« Si tous peuvent participer à un gouvernement comme le propose Bayrou, ça en est alors fini de l’idéologie »
Certes il y aura toujours des idéologies différentes.
Mais en attendant, il y a des réformes nécessaires pour adapter la France au monde, dans le domaine de l’éducation, de la santé, des retraites, du développement des entreprises, de l’écologie, et ces réformes sont communes à tous les Français.
Simplement ces réformes sont prises en otage par les luttes entre partis. Chaque parti profite d’une réforme pour faire tomber le parti d’en face.
Sans sortir de la logique de parti les choses ne bougeront pas.
Voir l’article de Jean-Claude Casanova, qui estime que l’Allemagne réussit aujourd’hui à mener des réformes, du fait de l’alliance nationale.
On peut aussi construire sans passer par une logique d’alternance binaire. Wikipédia est un exemple. Une encyclopédie se construit, sur un mode participatif qui réunit les contraires.
Il n’y a pas, pendant 5 ans, une organisation Wikipédia « de gauche », suivie, pendant 5 ans, d’une organisation Wikipédia « de droite ». L’encyclopédie se construit sans alternance binaire de pouvoir.
« le probleme de Bayrou, c’est qu’il s’est laissé enfermé dans la posture contestataire »
Certes, mais il y a des formes de contestations qui sont des affirmations.
Changer les méthodes, c’est proposer. C’est du concret, c’est positif.
Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que Bayrou ne propose rien. Il propose un changement de méthodes, un changement de partenaires, une façon différente de résoudre les problèmes en rassemblant toutes les énergies au lieu de fonctionner parti contre parti.
C’est de la proposition à l’état pur. Cela vaut bcp mieux qu’une série de promesses sur tous les sujets, promesses qu’on ne tiendra pas.
Changer les méthodes, c’est la première urgence, et quand je vois en face d’autres candidats, proposer parfois de bonnes réformes, mais sans changer les méthodes, je me dis que leurs réformes n’auront aucune chance d’être appliquées. Elles dresseront une moitié de la France contre l’autre, et après six mois de grèves les 3/4 des réformes seront mises dans un tiroir.
Sarkozy peut promettre tout ce qu’il veut, aussi longtemps qu’il dresse la moitié droite de la France contre la moitié gauche, il y a fort à parier qu’il ne pourra pas réformer. Il fera comme Chirac, rien du tout.
« est-ce que la France en 2007 pourrait faire sortir des urnes l’expression d’un vote protestataire du Centre »
Pourquoi seulement « protestataire » ?
Si Ségolène continue de se décrédibiliser à mesure de ses improvisations, et si Sarkozy continue de faire peur du fait de sa personnalité et de sa drague du FN, une voie peut s’ouvrir pour Bayrou, qui ne serait pas forcément un vote protestataire, mais un vote de confiance. Celui qui fait le moins peur. Le candidat le plus raisonnable.