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  • Bracam Bracam 27 mars 2012 18:04

    C’est toujours drôle, et navrant à la fois, de lire ce genre de texte, écrit sans doute par une personne bien formée, mais…

    Utopie, mot désignant, début 16ème siècle, un pays imaginaire. Commençons par imaginer que les dirigeants, qu’ils soient intimement pervertis par le pouvoir et l’argent ou animés de sincères projets de société, pratiquent tous une vision utopique du monde, qu’ils prétendent faire évoluer, améliorer ou changer de fond en comble. Il est étrange de constater que le mot utopie sert toujours de préalable pour disqualifier une personne, un mouvement, une idée. C’est une singulière et sectaire manière de présenter les gens et les idées, tout particulièrement le désir que nous avons tous de voir le monde s’humaniser et devenir meilleur. Ce mot est un bel étendard du progrès dans les tempêtes qui brutalisent les peuples.

    Tempérons immédiatement : il y a une utopie qui fonctionne à plein depuis toujours, mais qui, depuis les années 1980, a démontré sa capacité particulière à asservir et exploiter les peuples : celle que les puissants et les riches emploient comme arme de guerre contre les hommes pour augmenter leurs richesses astronomique comme cela ne s’était jamais vu dans l’histoire de l’Humanité. Ils ont étendu leur pouvoir d’esclavagistes sur le monde par le biais de multinationales et de pouvoirs politiques corrompus qui asservissent et musèlent les masses à une échelle inconnue jusqu’alors, tant sur le plan physique que mental. Vous avez tort, l’utopie se pratique et fonctionne.

    Une chose est certaine : ce monde va dans le mur, ce que l’on répète avec une insistance singulière depuis le début du siècle ; ce choc semble ne jamais survenir, parce qu’année après année, l’écrasement des pauvres puis des petites gens qui glissent dans le dénuement se poursuit, et chacun cherche à s’adapter, y compris au détriment de son voisin. Oui, dans ce processus relativement lent, personne ne se lève par armées entières un matin avec l’intention de lancer une Révolution armée, meurtrière. Personne ne souhaite cela. Fait extraordinaire, personne ou presque ne songe non plus à réclamer des comptes à ceux-là même dont les gens, plus informés que les castes dominantes ne peuvent le tolérer, voient la culpabilité clairement établie. Ces pseudo-responsables mais coupables désignent un fusible, que l’on va charger de tous les maux et qui se retrouve en prison : appelons-le Kerviel pour simplifier.

    A propos de simplification, toujours dénigrée par la caste supérieure, vous auriez tort de croire que vos principes procèdent, en opposition, d’une pensée cohérente porteuse de réalisme, expression de la Vérité pure. S’il en était ainsi, les cliques dirigeantes constitueraient un Olympe et on les appelleraient Dieu (je suppose que telle est leur attente et leur perception du monde). Les économistes, les dirigeants et les politiciens ont été formés par de grandes écoles que les pays financent par l’impôt. Ce sont donc les sociétés elles-mêmes qui nourrissent ceux qui vont devenir leurs bourreaux, leurs exploitants les plus indignes. Ces gens-là doivent en définitive être désignés comme responsables de la pire crise du monde moderne, qui assassine les populations fragilisées du vieux Continent. Il en va ainsi partout sur le planète.

    Vient ce moment que nous espérons historique, où nous, peuples d’’Europe et du monde, nous prétendons reprendre le pouvoir de décision politique et y assujettir l’économie, afin qu’elle serve les femmes et les hommes qui lui consacrent en retour leur force de vie, sans laquelle rien ne se créerait. C’est ce que vous appelez utopie. C’est ce qui couta la vie à tant de gens, à tant d’innocents parmi eux, en 1789. Car les guerres, révolutionnaires ou autres, tuent. Or, peut-être les grands intellectuels ne sont-ils pas si malins qu’ils le prétendent ? il vous a échappé que les peuples aspirent, pour l’heure, à une révolution citoyenne. Incroyable également, le mépris que ce mot déclenche chez les pseudo-élites, lorsqu’elles cherchent à faire taire les gueux. Nous espérons une révolution pacifique et démocratique, eux disent « utopie », et ils nous envoient leurs chiens de guerre. Continuez donc ainsi, et vous verrez ce que deviendra l’utopie pacifique ; mais vous songerez alors à ce temps béni où la plèbe disposait encore d’un peu d’éducation civique et d’espoir…

