Entre le Libre-Arbitre de l’HOMME et la Toute Puissance de DIEU, quelle est l’Origine du MAL subi sur Terre ? Qu’en dit la BIBLE ?
Le polythéisme est commode pour affronter l'expression du Mal : il y a toujours à portée de main quelque dieu ou démon à qui attribuer l'origine du mal qui survient. Et l'on tentera de l'amadouer par un rituel approprié ou par quelque offrande.
Avec le monothéisme, il devient plus compliqué de savoir d'où vient le Mal et de le gérer.
Aussi convient-il de chercher à le comprendre à la source, via les Écritures.
Photo = le fameux serpent représenté en inhabituelle posture - Détail/ Statue à l'entrée du Sanctuaire de Santa Rita (diminutif de Margherita) dite “Santa degli impossibili” (Sainte des impossibles) - Église S. Agostino – Palerme/ Sicile- Italie (Photo JPCiron)
Le sens des Écritures est questionné depuis bien longtemps. L’Église Catholique, par exemple, le reconnaît volontiers :
> Ainsi, le Pape Jean-Paul II (1992) cite Galilée qui expliquait adroitement que « Si l’Écriture ne peut errer, certains de ses interprètes et commentateurs le peuvent et de plusieurs façons » (5)
> Ainsi, le Pape Léon XIII (1893) citait saint Augustin (354-430) : « (…) personne ne peut se flatter de comprendre toute l’Écriture, au sujet de laquelle saint Augustin, il l'avouait lui-même, '' ignorait plus qu'il ne savait " (...) »
Le Pape Léon XIII ajoutait : « On ne doit pas perdre pied, même lorsqu'il réside quelque apparence de vérité dans l'opinion contraire. En effet, puisque le vrai ne peut en aucune façon contredire le vrai, on peut être certain qu'une erreur s'est glissée soit dans l'interprétation des paroles sacrées, soit dans une autre partie de la discussion (...) » (6)
Nous sommes dans le sujet.
Plan de cet Article :
> L'ORIGINE DU MAL chez les ANCIENS EGYPTIENS
> L'ORIGINE DU MAL dans le ZOROASTRISME Originel
> L'ORIGINE DU MAL dans la BIBLE et chez les SUMÉRIENS
> L'ORIGINE DU MAL dans GENÈSE 3
> Le BIEN et le MAL sont CRÉATIONS DIVINES
> LES TRAITS PARTICULIERS du MAL dans la BIBLE
> Le SORT ENVIABLE des DÉFUNTS qui avaient REJETÉ le MAL
image : plume – Symbole de Maât : Vérité, Justice, Équité
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>>> L'ORIGINE DU MAL chez les ANCIENS EGYPTIENS
Les égyptiens ont su, dès avant les premières dynasties (2700 av. JC), concevoir un système par lequel le divin créa une œuvre gigantesque : l'univers, avec tout ce qu'il contient. Chaque divinité avait ses attributs et facultés propres. Parallèlement, les théologiens avaient développé une ''loi sociale'' basée essentiellement sur des principes moraux, qui règle la vie ici-bas. C'est la Loi de Maât. Avec les premières dynasties, les théologiens eurent le génie de faire du roi un fils du Grand Dieu créateur. De ce fait, cela justifiait le pouvoir politique. Mais cela imposait au roi d'appliquer la Loi du Créateur. A son peuple et à lui-même. (François DAUMAS) (2) p. 508
Maât est vérité, justice, équilibre, équité. Son symbole est une plume.
L'unique moyen pour l'homme d'atteindre l'immortalité de son âme, de vivre éternellement auprès des dieux, c'est de respecter, sa vie durant, les principes de la morale que symbolise Maât. Donc de rejeter le Mal. Pour accéder à la vie éternelle, il doit aussi, après son décès, passer l'épreuve de la pesée de son cœur (= sa conscience), lors de son jugement en présence d'Osiris, juge suprême des lois de Maât dans l'au-delà.
L'âme du défunt assiste à la pesée de son cœur, qui est posé sur un des fléaux de la balance. Sur l'autre, il y a le poids, c'est Maât (la plume).
