques et ses tendances impérialistes, centralisatrices, uniformisantes.
J’en viens à présent, et pour finir, à l’état de la politique en France. Je ne fais pas partie de celles et ceux qui conspuent à longueur de temps nos représentants. À mes yeux, ces derniers sont autant si ce n’est davantage les jouets avides que les promoteurs avisés du cours des choses. Je n’attends rien d’eux et surtout pas un homme providentiel que notre époque, médiocre et revendiquée telle, serait bien incapable de produire. Je sais aussi pertinemment qu’à l’heure de la foison consumériste, la France n’a plus, à elle seule, les capacités de concurrencer les États-Unis, la Chine ou la Russie. Qu’à cela ne tienne : c’est au plan des idées qu’elle a une place à prendre, et non en tant que donneuse de leçons, comme c’est si souvent le cas, mais en tant qu’humble exemple à suivre. Le régime représentatif est en train de mourir à petit feu, ici comme ailleurs, et avec lui l’idée d’expertise ; j’entends par là que nos représentants sont tellement mauvais et impuissants que l’on se dit que n’importe qui ne ferait pas plus mal à leur place, de là que la politique, c’est bête comme chou. Un gouffre béant s’est ainsi creusé, en France peut-être plus qu’ailleurs, entre dirigeants déconnectés du réel et masses à l’écoute des moindres projets de renouveau, avec une préférence marquée pour les plus démagogiques d’entre eux. Or, en évacuant l’expertise avec la professionnalisation – délétère quant à elle –, le risque est grand de tomber de Charybde en Scylla. Si la politique doit redevenir ce qu’elle était à ses origines grecques – une activité d’amateurs – elle ne doit pas pour autant devenir ce qu’elle n’a jamais été (même à Athènes du temps de sa splendeur), à savoir la seule activité humaine pour laquelle ne serait requis aucun talent particulier ni aucun devoir adossé, dans le cas présent, à une finalité commune.
Cela dit, les « élites » actuelles devront, tôt ou tard, prendre acte de l’ampleur des changements politiques qui attendent ce pays, consentir, tout comme leurs administrés frileux, à faire de la politique autrement (i.e. hors du mercenariat), accepter la mort culturelle et politique des grands médias qu’auront été la presse écrite et surtout la télévision (débarrassée des dîners-spectacles les soirs d’élections), et ne plus dauber sur l’Internet, où foisonnent à la fois le pire et le meilleur, la vanité la plus sordide et le questionnement sur notre condition politique le plus ancré dans la réalité, qu’un énoncé de valeurs communes devrait aider à démêler. Le dépassement du régime représentatif ne doit pas inquiéter et désarmer, sauf à considérer les travaux de grands penseurs – à commencer par Simone Weil – comme totalement creux. La France doit profiter de la crise (politique avant d’être économique), non pas pour marteler « croissance, croissance ! », mais pour penser la cohérence d’institutions inédites, réellement démocratiques, ne négligeant ni ses ressources humaines, ni le besoin de compétences, ni l’horizontalité, ni la verticalité. Des succès dans ce domaine ne seraient pas seulement exportables, ils seraient pérennes. Tout est donc à faire.
Le résultat électoral du week-end dernier ne restera probablement pas sans effet, et nous sommes rendus à un point tel que le moindre mouvement est, en soi, une bonne nouvelle. Aucun parti, par définition, ne peut pour autant porter en son sein de réels espoirs tant le bien commun les transcendent tous. Sortir de l’Europe mercantile est peut-être un premier pas vers le changement salutaire. Âgé de dix-huit ans et trois mois le jour du référendum de Maastricht en 1992, je n’ai à l’époque pas pu voter à cause d’un embrouillamini administratif dont la France, cette usine à gaz bureaucratique, a le secret. J’aurais voté non. Je n’ai pas manqué, cependant, en 2005, de déclarer à l’Europe mon absence de flamme et j’ai constaté, comme tout le monde, le peu de cas qu’avait suscité mon geste, pourtant majoritaire, en haute sphère bruxelloise. Aujourd’hui, le divorce entre la France et le consortium chargé de statuer sur la taille des tomates est consommé. Contrairement à ce que l’on essaie de nous faire croire, cela ne signifie pas que la France déclare la guerre à l’Europe, cela signifie qu’elle veut à nouveau faire passer l’ « être » (le sien propre comme celui de ses voisins) avant l’ « avoir ». C’est à force de mépriser l’ « être », vital pour chaque peuple et étranger à l’Europe actuelle, que nous aurons à nouveau la guerre.
Éric Guéguen
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134 réactions à cet article
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Moscovici en direct sur la 5
Le remède au mauvais vote des français : la pédagogie !!
Ben vi le peuple est con, il faut lui expliquer combien c’est bon pour lui toutes les saloperies qu’on lui fait subir !!!
Ahhhh .. la miracle de la pédagogie !!Mosco dégage !! ha t’es déjà dehors, bon ben ferme là et reste dehors !!!
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En novlangue, le mot « pédagogie » signifie « propagande »
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Moscovici, le mec a qui l’on donne le poste de ministre de l’économie alors qu’il déclare à 55 ans à peine plus de 230 k€ de patrimoine après avoir toute sa vie reçu des salaires plus que conséquents ?
Un modèle de mauvaise gestion ou de mensonge ?
Son avis n’est guère intéressant ! -
novalangue ou la manière de certain de pratiqué le néologisme a la sauce qui leur convient : c’est tout simplement DE LA LANGUE DE BOIS !
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Pédagogie ? On est bientôt bons pour les camps de réeduc’ !
Moi pas vouloir de GPA, burka et merde à l’UMPS ?Au bout de 6 mois nous serons crânes rasés, pyjama gris, ânnonant en symbiose et vivre-ensemble,
T.I.N.A. ! T.I.N.A. ! T.I.N.A. !
Merci ô grand Mosco !-
A lire un article dans le « Monde diplomatique » qui dit :
« »Ce que s’abstenir veut dire".L’abstentionnisme pour les élections du Parlement européen, est devenu un phénomène marquant de la vie démocratique française en ne mobilisant plus qu’une minorité d’électeurs. Le FN se présente comme le parti eurosceptique par excellence.
Dans le contexte politique, l’abstention est la cause et la conséquence de l’alternance.-
Bonjour,
C’est triste mais Vals m’a fait rire dans son dernier discours.
Il demande de nous ressaisir et d’un autre coté il annonce continuer la même politique mais en l’accélérant et tout en nous disant qu’il nous a compris.
Nos dirigeants nous pennent vraiment pour des imbéciles.
C’est du mauvais cirque.
Coppé , Fillon , Sarcosy , Hollande, Juppé , Mélanchon........ tous ont le même discourt...« ils nous ont compris ! » et la famille Le Pen rigole.
Nous réclamons la sortie de l’ UE et de son montage financier et économique qui fabrique en France du chômage et de la misère.
Vous vous rappelez nos dirigeants qui se moquaient des citoyens avec leur gag des plombiers polonais......... !Maintenant nous avons en plus les Roumains , les Bulgares, les Lettons , Lituaniens ..................et bientôt les Ukrainiens.......délocalisations , casse des salaires , immigration .
Tant que pour un travail équivalent dans l’ UE le salaire varie de 1 a 8 il y aura des délocalisation , de l’immigration et du chômage de masse ....ce sont les vases communicants.
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...de son montage financier et économique qui fabrique en France du chômage et de la misère.
C’est mal dit et en partie faux : En fait l’UE a été crée sur mesure pour certaines entreprises françaises : Carrefour, Société Générale, Vivendi, Axa, Renault, Bouygues, Orange... plus des centaines d’autres sont heureuses dans l’UE comme cochon dans le fumier.
Maintenant imaginez ce que ces français là ont gagné et comparez le à ce que d’autres (petits) français ont perdu. Pensez-vous vraiement que le pot-aux-roses c’est l’artisan moldave ?
L’axiome « Nation/Nationalime » fausse tout, même l’évidence mathématique.
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Bonjour Piotrek
L’artisan moldave est avantagé par rapport a l’artisan français. En fonction des métiers par exemple maçon ou plombier dans un premier temps il viendra travailler en France au noir pour voir comment « ça marche » . Il se fera payer moitié moins pour le même travail et se fera connaitre. Pendant cette période il touchera néanmoins deux fois plus. Ensuite grâce au bas devis il va se faire une clientèle.
Dans un troisième temps il va se déclarer officiellement et faire venir sa famille pour profiter des acquis sociaux et c’est normal ! Cela demande du courage d’aller travailler ainsi à l’étranger.
Le mauvais coté c’est qu’il va travailler au noir sans payer d’impôts ni de charges sociales. Il va casser les prix du marché dans sa profession en France et quitter son pays ........immigration incontrôlée car normale !
Que cela soit mal dit c’est possible mais faux je ne suis pas d’accord.
Tout ce que l’on dit est en partie contestable. Un forum comme le notre est créé pour échanger des idées et avec l’apport de tous dont le tien de mieux comprendre et le plus souvent de confirmer ou d’infirmer certaines idées . -
Je suis tout à fait d’accord avec ce que vous venez de dire.
Mais dans votre commentaire précédent, vous associez « montage fiancier » à l’« immigration », le gros poisson et le menu fretin. C’est mal dit à mon avis. Le polski plombier ne va pas faire de société écran au luxembourg.
Enfin dire que les français en général souffrent du poids de l’UE c’est faux, car certains français on touché le pactole, (j’en donne une listre très partielle) et généralement à l’aide de montages financiers pensés par des français.
