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Frédéric Degroote

Frédéric Degroote

Chroniqueur musical belge

Tableau de bord

  • Premier article le 29/12/2008
  • Modérateur depuis le 02/02/2009
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Derniers commentaires



  • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 18 janvier 2009 11:43

    Oui, on a aucune légitimité pour tout. C’est pareil pour les banlieues, on ne peut jamais en parler car on n’y vit pas...

    Je crois que dans le texte initial - c’est quand même ça au départ le plus important - je ne fais pas un procès aux victimes, mais à ceux qui l’instrumentalisent et la victime tombera dans le piège médiatique par les médias, pas d’elle-même.

    "On passe alors du travail de représentation à un spectacle total, les auspices de la fin du procès classique. Que n’a-t-on pas vu de victimes défilées à la barre dans des catastrophes, exposer leur intimité en public, comme si la scène judiciaire n’était plus que la seule place publique disponible. Le privé et le public n’existe plus, principe pourtant fondamental dans la constitution de l’enfant vers l’adulte. En faisant croire à la victime que le privé doit déverser le tribunal, la justice donne une occasion de souffrances supplémentaires ; le jeu de la victime se retourne contre elle."

    Je ne pense pas parler contre la victime, je ne pense pas dire qu’une victime ne peut pas expliquer sa souffrance, bien sûr que si mais dans les limites du raisonnable. Il n’y a pas de places que pour elles.



  • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 18 janvier 2009 08:54

    Je vous répondrai juste que cette phrase :
    "Comme je disais plus haut, là où le justiciable attend des "arrêts de coeur", le juge rendra des "arrêts de droit". » est exactement ressortie d’un cours de droit judiciaire, je crois quand même qu’elle fait plus autorité que vous...



  • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 17 janvier 2009 12:19

    Si vous voulez mais à vous entendre, la victimisation n’existe pas. Je vais vous répondre, et cela renforcera plus qu’autre chose la pertinence de mes propos.

    L’individu contemporain a une tendance pathologique : pleurer sur son propre sort.
    Il y a une nfluence croissante qui est l’avocat. Il s’introduit entre l’individu et son malaise. Dans ce domaine les USA montrent la voie, notamment par beaucoup d’exemples grotesques où la victimologie est très présente. (Un père tue sa fille – elle l’avait bien cherché / un chat dans un micro-onde – il n’était pas indiqué dans la notice que l’appareil n’est pas un séchoir).

    L’industrie des droits prolifère. L’univers juridique se transforme en une foire où les avocats racolent leurs clients, le persuadent de son malheur.
    On passe d’un système basée sur la désignation d’un responsable à une base sur l’indemnisation des victimes.
    Chaque groupe recherche le bénéfice au mépris de l’intérêt collectif, grâce aux nouveaux droits.
    Chaque minorité se pose en victime, ce qui génère de moins de en moins de citoyenneté.

    Pour qu’une cause passe dans l’opinion générale, il faut apparaitre tyrannisé, imposer une vision misérabiliste de soi, afin de gagner les sympathies. Tout le monde se bat pour avoir la place la plus désirable qui est la victime. On voit dans la souffrance la promesse d’une élection.


    Concernant les médias, parce qu’elles se succèdent, les actualités se concurrencent et ce qui nous bouleversait se dégrade en anecdotes. On banalise la représentation de l’épouvante. L’exhibition de l’effroi favorise une de nos pulsions : le voyeurisme. Il y a au bout de ces vues insoutenables de mutilations une apathie qui renaît. L’enfer devient à son tour monotone.

    Tout ça nous lasse et apporte une certaine fatigue récurrente quant aux catastrophes de la planète. Ce n’est pas que rien ne transporte les cœurs, tout les transporte en un sens et n’importe quoi. Un évènement est directement chassé par un autre. Nous devenons tellement proches de toutes les tragédies du monde qu’il nous manque la distance pour les voir.C’est l’ère du génocide banalisé.

