autre élément de réponse à Pierrot quant au caractère valide et équilibré de la décision de la commission, réponses de Chantal Jouanno, secrétaire d’état à l’écologie, à des questions du journal Le Parisien :
Pourquoi estimez-vous que la Commission européenne n’a pas respecté l’avis des Etats membres en autorisant cette pomme de terre OGM ? CHANTAL JOUANNO. En 2008, la France et ses partenaires européens ont demandé à la Commission européenne de changer radicalement ses procédures d’expertise avant d’autoriser la commercialisation d’une semence génétiquement modifiée.
Or, rien n’a encore été fait dans ce sens. Il est exaspérant et totalement anormal que la Commission européenne s’assoit ainsi impunément sur ce qu’exigeaient les chefs d’Etat de l’Union en autorisant ce nouvel OGM. Et c’est une hérésie de croire que l’on peut passer en force sur ce dossier, contre l’avis des pays membres de l’Union et de leur opinion publique.
Mais que reprochez-vous exactement à l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA), chargée d’évaluer la dangerosité des OGM ? Ils ne s’intéressent qu’aux conséquences sanitaires des OGM, sans tenir compte de leur impact environnemental à long terme, des risques de contamination du sol ou des conséquences néfastes de ces plantes pour d’autres espèces. Nous ne reconnaissons par leurs expertises, car nous estimons que leurs avis sont partiels. Non seulement ils n’effectuent pas eux-mêmes les études, mais fondent leur avis sur les analyses fournies par les semenciers eux-mêmes. Or, ce qui garantit l’indépendance d’une analyse, c’est le fait qu’elle soit pluraliste et contradictoire. Ils devraient davantage s’ouvrir sur l’extérieur.
« Pour ce que j’ai lu, il me semble que les OGM récemment autorisés par la Commission européenne aient fait l’objet de longues études (quasiment équivalentes à l’autorisation de mise sur le marché de médicaments) qui démontrent l’absence de risques sanitaires. »
Comme cela a été relevé par Corinne Lepage, ancien ministre de l’environnement de Jacques Chirac et députée européenne, les études sur lesquelles s’appuie l’EFSA (l’autorité sanitaire européenne) ont été conduites par les industriels concernées et sont non publiques (confidentiel industrie), de sorte que je vois mal comment on peut évaluer leur qualité. Inversement, je cite toujours Mme Lepage, plusieurs études publiées dans des revues scientifiques de bon niveau et qui pourraient conduire à remettre en cause la conclusion de l’EFSA... ne sont même pas évoquées ou mentionnées dans le rapport de l’EFSA.
Enfin il ne faut pas oublier qu’en juin 2009 l’EFSA n’avait pu produire un avis similaire à celui rendu cette semaine... parce que deux de ses experts s’étaient opposés à ses conclusions, pour la première fois. Il sera intéressant de savoir quel élément nouveau a conduit à un changement...
A tout hasard : l’EFSA a lancé des consultations publiques sur des sujets tels que les effets allergènes des OGM, l’évaluation des risques des OGM et les méthodes statistiques d’évaluation de l’effet de pesticides, voir en
Vous pouvez reprocher de tronquer une phrase, mais pas en tronquant vous-même le discours pour en oublier des passages très très critiquables comme par exemple « Quel est le problème ? C’est la réglementation. Il faut libérer l’offre. » , tandis que le même annonce maintenant qu’une « réflexion va être engagée sur le plan de l’urbanisme pour qu’une catastrophe de cette nature ne se reproduise plus », autrement dire... qu’on va durcir la réglementation..., car « Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison. […] On ne peut pas transiger avec la sécurité. De mon point de vue, la sécurité est prioritaire. »
La phrase complète de l’an dernier (enfin jusqu’au passage sur les zones inondables) est « Quel est le problème ? C’est la réglementation. Il faut libérer l’offre. Pour libérer l’offre il faut déréglementer, élever les coefficients d’occupation des sols et rétablir la continuité du bâti dans les zones denses, permettre à chaque propriétaire d’une maison individuelle de s’agrandir, d’ajouter une pièce ou un étage, rendre constructible les zones inondables pour des bâtiments adaptés à l’environnement et au risque... »
En passant : j’ai du mal à imaginer comment on peut avoir en toute sécurité une maison, même bien construite, dans une zone où l’eau peut monter de - disons - 1,5 m. Ou alors on peut construire mais il est interdit à des familles avec des enfants jeunes, à des personnes âgées, à des familles avec un handicapé d’aller y habiter ? Mais sans réglementation bien sûr...
N’est-cce pas la même personne qui en 1986, en tant que porte parole du gouvernement, avait annoncé que « le nuage de Tchernobyl s’était arrêté aux frontières » ?
à Salade75 qui écrit « Le système que nous défendons n’est pas conçu pour élire les plus responsables des citoyens. Il est conçu pour élire les plus démagogues et / ou les plus malins. »
Vous avez - trois fois hélas - mis le doigt sur le triste état de notre système, avec une circonstance aggravante en France : notre système étant très bonapartiste, un système tend vers la monarchie ou la féodalité élective (de même que Sarkozy n’a guère de contre pouvoir face à lui pour le retenir, un maire peut faire ce qu’il veut sans guère de contre pouvoir... sauf le préfet). Cela fait que non seulement on élit les plus populistes, les plus démagogues, mais ensuite ils peuvent vraiment nous emmener au fond du trou sans guère de frein....