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« J’observai que quand un grand ruisseau de la Mémoire en approchait un plus petit de l’Imagination, il éteignait aussitôt celui-là ; mais qu’au contraire, si le ruisseau de l’Imagination était plus vaste, il tarissait celui de la Mémoire. » (S. de Cyrano de Bergerac)
Supprimer la mémoire collective dissout la nation, laquelle fait alors place au troupeau. Peut-être est-ce cela que cherchent les meneurs occultes du jeu, aux fins d’assurer plus facilement leur domination sur les ilotes modernes dont ils rêvent ?
Dans la Tradition Arabe, Alexandre est désigné sous le nom de « El-Iskandar Dhûl-Qarnein », c’est-à-dire « Alexandre aux deux cornes » (ou « le bicornu ») ; c’est l’épithète des conquérants « qui ont subjugué les deux extrémités du monde, l’Orient et l’Occident ».
Avant lui, Ram, dont le nom est resté dans l’histoire comme celui d’un formidable perturbateur, eut le même surnom. C’est pourquoi Alexandre est le second vainqueur de l’Asie dans la mémoire des Orientaux.
Au sujet du mot « corne », rappelons qu’il est originellement le nom donné aux hémisphères cérébraux ; quand la corne s’élève vers les lobes frontaux, l’intelligence augmente ; quand elle s’abaisse vers l’occiput, l’esprit s’affaiblit. C’est avec la corne abaissée que seront représentés les démons. On ne représentera les diables avec la corne relevée qu’au Moyen Age et par esprit d’opposition.
Les noms « corne », « crâne », « corniche » ou bien « couronne » (en latin CORONA ; Kether en hébreu), se rattachent à la racine indo-européenne KRN (d’où kronos, kernunnos, etc.) qui exprime essentiellement les idées de « puissance » et d’« élévation » ; dans le mot arabe « qarn » (corne) et les mots hébreux « qérén » (rayon de lumière) et « qâran » (rayonnement, irradiation), dont la racine sémitique proche de KRN est QRN (remarquons que le mot « corne » a aussi pour racine HRN, d’où le mot anglais « horn »), nous retrouvons, d’une part, les idées d’« élévation » et de « luminosité » et, d’autre part, celle de « courbure » évoquant le déplacement circulaire ou l’idée de cycle et, plus ordinairement, de « siècle ». Cette dernière signification entraîne parfois, chez certains, une curieuse méprise, croyant que l’épithète « dhûl-qarnein » appliquée à Alexandre veut dire que celui-ci aurait vécu « deux siècles ». En parlant de cycle, observons que, à l’intérieur même des racines sémitiques, QR et KR se font écho sur les points d’importance fondamentale. En effet, alors que le QR arabe évoque la « mémorisation » (à rapprocher du terme « QR code » actuel) et la « commémoration », le KR hébreu indique précisément « conserver la mémoire des choses » donc « se rappeler », c’est-à-dire « revenir sur soi ».
Dans le cadre du souvenir ou de la mémoire, « Dhikr », en arabe, n’est-il pas un retour que l’on fait sur soi, ce que fait également un cycle ?
Remarquons que « Dhikr » est l’anagramme de « Khidr », personnage aussi mystérieux qu’important de la tradition ésotérique islamique. On le dit « Maître des Afrâd » (les Solitaires).
Notons encore qu’une des « techniques » utilisées pour le travail « intérieur », est désignée en grec par le terme « Mnêmê », « mémoire » ou « souvenir », qui est exactement l’équivalent de « Dhikr ».
En s’abreuvant aux sources limpides de Mnémosyne, Gardienne de la Tradition et de ses filles, les Muses, ou en se rattachant à la « Voie Mariale » des Afrâd, l’être humain peut arriver à s’orienter dans le « Labyrinthe », et même arriver à en sortir.
Dans les Mystères, la danse des jeunes Crétoises imitait les détours du Labyrinthe.
