« tu peux développer ? parce que là, si j’ai tout bien compris, on parle de filiation légale, et non biologique, puisqu’on se place dans le cadre d’une adoption... A quelle désastreuses conséquences porteraient la non-mixité d’un couple adoptant ? » ----------
La filiation est toujours légale en ce sens que le père et la mère sont ceux qui sont inscrits comme tels sur l’acte de naissance, même si l’un ou l’autre n’est pas parent biologique. Mais la loi ne peut décider que deux et deux font cinq. Il n’est pas en son pouvoir de décider que deux hommes ou deux femmes peuvent faire un enfant. Les présomptions et les fictions sur lesquelles repose tout le droit de la filiation ne peuvent être prises au sérieux que dans la mesure où elles ne heurtent pas de front la réalité biologique, y compris en matière d’adoption. Un acte de naissance énonçant qu’une personne est née de deux parents de même sexe serait immédiatement regardé comme une absurdité et le discrédit qui s’y attacherait s’étendrait à la loi toute entière.
J’ai du mal à comprendre votre réponse. Si je me suis permis de dire « plus sérieusement » c’est que votre argument initial selon lequel le mari est aussi sanctionné par l’obligation d’aller faire les courses n’est pas sérieux du tout.
Ce qui suivait le « plus sérieusement » est le vrai problème
La future loi veut interdire la burqa car ce vêtement porte atteinte à la dignité et à la liberté des femmes qui le portent. Or la loi va sanctionner exclusivement les femmes qui le portent. Comment justifier ce paradoxe ?
Ce que vous évoquez ce n’est pas une sanction, mais seulement un désagrément provoqué indirectement par l’interdiction
Dans le même ordre d’idée on pourrait aussi remarquer que l’amende grèvera le budget familial tout entier de sorte que les enfants recevront aussi le juste chatiment de leur complicité avec le pouvoir patriarcal...
Plus sérieusement c’est la femme, déjà humiliée par le port de la burqa, qui subira SEULE la nouvelle humiliation résultant d’une arrestation publique, d’une conduite au poste, d’une comparution en justice et d’une inscription au casier judiciaire
En suivant votre raisonnement les femmes qui sont victimes de violences conjugales devraient être réputées consentantes tant qu’elles n’ont pas demandé le divorce
Le paradoxe de la future loi sur la « burqa » c’est qu’au nom de la dignité et de la liberté des femmes, ainsi que du principe d’égalité entre les sexes, on sanctionnera exclusivement des victimes.