@Fergus Je suis d’accord. Cependant, je pense qu’il faut dissocier l’idée qu’il l’a méritée et l’idée qu’il ne faut pas s’autoriser à recourir à la violence pour exprimer son mécontentement, d’autant plus qu’il ne s’agit pas ici de légitime défense. Si on se penche sur l’idée qu’il l’a méritée, on commence à réfléchir sur la notion de violence et on s’aperçoit alors que, en comparaison de certaines formes de violence, qui n’apparaissent pas comme telles car la cause et l’effet sont reliés par une chaîne causale qui n’est pas aussi évidente, la gifle paraît bien insignifiante, et plus symbolique que physique. Quoi qu’il en soit, je trouve indécent et d’une hypocrisie pharisienne de faire passer Macron pour une victime. Il ne le mérite pas. Si La Fontaine vivait à notre époque, il en ferait peut-être une fable : Le mouton qui avait giflé le lion. Selon que vous soyez puissant ou misérable...
@Francis, agnotologue Cet engouement soudain pour la vaccination, qui plus est pour protéger d’un virus aussi peu létal, est trop spectaculaire pour être honnête. Toute personne qui a conservé un tant soit peu de lucidité s’en rend compte. On se demande bien pourquoi la grippe saisonnière n’a pas eu ce traitement de faveur. Tu as raison de parler de religion, mais cela concerne la masse des crédules. Pour ce qui est des décideurs, je subodore qu’il y a des raisons qui n’ont rien à voir avec la croyance. Mais lesquelles ? Le simple fait d’émettre des hypothèses, ce qui autrefois s’appelait « penser », fait courir le risque de se faire traiter de complotiste, cet anathème de la religion covidiste.
@Francis, agnotologue Même si on n’est pas certain de l’authenticité de la citation, en revanche ce qui est à peu près certain c’est que Malraux ne parlait pas de religion mais de spiritualité. Les religions ne nous ayant pas épargné les guerres, bien au contraire, je vois mal comment on pourrait « prophétiser » ni même souhaiter leur retour en force. Reste qu’on ne sait pas très bien ce qu’il entendait par spiritualité, cette notion recouvrant des réalités bien différentes. J’ai ma petite idée sur la question mais je préfère que quelqu’un qui connaît bien Malraux et son œuvre nous éclaire à ce sujet.
Tu
es trop dans l’émotionnel et la polarisation idéologique, ce qui
te fait perdre ta lucidité. Tu as cru voir dans la métaphore de
l’huître pourrie une intention de dénigrer ou d’insulter, alors
que je ne faisais qu’exprimer un constat amer. Ce sont les
Ukrainiens eux-mêmes qui disent que le pays est pourri,
économiquement et surtout politiquement. Tu ne trouveras pas un
Ukrainien qui te dira qu’il vit dans un pays prospère et bien
gouverné. Si tu en connais un, il faut me le présenter. J’ai
connu l’Ukraine avant Maïdan (1), et je connais bien l’Ukraine
post Maïdan puisque j’y vis avec mon épouse. Les gens ici sont
conscients que le pays, qui était l’une des républiques les plus
industrialisées à l’époque de l’Union Soviétique, n’a fait
que régresser depuis l’indépendance, miné par une gestion
désastreuse. La descente aux enfers n’a fait que s’accélérer
depuis le coup d’État de 2014. J’emploie l’expression
« descente aux enfers » à dessein, car je l’entends au
sens figuré mais aussi au sens propre. Que penses-tu d’un pays
dirigé par des personnes qui pensent qu’il faudrait génocider la
population de la Crimée et du Donbass, ou mettre les récalcitrants
dans des camps de concentration pour ensuite les déporter ?
Comment qualifies-tu les âmes de ces individus dont le fanatisme
idéologique et la haine les rend capables de penser qu’on peut
tuer des enfants ?
En
s’emparant de l’Ukraine, les États-Unis n’ont fait
qu’appliquer la doctrine Brzezinski. Maintenant ils s’aperçoivent
qu’ils sont dans une impasse, et ils se disent que, finalement,
c’était peut-être la doctrine Kissinger qui était la meilleure :
s’allier avec la Russie pour combattre l’ennemi principal qu’est
la Chine. Je serais curieux de savoir ce que Biden va proposer à
Poutine.
(1)
En 2007, j’ai fait l’Ukraine en voiture avec un ami. Un jour, il
me dit : « C’est incroyable, ce pays c’est le
tiers-monde mais avec des blancs. » Il ne croyait pas si bien
dire : à présent l’Ukraine est plus pauvre que nombre de
pays africains.
Je
viens de m’apercevoir que j’avais mal compris ta remarque. Je
pense que tu voulais dire que la Russie ne fait pas envie aux
Ukrainiens. Je n’ai pas posé la question aux gens de mon
entourage. Ce que je peux dire c’est que les Ukrainiens, dans leur
grande majorité, n’ont pas un sentiment d’appartenance très
fort à leur pays. Comment le leur reprocher quand on voit ce qu’il
est devenu ? En revanche, ils ont un fort sentiment
d’appartenance à leurs coutumes et à leurs traditions. Et surtout, ce qu’ils
veulent c’est vivre décemment.
À
part les nationalistes, et a fortiori les fascistes, je vois deux
sortes de gens. Il y a ceux qui arrivent, malgré les conditions
difficiles, à tirer leur épingle du jeu et à vivre correctement
voire plutôt bien. Parmi eux, il y en a qui adhèrent au modèle
occidental et qui refusent le modèle russe, qu’ils associent à
l’époque soviétique, donc au passé, sans trop se poser de
questions. En général ils sont jeunes et perméables à la
propagande occidentale. Ils ont une image idéalisée de l’Occident
et ne sont absolument pas conscients de sa détérioration en cours,
à la fois économique, politique, sociale et sociétale. Ils sont
vaguement au courant qu’il y a eu les gilets jaunes en France, mais
cela ne suffit pas à percer l’épaisse couche de leur
conditionnement idéologique.
Parmi
ceux qui arrivent à s’en sortir, on trouve aussi des gens, plus
âgés, qui n’ont pas cédé aux sirènes occidentales. Difficile
de savoir si la Russie leur fait envie, à moins de leur poser
directement la question. Ici il faut être prudent, ne pas afficher
ses opinions.
Il
y a ceux qui vivent difficilement, c’est l’immense majorité.
Ceux-là assistent, impuissants, avec fatalisme, à l’effondrement
économique du pays ; ils sont frappés de plein fouet par la
hausse du coût de la vie. La Russie ne leur fait pas envie pour
autant, car ils savent que là-bas les conditions de vie sont à
peine meilleures. Ils partagent néanmoins les valeurs, les coutumes
et les traditions de leurs voisins russes. Par exemple, ils fêtent
chaque année la victoire contre l’Allemagne nazie. Cela n’en
fait pas pour autant des nostalgiques du communisme, même s’ils
évoquent souvent certaines bonnes choses de cette époque-là, comme
la gratuité des soins médicaux et des études universitaires.
Remarque :
on assiste, depuis le début de la crise du Covid, à un retour au
pays de beaucoup de Russes expatriés. Ils sont désenchantés et
semblent ravis de retourner vivre en Russie. Il y a aussi de plus en
plus d’Occidentaux qui partent vivre en Russie : des Italiens,
des Allemands, des Français et même des Américains. Il serait
intéressant de leur demander pourquoi ils ont choisi d’y vivre.