NB : L’atavisme, c’est ce que dans les religions orientales on appelle le Karma (parfois nommée réincarnation (*) ou transmigration), c’est la somme de tous les actes du passé nerveux. L’atavisme, cette suggestion qui nous vient de l’ascendance, et semble être hors de notre conscience actuelle, nous suggère des actions que notre raisonnement n’a pas prévues et pesées, elle fait de nous, au moral, des automates, agissant en dehors du domaine de notre vie consciente actuelle. Les convictions acquises par nos aïeux dans le cours de leur évolution, qu’elles soient vraies ou fausses, nous dominent à notre insu, sollicitent notre adhésion, créent en nous une suggestion que notre moi conscient discute souvent et même rejette comme un facteur d’erreur. La substance nerveuse possède la propriété de garder presque indéfiniment les traces de tout ce qui l’a impressionnée une fois. C’est ce qui explique la mémoire. La moindre de nos actions s’enregistre dans notre substance médullaire et, pour peu qu’elle se répète, s’y grave. C’est pour cela que ce qui est difficile au début devient facile, puis spontané, puis involontaire. Cette loi contient toute l’histoire de la mentalité humaine, elle explique la persistance des habitudes ancestrales.
(*) « le mot sanscrit « Karma », dérivant de la racine verbale « kri », faire (identique au latin creare), signifie simplement « action », et rien de plus ; les Occidentaux qui ont voulu l’employer l’ont donc détourné de son acception véritable, qu’ils ignoraient, et ils ont fait de même pour un grand nombre d’autres termes orientaux. » (R. Guénon, La Gnose, Les Néo-Spiritualistes, note de bas de page)
LIEN
LE LIVRE D’ESTHER (Hadassah de 167 à 164)
Ce livre, rédigé en Perse, est un roman dont voici le sujet : Une belle Israélite, cachant sa nationalité, devient l’épouse du roi de Perse, Ahasvérus. Elle a un tuteur, Mardochée, qui l’aide à entraver tous les plans du favori du roi, Haman, qui avait décidé la ruine des Israélites. Mardochée prend la place d’Haman et venge les Israélites. Son triomphe est célébré par des réjouissances et des festins.
Dans la traduction grecque du livre d’Esther, on a fait des additions. Dans le verset 14 du cantique, il est dit « que les Juifs n’ont plus de princes et que le sacrifice a cessé ». C’est sans doute des Israélites qu’il s’agit. Car des Juifs il est dit : « Ce peuple que trouble seule la synarchie » (le gouvernement en commun).
Mme Butler, qui s’occupait d’exégèse, a fait remarquer que le second livre d’Esther a été exclu du canon de la Bible parce qu’il était à l’éloge de la Femme. On a laissé le premier livre parce qu’on y a trouvé une femme s’humiliant devant son mari, ne vivant que pour le servir. Mais on a déclaré apocryphe le second livre où la Reine se révolte contre la tyrannie de son maître et se montre enfin telle que doit être une vraie Femme.
Et Mme Butler demandait que tout cela soit révisé à un point de vue plus équitable et plus libéral.
« Celui qui connait la valeur des femmes et le secret qu’elles recèlent ne pourra s’empêcher de les aimer ; et l’amour qu’on leur porte fait partie de la perfection de celui qui a la connaissance de Dieu, car c’est un amour divin. » (Ibn Al ‘Arabî, Fusûs al Hikam)
Origine secrète de la Bible : Pour comprendre l’effet que produisit l’apparition d’un livre à un moment donné, il est indispensable de connaître toutes les circonstances de la vie d’un peuple au moment même où ce livre parut.
C’est parce qu’on a négligé cette étude préalable que la vérité n’a pu se faire jour dans le dédale historique. Les prêtres des diverses religions ayant travaillé, les uns après les autres, à nous cacher le régime religieux qui avait existé avant leur domination, et le public s’étant habitué à considérer les écrits des théologiens comme une source véridique, on était arrivé à ignorer complètement la partie la plus importante de la vie des sociétés humaines, celle pendant laquelle se produisirent les événements les plus considérables et qui vit naître les institutions les plus importantes.
