J’ai travaillé 5 ans en Chine. Certains de mes étudiants avaient participé aux manifestations sur la place Tian’anmen. D’autres y avaient perdu un ami ou un membre de leur famille. Voici ce qu’ils m’ont expliqué en 1996, à l’université de Shanghai.
La vie quotidienne en Chine communiste est passablement dure. Les restrictions imposées par leur démographie et les ressources limitées du sol rendent la vie austère. Cette condition est généralement acceptée stoïquement par le peuple qui a conscience que l’effort général se fait pour le bien de tous. Mais cela les rend en même temps très sensibles à tout forme de favoritisme. En Chine, n’ont accès aux meilleures universités et aux plus hauts postes que les plus méritants. Théoriquement du moins. Le plus souvent, les fils de dirigeants du Parti Communiste sont enrôlés d’office dans l’université de leur choix pour se voir par la suite attribués un poste de dirigeant ou de haut fonctionnaire. Ils se retrouvent ensuite dans des appartements de luxe, ont 2 ou 3 enfants sans avoir de problèmes et se promènent avec leurs chiens dans les rues, toutes choses normalement interdites.
Cela peut paraître peu de chose à un occidental, mais c’était totalement intolérable pour ces jeunes chinois. Ce qu’ils lisaient au micro sur la place Tienanmen, c’était, non pas les droits de l’homme, mais les noms de tous ces passe-droits. Par la suite, ils ont évoqué le manque de liberté d’expression et ont ajouté une statue de la liberté en symbole de provocation.
Alors pourquoi les tanks et tout ce massacre, plutôt que des hélicoptères avec des gaz lacrymogènes comme je l’avais suggéré ?
Un des grands faits du communisme a été de stopper net les guerres entre les différentes parties de la Chine. Dans ce pays, pour prétendre au pouvoir, un chef doit en avoir la stature. Avec cette manifestation, Den Xiao Ping était en train de perdre la face. Et ce d’autant plus que Gorbachev, invité du gouvernement, avait dû rompre ses entretiens et partir au vu de l’ampleur de la situation. Une démonstration de force et d’intransigeance était nécessaire pour garder le contrôle, non pas des manifestants, mais du pays tout entier.
Pour que l’image soit complète, il faut savoir que les manifestants avaient été prévenus que les chars arrivaient et qu’ils s’exposaient à une mort certaine. Ils sont donc restés en connaissance de cause.
Cela m’a été expliqué il y a une douzaine d’années par de brillants jeunes gens qui détestaient leur gouvernement, mais qui en comprenaient néanmoins les devoirs. Même si la situation de la population en Chine est aujourd’hui différente, cet aspect particulier est toujours tout aussi vrai : la Chine est un pays qui n’est stable que de par le joug des dirigeants communistes. Que ceux qui prônent toutes ces exactions contre les jeux et le peuple qui les accueille se posent la question du résultat de l’humiliation commencée maintenant et qui s’ensuivra alors. La diplomatie internationale n’est pas un sport de café du commerce, surtout quand il s’agit d’une culture aussi éloignée de la nôtre.
Les participants à ce forum d’AgoraVox sont parmi les rares à comprendre que le vrai problème n’est pas dans le danger potentiel des OGM, mais dans le brevetage du vivant. Monsanto veut contrôler le marché alimentaire mondial, pas moins. Ils n’y sont pas encore arrivés, mais ils avancent dangeureusement. Bientôt, le prix et l’approvisionnement des denrées alimentaires pourrait dépendre essentiellement du bon vouloir de Monsanto. C’est en cela que les OGM sont surtout un danger. La presse, en insistant si lourdement sur cet aspect émotionnel d’une possible nocivité des OGM fait oublier cet aspect. Soit dit en passant, quand je vois à quel point notre brave et innocent José Bové appuie également en ce sens, qu’à la place de Monsanto, je financerais discrètememnt ses activités.
On a encore vu récemment un exemple qui montre que les gouvernements vont dans le sens de cette multinationale : en Amérique du Nord, la loi prévoit que si un champ contient une seule graine brevetée, alors la récolte entière appartient à Monsanto, qui réclamera en outre des dommages et intérêts. Plusieurs fermiers ont été ruinés de cette façon. Mais cela n’est rien comparé aux conséquences d’un monopole mondial sur l’alimentaire par une multinationale.
L’histoire est bien pensée dans son côté provocateur. Mais, là où c’est hallucinant, c’est la quantité de gnoufs qui sont tellement pris par l’histoire qu’ils en oublient que c’est une fiction qu’ils viennent de lire. Toutes ces démonstrations d’incapacité d’analyse laisse augurer avec quelle facilité ces gens sont manipulables par tout politicien avisé.
Tant que l’e-Book sera créé et géré par des financiers, on aura un produit sans âme destiné à vous pomper du fric. Il suffit de constater que la plupart des e-Book se vendent au prix de la version papier, c’est déjà un signe. Encore plus que pour la musique, les auteurs n’ont plus besoin des maisons d’éditions. Ce qu’il faut, c’est que les écrivains se rassemblent et produisent, eux, et non pas les vautours de la finance et du marketing, un modèle économique viable basé sur la vente directe via Internet. Je parierais qu’en y vendant les livres 10 fois moins chers, ils y gagneraient encore.
Si une telle association d’écrivains arrivait à créer un système respectueux du consommateur-lecteur, par opposition au mépris obscène affiché par les maisons de disques pour les fans de musique, on pourrait certainement arriver à quelque chose de viable. Les internautes, dans leur grande majorité, ne sont pas les pirates du Net que les industriels de la culture se plaisent à décrier.
Je dois néanmoins reconnaître que les éditions de poche représentent une approche démocratique de la littérature. Et aussi, que le livre a une patine et un toucher que n’aura jamais l’e-Book.
Rien ne presse donc. Mais cette évolution est inéluctable. Mieux vaut s’y préparer.
Pour éviter de trop tomber dans les clichés concernant les problèmes linguistique de la Belgique, quelques précisions :
Les flamands parlent flamand, pas néerlandais comme ces braves hollandais. Entre la côte de la Mer du Nord et le fond du Limbourg, il y a environ 200 dialectes flamands. Quasiment un par village... S’ils s’en tenaient à leur variante locale, les flamands auraient du mal à se comprendre. Aussi, ils utilisent le néerlandais, qui est en sorte une langue vernaculaire pour la Flandre entière et également celle utilisée par les médias flamands.
Si un wallon s’adresse à un flamand en néerlandais, on lui répondra en flamand. Comme pas mal de touristes français avisés, si je demande une consommation à Bruges, je le fais en anglais.
Bref, on demande aux wallons d’apprendre une langue parlée dans un seul pays de la planète : la Hollande. Certes, cette même langue est comprise par la partie nord du pays, mais elle n’est utilisée qu’en tant que langue vernaculaire, comme l’arabe dans les pays du magreb.
Vouloir à tout prix faire apprendre le flamand au Wallons est une manoeuvre vexatoire de la part de quelques politiques haineux qui se sentent humiliés par rapport à une époque dont eux seuls se souviennent.