Mesurer la pauvreté n’est pas scientifiquement neutre
Le chercheur Jean-Yves Duclos, grand spécialiste des questions de pauvreté, soutient qu’une « des libertés [fondamentales] est celle d’atteindre un certain état de bien-être, tout simplement. » Simple à dire, mais pas si simple à saisir, encore moins à mesurer.
Duclos était interviewé par Contact, une revue de l’Université Laval, sur un programme informatique destiné aux chercheurs des pays en développement (La pauvreté déchiffrée, 6 janvier 2005), le DAD (Distributive Analysis/Analyse distributive).
L’idée du chercheur est que les populations puissent faire d’elles-mêmes les constats des répercussions humaines et économiques des politiques sur les plans humain et économique, ce qui « leur donne un grand sentiment de confiance et de contrôle ».
Car voilà bien où commence réellement l’état de bien-être, qui est beaucoup plus qu’un état matériel : se sentir en contrôle de sa vie et en confiance quant à son propre avenir.
Encore faut-il, pour cela, que l’avenir de la société dans laquelle l’on vit soit positif.
Un contre-exemple est celui de la Fédération de la Russie où, nous dit l’International Council of Social Welfare, l’espérance de vie des hommes est passée de 70 ans au milieu des années 1980, à 59 ans aujourd’hui (ICSW’s monthly Newsletter, novembre 2006 ; version française).
La destruction des filets sociaux de sécurité, au nom même du progrès économique et sous la recommandation des institutions financières internationales, a causé un terrible gâchis que les pays touchés mettront des décennies à corriger.
La pauvreté est en pleine croissance en Europe centrale et de l’Est et dans la Communauté des Etats indépendants. On recensait 23 millions de personnes vivant avec moins de 2 $ par jour en 1990, on en recense plus de 93 millions en 2001.
Les politiques dites néolibérales ont été catastrophiques. Pourtant, elles ont été exigées en toute bonne foi, en vertu d’une approche scientifique basée sur le libre-choix des « agents économiques ».
Selon cette approche, grosso modo, « les individus sont rationnels et [...] capables d’être les meilleurs juges du style de vie et des activités qui maximisent leur utilité et leur bonheur. » Par conséquent, la liberté individuelle de faire des choix est le meilleur garant de la prospérité de la société.
Signalons au passage que les mesures du revenu ou de la consommation qui rendent compte des progrès accomplis ou non, « prennent rarement en considération le rôle des produits publics et hors marché, tels que la sécurité, la liberté, la paix et la santé dans la détermination du bien-être. » (Jean-Yves Duclos. La vulnérabilité et la mesure de la pauvreté dans la politique publique. 2002. Page 2.)
Ce qui nous ramène à la mesure de la pauvreté.
Duclos nous dit, dans son texte de 2002, qu’il y a deux types de mesure de la pauvreté : soit les comparaisons du « bien-être économique » ou « niveau de vie » (utilisées par Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les ministères des finances et de la planification de pays développés et en voie de développement), ou bien des mesures dites non sociales dont les deux principales sont l’approche des besoins de base et l’approche de capacité.
Certains auront reconnu les travaux de l’économiste Amartya Sen pour qui ce qui compte, c’est la capacité d’un individu de bien fonctionner en société, sa liberté de mener un style de vie ou un autre. Ainsi, « une personne ne sera pas jugée comme étant pauvre même si elle choisit de ne pas atteindre certains fonctionnements tant qu’elle pourrait les atteindre si elle le désirait. » (Duclos, 2002, page 4.)
En somme, mesurer la pauvreté n’est pas une opération scientifiquement neutre. Il faut d’abord se poser une question fondamentale : sommes-nous prêts ou non à reconnaître qu’elle est la négation même de la liberté ?
À moins, bien sûr, qu’elle ne soit un état de simplicité volontaire.
69 réactions à cet article
-
Réflexion très intéressante, à méditer !
-
C’est le « niveau » que vous défendez, on l’a vu dans vos commentaires à l’article :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16585
mais qui évacue la question du SYSTEME SOCIAL et de la PROLETARISATION DE LA GRANDE MAJORITE DE LA POPULATION.
-
J’ajouterai que l’article 16585 de De ço qui calt ? pose également la question de la MOBILISATION DE TOUTE LA SOCIETE PROLETARISEE. Soit, d’après cet auteur, 95% des Français.
Au XIX siècle, les populistes pensaient à des révolutions dirigées par les plus pauvres (les paysans en Russie, par exemple). Mais ils se sont trompés : c’est LE PROLETARIAT UNI (manuel et intellectuel) qui possède le véritable potentiel révolutionnaire, et c’est pourquoi il faut parler de rapports de production.
-
@ IP:xxx.x49.102.175
Et les 95 % s’unissent pour changer les rapports de production ? Merci, mais je ne me battrai pas pour la victoire du prolétariat. Je refuse de participer à la frénésie de consommation, je ne serai pas une citoyenne modèle !
-
« Merci, mais je ne me battrai pas pour la victoire du prolétariat. Je refuse de participer à la frénésie de consommation... »
C’est quoi la frénésie de consommation ? Le capitalisme et l’impérialisme génèrent une « consommation » bien plus grande, sous forme de GASPILLAGE et de GACHIS (spéculation, chômage, travail sous-qualifié, anarchie entre lieu de travail et logement...) mais aussi de GUERRES (pourquoi aucun « expert » n’évalue la pollution causée par les guerres US ?). Et le gaspillage et le gâchis des usines d’armement. Il y en a même au Brésil, pendant que la population vit très mal.
C’est tout de même dingue d’entendre dire, au nom de l’écologie (? ??), qu’il vaut mieux qu’on soit tous dominés par une oligarchie financière.
-
@ IP:xxx.x05.100.67)
Je suis en majeure partie d’accord avec vous, j’ai fait un raccourci dans ma réponse précédante. J’ai tronqué le fait que le changement du rapport à la production pouvait aussi mener à une société de consommation.
