@Aristide Je constatet l’excellence de votre contribution. Vous appelez cela enfoncer des portes ouvertes, que j’appelle respecter le(s) lecteur(s). Puisqu’il m’est interdit de vous faire des reproches, poliment ou par l’insulte directe dont vous dites qu’elle revient presque au même, je m’abstiendrai de vous dire que j’aurais apprécié que vous répondiez à mon ridicule premier texte de cette manière censée, élaborée, pondérée et documentée. C’est un point de vue très intéressant et qui peut être discuté. Votre intelligence et votre compréhension du monde moderne est un atout que vous ne mesurez peut-être pas à son entière valeur, merci de vous en servir dans une relation respectueuse comme votre explication de l’instant, et surtout de ne pas considérer que ce que vous savez devrait être connu de tous. C’est là une erreur qui m’étonne encore (y compris chez moi), que commettent tant de personnes qui semblent oublier que chacun peut apporter à l’autre la part de connaissances qui est la sienne, mais apprendre aussi de son vis-à-vis, tout comme il faut bien avoir passé par les écoles pour être ce que l’on est. Ne pas croire non plus que chacun dispose de la souplesse d’esprit nécessaire, de la connaissance ou des moyens intellectuels pour faire face à l’extravagante explosion de ce qu’on appelle progrès. Accepter la différence ! Je ne connais pas votre âge, mais même s’il y a des « vieux à la naissance », la vieillesse affaibli la plupart des gens, ou les rend plus sages parfois, ce que l’on voudra parfois bien concéder...
Votre explication me convient ; à vrai dire, je la partage depuis longtemps pour partie. Il vous suffisait de la produire, c’est elle qui permet d’avancer et de comparer des points de vue. Cela s’appelle respecter son interlocuteur, et si je n’en suis pas capable, n’hésitez pas à faire mieux : bien faire et laisser dire en somme. Pour ce qui est de votre humanité, je suis prêt à en prendre connaissance. Il se trouve que, masquée par une ironie dont je vous ai dit quel mal elle me faisait, et du fait que votre réaction à mon texte est la première contribution que je me souvienne avoir lu de vous (je n’ai aucune mémoire, c’est un fait) je ne sais rien de vous d’autre que ce que j’ai interprété de cette discussion. Mais je note qu’une fois enfoncées les portes, considération tout de même dédaigneuse à l’encontre de ceux qui n’auraient pas compris les vérités qui sont les vôtres, vous persistez à me ranger dans le cul de basse fosse des arriérés. Il faut d’ailleurs que je me rende à la ville pour faire changer l’écran de mon minitel sur lequel j’écris en ce moment. Vous êtes moderniste libre de tout esclavagisme, dites-vous, et je vois mal quelle place vous faites à ceux que le monde qui vient perturbe, inquiète et qu’ils comprendront de moins en moins.
Dernier point, je m’efforce en effet de vous respecter. Effort pour le moins discrédité et difficile à poursuivre puisqu’en retour, vous me traitez de comique, considérez tout effort de conciliation comme de façade et profitez d’écrire une note désagréable qui ratisse large, en désignant Alinea. Vous avez choisi une lecture par laquelle vous vous interdisez de reconsidérer votre interlocuteur ; j’ai fait cent fois l’expérience de tenter de trouver un terrain d’entente dans des échanges virtuels qui dérapaient, et je suis rarement parvenu à un résultat positif, puisqu’il est souvent arrivé au contraire que la haine de l’autre semble avivée par mes tentatives hélas maladroites (le mot de haine s’emploie désormais à tout et n’importe quel propos, je m’en sers en connaissance de cause). Je tente de développer des idées, une discussion, vous la disqualifiez grossièrement. Je n’ai pas envie de me relire pour m’assurer que, contre mon gré, je vous dresserais des procès à votre intention : je voudrais ne pas l’avoir fait. Vous reprenez le grief que je vous fais sans doute de déformer ; en réalité, comment voulez-vous que nous nous connaissions et respections sans que nous n’échangions des propositions si possible dénuées de jugement et de raillerie ? Pour le moins, vous pratiquez sans retenue ce que vous me reprochez.
Voyez la manière dont vous parlez des états d’âme d’un gentil suisse face à son fournisseur préféré, avec cette expression qui dit tant de vous. C’est une attitude foncièrement irrespectueuse, je vous le répète, dans la forme et dans le fond. Elle exsude le ricanement, la dérision que vous tenez à porter haut, et dans le contexte moderne, je la qualifierai même de raciste au besoin. C’est, une fois encore, une attaque aux personnes, attitude que vous semblez très mal disposé à analyser et surtout à prendre en compte. De la conception des relations que vous vous flattez de pratiquer résultent des discours offensants, qui vont jusqu’à susciter l’insulte, voire la haine (j’ai évoqué la mienne pour fonder cette affirmation qui est plus universelle que vous ne semblez le croire, très conscient du problème qui est le mien).
Vous vous présentez comme si vous étiez incapable de comprendre que vos railleries participent, de fait, aux causes de cette haine aux accents grotesques qui monte et qu’un rien fait éclater sur les réseaux, prélude à la rue, accent du pouvoir. Vous faites le choix déterminé de nier cette hypothèse et de l’alimenter l’animosité. D’où croyez-vous qu’elle vienne ? De moi seulement ? Pensez-vous que seule une bonne guerre autorise à parler de la haine et à mettre ce mot en avant ?
Voyez cet affrontement : il pourrait vous inciter à évoluer. Chacun est responsable de calmer le jeu ou de mettre le feu. Il pourrait vous déterminer à écouter l’autre bien mieux que vous n’en donnez l’exemple ici. Ce que vous prenez pour de l’humour relève incontestablement pour d’autres d’un mépris que vous auriez tort de revendiquer. En définitive, vous semblez manquer gravement de considération pour vos semblables (demi rond de jambe).