Vous pensez réellement que c’est les pays de l’Est qui ont proposés seuls une proposition de loi pour exporter leurs pauvres travailleurs ? Moi mon nez me dit que ces gros poissons purement français sont tous parfaitement ravis de pouvoir importer de la main d’œuvre pas chère.Dire que tout le mal est dans la dualité France/EU c’est dont économiquement/politiquement/stratégiquement totalement faux : l’ennemi n’a pas de nationalité, ou plutôt il a toutes les nationalités, et c’est pas le libéralisme en général, c’est une version encore plus dangereuse : une oligarchie apatride opportuniste qui n’hésite pas à utiliser les biens publics pour s’enrichir voir même, comble du comble : éponger ses dettes !
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Piotrek,
« ravis de pouvoir importer de la main d’œuvre pas chère »Et j’ajoute : qui ne mange pas halalcdlt. -
« ils nous ont compris ! » apparent pas puis qu’ils pensent qu’il faut en rajouter une couche !
Nos politiques, seraient ’ils, la nouvelle noblesse ? et la famille Le Pen rigole !
Bien sûr quelle rigole, avec leurs nouveaux parlementaires, ils vont remettre leurs paquebots à flot !
Les premier crétin de l’affaire sont les abstentionnistes ! -
@ Tintin
Pourquoi au noir ? Dans le cadre de la libre circulation des biens et des services ilpeut devenir auto entrepreneur comme tous citoyen européen et pratiquer légalement les tarifs qu’il désire. -
Et pendant ce temps là, une magnifique réussite à mettre à l’actif de l’UE :
Accord gazier historique entre la Chine et la Russie, 400 mds $ ....
Belle quenelle de Poutine aux bouffons Européens et Otan.C’est désespérant de stupidité !!
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Bonjour Eric,
Il est dommage que vous vous soyez abstenu car il y avait un parti qui n’est ni xénophobe, ni raciste et qui propose la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN.C’était le bras d’honneur que vous auriez du faire à l’UE-
Bonsoir à vous mon cher Eric,
Première remarque : si tous les français « normaux » étaient capables de produire de telle lettre, je ne verrais aucun inconvénient à élire à la tête de l’état un Président ’normal’ .Pour le reste, je ne sais trop quoi ajouter en complément de votre témoignage, tant celui-ci rejoint ma propre pensée et, j’en suis sûr, rejoint également celle de la plupart des français ’normaux’ comme vous mais qui n’ont pas nécessairement votre don pour pouvoir l’exprimer ainsi.Vous l’avez fort justement rappelé, nous vivons une époque d’une médiocrité telle que plus personne ne croit, non seulement en l’Europe, mais plus non plus en la France.Ainsi, lorsque vous en appelez à nos « élites actuelles » afin qu’elles prennent enfin « acte de l’ampleur des changements politiques qui attendent ce pays », je pense que vous savez tout comme moi que celles-ci ne changeront rien. Pas plus que la « masse » d’ailleurs...Dans une société mercantile tablant uniquement sur le « nombre », ce n’est pas moi qui vous apprendrai qu’il n’y a rien à attendre d’une quelconque ’démocratie égalitariste’ .En revanche, quitte à faire un appel, je pense que vous me rejoindrez pour essayer de mobiliser, autant que faire ce peut, ce ’petit nombre’ d’individus qui constituent la VRAIE élite de ce pays. je veux évidemment parler des plus vertueux, des plus compétents d’entre nous. En un mot : des plus patriotes ! Mais pour cela, il faudrait un vrai changement de régime : certes une démocratie mais qui, comme vous le rappelez, ferait la part belle aux « meilleurs d’entre nous ».Encore merci pour cet article de qualité qui change de la médiocrité ambiante relative à ces élections européennes...-
certes une démocratie mais qui, comme vous le rappelez, ferait la part belle aux « meilleurs d’entre nous »
Une espèce d’« aristo-démocratie » ? -
Tout à fait Rounga : une aristo-démocratie
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bref la démoncratie des aristo usuriers consanguins les vatican et cie en savent quelques choses de leur pacte avec les madin veau d’or belzebut mamon c’est leurs création
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Non, la démocratie, c’est tout le monde ou c’est pas la démocratie. La dictature du nombre vous dérange ? Moi c’est la dictature d’un tout petit nombre qui me dérange...
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Bonjour Attilax.
Je trouve l’argument un peu court, si vous me permettez. Interrogez donc l’étymologie de ce régime : demos d’un côté, kratos de l’autre. Soit le tenant d’un pouvoir, et l’exercice de ce pouvoir. Considérez-vous que l’acte de voter soit réellement la manifestation d’un pouvoir politique ? N’est-ce pas plutôt un droit de regard, un contre-pouvoir ? Maintenant, tentez d’imaginer ce que peut être réellement l’exercice du pouvoir, et une fois que vous aurez cerné le kratos, concentrez-vous sur le demos qui en découle. Je vous fais le pari que dans un pays de 65 millions d’âmes, vous réviserez bien vite votre jugement.
Donner du sens au kratos implique nécessairement de redéfinir le demos. Je ne dis pas qu’il faut délaisser le peuple, je dis qu’il faut enfin considérer le peuple au pouvoir, non plus en acte dans son ensemble - ce qui demeure illusoire - mais en puissance. Les gens qui nous gouvernent doivent en être issus, vivre ainsi les répercussions quotidiennes des mesures qu’ils sont amenés à prendre, et non pas vivre dans le monde clos des affairistes professionnels.
À bientôt,
EG -
Je ne partage pas du tout votre avis, perso le « demos », c’est à dire le peuple, me va comme il est et je n’ai aucune envie de le rééduquer, il le fera de lui-même si un jour il se libère. Et je ne vois pas en quoi le fait d’être 65 millions nous empêche de voter nous-même nos lois, sauf si vous avez une peur bleue de ce fameux « demos »... Dans ce cas, défendez la République et ses élites, pas la démocratie.
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D’une part vous avez tort, je pense, d’opposer république et démocratie. Elles ne se situent pas au même plan. C’est un moyen commode, ces temps-ci, de préserver la sacro-sainte démocratie que de dire que des éléments républicains l’ont avilie, mais c’est un réflexe que je n’adopte pas.
D’autre part, je n’ai jamais parlé de « rééduquer » qui que ce soit, seulement d’assumer que l’exercice effectif du pouvoir n’a strictement rien à voir avec le suffrage, que 65 millions d’âmes sur l’agora, c’est impossible, et que parmi elles, une quantité importante ne voient dans la politique qu’une corvée dont elles se passeraient volontiers.
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Hélas, j’oppose république et démocratie car ces deux systèmes sont de rigoureux contraires : l’un offre le pouvoir aux ultra-riches avec des représentants professionnels, l’autre leur confisque en impliquant tous les citoyens. De plus, historiquement, la République débouche trop souvent sur l’Empire pour qu’on puisse lui faire encore confiance...
Pour l’agora à 65 millions (enfin moins, il n’y a pas vraiment 65 millions de citoyens pouvant voter), je ne comprends pas votre problème : avec internet et les possibilités informatiques d’aujourd’hui, chacun pourrait participer simplement. Même plus besoin de tirage au sort, c’est dire !
Le seul point sur lequel je vous rejoins est le dernier : oui, c’est chiant de s’occuper de politique, ça prend du temps et la majorité d’entre nous ont des vies suffisamment occupées pour ne pas rajouter ça. C’est pourquoi il faudrait à mon avis dégager une demie-journée « citoyenne » pour remplir ses devoirs (si on était en démocratie, bien sûr, ce qui rassurez-vous n’est pas près d’arriver).
Je précise que la démocratie servant à ne plus avoir de « maîtres » est par essence même une forme d’anarchie, ce que ne sera jamais la république, raison pour laquelle la première m’intéresse beaucoup plus idéalement que la deuxième... -
@ Attilax :
Il faudra que vous nous donniez des exemples de démocratie effective, parce qu’à part Athènes qui a dégénéré dans la corruption et ses visées hégémoniques et qui a, par surcroît, démocratiquement condamné à mort Anaxagore et Socrate, je n’en vois pas.
L’exercice du pouvoir ne peut se résumer à taper « 1 » pour untel ou « 2 » pour tel autre candidat confortablement installé dans son fauteuil devant un écran. Ça, c’est valable pour la Star Ac’, c’est tout. Si vous voulez confier réellement le pouvoir au peuple, il va falloir compter sur les rares en son sein à être prêts à se retrousser les manches au quotidien et bénévolement, et pas seulement une demi-journée dans l’année pour apprendre les bases.
La démocratie prête voix à chacun, c’est ce qui fait sa force. Mais il y a là une tendance centrifuge. Pour unifier les volontés et faire tendre les regards vers un bien commun, il faut penser la chose commune, la res publica, la république, centripète quant à elle.
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Une fois de plus, je ne partage pas votre avis concernant les « gentils volontaires » pour organiser le pouvoir. L’idée incroyable de Socrate est justement de placer au pouvoir les gens qui n’en veulent pas ! Donc placer des volontaires est déjà trahir cette idée, il me semble... Athènes était imparfaite, certes, mais l’équation politique qu’ils nous ont laissé est géniale et à mon avis applicable aujourd’hui à l’ensemble d’un pays... Quand aux citoyens votant depuis chez eux, malgré le côté ’starac’ effectivement, je reste persuadé qu’ils feraient néanmoins bien mieux pour l’intérêt général que nos ’représentants’. Mais vous avez raison, si j’en ai l’intime conviction, je n’en ai effectivement pas la preuve puisque ça n’a jamais vraiment été tenté... Est-ce une raison pour ne pas essayer ?