On avait surtout pris soin de nous laisser ignorer les luttes formidables qui firent sombrer le régime primitif, que nous ne connaissons guère que par les traditions vagues d’un Âge d’Or fabuleux.
On nous avait montré l’entrée de l’humanité dans le cycle ténébreux que les Hindous appellent « Kali-Youga » (âge noir) comme le commencement de l’histoire, alors que cette date fatale ne fut, en réalité, que le commencement de l’erreur avec son triste cortège de conséquences désastreuses : le mal, la misère, la guerre.
L’Âge d’Or, c’est la longue période pendant laquelle l’humanité vécut sous le régime du Matriarcat.
La religion de cette époque, la Théogonie ou Théosophie, comprenait l’enseignement des lois de la nature donné par des Prêtresses, alors que le culte n’était encore que la religion naturelle, c’est-à-dire l’hommage rendu par l’homme à la Déesse, nom générique de toutes les femmes supérieures et qui n’indiquait alors que les qualités morales inhérentes au sexe féminin. Pas de surnaturel ; partout les mêmes principes, c’est-à-dire les mêmes commencements, avaient pour base la nature même, encore inviolée.
Si on a pu dire qu’Israël est le peuple choisi, cela voulut dire primitivement le sexe choisi.
La maison d’Israël, c’est la puissance féminine, ce sont les fidèles de la gynécocratie.
On sait aujourd’hui que ce régime a duré jusqu’au VIIIème siècle avant notre ère et que c’est pendant sa longue durée que régna la vérité dans la religion et la justice dans la vie sociale.
Mais l’homme s’est révolté contre la Femme et contre sa loi, il l’a attaquée, et la lutte, une fois commencée, a grandi, elle est devenue formidable, et nous allons voir, dans l’histoire qui va suivre, les grandes femmes d’Israël soutenir de longues guerres dans l’agonie de leur puissance. C’est ce grand événement qui fait le fond de la Bible, et ainsi elle apparaît comme un livre du plus grand intérêt, digne du grand respect qu’on lui accorde ; l’histoire qu’elle renferme est bien réellement l’Histoire sainte.
NB : LOUIS XIV (règne de Mme de Maintenon)
Ce roi n’avait ni but, ni plan, ni connaissances étendues. Pas non plus un ministre capable de le seconder. Il faisait la guerre par goût et ses conquêtes par vanité. Il avait des ministres adulateurs ou faibles de conceptions : Louvois, Colbert, qu’on cite, étaient des médiocres, « ils auraient pu, tout au plus, servir de secrétaires à un premier ministre ».
Mme de Maintenon domina son âme, fit naître une atmosphère de moralité, et des formes élégantes dans une cour voluptueuse. Le roi suivait ses inspirations parce qu’il les savait solides et prudentes.
Sa vie fut partagée en deux parties : l’une ténébreuse et misérable pendant laquelle il fait des sottises, telle la révocation de l’Édit de Nantes, l’autre choisie et brillante, celle pendant laquelle il écoute les conseils de la raison froide d’Une femme intelligente.
Après la mort de Mme de Maintenon, qui pendant sa vie avait comprimé les abus, empêché les excès, forcé la cour et la ville à s’envelopper d’une haute moralité, tout cela s’évanouit et le monde fut envahi par une licence audacieuse qui bientôt ne connut plus de bornes. Le duc d’Orléans, régent de France, pressé par des besoins de finance, adopta le système de Law sur le papier-monnaie ; les billets de banque se multiplièrent au delà de toute imagination, ce fut un bouleversement financier et des ruines formidables.