    Ce que nous appelons avec respect utopie procède d’une demande simpliste, n’est-ce pas, et vous allez voir combien c’est cruel, car cela relève de la Déclaration des Droits de l’Homme : chaque femme, chaque homme a droit à un travail honorable et payé de manière à ce qu’il puisse subvenir aux besoins d’une vie décente. Droits et devoirs se partagent dans l’égalité, dans le respect de sa dignité ; il dispose d’un logement décent, d’une nourriture saine, du respect de son identité et de droits civiques. Du droit garanti par la stabilité politique et le respect de l’environnement de vivre dans le bien-être, garant de paix sociale.

    Oui, les ultra-riches ont intérêt à ce que la plèbe soit heureuse ! Et cela a un prix. Mélenchon dit volontiers que l’on ne peut pas vivre heureux seul dans un océan de malheur. Encore un sujet de réflexion utopique ? Qu’il est écoeurant pour nos maîtres, à l’heure du whisky hors d’âge qui suit les combats spéculatifs gagnés, à l’heure du thé entre grandes âmes, ce raclement à peine perceptible des Nike éculées de la populace qui traine dans la rue, cette rumeur répugnante des téléviseurs qui diffusent « Plus belle la vie » dans les quartiers populaires…

    Vous prétendez qu’un SMIC à 1700 euros est irréalisable, et je n’en sais rien pour ma part. Est-ce volontairement que vous ignorez les faits suivants ? Il est prévu qu’il débute à 1700 euros brut, pour passer en valeur nette pendant la durée d’une mandature, soit en 5 ans. Etant un salaire légal horaire (qui passe ainsi de 9 à 11 euro de l’heure), nombre de travailleurs ne touchent jamais un SMIC plein, pour cause d’emploi partiel, de travail sur appel, de « flexibilité » ; un tel revenu se situe à la proche limite du seuil de pauvreté. Ce sont les femmes qui sont les plus touchées par cette situation de dénuement.

    La flexibilité ? Elle n’a jamais été aussi brutalement appliquée qu’aujourd’hui dans un monde économique qui se targue de ne pas pratiquer l’esclavage, et tout indique que la loi cédera encore sur ce point. Il est proprement ignoble d’évoquer cette conception qui relève de la servitude comme d’une obligation économique et sociale irréfutable.

    Les plus bas salaires sont « concédés » pour la presque totalité dans des domaines d’activité intérieure, ce qui invalide la prétendue question d’une perte de compétitivité sur le marché libre et non faussé international. Ils sévissent en particulier et par exemple dans la restauration raide. Sur cette question, merci de ne pas nous dire à quelle échéance et avec quelles conséquences le travailleur français deviendrait compétitif face au chinois, qui coûte 10 ou 20 fois moins à son employeur. Ne nous dites pas à quoi ressemblera cette Europe alignée sur le pire, vous ne voulez ni ne pouvez le savoir.

    C’est donc pourquoi, plutôt que de poursuivre la dystopie de la compétitivité entre des peuples aux niveaux de vie incompatibles durant une ou deux générations encore, nous exigeons le renversement des paradigmes esclavagistes du monde productiviste et foncièrement anti-écologiques. Oui, la question est également écologique : produire chez soi, ce qui implique effectivement d’assumer le coût du travail local, est un défi capital pour la survie de l’Humanité, lié à celui d’un environnement que nous saccageons, mais qui peut se passer le l’homme.

    Enfin, prétendre réduire la fiscalité à la poursuite du processus d’assèchement des ressources des classes moyennes est carrément stupide (les pauvres eux sont à sec et paient plein pot la TVA et taxes sur la quasi-totalité de leur revenu éventuel). Comment pouvez-vous prétendre n’avoir pas compris ce que rapportera le rétablissement des recettes pharamineuses perdues par l’Etat au cours des 20 dernières années ? Comment pouvez-vous n’avoir pas vu que l’imposition des hauts revenus était plus forte sous Raffarin qu’aujourd’hui ? Que Jean-Luc Mélenchon prévoit 14 tranches d’impôt, afin de créer une véritable progressivité de la perception ? Que la fiscalité n’est pas, pas plus que le système économique dominant, un évangile voué à durer sous une forme pétrifiée jusqu’à la fin des temps ? Que les grands principes de gouvernance appartiennent à ceux qui les ont créés, mais au peuple légitimement, et peuvent donc évoluer ?

