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knail

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Microscopiques, macroscopiques, les questions qui grattent là où ça démange m'intéressent au plus haut point. Je me réjouis de la découverte de la valeur des choses qui en principe n'en ont pas et m'agace des revendications de celles qui pensent en avoir. Un peu compliqué je recherche une simplicité surtout pas trop frontale.

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  • Premier article le 17/05/2016
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Derniers commentaires



  • knail knail 4 avril 2018 13:39

    @Croa 
    Bonjour Croa,
    Le mécénat public et d’entreprises privées est très important, et même indispensable, en matière artistique. Aujourd’hui encore. En Belgique pour ne donner qu’un exemple que je connais par mon propre métier, des fonds sont automatiquement créés lors de la construction ou rénovation par exemple de logements sociaux, fonds alloués à des œuvres d’art. Des budgets d’achats d’œuvres d’art contemporain sont évidemment prévus non seulement pour les musées, mais également pour les bâtiments et lieux publics. A côté de ce mécénat direct, il y a évidemment aussi toutes les structures artistiques subsidiées, qui sont partout, quasiment jusque dans les moindres villages (Opéras, ballets, festivals, académies, concerts, spectacles, œuvres d’arts pour les bâtiments ou lieux publics, paysagiste, urbaniste, architectes, architectes de jardin, d’intérieur, designers etc.) . Quand aux droits d’auteur, j’ai déjà répondu ailleurs, c’est une chimère, à moins d’être archi célèbre. La simple célébrité ne suffit déjà plus. Si dans mon entourage on parle d’éventuels droits d’auteur (en réalité on en parle à peu près jamais), c’est pour en rire ; c’est comme de parler des intérêts de votre compte d’épargne, ça rapporte, c’est sûr, et ça vous permet même d’en vivre .... si vous possédez des millions.
    Heureusement que la création artistique ne se limite pas aux quelques créateurs qui collectionnent les millions, nos sociétés seraient bien ternes et l’art réservé alors uniquement aux couches les plus privilégiées des hyper riches.
    L’art et la création artistique sont au contraire heureusement partout autour de nous et le résultat le plus souvent du travail de gens simples et modestes dont le labeur n’est pas toujours facile à défendre, loin s’en faut. Notamment parce que il est difficile d’admettre qu’avant de mettre en forme de la matière et de vendre son kilo de ferraille, il faut que quelqu’un ait réfléchi à la façon dont on allait le mettre en forme, et que cette métamorphose là est au départ un processus immatériel difficile à évaluer autant qu’il est indispensable. Le créatif est toujours en situation périlleuse de voir son travail accaparé par celui qui possède le moyen de produire ou simplement d’acheter sa pensée. L’architecte est parfois pour son client de peu de poids dés que l’entrepreneur débarque avec ses équipes et bulldozers, même si sans architecte il n’y a tout simplement ni projet, ni budget, ni chantier possible. La condition même de possibilité de l’existence d’une oeuvre, quelle qu’elle soit, ... c’est le processus créatif. Vous pouvez remplacer ’architecte’ par tous les métiers créatifs que vous voulez (à la nuance, de taille, que les architectes sont une profession organisée), la problématique reste identique : la difficulté de percevoir et d’accorder une valeur à un processus indispensable, qui requiert des gens pour qu’il existe, mais dont on suspecte régulièrement qu’il ne serait pas vraiment un véritable travail. Le créatif a donc une tendance à être injustement sanctionné socialement de par son statut paradoxal de travailleur, pour partie, de l’immatériel. Il suffit de lire les commentaires à cet article pour s’en rendre compte. Jamais vous ne liriez de tels commentaires à propos d’un terrassier ... et c’est tant mieux pour les terrassiers !