Je suis pour une société sans budget défense. Cependant, allez faire avaler cela aux syndicats qui défendent les emplois dans les entreprises d’armement... et qui fustigent le capitalisme. Cela me rappelle le temps de la fermeture des usines de production d’amiante, tous les syndicats juraient que c’était un produit naturel, donc inoffensif, défendaient l’emploi, et aujourd’hui, se retrouvent à défendre les travailleurs atteints de cancers dûs à cette même amiante.
Ne serait-on pas dans un monde de fous ???
-
Comme les partis politiques, les syndicats ont beaucoup perdu de leur représentativité. Ce n’est pas que les uns et les autres ne soient pas nécessaires dans la société, mais ceux qu’on a à présent ne font plus l’affaire. Ils sont d’ailleurs complètement discrédités.
Reconvertir les usines d’armement ne serait pas très difficile. Mais le problème, c’est que les syndicats ne sont plus contre le système et que le système délocalise tout ce qui n’est pas certains outils de domination stratégiques, dont l’armement fait partie.
Il faut d’ailleurs se méfier comme de la peste de cet « ticket écologique » qui met tout le monde d’accord, de Sarko à Buffet en passant par Royal, Bayrou... et Al Gore aux USA. C’est de toute évidence une facture à payer par les salariés, alors que ce sont les capitalistes qui ont fait la casse.
Tant qu’il aura le pouvoir, le capitalisme polluera, sera impérialiste et livrera ou allumera des guerres.
-
Excellent article, et merci pour ce lien vers la Simplicité volontaire. Elle est si simple à vivre au quotidien, et si tout le monde s’y mettait, ce serait une véritable révolution humaniste. Mais bon, faut pas rêver, le cauchemar productiviste, consumériste, technologique et économiste va continuer et la marchandisation de tout se perpétuer encore longtemps...
-
d’accord avec toi , marsu , je disais d’ailleurs sur un autre fil que la seule rupture valable sera celle avec ce matérialisme imbécile qui nous aliène tous .
Est ce la possession des biens matériels qui rend si heureux ? bien évidemment que non !
il faudra s’habituer à se contenter de ce que l’on a et profiter du temps présent , le toujours plus est un leurre !
-
@ Le Chat
Ben oui. Le problème, c’est que pratiquement tout le monde, riches ou pauvres, veut le leurre et l’argent du leurre...
-
Le beurre ,c’est pascal Sevral qui l’a pris en attendant les bites de noirs
-
« simplicité volontaire » ?...Allez parlez de cela aux quelques 6 millions de Français qui vivent mal, trés mal...
-
A mon avis, l’article permet d’effectuer une distinction très claire entre la pauvreté comme tragédie humaine subie par un grand nombre de personnes, et la simplicité volontaire, comprise comme décision de mesure, qui, si elle gagnait en extension, ne serait-ce que par rapport à l’esprit qui l’anime, pourrait ouvrir bien des perspectives viables hors du gavage consumériste. Le choix d’une certaine simplicité, qu’il n’est pas pour autant nécessaire de radicaliser jusqu’à l’ascétisme, pourrait bien aussi aider à développer de nouvelles solidarités envers les gens qui manquent de l’essentiel. Enfin, c’est un espoir
-
Bravo : voila qui incite à considérer la relativité des choses.
Pour mémoire, le papa de Diogène (celui du tonneau) était banquier...
-
mon père à moi qui aime trop le fric , a acheté des actions eurotunnel au lieu de profiter de la vie, c’est bien fait !
-
Très bon article, dans lequel la référence à une vraie philosophie libérale humaniste est susceptible de donner à méditer.
-
excellent article...qui ne nous assomme pas de chiffres et referrences insee car c’est certain que le bonheur ou la pauvreté ne peuvent être chiffrés...
-
« les politiques libérales ont été catastrophiques ... » et dire que la france est à moitié partagée dans ce choix futur ou non, c’est pas rassurant du tout, faut il que l’on soit si aveugle pour ne pas voir les évidences.
Bel article cousin canadien
-
oui d’accord,mais vivre en sage à notre époque ,c’est de la marginalisation volontaire....et cela est certainement possible dans un contexte bien spécifique...
soit etre fondu dans l’anonymat le plus complet,ou etre retiré dans un petit village...et encore...les gens se rendraient vite compte du comportement bizarre de ce citoyen peu ordinaire....
et meme aux yeux des services sociaux et des impots,
on est jugés maintenant sur notre comportement,notre consommation,et puis les besoins que nous nous sommes crées rendent difficile la résistance à la tentation....
mais la simplicité volontaire,beaucoup de nos concitoyens la vivent malgré eux ...alors je considere que c’est paradoxalement un luxe de choisir de se glisser volontairement dans la peau d’un humble.
-
@ Maxim
Vivre la simplicité volontaire (ce que j’ai toujours fait) n’est pas du tout assimilable à se « mettre dans la peau d’un humble », mais à se détacher d’un maximum de désirs et envies inutiles ou nuisibles. Une telle attitude conduit évidemment à une forme de marginalisation sociale, mais celle-ci est très relative et peut parfaitement se vivre en ville (je vis en ville et j’ai de nombreux amis et connaissances... qui ne sont pour la plupart pas des frénétiques de la consommation). Et puis il vaut mieux être marginal et vivre une simplicité volontaire qui ne nuit à personne que dans le consensus majoritaire qui se vautre dans la satisfaction obscène, impatiente, boulimique et fiévreuse de désirs et envies qui ne sont même pas personnels, mais le fruit d’un matraquage publicitaire massif. La simplicité volontaire est une forme de vie très heureuse.