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Bonjour.
J’ai moi aussi beaucoup plus confiance en un Français lambda extrait de son quotidien le temps d’une mandature pour exercer le pouvoir qu’en des professionnels appointés de la politique.
Concernant Socrate, j’ai bien peur qu’il n’ait jamais rien envisagé de tel. Socrate, par la bouche de Platon, était un critique assez sévère de la démocratie, de l’idée d’égalité et du manque de compétence dans l’exercice du pouvoir. Quant au Socrate par la bouche de Socrate, personne ne le connaît.
Enfin, vous négligez il me semble (et je le répète sans cesse à ceux qui ont trop écouté Chouard) le fait qu’un Athénien de l’âge classique, anthropologiquement parlant, n’a rien à voir avec un Français actuel. Le premier se sait partie intégrante de la cité, le second se prétend individu ayant droit. Le premier voit la politique comme un devoir dont il faut se montrer fier, le second comme un droit à son avantage. Le premier est produit de la cité le second promoteur exalté de la société. D’où l’importance de la res publica dans les esprits, implicite chez les Grecs, oblitérée chez nous.
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C’est vrai, mais il suffit d’une prise de conscience pour que tout change, y compris les mauvaises habitudes comme déléguer son pouvoir politique... Et les citoyens athéniens se sont eux-même éduqués au fil de leur démocratie, qui a duré 200 ans. Les suisses s’en approchent, donc je ne vois pas pourquoi les français en seraient incapables. Ça ne tient pas.
Quand à la phrase de Socrate, bien sûr, je la connais comme vous des écrits de Platon. Et puis ? L’équation reste magique : si le pouvoir corrompt, alors il faut le donner à tout le monde pour que personne ne puisse en abuser... Si simple !
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Le pouvoir corrompt les gens corruptibles. Je ne pense pas que le pouvoir soit un mal en soi, même nécessaire, et je ne pense pas que l’homme soit génériquement mauvais. Il y a des hommes corruptibles, d’autres qui le sont très peu, tout l’art - complexe ! - de la politique consistant à assigner les bonnes places aux bonnes personnes. Je ne crois pas à l’humanité homogène, aux hommes identiques et façonnables à volonté. Je crois aux idiosyncrasies et à la nécessité, en conséquence, d’une science politique adaptative, plus souple, soucieuse de la pluralité des caractères, des talents et de leur complémentarité.
De manière générale, vouloir renouer avec l’esprit grec, c’est commencer par faire primer la communauté sur les individus, s’enquérir de ses devoirs avant d’invoquer ses droits, être prêt à donner de sa personne sans rien attendre d’autre en retour que l’harmonie sociale et la reconnaissance de ses pairs. À ce moment-là, nous pourrons songer à refonder la démocratie sur de vraies bases. Il y a du boulot...
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C’est clair
Mais je suis plus pessimiste que vous, je crois que c’est la nature même du pouvoir de corrompre, et que personne ne peut y échapper. Je ne crois pas aux « sages » éclairés qui nous guideront par altruisme vers un monde meilleur. Pas du tout. C’est pourquoi le morcellement de ce pouvoir au sein même des citoyens m’intéresse.
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Très bon article, très bien écris, Eric
A ce propos, te connaissant modéré, que penses-tu de David Van Reybrouck et de son livre « Contre l’élection », et surtout - en dépit de ce titre provocateur - de ses propositions qui n’excluent pas l’élection, mais l’agrémente du tirage au sort ? De telles propositions mixtes devraient être dans la ligne que tu préconise, il me semble ?
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Merci pour le lien, Morpheus, je regarderai ça demain.
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Morpheus, j’ai écouté votre compatriote. Merci encore pour ce lien.
Je vais tenter de résumer mon point de vue en quelques mots (mais vous connaissez déjà mon sentiment à ce sujet) : Van Reybrouck nous dit en substance que le vote, d’essence hiérarchique, n’a plus lieu d’être car la société s’« horizontalise ». Et c’est d’ailleurs le point de vue de beaucoup de démocrates dépités par l’époque actuelle. Je crois au contraire que le régime représentatif a été mis en place en conciliant le besoin de « gouvernance » (professionnalisation) et le désir d’égalité (suffrage universel), et que si aujourd’hui il rend l’âme, c’est précisément parce que ce mariage de la carpe et du lapin était tout sauf politique. Je veux dire par là que le lien entretenu était purement marchand : VRP d’un côté, consommateurs de l’autre, votant pour tel ou tel candidat comme l’on opte pour tel ou tel produit lambda. Tant qu’il y avait du pain blanc à manger, tout le monde s’en accommodait. Aujourd’hui, la carence politique de ce système, son inanité sont criantes.
Ce n’est donc pas, de mon point de vue, le principe de hiérarchie qui est en cause, mais plutôt le relativisme entretenu par une élite possédante au nom de la sacro-sainte croissance dont tout le monde, TOUT LE MONDE, était appelé à bénéficier. Nos hommes politiques ne sont pas davantage « élites » que nous ne sommes « citoyens ». nous sommes tous « consommateurs ».
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Il faut néanmoins noter que Van Reybrouck propose non pas un tirage au sort intégral, mais bien un système bicaméral avec une chambre élue et une chambre tirée au sort. C’est surtout sur cette idée modérée d’un système mixte qu’il me semblait que tes idées et celle de DVR se rejoignaient
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Exact, il ne s’en remet pas entièrement au sort, et c’est tout à son honneur.
Cela dit, j’ai même entendu Chouard le dire dernièrement. Furtivement, mais il a évoqué cette éventualité. -
Bonne n’alyse !
Tout est dit.
J’ai vingt ans de plus que vous, et le douteux privilège de compter parmi les cocus de l’europe (avec un petit e bien sur)
Car j’ai vécu directement sa construction, habitant tout petit à c^^oté d’une de ces merveilleuses cités « CECA » qui figurait une matérialité palpable de cette belle idée en devenir.
On sait hélas ce qui est advenu du charbon et de l’acier européens depuis...
On a vu ce qu’une europe des marchands pouvait amener en termes d’efficacité politique, fiscale, sociale, culturelle, etc...
J’ai voté oui à Maastricht en accordant une confiance (imméritée) à Delors et consorts, puis non en 2005 devant l’évolution des choses..
J’ai donc été, comme 55% de nos concitoyens, enculé à sec ensuite par la ratification du « Traité portant Constitution » par nos chers parlementaires...
J’ai pas eu les couilles de voter Philippot hier, donc je ne me suis pas déplacé !
L’europe n’est plus qu’une grosse bouse molle et dispendieuse. Elle devait protéger les peuples. Elle les enfonce...
Quand au reste de la classe politique nationale...
Je préfère n’en point parler.
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Âgé de dix-huit ans et trois mois le jour du référendum de Maastricht en 1992, je n’ai à l’époque pas pu voter à cause d’un embrouillamini administratif dont la France, cette usine à gaz bureaucratique, a le secret.
Il n’y a pas d’embrouillamini. Les listes électorales sont closes au 31 décembre de l’année précédente. Ayant 18 ans en Juin, vous ne pouviez pas voter pour le scrutin de septembre.C’est à vos parents qui’l faut vous en prendre. Pas à L’ Etat.-
Bonne remarque. Ceci dit, au risque de botter en touche :
À la même époque j’ai dû me faire recenser, et quand il s’est agi de me convoquer sous les drapeaux, l’État n’a pas attendu mon consentement et a su me trouver. Il faut dire que le service militaire était un véritable devoir civique, tandis que le vote n’est qu’un droit à la carte...
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Alors les règles ont changées. Car je connais un jeune qui a eu 18 ans en mai et qui vient de voter aux européennes...
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Je m’adressais à l’ours (mal léché ?)
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Salut à vous Gollum, heureux de vous retrouver.
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Bonjour Éric Guéguen. Je vous suis toujours mais j’interviens désormais quasiment plus.
Cela libère beaucoup de temps pour moi qui est ainsi beaucoup mieux employé. Enfin, à mon sens…A 65beve : merci pour l’info. -
Idem pour moi, Gollum.
Vous me voyez d’autant plus honoré par votre visite.
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Que faut-il faire ? S’adapter et par là même accentuer le cours des choses ; ou bien se replier, bouder, essayer l’autarcie ! Sur le plan individuel, je sais que choisir, en politique, je n’en sais rien. L’Europe est la première puissance mondiale, pourtant la plupart de ses pays ne sont pas grand chose ; cette union, qui fait la force, pourrait avoir quelque chose de splendide et pourtant, elle est mortifère, dégoûtante !
J’ai pressenti l’empire dès 1992, et j’ai dit non ! On nous a vendu « la paix » ; il ne s’agissait que de fric et de pouvoir !
Notre drame actuel est, me semble-t-il, notre aliénation aux USA, notre inféodation à l’ultra libéralisme... quoique que ce soit fait par des hommes de bonne volonté serait une bonne chose ; la plus belle idée portée par des pervertis, devient un enfer !
Le sort de l’homme ?-
Notre drame actuel est, me semble-t-il, notre aliénation aux USA, notre inféodation à l’ultra libéralisme... quoique que ce soit fait par des hommes de bonne volonté serait une bonne chose ; la plus belle idée portée par des pervertis, devient un enfer !
