@Jean Pierre
De même que Wall Street a contribué a financer la révolution bolchévique, ou que Lénine pendant son exil fut financé par le gouvernement allemand, et qui est un secret de polichinelle.
Sachez que pouvoir a toujours deux fers au feu, et l’un pas moins que l’autre, c’est d’ailleurs l’angle mort de votre analyse qui, trop pressée de mettre en évidence les liens incestueux de l’Allemagne nazie - seulement dans une première période - avec le capitalisme anglo-saxon, oblitère ces mêmes liens avec le parti bolchevik non seulement avant et au cours de la Révolution de 1917, mais par la suite tout au long du second conflit mondial, précisément pour faire pièce à la puissance allemande !
D’ailleurs, sur l’idée que les Etats-Unis sont entrés en guerre au seul prétexte de contrecarrer l’Union soviétique, je m’inscris évidemment en faux et cela pour plusieurs raisons cumulatives :
1/ Les Etats-Unis, sans officiellement entrer en guerre, n’ont pas attendu les revers allemands pour intervenir à l’Ouest, et violer toute neutralité dès lors dans le conflit. Dès octobre 1941, avant le tournant de Stalingrad donc, l’URSS commence à profiter du programme prêt-bail et le déversement de milliards de $ d’aide en matériel et logistique. Au cours du conflit, le montant de ces aides à l’attention de ce que vous présenter comme son ennemi prioritaire fut considérable, et sans aucun doute déterminant.
2/ Staline lui même, dès le début 1943, demande avec insistance le soutien opérationnel des forces alliées et leur intervention directe sur le théâtre européen. Il réclame un débarquement, au plus près même du territoire allemand. Cette demande sera réitérée à de très nombreuses reprises comme l’historiographie le démontre amplement, pour ne lui être consenti QUE en juin 44.
3/ Que dans la dernière année de la guerre, lorsque la défaite allemande fut acquise et inévitable, il soit certain qu’une lutte d’influence en Europe commençait à s’exercer est une chose. Mais rappelons que si la conférence de Yalta tend à démontrer un certain partage de l’Europe, nous sommes ici déjà en février 45 !
Je suis navré mais tous ces éléments concourent à discréditer votre thèse.
Quant à la passivité avant guerre en particulier des dirigeants politiques français, je ne vous le fais pas dire, mais cela est avant toute chose du fait et de la responsabilité du gouvernement et chambre très directement issus du Front Populaire, à l’heure des accords de Munich, tout comme l’ont été les leurs lorsque les mêmes donnèrent sciemment les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain. L’Histoire est cruelle.