L’inquiétante ascension du lobby fasciste
Pas la peine d’attendre les élections présidentielles pour craindre le risque, qu’officieusement, un régime fasciste se forme. Les lobbies fascistes détiennent déjà partiellement les rênes du pouvoir dans le monde. Il n’y a qu’à voir, à titre d’exemple, les répressions secrètes à l’encontre des dissidents de n’importe quel Etat, y compris parmi les Etats s’auto-proclamant démocratiques, l’impérialisme américain, les dictatures d’un très grand nombre d’Etats, le colonialisme israélien, le système de caste indien, les censures arbitraires chinoises, et bien d’autres exemples, visible chez tous les Etats du globe, nous montrent que le fascisme se loge partout, que ce soit dans l’espace et dans le temps. Dire que le fascisme traverse les générations, les communautés, les cultures ne signifie pas que l’on voit le mal partout. C’est une réalité accablante. Qui plus est, leur popularité auprès de tous les milieux sociaux ne cessent de croître. En effet, outre le portrait caricatural du militant raciste et homophobe d’extrême droite qui lit le journal minute, le fascisme peut se rencontrer dans la vie de tous les jours à différente échelle et à différents degrés de conscience. Des personnes dont on ne soupçonnerait pas qu’elles aient des relents fascistes en elles, font parfois inconsciemment profiter les autres d’attitudes fascisantes. Une intolérance banalisée dans un contexte spécifique suffit à revêtir le costume du fascisme. Des moqueries répétées et blessantes ou même des discours faisant l’apologie de la torture vis-à-vis de certaines catégories de délinquance (pédocriminalité, crimes de masse etc) sont des comportement ressemblant à une forme de fascisme inassumé. De plus, il est particulièrement courant de repérer chez bon nombre de nos contemporains, un complexe de supériorité face à une personne issue d’une classe défavorisée ou bien frappé d’une déficience intellectuelle. Ainsi, les exemples ne manque pas à l’appel.
De plus, dire ouvertement que le lobby fasciste et le FN ne font qu’un d’un point de vue idéologique n’a rien de calomnieux. En définissant le fascisme, n’importe qui conclura aisément que derrière les idées politiques de ce parti, se cache un fond fasciste étant donné que le fascisme se définit selon le Larousse comme « une attitude arbitraire, violente, autoritaire ou/et dictatoriale imposée par quelqu’un à un groupe ou à son entourage. ». Ainsi, le fait d’entretenir un climat islamophobe au sein de l’opinion publique, de préconiser l’exclusion des immigrés (que ce soit des réfugiés politique demandant un droit d’asile ou des migrants économique qui dans leur Etat d’origine se trouvent dans un état de nécessité) ou bien de montrer du doigts, voire même d’accuser des minorités ethniques d’être la source de tous les maux de la République ou bien d’instrumentaliser les données statistiques incomplètes de la délinquance pour après décréter que ce serait toujours les mêmes communautés qui poseraient problème, relève indéniablement du fascisme. On peut dès lors affirmer que le FN est clairement rattaché au lobby fasciste du moins, en théorie car il n’a jamais eu l’occasion d’appliquer ses idéologies discriminatoires et liberticides. Jean Luc Mélenchon avait donc parfaitement bien pesé ses mots. Ce n’est donc pas un hasard si il a gagné le procès dans lequel Marine le Pen l’accusait de l’avoir qualifiée de « fasciste ».
Le fait que les idéologies du FN sont stigmatisatrices et ostracisantes vis-à-vis de certaines communautés n’empêche pas les médias d’inviter régulièrement le FN aux plateaux télé à des heures où pratiquement tout le monde regarde. Ils sont, également, de plus en plus conviés à des débats et des interviews. Nous assistons impuissant à l’influence grandissante qu’ils exercent sur l’opinion commune, au sein des partis politique et des medias ainsi que sur certaines institutions. On entend partout leur propos démagogues capable de séduire un électorat de plus en plus hétérogène.
C’est à partir des années 90, période au cours de laquelle ce parti enchaine les succès électoraux, qu’ils vont apparaître fréquemment dans les médias. A partir de là, leurs scores n’a cessé d’augmenter. Ainsi, ces deux dernières années, le CSA leur a accordé une place encore plus conséquente depuis que leurs scores électoraux ont fait d’eux, au grand désarroi des défenseurs des Droits et libertés fondamentales, un des trois partis politiques du tripartisme.