-
A propos de la quête de la sagesse, un rappel de la position socratique est intéressant. Aux candidats qui lui demandaient de produire un enseignement, comme s’il s’agissait d’un savoir comme un autre, constitué et pouvant être divulgué comme tel, celui-ci répond que la sagesse procède d’un désir qui se situe à mi-chemin entre poros et penia, pauvreté et plénitude. Comme quoi elle ne serait accessible qu’à se concevoir vouée à demeurer incomplète
Notre mode de consommation n’aurait-il pas développé une mythologie selon laquelle rien ne devrait manquer ?
-
@ Pingouin perplexe
Oui, pauvreté et plénitude. Mais ça n’est possible que si cette pauvreté est choisie. Les pauvres qui sont les victimes de la misère induite par un système politico-économique inique se foutent de Socrate, ils cherchent à survivre en salivant devant les vitrines. Ventre affamé et regard envieux n’ont pas d’oreilles pour écouter les paroles de sagesse...
-
@ Marsu,
Juste une rectification : il peut arriver (il arrive même) que sans vouloir saliver devant des vitrines (= consommation), on ne puisse pas toujours payer son loyer, EDF etc... et là, c’est dur !
-
@ Zen & Marie Pierre
Tout à fait d’accord avec vos commentaires. Et l’ensemble de ces réactions pointe l’ambiguïté ou le paradoxe de cet article, qui est une dénonciation de la pauvreté subie (qui est inique et inacceptable dans nos sociétés d’abondance matérielle) et se termine par un lien vers la pauvreté choisie. Peut-être l’auteur aurai-il du davantage développer ce paradoxe afin de lever cette ambiguïté. C’est grosso modo ce que l’ensemble des commentateurs s’est efforcé de faire, chacun à sa manière, ce qui fait du tout quelque chose d’assez riche et complet...
-
Tout ça est vrai. Mais le véritable problème est celui des RAPPORTS DE PRODUCTION et de RAPPORTS DES FORCES SOCIAUX. C’est de ces questions, qu’il faut parler, comme le fait l’article de De ço qui calt ? :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16585
Autrement, on ne dépasse pas le stade de la charité chrétienne, et encore moins bien que le Chrisostome.
Parler de « destruction des filets sociaux de sécurité » sans parler de capitalisme et d’impérialisme n’a aucun sens. Ces « filets sociaux de sécurité » n’ont jamais été dans la nature du système en place : ils ont résulté de concessions impossées par les mobilisations populaires, par les morts de la II Guerre mondiale...
Et c’est pourquoi les modérateurs d’Agoravox, qui font manifestement partie de la « bien-pensance » politique, ne mettront jamais un article de De ço qui calt ? et de certains autres auteurs à la UNE. Tant mieux, ça fait une ligne de démarcation salutaire.
-
« Tout ça est vrai. Mais le véritable problème est celui des RAPPORTS DE PRODUCTION et de RAPPORTS DES FORCES SOCIAUX. C’est de ces questions, qu’il faut parler ».
Tu as en partie raison. Le problème est éminemment politique. Mais si on change les rapports de production et les rapports sociaux sans rien changer dans nos habitudes de consommation démentes et sans s’attaquer au matraquage publicitaire et au productivisme à tout crins, nos sociétés resteront aussi malades dans une nature de plus en plus polluée.
-
Ce qui manque, c’est sans doute d’aller jusqu’au bout de la chaîne. Les « experts » qui, en France, défendent le capitalisme et en minimisent les dégats ont été nommés à des fonctions importantes par des gouvernements « démocratiques » que nous avons élus.
A ces gouvernements ont participé TOUS les anciens ministres qui à présent demandent notre vote : SARKO, ROYAL, BAYROU, LEPAGE, VOYNET, BUFFET et tout le reste. Ils y sont TOUS mouillés.
Et les étiquettes et apparences ne veulent rien dire. Combien de PDGs sont sortis des cabinets ministériels de « gauche » ? Il y en a plein.
Personne, président en 2007 !
Votez Personne, c’est votre candidat.
-
Effectivement, le choix d’être pauvre est une grande richesse potentielle.
Bien peur que le choix soit surtout réservé aux riches qui ne choisissent que peu - je peux me tromper - d’être pauvres.
Ainsi, les plus grandes libertés sont ignorées par ceux à qui elles s’offrent.
Ce qui vient à point confirmer l’adage comme quoi plus on va moins vite, moins on avance plus rapidement.
-
y’a toute une niche de nouveaux programmes télé , tu imagines :
la roue de la misère
greg le à découvert
gagner des clopinettes
et de la télé réalité avec des saisies d’huissier en live , vis ma vie de SDF , maité faisant des recettes du 1/3 monde à un euro pour 15 personnes....
-
Le chat
Oui, faut juste rester zen devant la télé, en attendant son tour, l’oei dédaigneux et la main sur le téléphone..
-
Une petite précision : les plus démunis n’ont pas le luxe de s’offrir la simplicité volontaire. Je crois aussi, comme certains qui sont intervenus, qu’il faut dénoncer des rapports de production enferment des milliards d’êtres humains dans la précarité. Dans cet article, j’ai voulu attirer l’attention sur le fait que les instruments de mesure de la pauvreté faussent au départ le choix des politiques publiques. Ne nous y trompons pas, la théorie économique à la base du choix de ces instruments n’est pas davantage scientifiquement neutre. En plus, ce qui n’aide pas à la clarté du débat public, nulle part dans le monde cette théorie économique dite néolibérale est appliquée à l’état pur. D’ailleurs, les pays qui la suivent le moins sont ceux qui ont forcé le plus les pays les moins avancés à l’appliquer avec les conséquences que l’on sait. Ce n’est pas le moindre des paradoxes des politiques dites de développement.
-
Michel , voyons , l’INSEE est une officine de propagande gouvernementale qui servira les chiffres que ses maitres demandent pour ne rien avoir à faire !
il faudrait le % des gens à découvert le 10 du mois ou celui des complétements fauchés le 15 avec la crise que ne regarde pas en face nos autistes de gouvernants .
