On ne peut malheureusement pas revenir en arrière, mais j’aurais préféré qu’on imite ce que les allemands on fait en la matière. Je sais que ça énerve parfois qu’on fasse référence à l’Allemagne, mais tant pis, je pense que dans ce cas, la comparaison est possible. Donc, petit retour en arrière : 1999 : le PACS est créé par les députés de la majorité socialiste. Déjà à l’époque : - manifs - manque de courage politique et compromis mou : le PACS est pour tout le monde, alors qu’il a été pensé pour répondre aux besoins des personnes homosexuelles.
2001 : la majorité socialiste en Allemagne (Chancelier Schröder) dit « le PACS des français est génial, faisons ici quelque chose pour les personnes homosexuelles qui veulent faire reconnaitre leur union par l’Etat. » => le « Eingetragene Partnerschaft » est créé, est toujours en vigueur aujourd’hui, et je ne crois pas que le parti socialiste (SPD) a le projet de le modifier. Tout comme le PACS, cette union ne s’appelle pas « mariage ». En revanche, elle est exclusivement réservée aux unions entre personnes de même sexe. C’est la différence majeure avec le PACS, qui était un fourre-tout symbole d’absence de courage politique, et qui ne faisait pas de distinction.
Donc en résumé, l’Etat allemand reconnait les unions entre personnes de même sexe, mais ne les « mélange » pas avec l’institution du mariage. Chaque personne a les mêmes droits : - de s’unir à une personne de même sexe => « Eingetragene Partnerschaft » - ou de s’unir à une personne de sexe opposé => « Ehe »
en France, on crée une confusion en faisant un mariage pour tous. - « pour tous » mensonger, il y a des situations où heureusement le mariage est interdit (ascendants descendants etc..) - annihile la distinction entre amour hétéro- et homosexuel, alors qu’ils sont de nature différente. (En partant du principe que la nature existe et a un peu de sens...)
Dommage, on aurait pu proposer aux unions de même sexe les droits réclamés, et laisser les mariages pré-printemps 2013 là où ils sont.
Vous dites : « Que l’homogamie entre dans les moeurs est un énorme défi ; il n’est pas souhaitable que la religion - qui a des défis ETHIQUES autrement plus profonds à relever ! - vienne compliquer cette évolution sociale. » Donc selon vous, les débats autour de la question du mariage de même sexe n’a pas de sens quand on évoque des éléments de morale concernant l’institution du mariage. La légitimité est basée uniquement sur la volonté des deux femmes ou des deux hommes concernées.
Pourquoi demandez-vous donc donc à l’Eglise catholique de modifier son jugement sur ce mariage homosexuel ?
Pourriez-vous citer un exemple précis de « défis ETHIQUES autrement plus profonds à relever » où l’Eglise catholique est responsable et en première ligne ?
Par ailleurs, vous dites « C’est un projet hédoniste. C’est leur droit le plus fondamental de le mener à bon terme et nul n’a le droit d’y mettre obstacle. » Certes, mais n’imposez pas à la terre entière, et à l’Eglise catholique en particulier ce point de vue. Le message de l’Eglise catholique sur la vie, l’amour, la mort etc... est celui recu du Christ. J’espère ne pas le travestir en le formulant ainsi : aimer c’est tout donner, et se donner soi-même. La logique est celle du don. Je me marie avec X = je décide de me donner à cette personne, sans rien retenir. Jésus a montré le chemin durant ses années de prédication, et bien sûr sur la croix, preuve de l’amour qui va jusqu’à supporter l’injustice et la souffrance. Nous ne sommes pas tous appelés à être crucifiés évidemment, mais la logique du don s’oppose clairement à celle de l’hédonisme que vous évoquez. Par ailleurs, si vous lisez le début de la bible, il y a le passage « Dieu les fit homme et femme, homme et femme il les créa ». Si on décide de croire en la révélation apportée par la Bible, alors ce passage ne peut pas être négligé quand on se demande « quel est le projet de Dieu en créant l’Homme ? ». Dieu a créé cette altérité entre homme et femme pour qu’ils puissent vivre une relation d’amour féconde. La fécondité du mariage est liée à la vie conjugale, dont la sexualité est une des expressions. La venue éventuelle d’un enfant est elle la « surabondance » de l’amour conjugal, mais pas sa condition. Autrement dit, l’amour entre l’homme et la femme (i.e. leur don réciproque, leur fidélité, leur indissolubilité et leur fécondité) est premier, et est « protégé » et proclamé publiquement le jour du mariage. Cet engagement lui donne le cadre et la protection dont il a besoin pour grandir.
Suite au don, viennent deux autres mots importants : l’abandon et le pardon. L’abandon, i.e. le fait de se savoir aimé permet de « baisser la garde » et de faire disparaitre la carapace sociale, pour être en vérité face à son conjoint. Une grande liberté est issue de ce regard vrai entre l’époux et l’épouse, qui voit l’autre dans ses richesses et ses pauvretés. Plus besoin de se maintenir dans une position du « je gère, tout va bien ». On a le droit d’etre faible, imparfait. Le pardon, c’est le fait de reconnaitre ses erreurs face à l’autre, de demander et recevoir son pardon, et ainsi d’aller de l’avant à deux. C’est je trouve le plus difficile, de mettre sa fierté de côté, et de reconnaitre qu’on a agi égoistement.
Je cite l’article : « ni anodin que l’officiante ait été la personne idoine, une femme mandatée pour le célébrer par la plus importante Eglise protestante du Canada. »
Donc ta remarque gratuite
"il s’agit de mariage civil au cas ou tu ne l’aurai pas remarqué
alors« la perte du sens » c’est juste à l’usage des curés
pédophiles.........."
désolé de dévier, mais par curiosité, êtes pour vous pour ou contre la notion de « non assistance à personne en danger » ?
Qui êtes-vous pour savoir ce qui se passe MAINTENANT dans la tête de Vincent Lambert, et sur ses souhaits ? même s’il avait écrit il y a des années désirer se faire tuer sur son lit d’hôpital (il n’est pas en fin de vie, comme l’article l’explique bien), qui sait si ce désir est resté actuel ? jusqu’à preuve du contraire, personne ne sait ses souhaits actuels. au bénéfice du doute, doit-on tuer on ne pas tuer ?
enfin vous prêchez pour le suicide assisté, que préconisez :
« Certains souhaitent partir, je leur souhaite bon voyage, c’est leur choix, c’est leur décision. ».
Mettez-vous dans le cas d’un pompier en intervention pour une tentative de suicide, doit-il réanimer la personne ou la laisser mourir, par respect de sa liberté ?