Par ailleurs, le lobby fasciste a pratiquement la mainmise sur le hard power, c’est-à-dire la puissance militaire ainsi que le potentiel scientifique, technologique et économique Qui plus est, le montant des dépenses de l’Etat destiné au ministère de la défense est extrêmement élevé.
Selon l’enquête du centre de recherche de Science Po Cevipof réalisée en 2016, on constate que l’électorat d’extrême droite est surreprésenté parmi les professions rattachées au ministère de la défense et de la sécurité intérieure. Leur amour inconditionnel de l’ordre et l’intérêt maladif porté au principe de sureté n’explique pas tout. Ce sont également des professions où les personnes de sexe masculin se trouvent en surnombre. Ces professions sont, encore aujourd’hui, qualifiées de viriles et très physiques, aussi bien par le sens commun que par les personnes issues de ces milieux professionnels. L’ouvrage, Nationnalisme, Antisémitisme et Fascisme en France de Michel Winock, nous rappelle que « l’obsession de la virilité, le culte de la force physique, le mépris des intellectuels » sont des caractéristiques qui sont survalorisées par les fascistes. De plus, si l’on se réfère aux qualités exigées dans les fiches de ces métiers là, les qualités récurrentes sont le pragmatisme, le fait d’être terre à terre, les capacités physiques, être en mesure d’imposer son autorité, être protecteur. Ces dispositions masculines résultent d’une construction sociale. Autrement dit, le système a tendance à masculiniser ou féminiser des traits de caractère que n’importe quel sexe peut détenir. Il serait illusoire de croire aveuglement que certains traits de caractères sont sexués. Pourtant, l’opinion commune aura, tout au long de sa socialisation primaire et secondaire, intériorisé des qualités que la société tend, sans le savoir, à attribuer aux hommes ou aux femmes. Ainsi le fait pour ces fonctionnaires d’être quasiment entourés d’hommes les poussent à se montrer encore plus viril que le commun des hommes formatés depuis la jeunesse à ne pas dévoiler sa sensibilité qui, soi-disant, relèverait de l’adage des femmes.
Toujours dans le champ militaire, des agissements immondes ont été produit sur une même catégorie de personnes ; les prisonniers ayant atterri à Guantanamo ou Abhou Graib. Des actes de torture, des assassinat effroyables ainsi que des traitement infâmes, inhumains et dégradants ont été commis par des militaires américains sur des prisonniers arabes. Ces pratiques sadiques et causant une souffrance extrême aux victimes étaient perçues par les criminels américains comme une source d’amusement. Tout comme Eichmann qui a obéis et exécuté des ordres manifestement illégitimes, un des tortionnaires a officiellement déclaré, lors d'une interviewaccordée à la chaîne américaine KCNC-TV de Denver « Nous avions le sentiment de faire notre travail. Ce qui veut dire que l'on faisait ce qu'on nous demandait de faire ». Ces criminels se sont donc déresponsabilisés.
Le lobby fasciste se détecte également au sein du micro-pouvoir, c’est-à-dire parmi les gens qu’on peut être amené à côtoyer dans la vie quotidienne. Des internautes, des facebookiens, des membres de twitter propagent des messages plus ou moins haineux pour inciter les gens à raisonner comme un individu d’extrême droite. Ne redoutant plus le jugement raisonné et raisonnable de leurs semblables, ils n’hésitent plus à faire du prosélytisme politique. Ils cherchent à alimenter, réveiller les peurs des citoyens et les instrumentaliser en vue d’inciter nos dirigeants à légiférer de manière ultra sécuritaire. Le besoin de sécurité sera de plus en plus détraqué si les médias se bornent à mettre l’accent sur les sujets traitant de faits divers ou de terrorisme. Les gens risque d’accepter sans réfléchir aux conséquences, plus de sécurité au détriment des libertés individuelles. En ce sens, certaines minorités seront davantage stigmatisées ou bien l’ensemble de la population assistera à la réduction de leurs Droits essentiels au nom d’une paix sociale qui normalement s’obtient autrement qu’en concevant des lois liberticides. L’interdiction du voile intégrale dans l’espace public, promulgué sous le quinquennat de Sarkozy, cible certaines femmes de confession musulmane. Normalement, le principe de laïcité vise à séparer les religions et l’Etat. Or, là l’Etat se mêle de ce qui ne lui regarde de pas au nom d’un « principe de vivre ensemble ». Les dirigeant du moment n’ont fait que donner arbitrairement des leçons de bonne manières à des personnes qui, à cause de cette loi, se terrent chez elles ou sortent rarement ou bien munies du fameux « habit défendu » avec la peur au ventre de croiser des policiers qui ne fermeront pas les yeux sur cette loi discriminante, voire même absurde, qui lèses profondément des membres d’une communauté religieuse.
