La lutte des classes est terminée pour ceux qui regardent ailleurs. Ils ne veulent pas voir ce qui se passe en ce moment dans notre société jour après jour. La lutte des classes n’a jamais cessé seulement on en parle pas. l’auteur de cet article est comme un aveugle qui sous prétexte qu’il ne voit rien, il n’y aurait donc rien à voir. Cela devient de plus en plus pénible ce décalage entre la réalité des faits et leurs "représentations".
Oui, la société s’est transformée peut-être un peu plus rapidement grâce aux manifs et aux cortèges de 68 mais les transformations étaient déjà en cours. Ce qui n’a pas changé, c’est la mentalité de nos élites qui prennent le peuple de haut et qui impose un mode de vie qui ne convient qu’à eux mêmes et à leurs portefeuilles.
Auriez-vous quelques problèmes avec votre conscience, Sébastien ? Une personne qui se porte bien physiquement mais qui se suicide, est une personne qui n’a pas trouvé de secours dans son entourage professionnel. Les suicides pour des raisons professionnelles se multiplient en France car on fait de moins en moins de place à ceux et à celles qui n’arrivent pas à se plier aux nouveaux critères de notre société : la déshumanisation à grande échelle,et la robotisation des individus,c’est marche ou crève.
Le libéralisme est une bonne chose lorsqu’on le place en face du pourvoir absolu, la démocratie comme tout le monde le sait étant un système politique le moins mauvais.
Mais il est possible de dire que le libéralisme d’aujourd’hui sort les peuples occidentaux de la démocratie, psychologiquement parlant, c’est une régression dans la civilisation. Que nous disent les médias à longueur de temps ? Braves gens,dormez, le libéralisme vous libère, nous pensons, nous agissons, nous décidons pour vous. Il vous reste le travail, la baisse de pouvoir d’achat, et quelques autres sucreries du même genres.
Le néo libéralisme est étroitement lié au capitalisme et à l’économie de marché, et dans ce système c’est le plus fort qui cogne qui gagne. La seule loi c’est celle du plus fort. Bref ce n’est même pas la jungle car cette dernière pour survivre a des lois (de la nature), c’est la dé-civilisation.
Une idée que j’ai entendu dans l’émission "Là-bas si j’y suis".
Puisque les états renflouent les pertes des banques privées avec les deniers publics, pourquoi ne pas faire comme faisait la banque du F M I quand elle prêtait de l’argent aux pays du sud ? Mettre des conditions drastiques afin qu’ils remboursent.
Que les états aident les banques privées, pourquoi pas, mais à condition que les états via la politique imposent de nouvelles règles. Je ne connais pas grand chose en économie mais je sais que les banques ne font pas de cadeaux à leurs clients, elles collent des agios plus vite que leur ombre dès qu’il y a un petit découvert.
S’il y a une réelle volonté politique au niveau européen, il est certainement possible d’arrêter cette connerie d’économie de marché libre et sans entrave.
Comme je l’ai déjà écrit par ailleurs, il me semble qu’il y a autant de mai 68 que d’individus.
Personnellement, en 68, j’avais 18 ans, je vivais et travaillais à Paris. Un samedi matin, dans le salon de coiffure où j’étais apprentie, ma patronne qui suivait les évènements à la radio me dit :" il faut rentrer chez vous tout de suite, les transports se mettent en grève (métro, bus, taxi), j’ai donc fait gare Saint-Lazare Mairie d’Ivry à pinces. Durant plusieurs semaines, j’allais aux manifestations d’étudiants bien que je ne sois pas étudiante, cela m’a permis de voir la Sorbonne, le théâtre de l’Odéon, endroits prestigieux mais inaccessible à la majorité de la jeunesse de cette époque.
Il y avait le rideau de fer, l’américanisation des esprits à cette époque était déjà bien avancée : lutte contre le communisme, états totalitaires à l’est mais aussi en Amérique du Sud où les U S A jouaient sur du velours pour défendre leurs intérêts, la guerre au Vietname, etc...
L’écart entre la condition féminine et celle des garçons était gigantesque. Pour une fille être enceinte était une catastrophe, elle était mal jugée par contre les garçons eux n’avaient pas à assumer leur responsabilité dans cette situation. La faute en revenait systématiquement à la fille. Les faiseuses d’ange avaient beaucoup de boulot, chaque année des dizaines de femmes laissaient des orphelins à cause du refus de la contraception et de l’avortement médicalisé.En 1970, j’ai du signer un papier m’informant que si j’étais enceinte au cours de la formation (6 mois) dispensée rue de la bourse à Paris par l’AFPA, je serais immédiatement renvoyée sans indemnité.
Quelques anecdotes : c’est l’époque où il était prouvé scientifiquement que les filles n’étaient pas douées pour les math ; l’homosexualité était considéré comme une maladie, selon les médecins les ouvrier-ères étaient beaucoup plus durs vis à vis de la souffrance que les cols blancs ; les enfants ne souffraient pas ou ressentaient beaucoup moins la douleur que les adultes.
Mais c’était aussi l’époque où dans les cités il était possible de trouver une mixité sociale que l’on ne retrouve plus du tout aujourd’hui. Faut dire que l’on ne parlait plus de la guerre d’Algérie, "les pieds noirs" s’installaient en France.
Ma vision de mai 68 est forcément fort différente car je l’ai vécu d’en bas, comme des centaines d’apprenties qui travaillaient en moyenne 56 heures par semaines tandis que des travailleurs faisaient la grève pour les 40H/semaine. Bref, la société n’était pas homogène, il y avait de grandes disparités à l’intérieur de chaque catégorie sociale, cependant les catégories "des sans voix" d’hier sont toujours les mêmes aujourd’hui.
Il y a quand même un grand changement sur le plan générationnel. En 68, beaucoup d’hommes et de femmes avaient subis la guerre et avec le recul, je constate que globalement, ces personnes étaient beaucoup plus tolérantes et respectueuses que les gens du même âge aujourd’hui. Et nous, les jeunes n’avions pas la prétention d’apprendre la vie à des gens de 10 - 15 - ou 20 ans nos ainés.
Je suis à la veille de la retraite et quand je vois des jeunes de 40 ans m’affirmer certaines "vérités", je me tais car ils ont droit de faire leurs expériences mais le temps qu’il leur faudra pour vérifier leurs "vérités" leur coûtera très cher. Il y a une solidarité entre les loups qui nous gouvernent et ceux qui mènent le monde pour expliquer aux classes sociales dominées qu’elles coûtent chères en droit sociaux, en éducation, en santé, etc...Avoir comme avenir que le droit d’être super compétitif pour engraisser des porcs qui sont déjà bien gras (même s’il y a une crise bancaire en ce moment) n’est pas très réjouissant. Il faut vraiment que les nouvelles générations aient peu d’ambition pour s’en contenter ;
J’admets volontier qu’une personne qui a un bac + 5 +6+7 etc... sache beaucoup de choses, mais ce n’est pas sur les bancs d’école que l’on apprend l’essentiel : vivre et faire société ensemble.