Les "laïques", en tant que fers de lances de la foule des adorateurs du progrès, sont des religieux d’autant plus intégristes qu’ils s’ignorent ...
Ce qui serait le plus drôle, si ce n’était si tragique, c’est que ces mesures et cette loi, parfaîtement ubuesques s’il en fut, ont été édictées pour prétendument protéger notre délicate Culture et notre pauvre Société contre la menace que le vilain Islam, entre autres, lui ferait courir.
Mais le résultat réel de tout ça, c’est que celà condamne tout autant les figures de nos ancêtres et de nos grand-mères, qui, à l’époque tout comme les musulmanes d’aujourd’hui, se seraient senties gênées et dégradées de devoir sortir têtes nues en public.
"Organisation de la destruction des repères", dites-vous ? Evidemment, et en tous domaines : c’est l’un des objectifs premiers du camps de concentration mondial que l’on nous promet.
Grâce aux médias audiovisuels, on a pu faire disparaître toute notion de ce qu’était une culture humaine populaire vivante et réelle, mais il nous faudra aller jusqu’à perdre tout souvenir de ce que nous sommes et de ce que nous valons, et jusqu’à l’idée-même qu’il puisse exister une valeur humaine, en dehors, bien sûr, de la consommation compulsive et ingurgitatoire !
Celà à la grande joie de cette pâte humaine, de cette masse de gens que l’on a dressé, dans notre pays comme dans les autres, à penser "au pas" comme naguère on marchait "au pas", à croire que l’absence de culture est une culture, et que la citoyenneté se suffirait à elle-même pour offrir à chacun sa raison d’être !
Ceux-là mêmes qui, n’en doutez pas, vont, toutes bannières en avant, s’abattre sur votre article pour l’anéantir...
En vérité, pourquoi l’Islam fait-il tellement peur ? Pourquoi les Peaux-rouges terrifiaient-ils tellement les Américains blancs, naguère ? Tout comme à l’époque et en Afrique les Masaïs, par exemple, ainsi que les Maoris en Nouvelle Zélande, d’ailleurs ...
Non pas parce qu’ils représentaient, ou représenteraient actuellement, un danger militaire : face à la puissance de feu moderne dont nous avons toujours disposé, d’hier à aujourd’hui, la leur était, et reste encore, proportionnellement, quasi nulle.
Mais ces gens refusaient, et refusent encore, d’oublier ce qu’ils sont, ce que vaut l’esprit humain, et, péché impardonnable, ils nous renvoient à notre propre défaîte personnelle, et à celle de notre société, devant l’uniformisation, le formatage, et le néant de pensée qui nous ont été imposés par ce mirage moderne qui nous écrase ; la défaîte de l’humain devant la dictature de l’automatisme et de la tentation de réduire son être à la seule existence "technique", et la réduction de tout espoir existentiel au seul principe du "Progrès".
Dans la danse orgiaque de Dyonisos, dans la révolte nihiliste et aveugle qui, depuis deux cents ans, nous mènent progressivement à notre perte, il ne nous a pas suffi d’anéantir les héritages que nous tenions de nos ancêtres ; encore nous faut-il aussi essayer de faîre disparaître ceux des autres cultures, de peur que nos enfants ne puissent y trouver issue à l’état d’égarement et de famine spirituelle qui partout règnent chez nous...
point de vue intéressant avec lequel je serait assez d’accord, à quelques "détails" près.
D’abord, ne soyons pas trop idylliques ; imaginez un Monde où les USA se seraient effondrés, et éclatés eux-mêmes en quatre ou cinq petites entités, seriez-vous prêt à garantir que, dans le cadre d’une "grande Europe de Reykyavik à Vladivostok", sans contrepoid en face d’elle, la Russie ne profiterait pas "un peu" de la situation ?
Et puis... J’ai beaucoup de respect pour le Monde Orthodoxe : je pense qu’en matière de culture et de traditions spirituelles, il est resté beaucoup plus intègre, authentique et sérieux que le Monde du Christianisme romain. Mais il n’en reste pas moins vrai que l’on y ressent actuellement une très réelle dérive nationaliste, qui ne peut à la longue qu’étouffer ce qui lui reste de l’héritage d’origine, et produire à terme un point de vue sur les autres peuples tout aussi unilatéral et limité que celui de l’Occident colonialiste.
A ce sujet, je relève chez vous l’expression : "Les 5 siècles qui suivront verront l’Orient basculer sous la nuit ottomane". "Basculer sous la nuit" ottomane, c’est très révélateur ; et pourtant, historiquement et culturellement, à sa haute époque, l’empire ottoman s’est montré au moins aussi raffiné et civilisé que les nôtres.