-
@ L’auteur
Ça allait sans dire, ça va encore mieux en le disant et puis, comme disait Coluche, « L’argent ne fait pas le bonheur des pauvres ». Les Restos du Cœur sont débordés. Insupportable, dans cette société d’abondance...
-
Michel Monete
Rectification bienvenue. Je pense que la majorité des commentateurs hésitaient sur le sens réel de ton article.
-
Ici au Québec, l’humoriste Yvon deschamps a eu il y a quelques années cette phrase qui résume tout, dans un célèbre monologue (célèbre chez nous : « Mieux vaut être riche et en santé que pauvre et malade ».
-
et Coluche a dit , les fins de mois sont dures , surtout les 30 derniers jours
-
INSEE : Félicité sans bornes
Avant l’été, c’était la croissance. Le bonheur ? Non, faut pas rêver. Les experts précisaient bien que c’était grâce à un surendettement exceptionnel des ménages.
...Décryptage : plus les gens galèrent, mieux le monde économique va. À l’automne, pas de croissance (selon l’Insee). Walou, zéro pointé, évaporée.
Et pendant ce temps, les chiffres officiels du chômage chutent toujours. Selon quel miracle ? Pas de croissance et moins de chômeurs ? Bizarre...
...Radiations massives, infra-boulots sous-payés, stages bidons et tripatouillages des statistiques n’y sont bien sûr pour rien...
-
Bravo, c’est un article très intéressant et qui effectivement relativise les choses. Notre vision du bonheur dans nos sociétés dites évoluées ne peut en aucun cas s’appliquer tel quel dans des sociétés sous développées ou en voie de développement. Nous aurions d’ailleurs surement plus à apprendre d’elles que du contraire...
-
Je suis sur que personne ne se sent vise par le style de vie consumeriste. Ce sont les autres qui consomment, moi je fais attention mais j’ai besoin de ma voiture pour aller au boulot, j’ai besoin du cable pour mes enfants, j’ai besoin de beaux meubles si j’ai des invites. On consomme sans s’en rendre compte.
-
bonjour
1)je ne crois pas que le libéralisme soit responsable de la pauvreté dans le monde. Les pays les plus prospéres sont globalement les plus libres économiquement. Les pays pauvres souffrent (outre les institutions non démocratiques et la corruption) d’un manque de libéralisme. http://en.wikipedia.org/wiki/Index_of_Economic_Freedom
La Russie n’est pas un état trés libéral (122 sur 157). La France est l’avant dernier état de l’Europe des 25 en matiére de libéralisme, juste devant la Gréce. http://www.heritage.org/research/features/index/countries.cfm
2) Personne n’oblige personne à consommer. Par exemple les gens sont libres de vivre avec un potager, la cueillette, la chasse et une toile de tente pour logement.
3)Un indice de bien-être pertinent pourrait être la consommation d’anti-dépresseur par habitant (français premiers au monde) couplé à la crainte de devenir SDF (50% des français).
-
Quelle réponse donnez-vous alors à ceci : « les familles du quintile supérieur détenaient 75 pour cent de la richesse totale des ménages en 2005, contre 73 pour cent en 1999 et 69 pour cent en 1984. » Ces chiffres sont pour le Canada. Le libéralisme déplace la richesse vers les plus riches. Je serais curieux de savoir ce qu’il en est ailleurs.
-
Je voulais parler du libéralisme économique. Je crois comprendre qu’il faut préciser car le mot libéralisme aurait une autre connotation (plus dans le sens de libertés individuelles) en Europe.
-
A M.Monette Pour faire court, je dirais que le libéralisme économique est devenu dans les faits quelque chose de l’ordre d’une contrefaçon de la pensée des Lumières que l’on a souvent comprise comme libérale, par opposition à l’ancien régime, et du point de vue de l’affirmation du contrat social et des libertés individuelles.
-
Merci pour votre réponse.
Pour répondre à votre question, rigoureusement, rien dans ces chiffres n’indique qu’il y a eu déplacement de richesse (la richesse n’est pas une valeur figée, le Canada en produit - ou en perd éventuellement).
Donc il faudrait connaître :
- ce que représente 100% de la richesse respectivement en 1984 et 2005
- la part de cette richesse détenue par le quintile inférieur (et des autres) à ces mêmes datesEn déduire la valeur de la richesse détenue par le quintile inférieur (et par les autres) : elle est peut être en augmentation.
@pingouin perplexe Pour m’y être intéressé récemment il me semble que Rousseau n’a jamais été libéral et qu’il s’oppose donc sur certains points au reste de la bande (propriété privée et égalitarisme social par ex). Le rédacteur d’un article récent soutenait même que le contrat social (parmi d’autres idées) aurait plutot inspiré le marxisme.
-
Statistique Canada, Le mercredi 13 décembre 2006, Étude : Inégalité de la richesse.
-
Une petite phrase de l’écrivain britannique Powys dit quelque chose comme : ce qui différencie l’homme cultivé des autres, c’est que le premier peut se distraire avec trés peu de chose, alors que les seconds ont besoin de toutes sorte de béquilles pour y parvenir. Nabokov a dit aussi que le premier enfant qui avait crié au loup, alors qu’il n’y avait rien, hé bien cet enfant venait d’inventer la littérature. Bref, le bon goût est minimaliste en moyens et néanmoins follement divertissant... Pour qui connait un peu le métier de comédien, c’est une évidence. Car que faisons-nous, sinon nous glisser dans la peau d’un autre, avec toutes les retombées de cette fascinante démarche sur nos tripes et notre coeur ? De quoi remplir plusieurs vie d’un bonheur vierge de tout adjuvant technologique et qui, surtout, n’a rien de commun avec l’esprit de pénitence... A méditer, car infiniment plus « révolutionnaire » que de s’affilier à je ne sais quel sinistre officine qui croit aux lendemains qui chantent, sur un petit air de pas cadencé...