« Pour les Égyptiens, le cœur (…) était le siège de l'intellect ; il connaissait les actes de l'homme et c'est en lui que résidait la conscience. » (…) « Le cœur est en quelque sorte le témoin intérieur non seulement des actes mais des pensées (…). » Au moment du jugement post-mortem, « le meilleur moyen (…) que le cœur de l'homme ne témoigne pas contre lui, que sa conscience ne l'accable pas, c'est encore de commettre et de ne chercher à commettre aucun péché » de son vivant. (2) p. 265
Le rite égyptien veut que le défunt déclame la très longue liste du mal qu'il n'a pas fait durant sa vie. A chaque mensonge, le poids du cœur augmente. Exemple de déclamation :
« Je suis venu à toi, je t'ai apporté Maât. J'ai repoussé pour toi le mal. Je n'ai pas porté la main sur l'homme d'humble condition. Je ne l'ai pas fait pleurer. Je n'ai causé de souffrances à personne. (…) Je n'ai pas ôté le lait de la bouche des petits enfants. Je n'ai pas chassé le troupeau de son pâturage. (…) Je n'ai pas laissé aller ma langue. Je n'ai pas rendu mon visage sourd à une parole vraie.(…) Je n'ai pas méprisé le dieu. Je ne suis pas enflé d'orgueil.(...) (...). » (7) (2) p. 266
Si le coeur ne passe pas l'épreuve, une bête, « la dévorante » croque le cœur. Et l'âme du défunt est simultanément tranchée : adieu l'espérance de vie éternelle auprès des dieux !
….....................
L'origine du Mal se trouve donc dans l'opposition que chaque humain peut choisir de faire (en pensée, en paroles, ou en actions) à la loi de Maât (vérité, justice, équilibre, équité).
Cependant, Dieu peut à l'occasion intervenir sur nos destinées :
« Quand la prévision des hommes n'est pas réalisée,
C'est l'Ordre de Dieu qui s'exécute.
Ne sois pas avare de tes richesses,
Tu ne les possède que par don de Dieu. »
(Enseignement de Ptahhotep – vers 2500 av. JC) (7) (2) p. 311
Il est à noter que, si le roi venait à être incapable de faire appliquer la loi de Maât, cela dérangerait l'ordre de la Création (l'ordre de notre monde) et cela pourrait être à l'origine de cataclysmes sociaux ou environnementaux. En effet, « Le pharaon assume, comme héritier du Créateur et maître universel, un pouvoir cosmique général (…). Le Roi, par sa seule présence , maintient l'équilibre de la Création que menace à tout instant le retour offensif du chaos. (…) Le Roi devra rendre des comptes. Il sera jugé sur ses actes et puni ou récompensé d'une participation à la vie divine. » (2) p. 130
Basilique Cathédrale de Saint Denis (Seine-Saint-Denis) France (Photo JPCiron)
>>> L'ORIGINE DU MAL dans la Tradition du ZOROASTRISME Originel
Comment le Dieu Bienveillant et Sage Ahura Mazda, Créateur du monde, peut-il se distancier du Mal bien présent qui lui est pourtant étranger ? La Tradition attribuée à Zoroastre (vers 1000 av. JC) pense pouvoir l'expliquer : la Création intervint en deux temps :
Tout d'abord une Création Spirituelle (Le Royaume de Dieu, uniquement spirituel). Dieu créa aussi deux Esprits afin qu'ils lui renvoient leur perception propre de Sa création spirituelle. Pour ce faire, Il les dota du Libre Arbitre qui peut -par définition- aller jusqu'à nier Dieu lui-même. A ce point, la Création Spirituelle est pure, et exempte de Mal.
Cependant, les deux esprits s'opposent entre eux. L'un est un esprit bienfaisant (Le Bien = le Bon Choix), l'autre est un esprit destructeur (le Mal = le Mauvais Choix). Instantanément, Dieu déploie le monde Matériel, dans lequel il enferme les deux Esprits à peine créés. C'est la Création Mélangée (matérielle & spirituelle). Dieu procéda en six étapes : création de la voûte céleste, de l'eau, de la terre, des plantes, des animaux, et enfin de l'homme.
Dieu n'intervient pas dans la Création mélangée. Pour nous tirer d'un mauvais pas ou d'un mauvais choix, individuellement ou collectivement, il n'y a ni miracles, ni Providence dans ce monde !