Mais je crains que la culture slave n’ait malheureusement en elle ce même défaut que l’on trouve chez les Occidentaux, celui de ne pouvoir voir ses voisins que comme des "camps" adverses, et de toujours finir par avoir vis à vis d’eux une attitude impériale, chaque fois qu’ils le peuvent.
Et pourtant.. je ne sais pas si ces choses-là vous intéressent, mais connaissez-vous "La Petite philocalie de la prière du coeur" ? C’est un recueil de sagesses issues d’enseignements spirituels de moines orthodoxes ; c’est très beau. Eh bien, traduisez chaque mot un peu technique par son équivalent en arabe, et vous obtenez un pur traité de soufisme !
Croyez-vous vraiment que l’Universel et Eternel puisse être différent à mille ans ou mille kilomètres près ? Et sans vouloir chercher aussi loin, si nos fins dernières sont les mêmes, pourquoi voudrait-on absolument ériger sa propre culture en modèle supérieur, et écraser les autres pour le prouver ?
Qu’elle le veuille ou non, la Russie, Orthodoxe à l’origine, est liée par son histoire à la culture de l’Islam et aux peuples d’Asie centrale. Si les Russes veulent jouer un rôle fédérateur dans l’établissement d’une "grande Europe" et de sa culture, il faudrait d’abord qu’ils retrouvent un horizon qui nous a toujours manqué, à nous autres Occidentaux, et qu’ils fassent preuve de leur capacité à accepter avec considération et respect des cultures autres que la leur, avec leurs différences et leurs diversités.
je me permet de réutiliser un commentaire que j’ai déjà fait sur un autre article (celui d’Olivier Cabanel, hier). Par manque de temps...
A tous : il existe un livre, à lire absolument, qui introduit une cohérence dans tous ces fait d’actualité.
C’est "la Stratégie du Choc" de Naomi Klein (éditions Actes Sud), qui nous prouve que ce genre de manière de faire est bel et bien voulue et fait partie d’une méthode détaillée, définie et enseignée, d’origine psychiatrique.
Le développement progressif de la "dictature molle" dont vous parlez n’est pas due au hasard, elle révèle l’application progressive de cette méthode d’origine américaine : un de ses fondements, le choc traumatique est un des moyens utilisé pour soumettre les gens et les former à la servilité.
Ce choc peut-être provoqué par différentes manières, le but étant de couper le sujet de ses repères et de le mettre en état de terreur pour casser le plus possible sa personnalité et obtenir sa soumission.
Bousculer brutalement le sujet par une accumulation très rapide, vertigineuse, de changements dans tous les sens, la mise à nu et, par exemple, la présentation et la menace de la violence, plus efficace, au moins au début, que son utilisation réelle, sont des moyens privilégiés de cette méthode.
Il y a encore deux ans, aucun cas de ce genre n’était mentionné en France, officiellement en tout cas ; celà parait nouveau chez nous, mais celà existe depuis longtemps aux Etats-Unis, où les services policiers ont parfois des manières beaucoup plus brutales qu’ici, et celà a été systématiquement appliqué à Guantanamo, par exemple.
Il serait intéressant de chercher si les gendarmes qui ont pratiqué ces "contrôles musclés" en établissement scolaire n’auraient pas suivi de stage ou de formation dans ce sens, et si ces formations ne seraient pas peu à peu généralisées dans notre pays : le but étant alors moins de "trouver" de la drogue que de former progressivement les jeunes à acquérir le reflexe de terreur et de soumission en présence de toute silhouette de personnage sécuritaire, ainsi que de bousculer l’opinion publique.
Dans les cas rapportés, le fait que l’équipe entière des gendarmes se soit comporté ainsi, de manière cohérente, le laisse penser...
C’est bien sûr à rapprocher du cas récent de l’arrestation de Vittorio de Philippis : lié au journal "Libération", le sujet semble avoir été choisi précisément pour son potentiel médiatique, de manière à faire savoir à tout le monde quelles seront dorénavant les nouvelles méthodes policières systématiquement appliquées.
"Français, sachez-le : dorénavant, si vous n’adoptez pas dans vos rapports avec tout représentant des forces de l’ordre, et bientôt peut-être, tout représentant de l’Etat, l’attitude la plus soumise et la plus visiblement servile, si vous vous refusez à "collaborer", cad, par exemple, à dénoncer votre prochain, et si, par un dernier reste de dignité humaine, vous n’approuvez pas sans réserve toutes les stratégies et décisions d’Etat, si vous n’applaudissez pas immédiatement, vous vous retrouverez "opposant", cad instantanément "adversaire", et donc "délinquant" ! "
"Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" : c’est inhumain, mais glacialement logique... Et c’est une signature qui révèle bien l’origine des influences qui habitent ce gouvernement.
