Superphenix a été un prototype industriel dont la production a été bloquée pour des raisons administratives.
Il est clair que le fonctionnement de SPX a montré :la faisabilité à l’échelle industrielle, et a été riche d’enseignements.
Il y avait des problèmes de conception générale sur le mécanisme (barillet) de chargement déchargement qui ont rendu son exploitation chère. Le know How étant engrangé, EDF ne s’est pas battu "becs et ongles" pour le conserver. Il y a de nombreuses personnes qui travaillent sur le sujet actuellement.
"je ne vois que la maîtrise de la fusion nucléaire qui puisse nous sortir de l’impasse "
La "fusion" est une sorte de "serpent de mer", à l’origine une déclaration d’Igor Kourtchatov en Londres, la seule fois qu’il est sorti d’URSS. Cette affaire était de base une "arnaque" pour divertir les fonds de R&D occidentaux de développements militaires axés contre l’URSS. (avis de Guennady Messiats vice-président de l’Académie des Sciences de Russie). Et l’arnaque fonctionne toujours. Une très belle arnaque c’est celle où l’arnaqueur se prend lui-même au jeu, même mollement..
Dans les années 70 j’ai travaillé pour le Joint Européan Torus de Culham et déjà à l’époque on promettait un proto de réacteur vers 2010. Nous y sommes et quelques milliards d’euros plus loin on nous promet DEMO vers 2040...C’est une affaire dont la caractéristique est de fonctionner à "délais constant".
Le DoE a sorti , en mars dernier, une note estimative du prix du kWh suivant un "DEMO proto" et un "DEMO-Série", en supposant tous les problèmes scientifiques et technologiques résolus par ITER, et en se basant sur les prix au kilo des métaux, mises en oeuvre, électronique rapide, supraconductivité, consommables..etc.. et ils sont arriver à 3 fois un prix du kWh nucléaire actuel.
Du coût ils n’ont pas versé leur participation à ITER pour 2008, parait qu’elle va venir. Mais ils ont enfin "senti l’arnaque"..
Alors penser que la "fusion" peut être la panacée, certainement pas ; car ce serait de la bien plus haute technologie que la technologie nucléaire actuelle et les pays aptes à être doté d’un DEMO se compteraient sur les doigts d’une seule main.
Pour clore sur le sujet, ma position sur : fallait-il faire ou ne pas faire ITER ? (ce n’est pas le sujet de la discussion mais comme on y est je termine).
Je pense qu’effectivement il faut faire ITER, pour au moins démontrer par l’absurde que la voie est sans issue réelle.
Imaginez que le Général Patton ait emporté l’idée d’aller continuer la guerre contre les Soviets en 1945, il y aurait eu la grande déprime mondiale du système communiste détruit par l’extérieur. Là on moins a vu que ce système était capable d’imploser tout seul. Pour ITER il faut le faire. De fait réunir un max de scientifiques de tous horizons en leur donnant des moyens ils vont bien nous inventer des choses très utiles au passage. Un peu comme le CERN qui pour gérer ses document a mis en place le système RENATER qui est l’ancêtre du Web, et rien que pour cette développement je trouve que cela justifie l’existence du CERN en dehors de l’existence ou non des petites particules fondamentales.
"En toute hypothèse, il semble bien que le nucléaire soit incapable de compenser le déficit énergétique qui a débuté"
A l’échelle mondiale c’est sûr que le nucléaire ne sera pas la solution pour résoudre le déficit énergétique.
Mais il vaut mieux construire des centrales dans des pays politiquement stables pour laisser le pétrole à des pays dont on préfère nettement qu’ils n’aient pas accès à cette technologie, Corée du Nord, Ouganda, Myanmar,... la liste est longue.
Et il y aura le charbon et encore le charbon. Les Chinois démarrent une centrale au charbon par semaine actuellement. Ca fait de nombreux morts et une pollution maximale... D’ailleurs tant que les Chinois seront sur cette voie, ce que l’on pourra faire en réduction de CO2 c’est de la sodomisation des diptères au vol..
En ce qui concerne les "générations 4", ils doit bien y avoir 300 personnes qui travaillent actuellement au transfert de la technologie plutonium de Cadarache vers Marcoule où sera construit le premier exemplaire.
Entre temps on peut toujours construire des EPR.
Les Russes sont partis à construire des VVR et des rapides en Russie d’Europe, car le prix du gaz et du pétrole sibérien est tellement bon d’une part et il fait tellement froid en Sibérie d’autre part pour exploiter cette ressource qu’il vaut mieux en exporter un maximum, donc faire du nucléaire pour la consommation interne.