vous allez dire que je me répète mais, là encore, relisons "la Stratégie du Choc" de Naomi Klein qui nous prouve que ce genre d’action est bel et bien voulue et fait partie d’une méthode détaillée, définie et enseignée : ce n’est pas une dérive, le choc traumatique est une manière utilisée et très efficace pour soumettre les gens et les former à la servilité.
Il y a encore deux ans, aucun cas de ce genre n’était mentionné en France : c’est nouveau chez nous, mais celà existe depuis longtemps aux Etats-Unis, où les services policiers ont parfois des manières beaucoup plus brutales qu’ici : il serait intéressant de chercher si les gendarmes dont vous parlez n’auraient pas suivi de stage ou de formation dans ce sens, et si ces formations ne seraient pas peu à peu généralisées dans notre pays.
Le fait que, dans le cas que vous nous rapportez, l’équipe entière des gendarmes se soit comporté ainsi, de manière cohérente, le laisse penser...
C’est bien sûr à rapprocher du cas récent de l’arrestation de Vittorio de Philippis : lié au journal "Libération", le sujet semble avoir été choisi précisément pour son potentiel médiatique, de manière à faire savoir à tout le monde quelles seront dorénavant les nouvelles méthodes policières systématiquement appliquées.
Sachez-le : dorénavant, si vous n’adoptez pas dans vos rapports avec tout représentant des forces de l’ordre, et bientôt peut-être, tout représentant de l’Etat, l’attitude la plus soumise et la plus visiblement servile, si vous vous refusez à "collaborer", cad, par exemple, à dénoncer votre prochain, et si, par un dernier reste de dignité humaine, vous n’approuvez pas sans réserve toutes les stratégies et décisions d’Etat, si vous n’applaudissez pas immédiatement, vous vous retrouverez "opposant", cad instantanément "adversaire", et donc "délinquant !
"Ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous" : c’est inhumain, mais glacialement logique... Et c’est une signature qui révèle bien l’origine des influences qui habitent ce gouvernement.
Quand à mesurer l’efficacité de la chose, eh bien ! Nous verrons ce qui aura le plus tendance à se développer dans ce pays : le courage de s’opposer, ou la "collaboration" la plus lâche. Mais je suis pessimiste...
Il est à craindre d’ailleurs que ce type d’évolution ne se limite pas à notre pays, et qu’il devienne petit à petit partout répandu : plus les ressources deviendront rares, plus la survie sera difficile et serrée pour chaque pays, et plus les lois martiales deviendrons "nécessaires" pour écraser toute critique et recherche d’alternatives dans une société de crises et de guerres perpétuelles.
Lisez, lisez Naomi Klein : si un coup d’arrêt n’est pas mis à cette évolution, je ne serais pas étonné que, dans deux ou trois ans, on commence peu à peu à parler, dans ce pays aussi, de cas de tortures infligés systématiquement par des services officiels disciplinaires...
Les équipements à vie longue et la "rétrofitabilité" ! Idée intéressante, mais peu vraissemblable car elle est opposée aux tendances marchandes actuelles :
Qu’est-ce qui se développe le plus aujourd’hui dans la vente de masse, à votre avis ? Les habits du style 18e ou 19e siècle, en toile épaisse, que l’on pouvait porter chaque jour pendant peut-être dix ans, ou l’actuelle production chinoise en coton léger qui dure au mieux une saison ? Les rasoirs électriques ou les jetables ? Croyez-vous que le fait que votre portable puisse durer vingt ans si vous le payez deux fois plus cher, soit un argument commercial efficace ?
La tendance actuelle de la vente de masse est beaucoup plus à la virtualité, à des "semblants" de produits, éphèmères et bon marché, qu’à une qualité durable, forcément plus chère ; et celà est en accord avec les habitudes que l’on a développé chez les foules, de plus en plus instables et changeantes, que l’on a dressé, comme des enfants, à vouloir de plus en plus "zapper" dans tous les sens et pour qui la "consommation compulsive" est plus une manière d’avoir l’impression d’exister qu’une stratégie planifiée d’équipements pour la vie.
La crise n’y changera rien dans l’immédiat : voyez les premiers mouvements de foules en grandes surfaces aux Etats-Unis, ce n’était pas pour des pâtes ou des patates, mais pour de l’électronique et du superflu de confort soldé à 70% ! Par angoisse existencielle et non par manque réel !
Si nous ne sommes pas encore submergés par des voitures basiques de style "Tata" indiennes ou bientôt chinoises, à deux mille euros pièce, jetables au bout de cinq ans pour échapper au contrôle technique et que l’on achèterait au supermarché, c’est sans doute pour des raisons de protectionnisme européen et des monopoles de nos fabriquants qui gagnent surtout sur la valeur ajoutée, les multiples options, et qui continuent pour celà à privilégier une certaine image de la voiture comme représentative du standing de chacun.
Mais avec la baisse prévisible du pouvoir d’achat des classes moyennes, cette image pourrait peut-être basculer : c’est peut-être un des prémices de cette "rupture" dont vous parlez...
en effet, et celà coule de source : la physique "des particules" est en quelque sorte un voyage en direction de l’infinitésimal, donc non pas en direction du zéro, mais en direction de ce qui tend vers le zéro.
Cad, le long d’une courbe indéfiniment prolongée, une recherche sans fin...
@ Bernard,
très bon article, merci.
Cette perplexité des biologistes devant les nouveaux horizons qui s’annoncent en génétique est à rapprocher de celle suscitée quand ils cherchent à expliquer les mécanismes de l’évolution, en particulier dans les cas d’apparitions des nouvelles formes animales.
Mais le problème est peut-être dû à la difficulté des chercheurs à sortir de leurs habitudes de considérer les choses ; certains phénomènes, comme par exemple la récurrence de formes simililaires dans des biotopes sans contacts entre eux, qui paraîssent inexplicables si l’on considère les espèces sous la forme de "collections d’individus" soumises au hasard, pourraient s’éclaircir si l’on les étudiait sous la perspective de "lignées exprimant des potentiels" de façons récurrentes.
Mais ce qu’il faut comprendre, c’est que dans ce Monde, dans quelque domaine que ce soit, aucun paradigme n’est jamais "absolu". Il n’est toujours valable que dans une certaine "fourchette de perspective".
Une des caractères les plus frappants chez beaucoup de scientifiques, c’est qu’ils ont souvent ce que l’on pourrait appeler un "esprit à sens unique", exclusif : il faut toujours qu’une chose soit vraie ou fausse, et, si l’on prouve qu’elle est vraie, alors c’est que son contraire est nécessairement faux.
Voilà un postulat très discutable, mais qui a toujours été systématiquement utilisé comme machine de guerre contre les anciens savoirs par les "nouveaux prêtres de la science" (cf votre précédent article, d’ailleurs).
Or c’est un des caractères parmis les plus frappant de ce Monde que d’avoir de multiple facettes : dans quelque direction que l’on cherche, on fini toujours par trouver, selon la perspective que l’on se donne.
Considérez toute réalité comme purement physique et matérielle, et vous créerez la science moderne. Voyez-la comme on la voyait jadis, moins par analyse que par intuition directe, et vous découvrirez d’autres sciences, qui n’en seront pas moins vraies parce qu’apparemment "réfutées" par les nôtres.
La dispute entre les tenants de la science moderne et ceux de la vision traditionnelle (pas forcément religieuse d’ailleurs) est un faux débat entre des extrémistes d’autant plus "exclusifs" qu’ils sont ignorants...