Cependant, Dieu n'abandonne pas sa Création, et a mis en place les conditions pour que l'Esprit Mauvais s'y épuise, grâce à l'humanité qui y mettra en œuvre toujours plus le Bon Choix inspiré par le Saint Esprit.
Dans le monde mélangé, les hommes comme les animaux se trouvent donc être les victimes du « Mauvais Choix » d'une entité spirituelle. Dieu créa une Alliance entre hommes & animaux, par laquelle les premiers protègent les seconds (et leur habitat...).
Dans le monde mélangé cohabitent donc les influences contraires des deux Esprits ; influences que nous appelons le Bien et le Mal. Ces influences sont présentes dans chaque humain. Chaque ''bon choix'' d'un individu (croyant ou non) grandit le monde et contribue à une œuvre grandiose. Thérèse d'Avila disait pareillement que « Toute âme qui s'élève élève le monde. »
Trois jours après le décès, au ''pont trieur'', c'est le poids de notre propre conscience qui nous dirige vers le Paradis, le Purgatoire ou l'Enfer. Dieu n'intervient pas dans ce ''jugement''.
Ainsi, « L'homme dépend, pour les biens de ce monde, des actes du Destin [aléas du monde physique & interactions avec les autres êtres vivants], mais de ses propres actions pour les biens spirituels du monde futur. » (3)
Quand l'humanité sera parvenue à avoir épuisé le Mauvais choix, viendra le temps pour le Sauveur de conclure le travail, pour, plus tard, pouvoir transférer les âmes purifiées au Royaume de Dieu. Cela fait, il sera temps de dissoudre le Monde Mélangé (Apocalypse).
Entre-temps donc, le feu de l'Ordalie, qui ne ''mord'' que sur les méchants, aura brûlé ''les souillures de l'âme'' de chacun. Et tant le Paradis, que le Purgatoire, et que l'Enfer seront dissous. Toutes les âmes purifiées se retrouveront alors au Royaume de Dieu, dotées d'un corps spirituel inaltérable et éternel. Les autres animaux aussi.
Le Mal est donc à la base le fruit d'un Libre Choix individuel.
Cathédrale de Cefalù (Sicile) Italie – (Photo JPCiron)
>>> L'ORIGINE DU MAL dans la BIBLE et chez les SUMÉRIENS
Étrangement, nous retrouvons dans la Bible (*) une situation assez similaire à celle de l' antique polythéisme Sumérien (vers. 3000 av. JC). Y aurait-il une ''mémoire'' des récits des anciens Israélites polythéistes qui serait passée dans les Écritures ?
Ainsi :
> Chacun suit le 'destin' que le monde surnaturel lui aura fixé.
Le 'destin' de chaque Sumérien, on le sait, a été défini en amont par les dieux. Chacun a son propre destin prédéterminé dès la sortie de la « salle de création » où chacun est modelé à partir d'argile. La littérature sumérienne décrit, entre autres exemples variés, celui de ces êtres créés malformés, chétifs et débiles, et dont le 'destin' était « d'être nourri » par les autres humains.
Similairement au ''Job'' de la Bible, le Sumérien peut trouver son sort trop dur/injuste, et il adressera des suppliques aux dieux, qui seront -ou non- entendues.
Dans le même esprit, la Confession de Foi Calviniste de Westminster de 1647 explicitait le fait que la Toute Puissance de Dieu prédestine le sort des élus et des damnés... La Confession de Foi Calviniste est stricte. Son Article 1 dit : « Il faut suivre la seule Écriture et non pas la parole des Hommes. ») Pour d'autres monothéismes, on parlerait d'intégrisme.
Néanmoins, on m'a toujours assuré que la Toute Puissance de Dieu est compatible avec le Libre Arbitre de chacun. Mais que dit vraiment la Bible sur ce sujet ?
En fait, dans le monde Judéo-Chrétien, chaque entité (courant, église, chapelle, secte,...) interprète son ''panier'' de textes retenus avec la logique propre de chaque entité. Vu le nombre fabuleux d'entités existantes, il ne saurait y avoir une seule vérité Judéo-Chrétienne, sur nombre de sujets. Et des contradictions peuvent apparaître, pour le croyant moyen, à la lecture des Écritures de l'entité à laquelle il déclare adhérer. En outre, on s'aperçoit qu'au cours des siècles, les textes ont été ici et là retouchés ou réinterprétés.