    L’absurdité des médias est la suivante : à force de nous submerger sous toujours plus de faits, à tout heure, en continu, ils excèdent nos possibilités d’absorption. On ne peut soutenir une telle allure.
    On s’intéresse à l’état du monde par politesse. Les médias sont donc les porteurs d’une morale héroïque et nous assomment d’une culpabilité aussi écrasante qu’abstraite : nous manquerons toujours à la solidarité qui nous lie à notre prochain. Notre époque est douce face aux misérables : on les élève sur un piédestal sans cesse, on rappelle le scandale de leur détresse. Dès lors, tout ce qui est souffrance demande à ce qu’on la combatte. Les stars n’hésitent pas à se montrer serviables, elles rêvent de devenir des saintes. Cette « plus-value » du cœur semble un atout artistique. Elles suscitent sympathie car elles militent en faveur des déshérités.

    Le Téléthon est la mise en scène d’une générosité hystérique. Les enfants atteints de maladie servent de prétexte alors qu’en fin de compte les héros sont les donateurs, c’est la société entière qui s’applaudit à travers leurs gestes. C’est un spectacle d’exagération et de célérité. C’est comme si on devait rattraper en deux jours un an d’égoïsme, se donner bonne conscience : la bonté doit se montrer. Plus les malades sont impotents, plus les bienfaiteurs gambadent, courent, pédalent comme s’ils voulaient s’assurer de leur parfaite santé. C’est le parfait exemple d’ambivalence envers les victimes : nous les plaignons sincèrement mais nous avons besoin d’elles pour nous aimer et nous racheter à travers leurs épreuves.

    Il est donc facile pour les victimes de tomber dans le jeu des médias, elles qui sont vulnérables. Là où elles ont tiré le mauvais lot, elles peuvent penser que s’afficher est une bonne chose.

    Un dernier exemple, juridique, celui de l’affaire Villemin. Christine Villemin avait dit cette phrase : "On croirait que les gens sont envieux des malheurs qui vous arrivent". La pertinence de cette remarque montre que cette jeune femme, doublement victime pusique mère d’un enfant tué et accusé à tort de l’avoir assassiné, a tout compris. Entre ses premières photos pour Paris-Match et les dernières, on voit la différence entre une petite provinciale et la star accomplie qui comprend le regard d’envie qu’elle suscite, et qui mieux encore, l’exprime lucidement et directement.

    La notoriété que procure l’état de victime est de même nature que le criminel, c’est un narcissisme comme un autre. La victime peut devenir une star pour trois bénéfices : faire l’unanimité à cause du caractère sacré lié à son sort de victime, n’être plus contredite à cause de ce même état, être dans une demande jamais satisfaite et qu’il convient pourtant de satisfaire. En bref, pour la victime, la notoriété s’ajoute à la légitimité.

    L’envie dont parlait C. Villemin est partagée pour beaucoup sans le dire. Pas pour toutes naturellement, dont certaines ont la sagesse ou l’héroisme de ne pas donner prise au cirque médiatique. Mais quelle formidable force faut-il pour refuser d’entrer dans la danse. Comment renoncer à un micro-tendu, une caméra braquée, cette provisoire impression d’existence ? Beaucoup de victimes sont devenues des acteurs médiatiques de leurs propres drames pour finalement occuper une place dans la société que le seule la catastrophe justifie, alors qu’avant elles étaient ordinaires ou sans mérites particuliers.



  • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 16 janvier 2009 20:00

    @ JL

    "La victime, archétype d’une posture prostrée en pleine gloire, qui réussit à exister seulement par son propre drame, défie déjà ceux qui lui ôtent ses paroles d’évangiles et conspire avec les médias afin de conférer à son statut de toute puissance."

    Je parle de la victime en général, pas que dans la justice. Je stigmatise effectivement ces gens qui racontent leurs déboires privés et qui en tirent profit par le seul fait de se montrer dans les médias et de jouer avec eux. D’ailleurs c’est l’introduction, c’est la victimisation en général. Après je dérive sur le domaine de la justice et effectivement, je n’oserais pas l’affirmer aussi pompeusement. Il ne faut pas oublier quand même que dans beaucoup d’affaires pénales, certaines parties civiles n’hésitent pas à faire du procès un spectacle médiatique intense, et ça c’est innaceptable. Le procès se fait dans la salle d’audience, pas en dehors.

    Enfin, cette dimension humaine, le droit ne peut pas se prévaloir que de ça. Comme je disais plus haut, là où le justiciable attend des "arrêts de coeur", le juge rendra des "arrêts de droit". Il faut bien sûr prendre en compte ce fameux champ humain mais on ne peut pas rendre justice qu’avec lui. Le droit est au départ un ensemble de lois que l’on va interpréter en fonction de chaque cas afin au mieux de l’adapter mais dans un procès, il y a deux parties et on ne peut pas en occulter une. J’avais précédement parler dans un autre article sur agoravox des logiques du coeur au point de vue la culture. Il serait dangereux que cela vienne s’immiscer dans la tête d’un juge.

    Donc oui mes propos sont hors champ humain et encore heureux car le droit a toujours su garder son indépendance face au sentimentalisme, qui est somme toute un moyen de pression comme un autre.



  • Frédéric Degroote Frédéric Degroote 16 janvier 2009 18:23

    C’est pathétique quand même, dès qu’on ne prend pas le parti des victimes, on est taxé d’incompétent.

    Alors, la plupart des idées que j’ai énoncé sont reprises dans le livre que je mentionne à la fin. Bien sûr vous pouvez ne pas en tenir compte mais si vous commencez à me citer des juristes et autres personnes du métier, sachez que Daniel Soulez-Larivière est avocat et Caroline Eliacheff psychanalyste. 

    Moi-même je suis en plein cursus d’études de droit, je sais donc un peu de quoi je parle ; je n’ai certainement pas l’expérience d’un avocat, je ne voudrais pas faire de ma situation un argument d’autorité mais laissez moi rire quand je lis que je ne connais rien aux différents rôles des acteurs de la justice.

    Alors, je ne sais pas où j’instaure une politique de la peur dans mon texte, je ne sais pas où je suis la voix de Nicolas Sarkozy. Quand vous dites qu’il "s’ appuie, le plus souvent, sur des faits d’actualités dont le caractère sensationnel, exceptionnel et souvent rare nourrit ses incantations", je dis exactement pareil au début. En effet oui, Nicolas Sarkozy joue beaucoup sur le registre des victimes et c’est un problème.

    Seulement, le sentimentalisme n’est pas que de droite, il est aussi de gauche. Et je ne vois pas en quoi le sentimentalisme de gauche serait plus légitime que celui de droite. Bref, je suis le premier à mettre en cause la médiatisation des affaires.

    Ma réponse ne mérite pas plus, vous n’argumentez en rien dans votre billet, je ne regarde pas de séries américaines si vous le savoir, vous faites preuve d’un manque flagrant d’incompétence, de prétention & et d’absurdité en osant avancer de tels propos. La justice est plus que du spectacle pour moi madame, je crois aussi l’avoir assez noté.

    Ou bien vous ne l’avez pas lu mon texte ou bien votre adoration des victimes vous aveugle, j’ai vu que vous les aidiez je ne sais plus dans quel domaine, bref je ne peux certainement pas vous donner tort. Il y a des victimes, il y a des erreurs mais une victime n’est pas sacrée. Il y a bien sûr des problèmes qui surgissent dans beaucoup d’affaires, certaines ont du mal à se faire reconnaitre comme telles mais mon texte, et vous le savez bien, ne fait pas l’amalgame.

    Je vous invite à lire le livre mentionné, cela ne peut qu’être bénéfique.

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