DE L’ISRAÉLISME AU JUDAÏSME
ISLAMISME, ISMAÉLIENS, ARABES ET TOUAREG
FIN DU 4ÈME SIÈCLE : DU MOYEN ÂGE À LA RÉVOLUTION
À la fin du XIXème siècle, Saint-Yves d’Alveydre faisait référence à un « système synarchique ». Le terme « Synarchie » signifie proprement « gouvernement avec principes ». La Synarchie est une forme de gouvernement où les hommes qui disposent du Pouvoir sont subordonnés à ceux qui disposent de l’Autorité ; il s’agit là d’une organisation humaine dont on peut trouver les origines dans l’antique organisation sociale gouvernée par une hiérarchie naturelle dans laquelle le Pouvoir Temporel était subordonné au Pouvoir Spirituel. En effet, l’ordre dans la société traditionnelle c’est aussi la structuration de la communauté en plusieurs fonctions ou castes (base naturelle de l’organisation synarchique). Cet aspect est aujourd’hui, en Occident notamment, méconnu et incompris. Pourtant cette organisation pleinement organique d’une société, procure de remarquables et d’irremplaçables bienfaits : la stabilité, le savoir-faire de chaque fonction, le respect des autres castes qui ont besoin les unes des autres, partant la solidarité, la confiance et le respect des différences qui sont comprises comme des complémentarités et non des oppositions. Elle permet à des groupes humains différents de coexister le plus harmonieusement possible, sans que l’un empiète sur les autres et déséquilibre l’ensemble pour son malheur. À propos de la « Synarchie » dont parle Saint-Yves d’Alveydre, précisons qu’elle n’a rien de commun avec ce dont on parle ordinairement, et à quoi il semble bien que ceux qui en sont la cause aient donné le même nom tout exprès pour créer certaines confusions. C’est ainsi que la Synarchie s’oppose à tous les gouvernements qui fonctionnent en « Anarchie », c’est-à-dire sans principes, défaut que l’on trouve à la base de toutes les sociétés occidentales modernes et qui permet aux ambitieux les plus rusés ou les plus forts de s’emparer du pouvoir, au besoin en se servant du suffrage universel comme paravent, mais en le méprisant quasi ouvertement dans les « discussions secrètes » d’où dépendra le sort de la Nation. Beaucoup de gouvernés s’imaginent donc qu’ils disposent du pouvoir parce qu’on leur donne un bulletin de vote et qu’on parle de suffrage universel. Mais ils s’aperçoivent bientôt que le système fonctionne à l’encontre de leurs vœux. Cela tient à ce que l’autorité ne se délègue pas, parce qu’elle s’exerce, et appartient à celui qui est capable d’enseigner les autres, parce qu’il est plus avancé dans la « voie de l’initiation ». Mais les « techniciens-profiteurs » du suffrage universel politique et de la démagogie électorale passionnelle se gardent bien de répandre des notions de cet ordre ; en revanche, ils étouffent les grands penseurs soit par la calomnie, soit par une conspiration du silence, qui constituent un véritable assassinat intellectuel. Si malgré tout, un gêneur arrive à répandre sa doctrine, les « gênés » peuvent avoir recours à l’assassinat physique.
Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil écrit que « C’est d’une part l’héritage de la « Terreur », d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. ». Précisons que le mot « terrorisme », d’origine française, est apparu pour la première fois en 1794.
Simone Weil nous fait subtilement remarquer que : « Même dans les écoles, on ne sait plus stimuler autrement la pensée des enfants qu’en les invitant à « prendre parti », pour ou contre. (…) Presque partout, et même pour des problèmes purement techniques, l’opération de « prendre parti », de « prendre position », « pour ou contre » s’est substituée à l’obligation de la pensée. C’est là une lèpre qui a pris origine dans les milieux politiques et s’est étendue à travers tout le pays presque à la totalité de la pensée. Il est douteux qu’on puisse remédier à cette lèpre qui nous tue sans commencer par la suppression des partis politiques. »
« Les partis, dit Simone Weil, sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
Dans « Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda », Noam Chomsky explique que dans la société démocratique les citoyens sont divisés en deux grandes classes : l’étroite classe spécialisée (appelée Superclasse mondiale ou Hyperclasse), celle à qui revient la gestion des affaires générales, et les autres, c’est-à-dire la grande majorité de la population, que Walter Lippmann désignait par l’expression de « troupeau sauvage ». Noam Chomsky souligne que le « troupeau » n’est consulté qu’en période électorale pour entretenir chez les « moutons » l’impression de vivre en démocratie et non pas dans un état totalitaire. Une fois que la classe spécialisée est élue, le « troupeau » redevient spectateur, et même, il reste stupide, obéissant et passif, et on le traite à nouveau comme un gamin de trois ans, irresponsable par définition et incapable de connaître ce qui est bon pour lui.