@alineac’est le turbo-capitalisme ou ultra-libéralisme qui tue l’Europe, !!!! déjà qu’elle n’avait pas besoin de cela pour être moribonde, tellement le national-chauvinisme est déjà omniprésent dans les esprits, aussi l’abstentionnisme et le vote blanc ne corrigeront rien à cela . il n’y a que le volontarisme des idées qui peuvent inverser cette tendance négative et là cet l’everest qu’il va falloir escalader ........... -
Le changement c’est maintenant GNNééééé ....
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Je me retrouve en partie dans ce que vous écrivez ici.
Mais l’important c’est que je me retrouve complètement dans votre façon de raisonner. A’ vous lire, je me dis que vous êtes vraiment un homme normal (chose rare), et que M. Hollande au contraire a confondu, par un raccourci, normalité et médiocrité.
Parole aux hommes normaux ! W l’épicier de Vaclav Havel !-
Bonjour à vous.
C’est important ce que vous dites là, car il ne s’agit plus de se mettre d’accord sur telle ou telle mesure politique à prendre, il s’agit de reconnaître le bon sens sous-jacent que les hommes ont en partage. C’est la raison pour laquelle les mots droite et gauche, qui avaient tant de poids dans la configuration théâtrale qui prévalait hier encore, n’ont plus ici la moindre valeur. -
Il est quand même intéressant de noter que l’étymologie de « médiocre » est « dans la moyenne », soit ce que nous appelons « normal »
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Joli texte dont je partage tous les points.
Merci de ton témoignage si vrais.-
Bonjour Eric, heureux de vous voir de retour parmi nous avec cet excellent texte.
Remettre l’« être » au coeur de la politique : eh oui ! Tout est là ! Et les implications qui viennent avec : retour à l’ontologie, donc remise en cause du sacro-saint principe d’égalité, qui laissera la place au mérite.
On comprendra cela un jour, quand les illusions seront tombées.-
Lettre d’un Français normalC’est justement la normalité et le conformisme qui
tuent la France... !!
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Merci et bravo pour votre article qui résume très bien les méandres de cette élection, où les uns se croient supérieurs parce qu’ils ont voté et les autres qui résistent et refusent d’assumer, et heureusement, la percée du FN (je ne dis pas victoire, car au final cela fait en gros, 1 Français sur 101). Donc si les abstentionnistes avaient voulu plébiscité la mère Le Pen, ils se seraient déplacés !!!!!
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Donc si les abstentionnistes avaient voulu plébiscité la mère Le Pen, ils se seraient déplacés !!!!!
Je n’en suis pas tout à fait sûr. Je connais des gens, et j’imagine ne pas être le seul, qui sont en accord avec la majorité des positions de Marine Le Pen, mais qui ont encore quelques pudeurs ou craintes à franchir le pas du vote FN.
Je me demande d’où vient cette idée que les sympathisants FN sont les seuls à ne pas compter d’abstentionnistes parmi leurs rangs. Est-ce que ce n’est pas une manière qu’ont les grands partis de se rassurer en minimisant l’ampleur du vote contestataire et de se dire : « s’ils étaient allés voter ils auraient voté pour nous » ? Seul le FN, apparemment, n’aurait pas droit à cette consolation. -
Bien vu Rounga. Hier soir aux infos (je continue à regarder Pujadas, honte à moi), on a pu voir à quel point les journalistes étaient soucieux de faire du vote FN un vote creux, purement contestataire, en allant interroger des gens certainement très braves, mais visiblement azimutés, dont le discours se limitait à « y’a trop d’étrangers, y nous piquent notre travail ». Que d’autres sympathisants FN puissent tenir un discours beaucoup plus construit, hors de question d’en faire état. Ce pourrait être contagieux !
De manière générale, le fait de parler de « vote contestataire » est, à mes yeux, pléonastique. Le droit de vote n’a jamais été, dans ses gènes, la manifestation d’une liberté positive, constructive, mais plutôt celle d’une liberté négative, de défiance. À terme, il était évident que nous finirions toutes et tous par voter systématiquement « contre », et non pas « pour ».
Selon moi, le droit de vote n’a jamais eu d’ambition politique, il s’est au contraire toujours fondé sur l’espérance d’une dissolution future de la politique... « dans les eaux froides... gnagnagna. »
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@ Rougalashinga,
réponse du berger à la bergère, permettez que j’intervienne à mon tour sur votre commentaire.
Vous dites : ’’Je me demande d’où vient cette idée que les sympathisants FN sont les seuls à ne pas compter d’abstentionnistes parmi leurs rangs’’
Est-ce que vous pourriez m’expliquer pourquoi un frontiste se serait abstenu dans ce scrutin ?
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Est-ce que vous pourriez m’expliquer pourquoi un frontiste se serait abstenu dans ce scrutin ?
Si par « frontiste » vous désignez les militants, alors les frontistes abstentionnistes sont les paresseux, ou ceux qui ont été empêchés pour un aléa quelconque (maladie, accident, etc.).
Si par « frontiste » vous désignez ceux qui se reconnaissent plus ou moins dans le programme du FN, alors je pense qu’une partie peut n’avoir pas voté en raison de la réputation de racisme du Front National. C’est que beaucoup de gens ont intégré que le vote FN est un vote raciste, et que même s’ils pensent qu’il y a beaucoup d’immigrés qui profitent des allocs ou de roms qui volent, ils ne se considèrent pas eux-mêmes comme racistes. Penser que ce verrou cède forcément dans le secret de l’isoloir, c’est à mon sens bien peu connaître la psychologie humaine.
J’espère que cette hypothèse que j’avance répondra à votre question. -
Rounga,
ne retournez pas la question, svp : c’est à vous qu’il revient de définir ce que vous entendez par ’sympathisants FN’ dans la phase que j’ai relevée, expession que j’ai eu l’imprudence de traduire par frontistes. N’en profitez pas pour vous défiler.
Mais bien sûr, si vous bottez en touche, j’en resterai là.
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Ceux que j’appelle « sympathisants » sont ceux « qui sont en accord avec la majorité des positions de Marine Le Pen » ou « ceux qui se reconnaissent plus ou moins dans le programme du FN ». C’est donc un ensemble qui ne recouvre pas forcément les militants ou ceux qui votent FN depuis des années.
Enfin, le propos était surtout de pointer du doigt cette habitude de se rassurer en partant du principe que ceux qui sont plus ou moins favorables au FN vont tous voter (ce sont de vertueux démocrates, alors ), et que le vote FN exprime la totalité de la sympathie que le peuple peut avoir pour le FN. Les commentateurs aiment bien lire dans l’abstention comme dans une boule de cristal, mais ils se refusent à envisage la possibilité que j’ai soulevée. -
Quoi que vous en disiez, Rounga, je pense moi aussi que les sympathisants FN se sont moins abstenus que les autres catégories de citoyens politisés ou non. Et je dis que le FN a fait le plein de ses voix, à savoir, moins de 10% du corps électoral.
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Eh bien nous n’avons pas la même opinion, voilà tout. Et comme il n’y a aucun moyen de savoir qui de nous deux a raison, je ne vais pas en débattre davantage.
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’’Eh bien nous n’avons pas la même opinion, voilà tout’’
Est-ce que j’ai dit le contraire quelque part ?
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Est-ce que j’ai dit que vous aviez dit le contraire ?
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Ifop a déja sondé ce débat si j’ose dire et il ressort que si l’on avait obligé les abstentionnistes a voter le FN aurait fait 24% sur la population concernée, soit un point de moins...
Grosse différence effectivement (le monde a publié le sondage mais je n’ai plus le lien sous la main ! -
Bonsoir Rougalashlingas.
Vous écrivez « , mais qui ont encore quelques pudeurs ou craintes à franchir le pas du vote FN. »Ces gens comme vous les appelez, ont eu peut-être un parent ou grand parent fusillé par des gens d’extrême droite.Quand la mémoire sera effacée (ou non remplie), quand il y aura à Paris une avenue Pétain ou une rue Dieudonné alors ces gens n’auront plus à avoir de la pudeur ou de la crainte à franchir le pas.cdlt -
Les partis du système organisent l’invasion actuelle de la France.
Ils n’ont aucune leçon de résistance à donner au FN.
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« Quoi que vous en disiez, Rounga, je pense moi aussi que les sympathisants FN se sont moins abstenus que les autres catégories de citoyens politisés ou non. Et je dis que le FN a fait le plein de ses voix, à savoir, moins de 10% du corps électoral. »
@JL, Je n’ai pas voté pour le FN, car ce n’est pas ma « culture politique », mais pourtant les représentants du FN sont ceux qui tiennent selon moi le discours le plus cohérent et le plus courageux, que ce soit en politique intérieure ou en politique extérieure. Je ne suis pas le seul dans ce cas, je connais plusieurs personnes qui sont sur la même position que moi actuellement. Actuellement, nous ne votons pas car tout nous dégoûte (j’apprécie quand même le courage d’un NDA, ou la culture d’un Asselineau, mais ce sont des gouttes d’eau devant un incendie). A la faveur de certaines circonstances, nous pourrions peut-être grossir les rangs des électeurs du FN, ne serait-ce que pour éliminer des ordures en place dont nous ne supportons plus la couardise et la stupidité. Il y a donc bien une « réserve » de voix pour le FN. Et elle grossit de jour en jour. Le « capital » des deux grands partis s’effondre inexorablement. Et le chantage à la bête immonde ne prend plus, il a même un effet inverse tant il se présente sous une forme caricaturale. -
C’est bien à votre âge de croire encore au Père Noël... ?