Évocation florale (fleurs différentes issues d'une même 'souche') (Photo JPCiron)
>>> L'ORIGINE DU MAL dans GENÈSE 3
Je trouve que ce texte permet de bien illustrer le problème des différentes interprétations que peuvent apporter la lecture de la Bible. En (8) est proposé une petite synthèse de Genèse 3, par citations 'concentrées.'
Une lecture textuelle suggère nettement que la femme et l'homme étaient avertis, qu'ils avaient un libre choix devant eux. Ils auraient pu suivre l'injonction divine. Ils ont préféré opter pour une fausse liberté : cette de suivre la voie du Mal, tout en prétendant se défausser de leur responsabilité sur les autres.
Avec une lecture symbolique on pourra comprendre que Genèse 3 montre que les humains sont des pécheurs-nés, tentés par le Mal, incapables qu'ils sont d'obéir à Dieu. Et qu'en conséquence, ils devront endurer le sort difficile qui leur a été destiné, jusqu'à la fin des temps. La seule voie qui leur soit raisonnablement praticable étant d'opter librement pour le choix de la voie morale de l’Éternel.
Cependant, plutôt que de morale, ne s'agit-il pas d’obéissance, de soumission ? Car « Toute la morale religieuse du Sinaï se contenait dans l'alliance du peuple élu avec son dieu ethnique. » (9) p. 246
Avec une lecture critique, la Genèse 3 nous apprend que Dieu a créé le serpent rusé et sournois. Et qu'il créa l'homme et la femme crédules et peu avisés. Et non l'inverse. Il créa aussi, à portée de main, un Jardin merveilleux dont il interdit à quiconque de profiter. Ce qui devait arriver arriva : le bonimenteur a embobiné les tourtereaux. Le pauvre serpent n'a-t-il pas joué là le rôle du 'Judas de service'' ?... Pour permettre d'attribuer à une punition divine un état de l'humanité non parfaite bien que créée à l'image de Dieu...
En outre, remarquons que si le Serpent a reçu une dure Punition c'est qu'il est Responsable : le Serpent a donc Nature Humaine ! (voir Romains 13:5) (*)
En outre, remarquons que le merveilleux Jardin d'Eden, où les fruits permettent d'avoir accès à la connaissance "comme des dieux'' , et dont l'homme et la femme seront chassés, évoque irrésistiblement le Paradis Sumérien, qui était réservé exclusivement aux dieux.
Selon l'angle sous lequel on aborde l'analyse de Genèse 3, on arrive à faire dire au texte que le Libre-Arbitre est bien là, ou bien non.
> La « Théologie de la Rétribution » s'applique à Genèse 3
Dans son ouvrage, Thomas Römer explique que, dans certains textes bibliques, « le mal et la souffrance sont des punitions divines à l'encontre de ceux qui ont commis des actes réprouvés. » (1) C'est la « théologie de la rétribution ». Elle fonctionnait donc chez les Judéo-Chrétiens.
Ainsi, à la lecture du Livre de Job, on comprend que Job ne mérite pas le destin qui est le sien.
« Il est donc nécessaire d'être soumis, non seulement par crainte de la punition, mais encore par motif de conscience. » (Romains 13:5) (*)
« (...) tu feras venir à tes portes l'homme ou la femme qui sera coupable de cette mauvaise action, et tu lapideras ou puniras de mort cet homme ou cette femme. » (Deutéronome 17:5) (*)
Samuel Noah Kramer, dans sa communication (1954) à la Society of Biblical Literature intitulée ''Un homme et son Dieu : prélude sumérien au thème de Job'', montre qu'en Sumer, un homme en proie à l'adversité « se contente de glorifier son dieu [ils avaient aussi un dieu personnel à qui se confier]. C'est le seul recours efficace. Qu'il le glorifie sans trêve, si injustifiés que lui paraissent sa souffrance et son malheur, qu'il gémisse et se lamente devant lui jusqu'à ce que le dieu prête une oreille favorable à ses prières. » (4) p. 145
mosaïque de la Sainte Chapelle, à Paris – France ( Photo JPCiron )
>>> Le BIEN et le MAL sont CRÉATIONS DIVINES
« Les Sumériens pensaient que les grands dieux se conduisaient de façon vertueuse (…). En établissant la civilisation humaine, ces mêmes dieux avaient introduit également le mal, le mensonge, la violence et l'oppression en même temps que la bonté, la paix, la justice,... » (4) p. 136
Cependant, « Les sages sumériens croyaient et enseignaient que les malheurs de l'homme sont le résultat de ses péchés et de ses mauvaises actions (…) ; C'est toujours l'homme que l'on doit blâmer, jamais les dieux. » (4) p. 144
Pour les Judéo-Chrétiens, c'est un peu la même chose. La Genèse 3, on l'a vu, est un bon exemple d'un Dieu qui ''administre'' le bien et le mal.