PS : je cite les écrivains sus mentionnés de mémoire, et si la lettre n’en est pas exact, le sens, lui, a été respecté. Je précise aussi que je cite ces noms prestigieux, non pour faire étalage de confiture, mais tout simplement parce que ces petites phrases m’aident à vivre, et que je répugne à m’en attribuer abusivement la paternité. Autrement dit, soyons éthique, et rendons à César ce qui est à César.
Ps bis : il est possible aussi que je me sois planté sur l’orthographe de Powys, mais il est suffisamment connu pour que celà ne lui porte pas ombrage ( attention tout de même : car ils seraient sept écrivains de la même famille ! mais de renommées trés inégales...). Bon j’arrète de vous jouer Sravos le scrupuleux...
-
Petit complément d’info : mon commentaire ne vise aucun autre but, or celui de montrer que la course à la conso va dans un mur. Je tiens aussi à préciser qu’il n’est en rien un appel à la résignation pour ceux qui ont à souffrir de l’actuel sauvagerie économique. Bien au contraire, je souhaite de tout coeur que les pauvres « aristocratisent » leur goût et rompent avec les méprisables désirs petits-bourgeois ( genre : une bagnole, un pavillon, un four micro-onde, une TV grand écran, une poupée en chair et en os, avec, en option, un ou deux mômes copies conformes et, n’oublions pas ce point crucial : un méchant clébar pour garder toutes ces merveilles...).
-
... Et je précise encore que je ne vis pas dans un chateau, quoique j’ai des affinités certaines avec les « perruques » et leur systèmes de valeurs. Les petits futés m’auront compris, et les autres peuvent continuer d’aller au supermaché ou à la messe... Pas mon genre de précher le bohneur obligatoire avec un flingue virtuel ou réel...
-
Tayoo ! voici Bobo !
Cet article ne considère que la pauvreté d’ARGENT et non celle de l’esprit, comme si c’était la première était la plus grave. Il ne m’interesse donc pas.
Bobo
-
pardon « comme si la première »
-
Non la mesure de la pauvreté n’est pas neutre. Soit on la mesure par rapport au revenu moyen de la population, et ce qu’on calcule est fonction de l’écart des richesses, ce qui favorise les régimes communistes, même si tout le monde y est « pauvre », soit on la mesure par rapport à un revenu « absolu », ce qui favorise les régimes d’économie de marché, et on ne tient pas compte du fait que vivre avec un revenu faible par rapport à la moyenne correspond à être dépourvu de certaines ressources. Le problème, c’est que lorsqu’on passe d’une économie dirigiste à une économie de marché, beaucoup de personnes qui se sont adaptées à l’économie dirigiste risquent de basculer dans la pauvreté. Il est donc difficile de faire une critique de l’économie libérale d’après ce qu’ont vécu les pays qui de leur plein gré, ont décidé d’en finir avec le communisme.
-
je glande tu glandes il glande nous glandons vous glander ils glandent Quel glandeur d’âme !
-
Et la folie des glandeurs ?
-
... et la « folie » des artistes, des poètes, des créateurs et des contemplatifs. De la glande, tout ça, ou une invitation à devenir moins cons pendant qu’il en est encore temps ?
-
Je trouve votre article intéressant.
je pense en effet que certains facteurs doivent être évalué positivement dans les PIB. Notamment l’apport concret des services publics : sécurité des personnes et des biens (c’est fondamental), accès à l’éducation, réseaux de communications, fourniture d’eau potable, fourniture d’énergie, etc.
Si des opérateurs privés agissent, ils sont comptés positivement en valeur ajoutée. Si ce sont des opérateurs publics, ils sont comptés négativement. C’est un des aspects de l’aliénation totale dû à l’individualisme et au néo-libéralisme.
L’action publique en faveur des eaux et forêts, du littoral et de l’environnement n’est pas comptée ou l’est en termes négatifs.
Il n’y en effet de libertés que si des institutions communes fortes existent et agissent.
Tout le reste, c’est le discours des petits calculateurs égoïstes qui sont toujours à la recherche d’un objet potentiel de spéculation à moindre frais.
Les entreprises ne peuvent exister que dans des régions du monde où le niveau des services publics est élevé. C’est un fait macro-économique. Beaucoup d’entrepreneurs en délocalisant découvrent l’importance de l’action publique. Certains en viennent même à opérer comme s’ils étaient des services publics pour compenser les déficits locaux en la matière. Et ça ne les soustrait pas aux chantages de toutes sortes dont ils sont victimes.
Je trouve tout cela très bien. Il est temps que les actionnaires découvrent les bienfaits des Etats développés et de la redistribution équitable.
Le revenu social de citoyenneté décent est l’avenir.
De toute manière les Japonais et les Coréens développent les premiers robots intelligents domestiques. Dans quelques années, ils seront au point et introduits dans nos vies. Pour les sceptiques, une des fonctions prévues : l’aide aux devoirs. Je ris d’avance. Non pas sur les robots mais sur la tête de tous ces sombres idiots néo-libéraux qui seront calculatoirement (et culturellement en terme encyclopédiste) dépassés par une simple machine.
On en reviendra du tout libéral, de l’atomisme individualiste, de l’État providence perçu comme néfaste, etc.
Par chance, nous aurons les déclarations publiques de tous ces gens bien pensants. Ce qui m’amuse, c’est que les deux sociétés où l’on est entrain de produire ces machines, sont des sociétés à très forte cohésion sociale. Ils sont entrain de fabriquer l’homme economicus parfait.
Nous devrions nous occuper très vite des pauvres parce que leur nombre ne peut désormais que croitre du fait même des innovations technologiques censées nous libérer.