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. Le régime représentatif est en train de mourir à petit feu, ici comme ailleurs, et avec lui l’idée d’expertise ; j’entends par là que nos représentants sont tellement mauvais et impuissants que l’on se dit que n’importe qui ne ferait pas plus mal à leur place, de là que la politique, c’est bête comme chou.
@l’auteur,vous dites dans un passage de votre article que vous ne voulez pas participer à la lapidation de nos politiques, mais c’est ce que vous faîtes dix lignes plus loin........ nul n’échappe à la contradiction !!!vous faîtes parti des gens qui n’ont jamais eu à se battre pour faire avancer une cause ou un Droit, alors vous pouvez critiquer, dénoncer, mais en réalité vous allez faire comme des millions de gens, jouer à l’arbitre et au donneur de leçons sans jamais se mouiller.....la vérité c’est que faire avancer des idées, c’est un combat de tous les jours et il y a bien peu de gens qui s’engagent pour les faire avancer, soit par paresse, soit par suffisance mais dans les deux cas ils laissent la place aux activistes qui eux font avancer leurs idées !!!!!!-
Bonjour votre seigneurie, et merci pour ce commentaire.
Je ne vois aucune contradiction dans le fait d’admettre l’impuissance de nos gouvernants et celui de dire qu’on ne les en blâment pas complètement. Je serais bien malhonnête en leur trouvant des excuses, mais je me refuse à dire « tous pourris ». C’est la manière dont a été fondée le régime qui produit de la pourriture. Et dans ce cadre, les gens naturellement portés à se comporter comme des pourris s’en sortent mieux que les autres. J’ai beaucoup de respect - peut-être à tort - pour Nicolas Dupont-Aignan. Je le trouve sympathique, probe et courageux. Mais il n’a aucune chance : précisément parce qu’il est probe, trop probe pour un tel régime. La vertu ne paie pas dans ce que j’appelle la « démocratie cardinale », fondée en nombre, adossée uniquement au principe majoritaire, dépourvue du moindre jugement de valeur (au vrai sens du terme).
Pour ce qui est de la seconde partie de votre commentaire, je vous trouve assez cavalier, et peu soucieux de vous renseigner au préalable. Qui vous dit que je ne me démène pas au jour le jour pour « construire ma pensée » (comme il y va lui !!) ? Le temps passé, jour et nuit, à tenter de comprendre le monde dans lequel on vit, l’argent investi dans de saines lectures, l’énergie dépensée à débattre sur Internet ou ailleurs, est-ce que tout cela compte pour du beurre ? Si votre reproche consiste à dauber sur les gens qui n’ont pas un esprit militant, qui ne manifestent pas dans la rue par le coup de force, alors oui, j’accepte votre critique, parce que c’est ce que je ne veux surtout pas être. Ces gens font à mes yeux beaucoup de bruit pour rien.
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Bien que j’appartienne à la génération de vos parents, je souscris totalement à vos propos.
J’en rajouterai simplement une petite couche, histoire de fignoler.Comment l’Union Européenne pourrait-elle être le garant de la paix alors qu’elle est l’enfant du croisement monstrueux entre le plan Marshall (via l’OCDE) et de l’OTAN ? Sa raison d’être est de maintenir la « vieille Europe » sous la tutelle étasunienne et non pas de devenir un concurrent (économique et/ou politique) pour l’empire américain.Quant aux dirigeants politiques de cette « démocratie » alternative dans laquelle les mots gauche et droite sont synonymes de démocrates et républicains ou conservateurs et travaillistes, ou rose et bleu ciel ou parfum vanille et parfum chocolat, ces dirigeants ont avec leurs électeurs une relation de parents à enfants (normatif, nourricier, soumis, rebelle) et non pas d’adultes à adultes (rationnel, autonome, responsable). Les rôles affichés sont : protection, pédagogie, aide, dépendance (ce qui s’appelait tout simplement clientélisme) et non pas contrat, action, efficacité.Ce jeu de rôle devient de moins en moins tenable, au fur et à mesure que les enfants grandissent.-
Depuis dimanche et avant, je n’entends qu’un seul langage de la part de nos politicards, de nos journaleux, de nos pseudo-économistes, celui de la LANGUE DE BOIS. Aujourd’hui, ca parle de l’éclatement de l’UMP comme si l’ouvrier, l’employé qui tend le dos en espérant que son entreprise ne fermera pas ou ne délocalisera pas, allait s’intéresser à leurs petits problèmes qui est de conserver leurs prérogatives et leur place payées honteusement par ceux qui produisent. Ils n’ont rien compris, ils se voilent la face. Ce sont des salopards. Le FN continuera inexorablement à monter et ce sera de leur faute car ce sont bien eux qui vivent au dessus de leurs moyens et à nos dépens..
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pas d’accord du tout
l europe c est de la merde soi, mais les élections européennes sont les seuls élections avec proportionnelle en un tour et beaucoup de candidat
alors qu on ne vote pas pour les farces électorales que sont les municipales et nationales soit je consens mais pas les européennesbref article stupide sans argumentations
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Heureusement que vous êtes là pour nous éclairer de vos lumières.
Dans ma critique des élections européennes, je ne les vise pas en tant que telles.
Je dis deux choses, si vous m’avez bien lu :1. Implicitement, que le principe de l’élection est, en soi, un acte marchand, très peu « démocratique », au vrai sens du terme ;
2. Explicitement cette fois, que l’Europe est une entité vide de sens, ne reposant que sur des traités de marchands de tapis.Alors vous voilà bien avec votre proportionnelle à un tour et la pléthore des candidats...
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je maintient ce que j ai dit article ridicule
l europe est aussi vide de sens que la france ( il n y a pas plus de différence entre un suedois et un francais qu entre un banlieusard et habitant du massif central)une élection a partir du moment ou il n ya pas proportionnelle ou referendum est de toute façon vide de sens
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Vivement votre premier article sur ce site, que l’on puisse enfin lire quelque chose de consistant.
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« bref article stupide sans argumentations »
Il a quand même été l’occasion pour vous de produire cet édifiant commentaire qui va nous permettre de faire un bond en avant vers l’intelligence et la sociabilité. -
" Disons quelques mots du projet européen – on en oublierait presque que c’est de lui qu’il est question au départ. L’Europe tient debout depuis des décennies grâce à un chantage : on la dit garante de la paix. Il est bien évident que sans l’amitié franco-allemande accouchée aux forceps après des années de guerre fratricide, l’Europe n’aurait jamais vu le jour. De là à prétendre que la paix est un legs, voire un produit de l’Europe, il y a beaucoup. C’est l’inverse qui est vrai. C’est dans le dégoût de la pire guerre de l’histoire que le doux commerce s’est immiscé comme jamais et que la construction européenne s’est élancée. "
Si il y a la paix en Europe de l’ouest, c’est qu’elle a été annexé par les USA. Un genre de Pax Romana propre aux empires. D’ailleurs, l’UE n’est clairement qu’une étape dans le rattachement à l’Amérique du Nord, on le voit avec le traité transatlantique, pour que le bloc militaire de l’OTAN devienne aussi un bloc économique et politique.
Si c’était les horreurs de la guerre qui avaient poussé les Européens à s’unir, alors c’est avec l’URSS qu’on aurait fait l’UE. Au contraire, malgré les millions de morts du front de l’Est, on a tout de suite embrayé sur une guerre froide, tu parles qu’on avait compris la leçon.
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« une étape dans le rattachement à l’Amérique du Nord »
C’est sûr, mais pas comme nième état des USA, plutôt comme le Mexique ou le Canada : un ensemble de consommateurs des produits US.Donc, c’est déjà pratiquement fait ! -
Qui peut savoir ? Peut-être d’ici 20 ans, ils lanceront l’idée d’un parlement atlantique.
On fait déjà des sondages en France pour savoir pour qui on voterai à la présidentielle US ... Tout est possible ....
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Pathétique éloge de l’irresponsabilité et de la politique de comptoire...
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« Il serait plus utile de voter aux »Présidentielles américaines« , car le président US a plus de pouvoir sur nos vies que le parlement européen qui n’en a quasiment aucun. »
Emmanuel ToddIl a sûrement dit ça au café du commerce, quand il était complètement pété ! -
De deux choses l’une :
- soit l’homme normal, pour ne pas dire banal, que des gens « responsables » ont placé à la tête du pays ne finira pas son mandat (« ouf, on respire les entendait-on dire » il y a deux ans...) ;
- soit il vous faudra, vous et vos confrères « responsables », vous déplacer dans trois ans pour voter à nouveau soit pour le VRP du PS, soit pour celui de l’UMP.
De nos jours, il me semble que « faire son devoir de citoyen », cela revient à botter en touche jusqu’aux prochaines élections. Avec la maigre satisfaction, pour certains, de ne pas faire de la « politique de comptoir »...
Bien à vous,
EG -
1-Todd n’a jamais appelé à l’abstention.
2- Le fait de ne pas avoir voté enlève la légitimité de l’auteur à critiquer ou applaudir le résultat du vote !
3- Quelqu’un peut il me donner un lien sur le projet des élus FN envoyés à Bruxelles ?
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’’Todd n’a jamais appelé à l’abstention.’’
Pas facile à affirmer, une chose pareille.