En effet, l’Éternel contrôle toutes choses : « (…) Je donne la prospérité, et je crée l'adversité ; Moi, l'Éternel, je fais toutes ces choses. » (Esaïe 45:7)
> Les humains n'ont pas à se plaindre du sort que leur ont réservé les dieux Sumériens, qui les ont créés avec de l'argile. Pour les Sumériens, les hommes avaient été créés par les dieux uniquement pour être leurs serfs et serviteurs, afin d'assurer le Service de Dieux (cérémonies, sacrifices, offrandes, …).
Côté Éternel : « Malheur à qui conteste avec son créateur ! -Vase parmi des vases de terre !- L'argile dit-elle à celui qui la façonne : Que fais-tu ? (...). (Esaïe 45:9)
Sainte Chapelle (Paris) France – (Photo JPCiron)
>>> LES TRAITS PARTICULIERS du MAL dans la BIBLE.
> On apprend dans la Bible que Dieu peut aussi faire subir l'adversité à quelqu'un que Dieu considère ne mériter aucune punition.
« L'Éternel dit à satan : As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n'y a personne comme lui sur la terre ; c'est un homme intègre et droit, craignant Dieu, et se détournant du mal. » (Job 1:8)
« L'Éternel dit à satan : Voici, tout ce qui lui appartient, je te le livre ; seulement, ne porte pas la main sur lui. Et satan se retira de devant la face de l'Éternel. » (Job 1:12) (*)
« L'Éternel dit à Satan : Voici, je te le livre : seulement, épargne sa vie. Et Satan se retira de devant la face de l'Éternel. Puis il frappa Job d'un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu'au sommet de la tête. (Job 2 : 6-7) (*)
> Observons aussi que Dieu ne sait pas ce que fait satan, ni où il se promène : « L'Éternel dit à satan : D'où viens-tu ? Et satan répondit à l'Éternel : De parcourir la terre et de m'y promener. » (Job 1:7) (*)
« L'insistance sur Satan comme protagoniste du mal induit néanmoins un dualisme où le mal apparaît comme virtuellement aussi puissant que le Dieu créateur du bien. » (1)
> En passant, notons aussi que satan, comme les les fils de Dieu, peuvent choisir de se présenter devant la face de l’Éternel, semble-t-il à leur convenance : « Or, les fils de Dieu vinrent un jour se présenter devant l'Éternel, et satan vint aussi au milieu d'eux se présenter devant l'Éternel. » (Job 2:1) (*)
> Dans la Bible, il apparaît que le Bien peut agir en connivence avec le Mal :
« Ayant ainsi parlé, Jésus fut troublé en son esprit, et il dit expressément : En vérité, en vérité, je vous le dis, l'un de vous me livrera. » (Jean 13 : 21) (...)
« Et ce disciple, s'étant penché sur la poitrine de Jésus, lui dit : Seigneur, qui est-ce ? Jésus répondit : C'est celui à qui je donnerai le morceau trempé. Et, ayant trempé le morceau, il le donna à Judas, fils de Simon, l'Iscariot. Dès que le morceau fut donné, Satan entra dans Judas. Jésus lui dit : Ce que tu fais, fais-le promptement. » (Jean 13 : 25-27) (*)
Avec le monothéisme Judéo-Chrétien, le Mal semble bien être un concept dont on ne sait trop qui tire vraiment les ficelles. Ni pourquoi.