De plus, au sein du parti au pouvoir, on remarque des initiatives qui font l’objet de nombreuses polémiques. Dans un premier temps, le projet avorté relatif à la déchéance de nationalité qui concernait les personnes accusées de terrorisme et dotées d’une double nationalité a suscité des réactions totalement légitimes. Il est plus qu’étonnant d’avoir vu émergé une telle initiative du chef de l’Etat qui fait partie d’un parti dit de « gauche modérée ». Que cette initiative politique soit prise par le FN est prévisible dans la mesure où les terroristes ayant uniquement la nationalité française ne serait pas concerné par cette mesure morte dans l’œuf. Une telle norme constitue donc une discrimination portant atteinte au principe d’égalité puisqu’en fonction des ou de la nationalité du terroriste, le régime ne sera pas le même. Les terroristes ne seront donc pas soumis à un traitement égal en fonction de leur(s) origine(s) ethnique(s).
Dans un second temps, l’état interminable d’urgence instauré par François Hollande suite à l’attentat de Paris ouvre la voie aux décisions arbitraires qui restreignent les droits des citoyens. Dès lors, l’interdiction de manifester lors de la COP 21, les mesures ayant pour enjeux de mettre des citoyens jugés suspects sous résidence surveillée ainsi que les perquisition en plein milieu de la nuit sont permis alors que notre pays n’est pas en guerre. Certes, il est peut-être au mieux en vigilance orange et au pire en vigilance rouge mais de là à faire croire aux citoyens que la France serait une zone de guerre relève de la propagande. Cela fait plusieurs mois que le chef d’Etat dispose des pleins pouvoirs de manière abusive et pourtant aucun holà n'est mis de la part d’une instance de pouvoir.
A présent, d’un point de vue individuel, on voit apparaître deux catégories de fascistes. D’une part, le fasciste délibéré et d’autre part le fasciste myope. Le fasciste délibéré assume complètement ses idéologies ségrégationnistes, liberticides et primitives. Il s’agit, en principe d’un électeur ou militant d’extrême droite qui possède une mentalité sectaire et fermée sur le monde. Ses préjugés, généralités et idées fausses sont dénuées de tout sens raisonnables. Le fasciste myope quant à lui est un citoyen lambda. En lutte contre des valeurs qu’il croit ou veut défendre, il n’a pas conscience qu’il se conduit comme un fasciste dans les faits. Il y a, en cela, un écart monumental entre la pratique et la théorie. Il peut être tout simplement manipulé ou prisonnier d’une nature inassumée. Ses valeurs ne sont donc pas en symbiose avec ses actes dans un contexte donné ou tout au long de sa vie quotidienne. Par exemple des supporters haineux qui vont dérouler une banderole lors d’un match de foot où sont inscrit des propos diffamatoires et racistes envers les Ch’tis est un comportement fasciste conformément à la définition du Larousse.
Dans le monde du cinéma, on trouve des hymnes à l’intolérance sublimées. Le film d’épouvante Unfriended datant de 2015 qui raconte l’histoire d’un lycéen victime de cyber-harcèlement. A cause des méfaits de ses camarades, le lycéen bouc émissaire se suicide. Le fantôme du lycéen souffre douleur se venge en assassinant ses camarades qui le persécutaient. Le fait d’avoir diabolisé dans ce film une personne marginalisée injustement nous dévoile au combien le statut de victime est facilement renversable par le système qui lui aussi exclue les plus fragiles. Parmi les thèmes véhiculés, par le groupe de harceleurs tous unis contre une seule personne, sont la haine de l’autre ainsi que la négation de la souffrance d’autrui qui sont particulièrement marquants même si le public ne s’y penche pas vraiment.
Pour finir, au sein des groupements humains institutionnalisés, c’est-à-dire, des partis politiques, ou bien de certaines communautés sociales, religieuses ou culturelles, on peut entrevoir un communautarisme excessif. Il est fréquent que des membres d’un groupe d’apartenance/endo-groupe entretiennent entre eux un sentiment de supériorité sur le ou les exogroupe/groupes extérieurs qui s’opposent à leur idéaux. Parfois, ces groupes d’appartenance ne se gêne pas pour répandre de la division au sein de l’espèce humaine en hiérarchisant la diversité de l’humanité c’est-à-dire en ressentant une profonde défiance envers des gens qui n’adopte pas les mêmes préceptes ou régimes de vie qu’eux.
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