L’auteur :
Je ne suis pas d’accord du tout avec vous, le néo-libéralisme n’a pas été appliqué de manière « ingénue ». Il s’agit bien d’un complot sous la forme d’une entente pour s’approprier sur la planète tout ce qui peut l’être en la remodelant à leur image. Dans cette affaire, il n’y a aucun angélisme à faire. Il sont bien servi leurs intérêts. C’est tout.
Les financiers sont totalement coupables. Ils savaient parfaitement ce que la pensée de Friedman appliquée habilement aller produire pour eux. Maintenant, il ne faut pas les confondre avec les petits « trou du cul » que nous avons formé massivement dans nos écoles et qui ont appliqué en bons petits soldats cette pensée en croyant qu’il s’agissait là du Graal. Ils ont jeté des millions de gens dans la précarité et ils ont déstabilisé les rapports géo-politiques mondiaux. Nous en sommes au point où les financiers eux-mêmes sont obligés de se mouiller pour arrêter le massacre. Le plus amusant, c’est que les petits « trou du cul » continuent dans leur croisade néo-libérale en prenant les citoyens pour des imbéciles.
On dirait bien que le système s’emballe. De nouvelles forces apparaissent à l’horizon. nous n’avons jamais eu la maitrise, c’était une erreur de pratiquer la déstructuration. Il aurait fallu réfléchir avec une vrai humanisme : ne rien faire qui ne soit pas à la mesure des hommes et qui ne les libère vraiment. En commençant par la chose économique.
Mais aller expliquer ça à un énarque. Il ne voit pas quel peut être le rapport direct entre lui et celle du clochard sous le pont de sa ville. A part bien sûr un discours strictement physique de contiguïté enveloppé dans une petite pensée moralisante compassionnelle.
-
« je pense en effet que certains facteurs doivent être évalué positivement dans les PIB. Notamment l’apport concret des services publics : sécurité des personnes et des biens (c’est fondamental), accès à l’éducation, réseaux de communications, fourniture d’eau potable, fourniture d’énergie, etc. »
Wikipedia dit : « Par ailleurs, le PIB recense à la fois la production marchande et la production non-marchande, composée exclusivement de services. En France, le PIB non-marchand est presque exclusivement le fait des administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement...). Par convention, il est évalué à son coût de production. »
-
René Job a écrit : « il aurait fallu réfléchir avec une vrai humanisme : ne rien faire qui ne soit pas à la mesure des hommes et qui ne les libère vraiment. En commençant par la chose économique ». Oui, et même, idéalement, à faire de cette démarche le fil conducteur. Réexplorer les enjeux contemporains à l’aune des grands courants de pensée humaniste. Parfois pour formuler des questions fort simples, notamment par rapport à la technologie. Orientée pour être ouverte et au service de l’Homme ou laissée à elle même dans un emballement susceptible de l’assujettir de manière croissante ? Laissée aux seuls intérêts financiers, la question serait malheureusement vite tranchée en défaveur de l’humain. Quel est l’enjeu de l’outil ? aller jusqu’à devenir comme autonome et inverser les rôles ou contribuer au succès de l’activité humaine et du dialogue ? Questions difficiles, et débats incontournables. Comme est en premier lieu incontournable une veille permanente par rapport à tout aspect se rapportant à la dignitié et à l’intégrité de la personne humaine.
-
« Wikipedia dit : »Par ailleurs, le PIB recense à la fois la production marchande et la production non-marchande, composée exclusivement de services. En France, le PIB non-marchand est presque exclusivement le fait des administrations publiques (sécurité, justice, santé, enseignement...). Par convention, il est évalué à son coût de production."
Exactement.
Cette manière de compter implique que les services publics ne sont considérés que comme des coûts ou des charges.
Ces services publics n’ajoutent aucune valeur ajoutée. S’ils étaient le fait d’entreprises privées, on compterait évidemment les valeurs ajoutées. Le jour où on se décidera à rendre justice au vrai en la matière, la notion d’Etat en sera complètement modifiée. Il s’en suivra que les agents publics ne seront plus méprisés et qu’on sera soucieux non pas de réduire le service public mais de s’assurer de sa qualité et de sa transparence (accès aux documents, aux informations de toute nature, information préalable avant décision définitive, etc.). La lisibilité sera aussi de rigueur.
[Pardon pour les coquilles dans mon premier commentaire].
-
Merci pour votre réponse.
En fait je ne lis pas la même chose. D’aprés ce que je comprend, la valeur ajoutée des services de l’état est égale à leur cout de production en valeur absolue. Néanmoins ç’est considéré comme une production donc ça rentre positivement dans le calcul du PIB.
Toujours dans wikipedia (désolé pour le manque de reflexion personnelle mais je ne maitrise pas spécialement ce sujet) :
"Calcul par la production : le PIB est égal à la somme des valeurs ajoutées brutes (c’est-à-dire avant déduction des amortissements) des différents secteurs institutionnels ou des différentes branches d’activité, augmentée des impôts moins les subventions sur les produits (lesquels ne sont pas affectés aux secteurs et aux branches d’activité) ;
PIB (Y) = Somme des valeurs ajoutées par tous les producteurs résidents + les impôts nets des subventions sur les produits "
Donc les services rendus par l’état rentrent positivement dans le calcul du PIB (avec la valeur absolu de leur cout, c’est à dire les impots). Pardonnez moi si je me plante, je suis un peu fatigué.
-
@ le morange
ne vous inquiétez pas je comprends.
Bon pour faire simple :
Vous prenez les comptes de résultats des entreprises (charges/produits), si bénéfice, vous retirez les impôts, il vous reste la valeur ajoutée comptabilisée. Les impôts retirés correspondent en gros au coût des services publics. Tout ce qui est Impôt sur les revenus et taxes diverses est déjà inclus dans les charges sous la forme des salaires et charges diverses. Les subventions sont retirées puisqu’il s’agit d’impôts redistribués aux entreprises. Du côté des services publics, il ne reste donc qu’à comptabiliser quelques actes (facturations) résiduels. Ce qui revient à considérer l’action publique en général comme un coût ou comme une charge.
