« Loin de « faire exemple », quand un pays taxe plus, les autres se bousculent pour accueillir ses fortunes « exilées ». Ce problème d’inégalités colossales au niveau mondial est non seulement dramatique, je crains qu’il soit structurellement insoluble. »
Sauver le modèle social français, fondé sur un état providence qui résulte lui-même d’une redistribution presque sans équivalent dans le monde, sauver ce qui est finalement assimilable à des avantages civilisationnels, mais comme autant de handicaps de compétitivité lorsque jetés sans protection dans la mondialisation sauvage, suppose de mettre ne oeuvre, d’instaurer, ou de réinstaurer plus précisément, quelques mesures de bon sens sans lesquelles rien ne sera effectivement possible.
Cela passe par retrouver nos prérogatives de souveraineté, notre autonomie de décision, notre indépendance nationale sans lesquels penser agir sur les structures macro-économique est illusoire (illusions dont nos actuels médiocres dirigeants sont passés maîtres), c’est à dire recouvrer :
1/ nos frontières politiques et économiques, ce qui suppose de réhabiliter l’idée même de frontières et leur pertinence, après des décennies de discours gauchiste sans-frontieriste, faisant incroyablement le jeu de la ploutocratie transnationale. Des mesures protectionnistes donc, modulé en fonction du change monétaire et des secteurs stratégiques à protéger. Les grandes fortunes promettent de s’enfuir fiscalement de France ? Réinstaurons du contrôle des changes ! Ou une imposition non plus fondée sur la domiciliation, mais sur la nationalité (comme aux USA) !
2/ notre capacité à battre monnaie et qui est attribut essentiel pour une nation digne de sa souveraineté, comme un levier indispensable dans la guerre des monnaies qui se joue à l’heure actuelle et sans lequel nous sommes désarmés face à nos compétiteurs sans scrupules. Il faut donc sortir de l’euro.
3/ décider qui a le droit de rentrer ou non sur notre territoire et du volume de ces flux, dans un contexte de chômage massif, de déficits structurels, d’incompréhension culturelle et de dissolution identitaire qui nuisent à la cohérence et à l’intégrité du peuple historique et majoritaire (qui de fait tend à disparaître), qui nuisent donc objectivement à sa capacité de résistance à la déferlante mondialiste, ce qui suppose là encore d’avoir les moyens de cette décision et donc de dénoncer les traités qui nous lient les mains à ce sujet. Il faut donc sortir de l’UE.
4/ de réorienter notre politique étrangère en faveur de la multipolarité, soit d’un rééquilibrage de la géopolitique mondiale (dans notre intérêt), politique qui est depuis au moins l’ère Sarkozy et accentuée depuis Hollande totalement alignée sur les intérêts et les désidératas de l’imperium américain, et au service quasi exclusif de sa stratégie de puissance et de son hégémonie. Il faut donc sortir de l’OTAN, ou tout du moins de son commandement intégré, comme l’avait fait par le passé, et dans une contexte qui le justifiait encore moins, l’illustre de Gaulle.
Les modalités ensuite restent certes à discuter, mais elles demeurent relativement secondaires dans la mesure où une fois ces principes posés, ils priment toutes autres considérations. Pour être très clair : personne ne dit que la tâche sera facile, je ne vous dis même pas que l’application de tout ou partie de ces mesures sera suffisant, je vous dis que pour redresser le pays, s’opposer à sa désindustrialisation qui n’a rien d’inéluctable, au chômage de masse, à la faillite de notre modèle social, à l’effondrement de son système scolaire et de santé, il est absolument nécessaire.
Bravo M. Berniolles pour votre article. Votre analyse ne souffre aucune contestation, tant il est vrai que, si l’on retire de l’équation proche et moyen-orientale Israël et le puissant judéo-sioniste logé au coeur de l’appareil d’Etat US, rien n’est définitivement en mesure d’expliquer et de rendre intelligible les actions a priori aberrantes et contre-productives dans ces régions de Trump aujourd’hui, et hier d’Obama et de Bush !
Vous ne comprenez visiblement pas qu’aucun pays ne peut incarner à lui seul un « modèle mondial », dans la mesure où, si le but est bel et bien d’obtenir un système de production d’électricité bas carbone, fiable et à un coût soutenable, alors tous les pays du monde se battront avec les armes qui sont les leurs, et fonction notamment d’un contexte géographique, géopolitique et géologique (d’accès aux ressources) qui leur sont propres et spécifiques.
Quelle serait la logique d’imposer au Costa-Rica du nucléaire, alors que ce pays produit une majorité de son électricité à partir de sources géothermiques, et déjà parce que son sous-sol le lui permet... ?! Idem pour les Philippines ou d’autres.
Certains pays sont couverts de forêts, d’autres ont des ressources hydrauliques très importantes, d’autres encore sont baignés de soleil avec de vastes espaces quasi déserts et non arables.
D’autres il est vrai ont des ressources fossiles en masse, et il va se poser pour eux tôt ou (malheureusement) trop tard la question de leur nécéssaire substitution.
Mais pour des pays, typiquement la France, qui n’ont pas la chance de disposer d’importants gisements de sources renouvelables bas carbone et PILOTABLES, et qui par ailleurs sont des pays politiquement stables, développés et qui maitrisent de surcroit la technologie nucléaire, alors celle-ci peut représenter une solution transitoire parfaitement raisonnable et cohérente.
C’est d’ailleurs toute la limite du discours faussement écolo de nos vrais antinuks : leur monomanie antinucléaire prime toute autre considération, et leur hystérie à ce sujet les rend sourd à tout argument sensé et rationnel.