René Guénon va même plus loin et dit, et explique (dans « La crise du monde moderne »), que la « démocratie », que l’on définit comme le gouvernement du peuple par lui-même, est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre, mais que la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion, dit-il, qu’on a inventé le « suffrage universel ».
Le « suffrage universel », rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette « masse » éminemment « plastique », est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, grâce au « programme » scolaire ou universitaire « imprimé » dans les esprits, à l’aide d’une propagande et autres suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la PEUR, ce véritable « fonds de commerce » des « puissances d’argent » (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.), y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C’est ce qu’on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses, pour la plupart subventionnés (stipendiés serait plus juste), tels que la presse écrite, la TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc., aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n’est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix.
On comprend, alors, pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
Toute élévation du type humain demande un régime aristocratique. La démocratie avilit en abaissant les bons, c’est une tyrannie qui s’exerce par un mouvement de traction morale, de bas en haut ; elle fait descendre, elle empêche les meilleurs de s’élever, elle abat les têtes qui dépassent le niveau des médiocres, empêchant ainsi l’éclosion des types supérieurs, elle supprime le respect et rend les petits insolents. Ce n’est donc pas pour rien que « démocratie » s’oppose à « aristocratie », ce dernier mot désignant précisément, du moins lorsqu’il est pris dans son sens étymologique, le pouvoir de l’élite. Aussi, une élite véritable, qui ne peut être qu’intellectuelle, n’a rien de commun avec la « force numérique » sur laquelle repose la démocratie ; c’est pourquoi la démocratie ne peut s’instaurer que là où la pure intellectualité n’existe plus, ce qui est effectivement le cas du monde actuel.
NB : Après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire, mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des « puissances d’argent ».
Dans le contexte actuelle du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l’ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l’apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contrepouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c’est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections. Des élections auxquelles on vous encourage toujours vivement de participer, et qui légitiment, grâce au leurre du « suffrage universel », toutes les actions à venir de ceux qui les gagnent.
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Une histoire de « Castes » et « d’Ordres »
La pierre fondamentale de l’ordre social dans l’Inde, c’est la division en castes.
La première origine des castes (base naturelle de l’organisation synarchique) se trouve dans la primitive religion naturelle. Religion signifie « relier », pour se relier, il faut observer les rapports mutuels des êtres différents : masculin et féminin ; violer cette loi en nivelant les sexes que la nature a faits dissemblables, c’est créer le désordre.
Primitivement, au-dessus des divisions masculines se trouvait le sexe féminin, sexe spirituel, sexe à part. C’est ce qu’indique, dans la tradition hindoue, le mot « Hamsa », donné comme le nom de la caste unique qui existait à l’origine, et qui désignait un état qui est « ativarna », c’est-à-dire au-delà de la distinction des castes actuelles. C’est pour cela que l’on disait : les « Dêvas et les hommes », ce qui plus tard est devenu les « Dieux et les hommes ». Cette division si naturelle de l’humanité suivant les facultés de chacun avait donné tant de force à la primitive organisation sociale, qu’elle fut la base réelle du bonheur de tous, résumé dans ce beau titre : « l’Âge d’Or », et de la grande civilisation qui dura si longtemps et qui fut le fonds dans lequel toutes les nations ont puisé.
La première caste était donc celle des Dêvas. Toute femme y participait, parce qu’elle représentait le privilège de la nature féminine, et non des facultés spéciales. Cependant, au sommet de la caste divine étaient les grandes Déesses, puis les Prêtresses qui dirigeaient la vie morale, qui instruisaient les enfants, qui étaient les éducatrices, celles qui dirigent et éclairent la vie humaine.
C’est la prétention à l’égalité qui germe dans le Cœur des envieux, des niveleurs, qui causa tous les désordres dont l’humanité eut à souffrir dans les temps d’erreurs et de despotisme.
C’est après la séparation des sexes que les hommes sont divisés en trois catégories, qui représentent les degrés de l’Initiation dans les anciens Mystères.
Dans la revue « La Gnose » et dans une note de bas de page liée à l’article « L’Archéomètre », René Guénon rappelait ceci : « Du blanc, du rouge et du bleu, symbolisant les trois premières castes, on voulut, lors des événements qui précédèrent immédiatement la Révolution française, faire les symboles respectifs des trois classes correspondantes de la nation : Clergé, Noblesse et Tiers-État (et c’est là l’origine véritable du drapeau tricolore de la France) ; mais, malheureusement, ces classes n’avaient aucun des caractères des véritables castes. C’est également sur les trois plans correspondants que l’on doit comprendre les trois termes : Liberté (spirituelle et intellectuelle), Égalité (morale ou sentimentale), Fraternité (sociale au sens purement matériel) ; il ne faut pas oublier que ces trois mots constituèrent une devise maçonnique, c’est-à-dire une formule initiatique, avant d’être livrés à l’incompréhension de la foule, qui n’en a jamais connu ni le sens réel, ni la véritable application. »
À Propos de Maçonnerie, il est utile de préciser qu’il ne faut pas faire de confusion entre la Maçonnerie moderne dite « spéculative », issue de la rédaction des Constitutions de la Grande Loge d’Angleterre publiées en 1723, et la Maçonnerie ancienne dite « Opérative » qui trouve son origine dans les « Mystères », c’est-à-dire dans un enseignement donné dans le secret pour continuer à expliquer les lois de la Nature. Aussi, c’est cette dernière, et non la « spéculative », qui a toujours été visée et/ou interdite par certains régimes totalitaires. Précisons au passage que, dans les Mystères antiques, l’« Initié » prenait un autre nom en même temps qu’il s’intitulait « Mâo Soon » qui, en grec, signifie : « Je cherche ce qui est sûr », c’est-à-dire la Vérité. C’est de ces deux mots « Mâo Soon » qu’on fera plus tard « Maçon ». Le terme « Maçonnerie » viendrait de « Mesouraneo » (Je suis au milieu du ciel).
NB : Au sujet des Mystères Druidique, dans la Grande-Bretagne et dans la Gaule, on faisait des initiations symboliques dans des endroits circulaires ou ovales, destinés à représenter l’œuf d’où tout vient.
Les lieux d’initiation étaient découverts ; les cérémonies se faisaient à ciel ouvert.
On devait les construire avec de la terre et des pierres brutes, non souillées par un outil métallique. Les métaux, le fer, étaient en abomination, parce que c’étaient les hommes ennemis qui les travaillaient et qui les faisaient servir à des arts abominables, à des crimes.
Les initiés portaient une chaîne spéciale qui les faisait reconnaître et admettre dans les lieux secrets.
La principale époque d’initiation était le 1er mai, le mois de Maya. Il était défendu de consigner par écrit les rites et les doctrines secrètes.
Les mystères avaient trois degrés :
1°) Les Bardes.
2°) Les Faids ou Vates.
3°) Les Druides.
Au premier degré, l’aspirant était revêtu d’un vêtement tricolore représentant les couleurs sacrées :
- blanc, symbole de lumière,
- bleu, symbole de vérité,
- vert, symbole d’espérance.
Au deuxième degré, il était habillé en bleu.
Au troisième degré, quand il avait triomphé de tous les obstacles et était arrivé au sommet de la perfection, il recevait une tiare rouge et un manteau flottant d’une blancheur éclatante.
Dans les dialectes celtiques, ce manteau blanc semble conférer la sagesse, et on confond le mot blanc et les mots sage, spirituel, savant. On dit encore en allemand weiss (blanc) et wissen (savoir). En anglais, white (blanc) et wit (esprit), wisdom (sagesse).
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