  • knail knail 4 avril 2018 12:16

    @Monolecte
    Merci à vous d’avoir soulevé cette problématique commune dont on parle peu et qui est souvent très mal comprise. Ce qu’un certain nombre de commentaires révèle d’ailleurs très bien.
    Le créatif indépendant à intérêt en tout cas à bénéficier d’une bonne résistance physique et mentale.
    Son statut très paradoxal crée autour de lui auras ou phantasmes mal placés qui ne correspondent la plupart du temps à aucunes réalités concrètes, et le desservent bien souvent. Ce n’est pas nouveau. On le perçoit bien ici encore dans certains commentaires méprisants. Il est important donc de communiquer.
    Bonne continuation à vous.



  • knail knail 4 avril 2018 11:44

    @oncle archibald Bonjour,
    Oui effectivement, c’est exactement ce que j’explique. En plus de faire son travail il faut souvent ferrailler pour récupérer son argent, ce qui est harassant. La vie du créatif indépendant est par nature aussi celui d’un soldat. Sinon, il est balayé. Prendre contact avec un avocat, le rémunérer, préparer les dossiers à lui transmettre, relire et analyser ses rapports pour être certain qu’il a bien compris la problématique, tout cela par écrit évidemment, les mois, voir les années de procédures (ce qui est la norme), les coûts que cela entraîne, tant financièrement qu’en temps et espace mental, inquiétudes etc. font que ce n’est que dans les cas les plus graves que l’on se résout à ce type d’action, du moins lorsque l’on est un simple indépendant. C’est évidemment la porte ouverte à tous les abus. C’est pourquoi je pense que les créatifs devraient s’associer afin que la facturation et les poursuites éventuelles soient réalisées par une coopérative dédiée, spécialisée. Certains pays, comme l’Italie, font cela de manière courante. Il faudrait le mettre en place en France et en Belgique.



  • knail knail 4 avril 2018 11:29

    @Wildbill Bonjour Wildbill,

    Ne fantasmez pas trop sur le mot « artiste ». Rien ne sert de se monter la tête comme vous le faites. C’est comme pour ’Dieu’, dites ’principe transcendant’  smiley Pour ’artiste’ pensez ’créatif indépendant’. Il sont partout : du dessin des paysages (paysagistes) à celui de vos routes, rues et quartiers (urbanistes), ponts, maisons et immeubles (architectes) , bagnoles et objets de consommation courantes (designers), coupes de vos vêtements, dessins de vos papiers peints et tissus, illustrations des livres de vos enfants, musiciens, peintres, sculpteurs, danseurs, acteurs, circassiens etc. Pour ma part j’y rajoute, tous les créatifs qui n’appartiennent pas directement au monde des arts traditionnels. Pour moi quelqu’un qui crée avec passion et indépendance une production de légumes de qualité, un mécanisme intelligent, c’est un artiste, comme un producteur de vin ou un restaurateur qui travaille la saveur de ses plats…

    Ce dont l’article parle, ce n’est pas une plainte concernant le statut de l’artiste en tant que tel, comme semble le percevoir bon nombre de commentateurs, ce qui serait sans grand intérêt, mais la façon dont son travail, ce statut particulier, sont considérés dés lors qu’il s’agit de le rémunérer ; du marchandage, souvent affectif en plus, auquel il est régulièrement soumis alors que l’on réclame pourtant son intervention ou sa production. A mes clients je dis qu’ils ne sont ni obligés de me choisir ni de travailler avec moi, qu’ils peuvent aller voir ailleurs… mais que s’il décident malgré tout de travailler avec moi ils doivent respecter les accords convenus. Ce n’est pas moi qui vais les chercher, mais eux qui viennent me demander de travailler pour eux. Si personne ne vient me chercher je ne vais pas me plaindre, je ne peux m’en prendre qu’à moi même.

    Il est bien évident que lorsqu’une entreprise de travaux publics débarque sur un chantier avec ses bulldozers, personne ne conteste qu’il y a là travail… Par contre, lorsque l’on considère les plans et plus encore les esquisses, les idées qui sont à l’origine de ces travaux, il en va tout autrement. Il n’est pas du tout évident de défendre la création d’idées, de concepts, de formes, de dessins, de sons etc. C’est à la base, principalement immatériel. Ca n’existe pas et une personne ’l’artiste’ la fait apparaître. Ce processus là est régulièrement déconsidéré, et régulièrement perçu par un certain public comme suspect, voir carrément comme un non travail. Bien souvent ce public mal informé pense que cela peut se faire le matin entre le premier café et la tartine grillée.. et que pour cela ça ne vaudrait pas grand-chose de plus que quelques miettes… Pas grand-chose de plus en tout cas que quelques minutes de réflexions. Un peu comme si vous payiez votre médecin uniquement les deux minutes au cours desquelles il pose son diagnostique ou rédige son ordonnance. La différence avec le médecin, que l’on accepte de payer sans trop rechigner, c’est que c’est principalement une assurance collective qui le rémunère, alors que pour un créatif indépendant, il est clair que vous payez entièrement de votre poche non seulement les deux minutes de génie (pour les génies) ou les nuits blanches des créatifs plus communs, mais également l’entièreté de leurs subsistances, comme pour n’importe quel autre travailleur. Sinon, l’existence même de personnes dont le rôle est de réfléchir, de créer serait tout simplement impossible. Lorsqu’un créatif est rémunéré c’est sa subsistance qui est en jeu. Lorsque l’on tente de retenir une partie de sa rémunération d’une façon ou d’une autre en profitant de la fragilité de son statut, du regard que la société pose sur lui, c’est une façon de lui dire qu’il ne mérite pas de vivre de son travail… ce qui est d’une grande violence. Violence pourtant commune que dénonce, justement, Monolecte.



  • knail knail 3 avril 2018 22:41

    @Croa
    Heu... Pardonnez moi, vous en connaissez beaucoup ? Tout ceux que je connais souhaitent avant tout être payé pour leur travail. Mis à part les situations les plus exceptionnelles, les droits, lorsqu’ils existent, ne rapportent quasiment rien... Lorsque vous publiez, par exemple, un guide bien foutu, original etc.. sur les quartiers de New-York (j’en sais quelque chose pcq ma soeur en a publié un récemment et elle m’a parlé des conditions financières prévues au contrat), vous le faites pour le plaisir, mais certainement pas pour gagner quelque chose. Ce que ça vous rapporte vous dédommage tout au plus de votre voyage et de vos frais. Aux artistes plasticiens de mon entourage on propose régulièrement des expositions comme des opportunités pour présenter leur travail : c’est en réalité surtout souvent une vitrine avantageuse pour les villes ou régions qui profitent parfois, sans aucun dédommagement, gratuitement de leur travail créatif sans mettre en oeuvre en contre partie un véritable travail de promotion, comme le fait une galerie. J’ai parfois l’impression qu’on les prend vraiment pour des idiots corvéables à merci pour améliorer le décor à l’oeil. Il faut vraiment être très courageux pour se plier à ces conditions de vie somme toute assez humiliantes. Mais comme le décrit l’article ci dessus, on considère que l’artiste travaille par vocation et passion, ce qui est vrai, sinon ce serait impossible de résister. N’étant pas, comme beaucoup, esclave plus ou moins consentant d’un métier qu’il déteste, il peut bien payer ce privilège de sa personne. Sa liberté ne doit être que d’esprit. Plus que cela, ce serait insupportable.
     Il y a aussi toutes sortes de fantasmes qui traînent à propos des revenus des indépendants de ces secteurs (du genre de celui que vous émettez et qui ne correspond pas à la réalité de la toute grande majorité, même de personnes déjà assez connues) ... ce qui n’aide pas et vient souvent en renfort des chantages auxquels nous sommes soumis... La réalité de tout cela est simple, nous ne sommes pas défendus par une structure commune et devons résister chacun seul à la dure loi des rapports de force, là où par exemple un fonctionnaire a derrière lui une structure énorme, la police, l’armée s’il le faut, pour aller quérir l’argent des impôts là où il se trouve. Ma famille d’employés, de militaires, de fonctionnaires est évidemment ébahie des anecdotes que je lui raconte : elle n’a jamais eu à se soucier d’être payée pour son travail, cela va de soi... Pas pour nous. Simplement récupérer son argent est un travail en plus du travail proprement dit, et c’est harassant.

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