Betov

Un religieux est toujours un criminel selon trois axes, Nico.

* Il commet un crime contre l’esprit, le sien, en croyant que ce qui n’existe pas existe. Ou en faisant semblant...

* Il commet un crime contre la mystique en interdisant de fait sa pratique.

* Il commet un crime contre la société en pratiquant ce qu’on appèle le prosélytisme, c’est-à-dire en tentant de pervertir autrui.

Comparé à tout cela, effectivement, faire cramer les gens comme on le fait dans le christianisme lorsqu’on a le pouvoir, ou les empaler, comme on le fait dans l’islam quand on peut... ce n’est que passe-temps innocents.

Je n’ai jamais fait cramer personne sur un bûcher au motif qu’il douterait des thèses scientifiques, Nico. :->

Très maladroit, s’il s’agit de faire œuvre de raison face aux agressions religieuses.

A mon humble avis, la seule façon correcte d’aborder cette perversion est d’expliciter ce qu’est l’expérience mystique, comme j’essaye de le faire sur mon propre blog. A la base de tout, il y a la tension insupportable du vide profond de n’être rien de signifiant.

Non seulement aucun argument logique ne viendra jamais mettre aucun baume sur cette blessure-là mais, au contraire, le défit à la logique élémentaire que pose la religion, justement parce qu’il est une forme de suicide intellectuel, constitue, au sens propre, une planche de salut. Que la planche soit totalement pourrie n’a rien à faire dans l’histoire.

« Les divisions et les conflits sont créés, entretenus, exploités par la dictature du consumérisme »

La division de base a été crée depuis la nuit des temps par les religieux et ils n’ont pas eu besoin de la consommation de masse pour déclarer, par exemple, qu’ils étaient de la race élue de dieu, que les autres sont impurs, que les insoumis doivent être soumis ou éradiqués, et autres stupidités confondantes.

Comme, malheureusement, on ne dispose pas d’exemple d’une société interdirait purement et simplement à une telle atrocité d’exister, il me semble que la façon la plus intelligente de venir à bout de façon définitive de la perversion religieuse soit d’expliciter ce qu’est la mystique.

En théorie, c’est assez facile, dans la mesure où les tenants des dites atrocités, comme l’auteur de cet article, sont totalement ignorants de cela même qu’ils prétendent enseigner aux autres.

En pratique, le problème est qu’il n’est pas si simple de faire comprendre l’affaire au fond, puisqu’on ne peut rien y comprendre sans en faire personnellement l’expérience. A fortiori la solution finale ne peut-elle servir à soigner des pervers religieux qui, évidemment ne voudrons jamais rien entendre de raisonnable. Feraient-ils même personnellement l’expérience du vide-plein qu’ils ne manqueraient pas d’interpréter l’évènement comme une intervention divine. Je pense à ces gens qui font une expérience de mort imminente et qui en reviennent convaincus mordicus, pour l’avoir *vu*, qu’il y a une vie après la mort.

A l’opposé de l’intelligence, la stupidité ne connait aucune limite.

Dans le phénomène religieux, il y toujours généralisation abusive, Gaijin.

D’une aventure purement individuelle, on fait une obligation publique. La religion ne peut pas exister sans cette contrainte publique pour la simple raison que le religieux, étant lié à une croyance que tout le monde sait fausse au départ, ne peut acter sa folie que dans la mesure où il parvient à l’adhésion collective à sa folie. Le prosélytisme ou la mort.

Par définition, un religieux *doit* tuer les incroyants et faire taire les mystiques s’il veut survivre socialement. Il n’y a donc pas le bébé du tout dans l’eau de ce bain de sang.

Le problème central, pour les sociétés modernes est que nous concevons difficilement que religion et mystique soient incompatibles. Pourtant, elles le sont parfaitement. J’ai par exemple, une sympathie naturelle envers les religions orientale. Pourtant, le seul fait de porter des vêtements identiques et de méditer en groupe ne peut être que vigoureusement rejeté comme summum de l’absurdité.

Pour aller au vide-plein, il faut être plus que seul : il faut n’être rien. Et ce rien ne peut pas être approché à plusieurs. Un, c’est déjà un de trop.