HPV et le Nobel, une simple controverse médico-financière ?
Comme vous avez pu le découvrir dans le bas d’un petit article paru récemment sur le site de France Info, une controverse à pris pied suite à l’attribution d’une partie du Prix Nobel de médecine à Harald Zur Hausen pour la découverte du papillomavirus humain (HPV).
Ce virus, sous certaines de ses formes, serait un facteur du cancer du col de l’utérus. Des tests de dépistage ainsi que des vaccins sont proposés, notamment par Sanofi, Merck et Glaxo (Gardasil et Cervarix). Une autre multinationale pharmaceutique, Astra Zeneca, est propriétaire de brevets utilisés et rémunérés dans la fabrication de ces vaccins. Elle a touché 236 millions de dollars de royalties en 2007, de la part de Merck, Sanofi Pasteur MSD, et CSL. Il se trouve que Astra Zeneca est également un sponsor majeur de filiales de
Cette affaire fut mise en une d’un journal suédois le 8 décembre 2008
Cette controverse se situe à plusieurs niveaux :
Premier niveau : Le possible conflit d’intérêt entre Astrazeneca et
Conflit d’intérêt rendu plus délicat encore par le fait des liens entre Mr Zur Hausen et Astrazeneca. Je ne m’étendrais pas ici sur les liens entre le Nobel, Zur Hausen, les vaccins et Astrazeneca car un excellent billet, en français, existe déjà sur le sujet : daté du 18 décembre
Deuxième niveau : Le lien entre le HPV et le cancer du col de l’utérus (CCU).
L’argument est un peu complexe. Un test pour le CCU comprend un test PAP, suivi en cas d’anomalie d’un test HPV. Une note de
The test, the HC2 High-Risk HPV DNA Test, manufactured by Digene Corp., of
Dans le même texte, on trouve l’évaluation du risque :
Women who have normal Pap test results and no HPV infection are at very low risk (0.2%) for developing cervical cancer. Women who have an abnormal Pap test and a positive HPV test are at higher risk (6%-7% or greater) of developing cervical cancer if not treated.
Le site Gardasil dit la même chose :
Les Papillomavirus Humains sont la plupart du temps éliminés par l’organisme mais certains d’entre eux peuvent, dans certains cas, provoquer des lésions précancéreuses pouvant évoluer en cancer du col de l’utérus.
Une inconnue de taille est la capacité oncogénique de types HPV autres que ceux couverts par les vaccins actuels, qui prendraient la place des types éliminés par le vaccin.
Pour information, un certain nombre de personnes réfutent la notion d’un lien entre le HPV et le CCU. Le Dr Rasnick, par exemple, a publié en 2001 un article sur le sujet dont la conclusion est :
“Detecting inactive and defective HPV DNA in carcinomas is a fossil record of a prior infection that is irrelevant to carcinogenesis.”
Troisième niveau : l’efficacité du vaccin et les éventuels effets secondaires
Les vaccins (voir par exemple le site Gardasil http://www.gardasil.fr/ ) sont vendus avec l’argumentaire que le HPV (du moins certains types, sur la centaine répertoriée) est la cause du CCU, et donc que la vaccination contre ces types de HPV protège du CCU. La vaccination est même obligatoire dans plusieurs Etats américains, malgré de nombreuses critiques (par exemple Science Daily)
Il ne faut pas oublier que ce vaccin ne s’adresse qu’aux jeunes filles vierges (donc a priori non infectées par le HPV), c’est un traitement purement préventif et non curatif.
Que sait-on vraiment de l’efficacité et des risques associés à ce vaccin ? Pas grand-chose par manque de recul, mais des voix s’élèvent contre les campagnes de vaccination, notamment en Allemagne :
Un article parut dans le Sueddeutsche en Allemand avec une traduction française ici : http://www.rhubarbe.net/files/Sueddeutsche-051007.pdf
Extrait :
Aujourd’hui, six mois après l’introduction sur le marché, la commission permanente et les
autorités de santé font l’objet des plus vives critiques : « L’agrément du vaccin repose sur une
base de connaissances bien maigre, » écrit Wolfgang Becker-Brüser dans Gute Pillen -
Schlechte Pillen, magazine qui renseigne les consommateurs sur les médicaments, en toute
indépendance de l’industrie pharmaceutique.
"Lorsque le Gardasil est arrivé sur le marché, les deux études sur l’efficacité n’avaient même
pas été terminées. » L’autorisation repose sur des données provisoires et d’études antérieures
effectuées en partie avec un prototype du Gardasil.
Les promesses faites autour du vaccin „au coût exorbitant“ ne tiennent pas la route. Certains
craignent même que des jeunes filles sont exposées à un danger indirect en se faisant
vacciner.
Un peu plus bas :
Le fabricant Sanofi Pasteur MSD prétend que HPV-16 et -18 sont responsables de 70 % des
tumeurs, mais de tels chiffres proviennent des pays en voie de développement, où l’on
rencontre plus de cancers que dans les pays riches. Aux USA, les infections du HPV 16 et 18
ne touchent que 2,3 % des femmes (Jama, Tome297, page 813, 2007).
Un autre article, du 26 novembre, toujours dans le même journal, présente une pétition de 13 médecins et scientifiques allemands réputés, qui signent un manifeste critiquant la décision des autorités vaccinales de recommander une vaccination massive par Gardasil ou par Cervarix et rappellent les incertitudes et inconnues qui auraient dû inciter à la prudence au lieu d’une implémentation massive. Traduction française : http://pharmacritique.20minutes-blogs.fr/archive/2008/12/16/gardasil-et-cervarix-sur-la-sellette-en-allemagne-13-medecin.html
Le New England Journal of Medicine (http://content.nejm.org/cgi/content/full/359/8/861 ) en août 2008 se pose également de sérieuses questions sur l’efficacité de cette vaccination :
By the summer of 2007, there were definitely promising results with regard to the effectiveness of the HPV vaccine in the prevention of precancerous lesions (i.e., CIN 2/3) caused by the HPV-16 and HPV-18 serotypes. However, serious questions regarding the overall effectiveness of the vaccine in the protection against cervical cancer remained to be answered, and more long-term studies were called for before large-scale vaccination programs could be recommended.
Unfortunately, no longer-term results from such studies have been published since then.
L’auteur analyse ensuite le rapport coût/efficience, selon plusieurs hypothèses, de la vaccination par rapport au traitement post-infection. Aucune conclusion ne peut être tirée de ces analyses, par manque d’information et de recul.
En conclusion, si comme moi vous avez de jeunes filles parmi vos enfants, il peut être intéressant de se poser quelques questions et de mettre un bémol aux recommandations vaccinatrices de votre médecin.
=Vincent Verschoore=
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