J’ai déjà fait une réponse à votre article mais trop longue sûrement et elle n’est pas passée. Je recommence !
On peut affirmer que de Gaulle n’était pas de droite et dire que la droite a voté pour lui, car dire qu’il n’était pas de droite c’est un sentiment... partagé, et dire que la droite a voté pour lui c’est une réalité. Sous le titre ÉNORME, vous déduisez très vite que tout le reste est à l’avenant. C’est une astuce dialectique dans laquelle je ne tombe pas, c’est pourquoi je vous réponds.
Hélas pour moi la suite est du charabia de la meilleure facture. Non que ce soit totalement faux mais ce sont des approximations et des sentiments que vous pouvez partager mais qui n’en font pas une réalité. Vous interprétez les choses comme vous voulez, je ne me sens pas concerné car je pense différemment.
Vous surfez sur l’idée du grand complot. Vous ignorez le fonctionnement des partis de gauche. Je pars du principe que les électeurs ont le choix et que c’est à eux de déterminer la politique en portant leurs suffrages sur tel ou telle. Du reste vous utilisez le terme « vérités » comme si vous la possédiez alors que vous ne faites, comme nous tous d’ailleurs, que des interprétations pour lesquelles la majorité des réactions vous encensent. Je ne partage pas votre vue des choses qui ne se préoccupe que de ce qui se passe dans les élites politiques.
Réponse à Lupin : « Le Parti socialiste peut bien sûr mourir... »
La SFIO a accepté une alliance électorale avec le PC, mais en restait au débat idéologique, Savary et Defferre étant d’accord là-dessus. Puis Mitterrand avec le congrès d’Épinay en 71 abandonna cette lutte idéologique en répondant à la demande de programme commun du PC déjà depuis quelques années. Ce sont les années entre 65et 71 où Mitterrand s’est fait insulter comme jamais parce que justement la droite venait de comprendre que la gauche rassemblée pouvait la vaincre.
Vilipender Royal est du même acabit, abattre le seul candidat pouvant rassembler une majorité autour d’elle. À partir de ce moment-là en effet la droite avait gagné la partie qui consiste à diviser l’adversaire. De Gaulle, Pompidou et Giscard ont gagné sur la division de la gauche. Mitterrand a gagné sur la division de la droite. C’est ainsi que ça se passe, quand on critique le candidat de son propre camp c’est que l’on est déjà dans le camp adverse.
Qu’il existe un électorat communiste c’est possible mais je n’y crois pas parce qu’ils sont trop divisés entre L.O., le N.P.A. et le P.C. Mélenchon ne sait pas jouer collectif.
Les Verts n’imploseront pas parce qu’ils représentent la diversité d’une petite bourgeoisie qui a des préoccupations écologistes. Ils ont compris que les idéologies c’est fini, mais il faut quand même ne pas oublier que leur score aux Européennes est dû à l’électorat socialiste qui s’est reporté sur eux pour sanctionner leur propre parti.
Réponse à Bob : « Article magnifique avec des perles... »
Je maintiens que de Gaulle a une réputation usurpée de libérateur de la France ou alors il faut convenir que les Alliés ont gagné contre les nazis sans troupes américaine, canadienne, australienne et anglaise. Qui y avait-il à Yalta ?...
Mitterrand grand rassembleur de la gauche, d’abord des socialistes puis de la gauche entière, ou alors il faut dire qui l’a rassemblée pour qu’elle prenne le pouvoir en 81 et 88.
La droite a voté de Gaulle oui bien sûr. Il ne s’est présenté qu’une fois au suffrage universel, en 65.
Mélenchon a quitté le PS parce qu’avec sa minorité il ne pouvait le gouverner lui-même. Qu’est-ce qui l’a empêché de s’allier avec Fabius et Hamon ? C’est qu’ils n’en voulait pas.
Aubry et Royal se crêperaient le chignon, vous regardez trop les Guignols de l’info, ça n’est pas la réalité. Elles sont solidaires mais n’ont pas le même timing. Aubry c’est tout de suite pour gouverner ce parti d’individuallités, Royal c’est seulement se préparer pour 2011.
La chute du PC provient d’après vous en partie d’un embourgeoisement de sa population de référence, c’est vrai, c’est un embourgeoisement qui les a fait glisser vers le PS, mais tout ça fait encore 50% de la population électorale dans le cadre d’une alliance de même type que celle dont a besoin Sarkozy pour dépasser cette barre fatidique.
Mon pathos vaut tous les autres, y compris le vôtre.
Réponse à LE CHAT : « Les Verts ne reviendront pas... »
Vrai et faux.
Pour les régionales il ne s’agit pas d’arriver devant au 1er tour mais au second, sinon on est minoritaire quelque soit le score.
Donc au 1er tour, dès lors qu’on est assuré de franchir la barre des 5% au 1er, on peut se présenter puisqu’on pourra faire alliance au 2ème tour. Ceux qui feront plus de 10% pourront se maintenir pour perdre ou témoigner.
Tout se passe en effet dans les états majors entre les deux tours pour constituer une alliance régionale (et non automatiquement nationale) qui permettra d’être la liste qui arrivera en-tête pour rafler la majorité des conseillers régionaux et donc la présidence. Il y aura donc des listes d’union PS et ses alliés + Verts + des surprises style Modem... et il y aura donc des présidents de région roses, verts, et peut-être même Orange. Le PC se contentera de conseillers régionaux puisqu’il n’a plus les forces pour demander plus.
C’est ainsi, et pas autrement, que pourra se constituer un vrai front contre la politique nationale de Sarkozy en vue de 2012. D’abord la force politique, ensuite le ou la candidate.
Réponse à Barbouse : « Si votre article était une analyse... »
Ma pensée est positive parce que rien ne tient avec une pensée négative, c’est le problème de la majorité des gens qui pensent qu’il suffit de critiquer. C’est faux, mais c’est une autre histoire. Ces gens-là en déduisent donc que si l’on est pas contre c’est qu’on est pour. Il n’y a plus de débat possible.
Il n’y aurait plus rien à tirer de ce parti d’après vous, ça peut être possible en effet suite à une déception et la politique c’est très très dur à vivre en son sein, il faut supporter l’insupportable sinon s’en aller. Toutefois il ne faut jamais tomber dans la personnalisation des points de vue, ce qui exclurait tout débat.
Beaucoup ont trahi dites-vous. Possible. Mais ils n’ont trahi qu’eux-mêmes, un parti c’est la confrontation de milliers de points de vue, en tout cas à gauche, à droite au contraire c’est tous derrière le chef. Il faut accepter cette difficulté parce que la solution des problèmes de la société ne sont pas faciles à trouver sinon ça se saurait. Voyez les oppositions et les insultes que rencontren Obama rien que pour réaliser un minimum de sécurité sociale pour tous que n’ont pas réussi les Clinton. Ça donne la mesure de l’adversité.
Dans le siècle précédent il y a eu un Jaurès qui n’a jamais gouverné, un Blum qui a très très peu gouverné et un Mitterrand qui a su trouver les voies du pouvoir. Ça fait très peu en 100 ans. C’est dire la puissance de la Réaction. Croire que les socialistes font exprès de ne pas trouver de solution c’est comme exiger du Pape qu’il apporte la preuve de l’existence de dieu et pourtant il y a un milliard de chrétiens dans le monde.
Dans une famille politique il en est comme dans les familles ordinaires il faut essayer tous les jours de trouver les solutions aux problèmes qui se posent dans la famille, et quand ils sont insurmontables, laisser passer l’orage ou comme on dit aussi : ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain.