@Xenozoid Je n’irais pas jusqu’à dire que 1984 était un constat, je dirais plutôt que la société du temps d’Orwell portait en germe, à l’état encore rudimentaire, ce que deviendront les sociétés futures. La différence entre les deux n’est pas une différence de nature mais une différence de degré. Si on l’entend en ce sens, alors oui on peut dire que c’était un constat.
@Opposition contrôlée « D’autre part, certaines œuvres de SF ont été clairement conçues pour accoutumer les masses aux horreurs totalitaires que la technologie permet. »
Vous voulez dire que ces œuvres agiraient comme une fenêtre d’Overton en s’introduisant dans nos esprits au prétexte « innocent » de nous divertir ? En ce qui concerne l’industrie du cinéma c’est fort possible. Par contre j’ai du mal à imaginer qu’ Aldous Huxley a écrit son roman Le meilleur des mondes avec cette idée derrière la tête. Je pense au contraire que ce genre de romans nous permet d’identifier le danger à l’avance. Il nous sert de référence pour comparer avec ce qui est en train de se mettre en place, ce qui nous permet de comprendre ce qui se passe au lieu de le déplorer une fois que c’est déjà là et qu’il n’y a pas de retour en arrière possible.
@eau-pression L’humour est assez efficace, c’est vrai. Le problème c’est la manière dont il est utilisé. S’il est utilisé pour provoquer un petit électrochoc de scepticisme et de doute, il est bénéfique. Mais s’il est utilisé pour son effet persuasif, et donc manipulateur, alors il est au service d’une propagande. Je me souviens d’un dessin avec des personnages des Simpson. L’image est en deux parties : la partie du haut montre un type qui se précipite pour acheter un médicament de Pfizer qui stimule l’érection ; la partie du bas montre le même gars, le regard méfiant, hésitant à acheter le vaccin Pfizer. J’imagine que les pro-vaccin ont trouvé ça drôle. Ils n’y ont vu que du feu. En revanche, pour ceux qui sont sceptiques et prudents, une telle comparaison est affligeante.
@eau-pression Ne pas croire une version officielle (par exemple l’incendie de la cathédrale Notre Dame de Paris) ne veut pas dire qu’on doit imposer sa version, si tant est qu’on en ait une. Inciter au scepticisme est une bonne chose, mais il faut se garder de vouloir forcer les gens à sortir de cette sorte d’hypnose collective dans laquelle les maintiennent les médias de masse. D’abord parce que personne n’aime qu’on le réveille brutalement quand il dort. Ensuite, et surtout, parce que la personne perçoit vos arguments comme une intrusion dans son esprit et une tentative de l’influencer en lui mettant dans la tête des idées qu’il ou elle n’a pas choisies. Cela dit, ce programme, j’ai encore du mal à l’appliquer. Mais je fais des efforts.
Il
y a une chose que j’ai oublié de dire. Les anti-complotistes
reconnaissent l’existence des complots. Mais, bizarrement, pour eux
les complots semblent ne se produire que dans le passé : des
complots ont eu lieu, ils ne peuvent le nier, mais ils rechignent à
ne serait-ce qu’imaginer qu’il puisse y avoir des complots dans
le présent. Pour être plus précis, ils nient par principe que :
1.
Des complots à grande échelle puissent exister.
2.
Les gouvernements puissent travailler contre les intérêts des
peuples.
3.
Les complots comportant ces caractéristiques se produisent puisqu’on
n’en a pas apporté la preuve formelle et indiscutable.
Concernant
le troisième point, il est intéressant de noter la contradiction :
comment peut-on apporter la preuve d’un complot si on empêche de
chercher, si on dénigre, si on fait taire, si on ignore ? Qu’un
lanceur d’alerte soit si mal considéré devrait mettre la puce à
l’oreille. Personne ne se précipite pour accorder l’asile
politique à Assange.
Tout
ceci me conforte dans l’idée que les anti-complotistes sont
enfermés dans leur foi, une foi qui s’apparente à une foi
religieuse. Leur rationalité est à géométrie variable :
applicable à tout sauf dans le champ sacré, et bien clôturé, du
conformisme et de la bien-pensance.