« Sur le fond, quand on voit la gravité des sujets traités ici, comprenez que l’on puisse ironiser sur les plaintes de nantis, dont je suis aussi, ici sur la disparition d’une cabine, ailleurs de la limitation du paiement en liquide. » dites-vous
Pour ce qui est du fond, vous ne m’avez pas donné l’impression d’y prêter attention, très occupé à débiner un point de vue étranger à votre personne. En tout cas, ce qui m’importe dans ma réaction initiale met en jeu des questions de fond, or vous n’y avez vu qu’objet de ricanement : votre approche du fond et de la forme me paraît pour le moins restrictive, votre faculté à revenir sur des idées ou un propos malheureux plutôt modeste. Je ne vous demandais pas d’excuses, mais un peu d’intelligence à l’égard de la sensibilité, des préoccupations et des points de vue d’autrui. Parmi les formes de l’intelligence – eh non, ce n’est pas insultant – on compte celle du coeur, un vrai sujet de raillerie que je vous propose avec beaucoup d’humour, si cela peut ajouter une corde à votre arc.
nb : il est difficile de tirer parti et de s’amuser de l’ironie de quelqu’un qui se moque, qui considère un combat dépassé comme ridicule et le diktat de la modernité comme pouvant être nié en tant que tel. Difficile aussi d’être présenté, sur la seule base d’une lecture très orientée, comme un fossile incapable de prendre la part utile de la modernité à son usage. Je me préoccupe de la mise à l’écart de minorités que l’ultra-libéralisme méprise, dont nous sommes toujours plus nombreux à faire partie. Peut-être est-ce cette critique qui coince ? Ce n’est pas parce que je ne change pas de portable tous les 6 mois que l’iphone7 verra sa sortie retardée de 2 ans, ni que les usines chinoises deviendront « écologiques », ni que le pillage des ressources de la planète cessera. Ce n’est pas parce que je ne veux pas la télé que je serai dispensé de payer la concession, l’abrutissement télévisuel se poursuivant.
C’est en raison de l’idéologie de la croissance et du progrès que je participe à la destruction de la planète puisque, malgré toutes mes théories, je change de bagnole, d’informatique, je bouffe mal, je bouge trop peu, etc etc. Je suis partie prenante et acteur de la grande foire consumériste destructrice d’environnement et esclavagiste. Ceci dit honnêtement est destiné à donner d’autres armes au détracteur lambda : alors tu fermes ta gueule, si t’es pas capable de mettre tes convictions et ta vie en conformité.
@doctorix Hum, n’est-ce pas la preuve que vous êtes des nantis, les autres n’ayant pas la possibilité de f...re leur argent dans les poches des spéculateurs urbains (le sont-ils vraiment...) et d’entretenir des étudiants qui feraient mieux de bosser ? Humour, mais pas exclusivement, n’est-ce pas...
@tashrin C’est surtout dramatique d’opposer les situations et les gens entre eux comme il est bêtement commun de le faire, en partant d’une situation, la sienne au pire ou celle que l’ôn connaît un peu, beaucoup, passionnément, pour débiner celles dont on ne sait rien. A ce jeu-là, ce sont les dirigeants anonymes qui décident pour nous tous, trop content de nous voir nous affronter. La nature humaine y est pour beaucoup, l’impossibilité de comprendre son semblable, la méchanceté très souvent, et cette nature pourrie qui voudrait araser tout au plus petit commun dénominateur. De cette manière, puisque l’ouvrier allemand est moins payé que le français, mais le turc bien plus que le vietnamien, il conviendrait que personne ne se plaigne avant d’avoir touché le fond de la Méditerranée où pourrissent quelques milliers de nos semblables qui eux ont au moins le bon goût de ne plus faire de comparaisons oiseuses entre leur sort avantageux (croisière maritime de troisième classe quand même) et celui des gens restés sous les bombes.
Si nous prétendons défendre quoi que ce soit ici-bas, que ce soit avec dignité et avec la préoccupation de l’intérêt général, qui n’est pas de rendre tout le monde esclave. Qu’il y ait des médecins, des avocats, des chefs de PME, des banquiers, des députés qui se gavent ? C’est plus qu’évident. Qu’il y ait des artisans qui effectuent 70 h hebdomadaires sous la menace de la saisie, c’est vrai. Qu’il y ait des éboueurs sans lesquels nous comprendrions ce que signifie être dans la m..., qui devraient être hautement considérés, c’est très clair pour moi. Il y a donc également des médecins qui travaillent 6 jours sur 7 et répondent au téléphone la nuit, le dimanche. Des politiciens qui travaillent leurs dossiers dans l’intérêt supérieur du mandat qui leur est confié. Il y a des gens honnêtes, parmi lesquels même certains qui savent reconnaître à d’autres ces qualités (même à ceux qui gagnent plus qu’eux, c’est dire leur ouverture d’esprit). S’il y a un combat à mener, c’est que chacun puisse vivre décemment, jouissant d’une reconnaissance sociale sincère, et partant, de lutter pied à pied pour préserver ce que nos ancien ont gagné sur le plan social souvent dans des insurrections dramatiques. Autrement dit, le moment est peut-être le mieux choisi pour faire corps pour faire face à l’esclavagisation de ceux qui ont encore un travail, de misère très souvent.
@Laulau Sérieusement, vous avez lu tout ce que vous dites dans le texte de Doctorix ? Faut vraiment que je retourne à l’école, ça doit être moi qui ne sais pas lire ! Pour ce qui est de pleurer, puisque nous en sommes à une discussion basée sur l’anathème, si on disait que vous êtes incapable de compassion, juste pour alimenter la machine à préjugés, hein.