Saint Paul – Chapelle Palatine – Palerme (Sicile – Italie) (Photo JPCiron)
>>> Le SORT ENVIABLE des DÉFUNTS qui avaient REJETÉ le MAL
Il est un point où les Catholiques et les Zoroastriens se rejoindront (si j'ose dire !), c'est bien à la Résurrection.
Zoroastre l'avait bien expliqué : Après que le Sauveur aura livré le dernier combat contre le Mal, à la fin des Temps, le moment sera venu de la dissolution de la ''bulle spatio-temporelle' que constitue le ''monde mélangé'' (matériel + spirituel), c'est-à-dire notre Univers.
Il n'y a pas lieu de s'en inquiéter car, avant cela, le feu de l'Ordalie aura brûlé les souillures de l'âme, et les âmes purifiées rejoindront alors de Royaume de Dieu. Paradis, Purgatoire et Enfer seront donc aussi dissous.
Le monde matériel n'existant plus, il ne restera que le Royaume de Dieu, uniquement Spirituel. C'est là qu'interviendra la Résurrection des corps. Chaque âme étant alors dotée d'un corps Spirituel parfait, inaltérable et immortel.
C'est ce que l'on peut aussi lire dans « Les Épîtres de Paul » :
« (…) quelqu'un dira : Comment les morts ressuscitent-ils, et avec quel corps reviennent-ils ? Insensé ! ce que tu sèmes ne reprend point vie, s'il ne meurt. (…) Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel. S'il y a un corps animal, il y a aussi un corps spirituel. (...) » (1 Corinthiens 15 : 35-36 & 42-44) (*)
Au final, grâce à Dieu, ''tout est bien qui finit bien'' au Royaume de Dieu.
JPCiron
:: :: :: :: :: NOTES :: :: :: :: ::
….. (*) – Traductions de la Bible par Louis SEGOND 1910
….. (1) – Ouvrage « L'invention de Dieu » par Thomas RÖMER– Seuil – 2017
p. 20 - « On ne peut parler de Juif ou de Judaïsme avant l'époque Perse, voire avant l'époque hellénistique (…). »
….. (2) – Ouvrage « La Civilisation de Égypte Pharaonique » par François DAUMAS – Arthaud – 1965
….. (3) - « Zoroastrian Theology : From the Earliest Times to the Present Day" – Maneckji Nusserwanji DHALLA – Théologien et prêtre Parsi (1875 – 1956)
…. (4) – Ouvrage « L'histoire commence à Sumer » par Samuel Noah KRAMER – Flammarion – 2017
….. (5) – Discours du Pape Jean-Paul II à l' Académie Pontificale des Sciences » - 31 octobre 1992 - http://www.vatican.va/content/john-paul-ii/fr/speeches/1992/october/documents/hf_jp-ii_spe_19921031_accademia-scienze.html
….. (6) – Encyclique « Providentissimus Deus » par le Pape Léon XIII – 18 novembre 1893 -
www.vatican.va/content/leo-xiii/fr/encyclicals/documents/hf_l-xiii_enc_18111893_providentissimus-deus.html
….. (7) – Traductions de Gustave LEFEBVRE – Égyptologue et Helléniste (1879 – 1857) – Conservateur du Musée du Caire 1919 – 1928 – Directeur d’Études à La Sorbonne.
….. (8) – Petite synthèse de Genèse 3, par citations 'concentrées'
« Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l'Éternel Dieu avait faits. (…) Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ? (…) « quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez point (…) La femme (...) prit de son fruit, et en mangea ; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d'elle, et il en mangea.( ...) Dieu appela l'homme (...) Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger ? (…) L'homme répondit : La femme que tu as mise auprès de moi m'a donné de l'arbre, et j'en ai mangé. (…) La femme répondit : Le serpent m'a séduite, et j'en ai mangé. (…) L'Éternel Dieu dit au serpent : Puisque tu as fait cela, tu seras maudit (…) Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité : celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon.(...) Il dit à la femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses (…) Il dit à l'homme : (…) le sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta nourriture (…) Et l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Éden, (…). »
..... (9) – Ouvrage « Zarathoustra et la transfiguration du monde » par Paul du BREUIL – Payot - 1978
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