De là à glisser dans l’idée qu’on pourrait ou bien supprimer cette charge ou bien la compresser, il n’y a qu’un pas.
Cette façon de compter induit toute une idéologie anti-étatique. Ce n’est pas un hasard. Cet indicateur sert une idéologie dominante car il a vocation à être un outil de travail pour des gens circonvenus à cette forme de pensée. Avec une telle boite à outil, un socialiste devient un néo-libéral malgré lui. Il travaille avec des outils qui déterminent sa vision. Idem pour un écologiste.
Les citoyens finissent même par considérer contre leur propre intérêt que l’Etat ne sert à rien. C’est un réflexe inconscient et quasi-conditionné. Pourtant, dès que ça va mal tous se retournent vers l’Etat pour qu’il intervienne, pour qu’il corrige, pour qu’il soutienne, pour qu’il régule, etc.
-
OK moi comprendre
On minore la valeur ajoutée de l’action de l’état à son cout de fonctionnement (les impots).
Pour prendre le revers de ce que vous dites, ça laisse entendre que la valeur ajoutée de l’action de l’état est toujours positive et qu’il suffit d’augmenter l’impot pour augmenter la production. Or avec une mauvaise gestion ça n’est pas forcément le cas ; avec les mêmes moyens des entreprises privées sont capable de proposer une meilleure gestion et donc une valeur ajoutée plus importante (par ex poste et télécommunication, transports aériens et maritimes)
Avez vous une idée de la méthode à préconiser pour calculer la valeur ajoutée des secteurs publics non marchands tels que la justice, l’éducation nationale ou l’armée ?
-
Sans doute, la véritable question est celle de la raison d’être des acquis sociaux qu’on nous enlève en ce moment.
La prolétarisation brutale et générale de la société capitaliste dont parle l’article de De ço qui calt ? http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=16585 est intervenue après l’amorce de la disparition de l’Union Soviétique, le volte-face de la Chine et l’effondrement des mouvements de libération dans les pays en voie de développement. Disons, à partir de 1984 environ.
Tant qu’il y avait en face le « couteau entre les dents », le capitalisme se montrait beaucoup plus gentil avec « ses propres » populations. Il fallait d’ailleurs que l’Europe occidentale soit une vitrine. A présent, les oligarchies s’en fichent.
Il y avait eu aussi la résistance, les mobilisations populaires de l’époque... Mais l’attitude des dirigeants du mouvement populaire français a toujours été peu claire. Ce mouvement populaire « interne », les oligarchies l’ont finalement retourné via ses dirigeants, moyennant entre autres les réseaux d’influence.
-
Dans l’après-guerre, il y a eu aussi le colonialisme, où les dirigeants de la « gauche » française ont souvent été à la tête de l’appareil répressif. A commencer par Mitterrand. Que pouvait-on en attendre ? Les gens ont été aveugles en 1981.
-
@ marsupilami..l’exemple que j’avais evoqué,(la peau d’un humble)n’avait absolument pas un aspect péjoratif ni volontairement avillissant....
j’ai grossi le trait de celui qui ayant des revenus corrects,ayant gouté à la consommation ,avait volontairement décidé de faire retraite ....
il y a eu à une certaine époque les baba cool,qui avaient optés pour cette philosophie ...
ils ont bien changés en vieillissant....
ceci dit j’ai un exemple vivant dans mon entourage,d’un ami avec qui j’ai beaucoup d’affinités,qui a choisi ce genre d’existence mais presque à l’extrème,alors qu’il possède un patrimoine plutot consequent,après avoir vecu largement,voila que depuis environ deux ans il vit dans une sorte de retraite ....c’est son choix de vie il semble très heureux tel quel ,mon amitié n’a pas changée d’un iota à son égard.....sauf quelques connards......
ceci dit, je n’aurai pas le courage ,je l’avoue de faire de mème ,etant à la retraite maintenant,je suis malgré moi obligé de me restreindre,ayant connu dans ma période d’activité un certain confort de vie...
maintenant ,je fais avec.....c’est à mon tour d’etre devenu humble.
-
@ Maxim
Merci pour ce témoignage. Ce que je voulais dire, c’est que la simplicité volontaire n’a rien d’un régime d’abstinence ou de privation. On ne s’abstient que de ce que l’on désire, ne se prive que de ce qu’on a envie. Perso je ne suis pas friqué parce que je n’ai jamais cherché à l’être. Je ne vis pas pauvrement (ce serait une insulte aux vrais pauvres qui n’ont pas choisi leur condition démunie), je ne me prive de rien de ce qui m’est nécessaire, et il se trouve qu’il m’en faut peu, vu que je suis inaccessible aux sirènes de la pub et du consumérisme.
Par contre je connais de vrais pauvres qui se saignent aux quatre veines pour acheter le supernouveaumachin vu à la télé. Il faut certes tout faire pour construire une société plus juste et plus équitable et éradiquer cette pauvreté inacceptable dans nos sociétés d’abondance. Mais comme je le disais dan un autre post, il faut aussi une politique draconienne pour en finir avec le matraquage publicitaire créateur de faux besoins et la course au toujours plus nouveau eui doit remplacer notre vieux bidule qui a déjà deux ans, une éternité... Vaste chantier qui restera pour encore très longtemps un trou béant que le consumérisme dont presque tout le monde est complice remplira sans vergogne.