Quand à mesurer l’efficacité de la chose, eh bien ! Nous verrons ce qui aura le plus tendance à se développer dans ce pays : le courage de s’opposer, ou la "collaboration" la plus lâche. Mais je suis pessimiste...
Il est à craindre d’ailleurs que ce type d’évolution ne se limite pas à notre pays, et qu’il devienne petit à petit mondialement répandu : plus les ressources deviendront rares, plus la survie sera difficile et serrée pour chaque pays, et plus les lois martiales deviendrons "nécessaires" pour écraser toute critique et recherche d’alternatives dans une société de crises et de guerres perpétuelles.
Lisez, lisez Naomi Klein : si un coup d’arrêt n’est pas mis à cette évolution, je ne serais pas étonné que, dans deux à cinq ans, on commence peu à peu à parler, dans ce pays aussi, de cas de tortures infligés systématiquement par des services officiels disciplinaires.
Si on avait pu décrire au début des années trente à un Allemand ce qui arriverait à son pays, et l’ambiance qui y régnerait, seulement cinq ans plus tard, il aurait sans doute haussé les épaules et trouvé celà très exagéré...
Soit, mais quand dans votre article vous dites "humains", vous décrivez les "humains individualistes modernes" dont l’Occident a été le berceau, qui sont devenus les "consommateurs" moyens d’aujourd’hui : leur caractéristique est, en effet, d’être dans leur grande majorité immatures, infantiles, égoïstes et irresponsables.
Et les Etats qu’ils forment, par la représentation démocratique, en sont le reflet et reprennent donc ces caractères dans leur comportement.
Mais tous les humains ne sont pas tels : allez voyager un peu dans le Monde, allez dans des régions moins riches que les nôtres, et vous rencontrerez peut-être la dignité et la maturité.
D’ailleurs, rappelez-vous, il n’y a pas si longtemps, nos grand-parents : pensez-vous que tout en eux se résumait au "je veux - je veux pas, tu veux - tu veux pas" ? N’avaient-ils pas aussi en eux une certaine notion du devoir, entre autres ? Si vieux qu’ils soient, leur dignité et leur amour ne leur conféraient-il pas une réelle beauté ?
Vouloir expliquer la nature et le fait humain dans son universalité par des comparaisons avec les animaux, et par les théories évolutives comme on le fait en permanence aujourd’hui, celà ne donne que des théories caricaturales :
c’est comme celà que l’on finit par réduire le génie humain à n’être qu’une extension de la psychologie des singes Bonobos, par exemple, ou, pour suivre certains scientifiques dans leur intégrisme, de finir par penser que la seule chose qui compte, c’est de transmettre ses gènes à sa descendance et qu’alors, les bactéries nous sont là-dessus largement supérieures !
De la même manière que la trop grande "perfection" de notre système économique et technique finit par se retourner contre nous, une vision de nous-même trop rationnelle -trop basse- ne fait en fin de compte que dégrader l’image que nous avons de nous-même, et donc brimer ce que nous avons de meilleur en nous.
Bien sûr que ce que vous dites est vrai, concernant certains aspects primaires de la nature humaine qui ressortent chez les enfants ; mais la maturité consiste précisément à canaliser et à maîtriser tout ça !
Une des caractéristique des sociétés modernes, d’origines occidentales, est en effet d’être des sociétés d’enfants, un peu comme si des d’orphelins avaient fondé un Monde ; il existe d’ailleurs un livre, "Sa Majesté des mouches" de William Golding, qui en donne une bonne image.
Et de fait, quand on considère, par exemple, les Etats-Unis d’aujourd’hui en tant que puissance, dans ses réactions,sa folie et sa dangerosité, on a l’impression d’avoir en face de soi un gigantesque gamin des cités, déséquilibré, immature, irresponsable, capable de tout, et terrifiant de par l’énorme pistolet chargé qu’il tient à la main.
Mais ce n’est pas représentatif d’une humanité épanouie et mature, celà, et ce n’est pas parce que "l’homo occidentalus" a conquis le Monde en détruisant tout autour de lui que la nature humaine dans l’entièreté de ses possibilité finirait par se réduire aux perversions modernes.
Ce n’est pas parce que l’on est le plus fort que l’on a forcément raison ... Et au bout du compte, la vérité finit toujours par ressortir, et la Nature des choses se venger.