Je suis Suisse. Je vis en France comme bon nombre de mes compatriotes. J'exerce une activité indépendante en Suisse ET en France, avec deux sociétés bien distinctes. Il y a du bon et du moins bon des deux côtés de la frontière.
Zut j’ai oublié la question. Je viens de vous donner des exemples du public moins chèrs que le privé. Pouvez vous me donner des exemples d’entreprises privées moins avec des tarifs inférieur au public, je n’en trouve pas ....
Eh bien, je vais vous en donner un raccord avec le sujet de l’article. J’ai une double culture, franco-suisse. Supposons que je me verse un « salaire » de, mettons, 2.000 euros mensuels en France et l’équivalent en Suisse.
Coût en France des prestations solidaires = le tiercé chômage / retraite / santé = 45 % de 2.000 = 900 euros (et encore, c’est sans compter sans les à-côtés de la très imaginative administration française..). Contrepartie : chômage, rien (c’est privé dans mon cas, en fait je cotise pour VOTRE chômage), retraite : pas grand chose et santé : bof. Je dois payer une mutuelle en plus. L’équivalent de mon assurance suisse, c’est 100 euros en plus par mois. Et c’est très très limité niveau prestations, malgré tout. Coût total : 50% du salaire, dans mon exemple. Si je monte à 5.00 euros nets, je reste à 45% et toujours des prestations maigrichonnes. A 10.000 euros, c’est pareil et ainsi de suite.
Coût en Suisse : environ 10% pour le trio retraite, santé, chômage + environ 400 euros d’assurance privée mensuelle. Contrepartie : chômage, rien (mais l’Etat suisse ne me laissera pas finir à la rue en cas de coup dur), retraite, bof et santé : top niveau. Coût pour 2.000 euros : 30% environ et on est mieux servi ! A 5.000 euros, le coût baisse ostensiblement. A 10.000 aussi etc.
Grosse différence entre un Etat qui sert sa clientèle électorale (France) aux dépens des autres catégories de la population (et qui disons-le méprise carrément les entrepreneurs, les agents du fisc sont particulièrement hostiles aux gens de mon « espèce ») et un Etat (Suisse) qui intervient en cas de coup dur.
Si vous schématisez tout aussi... Est-ce que j’ai écrit qu’il fallait instaurer un système d’assurances privées et jeter la sécu aux orties ? Non, j’ai même exposé le contraire, relisez, je vous prie. Ce que je dis, en substance, c’est qu’il me semble anormal que le système de la sécu (ou du chômage ou des retraites ou ce que vous voulez) ne profite qu’à certains là où d’autres doivent travailler toujours plus, et cotiser toujours plus, pour que certains puissent continuer à profiter d’un bon système à la base (ça je ne le nie pas non plus) quand d’autres doivent se saigner aux quatre veines pour se soigner quand ils ne doivent pas tout simplement y renoncer par manque de moyens. Un fonctionnaire de la police, cas réel et éloquent, qui jouit d’une super couverture santé et double ses annuités de retraite quand il part 1 ou 2 ans servir dans des lieux réputés aussi sensibles que la Réunion ou La Nouvelle Calédonie vaut-il plus qu’une caissière qui, elle, va trimer jusqu’au bout et prier de ne pas tomber malade ? Bref, la solidarité est un pays de cocagne pour ceux qui en bénéficient, pas pour les autres. Où étaient les pourfendeurs du libéralisme quand les salariés du privé manifestaient pour gueuler contre la remise en cause de leurs droits ? Bien au chaud, sans aucun doute.
L’autoroute et l’eau sont un autre débat et je trouve cela très con d’avoir cédé une autoroute amortie, c’est clair. Mais c’est une décision de politicien corrompu, pas une histoire de libéralisme. Les corrompus officient sous toutes sortes d’étiquettes, regardez Hollande...
Donc, non, viva, je ne prône pas, mais alors pas du tout un système à l’américaine, mais je suis bien content de dépendre du système suisse qui lui fonctionne à plein régime. Il permet d’assurer des soins de qualité à tous, indifféremment de son statut social. Certes, cela repose sur un système de cotisations individuelles mais l’Etat intervient en cas de besoin, comme par exemple pour assurer une fin de vie digne à ses citoyens au lieu de les livrer à eux-mêmes. C’est si moche ?
Pour revenir sur la question de l’ouverture des services publics, ok, vous avez raison avec l’eau et les autoroutes, c’est vrai. Mais cela vous profite aussi dans d’autres secteurs, comme dans les telecoms. Vous êtes chez Orange ou chez Free ? Parce que là aussi, il y a beaucoup de contradictions. Les gens veulent payer des cacahuètes, voire que dalle, un service de qualité et plébiscitent des vendeurs de prix comme Free. Mais cela a un coût social, le low cost. Il y aurait tant à dire sur ce sujet... Mais c’est un autre débat.