-
Comme vous le constatez dans cet article, il y a une énorme rationalisation de la pauvreté. Je crois qu’il s’agit de procédés « naturels » à la culture occidentale : il n’est pas étonnant de constater finalement qu’elle est si souvent sous-tendue par une vue économique puisqu’elle a toujours été considéré comme un facteur résiduel de l’activité économique. L’on a parlé de pouvoir d’achat, de chômage, d’exclusion. Je rejoindrais la définition de Jean-Yves Duclos en termes de besoin et de capacité tout en n’ignorant pas que ces critères sont à nouveau le lieu de mesures et de rationnalisations. En ce sens, j’aimerais beaucoup savoir ce que signifient les « filets sociaux de sécurité », ce à quoi ils réfèrent, ce sur quoi ils reposent, quelles vues les sous-tendent et quelles opinions ils créent.
Il me semble qu’il y a, et le rapprochement de la pauvreté au déni de liberté le souligne, une constante réduction de ce que nous entendons par ces termes. Nous nous retrouvons de fait devant une dichotomie semblant inévitable : une analyse par rationnalisation, stratification et classement, ou une analyse prenant en compte des aspects plus individuels. Je doute que cette dichotomie ne soit en réalité le signe d’une vue encore plus atomique puisque une grande partie de l’activité sociale et économique contemporaine consiste à produire des catégories utilisables, « outilisables », tel que le démontre par ailleurs ce programme et l’intérêt porté.
Je crois qu’il est important de souligner le rôle culturel de l’économie dans l’établissement des représentations, des croyances ou parfois de ce que nous pourrions appeler, si nous étions des anthropologues d’une autre culture, des mythes. Nous avons aujourd’hui, et ceci depuis l’ère souveraine et coloniale, tendance pourtant à penser que l’économie est « au-dessus », qu’elle dirige et oriente, qu’elle agit comme un facteur social et culturel non réellement contrôlable : nous avons tendance à constamment penser qu’elle n’est pas le fait d’une culture et certains chantres de la réalité posée comme telle nous font par ailleurs régulièrement croire qu’elle est un système devant lequel chaque individu, chaque personne, doit se plier avant toute considération sociale ou culturelle. Il y a, à mon sens, une profonde réduction de la complexité sociale et humaine dans ce genre d’approche.
Je crains que la mesure des besoins et des capacités soient imprégnées de ce point de vue simplement parce que croire (et à quoi croyons-nous réellemment ?) quelque chose est, en quelque sorte, donner une certaine réalité à cette chose. Par ailleurs, toute mesure, toute observation, ôte au sujet son statut d’individu et fait tendre l’idée vers l’objectivation : ce qui dénature le sujet pour le rendre simple objet.
Les politiques du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale sont, bien que peu transparentes et très éloignées des modèles démocratiques, connues. Il s’agit évidemment de rendre la planète « heureuse », de faire adhérer les états des pays du sud, emblèmes de la pauvreté, à des principes structuraux ; c’est-à-dire de changer les mentalités et les cultures. Nous savons aussi que ces politiques sont critiquées par de nombreuses structures humanitaires et sociales : l’imposition de la notion de propriété dans des sociétés organisées différemment est une déstructuration profonde des richesses culturelles locales et profitent, les chiffres sont malheureusement peu clairs sur ce point, souvent à une minorité. La mesure, elle, pourra toujours parler de progrès. Avons-nous réellement une mesure multiforme des coûts ? Ne devons-nous pas tendre plutôt vers des mesures de coûts multiformes afin de rendre la complexité à la complexité et d’admettre, enfin, que contrôle et régulation sont les deux procédés coinjoints de l’autonomie individuelle et culturelle ? Sans parler de liberté, si chère à la philosophie, n’y aurait-il pas ici l’existence possible d’une complexité de représentation et donc d’appréhension ?
Penser la pauvreté n’est donc effectivement pas neutre : cette pensée définie des territoires géographiques, culturels et sociaux. Comme toute classification, elle expose et sépare. La notion proposée par Mr Duclos est extrêmement délicate parce qu’elle dépend tout autant qu’elle répand notre position, notre échelle d’observation et notre vision. Concrètement, une personne ne pouvant manger à sa faim et se loger dans des conditions décentes est, en France, quelqu’un de pauvre. Quelle misère attribuons-nous cependant, et quelle est sa mesure, à une politique élitiste, à une politique strictement économique ou à une politique qu’Huxley n’aurait pas démentie ? La définition même de la pauvreté, comme celle de la richesse, est une amputation à la pleine reconnaissance d’un individu, d’un pays, d’une culture, d’une idée. Ce que vivent les pauvres, puisqu’il faut alors les appeller ainsi, est, en plus de la difficulté économique, une difficulté d’auto-représentation. Le vocabulaire est armé avec la précision du scalpel : minima sociaux, précarité, SDF, RMI, ... (je propose aux médias statisticiens d’être pauvres quelques minutes). Etre pauvre dans une société riche est être de fait exclu. Le sens que nous donnons à la pauvreté est le sens que nous donnons à notre société. Merci aux sauveurs et à leurs filets de s’en souvenir ; et s’il faut être riche, je préfère être pauvre.
-
je ne me souviens plus qui a cité....
« l’argent ne fait pas le bonheur,mais il aide à faire les commissions ».....
amities à tous
-
aide toi et le ciel t aidera !
-
Réinsertion
L’ANPE vous le confirmera : un stage de ministre facilite l’obtention d’un emploi.
...Ainsi de l’ex-ministre de la Culture Jean-Jacques Aillagon, qui s’est dégoté un CDI de « conseiller pour les activités culturelles » au groupe Artémis, la holding du multi- milliardaire François Pinault (Printemps, Fnac, La Redoute, Gucci, Le Point, vignobles, assurance, immobilier, Executive Life, danseuse à Venise...).
...Aux dernières nouvelles, Jean Glavany, ex-ministre de l’Agriculture sous Jospin, serait toujours « conseiller en développement international » auprès du multi-milliardaire Vincent Bolloré, le roi du pillage des forêts africaines.
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
-
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON