A l’auteur : Ce conditionnement eurobéat, supporter de stratégies non moins génératrices de haine que les deux fronts, feint d’ignorer les enjeux de pouvoir derrière ce que vous appelez « crise ».
Vous postulez qu’il y a une crise, sans le prouver. Or nous souffrons de deux maux : la dépendance monétaire au secteur privé, et l’interdiction de réguler ce qui entre et sort de nos frontières, qu’elles soient communes ou pas. L’erreur est celle du médecin qui, voyant une femme battue, diagnostiquerait une maladie inconnue et mystérieuse provoquant des hématomes et chercherait une médication. Ca doit être psychosomatique, certainement...
Vous postulez ensuite que cette « crise » serait le symptôme d’un système qui aurait failli : c’est intéressant car comme le FN vous estimez qu’il y a un système : mais vous vous refusez à le décrire, et vous devenez soudainement nombriliste quant à l’étude des causes. Soudain le reste du monde, l’histoire, les rapports de forces n’existent plus.
A la création de l’€, 1€=1$. Maintenant, 1€=1$ quand nous importons des produits manufacturés des USA, mais à part ça 1€=1,3$. Allez exporter avec ça ! Vous n’en touchez pas mot. Les USA, eux, ont une politique de taux de change (et ils ont raison).
Nokia et Erikson ont eu des difficultés financières. Ont-ils construit un géant européen ? Eh bien non, Nokia s’est alliée à Motorola et Erikson à Sony... Avec à chaque fois des transferts technologiques à la clé. Qui s’oppose le plus fermement à la construction d’une industrie européenne, si ce n’est la Commission Européenne elle-même ? Par exemple Mme Neelie Kroes, ancienne dirigeante de l’avionneur américain Lockead Martin, chargée à l’époque de la concurrence dans la commission Barroso... Pas un mot sur cette tendance lourde, répétée à l’infini depuis 30 ans.
Je vous rejoins sur le rappel que les immigrés ne sont en rien à l’origine de nos difficultés : comme le salariat français, ils ont subi. Mais les chefs d’entreprise, vous les exonérez un peu trop facilement : car enfin, l’UIMM, le Medef, le Cercle de l’Industrie, le Premier Cercle de l’UMP, ce n’est pas rien ; Michel Rocard lui-même reconnaît leur rôle. Je pense que c’est peu respectueux de les présenter soit comme des incompétents n’ayant pas de projets, soit des sots incapables de les réaliser. Alors quoi ? Tous ces think tanks, ces postes de députés, ces dons aux partis, ces clubs internationaux, la FAF, Notre Europe, l’institut Montaigne... Tout ça pour rien, vraiment ?
« La réduction des déficits publiques doit être la priorité » : Certes, certes... Nous versons aux banques privées 53 milliards d’euros d’intérêts pour un service qu’elles n’ont en réalité pas rendu. La création monétaire n’est qu’une écriture comptable : on peut la rémunérer en temps de travail, et cela ne coûtera pas 53 milliards. De l’arrêt de cette usure, qui est le point commun des programmes économiques des deux fronts (et de quelques malheureux citoyens orphelins de mouvement raisonnable et vaste...), vous ne soufflez mot : au lieu de cela, vous vous focalisez sur ce que vous appelez des efforts.
Cela veut dire que vous préférez couper dans les dépenses nécessaires, là où ce sera douloureusement ressenti, plutôt que dans les dépenses inutiles.
« Notre problème économique est propre à nous-mêmes » : tout à l’heure c’était le système qui avait failli, maintenant nous sommes les coupables. Etrange. Le problème de cette approche, c’est qu’effectivement on va commencer à demander « qui, parmi nous, alors ? ». Cette approche favorisme le racisme, comme en Allemagne où on traite ouvertement les gercs de fainéants et de voleurs, ou comme en France dans la proposition de référendum que Sarkozy avait balancée entre les deux tours.
« Le premier échelon de cette solidarité doit être l’Union Européenne qui représente 60% de nos échanges environ » : bah oui, avec un taux de change laissé à l’abandon, ça provoque effectivement un repli sur soi. C’est étonnant, là aussi, car plus haut vous dénonciez le repli sur soi, là vous l’actez comme un fait acquis et plus encore, vous souhaitez qu’il s’aggrave. En quoi sommes nous naturellement partenaire des Bulgares plus que de la Francophonie ou encore de l’amérique du Sud ? On ne le saura pas.
Concernant la corruption, nous nous rejoindrons car le sens de l’Etat est effectivement le point fort du Modem.
La charge que je vous fais à votre texte est violente dans son argumentation, mais je ne doute pas que vous puissiez approfondir et défendre votre approche - et peut-être parfois reconnaître que certaines de vos phrases-pivôts sont des éléments de langage impensés, dont les fondements méritent parfois d’être revus.
Les vignerons médiévaux n’avaient pas non plus le FMI pour imposer systématiquement les mauvaises solutions et interdire celles qui ont des chances de fonctionner ^^
Oui, mille fois oui, il est normal que la France paye l’uranium à son prix réel. La fin du colonialisme, et l’estimation exacte des coûts réels du nucléaire est à ce prix. De même que les transports devraient être payés à leur prix réels : le coût des produits importés deviendrait décourageant, ce qui favoriserait la réimplantation d’artisanats, de petites usines d’envergure régionales.
Inflation ? Ne cherchez pas, vous l’aurez de toute façon : autant qu’elle s’accompagne d’une relance de la production et de l’emploi local.
On peut vous suivre un peu, reconnaître cohérent que Mme Lagarde ne paye pas d’impôts, et du coup aller chercher au-delà de ce symbole désastreux ce qui choque dans ses déclarations.
Le fait, pour un organisme international, d’expliquer à un pays souverain où et comment il doit payer l’impôt est déjà limite ; l’insulte à tout un peuple, taxé de voleur, c’est déjà le début d’un racisme officiel du bloc occidental.
Mais le plus grave, c’est que depuis 2008, Mme Lagarde n’a jamais fait la moindre proposition concrète permettant à l’Etat grec d’accroître substantiellement ses ressources (y compris par d’autres moyens que l’impôt).
Pas une usine n’a été créée. Pas un armateur nationalisé. Pas une banque nationalisée. La monnaie n’a pas été adaptée pour réduire les écarts de compétitivité ou les exportations grecques. Des prêts usuriers conditionnés à l’achat d’armement français (quand Mme Lagarde était ministre de l’économie en France). Pas d’investissement lourd (infrastructures, hôpitaux, complexes hôteliers...) pour assurer l’afflux de revenus par le tourisme. Pas un emploi créé ; les emplois en Grèce fondent à vue d’oeil. Affaiblissement des recettes commerciales de l’Etat, des impôts, du corps des fonctionnaires, de la motivation individuelle. Tout cela, c’est le résultat de la Troïka - dont le FMI.
Mme Lagarde, devrait se souvenir de ce qu’elle a déclaré en 2008 : « La crise n’atteindra pas l’Europe ». Qu’elle soit jugée à l’aune de ses compétences en économie, qu’elle a prouvées ce jour-là. Et là je ne parle pas d’un jugement seulement moral. L’imbécillité superficielle de ses paroles récentes n’est pas si grave en soi ; mais elle met à jour la criminalité profonde de son imposture permanente.
Cornegidouille ! Il n’est pas tolérable qu’une autre espèce vivante que l’homme (de préférence occidental, blanc et vacciné) fasse disparaître des espèces !
Blague à part, l’auteur a raison sur le fond : l’arrivée des pies se transforme souvent en disparition de la diversité des oiseaux et même si ce n’est pas un problème à la mode, c’est une tendance lourde qui est très accentuée par nos modes d’urbanisme etc... C’est un signal d’alerte de plus pour nous dire à quel point, entre les faux-semblants et l’écologie, il faudra choisir...