En résumé : sécu très bonne idée de base -> cassée -> on fait quoi pour les laissés pour compte de votre système prétendument solidaire ?
Donc, oui, la sécu était un excellent système, sans doute un des meilleurs au monde, mais elle ne sert plus que certains intérêts au détriment d’autres qui paient toujours aussi cher un service auquel ils n’ont plus accès ou presque. Personnellement, je refuse de me montrer solidaire d’un système dont je n’ai aucune jouissance et aucun confort pour, en plus, me faire montrer du doigt, comme si je volais mon argent à mon voisin. J’ai justement le sentiment inverse, à savoir qu’on me fait les poches, parce que c’est facile pour les hommes politiques. C’est simple, les PME (la plupart du temps, un homme ou une femme seul(e), donc) sont spoliés par un Etat glouton parce que c’est une catégorie de la population qui ne manifeste pas par essence, plus facile à voler que la clientèle délicate des fonctionnaires, prompts à gueuler dès qu’on veut leur appliquer les mêmes traitements qu’on passe en force dans le privé et en particulier aux indépendants. Regardez ce qui se passe au sommet de l’idéologie du tout public, avec les feignasses qui pompent le fric du privé pour maintenir leur privilèges aberrants, je veux parler des guignols européens, à Bruxelles. Lisez l’article du jour sur le site de l’UPR et dites-moi comment il est concevable et admissible que ces gens tirent les marrons d’un feu que des gens comme moi ont allumé. La sécu était un bon système que les guerres de posture, de privilèges et d’individualisme ont réduit à néant. Justement par manque de cette solidarité que vous brandissez quand ça vous arrange, comme c’est pratique ! Entre un mauvais système public qui me vide les poches et un excellent système privé, qui me coûte finalement bien moins, mon choix est fait. reste que c’est inapplicable ici.
Autant je comprendrais qu’on se batte pour maintenir un système qui marche, autant, en ce qui concerne la sécurité sociale, il y a de quoi se poser des questions. Vous défendez un système public qui est désormais tronqué. Vous payez autant de cotisations que par le passé pour toujours moins de prestations servies. C’est d’ailleurs la raison qui a poussé à la mise en place de mutuelles complémentaires. Donc, super, quand on bosse pour une multinationale avec comité d’entreprise et tout le tralala, ou, mieux, pour la fonction publique, on est bien content de la sécurité sociale (comme de la retraite) parce qu’elle fonctionne bien et que, dans le cas de certains salariés des multinationales, de généreuses mutuelles les mettent à l’abri en cas de coup dur. C’est une zone de confort dont il serait idiot de sortir, j’en conviens. Mais ce n’est pas de cas de tout le monde. En outre, le service est médiocre, en déliquescence, J’ai 2 boîtes, une en France et une en Suisse. Je suis Suisse, résident français depuis 10 ans. J’ai essayé le service public. Le 15 ? Confusions, aiguillages vers une adresse bidon du médecin de garde. Les urgences ? On se serait cru au Moyen-Âge. Et d’autres tristes expériences. Pourtant, je cotise sur ma boîte française quelque chose comme 45 % de ce que je me verse comme traitement. C’est cher payé... Du coup, j’ai dû faire valoir mon double statut et opposer mon statut de cotisant LaMal (Loi sur l’assurance maladie, en Suisse). Donc, j’ai du mal à comprendre où passe le pognon. Eh bien, je cotise pour que le traitement de faveur de certains soit maintenu, là où je paie mon assurance LaMal comme un grand pour me faire soigner en Suisse, le cas échéant.
Vous nous servez le couplet de la solidarité à toutes les sauces mais ça ne joue que dans un sens. Si je pense que le tout privé n’est pas applicable en France, c’est en raison des salaires trop bas, c’est un problème. En supposant que le niveau de salaires équivalent aux salaires suisses, oui, je pense qu’un système privé, bien encadré, à la Suisse, est très efficace et sert l’intérêt de tous.
A en croire certains, il y a la sécu et les USA. Certes, les USA ont une conception effroyable de l’assurance santé et je ne les envie pas. Mais le système suisse fonctionne parfaitement et il ne lèse personne. Fonctionnaires, salariés du privé, chômeurs, retraités ou indépendants (comme moi), tous sont traités sur un pied d’égalité pour ce qui relève des traitements de ville et hospitaliers. Personne n’est mal soigné, au contraire.
Oui, c’est vrai mais je doute fort qu’on puisse imposer aux Français, déjà laminés, de remplacer la sécu par un système d’assurances privées. Ce serait l’étincelle qui manque pour déclencher une explosion sociale d’envergure. Même si, vous avez raison, le système a déjà gentiment basculé en partie vers le privé, via les mutuelles, non obligatoires mais largement conseillées. Le niveau des cotisations reste étal, les prestations servies en contrepartie diminuent, c’est net...