    Personne ne peut prétendre qu’un programme économique pensé, mûrement pesé par des spécialistes a priori sinon plus, aussi intègres et prestigieux que les chantres du libéralisme sans foi ni loi, représente la panacée et interdise toute discussion : c’est même l’honneur de la démocratie que de permettre précisément de comparer, évaluer, discuter et adopter d’un accord aussi large que possible de nouveaux principes de fonctionnement de nos sociétés. Nous pensons qu’en vérité, le temps est passé des expérimentations qui nous plongent dans un désastre dont elles sont la conséquence d’une évidence aveuglante. Que les irresponsables coupables de cet état de fait se réjouissent de ce que personne n’a encore traînés en tribunal populaire !

    L’espoir d’un changement radical de société, une révolution citoyenne pacifique et démocratique, ne peut être raillé, comme si l’on prétendait par le mépris pour les mots et la pensée sceller la vérité immuable d’un ordre mondial conçu sur l’oppression. Cette refondation vitale de la société se construira sur des notions de partage, d’équité et de justice, alors qu’aujourd’hui une infime clique antisociale accapare le bien commun de l’Humanité. Ces gens-là ont perdu le sens de la raison, ont perdu la tête : puissent-ils ne pas la perdre complètement dans un bain de sang.



  • Bracam Bracam 25 mars 2012 19:09

    Je retombe sur ce texte, et je le résumerai ainsi, puisque nous sommes dans la manipulation :

    s’il était intellectuellement acceptable d’accuser Mélenchon de manipulation, il n’aurait pas le monopole de celle-ci. Au contraire, il serait rendu invisible, tant il serait minuscule dans l’ombre des géants, dont Asselineau est un des maîtres parmi les plus dégoûtants. M. Asselineau, vous faites partie des gens indignes en politique. Votre texte serait recevable si vous vous borniez à écrire : je suis le seul honnête homme de France, élisez-moi, je m’occuperai de mettre dans un cul de basse-fosse les ennemis de la France. Bravo, et non merci. 



  • Bracam Bracam 24 mars 2012 02:23

    On ne devrait attirer l’attention de personne sur le caractère particulier de ce programme, fort judicieux en fait. Car j’attends avec délices les réactions furieuses qu’il peut à juste titre susciter, qui en sont le complément tout-à-fait indispensable. De toute manière, mis à part l’aspect bouffon de la proposition, ce texte pêche par angélisme et souffre d’un dramatique manque de répression juste, comme dirait la madone du care. C’est en ce sens qu’il peut sembler irrecevable aux vrais défenseurs du risque zéro.



  • Bracam Bracam 24 mars 2012 00:16

    Magnifique, sinistrement magnifique, synthétique. On débute sur un ton mutin, mais la réalité nous rattrape. Sinistre, magnifiquement ironique. froid dans le dos, une balle bien placée pour nous oter tout mal de tête. Magnifiquement tragique, dérisoire. Qui dira la vérité...

    Résistance, oui.



  • Bracam Bracam 23 mars 2012 22:05

    René permettez moi de vous demander, comme vous le faites inconsciemment, l’ai-je bien descendru ? Pardon pour le clin d’oeil, j’ai envie de vous dire qu’aujourd’hui, quelle que soit la solution choisie dans l’échiquer politique, il n’est pas de solution dont on puisse affirmer qu’elle produira des lendemains qui chantent. Je crains que nous ne soyons d’accord sur ce point. C’est bien la raison pour laquelle chacun de ceux qui espèrent encore en l’avenir tente l’ouverture.

    Une chose est certaine : les lendemains qui déchantent nous sont apparus aussi vite que les promesses électorales ont été reniées hier, et ce sont nos jours d’hui qui déchantent. Je dirais même que pour beaucoup d’entre nous, ces jours du quotidien nous donnent le goût d’un certain enfer.

    Quelle que soit la solution s’il devait en exister une, je n’ai pas envie de la confier à ceux qui en sont, directement ou par maladresse, les responsables.

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