En revanche,
EUROPÉENNES 2014 - Emmanuel Todd : « Non, je n’irai pas voter ! »De quoi alimenter notre perplexité vis-à-vis du petit père qui affirme n’importe quoi.
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De fait, la forte abstention est notre dernier espoir : si le parlement entérine le Tafta, nous pourrons toujours compter sur notre assemblée nationale pour le rejeter. Dans ce cas, nous devrons sortir de l’UE.
En s’excluant de l’UE, on pourra désarmer la finance et recourir à la planche à billets : ce sera douloureux, mais beaucoup moins que la perte de la démocratie.
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Père Plexe, je vais finir par croire que vous portez bien mal votre nom : à quel moment ai-je applaudi quoi que ce soit dans mon article ? Si je me permets de critiquer, c’est en tant qu’ayant déjà expérimenté le vote, et d’une. Et de deux, ce n’est pas un billet d’humeur de ma part, c’est le ressenti de quelqu’un qui, s’il ne maîtrise pas tout l’objet de sa pensée (notre devenir politique), s’évertue tout de même à vivre et penser « politique » chaque jour que Dieu fait, et pas uniquement dix minutes un dimanche matin tous les cinq ans en allant mettre un bulletin au fond d’une urne.
Citoyen, c’est un job à plein temps à mes yeux, et cela implique parfois de faire des choix qui vont à l’encontre de ses intérêts propres. On appelle ça le souci du bien commun. Quel pourcentage de votants pensent encore à autre chose qu’à leur pouvoir d’achat lorsqu’ils se rendent dans l’isoloir ? Et combien d’entre eux tentent de penser par eux-mêmes, sans s’en remettre aux forts en gueule, têtes de gondole des partis, aboyant chez Pujadas ?
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Méa culpa
Je ne connaissais pas cette déclaration de Todd. -
Père Plexe,
Ce n’est pas un mea culpa que vous avez à faire, mais une remise en cause profonde de votre fonctionnement et de vos certitudes.
Mais bien sûr, c’est vous qui voyez.
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Bel article remarquablement lucide, je suis de la génération de vous parents, j’ai connu dans ma prime jeunesse les privations de la guerre, les tickets d’alimentation dans mon enfance, la France remise au travail, le boulot une fois le certificat d’études en poche,
l’intermède en Algérie comme les copains, puis la France qui turbinait à fond, sans chômeurs, où l’on gagnait sa vie même sans diplôme grâce à la promotion interne, au mérite reconnu et aux cours du soir pour adulte pour celui qui voulait gravir l’échelle sociale...tout marchait pas mal, on pouvait acheter sa maison, sa voiture, partir en vacances et rendre les gosses heureux !!Et en 81 quand les grands bouleversements de la crise pétrolière avaient déjà fait leurs ravages ...1 million de chômeurs tout de même, Mittérand et la gauche on promis d’en faire leur affaire de ce million de chômeurs, on allait voir ce qu’on allait voir !!! oui on a vu..3 millions de chômeurs à la fin du mandat de Mittérand....la suite vous la connaissez aussi bien que moi !!Ah oui au fait, j’ai voté Marine le Pen Dimanche dernier !!-
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Vous faîtes plus jeune sur la photo !
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Chut Diogène, c’est pour draguer que je me rajeunis, ne le répétez à personne !!
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@ kitamissa : Peut-être un peu moins « vieux » que vous !.. Peut-être. Mais mes « conclusions » sont les mêmes !.. Et mon vote aussi !... Adishatz mon « vieil » ami !...
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Il est aussi intelligent de rendre responsable les socialistes du chômage que de les rendre responsable des incroyables progrès de la médecine et de l’allongement de l’espérance de vie...
Le monde change,en bien et en mal, et ce n’est pas grâce ou au cause des élus !
Certes ils impactent nos vies par les orientations prises mais de moins en moins lourdement la puissance économique étant supra nationale depuis des lustres.
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@ l’auteur : Je me reconnais dans votre article, un peu long certes, mais plein d’humanité !... Vous êtes né en 1974 ??.. Cette même année je commençais ma « vie active » !.. J’avais 17 ans... 8 heures en usine, travail à « la chaine » !.. Mais à l’époque, on voulait du boulot, on se présentait à l’usine et on bossait le lendemain même !....Je ne connais pas les « chiffres » du chômage cette année-là !.. Mais y’avait du boulot.. Y’avait des usines !..Je me souviens de ma paye : 5,20 francs de l’heure, et pas plus de 40 heures par semaine, étant « mineur » !... (autres temps) !.. Et y’avait surtout des patrons qui n’étaient pas « côtés au CAC 40 » !!..Y’avait Giscard qui venait d’être élu !.. Y’avait ma grande soeur qui sautait au plafond !.. 19 ans et majeure par une nouvelle loi de « giscard » ( 2 ans de gagné pour elle !).. Bref, ce monde dans lequel vous êtes arrivé, il a été mon « adolescence » de « travailleur » !.. A l’époque, à 15 piges on était considéré comme « homme », plus comme « ado » !.. Et on faisait tout ce qu’on pouvait pour mériter ce « titre » !.. Mais bon, « autre temps » !... Bref, j’ai bien aimé vous lire...Je suis aussi un « français normal », du moins je crois !.. Et tout comme vous, je me suis abstenu de voter bien souvent !.. Trop souvent !... Dans 15 jours je vais avoir 57 ans !... Je vais fêter mes 40 ans de « boulot » !... 17 / 57 !.. Ca fait bien 40, non ? !.. Dans le secteur public, dans le secteur privé !... J’ai pas « tout vu » loin de là !..J’ai rien à apprendre à personne, certainement pas !.. Mon expérience ne vaut que pour moi. Et je ne suis pas du tout « pédagogue » !... Mais j’ai tracé ma route cahin-caha, et si ce n’était que de moi, y’aurait pas de problème. J’ai appris à me satisfaire de pas grand chose !.. Sauf que...Sauf que j’ai une fille de 22 ans, qui rame, qui trime autant qu’elle peut et qui se désole d’être encore obligée de vivre chez son père !... Je ne lui en veut pas, bien au contraire, c’est ma fille.. Mais je la comprend. J’ai quitté le domicile parental à 19 ans, et avec quel soulagement, même si j’adorais mes parents !.. Mais je voulais vivre ma vie à moi !.. Et à mon époque, j’ai pu le faire !.. Avec 3 sous, mais j’ai pu !.. Ma fille, avec son « chômage », et ses quelques petits jobs ou « formations », elle ne peut pas !... Alors, d’abstentionniste je suis passé à « frontiste » !.. Pourquoi ??.. Parce que dans le mur j’y suis déjà, ma fille aussi !.. Et que les autres se pètent le nez sur le même mur, franchement, j’en ai quoi à faire ??.. Rien !.... 57 ans dans 15 jours, et faut encore se serrer la ceinture ??.. Mais merde à la fin, ça va faire 30 ans que je me la serre, la ceinture !.. Pour quoi faire ??. Et c’est « génétique » en plus ??.. Marre !.. Marre et Merde !.. Tant pis pour les autres, moi j’ai rien à perdre !.. Je vote FN !... Et sans mauvaise conscience en plus !.. Ca va être le bor..l ??.. Et alors ??. Ca changera quoi pour moi ??...Rien !... Que dalle !....Ca fait 30 ans que c’est le B.....l pour moi !... J’ai l’habitude !... RIEN ça changera !...Pour moi !.. Comme pour des milliers d’autres !.. Des millions ????.. Tant mieux !..Et Dsl..Un peu « long » moi aussi !.. Adishatz.
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Bonsoir à vous, et merci pour votre témoignage franc du collier.
Bon courage jusqu’à la « quille » !
Kenavo,EG
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Merci de votre réponse.... Je lis rarement les « réponses » à mes « interventions ». Chacun voit « midi à sa porte » !.. Et c’est normal !... Pour être né un peu trop tôt (peut-être), j’ai une idée « différente » des « jeunes » !.. Normal !... Qu’ils attendent encore 30 ou 40 ans, les « jeunes », et il verront comment leurs « avis » changeront, avec leurs âges !..... Mon père qui était ouvrier et ma mère, femme au foyer (6 mômes), se serraient déjà la ceinture !.. J’ai été élevé dans l’amour et le respect, mais en faisant très attention aux « dépenses » de la famille... J’arrive au bout (presque), et le seul message que j’ai à donner à ma fille, c’est « sois honnête » et fais gaffe aux fins de mois !... Je me souviens des mes grand-parents, c’était déjà comme çà !... Mon dernier « grand-père » (le dernier vivant), est mort à 80 ans... J’avais 25 ans !... Il était né en 1900 ou 1901 je crois.... Il avait fait attention toute sa vie à son « pognon », bossé toute sa vie pour élever ses 5 enfants, sans faire d’écart....Et son arrière-petite-fille, (la mienne), avec ses périodes de chômage, de formation et d’oisiveté « imposée », doit gérer de la même manière !..... Ca fait au moins 114 ans que ça dure comme çà !....Mais jusqu’à quand ?????.... Elle est là ma question !.... Mon arrière-petite-fille à moi, elle devra faire sa vie comme mon grand-père a fait la sienne ?????!!...... Comme ma fille fait la sienne ??.. Jusqu’à quand on devra supporter tout çà ???!!... Moi c’est bon, c’est fait !... Mais « eux », mes descendants, après moi, jusqu’à quand ???... Eternellement, comme « avant » ??????!!....Jusqu’à la fin des temps ???... C’est un peu « long », non ????......Quand on ne demande que du travail et un peu de « retour » sur cet investissement, quand on ne prétend qu’à vivre « honnêtement », en se conformant aux textes et aux lois de notre « république », est-ce bien « juste », le sort qu’on nous réserve ??.. Franchement !... Si un jour je me « réincarne » je serai le plus pourri de tous les assassins !.... Et on me trouvera toutes les excuses du monde, j’en suis sûr !....Vivre « honnêtement » n’amène qu’à vivre et mourir pauvrement (mais gentiment) !..... POINT/BARRE....Adishatz.
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Deux remarques après avoir lu votre article.
Les commentateurs politiques partisans (presque tous le sont) qui se répandent sur les résultats de ce scrutin manifestent un syndrome de dissonance cognitive typique : ils se plaisent à rappeler que le chiffre de 25% des électeurs du FN masque le fait que seul un Français sur 10 s’est déplacé aux urnes pour soutenir ce parti, en oubliant de voir que c’est à peine plus d’un Français sur 20 qui l’a fait pour soutenir le parti politique au pouvoir et que jamais la France sous la cinquième république (et même avant !) n’avait été dirigée par un parti qui ne recueille que 13,93% de soutien dans les urnes.
L’autre remarque porte sur la dissonance cognitive aggravée dont témoignent les militants, sympathisants et amis du parti au pouvoir, à commencer par son secrétaire général Cambadélis, qui a repris la scie désormais coutumière des soirs d’élections marquées par une « poussée » (comme s’il s’agissait d’urticaire) du FN : ce serait, selon la formule qu’ils se mettent spontanément en bouche "un jour sombre pour la démocratie". Cette formule a été émise aussi par le directeur du Magazine Littéraire sur le plateau de France 2 dimanche soir (on se demande un peu en quelle qualité ce monsieur s’adressait aux Français pour commenter ces résultats d’élection mais passons). "Jour sombre pour la démocratie", déclarent-ils tous sanctimonieusement et sans explication, en recueillant des hochements de tête grave du public invité et des journalistes compatissants. Eh bien l’heure est venue à présent de leur retourner leur scie et de se déclarer pleinement d’accord avec eux : le jour où l’on apprend que le plus grand pays d’Europe est gouverné et va continuer de l’être pendant encore trois ans par une clique d’allumés qui méprise le peuple et ses aspirations en bénéficiant du soutien de 13,93% de l’électorat, oui, en effet, c’est bien là un jour sombre pour la démocratie.
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Bonjour.
Tout à fait d’accord avec vous. Mais pensez-vous que les Français marchent encore dans la combine consistant à dissocier démocratie et extrême droite ? La démocratie moderne a autant d’égards pour l’extrême droite que pour n’importe quel autre bord. La démocratie moderne porte au pouvoir ce qui fédère le plus, sans autre jugement de valeur. C’est problématique, mais nos hypocrites, de droite comme de gauche, l’ont voulu ainsi et s’en sont accommodés tant que ce régime leur permettait l’alternance au pouvoir.
Lorsque la démocratie ne va plus dans leur sens, généralement, c’est là qu’ils en appellent aux grands mots : « populisme », « dérapage », « antirépublicain », « idées d’un autre âge », etc. -
... j’oubliais LE terme qui, une fois prononcé, vous place immédiatement dans le camp des justes : « nauséabond » ! Mais il faut que ça ait l’air pavlovien pour devenir impétrant, être accepté dans le cénacle des belles âmes. Il faut que vous crachiez ce mot à l’encontre de toute idée tant soit peu droitière, avec une petite moue et un frisson dans le dos afin que les gardiens du culte voient en vous l’un des leurs... Une habitude à prendre, mais qui permet ensuite d’aboyer avec la meute, sans le moindre effort intellectuel.
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Pourquoi faire des élections européennes des élections présidentielles ou legislatives ? Ok la representation de la France au parlement Européen est clairement teintée d’euroscepticisme mais rien ne dit que les electeurs français se mobiliseraient à l’identique pour un scrutin national.
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Le président de la République française a pris la parole à la télévision le lendemain du scrutin, ce jour-là il a fait savoir que ce résultat, 13,93% de soutien dans la population, avec des départements, plusieurs départements dans l’Est et le Sud-Est de la France où la population a accordé à son parti moins de 10% des suffrages ! (Var, Alpes-Maritimes, Savoie, etc.) ne changeait rien, qu’il n’y aurait pas dissolution de l’Assemblée, que ce désaveu sans appel, historique, inédit dans la République, il passerait outre.
Moins de 14% des suffrages, c’eût été à peu près le score électoral de Pierre Laval en mai 1944 si des élections avait pu se tenir à ce moment. Un gouvernement qui choisit d’ignorer un tel score électoral en sa défaveur n’est plus démocratique, son mépris de la volonté populaire qu’il piétine le fait sortir de la décence démocratique.La comparaison avec le gouvernement Laval n’est pas anodine : le gouvernement Laval, à l’instar de celui de celui de Hollande-Valls, face à l’impopularité de ses politiques, annonçait ce que Hollande a annoncé aux Français lundi dernier : plus de la même chose et à régime plus intensif encore, car s’il y a des mécontents, c’est parce que nous ne sommes pas encore allé assez loin dans ce que nous nous proposons de faire. Tel était le discours de fuite en avant de Laval sous l’Occupation et tel est le discours « européiste » de la clique d’allumés qui dirige la France. C’est le discours des totalitarismes, sourds et aveugles, et exaltés, qui entendent guérir les maux auxquels ils président en redoublant les doses des actions qui les ont causés.-
Arf, ce même Président avait déclaré, au mois de janvier dernier : « L’exemple tunisien pourrait inspirer d’autres pays comme l’Égypte ». Il faut rappeler que le Maghreb a une façon singulière de s’approprier la démocratie : quels que soient les résultats d’une élection, si au bout d’un an l’heureux élu ne fait pas l’affaire, il est mis dehors, manu militari (cf. Mohamed Morsi).
Et si la France, elle aussi, s’inspirait de l’outre-mer ? Qu’en dirait François Hollande ? Le parallèle est frappant : Morsi a été élu démocratiquement deux mois à peine après Hollande, en obtenant lui aussi 51,7% des voix.
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J’apprécie la clarté de votre propos mais je ne comprends pas en quoi l’abstention, même réfléchie, est un moyen de faire avancer un nouveau projet qui « sorte de l’Europe mercantile » ?
Pour cela il y a des nouveaux partis qui qui désignent leurs candidats par des jurys d’adhérents tirés au sort, qui font des propositions concretes d’instauration d’un salaire minimum anti-dumping, de refinancement de la dette, de financement de la transition energetique permettant de creer des milliers d’emplois, etc...
Ce nouveau parti crée il y a 6 mois, rassemble 8000 adhérents, a réalisé sans la vitrine télévisuelle, 3,1% aux Européènnes et s’appelle Nouvelle Donne, car en effet, la Donne a changée.Oui la Démocratie représentative est en crise.Non ,il ne faut pas laisser s’installer les populismes réactionnaires aspirant àun repli identitaire.L’heure est à l’engagement, l’action et la construction d’une nouvelle société.Pour plus d’infos sur le programme Nouvelle Donne www.nouvelledonne.fr  ;-
Bonjour et merci pour votre intervention.
Je ne dis pas, certainement pas, que l’abstention puisse changer quoi que ce soit à l’état des choses, et je déplore d’être, de facto, mis dans le même sac que des gens qui, eux, se moquent totalement de la politique.
Ma réaction du moment est dépitée, quoi que calculée, non désespérée.En toute sincérité, je pense que le changement va venir d’une nouvelle façon de faire de la politique, j’en suis convaincu, et il serait extraordinaire que la révision démocratique attendue s’amorce en France. On parle souvent de l’exemple islandais, mais l’Islande n’est pas la France : sa population s’élève à celle d’une ville comme Bordeaux et y est en outre ethniquement, culturellement homogène ce qui, il faut le reconnaître, facilite le consensus et la liaison sociale autour de valeurs communes. Pour que ce soit possible en France, pays de 65 millions d’âmes, il faut que l’on commence par s’interroger sur le bien commun, et le « bien commun » n’est ni le bien des plus riches, ni celui des plus pauvres, ni le bien des autochtones de longue date, ni celui des nouveaux arrivants.
Le bien commun, c’est l’application des règles de la justice distributive, celle qui attribue et rétribue en fonction du bénéfice que la communauté tire des actions de chacun. Le bien commun considère donc une communauté de citoyens, non une société d’individus déliés, d’ayants droit soucieux de la taille de leur bifteck dans l’assiette. Si je suis dans le vrai, mesurez-vous le chemin à faire pour que nous y parvenions ? D’où des mesures qui en découlent selon moi : fin des partis politiques, de la professionnalisation et instauration d’un « temps politique » bénévole dans la vie des gens, entre le « temps professionnel » et le « temps domestique ». Je me suis escrimé à formuler tout ceci dans un livre que je tente actuellement de faire paraître.
Donc non, je ne souhaite pas rejoindre ou soutenir un nouveau parti. Comment puis-je alors escompter le changement ? Là est le problème : je finis par ne croire au changement que dans la douleur et le désordre momentané, car la France est coutumière du fait. Un mal pour un futur bien en somme. Je ne dis pas que j’espère ce scénario, je dis que c’est celui qui a le plus de chances d’advenir. Je vais tenter un pronostic : considérons que notre Président « normal » aille au bout de son mandat (ce qui serait déjà un exploit dans l’état actuel des choses). Eh bien je pense que le scrutin présidentiel de 2017 aura ensuite de grandes chances d’être le dernier, car la droite prendra le relais et sera, elle aussi, incapable de redresser la barre. Idem pour Le Pen. Le problème est structurel avant que d’être conjoncturel.
