Si je n’ai pas détaillé la propriété sociale, c’est qu’il en existe différentes conceptions et je préférais éviter de rentrer dans ce débat ! ;)
Sur le fonctionnement des SCOP, je n’ai pas eu le temps de regarder en détail et de me faire un avis, désolé.
En revanche, l’opposition propriété privée/propriété publique (étatique) est spécifique au capitalisme. Ne pas être une propriété publique n’implique pas forcément être une propriété privée.
Pour les exemples de propriété sociale, il y a des tentatives en Amérique du Sud, et on peut aussi citer bien-sûr toutes les tribus dites "primitives" où la propriété privée n’existe pas. Hors champ de la propriété, le régime de retraites par répartition et la sécurité sociale sont du salaire socialisé.
Pour faire vite, un socialisme autogestionnaire, c’est pour moi une société où la production est orientée en fonction des besoins de la population et selon les orientations décidées par celles-ci. Un exercice du pouvoir de bas en haut et non plus de haut en bas. Avec des décisions prises au plus près des problèmes dans des assemblées de quartier, d’entreprises, etc. Et bien-sûr un partage solidaire des richesses produites.
C’est bien-sûr l’idée générale, je n’ai pas la prétention d’avoir des réponses concrètes sur les détails et je suis tout à fait conscient que ça demande une conscientisation et une prise en main de la question politique par la population. Pour arrêter de déléguer le pouvoir à d’autres et l’exercer nous-mêmes.
Pensez-vous donc que la société qui remplacera le capitalisme n’aura aucun échange marchand ? Sera-t-elle basée exclusivement sur du troc ? sur autre chose (si oui, quoi ?) ?
Non c’est un faux cliché assez classique, mais la monnaie et les échanges marchands ne sont en rien spécifiques au capitalisme.
Ils existent aussi dans une économie socialiste, à la différence que ces échanges ne sont pas guidés par la recherche du profit (spécificité capitaliste) mais par la satisfaction des besoins des individus.
La valeur des échanges et la rémunération du travail ne sont pas soumis à la loi du marché.
Le socialisme/communisme est normalement opposé à l’étatisme, puisque l’Etat est censé dépérir.
Certains ont cependant développé l’idée d’un socialisme d’Etat permettant de mener au socialisme. L’Histoire a malheureusement montré que cette méthode ne permet d’atteindre que le capitalisme d’Etat (ex : régime soviétique).
C’est l’une des raisons pour laquelle il est préférable de revendiquer clairement le socialisme autogestionnaire, par opposition au socialisme d’Etat.
Non l’autogestion ce n’est pas la propriété "privée". Il s’agit bien ici de socialisme autogestionnaire, c’est-à-dire de la propriété sociale des moyens de production.
La propriété privée des moyens de production est forcément dans les mains d’une minorité puisque dans "privée", il y a bien l’idée de priver autrui de cette propriété. Sinon elle deviendrait propriété commune (=> communisme), ou sociale (=> socialisme), ou collective (=> collectivisme) ........
Pour les SCOP, merci pour le lien, il faudra que j’y jette un oeil plus attentivement. Ce genre d’initiative est à mon avis intéressant d’un point de vue individuel, mais insuffisant en rapport avec les drames sociaux et écologiques en cours.
Sans modifier le système radicalement à l’échelle mondiale, nous serons vite rattrappés par des crises violentes : désastres écologiques, crise financière, émeutes de la faim, violences diverses etc...
PS : Sur le sujet de la propriété privée (et alentours), je vous encourage fortement à lire "Les Dépossédés" de Daniel Bensaïd. Un excellent bouquin pour réfléchir sur la question.
Ajoutons que si la LCR refuse le terme d’antilibéral au profit de celui d’anticapitaliste, c’est parceque ça sous-entendrait qu’il peut y avoir un "bon" et un "mauvais" capitalisme.
Or le capitalisme, c’est-à-dire la propriété privée des moyens de production, est par son essence même un système d’exploitation de l’homme, puisque le capitaliste s’enrichit sur le dos du travailleur, par le simple fait de posséder les moyens de production.
Le résultat est de déposséder les travailleurs du fruit de leur travail, mais aussi de la possibilité de décider eux-mêmes des orientations de la production.
On prive donc le peuple de pouvoir décider lui-même de ce dont il a besoin, et d’organiser son travail pour préserver sa santé, sa vie sociale, son environnement... On interdit par là-même toute démocratie réelle.
En mettant les moyens de production entre les mains de quelques capitalistes, la production est forcément orientée pour satisfaire les profits d’une minorité, au mépris des intérêts de l’ensemble de la population.
Bref, l’utopie d’un capitalisme "propre", social et écologique... reste clairement une utopie inaccessible et impossible. Il n’y a donc que deux solutions : soit on va dans le mur, soit on rompt avec le capitalisme.