Bonne journée à vous,
EG
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Nouvelle Donne ambitionne de promouvoir la fameuse « justice sociale ».
Qu’est-ce que la « justice sociale » ? La justice est la justice, elle n’a pas besoin de complément, me semble-t-il. -
Monsieur Guéguen :
MERCI !
Merci pour le style, l’orthographe, le respect de la grammaire...
Merci pour la clarté du propos et la rigueur du raisonnement...
Merci pour la courtoisie dans les échanges de vue !
Je commençais à sérieusement envisager de rayer Agoravox de mes « favoris » tant il m’est désagréable et fatigant d’avoir à traduire des propos écrits en sous-créole, à reconstruire des échafaudages grammaticaux improbables, à essayer de décortiquer des pensées confuses et des affirmations surgies sous LSD...
J’aurai dorénavant un plaisir anticipé à cliquer sur la petit chouette..
Chouette !
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Je vais faire le malin : j’ai laissé passer deux fautes d’orthographe et une faute de syntaxe.
Merci pour ce message sympathique.
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« le peu de cas qu’avait suscité mon geste »
Cette syntaxe m’a surpris quelque peu. -
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Yannick Noah, Jamel Debouzze, Omar Sy, voilà les icônes de la gôche et des médias...Tout un programme....sauf que ces gens « exemplaires », pseudo réussite de la diversité élevée en dogme par la bien pensance parisienne lorgnent vers l’Amérique, non vers le pays qui les a fait roi.
Après, étonnez vous que les gens votent FN, quand ils voient ce que ces people (qui n’ont rien à dire) disent et font.« faites ce que je dit et pas ce que je fais » un grand classique de la gôche nouveau riche....-
Personnellement pour ce qui est de 2005 j’ai toujours pensé et pense encore qu’il est possible de faire fusiller Sarkozy... Après tout la peine de mort existe toujours, Sarkozy était chef des armées, et il a commis un crime de haute trahison (lèse-majesté techniquement mais bon...).
Qui sait, cela servirait peut être a faire réfléchir nos bouffons un tant soit peu, histoire d’éviter le même sort, et qu’ils arrêtent de se foutre de la volonté du peuple !
Dans quelle démocratie sommes nous de toute façon quand 25% ou même 20% des électeurs sont royalement représentés par deux députés !-
Bonsoir l’auteur,
« ni de droite, ni de gauche, ni des extrêmes »Avez vous essayé le Bayrou nouveau ?Il vient de reconnecter son modem qui tourne maintenant à 9600 b/s full duplex.cdlt.-
Personnellement, c’est l’idée même de parti que je souhaite remettre en question.
Bayrou, Villepin, Chevènement même, la présence de tous ces gens ravit celles et ceux qui ont constamment - passez-moi l’expression - le cul entre deux chaises. Je veux dire que parmi les gens qui ne se situent ni à gauche ni à droite, il y a des gens qui trouvent cette distinction éculée, et d’autres qui, ne sachant que choisir, voient dans ces figures politiques un parfait compromis apaisant leur âme tourmentée. -
A quand une United State of Earth. USE
Les états unis de la Terre.-
Moi aussi je me suis abstenu de lire ce pavé. Si vous vouliez voter blanc il y avait le parti du vote blanc. Ca vous aurais pris moins de temps d’aller voter que d’écrire une page de lamentations. La révolution de salon ça commence à bien faire.
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Vous qui m’avez l’ai partisan du moindre effort, pourquoi prendre la peine d’écrire ici trois lignes dont tout le monde se contrefout ?
Bisous.
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M’en fout de ton avis. Les lois que mes representants feront voter, tu seras obligé de les appliquer. Alors que toi tu n’as aucun pouvoir sur moi.
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Moi, vous savez, j’attends que tout s’effondre. Non que je sois satisfait de la situation dramatique du pays, mais l’histoire non montre que la France a toujours été incapable de se réformer sans en venir aux mains. C’est malheureux et je le déplore, mais c’est ainsi. Et vous n’y pourrez rien non plus.
Sur ce, bon vent...
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Merci à l’auteur pour cet article plein d’intelligence et de sincérité
je voudrais dire aussi que les deux derniers commentaires de Smilodon m’ont beaucoup ému
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Trés bon article . J’apprécie . Ce qui me heurte c’est l’opposition entre avoir et étre , autrement dit corps , esprit , le genre de truc qui méne à l’impasse , la fausse problématique . Je vais quand méme reprendre cette opposition parce qu’elle parle de quelque chose d’essentiel .
Nous ne pouvons nous passez d’Europe , parce que nous sommes à la fois trop petit et trop grand . Trop petit c’est clair les choses importantes se jouent à l’échelon continental aujourd’hui . Trop grand , nous ne pouvons faire comme la Suisse , la Finlande , la Norvége , c’est à dire nous contenter de niches .
Par ailleurs l’Europe n’est pas et ne peut étre une identité , une culture commune , Todd a raison il existe un gouffre entre nous et les Allemands ou les Anglais .
Pour autant ce n’est pas le principal , le principal c’est que nos dirigeants se servent de cette Europe pour nous acculturer , afin d’échapper aux vraies questions nos rapports internes . On accuse beaucoup l’Allemagne dans l’affaire , mais l’Allemagne aussi a un pb interne , son consensus social est obtenu au dépend de sa population ( dénatalité ) accumulation de capital plutot que « étre » comme vous dites . Pire depuis Schroder elle table sur la précarisation des salariés et tant par là à l’imposer au reste de l’Europe .
Parce qu’elle est le grand vaincu de la guerre sous occupation Américaine et n’a pas le courage d’ en sortir .
Nous notre pb est celui de nos dirigeants qui se méfient ( avec raison) du peuple depuis Louis XIV . Notre pays n’ayant plus la grandeur de cette époque ils en sont maintenant à chercher protection à l’étranger . Mais ce n’est pas l’Europe cet étranger , elle n’existe pas en fait , c’est les Etats Unis , son oligarchie .Cela s’est encore illustré par la crise de l’Euro , complétement téléguidée des USA .En outre ce niveau surélevé de l’Euro n’est méme pas une volonté des Allemands ou de la BCE , elle est simplement due à la médiocrité du $ . Sauf que au contraire de la Suisse qui doit marcher sur les mains pour baisser sa monnaie . Les rentiers d’Europe ont trop de complaisance pour cette situation mais ce devrait étre à nos politiques d’y mettre un frein .
C’est pourquoi nous ne pouvons « étre » et ce n’est pas pour autant au profit de l’« avoir » puisque l’objectif de tout cela est de nous soumettre à tribut . Tout ce qui nous est autorisé ce sont des ersatzs , monnaie d’occupation , faux avoirs , faux étre . A mon avis le premier souci est de régler ce pb interne , malheureusement c’est le plus compliqué , il faudrait distinguer l’adversaire chez nos amis ...
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Merci pour ce commentaire intéressant.
Plus généralement, le souci de l’être, à mes yeux, est celui de l’identité, des racines, des fins communes, et j’en veux aux tenants de l’avoir, ceux qui aguichent la boulimie journalière et la spéculation, de noyer ce souci fondamental dans l’orgie marchande. Toutefois, je me garderais bien de dire que l’avoir n’a aucune espèce d’importance.Demain, je ferai paraître un autre article qui devrait vous intéresser également.
Cordialement,
EG -
Bonjour Eric Guéguen
Merci pour cet excellent article.
Juste une petite remarque (elle m’est venue dans la lecture de votre avant-dernier paragraphe mais vous la confirmez, d’une certaine manière, dans vos dernières lignes) : selon moi la « crise » est philosophique avant d’être politique avant d’être économique.
Et elle conduit au pire parce que les actuels politiciens et journalistes des grands médias raisonnent à l’inverse. Ils ont (donc) choisi l’économisme contre l’humanisme.
Le Président Giscard d’Estaing a beaucoup contribué à leur formation, il y a quelques décennies, en minimisant l’importance de la philosophie et de l’histoire à l’école.
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Bonjour Pierre. C’est toujours un plaisir de vous lire.
Je souscris pleinement à ce que vous dites. La philosophie est première à mes yeux, mais le mot fait encore peur alors que le mot « politique » commence à remonter dans l’estime des gens. Je parle bien sûr de véritable politique, pas des foires électorales.
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Après une longue hésitation, j’ai été voté à ces élections, le résultats est connu, analysé, disséqué.
Nous voila quelques jours après ces élections, et que voit on ? toujours et encore notre classe politique gesticulant dans sa médiocrité et n’ayant une fois de plus pas compris grand chose ! ....
Je rêve d’un sursaut des gens, qu’ils prennent conscience, réagissent, construisent, .... mais je rêve seulement, ne sommes nous pas bayonnés et pris dans les mêmes pièges que ces politiques ?-
@ l’auteur
Donc la prochaine fois, vous vous engagerez dans la Marine ?
Mais en gardant votre dignité bien sûr.-
Non Monsieur, je ne pense pas.
Mais je ne blâmerai certainement pas non plus celles et ceux qui le feront.Bien à vous.
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Je ne vous le fais pas dire.
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